On ne sait si l’intéressé a effectivement déposé une première plainte pour diffamation contre Mediapart et France Inter comme annoncé après leurs publications initiales sur cette affaire, mais il n’est toujours pas question de poursuites contre les auteurs de toutes ces révélations publiques.
Comme cela s’est déjà vu à la suite d’autres enquêtes et révélations publiques de Mediapart, une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Paris afin de les vérifier, et c’est bien celui qui se plaint de diffamation à raison d’accusations publiques à son encontre qui pourrait être poursuivi et condamné.
Je rappelle qu’en ce qui me concerne, les magistrats du Tribunal de Grande Instance de Brest ont toujours catégoriquement refusé de considérer tous les faits répréhensibles dont j’étais victime et m’étais plainte autant, voire bien plus ou de manière plus détaillée, en déposant des plaintes en bonne et due forme qu’en publiant les quelques droits de réponse qui à compter de l’année 2011 m’ont valu les poursuites et la condamnation dont mes harceleurs eux-mêmes se sont toujours chargés de la publicité.
Après cette condamnation du 11 juin 2013, dont je rappelle qu’elle est définitivement annulée après réexamen de l’affaire par la Cour d’Appel de Rennes à l’automne dernier, l’avocat qui était censé me défendre en première instance et qui selon ses dires pensait obtenir ma relaxe dès 2013 en plaidant uniquement l’annulation de la procédure m’avait demandé d’arrêter de déposer des plaintes en m’expliquant que les magistrat du TGI de Brest s’étaient tous réunis à mon sujet avant ce jugement inique et avaient décidé de me sanctionner en raison de mes plaintes.
A Brest, donc, cela se passe ainsi : les victimes de faits semblables à ceux dont je me plains, ou dont le profil est semblable au mien (ingénieur, ou femme ingénieur, matheuse, trop intelligente pour le juge Raymond André et sa complice Josette Brenterch du NPA de Brest), n’ont toujours pas le droit de se plaindre, et si elles insistent, il leur en coûte, et cela leur coûte même très cher.
http://www.20minutes.fr/societe/1855419-20160530-affaire-denis-baupin-consequences-pourraient-avoir-nouveaux-temoignages
Affaire Denis Baupin: Quelles conséquences pourraient avoir les nouveaux témoignages?
JUSTICE Cinq autres femmes témoignent à charge contre l’ex-vice-président de l’Assemblée nationale…
Anissa Boumediene
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- Publié le 30.05.2016 à 16:51
- Mis à jour le 30.05.2016 à 16:51
Elles sont désormais treize. Déjà visé le mois dernier par plusieurs accusations d’agressions sexuelles et de harcèlement sexuel, Denis Baupin est de nouveau dans la tourmente. Ce lundi, France Inter et Mediapart révèlent cinq nouveaux témoignages à charge contre l’ex-vice-président écologiste de l’Assemblée nationale, accusé aujourd’hui par treize femmes de faits constitutifs de harcèlement sexuel et d’agressions sexuelles.
Déclencher la machine judiciaire
L’appel de Sandrine Rousseau a été entendu. Le 9 mai dernier, huit femmes, dont quatre élues, brisaient le silence, livrant des témoignages accablants qui avaient dès le lendemain déclenché l’ouverture d’une enquête préliminaire par le Parquet de Paris.
Parmi elles, Sandrine Rousseau, actuelle porte-parole d’EELV, appelait d’autres femmes à témoigner à leur tour. Un appel auquel ont répondu cinq nouvelles femmes. Et si les huit premières accusations concernent des faits aujourd’hui prescrits, les témoignages de ces cinq autres femmes pourraient déclencher la machine judiciaire. Et pour cause, ces faits présumés, commis « entre 1998 et 2014 et qui ne concernent pas que des militantes écologistes », précisent France Inter et Mediapart, ne sont pas tous prescrits, et pourraient faire l’objet de dépôts de plaintes devant la justice.
« Si le procureur de la République était saisi, il ouvrirait une enquête menée par la police judiciaire. Les témoins seraient entendus, tout comme Denis Baupin, et à l’issue de l’enquête, le procureur pourrait décider de le renvoyer devant le tribunal correctionnel », explique Me Maude Beckers, avocate et militante au Syndicat des avocats de France (SAF). « Pour les faits de harcèlement sexuel, il encourrait deux ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende, et trois ans en cas de circonstances aggravantes. En cas d’agression sexuelle, la peine maximale est de cinq ans d’emprisonnement », précise l’avocate, qui défend un nombre de d’affaires de harcèlement sexuel dans le monde du travail.
Changer les mentalités
« Les femmes victimes d’agressions ou de harcèlement sexuels ont toujours parlé, à leur entourage personnel ou professionnel. Mais jusqu’à présent, ce n’était pas suivi d’effets », déplore Caroline De Haas, cofondatrice du site macholand.fr. « Une femme sur cinq est victime de harcèlement sur cinq. Il faut changer les mentalités, en finir avec l’impunité. Et la réaction qui a suivi les premiers témoignages contre Denis Baupin est encourageante. Il y a eu de l’empathie et la parole de ces femmes a été prise au sérieux. C’est déjà un sacré changement, qui aide et encourage les autres victimes à prendre la parole à leur tour », poursuit-elle.
Mais il reste encore un gros travail de fond à accomplir. « Les statistiques de ces dernières années montrent qu’il y a environ une plainte pour harcèlement sexuel par an et par tribunal de grande instance qui aboutit, soulève Me Beckers. Et en général, les auteurs des faits ne sont condamnés qu’à quelques mois d’emprisonnement avec sursis », précise celle qui œuvre au sein de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). « Mais il y a une prise de conscience qui émerge. Les victimes semblent aujourd’hui être comprises, alors qu’avant l’opinion était plus dans le doute à leur égard. Elles n’ont pourtant aucun intérêt à « lâcher cette bombe », qui peut avoir un grand retentissement sur leur vie professionnelle et personnelle. Cela demande beaucoup de courage et ce n’est pas quelque chose que l’on fait dans la seule optique d’obtenir des dommages et intérêts, par ailleurs largement dus au regard du préjudice subi », insiste Maude Beckers.
Secouer les politiques
Désormais, la balle serait dans le camp de la classe politique. Avec le collectif Levons l’omerta, Caroline De Haas a lancé le 9 mai une pétition sur Change pour mettre fin aux violences sexuelles en politique. « Nous l’avons adressée aux Républicains, au Parti socialiste, mais aussi aux présidents de l’Assemblée et du Sénat. Mais à ce jour, on n’a eu aucun retour de leur part. Soit ce n’est pas leur priorité, soit il protège leurs copains », fulmine la militante, qui « ne comprend pas que les politiques ne se soient pas déjà emparés de cette problématique ».
Comme la sécurité routière ou le handicap, « la question des violences faites aux femmes devrait être l’une des priorités du gouvernement. On attend aujourd’hui une parole forte du président de la République et du Premier ministre », appelle la féministe. « Une parole forte qui ne vient pas. Il faut que les politiques se secouent .»
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