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dimanche 17 novembre 2019
Affaire Epstein : une interview désastreuse pour le prince Andrew
Encore un ami de pédophile qui s’enfonce en tentant de se
défendre… et celui-là est personnellement mis en cause par une victime
présumée…
Pour leur part, mes harceleurs semblent avoir fort bien compris que ce n’est pas leur saison.
En effet, à l’instar de leur Konducator Pascal Edouard Cyprien
Luraghi, ces pervers pro-pédophiles jadis si prompts à fondre en meute
sur des femmes qui comme moi parlaient de pédophilie pour en dénoncer
crimes et auteurs s’abstiennent de tout commentaire public sur cette
succession d’affaires qui n’arrangent pas les leurs.
Le prince Andrew, le 2 octobre à l »université Murdoch, à Perth, en Australie. Photo Paul Kane. Getty Images
Ni remords ni empathie : interrogé par la BBC, le fils de la reine
Elizabeth II s’est ridiculisé en défendant très maladroitement ses
relations avec le financier américain, délinquant sexuel notoire décédé
cet été en prison.
L’interview calamiteuse du prince Andrew, mis en cause dans l’affaire Epstein
La reine Elizabeth II avait donné son assentiment du bout des lèvres.
Les négociations avaient duré six mois, les conseillers royaux
craignaient le pire. Et le pire est arrivé. L’interview d’une heure du
prince Andrew par une journaliste de la BBC, diffusée samedi soir, s’est
révélée une catastrophe absolue, un désastre en termes de relations
publiques. Le deuxième fils et troisième enfant de la reine s’est
ridiculisé et discrédité en défendant maladroitement ses relations avec
l’Américain Jeffrey Epstein. Ce dernier est mort à 66 ans en prison le
10 août à New York, déjà condamné pour délinquance sexuelle et alors
dans l’attente de son procès pour trafic de mineures où il risquait la
réclusion à perpétuité. Retrouvé pendu dans sa cellule, les médecins ont
conclu à un suicide.
Il y a quinze jours, le conseiller en communication du prince Andrew,
59 ans, avait démissionné, en désaccord avec sa décision d’accorder
cette interview qu’il jugeait dangereuse pour la réputation du prince et
de la famille royale. Il avait raison. On pourrait rire, se moquer du
prince Andrew, railler la succession de ses réponses ahurissantes à des
questions pourtant précises. Critiquer son arrogance et ses excuses
alambiquées. Ce serait oublier ces dizaines de jeunes femmes, jeunes
filles, adolescentes et parfois enfants qui ont été violentées et fait
l’objet d’un trafic par Epstein et ses acolytes. Mondain, souriant ou
riant aux moments les moins opportuns, le prince Andrew ne semblait
préoccupé que par sa situation personnelle. A aucun moment, y compris
lorsqu’en fin d’entretien la journaliste Emily Maitlis lui a tendu une
perche, il n’a exprimé le moindre remord, donné le moindre signe
d’empathie pour les victimes d’Epstein.
La question était de savoir s’il faisait partie de la clique des
abuseurs autour d’Epstein. Virginia Giuffre, alors appelée Roberts, a
décrit dans des documents légaux avoir été au cœur d’un trafic comme
esclave sexuelle par Epstein et forcée à avoir des relations sexuelles à
trois reprises avec le prince Andrew, alors qu’elle avait 17 ans. «Je n’ai aucun souvenir d’avoir rencontré cette lady, absolument aucun»,
a-t-il affirmé. La photo où il apparaît souriant, collé et enlacé à la
jeune fille, pourrait avoir été trafiquée, a-t-il laissé entendre. «C’est bien moi sur le cliché, mais est-ce que c’est ma main sur sa taille…?» Virginia
Giuffre a décrit comment le prince transpirait abondamment dans une
boîte de nuit où ils avaient passé la soirée en mars 2010. «C’est
impossible parce que depuis la guerre des Malouines et une overdose
d’adrénaline lorsqu’on m’a tiré dessus, je souffre d’une condition
médicale qui m’empêche de transpirer», a expliqué benoîtement le prince. Avant d’ajouter : «Ce n’est que depuis récemment que je transpire à nouveau.»
Luxueuses résidences et jet privé
Dans un autre instant surréaliste, Andrew, un temps surnommé le
«prince playboy», a expliqué qu’aucune relation sexuelle avec Virginia
Giuffre n’avait pu avoir lieu le 10 mars 2001, comme la jeune femme
l’affirme. Ce jour-là, a-t-il expliqué, il avait «emmené sa fille Beatrice à une fête à Pizza Express à Woking».
A la question de savoir comment il pouvait se rappeler être allé ce
jour précis dans cette chaîne de pizzeria dans cette ville de la
banlieue de Londres il y a presque vingt ans, le prince a alors répondu
d’un air condescendant : «Simplement parce que c’est une chose inhabituelle pour moi, ce n’est pas vraiment moi.»
Ce qui était plus lui, c’était de séjourner régulièrement dans les
très luxueuses résidences de Jeffrey Epstein, à New York, en Floride ou
dans les Caraïbes. Ou de voyager dans son jet privé. En 2010, il avait
séjourné quatre jours chez lui à New York et avait été photographié en
sa compagnie lors d’une balade à Central Park. Jeffrey Epstein sortait
de prison après une première condamnation pour délinquance sexuelle. Le
prince Andrew a expliqué s’être rendu à New York pour lui signifier la
fin de leur relation amicale. «C’était la chose honorable à faire, lui dire en face-à-face.» Pourquoi alors séjourner quatre jours chez lui ? «Parce que c’était pratique.» C’est vrai que New York compte peu d’hôtels.
Lors de ses nombreux séjours dans les résidences d’Epstein, le prince
Andrew a affirmé n’avoir jamais rien remarqué d’anormal, notamment pas
la présence de très jeunes filles. «Je vis dans une institution, à
Buckingham Palace, où vous avez des membres du personnel qui circulent
constamment, je ne veux pas apparaître pompeux, mais il y avait beaucoup
de monde qui circulait dans la maison de Jeffrey Epstein. Pour moi,
c’était du personnel.»
Dans ce salon sombre de Buckingham Palace, une dernière question a jailli, une dernière chance. «Avez-vous des regrets, des remords, un sentiment de honte ?» lui a demandé Emily Maitlis. «Est-ce que je regrette qu’il se soit clairement conduit de manière inconvenante ? Oui.»«Inconvenante ? Il était un délinquant sexuel!» l’a interrompu, visiblement choquée, la journaliste. «Oui, je suis désolé, je voulais être poli», a répliqué le prince en souriant. Avant de s’enfoncer un peu plus en expliquant «ne pas regretter» son amitié avec Jeffrey Epstein. «Pour la simple raison que les personnes rencontrées et les opportunités ont été très utiles.»
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