Josette Brenterch, du NPA de Brest, a beaucoup d’amis à travers le monde.
A souligner :
- Fraction armée rouge (RAF) ou Bande à Baader :
- Brigades rouges :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fraction_arm%C3%A9e_rouge
La Fraction armée rouge (allemand : Rote Armee Fraktion ; également connue sous le sigle RAF) est une organisation terroriste allemande d’extrême gauche se présentant comme un mouvement de guérilla urbaine2 qui opéra en Allemagne fédérale de 1968 à 1998, contribuant au climat de violence sociale et politique de ce que l’on a appelé les « années de plomb ».
Elle fut également surnommée bande à Baader ou groupe Baader-Meinhof, du nom de ses leaders historiques.
Après que les grands partis eurent décidé de former une grande coalition (CDU/CSU et SPD) le 1er décembre 1966, seul le petit parti libéral-démocrate restait en lice, les groupements d’étudiants décidèrent de créer l’Opposition extra-parlementaire (Außerparlamentarische Opposition, APO). Avant même cet acte fondateur, les manifestations atteignirent leur paroxysme. La visite officielle en Allemagne du Chah d’Iran Mohammad Reza Pahlavi (qui avait écrasé l’opposition dans son propre pays avec une extrême brutalité) et de son épouse Farah Diba en mai 1967, déclencha une vague de manifestations. Lors de l’une d’elles, des partisans du Chah attaquèrent des étudiants sans que la police réagisse et le 2 juin 1967, un étudiant, Benno Ohnesorg, fut tué dans une arrière-cour d’une balle tirée par un policier travaillant aussi comme espion de la Stasi3. Des jeunes Allemands commencent à demander à la génération précédente des comptes sur son rôle dans la période nazie4, et à lui reprocher sa passivité.
D’une façon générale, le mouvement étudiant allemand s’inscrit dans la vague d’agitation sociale que connaît l’occident depuis la fin des années 1960. De jeunes allemands dénoncent l’impérialisme des États-Unis, qui ont démontré leur autoritarisme avec la crise de Cuba, leur soutien au Shah d’Iran, l’interventionnisme au Viêt Nam. La jeunesse s’est émue de l’assassinat de Robert Kennedy le 5 juin 1968, celui de Martin Luther King le 4 avril, ou encore l’exécution en Bolivie de Che Guevara en 1967. À cela s’ajoute la tentative d’assassinat contre Rudi Dutschke, le 11 avril 1968, qui était la figure emblématique de l’opposition étudiante et marxiste en RFA, et membre influent du SDS (Sozialistischer Deutscher Studentenbund). En France, le précédent de mai 1968 donna évidemment des ailes aux jeunes allemands qui réclamaient une société où l’argent ne serait pas le moteur du monde. Il est évident que l’orientation marxiste des étudiants allemands ne trouvait pas de moyen d’expression légal dans une société hantée par la peur de l’Union Soviétique et dont la capitale « historique », Berlin, était au cœur de l’affrontement idéologique de la guerre froide (Bonn étant à l’époque la capitale administrative).
Le 5 juin 1970, le texte Bâtir l’armée rouge fut publié dans la revue Agit 883 et constituait la déclaration officielle et fondatrice de la RAF. Le texte était conclu par les phrases programmatiques: « Favoriser la lutte des classes – Organiser le prolétariat – Commencer la résistance armée – Construire l’Armée Rouge ».
De juin à août 1970, Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Ulrike Meinhof, Horst Mahler, Peter Homann, Brigitte Asdonk ainsi qu’une douzaine d’autres personnes séjournèrent dans un camp du Fatah en Jordanie pour y recevoir une formation militaire.
Dans un premier temps, le groupe attira l’attention de l’État par des attaques de banques, des vols de véhicules et de documents, qui avaient pour but de subvenir aux besoins de la vie clandestine. C’est dans ce contexte que furent attaquées simultanément trois banques de Berlin, le 29 septembre 1970, par au moins 16 membres du groupe qui s’emparèrent ainsi de 209 000 DM. D’après un article du magazine der Spiegel, seulement deux des attaques étaient imputables à la RAF, la troisième avait été perpétrée par le Mouvement du 2 juin. Le 9 octobre 1970, Horst Mahler, Irene Goergens, Ingrid Schubert, Brigitte Asdonk et Monika Berberich furent arrêtés au 89, Knesebeckstraße à Berlin pour avoir participé à ces attaques.
En avril 1971, la RAF sortit de l’anonymat et s’exprima publiquement en distribuant un prospectus intitulé Le concept de guérilla urbaine. C’en fut trop pour les autorités qui déclenchèrent dans toute la RFA une vaste opération de recherches des quelque 50 membres du groupe. Le noyau dur de la première génération était formé par Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof et Jan-Carl Raspe.
Les pratiques musclées de la police et la résistance armée prônée par la RAF firent inévitablement couler le sang. Petra Schelm tomba sous les balles le 15 juillet 1971. Le 22 octobre et le 22 décembre de la même année, les policiers Norbert Schmid et Herbert Schoner furent tués. Le 1er mars 1972, ce fut la première bavure officielle de la police avec la mort d’un innocent, un jeune apprenti de 17 ans : Richard Epple.
À partir de 1972, la RAF dirigea ses attentats à la bombe contre des bâtiments militaires américains et des institutions publiques. Les cinq attaques à la bombe perpétrées en 1972 firent quatre morts et 30 blessés. Le 11 mai 1972, le commando « Petra Schelm » fit exploser une bombe au Terrace Club à Francfort, quartier général de la 5e armée américaine, tuant le Lieutenant américain Paul A. Bloomquist et blessant gravement 13 autres personnes. Les principaux leaders de la première génération de la RAF furent arrêtés en juin 1972 : Baader, Ensslin, Meinhof, Raspe, Meins, et Gerhard Müller.
Les terroristes décrivirent leurs conditions de détention comme une « torture par l’isolation » et exigèrent leur assouplissement ainsi qu’un statut de prisonniers de guerre. Pour appuyer leurs exigences, ils firent une grève de la faim dont Holger Meins mourut d’ailleurs le 9 novembre 1974. Amnesty International tenta d’intercéder en faveur des détenus pour améliorer leurs conditions de détention, et déposa une plainte officielle auprès du ministre de la justice Hans-Jochen Vogel (SPD), qui la rejeta.
Les activités et le travail de communication des détenus, appuyés par le travail de leurs avocats Klaus Croissant et Siegfried Haag, trouvèrent un écho dans la scène politique de la gauche allemande. Parmi les avocats renommés de la première génération, on notera la présence d’Otto Schily, Hans-Christian Ströbele et Rupert von Plottnitz ainsi que le juriste de renom Hans Heinz Heldmann.
On vit intervenir également le philosophe Jean-Paul Sartre, qui prit position pour les détenus. Le 4 décembre 1974, Sartre rencontra Baader au centre pénitentiaire de Stuttgart. On dit qu’il aurait par la suite qualifié Baader de « trou du cul » (cf le documentaire « Sartre par lui-même », 1976).
En avril 1977, après 192 jours de procès à Stammheim, les accusés furent condamnés pour assassinat à une peine d’emprisonnement à perpétuité. Ulrike Meinhof avait été condamnée le 29 avril 1974 à 8 ans de prison pour sa participation à la libération de Baader en 1970.
Plusieurs leaders de la première génération moururent entre 1976 et 1977 dans le quartier de haute sécurité de la prison de Stammheim. Le 9 mai 1976, on retrouva Ulrike Meinhof pendue dans sa cellule à l’aide d’un chiffon déchiré et transformé en corde. L’enquête officielle conclut au suicide. Après l’échec de la tentative de libération des détenus par la deuxième génération lors du fameux « printemps allemand » (nom donné en souvenir du printemps de Prague), Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe se suicidèrent lors de ce qu’il est convenu d’appeler « la nuit de la mort de Stammheim », le 18 octobre 1977. Raspe et Baader se tuèrent par balle avec des armes fournies par l’avocat Arndt Müller. Ensslin se pendit à l’aide d’un câble électrique. Irmgard Möller tenta de se poignarder au cœur à l’aide d’un couteau de cantine de la prison, mais les blessures ne furent pas fatales. Quelques semaines plus tard, le 12 novembre 1977, la membre fondatrice de la RAF Ingrid Schubert se pendit dans sa cellule de la prison de Munich. Cette version est contestée par certaines personnes[Qui ?] : ces leaders de la RAF, constituant une menace en dépit de leur détention, auraient été exécutés en prison sur ordre des autorités fédérales afin d’éviter toute évasion.
Le 27 février 1975, trois jours avant les élections au parlement du Land de Berlin, Peter Lorenz, tête de liste de la CDU, fut enlevé par des membres du Mouvement du 2 Juin. Les ravisseurs exigeaient la libération de certains terroristes et notamment de membres de la RAF. Le gouvernement céda. Verena Becker, Gabriele Kröcher-Tiedemann, Ingrid Siepmann, Rolf Heißler et Rolf Pohle furent relâchés et envoyés par avion militaire à Aden au Yémen, tandis que Lorenz fut libéré par ses ravisseurs le 4 mars. Le fait que certains des terroristes libérés redevinrent actifs par la suite renforça le gouvernement dans sa conviction qu’il ne fallait pas négocier avec les terroristes.
À la suite de cet épisode, la deuxième génération eut pour principal objectif de parvenir à la libération des membres de la 1re génération. Le 24 avril 1975 eut lieu la prise d’otages de Stockholm. Six membres de la RAF investirent l’ambassade de la RFA à Stockholm et exigèrent la libération des chefs de la RAF. Après l’exécution de deux diplomates par les terroristes, la prise d’otages finit en bain de sang par la négligence d’un ravisseur qui déclencha une charge explosive. Les terroristes Ulrich Wessel et Siegfried Hausner trouvèrent la mort dans l’explosion. Les otages purent s’échapper à la faveur de l’incendie, les auteurs furent arrêtés. Avaient pris part à cette opération Hanna Krabbe, Karl-Heinz Dellwo, Lutz Taufer et Bernhard Rössner. Ils avaient été recrutés par l’avocat d’Andreas Baader, Siegfried Haag, ce dernier n’ayant pas participé à l’opération. Il fut arrêté le 30 novembre 1976. On retrouva alors les fameux « papiers Haag-Meyer », sur lesquels étaient planifiés les attentats pour l’année 1977. Les enquêteurs ne purent cependant décrire à temps ces papiers qui étaient codés. Après l’arrestation de Haag, la deuxième génération de la RAF fut dirigée par Brigitte Mohnhaupt, qui venait d’être libérée en 1977.
Après avoir déjà mené quelques actions diverses, Gudrun Ensslin, Andreas Baader, Thorwald Proll et Horst Söhnlein firent exploser le 2 avril 1968 vers minuit des bombes incendiaires artisanales dans des grands magasins de Francfort-sur-le-Main qui causèrent des dégâts évalués à 700 000 DM. À cette époque, la RAF n’employait pas de méthodes violentes envers le peuple. Ce n’est que le jeudi 14 mai 1970,
lors de la libération de leur chef Andreas Baader, qui avait été arrêté
par hasard par la police alors qu’il essayait de se procurer des armes,
qu’un agent de police fut tué. Plusieurs personnalités de haut rang
furent assassinées, dont le procureur fédéral Siegfried Buback, exécuté en avril 1977 avec son chauffeur et son garde du corps4.
La plupart des militants de la première génération, dont Andreas Baader et Ulrike Meinhof, ont été arrêtés en juin 1972 et incarcérés au quartier de haute sécurité de la prison de Stuttgart-Stammheim. En novembre 1974, Holger Meins meurt en prison après plusieurs semaines de grève de la faim. En mai 1976, Ulrike Meinhof est retrouvée pendue dans sa cellule après des conditions d’isolement sensoriel total.
Pour obtenir la libération de ses membres détenus à la prison de Stuttgart-Stammheim, la RAF enlève le président du patronat allemand Hans Martin Schleyer le 5 septembre 1977. Il est dénoncé comme ancien membre du parti nazi et des SS4. Le 13 octobre, un avion, le vol 181 de la Lufthansa, est détourné sur Mogadiscio en Somalie par un commando palestinien du nom de « Martyr Halimeh », prenant en otages 81 passagers et cinq membres d’équipage. La prise d’otages prend fin le 18 octobre avec l’intervention des forces spéciales allemandes durant laquelle trois des quatre membres du commando palestinien sont tués. Le même jour, les autorités allemandes annoncent la mort d’Andreas Baader, Gudrun Ensslin, la compagne de Baader, et Jan-Carl Raspe, officiellement morts par suicide.
Emprisonnée aux côtés de ses camarades, Irmgard Möller fut quant à elle grièvement blessée. Elle affirmera plus tard qu’il s’agissait en fait d’assassinats orchestrés par Bonn. En représailles, la RAF annonce le lendemain la mort de Hans Martin Schleyer. Son corps est retrouvé le lendemain dans le coffre d’une automobile à Mulhouse, en France4. Brigitte Mohnhaupt est impliquée entre autres dans ce meurtre, elle est considérée alors comme la femme la plus dangereuse d’Allemagne. Le 12 novembre, c’est au tour d’Ingrid Schubert d’être retrouvée pendue dans sa cellule.
La thèse des assassinats est appuyée par le témoignage d’Irmgard Möller, autre militante de la RAF incarcérée à la prison de Stammhein en même temps qu’Andreas Baader et Ulrike Meinhof et qui a été victime d’une tentative d’assassinat dans sa cellule le jour de la mort de ses codétenus (grièvement blessée de plusieurs coups de couteaux dans la poitrine). On a parlé de torture psychologique avec privation sensorielle.
La guerilla urbaine de la RAF a été l’épreuve la plus difficile pour la République fédérale allemande depuis 1949, date de sa création. Face aux attentats, le gouvernement a durci les lois et étendu les contrôles de police4.
La Stasi semble avoir aidé et financé les activités de la Fraction armée rouge. En octobre 1980, la République démocratique d’Allemagne (RDA) accueille sur son territoire huit membres de la RAF en fuite. Parmi eux se trouve Susanne Albrecht, mêlée à l’assassinat de Jürgen Ponto, patron de la Dresdner Bank. Le régime communiste de la RDA leur octroie de nouveaux papiers d’identité. Les anciens terroristes mènent une existence tranquille jusqu’à la réunification allemande5. En 1984, la RAF s’allie au groupe français Action directe dans le cadre de la stratégie d’« unité des révolutionnaires en Europe de l’Ouest ». Elle s’allie ensuite aux Brigades rouges italiennes en 1988, avant de se dissoudre en 1998.
Si le groupe ne sut pas mobiliser la classe ouvrière, il put compter, du moins dans les années 1970, sur un certain soutien de la part d’intellectuels et des milieux étudiants et militants, en Allemagne fédérale comme à l’étranger.
Entre 1970 et 1998, dates de la création et de la dissolution officielle du mouvement, celui-ci n’a compté au maximum qu’entre 60 et 80 membres actifs. La RAF a assassiné 34 personnes4. Des controverses ont actuellement lieu au sujet du sort à accorder aux deux derniers détenus de ce mouvement.
Le groupe fait toutefois parler à nouveau de lui début 2016 lorsque la police allemande annonce avoir retrouvé l’ADN de Daniela Klette, Ernst-Volker Staub et Burkhard Garweg sur des masques ayant été retrouvés dans un véhicule utilisé pour une tentative de braquage d’un transport de fonds6.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Brigades_rouges
Le nom de Brigades rouges (italien : Brigate Rosse, BR) désigne une organisation terroriste d’extrême gauche italienne, apparue durant les années de plomb. Les Brigades rouges ont commis de nombreux attentats et assassinats, notamment l’enlèvement et le meurtre, en 1978, de l’ancien chef du gouvernement italien Aldo Moro.
En juillet 1970, le Collectif politique métropolitain (Collettivo Politico Metropolitano) se transforme en Sinistra proletaria (« Gauche Prolétarienne »). Peu de temps après apparaissent les Brigades rouges le 17 septembre 1970 lors de l’incendie de la voiture d’un cadre de Siemens1.
Renato Curcio et Alberto Franceschini fondent ce groupe à Reggio Emilia.
À leurs débuts, les Brigades rouges se distinguent d’autres groupes politiques d’extrême gauche (ou encore de la gauche extra-parlementaire), tels que Lotta Continua ou Potere Operaio, c’est-à-dire l’opéraïsme qui inspira en France le mouvement autonome. Ces groupes contestaient l’hégémonie du Parti communiste italien (PCI) sur le mouvement ouvrier et prétendaient le dépasser par la gauche. A contrario, les BR prétendent reprendre le combat « insurrectionnel » abandonné par le PCI à la fin de la guerre ; en effet la résistance armée anti-fasciste en Italie a combattu dans le nord les armées allemandes et les fascistes italiens de la république de Salo jusqu’à la « capitulation nazie » en mai 1945. Pour eux ce combat est « suspendu » et doit reprendre. La situation politique italienne des années 1960-1970 est l’occasion de reprendre le combat interrompu et de créer un « Parti communiste Combattant » ; en ce sens ils sont très éloignés de l’idéologie de groupes marqués par l’« Opéraïsme ».
Plusieurs affaires, s’inscrivant dans la stratégie de la tension, sont à l’origine du passage à la lutte armée des Brigades rouges, qui s’inscrit également dans un contexte géopolitique mondial, dont notamment l’effervescence du mouvement étudiant dans de nombreux pays (mai 68 français, Mexique, Argentine, États-Unis, etc.), lié à la contestation de la guerre du Viêt Nam, etc. L’attentat de la piazza Fontana, le 12 décembre 1969 (16 morts et 98 blessés), en marque le début. Un cheminot anarchiste, Giuseppe Pinelli, est à l’époque désigné par les autorités. Des militants néo-fascistes seront finalement mis en examen, en 1997 seulement ; ils seront relaxés en mars 2004 par la cour d’appel de Milan, au terme d’un verdict très controversé. En réaction à l’attentat de la piazza Fontana, de nombreux groupes italiens d’extrême gauche (dont le mouvement autonome) entrent en effervescence.
Devant l’échec des actions de propagande menées en milieu ouvrier, les Brigades rouges décident de concentrer leur action sur ce qu’ils appellent la « propagande armée »2 ou la « lutte armée »3 et les actions violentes (séquestrations, blessures par balles aux jambes – appelées « jambisations » –, assassinats) contre les « serviteurs de l’État » : policiers, magistrats, hommes politiques et journalistes.
Selon Alberto Franceschini, l’un des fondateurs du groupe, la mort de l’éditeur Giangiacomo Feltrinelli, le 15 mars 1972, les a laissés comme des « orphelins » et les a fait basculer dans l’action violente. Franceschini a également admis la participation des Brigades rouges dans l’attentat de l’ambassade des États-Unis à Athènes en Grèce, que Corrado Simioni aurait organisé.
En 1974, Alberto Franceschini et Renato Curcio, principaux fondateurs du groupe, sont arrêtés par le général Carlo Alberto Dalla Chiesa et condamnés à dix-huit ans de prison. À partir de cette date, on parle des Secondes Brigades Rouges, dirigées par Mario Moretti.
Les secondes Brigades rouges, dirigées par Mario Moretti, se sont principalement illustrées par l’enlèvement du président du parti de la Démocratie chrétienne, Aldo Moro, le 16 mars 1978, jour où Giulio Andreotti présentait devant les Chambres un gouvernement de « compromis historique » avec le Parti communiste (PCI), écarté du pouvoir depuis la crise de mai 1947. Aux élections de juin 1976 (it), le PCI avait obtenu plus de 34 % des voix, contre 38 % pour la DC, largement plus que toute autre force politique.
L’État italien refusa catégoriquement de négocier avec les Brigades rouges, qui visaient à atteindre une sorte de reconnaissance similaire à celle obtenue par l’OLP de Yasser Arafat comme mouvement insurrectionnel, ainsi que la libération de certains brigadistes incarcérés.
Après 55 jours de captivité, Aldo Moro fut assassiné par les BR de Moretti. Son corps fut retrouvé dans le coffre d’une automobile via Caetani, à mi-chemin des sièges de la DC et du PCI. Le chef du SISMI (les services secrets italiens) reçut par la suite un blâme pour son attitude de fermeté lors des négociations.
Le télégramme des Brigades rouges expédié après l’exécution d’Aldo Moro d’une balle dans la nuque qualifie ce meurtre de « conclusion d’une bataille ».
À l’époque, les Brigades rouges sont dénoncées par la totalité de la classe politique italienne et apparaissent comme définitivement isolées. Le monde syndical italien les condamne, notamment à la suite de l’assassinat du syndicaliste Guido Rossa le 24 janvier 1979, qui avait dénoncé un travailleur coupable d’avoir distribué des tracts des Brigades rouges.
La loi Gozzini du 10 octobre 1986, puis la loi sur la « dissociation » du 18 février 1987, qui inaugure la figure du pentito (repenti ou collaborateur de justice) et les décrets-loi du 12 avril 1990 et du 22 décembre 1990, marqueront la fin de ces lois « spéciales », en réduisant la détention4.
En 1992, apparaissent les Noyaux communistes combattants pour la construction du Parti communiste combattant (NCC-PCC, Nuclei comunisti combattenti per la costruzione del Partito comunista combattente), proche des BR-PCC 1.
Le 1er juin 2005, cinq membres des « Nouvelles Brigades rouges », accusées d’avoir organisé l’assassinat en mars 2002 du professeur Marco Biagi, un consultant du gouvernement, sont condamnées à la perpétuité par la cour d’assises de Bologne. Les assassinats de Marco Biagi et de Massimo d’Antona, tué à Rome en 1999, avaient été revendiqués par les BR-PCC 7.
En février 2007, quinze terroristes présumés sont arrêtés dans le nord de l’Italie, alors qu’ils se préparaient selon la police à commettre des attentats et des assassinats. Le groupe se compose de jeunes recrues, mais également de vétérans du terrorisme, comme Alfredo Davanzo, réfugié en France durant plusieurs années et rentré clandestinement en Italie8. En octobre 2007, Cristoforo Piancone, un ancien membre des Brigades rouges passé en 2004 en régime de semi-liberté, est arrêté pour attaque de banque9.
Le 11 juin 2009, six personnes soupçonnées d’appartenir aux Nouvelles Brigades rouges sont arrêtées et accusées d’avoir projeté un attentat contre le sommet du G8 à L’Aquila (8 au 10 juillet 2009). Des armes sont saisies ainsi que les plans du système de vidéo-surveillance du sommet [réf. nécessaire].
Selon Franceschini, Corrado Simioni aurait installé un groupe secret à l’intérieur des Brigades rouges, le « Superclan ». Franceschini a allégué que Simioni fonctionnait pour le compte de l’OTAN dans l’opération sous faux pavillon (false flag), citant la proposition insistante de celui-ci d’assassiner Junio Valerio Borghese en novembre 1970 ou d’autres agents de l’OTAN. Mario Moretti a alors pris la tête des Brigades rouges, et organisé en mars 1978 l’enlèvement d’Aldo Moro. Moretti est suspecté d’être un espion par Franceschini et Curcio.
Les thèses d’infiltration des Brigades rouges par certaines branches des services secrets italiens n’ont pas été confirmées à ce jour.
Selon certains, la position de la France aurait contribué à apaiser la tension en Italie. La « doctrine Mitterrand » n’a cependant pas de valeur juridique sur le fond : ce que peut dire un président durant son mandat n’est pas une source de droit en France.
Il y eut seulement deux expulsions vers l’Afrique (Burundi) de militants italiens : le 9 mai 1985 deux réfugiés italiens : Enrico Fedele et Giovanni di Giuseppe (contrairement à l’ETA Basque que a beaucoup de plus militantes expulsés vers des pays africains)11[réf. insuffisante].
Toutefois, Sergio Tornaghi, membre de la colonne milanaise Walter Alasia (du nom d’un brigadiste abattu par la police)[réf. nécessaire], condamné par contumace à la prison à perpétuité pour « participation à bande armée » et « assassinat » et arrêté en France en 1998, a obtenu gain de cause devant la cour d’appel de Bordeaux. Celle-ci a refusé l’extradition en raison de la procédure italienne qui ne permettait pas à l’époque à un condamné par contumace d’être à nouveau jugé en cas de retour, comme le prévoit la Cour européenne des droits de l’homme.
En 2002, Paolo Persichetti, « brigadiste » non repenti12, condamné à 22 ans de prison pour participation à l’assassinat d’un général de l’aviation, qui enseignait la sociologie politique à l’université Paris VIII, est extradé en Italie. Voir notamment le récit de son extradition : Exil et Châtiment, paru aux éditions Textuel en 2005. Paris semble alors rompre avec l’engagement pris par François Mitterrand en 198513.
A souligner :
- Fraction armée rouge (RAF) ou Bande à Baader :
Des connexions internationales
En juin 1970, plusieurs membres fondateurs de la RAF semblent s’être entraînés dans des camps du Front populaire de libération de la Palestine en Jordanie.
La Stasi semble avoir aidé et financé les activités de la Fraction armée rouge. En octobre 1980, la République démocratique d’Allemagne (RDA) accueille sur son territoire huit membres de la RAF en fuite. Parmi eux se trouve Susanne Albrecht, mêlée à l’assassinat de Jürgen Ponto, patron de la Dresdner Bank. Le régime communiste de la RDA leur octroie de nouveaux papiers d’identité. Les anciens terroristes mènent une existence tranquille jusqu’à la réunification allemande5. En 1984, la RAF s’allie au groupe français Action directe dans le cadre de la stratégie d’« unité des révolutionnaires en Europe de l’Ouest ». Elle s’allie ensuite aux Brigades rouges italiennes en 1988, avant de se dissoudre en 1998.
La fin du groupe
Le 30 novembre 1989, trois semaines après la chute du Mur de Berlin, le patron de la Deutsche Bank, Alfred Herrhausen est assassiné. Cet acte est aussitôt revendiqué par la RAF5.
Si le groupe ne sut pas mobiliser la classe ouvrière, il put compter, du moins dans les années 1970, sur un certain soutien de la part d’intellectuels et des milieux étudiants et militants, en Allemagne fédérale comme à l’étranger.
Entre 1970 et 1998, dates de la création et de la dissolution officielle du mouvement, celui-ci n’a compté au maximum qu’entre 60 et 80 membres actifs. La RAF a assassiné 34 personnes4. Des controverses ont actuellement lieu au sujet du sort à accorder aux deux derniers détenus de ce mouvement.
Le groupe fait toutefois parler à nouveau de lui début 2016 lorsque la police allemande annonce avoir retrouvé l’ADN de Daniela Klette, Ernst-Volker Staub et Burkhard Garweg sur des masques ayant été retrouvés dans un véhicule utilisé pour une tentative de braquage d’un transport de fonds6.
- Brigades rouges :
En 1988, les BR-PCC s’allient à la Fraction armée rouge (RAF) de RFA.
En 1992, apparaissent les Noyaux communistes combattants pour la construction du Parti communiste combattant (NCC-PCC, Nuclei comunisti combattenti per la costruzione del Partito comunista combattente), proche des BR-PCC 1.
Une nouvelle génération de terroristes
Dans les années 1980, alors que la plupart des « brigadistes » de la première heure ont abandonné la lutte, une nouvelle génération continue de commettre sporadiquement des actions violentes. À la suite du démantèlement en 1989 de cette nouvelle bande, les Brigades rouges connaissent une période de sommeil avant de reprendre leurs actions à la fin des années 1990.
Le 1er juin 2005, cinq membres des « Nouvelles Brigades rouges », accusées d’avoir organisé l’assassinat en mars 2002 du professeur Marco Biagi, un consultant du gouvernement, sont condamnées à la perpétuité par la cour d’assises de Bologne. Les assassinats de Marco Biagi et de Massimo d’Antona, tué à Rome en 1999, avaient été revendiqués par les BR-PCC 7.
En février 2007, quinze terroristes présumés sont arrêtés dans le nord de l’Italie, alors qu’ils se préparaient selon la police à commettre des attentats et des assassinats. Le groupe se compose de jeunes recrues, mais également de vétérans du terrorisme, comme Alfredo Davanzo, réfugié en France durant plusieurs années et rentré clandestinement en Italie8. En octobre 2007, Cristoforo Piancone, un ancien membre des Brigades rouges passé en 2004 en régime de semi-liberté, est arrêté pour attaque de banque9.
Le 11 juin 2009, six personnes soupçonnées d’appartenir aux Nouvelles Brigades rouges sont arrêtées et accusées d’avoir projeté un attentat contre le sommet du G8 à L’Aquila (8 au 10 juillet 2009). Des armes sont saisies ainsi que les plans du système de vidéo-surveillance du sommet [réf. nécessaire].
Composition
Les Brigades rouges se composaient au minimum d’une cinquantaine de cadres et de nombreux soutiens actifs et passifs. En 1981, 1 523 terroristes proches ou membres des Brigades rouges étaient détenus en Italie. Selon Le Monde diplomatique, les prisons italiennes comptaient 4 000 détenus pour des affaires de « terrorisme » en 1980. Selon Alberto Franceschini, après son arrestation en 1974 ainsi que celle de la plupart des membres du groupe d’origine, les premières Brigades ont laissé la place à un second groupe plus dur. Franceschini a émis des réserves quant à la confiance à accorder à Mario Moretti.
La stratégie de la tension
Dès les années 1970, on parle dans les milieux d’extrême gauche d’une mystérieuse organisation secrète, financée par la CIA, qui aurait manipulé, voire infiltré, le groupe de Mario Moretti. Alberto Franceschini, le fondateur des Brigades rouges, maintiendra cette thèse dans ses mémoires, publiés en 2005 à sa sortie de prison. Depuis les révélations du premier ministre Giulio Andreotti le 24 octobre 1990, on sait alors qu’une telle organisation, appelée Gladio, a réellement existé. Un rapport parlementaire de 2000 dénonça la « stratégie de la tension » qui visait alors, par le biais d’attentats sous faux pavillon false flags, mis sur le dos de l’extrême gauche, à « empêcher le PCI et, dans une moindre mesure, le Parti socialiste italien, d’accéder au pouvoir ». Le contrôle effectif des Brigades rouges dans le cadre d’une stratégie de ce type n’a cependant jamais été prouvé.
Liens avec des services secrets et spéculations diverses
Il est avéré que l’Union soviétique apporta un soutien logistique aux Brigades rouges : plusieurs de leurs membres séjournèrent clandestinement en Tchécoslovaquie et y reçurent un entraînement ; une telle assistance impliquait nécessairement l’accord du gouvernement soviétique. Alberto Franceschini affirma être convaincu que Mario Moretti avait été un agent, soit de la CIA, soit du KGB10.
Selon Franceschini, Corrado Simioni aurait installé un groupe secret à l’intérieur des Brigades rouges, le « Superclan ». Franceschini a allégué que Simioni fonctionnait pour le compte de l’OTAN dans l’opération sous faux pavillon (false flag), citant la proposition insistante de celui-ci d’assassiner Junio Valerio Borghese en novembre 1970 ou d’autres agents de l’OTAN. Mario Moretti a alors pris la tête des Brigades rouges, et organisé en mars 1978 l’enlèvement d’Aldo Moro. Moretti est suspecté d’être un espion par Franceschini et Curcio.
Les thèses d’infiltration des Brigades rouges par certaines branches des services secrets italiens n’ont pas été confirmées à ce jour.
Fuites en France : la « doctrine Mitterrand »
Au cours des années 1980, de nombreux membres des Brigades rouges et d’autres groupes terroristes ont pu se réfugier en France en vertu de ce qu’il est convenu d’appeler la « doctrine Mitterrand » : sous réserve de ne pas se servir de leur refuge en France comme base arrière pour des actions violentes, ils avaient la garantie de ne pas être extradés. Cette doctrine ne concernait pas néanmoins les personnes coupables de crimes de sang, ainsi qu’il ressort d’une déclaration du président Mitterrand :
« Nous avons environ 300 Italiens réfugiés en France depuis 1976 et qui, depuis qu’ils sont chez nous, se sont « repentis » et auxquels notre police n’a rien à reprocher. Il y a aussi une trentaine d’Italiens qui sont dangereux mais ce sont des clandestins. Il faut donc d’abord les retrouver. Ensuite, ils ne seront extradés que s’il est démontré qu’ils ont commis des crimes de sang. Si les juges italiens nous envoient des dossiers sérieux prouvant qu’il y a eu crime de sang, et si la justice française donne un avis positif, alors nous accepterons l’extradition.(…) Nous sommes prêts à extrader ou à expulser à l’avenir les vrais criminels sur la base des dossiers sérieux. »— compte-rendu d’un déjeuner de travail avec le président du conseil italien Bettino Craxi en 1985
Selon certains, la position de la France aurait contribué à apaiser la tension en Italie. La « doctrine Mitterrand » n’a cependant pas de valeur juridique sur le fond : ce que peut dire un président durant son mandat n’est pas une source de droit en France.
Il y eut seulement deux expulsions vers l’Afrique (Burundi) de militants italiens : le 9 mai 1985 deux réfugiés italiens : Enrico Fedele et Giovanni di Giuseppe (contrairement à l’ETA Basque que a beaucoup de plus militantes expulsés vers des pays africains)11[réf. insuffisante].
Toutefois, Sergio Tornaghi, membre de la colonne milanaise Walter Alasia (du nom d’un brigadiste abattu par la police)[réf. nécessaire], condamné par contumace à la prison à perpétuité pour « participation à bande armée » et « assassinat » et arrêté en France en 1998, a obtenu gain de cause devant la cour d’appel de Bordeaux. Celle-ci a refusé l’extradition en raison de la procédure italienne qui ne permettait pas à l’époque à un condamné par contumace d’être à nouveau jugé en cas de retour, comme le prévoit la Cour européenne des droits de l’homme.
En 2002, Paolo Persichetti, « brigadiste » non repenti12, condamné à 22 ans de prison pour participation à l’assassinat d’un général de l’aviation, qui enseignait la sociologie politique à l’université Paris VIII, est extradé en Italie. Voir notamment le récit de son extradition : Exil et Châtiment, paru aux éditions Textuel en 2005. Paris semble alors rompre avec l’engagement pris par François Mitterrand en 198513.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fraction_arm%C3%A9e_rouge
Fraction armée rouge
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Rote Armee Fraktion RAF, Baader-Meinhof-Bande |
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Idéologie | Anti-impérialisme Communisme Tiers-mondisme Maoïsme |
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Objectifs | Déstabiliser le gouvernement allemand, installer un régime marxiste en Allemagne, soutenir les luttes communistes dans le monde |
Statut | Autodissous en 19981 |
Fondation | |
Date de formation | 1968–1970 |
Fondé par | Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Thorwald Proll et Horst Söhnlein |
Pays d’origine | Allemagne |
Actions | |
Mode opératoire | Attentats, enlèvements, assassinats |
Victimes (morts, blessés) | 33-34[réf. nécessaire] |
Zone d’opération | Allemagne, Suède[réf. nécessaire] |
Période d’activité | 1968–1998 |
Organisation | |
Chefs principaux | Andreas Baader, Ulrike Meinhof |
Financement | Braquage, Stasi |
Groupe relié | Revolutionäre Zellen, Rote Zora, Action directe, Mouvement du 2 juin, Brigades rouges, West Berlin Tupamaros, Sozialistisches Patientenkollektiv, FPLP |
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Elle fut également surnommée bande à Baader ou groupe Baader-Meinhof, du nom de ses leaders historiques.
Sommaire
Historique
Les origines
Vers le milieu des années 1960, les mouvements étudiants (qui avaient vu le jour aux États-Unis principalement pour protester contre la guerre du Viêt Nam et pour l’obtention des droits civiques par la population de couleur) apparurent aussi en Allemagne. Tout comme plus tard en France juste avant mai 1968, la révolte portait sur plusieurs sujets, en particulier sur les méthodes d’enseignement de l’université. Le slogan préféré lancé par les étudiants aux professeurs qui faisaient leur entrée solennelle en procession était alors « Unter den Talaren, der Muff von Tausend Jahren » (« sous les capes traditionnelles des professeurs, l’air vicié de mille années [allusion au Troisième Reich, qu'Hitler souhaitait voir durer mille ans] »).Après que les grands partis eurent décidé de former une grande coalition (CDU/CSU et SPD) le 1er décembre 1966, seul le petit parti libéral-démocrate restait en lice, les groupements d’étudiants décidèrent de créer l’Opposition extra-parlementaire (Außerparlamentarische Opposition, APO). Avant même cet acte fondateur, les manifestations atteignirent leur paroxysme. La visite officielle en Allemagne du Chah d’Iran Mohammad Reza Pahlavi (qui avait écrasé l’opposition dans son propre pays avec une extrême brutalité) et de son épouse Farah Diba en mai 1967, déclencha une vague de manifestations. Lors de l’une d’elles, des partisans du Chah attaquèrent des étudiants sans que la police réagisse et le 2 juin 1967, un étudiant, Benno Ohnesorg, fut tué dans une arrière-cour d’une balle tirée par un policier travaillant aussi comme espion de la Stasi3. Des jeunes Allemands commencent à demander à la génération précédente des comptes sur son rôle dans la période nazie4, et à lui reprocher sa passivité.
D’une façon générale, le mouvement étudiant allemand s’inscrit dans la vague d’agitation sociale que connaît l’occident depuis la fin des années 1960. De jeunes allemands dénoncent l’impérialisme des États-Unis, qui ont démontré leur autoritarisme avec la crise de Cuba, leur soutien au Shah d’Iran, l’interventionnisme au Viêt Nam. La jeunesse s’est émue de l’assassinat de Robert Kennedy le 5 juin 1968, celui de Martin Luther King le 4 avril, ou encore l’exécution en Bolivie de Che Guevara en 1967. À cela s’ajoute la tentative d’assassinat contre Rudi Dutschke, le 11 avril 1968, qui était la figure emblématique de l’opposition étudiante et marxiste en RFA, et membre influent du SDS (Sozialistischer Deutscher Studentenbund). En France, le précédent de mai 1968 donna évidemment des ailes aux jeunes allemands qui réclamaient une société où l’argent ne serait pas le moteur du monde. Il est évident que l’orientation marxiste des étudiants allemands ne trouvait pas de moyen d’expression légal dans une société hantée par la peur de l’Union Soviétique et dont la capitale « historique », Berlin, était au cœur de l’affrontement idéologique de la guerre froide (Bonn étant à l’époque la capitale administrative).
Première période
Il n’y eut pas de naissance officielle de la RAF. Cependant, la première action (qui peut être considérée comme la naissance du mouvement), fut la libération de Baader le 14 mai 1970. Andreas Baader avait été transféré à l’Institut allemand pour les affaires sociales à Berlin, car la journaliste Ulrike Meinhof prétendait vouloir écrire avec lui un ouvrage sur les anciens pensionnaires des maisons de redressement. Il s’agissait d’un prétexte pour le libérer par la voie des armes.Le 5 juin 1970, le texte Bâtir l’armée rouge fut publié dans la revue Agit 883 et constituait la déclaration officielle et fondatrice de la RAF. Le texte était conclu par les phrases programmatiques: « Favoriser la lutte des classes – Organiser le prolétariat – Commencer la résistance armée – Construire l’Armée Rouge ».
De juin à août 1970, Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Ulrike Meinhof, Horst Mahler, Peter Homann, Brigitte Asdonk ainsi qu’une douzaine d’autres personnes séjournèrent dans un camp du Fatah en Jordanie pour y recevoir une formation militaire.
Dans un premier temps, le groupe attira l’attention de l’État par des attaques de banques, des vols de véhicules et de documents, qui avaient pour but de subvenir aux besoins de la vie clandestine. C’est dans ce contexte que furent attaquées simultanément trois banques de Berlin, le 29 septembre 1970, par au moins 16 membres du groupe qui s’emparèrent ainsi de 209 000 DM. D’après un article du magazine der Spiegel, seulement deux des attaques étaient imputables à la RAF, la troisième avait été perpétrée par le Mouvement du 2 juin. Le 9 octobre 1970, Horst Mahler, Irene Goergens, Ingrid Schubert, Brigitte Asdonk et Monika Berberich furent arrêtés au 89, Knesebeckstraße à Berlin pour avoir participé à ces attaques.
En avril 1971, la RAF sortit de l’anonymat et s’exprima publiquement en distribuant un prospectus intitulé Le concept de guérilla urbaine. C’en fut trop pour les autorités qui déclenchèrent dans toute la RFA une vaste opération de recherches des quelque 50 membres du groupe. Le noyau dur de la première génération était formé par Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof et Jan-Carl Raspe.
Les pratiques musclées de la police et la résistance armée prônée par la RAF firent inévitablement couler le sang. Petra Schelm tomba sous les balles le 15 juillet 1971. Le 22 octobre et le 22 décembre de la même année, les policiers Norbert Schmid et Herbert Schoner furent tués. Le 1er mars 1972, ce fut la première bavure officielle de la police avec la mort d’un innocent, un jeune apprenti de 17 ans : Richard Epple.
À partir de 1972, la RAF dirigea ses attentats à la bombe contre des bâtiments militaires américains et des institutions publiques. Les cinq attaques à la bombe perpétrées en 1972 firent quatre morts et 30 blessés. Le 11 mai 1972, le commando « Petra Schelm » fit exploser une bombe au Terrace Club à Francfort, quartier général de la 5e armée américaine, tuant le Lieutenant américain Paul A. Bloomquist et blessant gravement 13 autres personnes. Les principaux leaders de la première génération de la RAF furent arrêtés en juin 1972 : Baader, Ensslin, Meinhof, Raspe, Meins, et Gerhard Müller.
Les terroristes décrivirent leurs conditions de détention comme une « torture par l’isolation » et exigèrent leur assouplissement ainsi qu’un statut de prisonniers de guerre. Pour appuyer leurs exigences, ils firent une grève de la faim dont Holger Meins mourut d’ailleurs le 9 novembre 1974. Amnesty International tenta d’intercéder en faveur des détenus pour améliorer leurs conditions de détention, et déposa une plainte officielle auprès du ministre de la justice Hans-Jochen Vogel (SPD), qui la rejeta.
Les activités et le travail de communication des détenus, appuyés par le travail de leurs avocats Klaus Croissant et Siegfried Haag, trouvèrent un écho dans la scène politique de la gauche allemande. Parmi les avocats renommés de la première génération, on notera la présence d’Otto Schily, Hans-Christian Ströbele et Rupert von Plottnitz ainsi que le juriste de renom Hans Heinz Heldmann.
On vit intervenir également le philosophe Jean-Paul Sartre, qui prit position pour les détenus. Le 4 décembre 1974, Sartre rencontra Baader au centre pénitentiaire de Stuttgart. On dit qu’il aurait par la suite qualifié Baader de « trou du cul » (cf le documentaire « Sartre par lui-même », 1976).
En avril 1977, après 192 jours de procès à Stammheim, les accusés furent condamnés pour assassinat à une peine d’emprisonnement à perpétuité. Ulrike Meinhof avait été condamnée le 29 avril 1974 à 8 ans de prison pour sa participation à la libération de Baader en 1970.
Plusieurs leaders de la première génération moururent entre 1976 et 1977 dans le quartier de haute sécurité de la prison de Stammheim. Le 9 mai 1976, on retrouva Ulrike Meinhof pendue dans sa cellule à l’aide d’un chiffon déchiré et transformé en corde. L’enquête officielle conclut au suicide. Après l’échec de la tentative de libération des détenus par la deuxième génération lors du fameux « printemps allemand » (nom donné en souvenir du printemps de Prague), Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe se suicidèrent lors de ce qu’il est convenu d’appeler « la nuit de la mort de Stammheim », le 18 octobre 1977. Raspe et Baader se tuèrent par balle avec des armes fournies par l’avocat Arndt Müller. Ensslin se pendit à l’aide d’un câble électrique. Irmgard Möller tenta de se poignarder au cœur à l’aide d’un couteau de cantine de la prison, mais les blessures ne furent pas fatales. Quelques semaines plus tard, le 12 novembre 1977, la membre fondatrice de la RAF Ingrid Schubert se pendit dans sa cellule de la prison de Munich. Cette version est contestée par certaines personnes[Qui ?] : ces leaders de la RAF, constituant une menace en dépit de leur détention, auraient été exécutés en prison sur ordre des autorités fédérales afin d’éviter toute évasion.
Deuxième période
La deuxième génération se forma après l’arrestation d’une grande partie des membres de la 1re génération, dont les écrits et les propos diffusés depuis la prison de Stammheim avaient trouvé écho dans les cercles de gauche. De nombreux membres de la deuxième génération provenaient du Collectif socialiste des patients de Heildelberg (Sozialistische Patienten Kollektiv), fondé le 12 février 1970 par des patients en psychiatrie de la polyclinique de Heidelberg, ou encore furent recrutés par les avocats de la 1re génération, Siegfried Haag et Klaus Croissant, qui s’effacèrent ensuite du devant de la scène.Le 27 février 1975, trois jours avant les élections au parlement du Land de Berlin, Peter Lorenz, tête de liste de la CDU, fut enlevé par des membres du Mouvement du 2 Juin. Les ravisseurs exigeaient la libération de certains terroristes et notamment de membres de la RAF. Le gouvernement céda. Verena Becker, Gabriele Kröcher-Tiedemann, Ingrid Siepmann, Rolf Heißler et Rolf Pohle furent relâchés et envoyés par avion militaire à Aden au Yémen, tandis que Lorenz fut libéré par ses ravisseurs le 4 mars. Le fait que certains des terroristes libérés redevinrent actifs par la suite renforça le gouvernement dans sa conviction qu’il ne fallait pas négocier avec les terroristes.
À la suite de cet épisode, la deuxième génération eut pour principal objectif de parvenir à la libération des membres de la 1re génération. Le 24 avril 1975 eut lieu la prise d’otages de Stockholm. Six membres de la RAF investirent l’ambassade de la RFA à Stockholm et exigèrent la libération des chefs de la RAF. Après l’exécution de deux diplomates par les terroristes, la prise d’otages finit en bain de sang par la négligence d’un ravisseur qui déclencha une charge explosive. Les terroristes Ulrich Wessel et Siegfried Hausner trouvèrent la mort dans l’explosion. Les otages purent s’échapper à la faveur de l’incendie, les auteurs furent arrêtés. Avaient pris part à cette opération Hanna Krabbe, Karl-Heinz Dellwo, Lutz Taufer et Bernhard Rössner. Ils avaient été recrutés par l’avocat d’Andreas Baader, Siegfried Haag, ce dernier n’ayant pas participé à l’opération. Il fut arrêté le 30 novembre 1976. On retrouva alors les fameux « papiers Haag-Meyer », sur lesquels étaient planifiés les attentats pour l’année 1977. Les enquêteurs ne purent cependant décrire à temps ces papiers qui étaient codés. Après l’arrestation de Haag, la deuxième génération de la RAF fut dirigée par Brigitte Mohnhaupt, qui venait d’être libérée en 1977.
« L’action anticapitaliste »
Prison de Stammheim à Stuttgart.
La plupart des militants de la première génération, dont Andreas Baader et Ulrike Meinhof, ont été arrêtés en juin 1972 et incarcérés au quartier de haute sécurité de la prison de Stuttgart-Stammheim. En novembre 1974, Holger Meins meurt en prison après plusieurs semaines de grève de la faim. En mai 1976, Ulrike Meinhof est retrouvée pendue dans sa cellule après des conditions d’isolement sensoriel total.
Pour obtenir la libération de ses membres détenus à la prison de Stuttgart-Stammheim, la RAF enlève le président du patronat allemand Hans Martin Schleyer le 5 septembre 1977. Il est dénoncé comme ancien membre du parti nazi et des SS4. Le 13 octobre, un avion, le vol 181 de la Lufthansa, est détourné sur Mogadiscio en Somalie par un commando palestinien du nom de « Martyr Halimeh », prenant en otages 81 passagers et cinq membres d’équipage. La prise d’otages prend fin le 18 octobre avec l’intervention des forces spéciales allemandes durant laquelle trois des quatre membres du commando palestinien sont tués. Le même jour, les autorités allemandes annoncent la mort d’Andreas Baader, Gudrun Ensslin, la compagne de Baader, et Jan-Carl Raspe, officiellement morts par suicide.
Emprisonnée aux côtés de ses camarades, Irmgard Möller fut quant à elle grièvement blessée. Elle affirmera plus tard qu’il s’agissait en fait d’assassinats orchestrés par Bonn. En représailles, la RAF annonce le lendemain la mort de Hans Martin Schleyer. Son corps est retrouvé le lendemain dans le coffre d’une automobile à Mulhouse, en France4. Brigitte Mohnhaupt est impliquée entre autres dans ce meurtre, elle est considérée alors comme la femme la plus dangereuse d’Allemagne. Le 12 novembre, c’est au tour d’Ingrid Schubert d’être retrouvée pendue dans sa cellule.
La thèse des assassinats est appuyée par le témoignage d’Irmgard Möller, autre militante de la RAF incarcérée à la prison de Stammhein en même temps qu’Andreas Baader et Ulrike Meinhof et qui a été victime d’une tentative d’assassinat dans sa cellule le jour de la mort de ses codétenus (grièvement blessée de plusieurs coups de couteaux dans la poitrine). On a parlé de torture psychologique avec privation sensorielle.
La guerilla urbaine de la RAF a été l’épreuve la plus difficile pour la République fédérale allemande depuis 1949, date de sa création. Face aux attentats, le gouvernement a durci les lois et étendu les contrôles de police4.
Des connexions internationales
En juin 1970, plusieurs membres fondateurs de la RAF semblent s’être entraînés dans des camps du Front populaire de libération de la Palestine en Jordanie.La Stasi semble avoir aidé et financé les activités de la Fraction armée rouge. En octobre 1980, la République démocratique d’Allemagne (RDA) accueille sur son territoire huit membres de la RAF en fuite. Parmi eux se trouve Susanne Albrecht, mêlée à l’assassinat de Jürgen Ponto, patron de la Dresdner Bank. Le régime communiste de la RDA leur octroie de nouveaux papiers d’identité. Les anciens terroristes mènent une existence tranquille jusqu’à la réunification allemande5. En 1984, la RAF s’allie au groupe français Action directe dans le cadre de la stratégie d’« unité des révolutionnaires en Europe de l’Ouest ». Elle s’allie ensuite aux Brigades rouges italiennes en 1988, avant de se dissoudre en 1998.
La fin du groupe
Le 30 novembre 1989, trois semaines après la chute du Mur de Berlin, le patron de la Deutsche Bank, Alfred Herrhausen est assassiné. Cet acte est aussitôt revendiqué par la RAF5.Si le groupe ne sut pas mobiliser la classe ouvrière, il put compter, du moins dans les années 1970, sur un certain soutien de la part d’intellectuels et des milieux étudiants et militants, en Allemagne fédérale comme à l’étranger.
Entre 1970 et 1998, dates de la création et de la dissolution officielle du mouvement, celui-ci n’a compté au maximum qu’entre 60 et 80 membres actifs. La RAF a assassiné 34 personnes4. Des controverses ont actuellement lieu au sujet du sort à accorder aux deux derniers détenus de ce mouvement.
Le groupe fait toutefois parler à nouveau de lui début 2016 lorsque la police allemande annonce avoir retrouvé l’ADN de Daniela Klette, Ernst-Volker Staub et Burkhard Garweg sur des masques ayant été retrouvés dans un véhicule utilisé pour une tentative de braquage d’un transport de fonds6.
Chronologie
Origines
Ulrike Meinhof en 1964.
- 3 avril 1968 : incendie de deux grands magasins à Francfort.
- 4 avril 1968 : arrestation d’Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Thorwald Proll et Horst Söhnlein à la suite des incendies de la veille. Ils seront condamnés le 31 octobre 1968 à trois ans de prison ferme. Ils font appel et sont libérés de détention préventive jusqu’au 13 juin 1969.
- 11 novembre 1969 : à la suite de leur condamnation, Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Thorwald Proll et Horst Söhnlein passent dans la clandestinité.
- 4 avril 1970 : arrestation d’Andreas Baader.
Première période
- 15 mai 1970 : évasion d’Andreas Baader7.
- juin 1970 : entraînement supposé dans les camps du FPLP.
- 29 septembre 1970 : trois braquages simultanés dans trois grandes banques à Berlin.
- 8 octobre 1970 : arrestation d’Horst Mahler, d’Ingrid Schubert, d’Irene Goergens, de Brigitte Asdonk et de Monika Berberich, placés en isolement total.
- 15 septembre 1971 : Petra Schelm est abattue par la police à Hambourg.
- 22 octobre 1971 : fusillade entre de supposés membres de la RAF et les forces de l’ordre à Hambourg qui aboutit à la mort d’un policier, Norbert Schmidt.
- 2 mars 1972 : Thomas Weisbecker est abattu par la police à Augsbourg. Fusillade entre des membres de la RAF et les forces de l’ordre à Hambourg. Le policier Herbert Schone est tué. Manfred Grashof et Wolfgang Grundmann sont arrêtés.
- 11 mai 1972 : triple attentat à la bombe au QG militaire américain à Francfort (1 mort, 14 blessés)8.
- 12 mai 1972 : trois attentats contre la police à Augsbourg (6 blessés) et Munich (10 blessés)9.
- 15 mai 1972 : attentat contre le juge Buddenberg à Karlsruhe.
- 19 mai 1972 : double attentat contre Springer à Hambourg (34 blessés).
- 24 mai 1972 : double attentat au QG militaire américain à Heidelberg (3 morts, 6 blessés)10.
- 1er juin 1972 : Andreas Baader, Holger Meins et Jan-Carl Raspe sont arrêtés à Francfort.
- 7 juin 1972 : Gudrun Ensslin est arrêtée à Hambourg.
- 9 juin 1972 : Brigitte Mohnhaupt et Bernhard Braun sont arrêtés à Berlin.
- 15 juin 1972 : Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre.
- 13 juillet 1972 : Irmgard Möller et Klaus Jünschke sont arrêtés.
Deuxième période
31 août 1981 : attaque du QG de l’USAF de la Ramstein Air Base.
Autre vue de l’attaque du QG de l’US Air Force de la Ramstein Air Base.
- 17 janvier 1973 : grève de la faim des prisonniers de la RAF (finie le 15 février).
- 8 mai-2 juin 1973 : grève de la faim des prisonniers de la RAF.
- 13 septembre 1974-5 février 1975 : troisième grève de la faim des prisonniers de la RAF. Holger Meins meurt le 9 novembre 197411,12.
- novembre 1974 : série d’attaques contre la police et la justice à Berlin et Hambourg.
- 24 avril 1975 : prise d’otage à l’ambassade allemande de Stockholm revendiquée par le « commando Holger Meins » (2 morts, plusieurs blessés). Le commando exige la libération des détenus de la RAF. L’ambassade fut détruite par une explosion de TNT ; on apprit plus tard que celle-ci avait été accidentelle. Un membre de la RAF, Ulrich Wessel meurt dans l’explosion d’une bombe. Siegfried Hausner, Hanna Krabbe, Karl-Heinz Dellwo, Lutz Taufer et Bernhard Rössner sont arrêtés. Siegfried Hausner meurt le 4 mai de ses blessures. Le gouvernement de la RFA décide de ne plus négocier avec la RAF, comme il l’avait fait lors de l’enlèvement de Peter Lorenz.
- 21 mai 197513: procès des principaux membres arrêtés de la RAF
- 29 juin 1975 : mort en prison de Katharina Hammerschmidt faute de soin.
- 13 septembre 1975 : mystérieux attentats à Hambourg (11 blessés). La RAF accuse la police d’en être à l’origine.
- 9 mai 1976 : mort en prison d’Ulrike Meinhof. La version officielle conclut au suicide.
- 30 mars-30 avril 1977 : grève de la faim des prisonniers de la RAF. Le gouvernement finit par céder et accepte la réunion des prisonniers.
- 8 avril 1977 : assassinat de Siegfried Buback, procureur fédéral, de son chauffeur, Wolfgang Göbel, et de Georg Wurster14.
- juin-juillet 1977 : début des poursuites contre l’avocat Klaus Croissant qui se réfugie en France.
- 20 juillet 1977 : Hanna Krabbe, Karl-Heinz Dellwo, Lutz Taufer et Bernhard Rössner sont condamnés à deux fois la prison à vie.
- 30 juillet 1977 : assassinat de Jürgen Ponto, directeur de la Dresdner Bank.
- 8 août-2 novembre 1977 : à la suite de l’aggravation des conditions de détention, nouvelle grève de la faim des prisonniers de la RAF.
- 30 août 1977 : arrestation de l’avocat Armin Newerla, proche de Klaus Croissant.
- 5 septembre 1977 : enlèvement de Hanns Martin Schleyer, dirigeant du patronat allemand et ancien SS. Quatre personnes sont tuées. Il est abattu le 19 octobre.
- 30 septembre 1977 : arrestation des avocats Klaus Croissant et Arndt Müller.
- 13 octobre 1977 : détournement d’un avion de la Lufthansa par un commando palestinien du nom de « Martyr Halimeh », prenant en otages plus d’une centaine de passagers et détournant l’avion sur Mogadiscio demandant la libération de plusieurs prisonniers politiques dont ceux de la RAF. Trois des quatre preneurs d’otages sont abattus le 17 octobre.
- 17-18 octobre 1977 : mort dans des conditions étranges de plusieurs prisonniers de la RAF en condition d’isolement total : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par arme à feu et Gudrun Ensslin par pendaison. Irmgard Möller est découverte le corps lacéré, mais survit de ses blessures. La version officielle conclut à un suicide, ce qui est contesté, en particulier par Irmgard Möller qui accuse l’État (les suicides auraient eu lieu au moment de l’assaut par la police de l’avion pris en otage15. Une commission internationale sera créée pour enquêter sur ces morts. Nouvelle grève de la faim16.
- 12 novembre 1977 : mort par pendaison (suicide ?) d’Ingrid Schubert dans sa cellule.
- 25 juin 1979 : tentative d’attentat contre le général Alexander Haig, commandant de SACEUR (OTAN).
- 31 août 1981 : attaque du QG de l’US Air Force à Ramstein (Ramstein Air Base).
- 15 septembre 1981 : tentative d’attentat contre le général américain Frederick Kroesen.
Troisième période
- 30 décembre 1984 : attentat contre une radio militaire américaine et incendie des bureaux des services secrets militaires américains.
- janvier 1985 : fusion avec Action directe17.
- 1er février 1985 : assassinat d’Ernst Zimmerman, président de la BDLI (Union Nationale de l’Industrie de l’aéronautique, de l’espace et de l’armement) et de la MTU (Union des Moteurs et Turbines18.
- 8 août 1985 : attentat contre un aéroport militaire américain (3 morts).
- 9 juillet 1986 : assassinat de Karl Heinz Beckurts, président de la commission nucléaire, et de son chauffeur.
- 8 septembre 1986 : attentat contre les bâtiments de la Sûreté de l’État.
- 15 septembre 1986 : attentat contre une entreprise concevant des avions militaires.
- 10 octobre 1986 : assassinat de Gerold von Braunmühl, directeur politique au Ministère des Affaires étrangères19.
- 16 novembre 1986 : attentat au siège d’IBM.
- 19 décembre 1986 : attentat contre une société de crédit au Tiers-monde.
- 21 décembre 1986 : attaque de la fondation Friedrich-Ebert.
- septembre 1988 : alliance avec les Brigades rouges20.
- 20 septembre 1988 : tentative d’assassinat de Hans Tietmeyer, secrétaire d’État au ministère des Finances.
- 1er février-12 mai 1989 : nouvelle grève de la faim.
- 30 novembre 1989 : assassinat de Alfred Herrhausen, président de la Deutsche Bank.
- juin 1990 : série d’arrestations (Susanne Albrecht, Christine Dümlein, Ralf-Baptist Friedrich, Werner Lotze, Silke Maier-Witt, Sigrid Sternebeck, Inge Viett et Wolgang Beer).
- 27 juillet 1990 : agression de Neusel, secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur.
- 14 février 1991 : mitraillage de l’ambassade américaine de Bonn.
- 1er avril 1991 : assassinat à Düsseldorf de Detlev Karsten Rohwedder, directeur de la Treuhandanstalt.
- 10 avril 1992 : la RAF décide d’arrêter les assassinats.
- 30 mars 1993 : attentat contre un chantier de prison à Weiterstadt21
- 27 juin 1993 : fusillade à Bad Kleinen, mort du policier du GSG-9, Michael Newrzella, et de Wolfgang Grams. Arrestation de Brigitte Hogefeld.
- novembre 1993 : scission entre les prisonniers et la RAF.
- 18 mars 1998 : auto-dissolution déclarée1.
Membres marquants
1re génération
- Brigitte Asdonk,
- Andreas Baader,
- Ingeborg Barz,
- Monika Berberich,
- Gudrun Ensslin,
- Irene Goergens,
- Peter Homann,
- Horst Mahler,
- Ulrike Meinhof,
- Holger Meins,
- Irmgard Möller,
- Jan-Carl Raspe,
- Petra Schelm,
- Ingrid Schubert,
- Ronald Augustin
- Rosemarie Keser
- Horst Söhnlein,
- Karl-Heinz Dellwo,
- Brigitte Mohnhaupt,
- Helmut Pohl,
- Lutz Taufer
- Ulrich Wessel – mort dans l’explosion de leur bombe dans l’ambassade allemande de Stockholm lors de l’occupation, action à laquelle participaient aussi Hanna Krabbe, Karl-Heinz Dellwo, Lutz Taufer et Bernhard Rössner recrutés par Siegfried Haag, l’ancien avocat de A. Baader, passé dans la clandestinité.
- Siegfried Hausner, transporté vers l’Allemagne malgré l’avis contraire des médecins, meurt des suites de ses blessures après l’attaque de l’ambassade allemande de Stockholm.
2e génération
- Susanne Albrecht,
- Verena Becker,
- Henning Beer,
- Peter-Jürgen Boock,
- Christine Dümlein,
- Knut Folkerts,
- Ralf-Baptist Friedrich,
- Monika Helbing,
- Sieglinde Hofmann,
- Christian Klar,
- Gabriele Kröcher-Tiedemann,
- Werner Lotze,
- Silke Maier-Witt,
- Adelheid Schulz,
- Sigrid Sternebeck,
- Inge Viett,
- Stefan Wisniewski
- Günter Sonnenberg
- Ingrid Siepmann
- Rolf Heissler
- Rolf Pohle
- Gabriele Rollnik
- Juliane Plambeck
- Ingrid Barabass
- Regina Nicolai
- Karola Magg
- Karin Kamp
- Bommi Baumann
- Ulrich Schmücker (terroriste)
- Barbara Meyer
3e génération
- Burkhard Garweg,
- Wolfgang Grams,
- Eva Haule,
- Birgit Hogefeld,
- Daniela Klette,
- Ernst-Volker Staub
- Luitgard Hornstein
- Christian Kluth
- Friederike Krabbe
- Horst Ludwig Meyer
- Andrea Klump
Victimes
- Norbert Schmid (policier, le 22 octobre 1971) (dans une fusillade avec de supposés membres de la RAF)
- Herbert Schoner (policier, le 22 décembre 1972)
- Hans Eckhardt (policier chargé de l’enquête contre la RAF, 3 mars 1972)
- Paul A. Bloomquist (soldat américain, victime de l’attentat contre le QG du Ve Corps de l’armée américaine, le 11 mai 1972)22
- Clyde R. Bonner (soldat américain, victime de l’attentat contre le QG européen des forces américaines, le 24 mai 1972)23
- Ronald A. Woodwar (soldat américain, victime de l’attentat contre le QG européen des forces américaines, le 24 mai 1972)23
- Charles L. Peck (soldat américain, victime de l’attentat contre le QG européen des forces américaines, le 24 mai 1972)23
- Günter von Drenkmann, président de la chambre de justice de Berlin-ouest, abattu le 10 novembre 1974, en représailles à la mort en prison d’Holger Meins.
- Andreas von Mirbach (attaché militaire de l’ambassade allemande à Stockholm, le 24 avril 1975)
- Heinz Hillegaart (attaché economique de l’ambassade allemande à Stockholm, le 24 avril 1975)
- Fritz Sippel (policier, 7 mai 1976)
- Siegfried Buback (procureur général, le 7 avril 1977)
- Wolfgang Göbel (chauffeur de Buback, le 7 avril 1977)
- Georg Wurster (le 7 avril 1977)
- Jürgen Ponto (directeur de la Dresdner Bank AG, le 30 juillet 1977)24
- Heinz Marcisz (chauffeur, assassiné lors de l’enlèvement de Schleyer, le 5 septembre 1977)
- Reinhold Brändle (policier(garde du corps ?)[réf. nécessaire], assassiné lors de l’enlèvement de Schleyer, le 5 septembre 1977)
- Helmut Ulmer (policier(garde du corps ?)[réf. nécessaire], assassiné lors de l’enlèvement de Schleyer, le 5 septembre 1977)
- Roland Pieler (policier(garde du corps ?)[réf. nécessaire], assassiné lors de l’enlèvement de Schleyer, le 5 septembre 1977)
- Arie Kranenburg (policier hollandais, 22 septembre 1977)[réf. nécessaire]
- Hans Martin Schleyer (président du patronat allemand, ancien nazi, le 19 octobre 1977)25
- Hans-Wilhelm Hansen (policier, 24 septembre 1978)[réf. nécessaire]
- Dionysius de Jong (douanier hollandais, le 1er novembre 1978)[réf. nécessaire]
- Johannes Petrus Goemans (douanier hollandais, le 1er novembre 1978)[réf. nécessaire]
- Edith Kletzhändler (femme au foyer, morte par balle lors d’un braquage à Zurich, le 19 novembre 1979)[réf. nécessaire]
- Ernst Zimmerman (PDG de MTU Aero Engines, le 1er février 1985)26
- Edward Pimental (soldat américain, le 8 août 1985)27
- Frank Scarton (soldat américain, le 8 août 1985)27
- Becky Jo Bristol (soldat américain, le 8 août 1985)27
- Karl Heinz Beckurts (président de la commission nucléaire et dirigeant de Siemens, 9 juillet 1986)28
- Eckerhand Gropplen (chauffeur de Beckurts, 9 juillet 1986)28
- Gerold von Braunmühl (directeur politique au ministère des affaires étrangères, 10 octobre 1986)29
- Alfred Herrhausen (directeur de la Deutsche Bank, le 30 novembre 1989)30
- Detlev Karsten Rohwedder (directeur de la Treuhand, 1er avril 1991)31
- Michael Newrzella (agent du GSG-9, le 21 juin 1993 à Bad Kleinen)
Filmographie
- La Troisième génération, film allemand de Rainer Werner Fassbinder, sorti en 1979 (titre original : Die dritte Generation).
- La Bande à Baader, film allemand de Uli Edel, sorti en 2008 (titre original : Der Baader Meinhof Komplex).
- Stammheim, film de 1986 sur le procès.
- Black box BRD, d’Andres Veiel, 2001 [présentation en ligne]
- Les Trois Vies de Rita Vogt, film allemand de Volker Schlöndorff, sorti en 2000 (titre original : Die Stille nach dem Schuß).
- Fraction Armée Rouge, film allemand de Christopher Roth, sorti en 2002 (titre original : Baader).
- Une jeunesse allemande, documentaire de Jean-Gabriel Périot, sorti en 2015.
Notes et références
- ↑ a et b Communiqué : Pourquoi nous arrêtons (RAF, 1998) [archive]
- ↑ (fr) Das Konzept Stadtguerilla [archive], « Le concept de guérilla urbaine », tract de la Fraction armée rouge du 1er mai 1971, attribué à Ulrike Meinhof
- ↑ La thèse de l’accident fut admise par la justice. On apprit en 2009 que le policier, Karl-Heinz Kurras, était un agent de la Stasi. L’ombre de la Stasi sur les années de plomb [archive], Libération, 28 mai 2009
- ↑ a, b, c, d, e et f Cécile Calla, Terrorisme : l’Allemagne commémore les victimes de la RAF, Le Monde, 25 octobre 2007.
- ↑ a et b Cécile Calla, Nombreuses interrogations autour du rôle de la Stasi, Le Monde, 25 octobre 2007.
- ↑ Disparus depuis 1998, des terroristes de la RAF refont surface en Allemagne [archive], Annabelle Georgen, Slate.fr, 24 janvier 2016
- ↑ communiqué :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter/allemagne17.html [archive]
- ↑ communiqué :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter3/newallem13.html [archive]
- ↑ communiqué :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter/allemagne22.html [archive]
- ↑ communiqué :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter3/newallem14.html [archive]
- ↑ communiqué des prisonniers:http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter3/newallem6.html [archive]
- ↑ communiqué :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter3/newallem10.html [archive]
- ↑ Thierry Vareilles, Encyclopédie du terrorisme international, éditions L’Harmattan, 2001, page ?
- ↑ communiqué :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter3/newallem15.html [archive]
- ↑ « Enterrement de la Bande à Baader » [archive] [vidéo], sur ina.fr
- ↑ communiqué :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter/allemagne21.html [archive]
- ↑ communiqué commun :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter/allemagne10.html [archive]
- ↑ communiqué :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter/allemagne23.html [archive]
- ↑ communiqué :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter/allemagne6.html [archive]
- ↑ communiqué :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter/allemagne11.html [archive]
- ↑ communiqué :http://etoilerouge.chez-alice.fr/docrevinter/allemagne14.html [archive]
- ↑ http://www.start.umd.edu/gtd/search/IncidentSummary.aspx?gtdid=197205110001 [archive]
- ↑ a, b et c http://www.start.umd.edu/gtd/search/IncidentSummary.aspx?gtdid=197205240001 [archive]
- ↑ http://www.start.umd.edu/gtd/search/IncidentSummary.aspx?gtdid=197707300001 [archive]
- ↑ http://www.start.umd.edu/gtd/search/IncidentSummary.aspx?gtdid=197709050001 [archive]
- ↑ http://www.start.umd.edu/gtd/search/IncidentSummary.aspx?gtdid=198502010003 [archive]
- ↑ a, b et c http://www.start.umd.edu/gtd/search/IncidentSummary.aspx?gtdid=198508080001 [archive]
- ↑ a et b http://www.start.umd.edu/gtd/search/IncidentSummary.aspx?gtdid=198607090004 [archive]
- ↑ http://www.start.umd.edu/gtd/search/IncidentSummary.aspx?gtdid=198610100005 [archive]
- ↑ http://www.start.umd.edu/gtd/search/IncidentSummary.aspx?gtdid=198911300004 [archive]
- ↑ http://www.start.umd.edu/gtd/search/IncidentSummary.aspx?gtdid=199104010004 [archive]
Annexes
Sur les autres projets Wikimedia :
- Fraction armée rouge, sur Wikimedia Commons
Bibliographie
- Fraction Armée Rouge, La Bande à Baader ou la violence révolutionnaire, éditions Champ Libre, 1972
- Anne Steiner et Loïc Debray, La Fraction Armée Rouge. Guérilla urbaine en Europe occidentale, Éditions Méridiens Klinsieck, 1987.
- Anne Steiner et Loïc Debray, RAF. Guérilla urbaine en Europe occidentale, Éditions L’Échappée, 2006, (ISBN 2-915830-05-3).
- Édouard Husson, « La « bande à Baader » ou la stratégie de la terreur », in L’Histoire, no 236, mars 2002, p. 44-47.
- Eine Einführung in die Geschichte der Rote Armeee Fraktion (RAF), 1970-1996, Reihe Antifaschisticher texte, 1998.
- Rote Armee Fraktion, Texte und Materialien zur Geschichte der RAF, ID-Archiv 1997.
- Thomas Elsaesser, Terrorisme, mythes et représentations – la RAF de Fassbinder aux T-shirts Prada-Meinhof, essai avec le DVD du film L’Allemagne en Automne (1977-1978), film collectif de Alexander Kluge, Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff, etc., Éditions Tausend Augen, 2005
- Michel Deutsch, La décennie rouge – Une histoire allemande, Christian Bourgois, 2007, Théâtre
- Fanny Bugnon, Les « amazones de la terreur ». Sur la violence politique des femmes, de la Fraction armée rouge à Action directe, Paris, Payot, 2015 (ISBN 9782228913140).
Articles connexes
- Extrême gauche / Maoïsme
- Lutte armée / Terrorisme / Violence politique
- Armée de libération symbionaise / Action directe / Brigades rouges / Cellules communistes combattantes
- Années de plomb
- Klaus Croissant
- Stratégie de la tension
Liens externes
- Fraction Armée Rouge Nombreux documents en français
- (mul) Collection complète des déclarations, textes et discussions de la Fraction Armée Rouge avec une chronologie, une bibliographie et des documents supplémentaires
https://fr.wikipedia.org/wiki/Brigades_rouges
Brigades rouges
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(it) Brigate Rosse (fr) Brigade rouges BR |
|
|
|
Idéologie | Marxisme-léninisme |
---|---|
Objectifs | Révolution prolétarienne |
Statut | Inactif |
Fondation | |
Date de formation | 20 octobre 1970 |
Fondé par | Renato Curcio Alberto Franceschini |
Pays d’origine | Italie |
Actions | |
Mode opératoire | Attentats, assassinats, jambisme |
Victimes (morts, blessés) | 415 morts[réf. nécessaire] |
Zone d’opération | Italie |
Période d’activité | 1970-1988, 1999-2003 |
Organisation | |
Chefs principaux | Mario Moretti, Renato Curcio, Alberto Franceschini |
Financement | Banditisme révolutionnaire |
Sanctuaire | France |
Groupe relié | Sinistra proletaria, Lotta Continua, Potere Operaio, BR-PGPM, BR-PCC, BR-UCC |
Répression | |
Considéré comme terroriste par | Italie |
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Sommaire
Histoire
Articles connexes : Histoire contemporaine de l’Italie et Années de plomb (Europe).
Logo des Brigades rouges
Renato Curcio et Alberto Franceschini fondent ce groupe à Reggio Emilia.
À leurs débuts, les Brigades rouges se distinguent d’autres groupes politiques d’extrême gauche (ou encore de la gauche extra-parlementaire), tels que Lotta Continua ou Potere Operaio, c’est-à-dire l’opéraïsme qui inspira en France le mouvement autonome. Ces groupes contestaient l’hégémonie du Parti communiste italien (PCI) sur le mouvement ouvrier et prétendaient le dépasser par la gauche. A contrario, les BR prétendent reprendre le combat « insurrectionnel » abandonné par le PCI à la fin de la guerre ; en effet la résistance armée anti-fasciste en Italie a combattu dans le nord les armées allemandes et les fascistes italiens de la république de Salo jusqu’à la « capitulation nazie » en mai 1945. Pour eux ce combat est « suspendu » et doit reprendre. La situation politique italienne des années 1960-1970 est l’occasion de reprendre le combat interrompu et de créer un « Parti communiste Combattant » ; en ce sens ils sont très éloignés de l’idéologie de groupes marqués par l’« Opéraïsme ».
Plusieurs affaires, s’inscrivant dans la stratégie de la tension, sont à l’origine du passage à la lutte armée des Brigades rouges, qui s’inscrit également dans un contexte géopolitique mondial, dont notamment l’effervescence du mouvement étudiant dans de nombreux pays (mai 68 français, Mexique, Argentine, États-Unis, etc.), lié à la contestation de la guerre du Viêt Nam, etc. L’attentat de la piazza Fontana, le 12 décembre 1969 (16 morts et 98 blessés), en marque le début. Un cheminot anarchiste, Giuseppe Pinelli, est à l’époque désigné par les autorités. Des militants néo-fascistes seront finalement mis en examen, en 1997 seulement ; ils seront relaxés en mars 2004 par la cour d’appel de Milan, au terme d’un verdict très controversé. En réaction à l’attentat de la piazza Fontana, de nombreux groupes italiens d’extrême gauche (dont le mouvement autonome) entrent en effervescence.
Devant l’échec des actions de propagande menées en milieu ouvrier, les Brigades rouges décident de concentrer leur action sur ce qu’ils appellent la « propagande armée »2 ou la « lutte armée »3 et les actions violentes (séquestrations, blessures par balles aux jambes – appelées « jambisations » –, assassinats) contre les « serviteurs de l’État » : policiers, magistrats, hommes politiques et journalistes.
Selon Alberto Franceschini, l’un des fondateurs du groupe, la mort de l’éditeur Giangiacomo Feltrinelli, le 15 mars 1972, les a laissés comme des « orphelins » et les a fait basculer dans l’action violente. Franceschini a également admis la participation des Brigades rouges dans l’attentat de l’ambassade des États-Unis à Athènes en Grèce, que Corrado Simioni aurait organisé.
En 1974, Alberto Franceschini et Renato Curcio, principaux fondateurs du groupe, sont arrêtés par le général Carlo Alberto Dalla Chiesa et condamnés à dix-huit ans de prison. À partir de cette date, on parle des Secondes Brigades Rouges, dirigées par Mario Moretti.
L’assassinat d’Aldo Moro
Aldo Moro filmé durant sa captivité
L’État italien refusa catégoriquement de négocier avec les Brigades rouges, qui visaient à atteindre une sorte de reconnaissance similaire à celle obtenue par l’OLP de Yasser Arafat comme mouvement insurrectionnel, ainsi que la libération de certains brigadistes incarcérés.
Après 55 jours de captivité, Aldo Moro fut assassiné par les BR de Moretti. Son corps fut retrouvé dans le coffre d’une automobile via Caetani, à mi-chemin des sièges de la DC et du PCI. Le chef du SISMI (les services secrets italiens) reçut par la suite un blâme pour son attitude de fermeté lors des négociations.
Le télégramme des Brigades rouges expédié après l’exécution d’Aldo Moro d’une balle dans la nuque qualifie ce meurtre de « conclusion d’une bataille ».
À l’époque, les Brigades rouges sont dénoncées par la totalité de la classe politique italienne et apparaissent comme définitivement isolées. Le monde syndical italien les condamne, notamment à la suite de l’assassinat du syndicaliste Guido Rossa le 24 janvier 1979, qui avait dénoncé un travailleur coupable d’avoir distribué des tracts des Brigades rouges.
Le contexte : l’Italie des « Années de plomb »
Pour faire face aux divers attentats, imputables aux deux extrêmes du champ politique qui marquent ces années de plomb, l’Italie adopte des lois d’exception. La loi Reale du 22 mai 1975 autorise la police à perquisitionner et arrêter une personne sans mandat du juge d’instruction, sur seul soupçon. Puis le décret-loi Cossiga du 15 décembre 1979 allonge la détention préventive pour les personnes soupçonnées d’acte terroriste et autorise les écoutes téléphoniques.La loi Gozzini du 10 octobre 1986, puis la loi sur la « dissociation » du 18 février 1987, qui inaugure la figure du pentito (repenti ou collaborateur de justice) et les décrets-loi du 12 avril 1990 et du 22 décembre 1990, marqueront la fin de ces lois « spéciales », en réduisant la détention4.
Les années 1980
À partir de 1981, l’organisation va se diviser, entraînant l’apparition de plusieurs groupes revendiquant l’appellation Brigades rouges :- Brigades rouges-Parti Guérilla du Prolétariat métropolitain (Brigate rosse-Partito guerriglia del proletariato metropolitano, BR-PGPM), le 16 décembre 1981, mené par Giovanni Senzani, un criminologue. L’ancien chef adjoint de la police de Gênes, Arrigo Molinari, a prétendu qu’il était un agent du SISMI dirigé par Giuseppe Santovito5. Ce groupe a notamment enlevé le démocrate-chrétien Ciro Cirillo, président de la Campanie (région de Naples). Les négociations pour sa libération, effective trois mois plus tard, ont impliqué la Camorra, le SISMI et la Démocratie chrétienne, et ont, entre autres, soulevé une question mystérieuse: pourquoi l’État accepta de négocier pour ce notable local, alors que quatre ans avant, il avait catégoriquement refusé toute négociation concernant Aldo Moro?
- Brigades Rouges pour la Construction du Parti communiste combattant (BR-PCC, Brigate rosse per la costruzione del Partito comunista combattente), qui regroupa la majorité des brigadistes après la scission des BR-PGPM et s’alliera avec la Rote Armee Fraktion
- Union des communistes combattants (BR-UCC, UdCC, Unione dei Communisti Combattenti), issue d’une scission léniniste des BR-UCC qui apparait officiellement en 19856.
En 1992, apparaissent les Noyaux communistes combattants pour la construction du Parti communiste combattant (NCC-PCC, Nuclei comunisti combattenti per la costruzione del Partito comunista combattente), proche des BR-PCC 1.
Une nouvelle génération de terroristes
Dans les années 1980, alors que la plupart des « brigadistes » de la première heure ont abandonné la lutte, une nouvelle génération continue de commettre sporadiquement des actions violentes. À la suite du démantèlement en 1989 de cette nouvelle bande, les Brigades rouges connaissent une période de sommeil avant de reprendre leurs actions à la fin des années 1990.Le 1er juin 2005, cinq membres des « Nouvelles Brigades rouges », accusées d’avoir organisé l’assassinat en mars 2002 du professeur Marco Biagi, un consultant du gouvernement, sont condamnées à la perpétuité par la cour d’assises de Bologne. Les assassinats de Marco Biagi et de Massimo d’Antona, tué à Rome en 1999, avaient été revendiqués par les BR-PCC 7.
En février 2007, quinze terroristes présumés sont arrêtés dans le nord de l’Italie, alors qu’ils se préparaient selon la police à commettre des attentats et des assassinats. Le groupe se compose de jeunes recrues, mais également de vétérans du terrorisme, comme Alfredo Davanzo, réfugié en France durant plusieurs années et rentré clandestinement en Italie8. En octobre 2007, Cristoforo Piancone, un ancien membre des Brigades rouges passé en 2004 en régime de semi-liberté, est arrêté pour attaque de banque9.
Le 11 juin 2009, six personnes soupçonnées d’appartenir aux Nouvelles Brigades rouges sont arrêtées et accusées d’avoir projeté un attentat contre le sommet du G8 à L’Aquila (8 au 10 juillet 2009). Des armes sont saisies ainsi que les plans du système de vidéo-surveillance du sommet [réf. nécessaire].
Composition
Les Brigades rouges se composaient au minimum d’une cinquantaine de cadres et de nombreux soutiens actifs et passifs. En 1981, 1 523 terroristes proches ou membres des Brigades rouges étaient détenus en Italie. Selon Le Monde diplomatique, les prisons italiennes comptaient 4 000 détenus pour des affaires de « terrorisme » en 1980. Selon Alberto Franceschini, après son arrestation en 1974 ainsi que celle de la plupart des membres du groupe d’origine, les premières Brigades ont laissé la place à un second groupe plus dur. Franceschini a émis des réserves quant à la confiance à accorder à Mario Moretti.La stratégie de la tension
Dès les années 1970, on parle dans les milieux d’extrême gauche d’une mystérieuse organisation secrète, financée par la CIA, qui aurait manipulé, voire infiltré, le groupe de Mario Moretti. Alberto Franceschini, le fondateur des Brigades rouges, maintiendra cette thèse dans ses mémoires, publiés en 2005 à sa sortie de prison. Depuis les révélations du premier ministre Giulio Andreotti le 24 octobre 1990, on sait alors qu’une telle organisation, appelée Gladio, a réellement existé. Un rapport parlementaire de 2000 dénonça la « stratégie de la tension » qui visait alors, par le biais d’attentats sous faux pavillon false flags, mis sur le dos de l’extrême gauche, à « empêcher le PCI et, dans une moindre mesure, le Parti socialiste italien, d’accéder au pouvoir ». Le contrôle effectif des Brigades rouges dans le cadre d’une stratégie de ce type n’a cependant jamais été prouvé.Liens avec des services secrets et spéculations diverses
Il est avéré que l’Union soviétique apporta un soutien logistique aux Brigades rouges : plusieurs de leurs membres séjournèrent clandestinement en Tchécoslovaquie et y reçurent un entraînement ; une telle assistance impliquait nécessairement l’accord du gouvernement soviétique. Alberto Franceschini affirma être convaincu que Mario Moretti avait été un agent, soit de la CIA, soit du KGB10.Selon Franceschini, Corrado Simioni aurait installé un groupe secret à l’intérieur des Brigades rouges, le « Superclan ». Franceschini a allégué que Simioni fonctionnait pour le compte de l’OTAN dans l’opération sous faux pavillon (false flag), citant la proposition insistante de celui-ci d’assassiner Junio Valerio Borghese en novembre 1970 ou d’autres agents de l’OTAN. Mario Moretti a alors pris la tête des Brigades rouges, et organisé en mars 1978 l’enlèvement d’Aldo Moro. Moretti est suspecté d’être un espion par Franceschini et Curcio.
Les thèses d’infiltration des Brigades rouges par certaines branches des services secrets italiens n’ont pas été confirmées à ce jour.
Fuites en France : la « doctrine Mitterrand »
Au cours des années 1980, de nombreux membres des Brigades rouges et d’autres groupes terroristes ont pu se réfugier en France en vertu de ce qu’il est convenu d’appeler la « doctrine Mitterrand » : sous réserve de ne pas se servir de leur refuge en France comme base arrière pour des actions violentes, ils avaient la garantie de ne pas être extradés. Cette doctrine ne concernait pas néanmoins les personnes coupables de crimes de sang, ainsi qu’il ressort d’une déclaration du président Mitterrand :— compte-rendu d’un déjeuner de travail avec le président du conseil italien Bettino Craxi en 1985« Nous avons environ 300 Italiens réfugiés en France depuis 1976 et qui, depuis qu’ils sont chez nous, se sont « repentis » et auxquels notre police n’a rien à reprocher. Il y a aussi une trentaine d’Italiens qui sont dangereux mais ce sont des clandestins. Il faut donc d’abord les retrouver. Ensuite, ils ne seront extradés que s’il est démontré qu’ils ont commis des crimes de sang. Si les juges italiens nous envoient des dossiers sérieux prouvant qu’il y a eu crime de sang, et si la justice française donne un avis positif, alors nous accepterons l’extradition.(…) Nous sommes prêts à extrader ou à expulser à l’avenir les vrais criminels sur la base des dossiers sérieux. »
Selon certains, la position de la France aurait contribué à apaiser la tension en Italie. La « doctrine Mitterrand » n’a cependant pas de valeur juridique sur le fond : ce que peut dire un président durant son mandat n’est pas une source de droit en France.
Il y eut seulement deux expulsions vers l’Afrique (Burundi) de militants italiens : le 9 mai 1985 deux réfugiés italiens : Enrico Fedele et Giovanni di Giuseppe (contrairement à l’ETA Basque que a beaucoup de plus militantes expulsés vers des pays africains)11[réf. insuffisante].
Toutefois, Sergio Tornaghi, membre de la colonne milanaise Walter Alasia (du nom d’un brigadiste abattu par la police)[réf. nécessaire], condamné par contumace à la prison à perpétuité pour « participation à bande armée » et « assassinat » et arrêté en France en 1998, a obtenu gain de cause devant la cour d’appel de Bordeaux. Celle-ci a refusé l’extradition en raison de la procédure italienne qui ne permettait pas à l’époque à un condamné par contumace d’être à nouveau jugé en cas de retour, comme le prévoit la Cour européenne des droits de l’homme.
En 2002, Paolo Persichetti, « brigadiste » non repenti12, condamné à 22 ans de prison pour participation à l’assassinat d’un général de l’aviation, qui enseignait la sociologie politique à l’université Paris VIII, est extradé en Italie. Voir notamment le récit de son extradition : Exil et Châtiment, paru aux éditions Textuel en 2005. Paris semble alors rompre avec l’engagement pris par François Mitterrand en 198513.
Bibliographie
- Aldo Moro, Mon sang retombera sur vous. Lettres retrouvées d’un otage sacrifié, mars-mai 1978, Éditions Tallandier.
- Gianfranco Sanguinetti, Du terrorisme et de l’État, la théorie et la pratique du terrorisme divulguées pour la première fois, traduit de l’italien par Jean-François Martos, Le Fin Mot de l’Histoire, 1980 (ISBN 2-903557-00-4)
- Leonardo Sciascia, L’Affaire Moro, Grasset, 1978 (ISBN 2246006953)
- Corrado Augias & Vladimiro Polchi, Aldo Moro. Une tragédie italienne (Pièce de théâtre).
- Gianni Cipriani, Brigate rosse, la minaccia del nuovo terrorismo, Éditions Sperling & Kupfer (en italien).
- Marco Baliani, Corpo di stato. Il delitto Moro, Milano, Rizzoli, 2003. Traduction française disponible dans le fonds de la maison Antoine Vitez
- Amedeo Benedetti, Il linguaggio delle nuove Brigate Rosse, Genova, Erga, 2002 (ISBN 88-8163-292-6).
- Renato Curcio, A Visage découvert, entretien avec Mario Scialoja, Lieu commun, 1993 (ISBN 2867051827)
- Anna Laura Braghetti et Paola Tavella, Le Prisonnier, 55 jours avec Aldo Moro, Denoël, 1999
- Alberto Franceschini, Brigades rouges : L’histoire secrète des BR racontée par leur fondateur, entretien avec Giovanni Fasanella, Éditions Panama, 2005 (ISBN 2755700203)
- Paolo Persichetti, Exil et Châtiment : coulisses d’une extradition, Éditions Textuel, 2005 (ISBN 2845971435)
- Enrico Fenzi, Armes et bagages. Journal d’un brigadiste, Éditions les Belles Lettres, janvier 2008
Filmographie
- L’Affaire Aldo Moro, Giuseppe Ferrara, 1987.
- La seconda volta, de Mimmo Calopresti, 1995.
- Nos Meilleures années, Marco Tullio Giordana, 2003.
- Buongiorno, Notte, Marco Bellocchio, 2003.
- Mon frère est fils unique, 2007.
- Year of the Gun, l’année de plomb, 1991.
- Ils étaient les Brigades Rouges, de Mosco Levi Boucault, 2011.
- L’affaire des Cinq Lunes, de Renzo Martinelli, 2003
Notes et références
- ↑ a et b http://apa.online.free.fr/article.php3?id_article=227 [archive]
- ↑ Il richiamo alle prime Br: «La nostra scelta è la propaganda armata» [archive], Corriere della sera, 31 juillet 2002
- ↑ Comunicato n° 1 – Sequestro Mario Sossi [archive]
- ↑ Anne Schimel, Justice « de plomb » en Italie [archive], Le Monde diplomatique, avril 1998.
- ↑ Fabrizio Calvi et Olivier Schmidt, Intelligences secrètes. Annales de l’espionnage, Hachette, 1988, chap. V, p. 98
- ↑ Communiqué de formation [archive].
- ↑ « Cinq membres des Nouvelles Brigades rouges condamnés à la perpétuité » [archive], Le Monde, 1er juin 2005.
- ↑ « Le retour des Brigades rouges en Italie » [archive], Le Figaro, 14 février 2007.
- ↑ « Siena, ex Br preso dopo rapina in banca » [archive], Il Corriere della Sera, 2 octobre 2007.
- ↑ « Mario Moretti era un infiltrato, Cia e Kgb dietro il caso Moro » [archive], Il Corriere della Sera, 21 mai 2003.
- ↑ La memoire du plomb, Karl Laske, Stock, 2012.
- ↑ Chi ha paura di Paolo Persichetti? [archive], selon son ami Oreste Scalzone, Persichetti n’est « ni repenti ni dissocié »n, blog d’Oreste Scalazone, 27 juin 2005.
- ↑ Elio Comarin, Polémique autour de l’extradition d’un «brigadiste» repenti [archive], RFI.
Annexes
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- Brigades rouges, sur Wikimedia Commons
Articles connexes
Liens externes
- Brigades rouges – Documents des Brigades rouges et des BR-PCC
- Justice « de plomb » en Italie – Anne Schimel, Le Monde diplomatique, avril 1998
- Le cas Toni Negri – Anne Schimel, Le Monde diplomatique, avril 1998 (sur Toni Negri, ex-membre de Potere Operaio et Adriano Sofri, ex-membre de Lotta Continua condamné en 1997 pour un meurtre – qu’il nie – commis vingt-cinq ans plus tôt.)
- Gladio : la guerre secrète des États-Unis pour subvertir la démocratie italienne – Arthur Rowse, Covert Action Quarterly, décembre 1994, traduit de l’américain
- Le passé de plomb – Interview d’un ancien membre des Brigades Rouges, Passant no 48 (avril 2004 – juin 2004)
- Histoire des Brigades Rouges – Site d’un collectif de soutien
- Chronologie : L’Italie des années de plomb – Mathieu Lebeau, L’express, 25 mars 2002
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