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mercredi 1 avril 2020

Affaire Matzneff : l'ancienne ministre Michèle Barzach complice du pédophile


Hier a été publiée dans le New York Times une interview de Francesca Gee, seconde victime du pédophile Gabriel Matzneff à sortir du silence pour livrer son témoignage sur sa relation « cataclysmique » avec l’écrivain, à lire ici :

https://www.nytimes.com/fr/2020/03/31/world/europe/matzneff-francesca-gee.html

Je l’ai déjà évoquée hier dans cet article en soulignant les relations multiples avec des psychiatres de mes harceleurs pédophiles manifestement très proches de Gabriel Matzneff :

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/03/31/affaire-matzneff-une-nouvelle-victime-sort-du-silence/

Ce nouveau témoignage permet d’approfondir la question de toutes les complicités dont a bénéficié l’écrivain pédophile et pédopornographe.

Incidemment, nous apprenons aussi que les enquêteurs s’y sont déjà intéressés.

Avec les deux nouveaux articles copiés ci-dessous, plus détaillés que celui d’hier, plus édifiants à propos de ces complicités, je vous propose ici de retrouver tous ceux de mes articles de blog où j’ai cité ou commenté cette affaire depuis son émergence dans les médias fin décembre 2019.


A lire ou relire :

http://petitcoucou.unblog.fr/2019/12/30/obscurs-pedophiles-inconnus-ou-oublies-de-tous-cyprien-luraghi-les-connait-tous/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/01/03/comment-le-pro-pedophile-cyprien-luraghi-continue-a-la-ramener-sur-twitter/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/01/04/ecoutes-telephoniques-illegales/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/01/15/le-pedophile-etalon-gabriel-matzneff-soutient-autant-jean-marie-le-pen-quolivier-besancenot-et-vote-jean-luc-melenchon/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/01/17/cyprien-luraghi-collectionne-les-ecrits-pedopornographiques-de-gabriel-matzneff/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/01/19/gabriel-matzneff-ou-cyprien-luraghi-dun-pervers-lautre/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/01/22/qui-a-ecrit-ca-gabriel-matzneff-non-cyprien-luraghi/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/01/25/neuf-medecins-psychiatres-psychanalystes-ou-psychologues-ont-signe-la-petition-pro-pedophile-de-gabriel-matzneff-du-26-janvier-1977/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/01/26/la-theorie-des-faux-souvenirs-ou-comment-jean-marc-donnadieu-defend-les-pedophiles/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/01/26/pedophilie-les-psychiatres-concernes-ont-bien-fait-le-menage/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/01/29/des-rapports-entre-la-ligue-du-lol-et-gabriel-matzneff/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/02/02/tintin-passion-commune-de-dominique-de-villepin-et-gabriel-matzneff/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/02/07/ligue-du-lol-nouvel-article-sur-le-site-deconnologue-20minutes-fr/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/02/08/ligue-du-lol-et-gabriel-matzneff-deux-enquetes-qui-finiront-par-se-rejoindre/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/03/12/jean-marc-manach-journaliste-harceleur-parrain-de-la-ligue-du-lol/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/02/16/9-fevrier-2020-une-pleine-lune-sensationnelle-anti-menteurs/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/02/25/affaire-griveaux-quel-est-vraiment-le-projet-de-piotr-pavlenski/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/03/06/affaire-gabriel-matzneff-lenquete-continue-de-progresser/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/03/10/les-relations-entre-culture-francaise-et-pays-asiatiques-confirmees-par-le-coronavirus/

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/03/31/affaire-matzneff-une-nouvelle-victime-sort-du-silence/



https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20200331.OBS26869/affaire-matzneff-le-temoignage-de-sa-victime-francesca-gee-apres-44-ans-de-silence.html

Affaire Matzneff : le témoignage de sa victime Francesca Gee, après 44 ans de silence


Elle avait 15 ans quand elle a rencontré l’écrivain, au début des années 1970. Le livre de Vanessa Springora l’a encouragée à prendre la parole. Glaçant.


Par Elisabeth Philippe

Publié le 31 mars 2020 à 15h52 Mis à jour le 31 mars 2020 à 16h29
Temps de lecture 5 min
 
Le portrait de Francesca Gee, reproduit sans son accord, sur la couverture d’« Ivre du vin perdu », roman de Gabriel Matzneff inspiré de sa relation avec la jeune fille.
Le portrait de Francesca Gee, reproduit sans son accord, sur la couverture d’« Ivre du vin perdu », roman de Gabriel Matzneff inspiré de sa relation avec la jeune fille.

