Un djihadiste Français détenu en Syrie: « Je veux retourner chez moi »
Par LEXPRESS.fr , publié le 21/01/2018 à 12:44 , mis à jour à 14:09
Depuis la chute de Daech en Syrie et en Irak, une
quarantaine de djihadistes français ont été capturés, la plupart par des
combattants kurdes.
afp.com/Joseph Eid
Un Français engagé dans les rangs de Daech, puis capturé par les
forces kurdes, témoigne à visage découvert sur France 2. Il prétend ne
pas être un combattant, et dit espérer rentrer en France.
Il a 30 ans et est originaire de Lunel, dans l’Hérault. France 2 a pu interviewer, à visage découvert, un Français détenu par les forces kurdes en Syrie qui soupçonné d’avoir combattu dans les rangs du groupe Etat islamique. « Je veux retourner chez moi », explique le jeune homme.
Il assure ne pas être venu en Syrie pour combattre: « Je suis venu
sans idéal, je suis venu je ne connaissais aucune sourate. Je suis venu
chercher mon petit frère. » Comme le montre la chaîne publique, les deux
Français posent pourtant sur plusieurs photos, ensemble, les armes à la
main.
« Je finis les interrogatoires et je rentre chez moi »
Depuis la chute de Daech en Syrie et en Irak, une quarantaine de djihadistes français ont été capturés, la plupart par des combattants kurdes.
Plusieurs d’entre eux, dont deux femmes, ont demandé le rapatriement
pour être jugés en France. C’est aussi le cas de ce Français. « Ils
m’ont dit que je finis les interrogatoires et je rentre chez moi »,
dit-il.
Pendant l’interview, un Français engagé volontaire au sein des forces
kurdes se tient posté derrière lui et finit par l’interpeller. « Tu
penses que ça va être aussi facile que ça de rentrer chez toi après
avoir été avec l’État islamique? Avoir vu des gens se faire décapiter et
ne pas avoir réagi? », lance le membre des forces kurdes. « Tu crois
vraiment que les gens vont te laisser partir comme ça sans avoir rien
fait? »
« Tu crois que nous on va oublier? »
« Tu crois que, nous, on va oublier? », poursuit le soldat français.
« Qu’on va oublier tous les gens qui sont morts dans cette guerre? Tous
nos camarades qui sont tombés à cause des gens comme toi. » « Je n’ai
pas pris les armes », assure son prisonnier.
Pour Paris, le cas de ces djihadistes est sensible. En novembre, Emmanuel Macron résumait ainsi sa politique:
leur sort sera examiné au « cas par cas ». Début janvier, le
gouvernement a assuré que ceux arrêtées dans le « Kurdistan syrien »
seront « jugées là-bas » si les « institutions judiciaires sont en
capacité d’assurer un procès équitable » avec des « droits de la défense
respectés ».
Les Kurdes prêts « à s’arranger »
Les Kurdes se disent prêts « à s’arranger ». « Avec la France, un
pays allié, on peut trouver une entente qui arrange au mieux, sachant
que la priorité est que ces terroristes doivent rendre compte de leurs
crimes », a indiqué Khaled Issa,
représentant en France du Kurdistan syrien. « Une fois l’instruction
terminée, nous verrons le sort réservé à ces terroristes en fonction de
l’entente avec l’État allié » concerné, ajoute-t-il.
Ce dimanche, la justice irakienne s’est prononcée pour la première
fois pour la peine capitale à l’encontre d’une femme européenne, une
Allemande, pour avoir rejoint le groupe djihadiste Etat islamique (EI).
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