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mercredi 21 août 2019
Joël Le Scouarnec, chirurgien accusé de pédophilie : peut-être 250 victimes
Est-ce un effet de l’affaire Epstein ?
A la suite des journaux locaux lundi et mardi, c’est aujourd’hui
toute la presse nationale qui se fait l’écho de cette affaire de
pédophilie aussi effarante qu’effrayante.
Le chirurgien accusé de pédophilie est incarcéré pour ces faits
depuis mai 2017, soit depuis plus de deux ans, mais personne n’en avait
parlé jusque-là, hormis un des journaux locaux dans un article du 16
février dernier réservé à ses abonnés et passé totalement inaperçu.
Or, 24 heures seulement après la publication de lundi, nombre de nouvelles victimes se sont déjà manifestées…
Celle-ci ne pouvait-elle avoir lieu beaucoup plus tôt ?
Qui aura encore protégé un tel prédateur ?
Notons qu’il est d’origine bretonne et a d’abord sévi dans plusieurs
hôpitaux bretons, notamment celui de Quimperlé, épinglé en 2017 par la
Chambre régionale des comptes de Bretagne pour avoir rémunéré durant 30
ans un médecin absent…
Cet hôpital avait été dirigé de 2007 à 2013 par Etienne Morel, ancien
directeur de l’hôpital psychiatrique de Bohars, un établissement où il
s’était déjà rendu complice de nombreux faits de viols, pédophilie et
proxénétisme…
Pédophilie: 200 victimes dans toute la France pour l’ex-chirurgien de Jonzac ?
Me Francesca Satta, du barreau de Saintes, défend les parents d’une petite fille, victime du chirurgien de Jonzac.
Photo CL
Par Antoine BENEYTOU, publié le 19 août 2019 à 19h30, modifié le20 août 2019.
Un chirurgien de Jonzac est renvoyé devant les assises pour des actes pédophiles. Durant des années, il aurait agressé sexuellement des enfants. On recenserait plus de 200 victimes à travers la France.
Ce sont des carnets glaçants qui dessinent et
narrent par le menu le plus sordide, ce qui pourrait être le plus grand
scandale pédophile de France. Ces carnets, ce sont ceux du Dr Joël Le
Scouarnec, spécialiste en chirurgie viscérale à
l’hôpital de Jonzac de 2008 à 2017. Durant des décennies, ce médecin,
aujourd’hui incarcéré, a raconté dans le détail les
abus sexuels commis sur des enfants, ses fantasmes, mis des mots sur ses
excitations nauséeuses. À l’intérieur de ces sordides journaux intimes
tenus depuis les années 90, les enquêteurs ont retrouvé près de 200 noms
d’enfants, qui auraient subi les sévices de ce docteur, aujourd’hui
sexagénaire.
Spécialisé en chirurgie digestive, il a officié dans des hôpitaux
bretons, en Touraine, mais aussi plus près de nous, à Jonzac, aux portes
de la Charente. Et aurait agressé sexuellement des mineurs, parfois « en phase de réveil », lors de leur séjour à l’hôpital. « C’était un vivier facile pour lui », déplore
une source. Selon nos informations, 200 noms figureraient à l’intérieur
de ces journaux intimes. Soit autant de victimes potentielles.
Réalité ou fantasmes ?
Si ce chiffre se confirme, si toutes ces pages sont le récit de
trente ans de pédophilie et non d’actes et de fantasmes mêlées, ce
serait l’un des plus gros dossiers de pédophilie de France. Voire le
plus gros. Car c’est justement en partant de ces écrits que les
enquêteurs remontent jusqu’aux patients qui auraient croisé la route du
docteur. Dont certains ont vécu dix, quinze, vingt ans, sans savoir
qu’ils avaient été abusés.
C’est le cas de ce jeune trentenaire, opéré en 2004 à Lorient, 14 ans
à l’époque. Ce sont les gendarmes qui lui ont appris en juin dernier
que son nom apparaissait dans le journal intime du docteur… et que donc,
il avait probablement été agressé. « Au début, j’avais du mal à comprendre. Puis après, j’ai été choqué, dégoûté, mais surtout en colère contre lui… » Maintenant, il tente de reprendre le dessus. « On doit vivre avec… » Il a déposé plainte.
Francesca Satta, l’avocate saintaise des parents d’une victime, confirme le côté insoutenable de ces carnets. « Vous
ouvrez le cahier et vous le refermez aussitôt, dès la première page.
