Toutes les questions qui restaient sans réponse claire il y a encore quelques jours continuent d'être minutieusement examinées par la commission d'enquête parlementaire.
Et l'hypothèse des complicités dont l'auteur des faits a bénéficié à l'intérieur de la Centrale continue à s'étoffer.
A lire ou à relire, dans l'ordre :
http://satanistique.blogspot.com/2022/01/michel-ucciani-ancien-braqueur-et-du.html
http://satanistique.blogspot.com/2022/03/assassinat-dyvan-colonna-encore-cyprien.html
http://satanistique.blogspot.com/2022/03/les-attentats-islamistes-commis-en.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/assassinat-dyvan-colonna-un-assassin.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/assassinat-dyvan-colonna-pas-une.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/dupond-moretti-triple-bras-dhonneur-et.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/de-jean-castex-lassassin-dyvan-colonna.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/dupond-moretti-passible-de-poursuites.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/aie-encore-une-mauvaise-nouvelle-pour.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/assassinat-dyvan-colonna-des-donnees.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/assassinat-dyvan-colonna-un-dementi.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/au-moins-17-attentats-en-corse-depuis.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/assassinat-dyvan-colonna-des-agents.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/des-attentats-islamistes-pour-des.html
http://satanistique.blogspot.com/2023/04/assassinat-dyvan-colonna-suite-des.html
Commission Colonna : l'information de la surveillante pénitentiaire sur Elong Abé absente du logiciel carcéral
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La commission a auditionné mardi 4 avril une surveillante de la prison d'Arles dont les remontées ne figurent pas sur Genesis.
Elle a bien entendu ces paroles troublantes. Le 1er mars 2022, à la veille de l'agression mortelle, une surveillante de la centrale d'Arles surprend une conversation entre Franck Elong Abé et deux autres détenus. Un échange au cours duquel surgissent les mots "Je vais le tuer", sans qu'il soit possible de déterminer avec certitude qui les a prononcés.
Ces éléments, déjà évoqués lors d'une conférence de presse le 15 mars dernier, auraient été corroborés mardi 4 avril par l'audition à huis clos de l'intéressée. "Elle explique en avoir informé le jour même le premier surveillant en charge du bâtiment, qui en a lui-même fait part à l'officier", assure le député RN Romain Baubry, vice-président de la commission et ancien surveillant à la centrale d'Arles. Jusqu'où l'information est-elle remontée ?
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Pour mieux cerner le traitement de l'information par la hiérarchie de l'établissement, la commission devrait auditionner prochainement des membres de l'encadrement qui ont pu y avoir accès.
En attentant, d'autres questions taraudent les députés. À commencer par le motif pour lequel cette indication n'a pas été renseignée dans le logiciel de gestion des détenus (dit Genesis). "Elle dit qu'elle ne l'a pas mis sur Genesis parce qu'elle ne pouvait pas identifier ces propos à l'un des trois détenus", assure Jean-Félix Acquaviva, dans un compte rendu similaire à celui du député Baubry.
Une explication qui étonne les parlementaires plus qu'elle ne les éclaire. "Elle explique qu'elle renseignait toutes les informations, depuis le plus petit élément, sur le logiciel", explique le député de Haute-Corse, pour qui ce témoignage entre "en contradiction avec la nature même des observations qui doivent figurer sur le logiciel".
Lors de sa seconde audition à huis clos le 23 mars dernier, le délégué local du renseignement pénitentiaire (DLRP) avait en effet insisté sur la nécessité de fournir des informations exhaustives sur les détenus sensibles. "Les chefs de bâtiment organisent des briefings quotidiens avec les agents pour les inciter à renseigner chaque jour le plus grand nombre d'informations possible dans l'onglet 'observations' du logiciel, prévu à cet effet. Comme les observations n'étaient pas aussi régulières que requis dans une centrale, nous avons trouvé (un) outil, qui, dans Genesis, affiche une consigne à chaque fois que l'agent se connecte au logiciel", avait-il relaté. Une consigne supposée s'accompagner d'un "retour d'information" sur les détenus DPS et radicalisés, avait précisé le DLRP.
C'est par ce biais que, peu de temps avant les faits, la surveillante aurait fait état d'un "changement de comportement" chez Elong Abé, et du fait qu'il avait "vidé sa cellule". Des éléments que l'agent aurait par ailleurs relatés dans deux comptes rendus professionnels (CRP) à la direction les 11 et 21 mars 2022. "Nous avons pris le temps de regarder l'extraction qui nous a été communiquée et cette information n'apparaît pas dans le logiciel", assure Jean-Félix Acquaviva.
Le 15 mars dernier, les deux députés corses s'étaient étonnés de constater qu'aucune information n'était renseignée sur la fiche Genesis de Franck Elong Abé entre fin janvier et l'agression mortelle d'Yvan Colonna, en dehors de ce deuxième onglet, sur lequel ne figurent donc pas les remontées de la surveillante. "La possibilité de tentative d'effacement de ces données" avait alors été avancée par le président de la commission.
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Une hypothèse battue en brèche par le parquet national antiterroriste, le 22 mars dernier. "Il n'est pas indiqué que le signalement sur ces propos menaçants aurait été intégré dans le logiciel et, donc, par la suite, supprimé", avait estimé le PNAT. Or, pour Jean-Félix Acquaviva, à la lumière de cet élément nouveau, "l'hypothèse est toujours sur la table".
"Il n'a jamais été une source"
Lors de sa seconde audition à huis clos le 23 mars dernier, et dont le compte rendu a été publié lundi 3 avril, le délégué local du renseignement pénitentiaire (DLRP) d'Arles a apporté un démenti formel à l'hypothèse selon laquelle Elong Abé aurait pu être un indic. "Franck Elong Abé n'est pas une source du renseignement pénitentiaire et ne l'a jamais été. J'ai eu l'autorisation de vous donner cette information."
Jusqu'à présent, les membres du renseignement pénitentiaire avaient systématiquement botté en touche sur cette question, invoquant invariablement le "secret de la défense nationale". Une stratégie qui avait d'ailleurs poussé la commission à demander la déclassification des notes DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), relatives à Franck Elong Abé. "Dont acte. Il aura fallu plusieurs auditions pour qu'on puisse avoir une réponse claire à cette interrogation de la commission", souligne Jean-Félix Acquaviva.
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