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dimanche 11 août 2019
Mort mystérieuse du pédocriminel Jeffrey Epstein au lendemain de révélations embarrassantes...
Il s’agit d’un « suicide apparent », comme pour David
Hamilton, le photographe du Cap d’Agde, où Jean-Marc Donnadieu de
Béziers s’adonne régulièrement à ses plaisirs favoris dans un « donjon »
: échangisme, BDSM, etc…
… mais aussi comme pour les terroristes non reconnus Sébastien Sarron
et Karl Foyer, lesquels ont tous deux laissé pour leurs actes criminels
des explications qualifiées de « délirantes ». Rappelons ici que le
premier avait vécu quelques années entre le Cap d’Agde et Béziers, où il
avait eu maille à partir avec la justice, et avait bizarrement commis
son attentat du 22 décembre 2014 au soir contre un marché Noël dans une
ville où il n’avait strictement aucune attache, Nantes, après y avoir
passé l’après-midi dans des établissements du quai de la Fosse, haut
lieu de la prostitution locale où exerçait notamment l’ancien proxénète
nantais José Antonio Freitas de Jesus, devenu voisin de cellule
d’Amedy Coulibaly à la prison de Fleury-Mérogis à la suite de
l’assassinat de l’ancien proxénète brestois Bernard Algret au mois de
décembre 2005 (ils y avaient ensemble réalisé un film sur leurs
conditions de détention en 2008, l’assasssin présumé de la personnalité
brestoise étant soumis à l’isolement). Tout juste quinze jours avant le
début des attentats organisés à Paris par le même Amedy Coulibaly,
jamais interrogé par la justice pour des faits de détention de photos
pédopornographiques pourtant connus de ses juges dès 2010, Sébastien
Sarron, décrit comme un ours ne quittant jamais son domicile de Berneuil
en Charente-Maritime, avait donc brutalement parcouru plus de 200 km
pour se rendre à Nantes où il n’avait encore jamais mis les pieds, afin
de foncer dans la foule du marché de Noël avec son véhicule, un mode
d’attentat préconisé dès 2009 par le cybercriminel Pascal Edouard
Cyprien Luraghi, et avait laissé après son acte des écrits semble-t-il
assez confus dans lesquels il se plaignait tout à la fois de sa famille
qui l’aurait diffamé sur Internet et d’un professeur de l’Education
nationale qui aurait pu exercer des pressions à son encontre.
Le pédocriminel Jeffrey Epstein avait été le même genre de professeur que certains de mes harceleurs :
Les étudiants lui trouvent un côté Robin Williams du «
Cercle des poètes disparus ». En long manteau de fourrure noire, chaîne
en or sur chemise largement ouverte, « brillantissime » pendant ses
cours, même s’il regarde les filles de manière insistante, il est à la
fois copain et gourou. Invité à des boums chez les élèves, il est le
seul prof présent. Ça détonne. Il finit par se faire virer mais ne reste
pas longtemps au chômage.
Il affectionnait les mêmes motifs bizarres :
Et Donald Trump le décrivait en 2002 comme «un type génial avec qui on s’amuse bien».
C’est ce que disent aussi de mes harceleurs tous leurs amis ou complices.
Le procureur du district sud de New York énonce les charges contre Jeffrey Epstein le 8 juillet. AFP
Le milliardaire poursuivi pour exploitation sexuelle de mineurs a
été retrouvé pendu dans sa cellule d’une prison de New York. Il
fréquentait le gratin et son procès promettait des révélations.
La mort de Jeffrey Epstein évite un procès embarrassant pour de nombreuses personnalités
Son arrestation début juillet, et son inculpation pour exploitation
sexuelle de mineures, avait ouvert la porte à un procès d’ampleur et
promettait un séisme politico-judiciaire. Mais le milliardaire et ami
des puissants Jeffrey Epstein, 66 ans, a été retrouvé pendu dans sa
cellule du Metropolitan Correctional Center à Manhattan (New York), au
petit matin samedi. Un «suicide apparent», selon un communiqué
de l’administration pénitentiaire, sur lequel enquête le FBI. Il est
mort peu après dans un hôpital des environs. Au lendemain de la
publication, par le tribunal fédéral de New York, de centaines de pages
de documents, révélant de nouveaux détails sur l’affaire et les noms de
plusieurs complices présumés. Il encourait jusqu’à 45 ans de prison.