Avant Vanessa Springora, il y eut Francesca. Francesca Gee. En prenant à son tour la parole dans le « New York Times », mardi 31 mars, cette victime de Gabriel Matzneff, retrouve aussi un nom de famille et son identité propre, après avoir été transformée en personnage de fiction, enfermée dans les journaux et les romans de l’écrivain pédophile, aujourd’hui sous le coup d’une enquête préliminaire « pour viol commis sur la personne d’un mineur de moins de quinze ans ». Son témoignage, qui vient briser un silence de quarante-quatre ans, est crucial.


Cela fait longtemps, très longtemps, que Francesca Gee, 62 ans, souhaitait s’exprimer, donner enfin sa version des faits. Bien avant que Vanessa Springora publie « le Consentement », le récit qui a brisé à jamais l’image de Casanova sulfureux que Matzneff s’était façonnée avec l’aide d’une intelligentsia émoustillée, Francesca Gee avait écrit un livre où elle racontait, elle aussi, l’emprise exercée par l’écrivain, prédateur et non séducteur.

C’était en 2004. Francesca Gee avait soumis son manuscrit à plusieurs éditeurs, dont Albin Michel et Grasset – l’éditeur de Vanessa Springora. Mais à l’époque, personne n’avait accepté de le publier. Matzneff était encore un nom qui comptait, un homme avec son réseau de fidèles et de complices. Interviewé par le quotidien américain, Thierry Pfister, alors éditeur chez Albin Michel, qui avait été sensible au récit de Francesca Gee, se souvient :« A l’époque, Matzneff n’était pas le vieux monsieur un peu isolé qu’il est aujourd’hui. Il était encore à Paris avec ses réseaux, ses amitiés. »« On a pris la décision en disant, on ne va pas croiser le fer avec cette bande. Il y [avait] plus de coups à prendre que de gains à en tirer. J’ai plaidé sa cause. Je n’ai pas été suivi. »
 

En face de cette « bande », comptant notamment des personnalités influentes comme Philippe Sollers, Francesca ne pesait pas lourd. Son livre, pourtant, constituait, à n’en pas douter, un témoignage fort. On y retrouvait, rapporte le « New York Times », des thèmes et un vocabulaire similaires à ceux utilisés par Vanessa Springora.

Quand « l’affaire Matzneff » a éclaté, début janvier, avec la parution du « Consentement », les langues ont commencé à se délier. La rumeur du manuscrit de Francesca Gee a circulé. Nous avions alors contacté Martine Boutang, éditrice chez Grasset, qui avait eu le texte entre les mains. Elle nous avait confié que ne pas l’avoir publié restait l’un de ses plus grands regrets.

« Cataclysme »


Francesca Gee a rencontré Gabriel Matzneff en 1973. Elle avait 15 ans, l’auteur de « l’Archimandrite », 37. Elle est avec sa mère quand elle fait sa connaissance. L’écrivain est régulièrement invité à la table des parents de l’adolescente, trop heureux de compter parmi leurs hôtes un homme jouissant de l’aura du fin lettré. Le père de Francesca, journaliste britannique basé à Paris et mort en 2014, encourage la relation de sa fille avec Matzneff.


Celle-ci durera trois ans. Trois ans durant lesquels Gabriel Matzneff isole Francesca, la coupe de toute vie sociale, et l’attend tous les jours à la sortie du lycée. Un enquêteur, qui travaille sur l’affaire Matzneff et qui a entendu Francesca Gee, a qualifié cette relation de « prise d’otage ». Elle, elle parle d’un « cataclysme » qui a changé le cours de son existence. Mais pendant longtemps, aveuglée et manipulée, elle a cru qu’il s’agissait d’une histoire d’amour.

Matzneff, comme il le fera plus tard avec Vanessa Springora, et avec de nombreuses proies, a poussé Francesca à entretenir avec lui une correspondance amoureuse. C’était un piège. Il se servira plus tard de ces lettres, notamment dans « les Passions schismatiques » (1977), pour prouver que les sentiments étaient réciproques et que la jeune fille était consentante. Pour, en somme, justifier la pédophilie.

