Halte à la censure et la désinformation satanistes !
compteur
vendredi 28 décembre 2018
Vendredi 28 décembre 2018 : après les menaces djihadistes, celles d'Alexandre Benalla
Alexandre Benalla revient actuellement sur le devant de
la scène comme il y était brutalement apparu cet été en période de
vacances pour à peu près tout le monde.
Le temps de la polémique a certes pour effet de suspendre celui de l’action violente.
Pour autant, il n’est pas certain qu’il suffise à « conjurer le sort ».
L’arrestation des commanditaires qui se manifestent d’eux-mêmes sur le blog Luraghi serait certainement plus efficace.
« Je ne me tairai plus », menace Alexandre Benalla en accusant l’Elysée de vouloir le « salir ».
POLITIQUE – Homme de confiance du candidat Macron en 2017, persona non grata à l’Elysée en 2018, Alexandre Benalla pourrait bien devenir le sparadrap du président de la République en 2019. Limogé de ses fonctions en juillet et mis en examen pour « violences volontaires » après avoir participé à une interpellation musclée en marge des manifestations du 1er mai à Paris, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron n’hésite plus à menacer directement par voie de presse l’entourage du chef de l’Etat, qu’il accuse de vouloir le « salir ».
« Je ne me tairai plus », a prévenu dans un communiqué transmis ce
mercredi à l’AFP Alexandre Benalla en réaction à des « propos
diffamatoires » tenus à son encontre par « certaines personnes de
l’Élysée » suite à son récent déplacement au Tchad.
« Quelles que soient les démarches qu’entreprend M. Benalla, il n’est
pas un émissaire officiel ou officieux de la présidence de la
République. S’il se présentait comme tel, il est dans le faux », s’est
senti obligé de préciser l’Élysée ce mardi, après la publication d’un
article du Monde révélant que l’ancien collaborateur d’Emmanuel
Macron l’avait précédé de quelques semaines au Tchad, accompagné
« d’une demi-douzaine de personnes, par avion privé, réglant les frais
par carte bleue ».
« Je suis allé au Tchad, accompagnant une délégation économique
étrangère dans le cadre d’investissements », se défend ce mercredi
Alexandre Benalla, assurant que « l’ensemble des frais concernant ce
voyage a été pris en charge par le chef de cette délégation ». Se
sentant lâché par la présidence et convaincu que « le but ultime » de
ces dernières informations « est de saccager (ses) vies familiale et
professionnelle », l’ancien chargé de mission de l’Elysée entend
désormais « charger (ses) avocats de saisir le procureur de la
République ».
Et menace de ne plus retenir ses coups. « Certaines personnes au plus
haut sommet de l’Etat souhaitent me faire taire ou me neutraliser »,
s’étrangle-t-il auprès de BFMTV.
Quand Benalla et Macron s’épargnaient
Un changement de ton notable alors qu’Alexandre Benalla avait
jusqu’ici pris soin d’épargner l’Elysée et le président de la République
dans ses déclarations publiques, tout particulièrement lors de son
audition ultra-médiatisée devant la commission d’enquête du Sénat.
En retour, Emmanuel Macron s’est lui aussi toujours montré compatissant
à l’égard de son ancien directeur de cabinet adjoint, excluant d’en
faire un « fusible » de sa présidence.
« S’il y a un responsable, il est devant vous, qu’ils viennent le
chercher », avait lancé le chef de l’Etat en juillet en pleine affaire
Benalla. En novembre, le même Emmanuel Macron concédait que les faits
reprochés à son ex-collaborateur étaient « graves » tout en jugeant
qu’ils ne méritaient pas que son ex-garde du corps soit voué aux
gémonies. « Il a fait des fautes. Est-ce qu’il mérite d’être traité
comme le plus grand criminel en liberté? Je n’en suis pas sûr, il faut
penser que les gens ont leur vie, leur famille », plaidait-il alors.
Problème: ces déclarations n’ont fait qu’alimenter les soupçons de
l’opposition, convaincue que l’Elysée n’a jamais coupé les ponts avec
Alexandre Benalla, voire même couvrirait ses agissements. « Monsieur
Benalla est une personne qui ne compte pas mais qui est toujours là où
il ne faut pas! », a ironisé sur LCI le député de la France insoumise
Eric Coquerel, dont le parti n’a eu de cesse de réclamer « la vérité sur
cette affaire ». « Toute la clarté doit être faite dans cette
affaire », a également estimé la porte-parole des Républicains Laurence
Sailliet pour qui la parole d’Alexandre Benalla n’est plus fiable.