Inculpé pour trafic sexuel de dizaines de jeunes filles mineures,
Jeffrey Epstein avait plaidé non coupable, et attendait son procès,
prévu l’an prochain, depuis début juillet en prison. Craignant une
éventuelle fuite à l’étranger, le milliardaire possédant un jet privé et
plusieurs résidences (notamment une île privée aux Iles Vierges et un
domicile à Paris), le bureau du procureur avait obtenu son maintien en
détention. Le 23 juillet, il avait été retrouvé sans connaissance dans
sa cellule avec des marques sur le cou, laissant croire à une possible
tentative de suicide – Epstein aurait lui affirmé qu’il avait été
agressé. Sa mort met déjà sous le feu des critiques la gestion, par
l’administration pénitentiaire américaine (Bureau of Prisons), des
conditions de détention et de surveillance de ce type de détenus très
médiatisés. «La mort de M. Epstein soulève des questions graves auxquelles il faudra répondre»,
a indiqué dans un communiqué le ministre de la Justice, William Barr,
annonçant une enquête en plus de celle du FBI. D’autant qu’Epstein avait
été récemment retiré du programme de surveillance préventive pour les
détenus suicidaires, affirme l’agence AP.
Le financier américain était accusé d’avoir, au moins entre 2002 et
2005, fait venir des jeunes filles, dont certaines seulement âgées de 14
ans, dans sa résidence de l’Upper East Side à New York, et celle de
Palm Beach en Floride, pour «se livrer à des actes sexuels avec lui» contre rémunération, précisait l’acte d’accusation. «Afin
d’augmenter son approvisionnement en victimes, Epstein a également payé
certaines de ses victimes pour qu’elles recrutent d’autres filles, qui
étaient à leur tour abusées», ajoutait la justice, pour qui le milliardaire avait «créé un vaste réseau de victimes mineures», avec la complicité de certains employés et associés.
Carnets d’adresse
La justice américaine s’intéressait également aux proches d’Epstein
qui fréquentait les élites des milieux politiques, financiers,
universitaires, de la mode et du divertissement depuis qu’il a fait
fortune dans les années 1980 et 90. Dans ses carnets d’adresse, truffés
des puissants du monde entier et épluchés par la presse, on trouve
l’ancien président démocrate Bill Clinton, le Prince Andrew ou encore
l’homme d’affaires Leslie Wexner. Après avoir longtemps côtoyé Epstein, «un type génial avec qui on s’amuse bien», disait-il en 2002, le président américain Donald Trump avait affirmé récemment qu’il «n’était pas un grand fan» du financier.
Les accusations contre Epstein n’étaient pas nouvelles. Le riche
investisseur avait été inculpé pour des faits similaires en Floride en
2007. Accusé de recourir aux services de mineures pour des «massages»
et des relations sexuelles tarifées dans sa propriété de Palm Beach, il
avait plaidé coupable en 2008 dans le cadre d’un accord, longtemps
resté confidentiel, passé avec le procureur fédéral de Miami de
l’époque, Alexander Acosta. Ministre du Travail de Donald Trump, Acosta avait dû démissionner mi-juillet,
vivement critiqué pour cet accord jugé très favorable à Epstein: le
milliardaire avait accepté d’être inscrit au registre des délinquants
sexuels, en échange d’une peine réduite et aménagée. Il n’avait passé
que treize mois derrière les barreaux, avec l’autorisation
exceptionnelle de pouvoir continuer à travailler, et donc de quitter la
prison douze heures par jour, six jours par semaine.
Maquerelle
Les 2000 documents rendus publics vendredi par le tribunal de New
York apportent de nouveaux détails sinistres sur l’affaire. Dépositions,
rapports de police, photos… Entre autres, sur les tactiques de
recrutement de jeunes filles, notamment dans un lycée de Floride, et sur
le rôle d’une complice, Ghislaine Maxwell, décrite comme sa maquerelle
dans la première moitié des années 2000.
Les documents soulèvent de nouvelles questions sur l’accord de
plaider coupable de 2008, qui aurait également permis de protéger
d’autres personnes dans l’entourage d’Epstein. Dans une interview
accordée en 2017 au Miami Herald, en pointe sur les révélations
de l’affaire, l’une des victimes d’Epstein, Virginia Roberts Giuffre,
affirmait que le financier américain lui avait demandé d’avoir des
rapports sexuels avec des hommes influents pour qu’Epstein connaisse
leurs «excentricités sexuelles et puisse les utiliser comme levier, si besoin», écrit le quotidien de Floride.