C’est énorme de perversion. Il considère l’enfant comme un objet sexuel,
comme s’il parlait d’une rencontre faite dans le quartier de Pigalle.
Il n’y a pas de prise en considération de la personnalité des gens en
face. C’est un récit où il relate les excitations qui sont les siennes », raconte l’avocate qui a pris soin de ne pas montrer ce carnet à ses clients pour les protéger.
L’avocat saintais du docteur confirme l’existence de ces carnets. « Il écrivait beaucoup »,
avance Thibault Kurzawa, qui précise que son client bénéficie de la
présomption d’innocence. Mais selon le conseil du chirurgien, il ne
s’agit pas pour autant d’aveux circonstanciés. Certains textes
correspondraient davantage à des fantasmes et non à la réalité. « Il
y a des noms qui sont donnés. Après, est-ce que cela correspond à des
agressions? On n’en sait rien. On ne peut pas dire qu’il y ait autant de
victimes que de noms. »
Poupées, vidéos, photos, perruques…
Selon nos informations, c’est ce que vérifient les
enquêteurs, notamment en Bretagne. Sur les réseaux sociaux, des victimes
tentent de se réunir, en recherchant dans l’ouest de la France, mais
aussi en Saintonge, « toutes lespersonnes qui ont été entendues par la gendarmerie en lien avec cette affaire », écrit un homme, contacté par les services de gendarmerie récemment, tout comme un de ses proches. « Selon la gendarmerie, on serait250 à avoir été victimes de ce chirurgien », ajoute-t-il.
Aujourd’hui, et depuis mai 2017, ce chirurgien dort derrière les murs
de la maison d’arrêt de Saintes. Parce qu’une petite fille de 6 ans,
voisine du docteur, a brisé le silence (lire ci-dessous). C’est là que
l’enquête a démarré. Garde à vue, perquisition, saisie des carnets. Mais
aussi de poupées cachées sous le parquet, que les enquêteurs ont
évacuées à grand renfort de camions. Des perruques, des objets sexuels,
des photos du mis en cause, nu… Et puis des images à caractère
pornographique retrouvées dans l’ordinateur du médecin. « Un prédateur », souffle Me Satta qui décrit un homme « à l’intelligence au-dessus de la moyenne ».
Le 25 mars dernier, une ordonnance de mise en accusation d’un juge
d’instruction rochelais l’a renvoyé devant la cour d’assises de Saintes.
Pour deux faits de viols commis sur des petites filles (sa voisine et
une petite de sa famille), ainsi que pour trois atteintes sexuelles,
notamment sur une jeune patiente. Le procès, pourrait se tenir l’an
prochain. En attendant que le reste de l’enquête ne permette de recenser
davantage de victimes.
Déjà condamné en 2004 à du sursis
Incarcéré depuis le début du mois de mai 2017 à la maison d’arrêt de
Saintes, le chirurgien jonzacais « conteste les faits de pénétration »,
dixit son avocat saintais, Me Thibault Kurzawa. « Il reconnaît des
comportements déplacés et il travaille depuis son placement en détention
provisoire. C’est presque un soulagement pour lui d’avoir été
interpellé car il était dans un engrenage, il n’arrivait plus à faire
autre chose que ça. » Par ailleurs, il n’est pas étranger de la justice.
En 2005, alors qu’il officiait en Bretagne, il a en effet été condamné
par le tribunal correctionnel de Vannes pour détention et importation de
l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique. Sa peine:
quatre mois de prison avec sursis. Sans obligation de soins. « Je ne
peux que m’étonner de cela », glisse Me Thibault Kurzawa. « Je m’étonne
aussi de l’attitude de l’Ordre des médecins, même si on ne veut rejeter
la faute sur personne. »
« Ma fille a fait tomber un phénomène »
Jamais ils n’auraient imaginé tant d’horreurs. C’est
en rentrant d’une promenade avec sa fille de 6 ans que ce jeune papa,
voisin du chirurgien de Jonzac, a recueilli ses confidences. À son père,
elle évoque à tout le moins une exhibition sexuelle de la part du
docteur. Puis les examens gynécologiques et les auditions de la petite
fille par les gendarmes font penser qu’il y a sans doute eu davantage:
un viol, commis près du grillage qui sépare les deux jardins. « Les gendarmes nous ont dit qu’on avait eu de la chance de la trouver vivante », se souvient la maman. « Elle a eu le courage de le dire tout de suite », souligne Me Francesca Satta, l’avocate des parents.
C’est donc de là qu’est partie l’enquête. Garde à vue, perquisition, découverte des carnets… « Ma fille, c’est devenu mon héros. Elle a fait tomber un gros phénomène, je suis si fier d’elle »,
confie son papa, la gorge nouée. Aujourd’hui, elle voit régulièrement
un psychologue pour l’aider à avancer. Leur fils, âgé de 2 ans à
l’époque des faits, a également été perturbé par ces actes commis sur sa
sœur… sous ses yeux. Depuis, la famille a déménagé. « Pour ma fille, revoir ce grillage tous les matins quand elle se levait, c’était insupportable, explique le père, qui se rappelle de l’attitude de son voisin. C’était
quelqu’un d’assez snob, il ne parlait à presque personne. On ne se
connaissait pas plus que ça, on se disait juste bonjour/au revoir.
C’était quand même un chirurgien, je ne pensais pas qu’il avait ça dans
la tête. » Désormais, la famille attend le procès. « Je ne sais pas comment je vais réagir, confie le papa. Là,
on a pris une grosse claque, on doit se relever, on n’a pas le choix.
On s’est même fait traiter de menteurs. De plus, personne n’en parle! On
ne comprend pas pourquoi. »
À l’hôpital de Jonzac, la plaque du médecin a été retirée en 2018. À
Saintes, devant la cour d’assises, le chirurgien sera aussi jugé pour le
viol d’une de ses nièces (âgée de 4 ans) dans les années 90. Mais aussi
des atteintes sexuelles sur une autre petite fille de sa famille, en
Touraine, ainsi que sur une autre, hospitalisée dans son service, à
l’hôpital de Loches en Indre-et-Loire.
Ex-chirurgien de Jonzac: pour les victimes, « c’est une descente en enfer »
Le Dr Le Scouarnec a officié à l’hôpital de Jonzac entre 2008 et 2017. Il est incarcéré depuis cette date.
Capture d’écran Google Street View
Par Antoine BENEYTOU, publié le 20 août 2019 à 19h43, modifié à19h46.
Les carnets rédigés par le Dr Le Scouarnec, soupçonné
d’actes pédophiles, permettent de remonter jusqu’à de nombreuses
victimes. Deux d’entre elles racontent leur effroi.
« Les gendarmes m’ont dit que c’était la première fois en vingt ans de carrière qu’ils voyaient ça… »
Vingt-quatre heures après la révélation par CLde l’ampleur inédite du scandale de pédophilie
impliquant le docteur Joël Le Scouarnec, ce chirurgien qui a officié au
centre hospitalier de Jonzac entre 2008 et 2017, d’autres témoignages
recueillis donnent de l’épaisseur à un dossier jamais vu.
Pour rappel, les enquêteurs ont retrouvé chez ce sexagénaire des dizaines de carnets…
Publié le 20/08/2019 à 17h12. Mis à jour à 17h16 par Eric Chauveau.
Joël Le Scouarnec exerçait à l’hôpital de Jonzac
Archives Marie-Laure Gobin
Il s’agit toujours de déterminer le nombre exact de victimes du
praticien spécialisé en chirurgie viscérale en poste à l’hôpital de
Jonzac entre 2008 et 2017.
Nous indiquions alors que ce dossier comprenait quatre victimes identifiées :
une fillette de 7 ans domiciliée dans le secteur de Jonzac, pour des
faits subis en avril 2017 ; deux autres victimes – les propres nièces du
médecin aux racines bretonnes -, respectivement nées en 1985 et en
1990, et domiciliées à Loches (Touraine) à l’époque des faits qui
remontent, dans un cas, à la fin des années 1980 et à la moitié des
années 1990, dans l’autre cas. La quatrième enfant, née en 1989, a subi
une agression sexuelle en février 1993, également en Touraine.
Il était aussi écrit que l’enquête visait à déterminer si, au regard de cahiers trouvés au domicile du praticien, d’autres enfants, peut-être 200, n’avaient pas aussi été victimes. L’enquête est toujours en cours à ce sujet.
Un premier procès fin 2019 ou début 2020
Ce que confirme ce jour le parquet de La Rochelle via un communiqué
où il est aussi précisé « qu’un premier procès sera organisé fin 2019 ou
début 2020 dans cette affaire ».
Julien Wattebled, procureur adjoint, précise par ailleurs que « le 25
mars 2019, un juge d’instruction de La Rochelle a en effet ordonné la mise en accusation du praticien
devant la cour d’assises de Charente-Maritime des chefs de : viol sur
mineur par personne ayant autorité, viol sur mineur de 15 ans, agression
sexuelle par personne abusant de l’autorité conférée par ses fonctions,
agression sexuelle incestueuse sur mineur de 15 ans par personne ayant
autorité, exhibition sexuelle, consultation et diffusion d’image d’un
mineur à caractère pornographique ». Il encourt une peine de vingt ans de réclusion.
Publié le 16/02/2019 à 10h00. Mis à jour le 18/02/2019 par Eric Chauveau.
Si le nom du médecin spécialisé mis en examen pour viols et
agressions sexuelles figure toujours sur le site Internet de l’hôpital
de Jonzac, sa plaque a été enlevée, il y a environ un an, de la façade.
Marie-Laure Gobin
premium
La plainte d’une mère de famille a permis aux gendarmes d’identifier
trois autres victimes, toutes fillettes lors de viols et agressions
sexuelles. Reste la part d’ombre de ce praticien incarcéré depuis mai
2017.
Le nom du médecin spécialisé en chirurgie viscérale et digestive, né
en 1950, est toujours présent sur le site Internet de l’hôpital de
Jonzac. En poste depuis 2008, cet homme n’y travaille plus.La
cause principale n’est pas le départ en retraite du praticien, depuis
mai 2017 il est en détention provisoire en maison d’arrêt. Cette mesure
découle de la décision du juge des libertés et de la détention du
tribunal de grande instance de…
Pédophilie. Un chirurgien soupçonné de multiples viols et agressions, notamment en Bretagne
Le centre hospitalier de Quimperlé, le 21 décembre 2017 | JEAN-MARC PINSON / OUEST-FRANCE
Ouest-France Nadine BOURSIER. Modifié le 21/08/2019 à 07h49 Publié le 20/08/2019 à 16h43
Un chirurgien, qui a exercé à Vannes, Lorient et Quimperlé, dans les
années 1990 et 2000, est renvoyé devant les assises de Saintes pour
viols sur mineures. À l’intérieur de carnets terrifiants, les enquêteurs
auraient retrouvé près de 200 noms d’enfants.
Un chirurgien de Jonzac (Charente-Maritime), qui a exercé en
Bretagne, est en détention provisoire depuis mai 2017 pour des faits de
viols et agressions sexuelles sur mineures à la maison d’arrêt de
Saintes. C’est ce qu’a révélé, lundi 19 août, le quotidien La Charente libre.
Un premier procès doit se tenir d’ici la fin de l’année ou en début
d’année prochaine, concernant quatre jeunes victimes, selon le journal Sud-Ouest. Une de ses nièces « âgée de 4 ans »
dans les années 1990 ; une autre enfant de la famille, en Touraine ;
une autre alors hospitalisée dans son service de Loches en
Indre-et-Loire et une autre fillette par laquelle l’affaire est partie :
une voisine de Jonzac, âgée de 6 ans à l’époque.
Le médecin pourrait être impliqué dans le plus grand scandale
pédophile de France. Tenus depuis les années 1990, ses journaux intimes
contiendraient plus de 200 noms, selon LaCharente Libre.
Autant de victimes potentielles. Il y racontait dans le détail et
dessinait des abus sexuels, commis sur des enfants, mais aussi ses
fantasmes.
250 victimes ?
Grâce à ces écrits, les enquêteurs remontent jusqu’à ces patients.
Certains ont vécu des années sans savoir qu’ils avaient été abusés.
C’est le cas de ce trentenaire morbihannais, contacté par la gendarmerie
fin juin 2019. « On m’a dit que quand j’avais 11 ans, un médecin chirurgien avait abusé demoi, écrit-il sur un groupe qu’il a créé sur Facebook.
Je me suis senti sali, très mal, et je pose des tas de questions sur
mes blocages, mon caractère… Il a pris des notes personnelles sur des
carnets sur chacune de ses victimes. » Son frère aurait lui
aussi été contacté par la gendarmerie, victime du même chirurgien.
Ensemble, ils ont créé un groupe pour tenter de rechercher et de
rassembler les autres victimes. Actuellement, le groupe compte 39
membres. « On serait 250 personnes à avoir été victimes selon la gendarmerie. »
« Il écrivait beaucoup »
Incarcéré depuis mai 2017 à la maison d’arrêt de Saintes, à la suite
d’une plainte pour viol sur une petite fille de 6 ans (sa voisine), le
sexagénaire était spécialisé en chirurgie viscérale à l’hôpital de
Jonzac de 2008 à 2017. Auparavant, il a officié en Touraine, mais aussi
dans des hôpitaux bretons, notamment à Vannes, Lorient et Quimperlé. Il
aurait exercé à Vannes de 1990 à 2004, à Quimperlé et Lorient de 2004 à
2008.
Il aurait agressé sexuellement des mineurs, parfois « en phase de réveil », lors de séjour à l’hôpital.
Si toutes ces pages noircies sont le récit de trente ans de
pédophilies et non de fantasmes, ce serait l’un des plus gros scandales
pédophiles en France.
Dans LaCharente Libre, l’avocat saintais du docteur confirme l’existence de ces carnets et de noms inscrits. « Il écrivait beaucoup »,
avance à nos confrères Thibault Kurzawa, qui rappelle la présomption
d’innocence de son client. Selon lui, il ne s’agit pas forcément d’aveux
circonstanciés.
Y a-t-il autant de victimes que de noms ? C’est ce à quoi s’attellent les enquêteurs, notamment en Bretagne.
Déjà condamné à Vannes en 2005
Des poupées en nombre, des perruques, des objets sexuels, des photos
du mis en cause nu auraient été retrouvées chez lui lors de
perquisitions.
En 2005, le chirurgien a déjà été condamné par le tribunal de Vannes
pour détention d’images à caractère pédopornographique, mettant en scène
des mineurs sur des sites internet illicites, entre 2002 et 2004. Il
avait écopé de 4 mois de prison avec sursis.
Le 25 mars dernier, une ordonnance de mise en accusation d’un juge
d’instruction rochelais l’a renvoyé devant la cour d’assises de Saintes,
pour deux faits de viols commis sur des petites filles (sa voisine et
une enfant de sa famille) ainsi que pour trois atteintes sexuelles,
notamment sur une jeune patiente. Le procès pourrait se tenir l’an
prochain. Selon son avocat, toujours cité dans la Charente-Libre, il «
reconnaît des comportements déplacés. C’est presqu’un soulagement pour
lui d’avoir été interpellé car il était dans un engrenage. »
« Mon nom figurait dans ces cahiers »
Ouest-France a pu s’entretenir avec une victime potentielle
mardi 20 août. La première, qui a près de trente ans aujourd’hui, réside
près de Lorient. Elle a été contactée et auditionnée par les gendarmes
fin juin. « Ils m’ont parlé de mon opération d’une péritonite en 2002 par ce chirurgien. » C’était à la polyclinique du Sacré cœur à Vannes. Elle avait alors 11 ans. «
Mon nom figurait dans ces cahiers. Le passage me concernant raconte
très en détails de quelle façon il m’a violée et sa déception de ne
pouvoir recommencer car je ne suis pas seule. Je n’ai pas de souvenir de
ces actes. Il y a beaucoup de questions auxquelles j’attend aussi des
réponses. » Cette audition a été un « vrai choc » pour elle. « De voir l’ampleur que ça commence à prendre est un nouveau choc, ça rend l’horreur de ce qui s’est passé vraiment réelle. » Elle a déposé plainte pour viol sur mineure.
Une autre victime potentielle, qui avait été opérée par lui à
l’hôpital Bodélio de Lorient en 2004, a été auditionnée en novembre 2018
par les gendarmes de Lorient.
L’inquiétant profil du chirurgien accusé de pédophilie
Ce praticien en retraite, bientôt jugé pour viols et agressions
sexuelles sur quatre fillettes, est soupçonné d’avoir fait des dizaines
d’autres victimes.
C’est au palais de justice de Saintes que le procès aux
assises devrait avoir lieu en début d’année prochaine. PhotoPQR/« Sud
Ouest »/Dominique Paries
Par Pascale Égré et Jérémie Pham-Lê
Le 21 août 2019 à 06h29
Les mots de son enfant, l’image du grillage qui séparait leur jardin
de celui de son agresseur présumé, hantent ce père de famille. C’était
au printemps 2017, à Jonzac (Charente-Maritime), au retour d’une
promenade, se souvient Pierre*. Alors qu’ils croisent leur voisin, sa
petite fille de 6 ans le presse de rentrer à la maison pour « voir les
photos de la balade », avant de lui confier : « Papa, tu sais que le
monsieur m’a fait voir son zizi… »
Ainsi a commencé l’instruction visant Joël Le Scouarnec, médecin
alors âgé de 66 ans, en poste comme chirurgien digestif à l’hôpital de
Jonzac, déjà condamné en 2005 à Vannes (Morbihan) à quatre mois de
prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques.
Incarcéré depuis mai 2017, le praticien a depuis été renvoyé aux
assises, en mars dernier, pour des agressions sexuelles et des viols
commis sur quatre fillettes – « des faits susceptibles d’avoir été
commis entre 1989 et 2017 », a précisé le parquet de La Rochelle. Son
procès devrait se tenir début 2020. Mais une autre enquête à son
encontre, ouverte en parallèle en 2018 et confiée à la section de
recherches de la gendarmerie de Poitiers (Vienne), se poursuit.
Poupées, perruques et sextoys à son domicile
Elle se fonde sur des carnets découverts chez lui en perquisition, où
plus de 200 noms apparaissent, comme l’a révélé La Charente Libre. «
Des dizaines de victimes potentielles ont été identifiées et entendues,
pour des faits parfois très anciens », indique une source proche de
l’enquête. Avec cette difficulté : « Toutes ne se souviennent pas de ce
qu’elles ont subi, et certaines n’ont pas encore déposé plainte. »
Retour à Jonzac, il y a deux ans. Très vite, le soupçon d’une affaire
d’exhibition sexuelle laisse place à celui de violences sexuelles sur
sa petite voisine. Car l’enfant révèle des gestes perpétrés à travers le
grillage, dont une pénétration, que corroborent les constatations
médicales. En garde à vue, Joël Le Scouarnec – qui nie tout viol — admet
son attirance pour les mineures et évoque sans détour sa première
condamnation.
La perquisition de son domicile révèle qu’il possède de nombreux
contenus pédopornographiques, mais aussi des poupées, cachées sous un
plancher, des perruques, des sextoys… Et ces carnets, où il écrit et
dessine, dont les titres évoquent sans ambiguïté des récits pédophiles :
« Avec mes petites danseuses, mes lettres pédophiles, petite fille
précoce, petites filles de l’île de Ré ».
De lui-même, lors d’un interrogatoire, le médecin avoue d’autres
agressions sexuelles, commises notamment à l’époque où il exerçait à
Loches, en Touraine. Certaines sur ses nièces et une voisine, d’autres
sur des enfants hospitalisés dans son service – des scènes de ce type
figurent dans ses carnets. Six victimes, nées entre 1977 et 1990, sont
identifiées et localisées mais les faits sont prescrits pour trois
d’entre elles. Les fillettes étaient âgées de 4 à 10 ans au moment des
faits.
Retrouver les autres victimes
Confronté à leurs témoignages, voire à des photographies qu’il a
prises, Joël Le Scouarnec reconnaît les agressions sexuelles, pas les
pénétrations. Une position qu’il entend défendre au procès, avance son
avocat, Me Thibaut Kurzawa : « Il ne conteste pas le caractère déviant
de son comportement. Il assume ses responsabilités et cherche à
comprendre ses actes et à se soigner en prison. »
Pour l’heure, dans le cadre de l’instruction initiale, Joël Le
Scouarnec n’a été que brièvement entendu sur ses carnets. « Il affirme
qu’il s’agit d’écrits romancés de ses fantasmes, aussi nauséabonds
soient-ils », rapporte son conseil. La localisation des personnes qui y
figurent reste le premier défi posé aux enquêteurs de Poitiers.
Convaincue de l’existence d’autres victimes, Me Francesca Satta,
avocate de la famille de la fillette de Jonzac, souligne aussi que « les
faits remontent dans le temps » et qu’« il est parfois compliqué de
vouloir entrer dans le processus judiciaire ».
Pierre, lui, se félicite que la chape de plomb sur ce dossier se
fissure, afin que d’autres paroles se libèrent. Et se dit « fier » de sa
petite fille : « Qu’elle ait réussi à parler, à dénoncer, c’est un
exploit ! Sans elle, cet homme serait encore en liberté. »
* Pierre, dont le prénom a été changé, tient à garder l’anonymat pour préserver sa fille.
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