Même le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, juge « malsain »
qu’Alexandre Benalla menace « le président de la République comme s’il
avait quelque chose à révéler ».
Un feuilleton sans fin
A tort ou à raison, Emmanuel Macron demeure donc toujours exposé aux
moindres gestes et déclarations de son ancien collaborateur, et ce
potentiellement jusqu’à la fin de son quinquennat. « Benalla est
désormais une fièvre récurrente du macronisme. Pour ne pas avoir voulu
immédiatement s’en démarquer, Emmanuel Macron est contraint de faire
face régulièrement à ce personnage sur lequel les médias
feuilletonneront en continu », anticipe le spécialiste en communication
politique Florian Silnicki .
Un feuilleton alimenté régulièrement par les rebondissements de
l’enquête judiciaire en cours, mais aussi par la personnalité
provocatrice d’Alexandre Benalla et son refus de faire profil bas depuis
son limogeage de la présidence de la République. Les révélations sur
son selfie avec un pistolet (à eau?) en pleine campagne présidentielle
ou ses rencontres avec le sulfureux homme d’affaires Alexandre Djouhri
sont autant de sources d’embarras pour le chef de l’Etat, qui peine à se
désembourber de la crise des gilets jaunes.
Ce mercredi, l’Elysée a encore dû corriger des propos de l’ancien
chargé de mission, qui affirmait avoir prévenu la présidence de son
déplacement au Tchad. Non, Alexandre Benalla « n’a pas informé l’Élysée
de ses déplacements avant de les effectuer, mais uniquement de manière
récente la semaine dernière », a précisé l’entourage d’Emmanuel Macron.
Une communication à vue qui pourrait une fois encore se retourner à
terme contre l’Elysée. Car pourquoi Alexandre Benalla a-t-il tenu
informé son ancien employeur? L’Élysée n’a pas fait de commentaires,
évoquant simplement l’hypothèse qu’il ait « eu vent des mêmes rumeurs de
presse que nous-mêmes ». De son côté, l’ancien chargé de mission ne
décolère pas et accuse dans L’Express les conseillers du
président de communiquer « sur la base de rumeurs »: « Est-ce qu’on
gouverne avec des rumeurs? Ils vont désormais faire un communiqué à
chaque fois qu’il y a une rumeur me concernant? ». Pas sûr que la
présidence de la République ait beaucoup d’autres choix.
Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 28/12/2018 à 07:33 , mis à jour à 17:53
Le ministère des Affaires étrangères étudie « les suites à
donner, y compris judiciaires » à la rétention et l’utilisation des
passeports diplomatique d’Alexandre Benalla (image d’illustration).REUTERS/Gonzalo Fuentes
Le ministère des Affaires étrangères soupçonne l’ex-chargé de
mission de l’Élysée d’utiliser les passeports qu’il aurait dû rendre.
Alexandre Benalla doit rendre ses passeports, sinon… Le Quai d’Orsay a
confirmé jeudi soir avoir demandé à l’ex-chargé de mission de l’Elysée
reconverti dans le « consulting » de remettre les deux passeports diplomatiques qui lui ont été délivrés.
Sans succès, selon Mediapart,
qui révélait le même jour que c’est l’un de ces sésames qui aurait
facilité les nombreux voyages d’Alexandre Benalla à l’étranger,
notamment dans des pays africains.
Assez pour que le ministère des Affaires étrangères dise jeudi dans un
communiqué « examine[r] les suites à donner, y compris judiciaires » à
cette rétention et cet usage indus de documents officiels.
« Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères a demandé à Alexandre Benalla,
par lettre recommandée du 26 juillet 2018, de restituer les deux
passeports diplomatiques en sa possession (émis respectivement le 20
septembre 2017 et le 24 mai 2018) », a précisé la diplomatie française
dans un tweet jeudi.
« Cette lettre a été retirée le 6 août 2018, par une personne munie
d’un pouvoir d’Alexandre Benalla », poursuit le Quai d’Orsay, qui
précise que l’ex- directeur adjoint de cabinet « s’était engagé par
écrit le 23 mai 2018 à restituer ces documents à la fin des fonctions
qui en justifiaient l’attribution ».
Benalla s’était engagé à rendre ses passeports
Lors de son audition sous serment devant une commission d’enquête du
Sénat le 19 septembre, Alexandre Benalla avait confirmé qu’il disposait
de deux passeports diplomatiques lorsqu’il travaillait à la présidence.
