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samedi 14 septembre 2019
Unbelievable, l'histoire vraie d'une jeune fille accusée d'avoir inventé son viol
Un sujet d’actualité alors que l’on découvre de plus en plus de violeurs en série…
Le cauchemar raconté par la série est quand même le lot commun de
l’immense majorité des victimes de viol qui osent porter plainte,
lesquelles ne représentent déjà qu’une infime partie de toutes les
victimes bien réelles…
Dans ce cas particulier, personne n’a voulu y croire en raison du
profil psychologique de la jeune fille. Mais quasiment toutes les
victimes sont traitées de folles, quelles qu’elles soient en réalité.
Les spécialistes du traitement judiciaire des affaires de moeurs, y
compris les experts psychiatres appelés à la rescousse par les
magistrats soucieux de se couvrir en justifiant leurs refus d’informer
avec les inventions délirantes de tels « médecins », sont tous passés
maîtres en l’art et la manière de disqualifier les victimes.
Ainsi, par exemple, dans une affaire de pédophilie de la région
brestoise : le juge d’instruction Raymond André – dont le décès au mois
de février dernier a heureusement mis fin à trente années de saloperies
en tous genres – n’ayant pu dissuader la victime de poursuivre en fixant
le montant de sa consignation à la coquette somme de 20.000 F de
l’époque (3.000 € d’aujourd’hui) alors qu’elle était étudiante et sans
aucun revenu (méthode illégale, mais très fréquente, constituant l’un
des nombreux obstacles auxquels se heurtent les victimes que la
« justice » refuse catégoriquement d’entendre, surtout à Brest), les
honoraires très élevés de l’avocat qui l’assistait très mollement
(environ 50.000 F de mieux) n’étant pas non plus un problème pour elle
du fait que ses parents, financièrement aisés, avaient décidé de tout
payer, l’un des complices habituels du juge pour de telles affaires
avait été désigné pour procéder à son expertise psychiatrique. Or,
celle-ci avait conclu qu’au lieu de porter plainte contre ses violeurs,
la victime aurait mieux fait de les remercier pour avoir « comblé un
vide dans sa vie » (sic), après quoi le pervers Raymond André avait pu
prononcer le non-lieu de ses voeux, puis organiser le procès de la
plaignante pour « dénonciation calomnieuse ». Il s’agissait d’une
affaire de viols commis durant plusieurs années par un couple
d’instituteurs sur les très jeunes enfants qui lui étaient confiés par
l’Education nationale et des parents qui bien évidemment ne se doutaient
de rien. Une seule de leurs nombreuses victimes avait donc pu, une fois
parvenue à l’âge adulte, réunir tous les moyens nécessaires pour
déposer contre eux une plainte avec constitution de partie civile (entre
autres : être toujours en vie, ne s’être pas suicidée comme d’autres
victimes des mêmes pédophiles, n’avoir non plus sombré dans la drogue ou
la prostitution comme certaines de ses anciennes camarades de classe
passées entre les mains des mêmes, être soutenue par ses parents,
lesquels étaient assez riches pour tout assumer). Les éléments de preuve
qu’elle apportait, comprenant des résultats d’examens médicaux comme
des photographies prises par les pédophiles eux-mêmes et offertes à leur
victime en guise de « cadeaux souvenirs » d’un goût douteux, étaient
indiscutables et ne laissaient pas place au doute. D’où la conclusion
assez spécieuse de l’expert psychiatre, une femme exerçant à l’hôpital
psychiatrique de Bohars, du CHU de Brest : non, la plaignante ne mentait
pas, mais elle aurait bien dû remercier ses violeurs au lieu de porter
plainte contre eux… Elle a été condamnée – la plaignante, pas la
psychiatre. Et ses parents ont dû derechef tout payer, au prix fort.
Unbelievable sur Netflix : l’histoire d’un viol auquel personne n’a voulu croire
Par CT — 13 sept. 2019 à 11:00
« Unbelievable » s’annonce comme la
nouvelle série coup de poing de Netflix. Centrée sur une affaire de
viol, elle raconte comment la parole de la victime a été remise en
cause. A découvrir dès aujourd’hui sur la plateforme.
De quoi ça parle ?
L’histoire vraie de Marie, une adolescente accusée d’avoir menti sur
le fait d’avoir été violée, et de l’enquête menée par deux détectives.
Une série coup de poing
Après une promotion plutôt discrète, Unbelievable
vient rejoindre le catalogue déjà bien fourni des productions Netflix.
Et pourtant, cette série a de quoi faire parler d’elle puisqu’elle
adapte l’histoire, difficile à croire mais pourtant si courante, d’une
jeune adolescente de 18 ans violée et dont la parole a été remise en
cause à la fois par la police et par ses proches. Il faut dire que le
profil psychologique de la victime n’est pas des plus rassurants : Marie
(son nom a été changé) a passé les dernières années à passer de
familles d’accueil en familles d’accueil. Selon ses proches, elle ne
recherche que de l’attention. Pour avoir menti à la police, elle encourt
jusqu’à 1 an de prison. Deux ans plus tard, deux détectives se lancent
sur la piste d’une violeur récidiviste et réalisent que Marie n’avait
rien inventé.