Dans les documents publiés par la justice américaine, Giuffre affirme
avoir eu des rapports sexuels, commandités dans ce cadre par Epstein,
avec de nombreux hommes politiques (dont l’ancien sénateur du Maine
George Mitchell et l’ex-gouverneur du Nouveau-Mexique Bill Richardson,
tous deux démocrates), et hommes d’affaires (le magnat Tom Pritzker,
entre autres président des hôtels Hyatt, ou encore le gestionnaire de
fonds spéculatifs Glenn Dubin). Lors de déclarations précédentes,
Virginia Roberts Giuffre avait également affirmé avoir eu des rapports
sexuels avec l’avocat d’Epstein, Alan Dershowitz, et le prince Andrew.
Tous ces hommes ont publié des communiqués pour démentir les
affirmations de Guiffre et Epstein était le seul accusé dans l’affaire.
Les documents révélés vendredi ne livrent pas de preuve directe des
accusations de Giuffre, mais la jeune femme, aujourd’hui âgée de 36 ans,
a fourni de nombreux éléments pour corroborer le système mis en place
par Epstein et Ghislaine Maxwell. Photographies, carnet de vol, et même
un dossier médical du Presbyterian Hospital de New York, où elle avait
été admise après un épisode d’abus sexuel particulièrement violent.
Dans ses dépositions sous serment, Giuffre a également affirmé avoir
rencontré l’ancien vice-président Al Gore, Bill Clinton et Donald Trump
(ces deux derniers ayant été visés par d’autres accusations d’abus
sexuels, dans des affaires distinctes), mais n’avait pas eu de rapports
sexuels avec eux. «Nous savons que ces hommes étaient associés à
Epstein à différentes périodes et pour différentes raisons, mais de ce
que nous savons, il n’y a pas d’indication qu’ils aient fait quoi que ce
soit de déplacé», avait affirmé l’avocat de Virginia Roberts
Giuffre. Bill Clinton avait reconnu avoir fait plusieurs séjours à bord
de l’avion privé d’Epstein, mais indiqué qu’il ne savait «rien des
crimes terribles pour lesquels Jeffrey Epstein avait plaidé coupable il y
a quelques années en Floride, ni de ceux pour lesquels il a été
récemment inculpé à New York», selon une déclaration de son porte-parole, publiée en juillet.
Egalement dans les documents, la déposition d’une ancienne assistante
de Maxwell, Johanna Sjoberg, dont le rôle était de fournir à Epstein
plusieurs jeunes filles quotidiennement. «Il m’avait expliqué que, à son avis, il devait avoir trois orgasmes par jour, avait affirmé Sjoberg lors d’une déposition sous serment, en 2015. Que c’était biologique, comme le fait de manger». La
mort de Jeffrey Epstein court-circuite un procès qui aurait pu
impliquer de nombreuses personnalités puissantes, et met fin à toute
possibilité de justice pour ses dizaines de victimes.
Le procureur de New York Geoffrey Berman pointe du doigt une
photographie du milliardaire Jeffrey Epstein lors de l’inculpation de ce
dernier, le 8 juillet.
Plusieurs hommes politiques américains, des hommes d’affaires et le
prince Andrew, fils d’Elisabeth II, sont accusés par une «esclave
sexuelle» du milliardaire Jeffrey Epstein d’avoir eu des relations
sexuelles avec elle alors qu’elle était mineure.
Les premiers documents liés à l’affaire Epstein, inculpé le 8 juillet
pour «exploitation sexuelle de mineures», ont été rendus publics le 9
août. Ils concernent une plainte en diffamation déposée en 2015 par
Virginia Roberts Giuffre – qui se décrit elle-même comme une ancienne
«esclave sexuelle» du milliardaire – contre la complice présumée de
Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell.
Dans ces documents, Virginia Roberts Giuffre accuse Ghislaine Maxwell
d’avoir aidé Jeffrey Epstein à la contraindre à participer, avec
d’autres filles mineures, à des orgies sexuelles dans les nombreuses
résidences du milliardaire. La jeune femme, mineure au moment des faits,
donne également les noms de plusieurs personnalités publiques qui
auraient pris part à ces activités.
«Ils m’ont demandé d’aller voir George Mitchell [un homme politique
américain], Jean-Luc Brunel [qui tient une agence de mannequins], Bill
Richardson [un homme politique américain], un autre prince dont je ne
connais pas le nom», a notamment déclaré la jeune femme dans sa
déposition. «Un type qui possède un hôtel, une très grande chaîne
d’hôtels, je ne me souviens plus de quel hôtel il s’agissait», a-t-elle
ajouté. Et de poursuivre : «Il y avait un autre président étranger, vous
savez, je ne me souviens plus de son nom. Il y en a tout un tas, il
m’est difficile de me souvenir de tous.»
Plus loin dans sa déposition, Virginia Roberts Giuffre a été
interrogée sur les détails de sa prétendue relation sexuelle avec Glenn
Dubin, un homme d’affaires américain : «Quels termes a employé Ghislaine
Maxwell pour vous demander d’avoir une relation sexuelle avec Glenn
Dubin ?» «C’était la même chose tout le temps. Ils voulaient que j’aille
« faire un massage » à ces hommes», a-t-elle répondu.
Le mot «massage» est devenu un code pour «sexe», a-t-elle poursuivi
dans sa déposition. «Toute ma vie a consisté simplement à plaire à ces
hommes et à rendre heureux Ghislaine et Jeffrey», a-t-elle encore
déclaré.
Hormis Jeffrey Epstein, aucun des accusés n’est à l’heure actuelle
poursuivi en justice pour les faits dénoncés par Virginia Roberts
Giuffre. Plusieurs d’entre eux, ont par ailleurs catégoriquement réfuté
ces accusations.
Prince Andrew
Dans cette masse de documents rendus publics, se trouvent également
des photographies, des reçus, les journaux de vol du «Lolita express» ou
encore un mémoire écrit par une femme qui dit avoir été victime
d’exploitation sexuelle par Jeffrey Epstein et ses connaissances. On
trouve ainsi une photographie du prince Andrew, le deuxième fils
d’Elisabeth II, la main autour de la taille nue de Virginia Roberts
Giuffre à l’intérieur de la maison de Ghislaine Maxwell à Londres. Un
cliché qui, selon les avocats de la jeune femme, vient appuyer les
allégations de cette dernière, qui affirme avoir été contrainte à avoir
une relation sexuelle avec ce membre de la famille royale.
«Cette photographie confirme les affirmations de [Virginia Roberts]
Giuffre. Il n’y a aucune autre explication raisonnable selon laquelle un
enfant américain devrait être en compagnie d’adultes et non de membres
de sa famille, dans la maison londonienne de la petite amie d’un homme
désormais reconnu coupable d’être un délinquant sexuel», ont ainsi fait
valoir les avocats de la jeune femme, mineure au moment où a été pris le
cliché.
Des accusations que le palais de Buckingham a pourtant nié à de
nombreuses reprises. Dans une déclaration très inhabituelle publiée en
2015, Buckingham Palace avait ainsi assuré que «toute suggestion
d’irrégularité envers des mineures [était] absolument fausse», niant
explicitement que le prince Andrew ait eu des rapports sexuels avec
Virginia Roberts Giuffre, comme le rappelle le Guardian.
Une position fragilisée par un autre témoignage, celui de Joanna
Sjoberg, qui selon ces documents rendus publics a affirmé avoir été
victime d’attouchements sexuels de la part du prince Andrew au même
titre que Virginia Roberts Giuffre, dans la maison de Jeffrey Epstein à
Manhattan.
Virginia Roberts Giuffre a par ailleurs accusé Ghislaine Maxwell de
l’avoir recrutée pour devenir la masseuse de Jeffrey Epstein à 15 ans,
alors qu’elle travaillait à la résidence de Donald Trump de Mar-a-Lago,
en Floride. Toutefois, dans ces documents, aucune allégation n’est
portée contre l’actuel président des Etats-Unis. «Il n’a jamais eu de
relations sexuelles avec aucune d’entre nous [...] Il n’a jamais flirté
avec moi», a déclaré Virginia Roberts Giuffre, précisant n’avoir jamais
vu Donald Trump sur l’île du milliardaire, ni dans l’une des résidences
de ce dernier.
Ces documents, qui lèvent le voile sur les personnes accusées d’avoir
participé au trafic sexuel de mineurs pour lequel a été inculpé Jeffrey
Epstein, ne sont que les premiers d’une longue série à être rendus
publics.
PAR La rédaction avec l’AFP Mis à jour le 11/08/2019 à 08:13 Publié le 11/08/2019 à 08:13
Le Metropolitan Correctional Center de New York, où était détenu Jeffrey Epstein, le 10 août 2019 AFP / Don Emmert
Le suicide dans sa cellule de prison new-yorkaise du financier et
figure de la jet set américaine Jeffrey Epstein, accusé d’agressions
sexuelles sur mineures, a causé la stupeur aux Etats-Unis et délenché
des enquêtes du FBI et du ministère de la Justice.
Vers 06H30 heure locale (10H30 GMT) samedi, « Jeffrey Epstein a été retrouvé inanimé dans sa cellule », il s’agit « apparemment d’un suicide »,
a confirmé l’administration pénitentiaire après que le New York Times,
notamment, eut annoncé qu’il s’était pendu au Metropolitan Correctional
Center, la prison fédérale de Manhattan.« Le personnel a immédiatement tenté de le ranimer », avant
de le faire transporter à l’hôpital où sa mort a été prononcée, a-t-elle
ajouté, annonçant l’ouverture d’une enquête du FBI.
Le ministre de la Justice William Barr s’est dit « effaré » par la mort en détention du financier de 66 ans, qui « pose de graves questions ». Il a dit que l’inspection générale du ministère allait enquêter parallèlement au FBI.
Le 23 juillet, Epstein avait déjà été retrouvé allongé sur le sol de sa cellule, blessé, avec des marques sur le cou.
Certains sources avaient alors assuré qu’il avait tenté de se
suicider, mais ses blessures étaient sans gravité et il s’était présenté
peu après à une audience.
Il avait ensuite fait l’objet d’une surveillance particulière
antisuicide, mais celle-ci s’était arrêtée le 29 juillet, selon le New
York Times. Il était depuis simplement placé dans une unité de la prison
à sécurité renforcée.
Si certains sur les réseaux sociaux n’hésitaient pas à
s’interroger sur le fait de savoir à qui profiterait sa mort, beaucoup
exprimaient simplement leur stupéfaction devant un tel dénouement, la
prison fédérale de Manhattan étant considérée comme l’une des plus sûres
des Etats-Unis.« Il nous faut des réponses. Beaucoup », a réagi sur Twitter l’influente élue démocrate new-yorkaise du Congrès Alexandria Ocasio-Cortez.
M. Epstein avait été arrêté le 6 juillet à son retour d’un voyage en
France et inculpé à New York pour avoir organisé, de 2002 à 2005 au
moins, un réseau constitué de dizaines de jeunes filles, certaines ayant
été des collégiennes, sous son emprise. Il avait avec elles des
rapports sexuels dans ses nombreuses propriétés, notamment à Manhattan
et en Floride.
Un prédateur insatiable
Les témoignages qui sont ressortis via des documents judiciaires
brossaient de ce brillant et riche homme d’affaires, un ex-professeur de
mathématiques, l’image d’un prédateur insatiable de jeunes filles,
qu’il faisait recruter par dizaines et aller dans ses somptueuses
résidences.
Selon plusieurs témoignages, employées et recruteuses géraient au
millimètre un sombre emploi du temps, avec prise de rendez-vous,
transport, parfois même en jet privé, instructions et rétribution,
souvent 200 à 300 dollars par visite, voire cadeaux.
Bien que son nom ait déjà été inscrit au fichier des
délinquants sexuels après une première condamnation en 2008 pour avoir
conduit des jeunes filles à se prostituer en Floride – il s’était alors
vu infliger une peine minime de 13 mois après un accord contesté avec un
procureur fédéral – une perquisition dans sa maison du quartier huppé
de l’Upper East Side à Manhattan en juillet avait permis de mettre au
jour une salle de massage où il aurait entraîné ses victimes présumées. Le journal Miami Herald avait enquêté sur cet accord fin 2018,
relançant l’enquête. En juillet, après l’inculpation de Jeffrey Epstein à
New York, l’ex-procureur de Floride, Alexander Acosta, devenu ministre
du Travail de l’administration Trump, avait dû démissionner.
Des centaines de pages de documents judiciaires rendus publics
vendredi avaient permis de confirmer qu’il avait longtemps été une
figure incontournable des soirées mondaines new-yorkaises, proche de
nombreuses personnalités.
« Je connais Jeff depuis 15 ans. Un type génial », disait
ainsi Donald Trump, alors lui-même membre éminent de la jet set, dans un
entretien en 2002. « On dit même qu’il aime les jolies femmes autant
que moi, et beaucoup sont plutôt jeunes ».
Samedi, le président républicain a retweeté un message complotiste
alléguant, sans preuve, que l’ex-président démocrate Bill Clinton, autre
ami d’Epstein, pourrait être lié à sa mort.
Victimes privées de procès
Ses anciens amis influents avaient affirmé après son inculpation ne
pas avoir été au courant de ses délits présumés et avoir coupé tout lien
avec lui.
Inculpé le 8 juillet d’exploitation sexuelle de mineures et
d’association de malfaiteurs en vue d’exploiter sexuellement des
mineures, il était passible de 45 ans d’emprisonnement.
Son procès devait s’ouvrir au plus tôt en juin 2020. Il s’était
vu refuser une remise en liberté sous caution, les procureurs estimant
qu’il risquait fort de fuir à l’étranger, vu sa fortune – évaluée à plus
de 500 millions de dollars – et ses connexions.Pour les victimes présumées, sa mort les prive d’un procès qu’elles
attendaient avec impatience, même si le procureur fédéral de Manhattan a
promis de poursuivre l’enquête sur ses agissements et ses éventuels
complices.
« Nous ne pourrons jamais tourner la page », a lâché une des victimes, dans un message rediffusé par son avocate Lisa Bloom. « Vous nous avez volé ce grand morceau de guérison dont nous avions besoin pour passer à autre chose ».
« Ce n’est pas la fin que quiconque attendait », a déclaré Brad Edwards, un avocat d’une autre victime présumée.
A la fin des années 1990, il achète Petit Saint-James. Et y bâtit
un drôle de temple au sommet. En médaillon : Bienfaiteur de Harvard,
dont il porte l’écusson, Jeffrey Epstein, ici en 2004, a versé 30
millions de dollars à l’université via sa fondation. Reuters, Getty
Images
Après vingt ans de quasi-impunité et de débauche, le financier Jeffrey Epstein va rendre des comptes… à la justice américaine
Il croupit dans une petite cellule infestée de souris, sous une
lumière allumée vingt-trois heures sur vingt-quatre. En détention
provisoire depuis le 6 juillet dernier, Jeffrey Epstein est à
l’isolement au « 10 South », le quartier des grands criminels et des
terroristes au Metropolitan Correctional Center, sinistre prison du sud
de Manhattan. Un de ses voisins s’appelle Joaquin Guzman, alias El
Chapo, le baron de la drogue qui a écopé d’une peine de perpétuité.
Jeffrey Epstein, lui, n’encourt « que » quarante-cinq années mais, à 66
ans, ça lui laisse peu d’espoir de revoir jamais la mer…
Quelle chute spectaculaire ! Quand il se fait interpeller, Epstein
sort de son Boeing 727 privé. Il rentre d’un mois de repos à Paris, où
il possède deux appartements, de 430 et 367 mètres carrés, dans un
immeuble haussmannien au 22, avenue Foch, une des artères les plus
chères de Paris. Et encore, l’endroit fait-il pâle figure en comparaison
de sa résidence de New York, à côté de Central Park. C’est, paraît-il,
la plus grande maison privée de Manhattan – 2 000 mètres carrés ! Un
hôtel particulier parisien version XL. Il s’est offert ce bijou en
pierre de taille dans les années 1990 et a aussitôt fait installer un
trottoir chauffant. Ça lui évite de « déraper » les jours de verglas.
Pratique. Pour les vacances, il possède son île privée dans les
Caraïbes. Une des îles Vierges, choisie peut-être pour son nom, comme on
le découvrira plus tard. Il mériterait d’être le héros d’un tome II du «
Bûcher des vanités », le best-seller de Tom Wolfe.
Comme dans toute success story à l’américaine, le bonhomme sort de
nulle part. Papa est jardinier à la municipalité de New York ; maman,
employée à domicile. La famille vit à Coney Island, modeste quartier de
Brooklyn. Jeffrey, l’aîné, semble avoir reçu à profusion tout ce qui
avait été refusé à ses parents : belle gueule, physique athlétique,
intelligence au laser, talent artistique au piano – dans son hôtel
particulier, il joue toujours sur son Steinway. Jeffrey est un
scientifique inclassable, qui n’arrive pas à décrocher des diplômes mais
parvient à se faire engager comme prof de maths à la Dalton School,
école privée particulièrement huppée et coûteuse.
Les étudiants lui trouvent un côté Robin Williams du « Cercle des
poètes disparus ». En long manteau de fourrure noire, chaîne en or sur
chemise largement ouverte, « brillantissime » pendant ses cours, même
s’il regarde les filles de manière insistante, il est à la fois copain
et gourou. Invité à des boums chez les élèves, il est le seul prof
présent. Ça détonne. Il finit par se faire virer mais ne reste pas
longtemps au chômage.
Alan « Ace » Greenberg, le tout-puissant patron de la banque
d’affaires Bear Stearns, a entendu parler de ses talents en
mathématiques par un de ses amis, parent d’élève à la Dalton School. «
Ace » l’embauche comme trader. C’est l’époque où la planète finance
explose. Il faudrait avoir fait Polytechnique pour comprendre quelque
chose aux nouveaux produits « dérivés » et autres « options » ou «
futures » qui se multiplient sur les marchés. Mais Epstein est à l’aise
dans cet univers. Il fait gagner des millions à sa banque, qui le nomme «
associé »… avant de le virer pour « délit d’initié ». Déjà, il se croit
au-dessus des lois. A Wall Street, c’est un atout. Leslie Wexner,
fondateur de la chaîne de sous-vêtements féminins Victoria’s Secret, le
trouve épatant. Il lui confie la gestion de sa fortune : 1 milliard de
dollars. D’autres businessmen du même calibre vont suivre. Avec une
telle clientèle, le jeune gestionnaire de patrimoines, qui fait
merveille sur les marchés, ne va pas tarder à rouler sur l’or.
Grâce à sa fiancée Ghislaine, Epstein rencontre le prince Andrew, fils cadet de la reine Elizabeth, et Bill Clinton
Au même moment, Epstein rencontre la femme de sa vie, Ghislaine
Maxwell. Il est taciturne et déteste porter des costumes, elle est
mondaine et connaît la terre entière. Ghislaine est une héritière, fille
préférée de Robert Maxwell, propriétaire du puissant tabloïd londonien «
Daily Mirror », mort dans des conditions troubles en laissant beaucoup
de dettes, mais aussi un carnet d’adresses dont Jeffrey va largement
bénéficier. « Il était très avide de connaître du beau monde », me
confie Conchita Sarnoff, qui a passé plusieurs réveillons de Nouvel An
avec le couple avant d’écrire « Trafficking », un livre à charge où elle
dénonce les agissements de son ex-ami. « Quand nous nous sommes
rencontrés, il m’a posé beaucoup de questions sur le grand-père de mon
mari, David Sarnoff, pionnier de la télévision en Amérique. J’avais
trouvé ça étrange car j’étais en instance de divorce. »
Conchita est néanmoins sous le charme de l’ombrageux financier. A
l’époque, Jeffrey Epstein est un jeune multimillionnaire au-dessus de
tout soupçon. Donald Trump, avec qui il fait la fête à Mar-a-Lago, le
trouve « très drôle ». Grâce à sa fiancée Ghislaine, Epstein rencontre
le prince Andrew, fils cadet de la reine Elizabeth, et Bill Clinton, qui
vient de quitter la Maison-Blanche et à qui il voue une admiration sans
bornes. Il donne des millions de dollars à la fondation humanitaire
tout juste créée par l’ancien président et finance la campagne de sa
femme, Hillary, alors sénatrice. En 2002, il propose à Bill Clinton son
avion pour un voyage en Afrique. Celui-ci accepte volontiers : il n’y a
pas malice puisqu’il s’agit d’aider le « continent noir » à lutter
contre l’épidémie de sida. Epstein, qui est du déplacement, entre dans
la cour des grands.
Certes, l’homme a sa part d’ombre. Il éconduit Ghislaine, qui voulait
l’épouser, mais reste son ami. Il n’a pas d’enfants. Surtout, on le
voit toujours entouré de très jeunes filles qu’il emmène dans son Boeing
privé, au point que celui-ci est rebaptisé « Lolita Express ». Le
plancher y est molletonné pour, dit-on, mieux s’envoyer en l’air à 10
000 mètres d’altitude.
Le scandale éclate en mars 2005, quand la police de Palm Beach, où
Epstein vit une partie de l’année, apprend qu’il a abusé d’une jeune
fille de 14 ans. La mineure, qui tient à garder l’anonymat (elle s’est
mariée depuis et a eu des enfants), s’est laissé piéger par une «
recruteuse ». Une fois chez Epstein, elle a été priée de se déshabiller
pour un « massage », avant de repartir avec 300 dollars. Michael Reiter,
le « chief » du commissariat local, découvre l’existence d’un ballet
incessant de jeunes filles qui entrent et sortent de sa maison à toute
heure de la nuit. Quand elles se retrouvent dans la rue, ces mineures,
entre 13 et 17 ans, souvent issues de foyers d’assistance publique,
saccagent le quartier, ce qui, à Palm Beach, ne passe pas inaperçu.
Reiter recueille sous serment 17 dépositions de victimes. Des
perquisitions menées dans la maison du suspect révèlent des milliers de
photos de mineures. Mais, à la surprise générale, Epstein s’en sort avec
seulement dix-huit mois de prison, dont il ne purgera que treize, et
dans des conditions ultra-privilégiées…
Ses avocats ont passé un accord avec le procureur de Floride,
Alexander Acosta. Epstein a accepté de plaider coupable pour «
sollicitation de prostitution de mineures », en échange de quoi il est
inscrit sur la liste des délinquants sexuels, ce qui lui permet
d’échapper aux accusations d’abus et de viols qui auraient pu l’envoyer
derrière les barreaux pour quarante-cinq ans. A sa copine Conchita, il
explique, droit dans ses bottes, que les jeunes filles étaient en
réalité des « opportunistes » qui auraient tenté de lui « soutirer de
l’argent ». Refrain connu, à l’heure de #MeToo. Reiter est scandalisé.
Virginia Roberts aussi. Elle avait 16 ans quand elle a découvert
l’univers d’Epstein, ses rabatteuses (elle accuse Ghislaine Maxwell d’en
être une), les massages, les orgies avec les puissants de la terre
entière, dont le prince Andrew, avec qui elle dit avoir eu au moins six
rapports sexuels, ce que l’intéressé dément… En 2015, Virginia se confie
dans une interview au tabloïd britannique « Daily Mail ».
Parce qu’il a réussi à amadouer le parquet de Floride, il ne prête
pas attention aux autres Etats où les procureurs travaillent dans
l’ombre.
Mais à l’époque, tout va bien pour Jeffrey Epstein. Il est
réhabilité, ou presque. Peggy Siegal, attachée de presse qui fait la
pluie et le beau temps à New York, l’invite à des premières de cinéma.
Tout le monde a compris que Jeffrey Epstein est redevenu fréquentable,
même si Trump a préféré prendre ses distances. Epstein se serait-il
alors cru intouchable ? Quand le premier article sur Harvey Weinstein
est publié dans le « New York Times », le 5 octobre 2017, il ne comprend
pas que le monde a changé, qu’un mouvement est lancé. Selon Peggy
Siegal, il se réfugie « dans le déni ». Pédophile, lui ? Allons donc ! «
Les jeunes filles étaient pubères, pas enfants », se défend-il devant
un journaliste du « New York Post ».
Quand, en novembre 2018, Julie K. Brown, journaliste d’investigation
au quotidien « Miami Herald », publie une longue enquête titrée «
Perversion of justice » où elle identifie 80 victimes, il ne voit pas
que la fin est proche. Parce qu’il a réussi à amadouer le parquet de
Floride, il ne prête pas attention aux autres Etats où les procureurs
travaillent dans l’ombre. Ceux de New York, en particulier, qui font de
nouvelles découvertes… Le 6 juillet, Jeffrey Epstein tombe des nues
quand il est cueilli par les flics de la ville à la descente de son
Boeing. Treize jours plus tard, Alexander Acosta, l’ex-procureur de
Floride grâce à qui il n’a passé que treize petits mois en détention,
doit démissionner de son poste de ministre du Travail de Donald Trump.
On ne plaisante plus avec les histoires de jeunes filles. Le fait
qu’Epstein soit aujourd’hui mis à l’isolement à la prison de Manhattan
donne la mesure de la détermination des autorités judiciaires. Il s’agit
de le faire craquer. Et de lui faire avouer des noms. Epstein est à
terre, d’autres têtes vont rouler.
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