Interrogé sur le fait de savoir s’il avait restitué ses deux passeports,
il avait répondu : « Ils sont au bureau que j’occupais à l’Elysée donc
je pense que l’Elysée a dû s’en occuper ».
Selon Mediapart, Alexandre Benalla utilise toujours le passeport
délivré le 24 mai 2018, soit deux semaines après sa mise à pied à
l’Élysée consécutive aux événements du 1er mai. Ce passeport a été
« utilisé ces dernières semaines pour entrer dans différents pays
africains ainsi qu’en Israël », selon le média en ligne qui cite « des
sources sécuritaires ».
« Le passeport, qui porte la référence 17CD09254, est valide jusqu’au
19 septembre 2022″, précise encore Mediapart. Interrogé par Le Monde
après la révélation de sa rencontre avec le président tchadien Idriss
Déby, Alexandre Benalla avait confirmé avoir visité « une dizaine de
pays en Afrique ».
Passeports diplomatiques de Benalla : opposition et majorité demandent des comptes à l’Elysée
Le nouveau chapitre dans « l’affaire Benalla » irrite jusque dans la
majorité, où la députée LRM Cendra Motin parle de « faute des services
de l’Elysée ».
Le Monde avec AFP et Reuters Publié aujourd’hui à 13h17, mis à jour à 13h50
Ni les mises au point de l’Elysée ni le communiqué du Quai
d’Orsay ne semblent avoir convaincu. A droite comme à gauche et dans la
majorité, on entendait ouvrir, vendredi 28 décembre, un nouveau chapitre
dans l’affaire Benalla.Selon nos informations et celles de Mediapart, M. Benalla, malgré sa mise à pied liée aux violences du 1er mai,
continue de voyager avec un passeport diplomatique émis le 24 mai.
C’est en effet avec un tel document qu’il a voyagé dans certains pays
d’Afrique, en tant que « consultant » (comme il définit aujourd’hui ses nouvelles fonctions) en novembre et en décembre.Il avait pourtant affirmé, sous serment devant la commission
d’enquête du Sénat en septembre, avoir laissé ce document dans son
bureau de l’Elysée. Le Quai d’Orsay a, par ailleurs, expliqué dans un
communiqué que les documents lui avaient été officiellement réclamés le
26 juillet, soit après son licenciement.
Dès l’éviction de M. Benalla, l’Elysée a « demandé aux administrations compétentes […] que ces passeports soient restitués et ne puissent plus être utilisés », a confirmé vendredi la présidence. Celle-ci « ne dispose à ce stade d’aucune information remontée par les services de l’Etat concernés sur [leur] utilisation », précise le communiqué.
Mais l’opposition exige désormais plus d’explications, suggérant le
maintien de liens opaques entre la présidence et l’encombrant Alexandra
Benalla. « On est très interrogatifs sur le scénario qui est
présenté publiquement aujourd’hui, c’est-à-dire ce conflit qui
subitement opposerait M. Benalla à M. Macron », a déclaré vendredi sur RTL Gilles Platret, porte-parole des Républicains. « La justice doit se saisir de cette nouvelle affaire », a-t-il insisté. « C’est au président de dire la vérité sur cette affaire, c’est très grave. Il y a mensonge et dissimulation », a renchéri sur LCI Laurence Sailliet, autre porte-parole des Républicains.
« Cela peut devenir un danger pour la République », a lancé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur Europe 1 :
« Il est de notoriété publique qu’il continue de se balader dans
l’Afrique entière, et malgré cela l’Elysée ne vérifie pas qu’il a bien
rendu ses passeports diplomatiques, qui lui donnent une sorte de sésame.
C’est profondément inquiétant, soit sur l’amateurisme de cette
présidence, soit sur le double langage qu’elle continue d’avoir. »
Pour Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national (RN), « Alexandre Benalla n’est pas complètement sorti de l’orbite élyséenne ». Cette affaire n’aura pas de fin « tant que l’Elysée ne nous aura pas dit la vérité », a-t-il lancé sur BFM-TV.
Eric Coquerel, député La France insoumise (LFI) veut, quant à lui, demander de « rouvrir
une commission d’enquête à l’Assemblée nationale sur tous les tenants
des affaires Benalla. Ce serait un minimum dans une démocratie normale ». « Ça suffit ! Je crois qu’à un moment ou à un autre il faudra qu’[Emmanuel Macron] s’exprime sur le sujet », a aussi estimé Jean-Christophe Lagarde, le chef de file des députés UDI-Agir.
« Faute » de l’Elysée
Des élus de la majorité ont, eux aussi, demandé vendredi des éclaircissements. « Il faut récupérer ces passeports », a réclamé sur Franceinfo la députée La République en marche (LRM) Cendra Motin. « Il y a clairement une faute des services de l’Elysée, qui sont d’ailleurs actuellement en pleine refonte », a-t-elle déploré, évoquant « un dysfonctionnement grave ».
« Il a reçu un courrier qui exigeait qu’il remette ses
passeports, courrier qu’il a d’ailleurs retiré puisqu’on sait que
l’accusé de réception a bien été retiré à La Poste. (…) C’est lui qui est en faute en les ayant gardés », a jugé, pour sa part, le sénateur LRM Julien Bargeton sur BFM-TV. « Si la commission d’enquête [du Sénat] souhaite rouvrir le cas, elle est libre (…) parce que, visiblement, Alexandre Benalla aurait peut-être menti », a-t-il ajouté. Le député LRM Bruno Questel a, lui, demandé sur LCI« une enquête administrative du ministère des affaires étrangères ».
L’ex-homme de confiance d’Emmanuel Macron avait été mis à pied quinze
jours, du 4 au 22 mai, pour avoir molesté des manifestants en marge des
rassemblements du 1er-Mai à Paris. Mis en examen en juillet, notamment pour « violences volontaires » à la suite de la diffusion d’enregistrements vidéo des faits par Le Monde, il avait fait l’objet d’une procédure de licenciement de l’Elysée le 20 juillet.
Comprendre : Les personnages-clés de l’affaire Benalla
Depuis, la publication spécialisée La Lettre du continent puis Le Monde ont révélé qu’Alexandre Benalla s’était reconverti « dans les affaires africaines » et qu’il avait notamment été reçu par le président tchadien, Idriss Deby, au début de décembre,
quelques semaines avant la visite officielle d’Emmanuel Macron à
N’Djamena, les 22 et 23 décembre. L’Elysée souligne qu’Alexandre
Benalla, 27 ans, n’est en rien « un émissaire officiel ou officieux »
du chef de l’Etat. Le directeur du cabinet du président de la
République, Patrick Strzoda, a adressé le 22 décembre une lettre sommant
l’intéressé de clarifier ses activités, particulièrement celles qu’il
exerçait lorsqu’il était encore en fonction à l’Elysée.
Passeports diplomatiques de Benalla: Le Drian va saisir le procureur de la République
Par Le Figaro.fr avec AFP
Mis à jour le 28/12/2018 à 17:54
Publié le 28/12/2018 à 17:26
Le ministre des Affaires Etrangères Jean-Yves Le Drian va saisir le
procureur de la République après des informations de presse sur
l’utilisation d’un passeport diplomatique par l’ancien conseiller de
l’Elysée Alexandre Benalla, a annoncé aujourd’hui son ministère.
« Le ministre a décidé de saisir le procureur de la République sur le
fondement de l’article 40 du code de procédure pénale » qui enjoint
tout représentant des autorités de le faire s’il a connaissance d’un
crime ou d’un délit, selon le communiqué du ministère, qui précise avoir
demandé à deux reprises la restitution des deux passeports
diplomatiques délivrés à Benalla.
Les révélations cette semaine sur un voyage d’affaires de Benalla au
Tchad au cours duquel il aurait utilisé un passeport diplomatique fourni
avant son limogeage de l’Elysée ont plongé le gouvernement dans
l’embarras et poussé l’opposition à faire feu nourri pour réclamer des
explications.
L’Elysée et le Quai d’Orsay affirment n’avoir aucune information sur
l’éventuelle utilisation d’un des passeports diplomatique de
Benalla. »Toute utilisation de ces passeports (diplomatiques)
postérieure à la fin des fonctions qui avaient justifié l’attribution de
ces documents serait contraire au droit », affirme le Quai d’Orsay, qui
précise avoir demandé par courrier recommandé à deux reprises – en
juillet et septembre – la restitution des documents à Benalla.
Les mystérieuses activités de « consulting » d’Alexandre Benalla en Afrique
Le président français Emmanuel Macron (à droite) serre la
main d’Alexandre Benalla (C), haut responsable de la sécurité de
l’Elysée, lors d’une visite au 55e Salon de l’Agriculture, Porte de
Versailles, à Paris, le 24 février 2018. ((STEPHANE MAHE / POOL / AFP))
En « reconversion professionnelle », l’ex-chargé de mission de la
présidence rencontre des intermédiaires, des autocrates africains et
agace encore et toujours l’Elysée.