A travers cette histoire bouleversante, Unbelievable aborde un sujet
délicat et rarement abordé à la télévision. Les scénaristes de la série
se sont basés sur le podcast « Anatomy of Doubt » et l’article primé d’un Pulitzer
écrit par T. Christian Miller and Ken Armstrong. Ces derniers y nous
font comprendre le trauma que la jeune femme a vécue, après avoir vu que
tout le monde rejetait son témoignage.
Dans une interview donnée à Refinery29, la showrunneuse Susannah Grant explique vouloir pointer du doigt les méthodes de la police : « Il
y a plusieurs choses dont on entend parler quand il s’agit de dénoncer
un viol. Tout d’abord, que l’enquête est vue comme une nouvelle
agression. Pareil quand la victime se fait prélever des indices. Plutôt
que d’accepter cela, nous avons voulu lancer un pavé dans la mare et
parler de ce sujet-là à un niveau plus viscéral, pour que chacun puisse
comprendre que c’est tout ceci est vrai« .
Unbelievable s’annonce comme une série forte, qui a la puissance de
retourner l’opinion publique, à la manière d’un Dans leur regard, autre
production Netflix qui revenait sur l’histoire vraie des Cinq de Central
Park. Et elle n’hésite pas à montrer des scènes crues pour y parvenir.
La série compte aussi sur un casting solide : Kaitlyn Dever (vue dans Booksmart) incarne l’héroïne, Toni Collette et Merritt Wever se glissent dans la peau des deux détectives.
Composée de 8 épisodes d’1 heure, Unbelievable ne comptera qu’une seule saison.
Unbelievable sur Netflix : que vaut la série qui raconte l’histoire vraie d’une jeune fille accusée d’avoir inventé son viol ?
Par Léa Bodin — 13 sept. 2019 à 18:00
« Unbelievable », disponible dès
aujourd’hui sur Netflix, raconte l’histoire vraie de Marie, accusée par
la police d’avoir inventé son viol. Que vaut cette nouvelle série portée
par Toni Collette et Merritt Wever et qui s’attaque à un sujet sensible
?
Beth Dubber/Netflix
De quoi ça parle ?
L’histoire vraie de Marie, une adolescente accusée d’avoir menti
sur le fait d’avoir été violée, et de l’enquête menée par deux
détectives.
Il faut prendre le temps d’apprécier Unbelievable
comme il se doit. La série est adaptée de l’histoire vraie d’une
adolescente de 18 ans accusée par la police et par ses proches d’avoir
inventé son viol. Deux ans après l’agression de Marie, deux inspectrices
se lancent sur la piste d’un violeur en série et font le lien avec son
témoignage. L’affaire a été relatée par T. Christian Miller and Ken
Armstrong dans l’article An unbelievable story of rape publié dans The Marshall Project récompensé par un prix Pulitzer et racontée dans le podcast Anatomy of Doubt, les deux sources principales de la série.
Créée par une femme, Susannah Grant, Unbelievable se déploie tout en
finesse et en sobriété et s’attache particulièrement à mettre en scène
le traumatisme des victimes, notamment celui de Marie : on étouffe avec
elle, on ressent son angoisse, sa solitude et son désespoir de ne pas
être crue. Le premier épisode pose le décor et les bases de cette
terrible injustice puis, peu à peu, on bascule dans l’enquête, sans
jamais perdre de vue ce que traverse la jeune fille.
Dans ce Mindhunter au féminin, qui rappelle également nombre d’épisodes de New York Unité Spéciale,
c’est le female gaze qui prime : le regard des femmes, qu’elles soient
victimes ou enquêtrices. Devant la caméra, les comédiennes sont
impeccables. Kaitlyn Dever, qui incarne Marie et que l’on a vue
récemment dans Booksmart
sur Netflix, est bouleversante et juste. Toni Collette, qui surjoue un
peu le côté badass dans ses premières apparitions, finit par former un
tandem très attachant avec Merritt Wever, qui se révèle absolument
parfaite dans le rôle de cette flic à la fois douce et pugnace, toujours
à l’écoute des victimes.
Unbelievable évoque également la série d’Ava DuVernayDans leur regard,
en cela qu’elle propose une relecture des événements du point de vue
des laissés pour compte tout en réhabilitant les victimes d’un système
terriblement faillible. Malgré tout, la série n’oublie jamais de montrer
qu’en écoutant mieux, en formant correctement les policiers – ici, à
recueillir les plaintes pour viol -, en laissant de côté les préjugés,
on peut éviter que de tels drames se reproduisent.
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