Michèle Barzach, une gynécologue très conciliante


Très vite, après avoir mis Francesca dans son lit, l’écrivain la couche dans ses livres. Son pamphlet pédophile publié en 1974, « les Moins de seize ans », est dédié à la jeune fille. Dans la préface à la réédition de 1994, il parle de leur « amour fou ». Et dans celle de 2005, il s’abrite encore derrière son nom pour se défendre d’être un « violeur d’enfants ». Il reproduit ses lettres en précisant, avec perversité : « Les lettres de la petite fille m’ont été écrites par l’adolescente de quinze ans à qui ce livre est dédié. Il n’y a pas un mot qui ne soit d’elle. »


Ces lettres, Francesca Gee les a bien écrites, mais estime qu’elles lui ont été « extorquées ». Ce que nous disait aussi Vanessa Springora, précisant que cela participait de la dépossession d’identité. Tout comme le processus consistant à enfermer les adolescentes dans une fiction, celle du grand amour, que Matzneff fantasme dans ses livres. Il consacre ainsi à Francesca « la Passion Francesca », des poèmes, et un roman, « Ivre du vin perdu », qui paraît en 1981, à La Table ronde.

Francesca y devient Angiolina. Sur la couverture de l’édition de poche, qui sort deux ans plus tard, figure le visage de Francesca. Et dans le livre, certaines de ses lettres encore. Le portrait, comme les lettres, a été reproduit sans le consentement de Francesca. Cela fait dix ans qu’elle a rompu avec lui, mais elle est toujours sa prisonnière. En 1991, Matzneff publie le tome de son journal qui couvre les années de son histoire avec la jeune fille : « Elie et Phaéton ». Il raconte notamment les visites chez une gynécologue très conciliante qui prescrit la pilule à Francesca :

« Michèle Barzach est une jeune femme douce, jolie, attentive, qui à aucun moment n’a cru devoir faire la morale à ce monsieur de trente-sept ans et à sa maîtresse de quinze. Elle a, je pense, tout de suite compris que nous formons un vrai couple, que nous nous aimons. »Il s’agit bien de Michèle Barzach, future ministre de la Santé et présidente de la branche française de l’Unicef, l’agence des Nations unies pour la protection de l’enfance. Après Francesca, Gabriel Matzneff continuera de lui envoyer les jeunes mineures qu’il fréquente. Il continuera également à poursuivre longtemps Francesca, en lui écrivant et en l’évoquant dans ses livres, y compris dans le dernier, paru en novembre.


Longtemps journaliste, Francesca Gee vit désormais dans le sud de la France. Elle travaille à un nouveau livre sur Gabriel Matzneff. Quand nous avions rencontré Vanessa Springora, voici ce qu’elle nous avait dit :

« Il paraît que Francesca, autre jeune fille séduite par Matzneff quand elle avait quinze ans, aurait aussi envisagé d’écrire un livre. J’ai appris ça et j’en ai été bouleversée. Matzneff avait publié des photos d’elle sur son site qu’elle a réussi à faire retirer. A priori, elle ne garde pas un meilleur souvenir de lui que moi. Ça me toucherait beaucoup de parler avec elle. »Francesca comme Vanessa ont aujourd’hui la parole. Mais les faits qu’elles relatent sont prescrits. La police a lancé, en février, un appel à témoignages, espérant que d’autres voix se fassent entendre.




https://institutdeslibertes.org/exclusif-affaire-matzneff-lancienne-ministre-michele-barzach-entendue-comme-temoin/

21 January, 2020

EXCLUSIF Affaire Matzneff : l’ancienne ministre Michèle Barzach entendue comme témoin ?




Ministre de la Santé et de la Famille sous Jacques Chirac de 1986 à 1988, Michèle Barzach pourrait bien être entendue dans le cadre de l’enquête ouverte à l’encontre de l’écrivain pédophile : médecin gynécologue, elle n’était pas regardante pour prescrire la pilule aux conquêtes mineures de Gabriel Matzneff.


Du début des années 1970 jusqu’à son entrée au gouvernement, Michèle Barzach exerce comme gynécologue dans le XVe arrondissement de Paris. A son entrée au gouvernement, celle qui a fait ses premières armes en politique comme conseiller d’arrondissement puis adjointe au maire du XVe grâce à la protection que lui prodigue déjà Jacques Chirac – il l’a même propulsée déléguée nationale du RPR aux affaires sociales – est présentée par le journal Le Monde comme « modérément libérale ».

Dans le contexte de l’époque, cela veut dire qu’elle « modérément de droite ». Elle le prouvera d’ailleurs assez vite puisque, quelques semaines après sa nomination, elle s’opposera à l’arrêt du remboursement de l’avortement par la Sécurité sociale, souhaité par la nouvelle majorité RPR-UDF. Le docteur Bernard Savy, député RPR de la Nièvre, a même déposé un amendement en ce sens. Elle explique alors à l’Assemblée qu’il est important de « conserver un dispositif permettant de ne priver aucune femme de la possibilité de choisir l’IVG pour insuffisance de ressources », même s’il faut aider les femmes à ne pas recourir à l’avortement, en développant l’information sur la contraception.

Depuis la loi Neuwirth (1973), la vente de produits contraceptifs est autorisée mais leur délivrance aux mineures restera soumise à autorisation parentale jusqu’en 1974, date à laquelle la ministre de la Santé Simone Veil lèvera cette obligation et accordera aux mineures le droit à l’anonymat. Or les policiers de l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP), agissant dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet de Paris à la suite des accusations portées contre Gabriel Matzneff par l’éditrice Vanessa Springora dans le livre Le Consentement (Grasset), sont tombés à plusieurs reprises sur le nom de Michèle Barzach à une époque où, si on en croit ce qu’il a écrit, elle était le témoin privilégié, pour ne pas la complice, de ses agissements.

Ainsi que l’a confié au Journal du dimanche l’éditeur Antoine Gallimard, qui a retiré de la vente tous les ouvrages de Matzneff (ainsi que l’ont fait la plupart de ses autres éditeurs), « on nous a demandé par écrit que l’on adresse à l’OCRVP un exemplaire de chaque volume du Journal de Gabriel Matzneff ». La même requête a été effectuée auprès de ses autres maisons d’édition, dont La Table ronde. Et la lecture de ses journaux intimes et néanmoins publics a commencé : une quinzaine de tomes publiés entre 1976 et 2019 et ne cachant pas grand-chose de sa vie privée, détaillée au jour le jour (et parfois heure par heure !), de 1953 à 2018, soit sur une durée de soixante-cinq ans !

Elie et Phaéton (La Table ronde) couvre la période 1970-1973. Le 11 août 1973, veille de son 37e anniversaire, il tombe, au quartier Latin, sur une vieille connaissance – enfin, vieille, façon de parler –, « accompagnée d’une jolie adolescente de quinze ans, sa fille, Francesca » : « Cette rencontre m’émeut et me trouble. » Quatre jours plus tard, il dîne chez elles. « Je suis sous le charme de cette céleste de quinze ans », écrit-il, ajoutant ceci, qui en dit beaucoup sur la véritable nature de ses attirances : « Je lui trouve une ressemblance avec Erik Pyrieff, le gamin qui joue le rôle d’Ivan enfant dans la deuxième partie d’Ivan le Terrible d’Eisenstein : visage ovale, grands yeux de velours, nez fin, lèvres gonflées, sensuelles. » Quand le film a été tourné, Pyrieff (ou Pyriev) avait treize ans…

Quoi qu’il en soit, et qui relève de la psychanalyse, Francesca passe bientôt de la table maternelle au lit de Matzneff. Mais si elle tombe enceinte ? Si elle était déjà tombée enceinte ? Nous sommes le 9 novembre et Matzneff s’en inquiète : « J’achète un truc à la pharmacie pour savoir si on attend un bébé ou non. Francesca sèche l’école, vient chez moi faire le test. Ouf ! c’est négatif. Toutefois, il faut que nous trouvions un gynécologue qui accepte de lui prescrire la pilule sans prévenir sa mère. Si nous tombons sur un médecin réac, hyper-catho, c’est fichu. »

Oui mais où et comment dénicher ce toubib pas bégueule ? Pour Matzneff, qui fréquente le Tout-Paris, quatre jours vont suffire pour trouver la perle rare et obtenir un rendez-vous. Il a fallu une entremetteuse, il en donne le nom : Juliette Boisriveaud. Aujourd’hui, il faut avoir été féministe dans les années 1970 pour savoir de qui il s’agit. En novembre 1973, lorsque Gabriel Matzneff fait appel à son carnet d’adresses, Juliette Boisriveaud a 41 ans « et un CV déjà long comme le combat des femmes vers l’émancipation », dixit Libération, et, journaliste à Paris Match, elle travaille au lancement, le mois suivant, du journal dont elle va être la rédactrice en chef, Cosmopolitan.