« Aujourd’hui, je fais du consulting. J’ai une dizaine de pays en Afrique », se targue Alexandre Benalla auprès du « Monde ». Licencié en juillet par l’Elysée, mis en examen notamment pour « violences volontaires »
à la suite des violences qu’il a commises en marge du 1er-Mai, muni
d’un casque et d’un brassard de police, l’ex-chargé de mission de la
présidence a bien rebondi. Lui qui se disait chez « Pôle emploi » lors
de son audition par la commission d’enquête du Sénat en septembre, niant
s’être reconverti comme garde du corps d’une star de la télé-réalité ou
comme patron d’une société au Maroc, s’est trouvé une nouvelle
vocation…
« Le Monde » a enquêté sur ses activités en Afrique, principalement francophone. L’encombrant ex-collaborateur du président s’est notamment rendu au Tchad,
où il a rencontré le président Idriss Déby, trois semaines avant la
visite d’Emmanuel Macron auprès des troupes françaises pour le réveillon
de Noël.
Un mystérieux voyage d’affaires susceptible de soulever de nombreuses interrogations, poussant l’Elysée à une clarification : « Il n’est pas un émissaire officiel ou officieux de la présidence de la République. »
Alexandre Benalla a, quant à lui, dénoncé des propos
« diffamatoires » « sous-entendant » qu’il ait pu se « prévaloir d’une
fonction, d’un titre, ou d’un pouvoir aux fins de démarchages
professionnels ». Au moins les versions de l’Elysée et de son
ex-collaborateur concordent sur ce point : aucune mission officielle ni
officieuse pour le chef de l’Etat. Mais peu convaincue, l’opposition n’a
pas manqué de s’interroger sur cet étonnant timing.
« Quand vous avez un ancien conseiller de l’Elysée qui va au Tchad
une semaine avant le président, cela pose une question sur qui porte la
diplomatie de notre pays et les institutions », a ainsi attaqué Valérie
Rabault, la chef de fil des députés PS à l’Assemblée nationale, sur
Europe 1, ce jeudi.
« Une coïncidence », balaye l’avocate de l’ex-garde du corps, Me Laffont.
Quel serait l’objectif de la rencontre avec le président tchadien Idriss Déby ?
Alors qu’a donc fait Alexandre Benalla au Tchad ? Pourquoi a-t-il
rencontré le président tchadien Idriss Déby ? « Le Monde » révèle de
nouveaux détails sur cette visite dans une enquête publiée ce jeudi.
On y apprend que le jeune homme de 27 ans a été reçu par le président
tchadien et par son frère, Oumar, patron de la direction générale de la
réserve stratégique, qui a « la haute main sur les commandes
d’équipements militaires du Tchad ».
L’entourage d’Alexandre Benalla a confirmé à « l’Express »
que ce dernier a rencontré « pendant deux heures » le président
tchadien qui aurait « découvert sa présence quand [Alexandre Benalla]
est entré dans son bureau ». Il dément cependant avoir rencontré son
frère.
Selon les informations du « Monde », le jeune « consultant » était
cornaqué par un certain Philippe Hababou Solomon, « spécialiste de la
diplomatie privée en Afrique pour le compte de gouvernements ». Un
mentor qui « s’est piqué de former Alexandre Benalla ». Cet homme
d’affaires aurait réglé les nuitées au Hilton, et Benalla serait ensuite
reparti vers Istanbul, en Turquie, par avion privé.
Toujours d’après le quotidien du soir, qui citait des sources concordantes dans ses premières révélations
du 24 décembre, les deux hommes étaient accompagné « d’une
demi-douzaine de personnes, par avion privé, réglant les frais par carte
bleue ». »Une délégation de chefs d’entreprise étrangers, des grands
patrons du Moyen-Orient », a expliqué l’intéressé à « l’Express ».
Des contacts « susceptibles de créer 3.000 emplois au Tchad, de
construire des usines », dont il a refusé de dévoiler l’identité. En
tant que « consultant », il aurait « signé des accords de
confidentialité » avec ces « sociétés privées ».
Selon le « Monde », il s’agissait de quatre Turcs également cornaqués
par Philippe Hababou Solomon pour le compte d’une société soudanaise de
textile, Sur International, ainsi que Barer Holding « une joint-venture
entre le Qatar et la Turquie ». Le véritable objectif de la délégation :
« négocier la vente d’uniformes pour les forces de sécurité
camerounaises et tchadiennes et discuter d’investissements du Qatar ».
Que faisait Benalla au Congo-Brazzaville et au Cameroun ?
Philippe Hababou Solomon et Alexandre Benalla s’étaient auparavant
rendus au Congo-Brazzaville, en octobre, où ils auraient rencontré
l’autocrate Denis Sassou-Nguesso, qui cumule plus de trente années à la
tête de ce pays pétrolier d’Afrique centrale. Une rencontre que l’ancien
chef de cabinet adjoint refuse de confirmer au « Monde ».
Leur jet se serait posé directement à Oyo, « le fief du clan
présidentiel congolais ». Les deux hommes auraient logé à la résidence
présidentielle réservée aux hôtes de marque et dîné avec le chef d’Etat
congolais. Denis Sassou-Nguesso aurait été ravi de recevoir un
« frère », franc-maçon comme lui, en qui il aurait aussi vu un possible
moyen de faire passer des messages à Emmanuel Macron, même si l’Elysée
assure avoir absolument coupé les ponts. Le directeur du cabinet du
président de la République a même pris la plume pour écrire à Alexandre
Benalla, selon nos confrères du « Monde », afin de lui « interdi[re] de
se prévaloir d’une quelconque recommandation ou appui tacite de la
présidence ».
Mais Sassou-Nguesso serait nostalgique d’une certaine Françafrique,
« naguère plus arrangeante », se plaignant de la « froideur des
conseillers Afrique d’Emmanuel Macron. Même nostalgie, assure le
journal, chez Paul Biya, au pouvoir depuis trente-six ans au Cameroun,
où s’est également rendu le duo. A Yaoundé, Benalla aurait rencontré le
chef d’état-major et le directeur de cabinet de Paul Biya. Au Cameroun
comme au Tchad, la délégation aurait tenté d’écouler des uniformes pour
l’armée.
Qui est le mystérieux mentor de Benalla ?
Philippe Hababou Solomon, franco-israélien de 63 ans « spécialiste de
la diplomatie privée en Afrique pour le compte de gouvernements », est
l’ancien conseiller spécial de l’ex-président sud-africain Jacob Zuma.
Il loue aujourd’hui ses services au ministère des Affaires étrangères
et à celui de la Défense du Qatar pour leur stratégie africaine, selon
« le Monde ». Un « homme d’affaires décomplexé qui s’enorgueillit
d’avoir rétabli des relations diplomatiques tchadiennes avec le Qatar et
même Israël », et qui n’a guère besoin d’aide.
Mais ce »vieux routier » se serait pris d’amitié pour le jeune
Alexandre Benalla : »Une connaissance commune m’a contacté après le
scandale. Je ne l’ai rencontré qu’en novembre. Je cherche à préparer une
coopération privée franco-turque en Afrique. Je l’ai pris en
apprentissage non pas parce que c’est Benalla, mais parce qu’il est
brillant », explique Philippe Hababou Solomon. »Il peut m’être d’une
grande aide car il connaît les rouages d’un Etat. »
Quel est le rôle de Benalla ?
L’ancien adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron est peut-être
aussi à même de lui ouvrir pas mal de portes, même si l’Elysée jure
qu’il n’a aucun contact avec Emmanuel Macron. »Certains clients, plutôt
étrangers, vont faire appel à ses services, convaincus qu’avec un
ancien collaborateur du chef de l’Etat ils vont se rapprocher de Dieu »,
analyse ainsi un spécialiste de l’intelligence économique interrogé par « le Parisien ».
Parmi les autres « rouages » rencontrés par l’ex-garde du corps, l’homme d’affaires Vincent Miclet, l’ex-journaliste Marc Francelet, ou encore le journaliste Charles Villeneuve.
Alexandre Benalla a aussi reconnu avoir rencontré trois fois
Alexandre Djouhri, l’intermédiaire qui attend à Londres son audience
d’extradition réclamée par la justice française qui souhaite l’entendre
sur son rôle dans le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en
2007 avec de l’argent libyen…
« J’ai voulu le voir, me faire mon avis », assume-t-il, après avoir
démenti les informations de « Libération » dans un premier temps. « Je
connais la loi. A ma connaissance son casier est vierge. Sulfureux pas
sulfureux, je connais pas. Ce que je connais, c’est la loi. Il y a un
certain racisme dans notre pays. Que ce soit lui ou moi, on est renvoyé à
nos origines, une manière de dire que l’on n’est pas à notre place. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire