Valls, Aubry, Le Drian: Hollande distribue les bons et mauvais points
19/10/2015 à 11h15
Le gouvernement à la sortie du conseil des ministres, le 30 septembre à l’Elysée. – Stéphane de Sakutin – AFP
Lors de son interview sur RTL lundi matin, le chef de l’Etat a
évoqué ses relations avec ses différents ministres et piliers du PS.
A près de deux mois des élections régionales, François Hollande
réfléchit. A quoi ressemblera son gouvernement après le scrutin? Qui
doit partir, qui peut faire son entrée au gouvernement? Lundi sur RTL, le chef de l’Etat a évoqué les cas de différents membres du gouvernement, potentiels arrivants ou partants.
> Le bon point: Manuel Valls
Avec Manuel Valls, les relations sont au beau fixe. François Hollande
assure former « un bloc » avec son Premier ministre. « Entre Manuel
Valls et moi, vous n’arriverez pas à faire la moindre distinction. Ce
que dit le Premier ministre m’engage, et ce que dit le président de la
République engage le Premier ministre », affirme-t-il. Pas de rivalité
entre les deux hommes? Rien n’est moins sûr. Car François Hollande ne se
prive pas non plus de rappeler son ascendant sur Manuel Valls:
« Il y a un exécutif, c’est un bloc, avec le
gouvernement. C’est la politique que j’ai décidée et que le Premier
ministre met en œuvre en coordonnant la politique gouvernementale ».
> L’avertissement: Jean-Yves Le Drian
Vient ensuite le gouvernement. La question la plus pressante concerne
Jean-Yves Le Drian, qui a officialisé sa candidature à la présidence de
la région Bretagne vendredi. Restera, restera pas? François Hollande
apprécie son ministre de la Défense dont la popularité est un atout, et a
besoin de lui maintenant que la France a lancé des frappes aériennes
contre la Syrie. « Jean-Yves Le Drian est un très bon ministre de la
Défense, il m’a accompagné dans des décisions très difficiles que j’ai
eu à prendre », martèle François Hollande. Mais il avertit: « s’il est
élu, il connaît parfaitement la règle. La règle, je l’ai posée: c’est
celle du non-cumul ».
Surtout, le chef de l’Etat souhaite composer un gouvernement sur
lequel il peut s’appuyer en vue de la présidentielle de 2017. Perdre
Jean-Yves Le Drian ne serait donc pas une bonne nouvelle. Mais
impossible de déroger à la règle du non-cumul des mandats, déjà
appliquée à François Rebsamen: s’il est élu, Jean-Yves Le Drian devra
donc quitter son poste de la Défense, a assuré François Hollande.
> Le mauvais point: Martine Aubry
Qui pourrait donc le remplacer? Plusieurs noms
circulent, comme celui de Jean-Marie Le Guen, ou encore Bruno Le Roux,
le patron des députés socialistes. Un temps évoquée par certains médias,
Martine Aubry semble avoir été rayée de la liste. Et cette fois,
François Hollande compte bien clarifier sa situation.
« Elle ne souhaite pas entrer au gouvernement. La
question lui a été posée en 2012. Elle préfère se consacrer pleinement à
Lille et je respecte ce choix », indique le chef de l’Etat.
Une façon de dire que la maire de Lille, qui a décliné la tête de
liste aux régionales dans le Nord, n’intègrera pas le gouvernement en
décembre.
La convaincre d’en faire partie aurait pourtant permis à François
Hollande d’exiger d’elle la solidarité gouvernementale de rigueur. Mais
l’ancienne ministre du Travail gardera sa liberté de pousser des coups
de gueule contre le gouvernement, comme elle l’a fait contre Emmanuel Macron.
Et tant pis si elle sème la zizanie à gauche. « Chacun a sa liberté
d’expression », répond François Hollande, qui semble vouloir jouer
l’apaisement. « On ne peut pas à la fois être en dehors du gouvernement
et se priver de cette liberté ». En espérant que la maire de Lille se
garde bien de trop en faire usage.
Les candidats finistériens se sont retrouvés, hier matin, à Gourlizon pour le lancement officiel de la campagne. Jean-Yves Le Drian a fait son entrée en campagne, hier, en
présentant les quatre listes qu’il va mener aux élections régionales des
6 et 13 décembre. À Gourlizon, il a détaillé la liste finistérienne «
Pour la Bretagne avec Jean-Yves Le Drian », menée par le Brestois Marc
Coatanéa. Elle affiche une moyenne d’âge de 47 ans et un taux de
renouvellement de 64 %. Dans son bref discours, le ministre de la
Défense-candidat a insisté sur la présence, en deuxième position,
d’Emmanuelle Rasseneur, maire de Gourlizon et ses 900 habitants. Il a
aussi souligné la présence, aux côtés des socialistes, de personnalités
comme le navigateur et chef d’entreprise Roland Jourdain ou le
syndicaliste emblématique du combat des Gad, Olivier Le Bras. Autre
point important, selon Jean-Yves Le Drian : l’engagement sur ses listes
d’agriculteurs en activité, à l’image d’Alain Le Quellec, maire de
Quéménéven. Enfin, deux « poids lourds » socialistes viennent clore la
liste : Marylise Lebranchu et Jean-Jacques Urvoas.
La liste dans le Finistère
1. Marc Coatanéa, agent d’accueil, vice-président à Brest Métropole
Océane, Brest, 42 ans ; 2. Emmanuelle Rasseneur, cadre de la fonction
publique, maire de Gourlizon, 38 ans ; 3. Richard Ferrand, député et
conseiller régional, Motreff, 53 ans ; 4. Gaël Le Meur, assistante
parlementaire, conseillère régionale et conseillère municipale,
Concarneau, 42 ans ; 5. Gwenegan Bui, cadre de la fonction publique,
député, conseiller régional, Morlaix, 41 ans ; 6. Laurence Fortin, cadre
bancaire, maire, conseillère régionale, La Roche-Maurice, 46 ans ; 7.
Roland Jourdain, navigateur et chef d’entreprise, Quimper, 51 ans ; 8.
Forough Salami-Dadkhah, assistant parlementaire, vice-présidente du
conseil régional, Brest, 49 ans ; 9. Karim Ghachem, ingénieur agronome,
Quimper, 38 ans ; 10. Gaëlle Vigouroux, chargée de réseaux
communication, Crozon, 42 ans ; 11. Pierre Karleskind, océanographe,
vice-président du conseil régional, Brest, 36 ans ; 12. Mona Bras,
thérapeute, conseillère régionale, adjointe au maire, Guingamp, 59 ans ;
13. Alain Le Quellec, agriculteur, maire de Quéménéven, 57 ans ; 14.
Sylvaine Vulpiani, conseillère de salariés, conseillère régionale,
Plouescat, 52 ans ; 15. Olivier Le Bras, en reconversion
professionnelle, adjoint au maire, Saint-Thégonnec, 41 ans ; 16. Mélanie
Thomin, professeur de français, Quimper, 30 ans ; 17. Jérôme Le Bigaut,
maître d’oeuvre, adjoint au maire, Clohars-Carnoët, 42 ans ; 18.
Liliane Tanguy, cadre hospitalier, conseillère municipale,
Combrit-Sainte-Marine, 48 ans ; 19. Jean-Paul Urien, cadre secteur
médico-social, conseiller municipal, Châteaulin, 48 ans ; 20. Sheila Le
Nost-Laclusse, professeur d’arts plastiques et artiste, conseillère
municipale, Cast, 49 ans ; 21. Laurent Péron, coordinateur de chantier,
adjoint au maire, Le Relecq-Kerhuon, 37 ans ; 22. Nadine Urvois,
enseignante de breton, Quimper, 54 ans ; 23. Xavier Berthou, retraité de
l’agriculture, maire de Plounévézel, 67 ans ; 24. Marylise Lebranchu,
cadre à la retraite, ministre et conseillère régionale, Morlaix, 69 ans ;
25. Jean-Jacques Urvoas, maître de conférence, député, Quimper, 56 ans.
Lla liste PS en Ille-et-Vilaine pour les régionales, rassemblée autour de Jean-Yves Le Drian | Photo : Ouest-France.
Olivier BERREZAI
En Ille-et-Vilaine, la liste PS est menée par Loïg Chesnais-Girard.
Le maire de Liffré, également directeur de campagne de Jean-Yves le
Drian, veut rassembler à gauche.
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense et tête de liste PS pour
les élections régionales en Bretagne, a présenté, ce lundi, les quatre
listes départementales.
Il a achevé son Tro breizh, ce lundi soir, en Ille-et-Vilaine, où la
liste est menée par Loïg Chesnais-Girard, le maire de Liffré.
« C’est une liste de rassemblement, sans bricolage politique, a souligné Jean-Yves Le Drian. Elle réunit des socialistes, communistes, régionalistes, écologistes, radicaux, également des candidats venus d’ailleurs. »
Jean-Yves Le Drian avec Loïg Chesnais-Girard (à sa gauche), tête de liste dans le département. | Photo : Ouest-France.
La liste Le Drian en Ille-et-Vilaine
1-Loïg Chesnais-Girard, 38 ans, cadre bancaire, maire de Liffré ; 2-Anne Patault, 60 ans, consultante, Redon ; 3-Sébastien Sémeril, 40 ans, premier-adjoint à Rennes ; 4-Claudia Rouaux, technicienne qualité, Montfort ; 5-Eric Berroche, 56 ans, ouvrier, Rennes ; 6-Evelyne Gautier-Le Bail, 48 ans, professeur, Fougères ; 7-Martin Meyrier, 25 ans, attaché parlementaire, Saint-Malo ; 8-Léna Louarn, 65 ans, cadre associatif, Rennes ; 9-André Crocq, 59 ans, ingénieur, maire de Chavagne, président du pays de Rennes ; 10-Isabelle Pellerin, 50 ans, professeur des universités, Rennes ; 11-Stéphane Perrin, 36 ans, professeur agrégé, Saint-Malo ; 12-Hind Saoud, 37 ans, formatrice, Rennes ; 13-Bernard Pouliquen, 57 ans, inspecteur général de l’Éducation nationale, Rennes ; 14-Catherine Saint-James, 47 ans, chef d’entreprise, Hédé-Bazouges ; 15-Hervé Utard, 34 ans, informaticien, Vitré ; 16-Laurence Duffaud, 46 ans, directrice d’association, Rennes ; 17-Pierre Morin, 44 ans, assistant parlementaire, Rennes ; 18-Katia Kruger, 39 ans, artiste, Rennes ; 19-Henri Rault, 61 ans, agriculteur retraité, maire de Chauvigné ; 20-Aïcha Aït Ali, 35 ans, assistante administrative, Rennes ; 21-Raphaël Schmidt, 43 ans, ingénieur financier, Messac ; 22-Christine Hervé, 63 ans, principale de collège, Saint-Malo ; 23-Benoit Sohier, 41 ans, enseignant, maire de Saint-Domineuc ; 24-Amel Tebessi, 33 ans, chargé de mission social, Le Rheu ; 25-Hervé Letort, 53 ans, instituteur, maire de Saint-Herblon ; 26-Annick Hélias, 65 ans, retraitée, Pacé ; 27-Jean-Yves Geffroy, 63 ans, agriculteur, Plélan-le-Grand ; 28-Mireille Massot, 64 ans, enseignante retraitée, Rennes.
La liste PS-PRG conduite par le ministre de
la Défense obtiendrait 32% des voix au premier tour, devant la liste
d’union de la droite et du centre conduite par Marc Le Fur (27%) et la
liste Front national de Gilles Pennelle (16%).
Jean-Yves
Le Drian a officialisé la semaine dernière sa candidature aux élections
régionales en Bretagne. (Kenzo Tribouillard/AFP/Montage Obs)
La liste PS-PRG conduite par le ministre de la Défense Jean-Yves
Le Drian l’emporterait largement en Bretagne à l’élection régionale des 6
et 13 décembre, selon un sondage Ifop-Fiducial publié mardi 20 octobre
par iTELE, Paris Match et Sud Radio. La liste Le Drian obtiendrait 32%
des voix au premier tour, devant la liste d’union de la droite et du
centre conduite par le député Marc Le Fur (27%) et la liste Front
national de Gilles Pennelle (16%), selon ce sondage réalisé la semaine
dernière, juste avant l’officialisation de la candidature du ministre de
la Défense vendredi.