A la date du 13 novembre 1973, Matzneff peut ainsi écrire : « Je crois qu’aujourd’hui, chez la gynéco, Francesca a pris la pleine mesure de mon amour, qu’elle a éprouvé que je me sens responsable d’elle, que je l’aime vraiment, et pas qu’au lit. C’est grâce à Juliette Boisriveaud que nous avons eu ce rendez-vous chez le docteur Michèle Barzach. Nous y sommes allés avec la crainte d’être critiqués, sermonnés, aussi avons-nous été très agréablement surpris. Michèle Barzach est une jeune femme douce, jolie, attentive, qui à aucun moment n’a cru devoir faire la morale à ce monsieur de trente-sept ans et à sa maîtresse de quinze. Elle a, je pense, tout de suite compris que nous formons un vrai couple, que nous nous aimons. »

Nous avons vérifié : la Michèle Barzach qui est désignée à la page 378 d’Elie et Phaéton par Matzneff n’est pas un homonyme. Juliette Boisriveaud et Michèle Barzach étaient amies. Et du même camp. La première a publié des textes de la deuxième dans Cosmo. Elle lui a même présenté son mari, Jean-Pierre Renard. Quelques années et deux enfants plus tard, l’époux de Juliette ne l’était plus : il était devenu celui de Michèle.

Nous avons – et les enquêteurs de l’OCRVP ont – épluché les journaux de l’écrivain. Après cette première consultation qui l’a pleinement satisfait, Michèle Barzach va devenir en quelque sorte la gynéco attitrée de Matzneff. On en trouve un autre exemple, mais ce n’est pas le seul, dans Les Soleils révolus (1979-1982) (Gallimard). « Hier, mardi 3 juillet 1979, raconte-t-il, Marie-Elisabeth, seize ans, est devenue ma maîtresse. […] Tout l’après-midi, donc, nous nous sommes aimés, délicieusement […] Elle m’a permis […] et, lorsque je m’apprêtais à la pénétrer, elle m’a seulement rappelé dans un murmure (elle tremblait de tous ses membres) qu’elle ne prenait pas la pilule. Je lui ai donc fait l’amour. J’ai été très progressif, très doux. Pour moi, cela a été enchanteur ; pour elle aussi, je crois. »

Il croit ? Deux jours plus tard, elle a surtout « très peur d’avoir un bébé Matzneff ! » Il lui répond qu’il a « fait attention »… Il n’empêche que l’inquiétude grandit. Le 6 septembre, il accompagnera Marie-Elisabeth chez le docteur Barzach. Cette fois, il restera dans la salle d’attente. Marie-Elisabeth ressortira du cabinet « radieuse » : « Le bébé Matzneff était une fausse alerte. »

Dans Un galop d’enfer (La Table ronde), son journal des années 1977-1978, Gabriel Matzneff fait cet aveu : « Mon Dieu ! quand je compare le désir raisonnable que m’inspire une belle jeune femme telle que Véronique au bouleversement absolu qu’une jolie jeune fille de quinze ans comme Marie-Elisabeth opère en moi, il me fait bien l’avouer que, quoi que j’en aie parfois, je suis foncièrement, et irrémédiablement, pédophile. »

Michèle Barzach, qui était aussi psychanalyste, ne s’en était-elle pas aperçue ? En juin 2012, on pouvait lire dans Le Quotidien du médecin : « Médecin gynécologue, psychanalyste et ministre de la santé et de la famille du deuxième gouvernement Chirac, Michèle Barzach a été élue à la présidence de l’Unicef France. » La nouvelle présidente avait déclaré : « Dans la continuité de ma vie consacrée aux femmes et aux enfants, je servirai avec conviction et enthousiasme la stratégie de l’Unicef fondée sur la notion d’équité, pour permettre l’accès des plus vulnérables aux droits fondamentaux que sont la santé, la nutrition, l’éducation et la protection. » Son mandat s’est achevé en juin 2015.


Bruno Larebière
Affaire Matzneff : l'ancienne ministre Michèle Barzach complice du pédophile dans AC ! Brest

Auteur: Bruno Larebière


Journaliste indépendant, Bruno Larebière collabore à divers titres de la presse parisienne, dont le mensuel L’Incorrect dont il dirige les pages politiques. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, la plupart en tant que « prête-plume », il exerce aussi l’activité de conseiller en communication.


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