En quatrième position, la liste régionaliste conduite par Christian
Troadec, figure de proue des « Bonnets rouges », obtiendrait 8% des
voix, devant la liste EELV (7,5%) et la liste Front de gauche (6,5%). Au
deuxième tour, la liste PS l’emporterait largement avec 46% des
suffrages devant la liste de droite (36%) et la liste FN (18%). Les
auteurs de l’enquête relèvent que la liste de Jean-Yves Le Drian serait
ainsi en léger recul au premier tour par rapport aux régionales de 2010,
lorsqu’elle avait récolté 37,2% des voix. Mais elle ferait jeu égal
avec le score de François Hollande en Bretagne à la présidentielle de
2012 (31,8%).
Bond du FN
La liste FN serait de son côté en très forte progression par rapport
au premier tour des régionales de 2010, lorsqu’elle n’avait obtenu que
6,2 des voix. A la dernière présidentielle, Marine Le Pen avait obtenu
quant à elle 13,2% des voix en Bretagne. Alors
que le président Hollande a fait savoir lundi que M. Le Drian devrait
abandonner ses fonctions ministérielles s’il est élu président de
région, 58% des Bretons interrogés estimaient la semaine dernière qu’il
ne pourrait rester ministre pendant la campagne électorale.
Méthodologie: Sondage réalisé par questionnaire en ligne et par
téléphone du 13 au 15 octobre à partir d’un échantillon de 1.108
personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus et selon
la méthode des quotas. La marge d’erreur est égale à 3,1% pour un
pourcentage trouvé de 50%.
Député Les Républicains des Yvelines, l’ancienne plume de
Nicolas Sarkozy était l’invité de Léa Salamé. Il est notamment revenu
sur les mesures à prendre contre le terrorisme et l’emploi du mot
« Karcher » par Nicolas Sarkozy.
Léa Salamé : François Hollande est en déplacement à la
Courneuve : est-ce le signe que la campagne présidentielle est-elle
lancée ?
« Je crains que beaucoup de gens ne pensent qu’à ça. Avec les
primaires, on a encore rétrécit le temps. On a fait le quinquennat qui
était une folie : plus le monde va vite plus il faut que le temps
politique soit long. »
Bientôt les dix ans de la phrase qui a marqué le style Sarkozy : « le Kärcher ». C’est toujours son style ?
« Il faut se rappeler du contexte : le jour de la fête des pères, un
enfant lave une voiture, deux bandes s’affrontent. Il se prend une
balle. La réalité est que la vie dans certains quartiers est
invivable. »
Arrêtons nous sur une phrase plus récente : « les banlieues doivent arrêter de culpabiliser la France » ? Vous la comprenez ?
« Je pense que c’est un vrai sujet. On ne doit pas opposer sans arrêt
les banlieues, les territoires ruraux. On dit souvent que la France vit
au-dessus de ses moyens, en fait elle vit en-dessous de ses moyens.
C’est un immense gâchis des forces vives. »
Deux mois après l’attentat du Thalys, un projet de loi qui
durcit les contrôles dans les trains arrivent à l’Assemblée nationale.
Cette mesure irait-elle dans le bon sens ?
« Il faut tout faire pour empêcher les fous de commettre des actes
irréparables. C’est déjà infernal de prendre l’avion, ça va devenir
difficile de prendre le train. Est-ce que ce sont les meilleures mesures
pour empêcher le terrorisme ? Il faut qu’on sache s’arrêter aussi. Nous
voyons bien que la sphère de l’intimité se réduit chaque jour. On peut
se demander si on ne va pas trop loin dans l’étouffement de la liberté
humaine. A cet égard, je préfèrerais qu’on s’interroge d’abord sur
comment supprimer l’Etat Islamique. »
Le ministre de la défense s’apprête à faire campagne en
Bretagne alors que la France est engagée dans le combat contre Daech. Y
voyez-vous un problème ?
« Si les gens trouvent que c’est un problème et n’en veulent pas ils
voteront contre lui. Le président devrait-il alors démissionner un an
avant la campagne présidentielle ? Nous avons un ministre de la défense
avec qui je ne suis pas toujours d’accord mais qui est un bon ministre,
c’est une personne sérieuse. »
Marine Le Pen sur le plateau des Paroles et des Actes… Xavier Bertrand est en colère. Vous comprenez ?
« C’est l’énervement de toutes les campagnes. On lui offre une
surface médiatique qu’on n’offre pas à tout le monde. Les temps de
paroles sont conventionnels. On compare souvent des choses qui ne sont
pas comparables. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire