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dimanche 22 mars 2020
Assassinat de Marie-Michèle Calvez en 1994, plus vieux dossier criminel de Quimper
J’en avais déjà parlé sur mon ancien blog « Un petit
coucou » chez OverBlog en y publiant l’article suivant, le 29 mai 2012
(cliquer sur l’image pour l’agrandir et lire le texte) :
Ce dossier n’est toujours pas refermé, la presse locale l’a encore
évoqué il y a moins de six mois (voir série d’articles ci-dessous) et un
épisode de l’émission Non élucidé lui est consacré cette année
(prochaine diffusion sur RMC jeudi 28 mars 2020).
Pour moi, cet assassinat a pour mobile une grosse affaire d’argent
liée à la profession de la victime, qui vendait des contrats d’assurance
UAP.
Son compagnon au moment des faits, un médecin généraliste prénommé
Michel qu’elle fréquentait depuis environ six mois, a fait partie des
premiers suspects.
Ils avaient brûlé des papiers le samedi ayant précédé son assassinat,
lequel ne semble pas l’oeuvre d’amateurs qui auraient agi dans la
précipitation ou la panique.
Et le soir même où le crime a été commis, ils devaient se retrouver
chez lui vers 20 heures pour se rendre ensemble chez Pierre Diner, un
artiste peintre auquel elle avait commandé deux tableaux.
Or, la biographe de ce peintre décédé en 2015 n’est autre que
Christine Jaouen, dite Ouenja, une très vieille amie et complice du
pédophile, mythomane et escroc notoire Pascal Edouard Cyprien Luraghi
dont je découvre depuis peu l’existence.
Rappelons que dans les années 1990, ce dernier vivait quasi exclusivement de trafic de drogue.
Il a aussi pour vieux amis et complices des membres de l’entourage de
l’ancien caïd marseillais Farid Berrahma, dit le Rotisseur (voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Farid_Berrahma).
Curieusement, sitôt après ma publication du 29 mai 2012 était publié
en dernière page du bulletin suivant un résumé de la biographie du
peintre Pierre Diner par Christine Jaouen :
Le 22 septembre 1994, le corps de Marie-Michèle Calvez, était
retrouvé calciné dans le coffre de sa voiture à Penmarc’h. La prime de
50 000 euros reste d’actualité.
Catherine Calvez, la soeur de la victime, est plus que déterminée. | BÉATRICE LE GRAND
Ouest-France Modifié le 18/09/2014 à 11h09 Publié le 18/09/2014 à 00h00
Le 22 septembre 1994, le corps de Marie-Michèle Calvez était retrouvé
calciné dans le coffre de sa voiture, près d’une usine désaffectée, à
Penmarc’h dans le Finistère. Le Pays bigouden était sous le choc. Marie,
comme l’appelle sa famille, travaillait comme agent d’assurance, avait
40 ans, habitait à Plonéour, était célibataire.
Le crime n’a pas été élucidé mais l’instruction est toujours ouverte.
La prime de 300 000 francs lancée par la famille en 1998 est toujours
d’actualité. Elle se monte désormais à 50 000 € et pourra être versée à
celui ou celle qui fournira un élément décisif pour faire avancer
l’enquête.
Catherine Calvez, la sœur de la victime, est plus déterminée que
jamais dans son combat. Selon l’avocat de la famille, Jean-Claude
Gourvès, il y a une grosse probabilité pour que l’auteur de la mort
(volontaire? involontaire?) de Marie-Michèle Calvez soit une personne de
la région bigoudène. Il avait vraisemblablement un ou deux complices
pour transporter le corps de Plonéour à Penmarc’h.
Dans leurs investigations sur l’assassinat de Marie Calvez commis en
1994, les enquêteurs suivent notamment la piste qui mène au détournement
du patrimoine de Pierre Goenvic.
Marie-Michèle Calvez. | DR
Ouest-France Modifié le 26/09/2014 à 10h53 Publié le 26/09/2014 à 00h00
Marie Calvez a été retrouvée carbonisée en septembre 1994, dans le
coffre de sa voiture derrière une usine désaffectée à Penmarc’h. Vingt
ans après, son assassinat n’a toujours pas été élucidé.
Alors que la famille a récemment fait savoir que la prime de 50 000 euros est toujours d’actualité, les enquêteurs, pour leur part, mènent toujours plusieurs investigations. Parmi elles, la piste financière.
Le patrimoine d’un riche couple bigouden détourné
Et cette dernière pourrait les mener au patrimoine du couple bigouden
Pierre et Marie-Catherine Goenvic. Couple qui a fait fortune dans
l’hôtellerie et l’immoblier dans les années cinquante, et qui a
notamment offert à la commune de Plonéour-Lanvern une maison de retraite
qui porte leur nom.
Ce couple sans enfant avait fait une donation de biens à une parente
du Pays bigouden. Après leur mort au milieu des années 60, jamais le
moindre centime n’est pourtant parvenu jusqu’à cette femme, qui avait
déménagé dans le sud de la France.
En se faisant passer pour elle, des proches, étrangers à cette
donation, ont-ils pu détourner le patrimoine du couple Goenvic, en
dupant notamment le notaire? Quarante-six ans plus tard, rien n’aurait
été retrouvé.
Une spécialiste en placement de capitaux qui en savait trop ?
Marie Calvez, pour sa part, était spécialisée en placement de
capitaux, chargée de prospecter le Pays bigouden au début des années 90.
Elle pourrait s’être présentée, par erreur, chez la bénéficiaire de
la donation pour lui proposer des placements alors qu’elle cherchait une
autre personne voisine ayant le même nom.
« On ne peut pas exclure telle ou telle piste », commente le procureur
Savait-elle des choses sur des placements d’une famille de la région
bigoudène en lien avec la famille Goenvic ? C’est une des pistes suivies
par les enquêteurs qui travaillent aussi sur la piste d’un amoureux
jaloux.
Le nouveau procureur de Quimper reste néanmoins très prudent : « Beaucoup
d’investigations ont été faites. On ne peut pas exclure telle ou telle
piste. Avec les progrès de la science, et notamment les analyses d’ADN,
on peut représenter un certain nombre de scellés. »
Marie Calvez a été assassinée en septembre 1994. Le dossier, toujours
ouvert, est suivi par la Chancellerie. Un point sur les nombreuses
questions de l’affaire.
Marie Calvez fut retrouvée assassinée en 1994. Elle avait 40 ans. |
Ouest-France Noëlle COUSINIÉ. Modifié le 07/10/2014 à 03h12 Publié le 07/10/2014 à 00h00
Pourquoi ? Comment ?
Marie-Michèle Calvez a été retrouvée assassinée en septembre 1994. Dans quelles circonstances ?
Le 22 septembre 1994, à 3 h du matin, un marin-pêcheur voit une
voiture en feu à Poulguen, derrière l’usine désaffectée de Penmarc’h, à
la lisière de la commune du Guilvinec. Le corps carbonisé de
Marie-Michèle Calvez (Marie pour sa famille) est découvert dans le
coffre. Un témoin a entendu deux voitures arriver, une seule repartir.
D’où l’hypothèse de deux complices au moins dans ce crime.
Où le crime a-t-il été commis ?
Probablement pas à Poulguen. Dans la maison de Marie Calvez, rue des
Hortensias à Plonéour ? Dans la cave de sa maison que les enquêteurs ont
découverte lavée ? Dans une autre maison ? Une autre commune ?
Les mobiles du crime ?
Deux hypothèses au moins existent. La piste passionnelle qui
conduirait à un amoureux jaloux. Une altercation qui aurait mal tourné ?
Des proches de la victime ont été entendus. Ou bien la piste financière
qui serait liée au travail de démarcheuse en assurances de Marie Calvez
? Les dossiers de placements ont disparu : pour brouiller les pistes ou
pour que les gendarmes ne trouvent pas certaines informations ?
Aurait-on voulu faire taire Marie Calvez qui aurait percé le secret de
la provenance de certains capitaux ?
Pourquoi la famille de Marie Calvez et son avocat sont-ils persuadés
que le crime a été commis par une ou des personnes de la région ?
Il fallait bien connaître le coin, l’usine désaffectée, les petites
routes peu fréquentées. Des chemins, accessibles en voiture en 1994,
mènent à l’usine, notamment depuis la chapelle Saint-Trémeur. De la
chapelle, des chemins de traverse vont au Guilvinec, à Pendreff, à
Poulguen. Un crime commis ou au moins commandité par des habitués du
secteur fait partie des pistes sérieusement retenues.
Pourquoi la plainte contre x déposée en 2011 puis en 2012 pour
détournements de biens et usurpation d’identité orienterait -elle
l’affaire vers une piste financière ?
Déposée auprès du procureur de la République par Liliane (prénom
d’emprunt) donataire du richissime bigouden Pierre Goenvic, et par son
époux, cette plainte contient aussi des déclarations et des éléments
troublants sur l’affaire non résolue de l’assassinat de Marie Calvez. Le
mobile pourrait être de faire taire une causeuse imprudente qui aurait
parlé de sommes importantes détenues par une famille.
Une usurpation d’identité est-elle possible auprès d’un notaire ?
Il suffit de présenter une pièce d’identité au notaire qui n’a pas
pour mission de vérifier l’authenticité des pièces. Selon les
plaignants, les papiers d’identité de l’époux de Liliane ont été perdus
et retrouvés quarante ans plus tard chez un membre de leur famille ! La
signature ne serait pas conforme à celle de Liliane. Interrogé sur les
traces d’une donation Goenvic, un notaire bigouden conseille par écrit « de lever un état hypothécaire de Pierre Goenvic qui avait beaucoup de biens. On y verra peut-être trace de cette donation ».
Pierre Goenvic, propriétaire de biens dans toute la France, à Paris,
dans le Midi notamment, avait certainement plusieurs notaires. Les
enquêteurs financiers disposent des moyens pour réaliser ces
vérifications.
Qu’est devenu le patrimoine Goenvic ?
Il n’est pas revenu à la donataire Liliane. Il pourrait être géré par
une société de gestion. Liliane a fait un lien avec l’éventuel
détournement des biens Goenvic quand le fisc lui a réclamé des impôts
concernant des biens situés dans le nord Finistère, notamment à
Plouguerneau et à Brest, dont elle ignorait l’existence.
Comment établir un lien entre le crime et le détournement de patrimoine ?
Marie Calvez était démarcheuse en assurance dans le Pays bigouden.
Elle aurait pris contact avec la famille qui aurait détourné le
patrimoine Goenvic et qui aurait donc eu de l’argent à placer. Cette
famille d’origine modeste aurait eu soudainement un train de vie très
aisé (constructions de maisons, voitures, bateau, don de plus 60 000 € à
une association humanitaire !). Marie Calvez en savait-elle trop sur
les placements de capitaux effectués par cette famille ? Sur la société
de gestion ?
Une société de gestion, qui gérerait le patrimoine Goenvic, existerait–elle ?
La brigade financière a les moyens d’investigation sur ce point.
Des tests d’ADN ont-ils été réalisés ?
Des tests ADN auraient été réalisés sur des suspects de la piste
passionnelle. L’ont-ils été sur les suspects de piste du détournement du
patrimoine Goenvic ?
Dans les séries américaines, on appelle ça un « cold case ». Cet été,
« M » revient sur ces affaires non élucidées. Le 22 septembre 1994,
dans le Finistère, le corps carbonisé de Marie-Michèle Calvez, jeune
femme sans histoires, est retrouvé dans sa voiture.
Par Yves Bordenave Publié le 10 août 2018 à 14h57 – Mis à jour le 14 août 2018 à 10h40
Temps de Lecture 13 min.
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La voiture de Marie-Michèle Calvez, où le corps de la jeune
femme, gisait, immolé, a été retrouvée près d’une conserverie
désaffectée. Claude Prigent / PHOTOPQR/LE TELEGRAMME/MAXPPP
Il n’y a plus rien. Seulement une maison avec son toit de chaume, des
herbes folles qui poussent ça et là dans la lande, un étroit sentier de
terre aménagé pour les promeneurs et les cyclo-touristes, et cette
route départementale qui longe la dune. L’océan est à deux pas, mais on
ne le voit pas. Voici le lieu-dit Poulguen, à mi-chemin du Guilvinec et
de Penmarch, dans le sud du Finistère. C’est ici que, dans la nuit du 21
au 22 septembre 1994, un corps calciné a été découvert, recroquevillé à
l’arrière d’une Seat Ibiza incendiée.
Il était environ 3 heures du matin lorsque des marins pêcheurs de
Saint-Guénolé ont donné l’alerte. Rentrant chez eux après avoir annulé
leur sortie en mer en raison d’une avarie sur leur bateau, ils
aperçoivent un feu qui s’élève au-dessus de l’ancienne conserverie de
poissons Raphalen, que les Bigoudens appellent « l’usine kaoc’h », « l’usine à merde ».
Seul indice : la plaque minéralogique
Pompiers et gendarmes dépêchés sur les lieux du drame ne peuvent
rien, sinon dresser les premiers constats. L’incendie a été déclenché
volontairement, un système sophistiqué de mise à feu a favorisé la
montée de température et, à ce stade, il est impossible d’identifier le
cadavre carbonisé dont les dents ont éclaté sous l’effet de la chaleur.
Le seul indice que les enquêteurs ont sous la main, c’est le numéro
d’immatriculation du véhicule : 6865 VR 29.
Trouver son propriétaire – Marie-Michèle Calvez – n’est qu’une
formalité. Celle-ci n’est pas chez elle. Elle n’a pas été vue depuis la
fin d’après-midi de ce mercredi 21 septembre. Pourtant, elle devait
retrouver son ami vers 20 heures, rendez-vous auquel elle n’est pas
allée, sans prévenir. Depuis, elle n’a donné aucun signe de vie. Il ne
faut que quelques heures supplémentaires pour confirmer les craintes :
le corps calciné est bien celui de Marie-Michèle Calvez, 40 ans.
Suicide ? Accident ? Meurtre ? La dépouille immolée de la victime est
dans un tel état que les causes de la mort sont impossibles à établir.
Mais, très vite, les circonstances ne prêtent guère aux
circonspections : Marie-Michèle Calvez a été transportée nuitamment sans
vie à bord de son véhicule dans cet endroit improbable que seuls les
autochtones fréquentent. Elle a été assassinée.
Depuis cinq ans, cette femme dynamique, belle,
indépendante et libre propose des polices d’assurance aux marins du
pays. Dans son métier, c’est une championne.
Sur ce bout de terre bretonne qu’elle parcourt de village en village
et de maison en maison, la quadragénaire est une personne connue.
Surtout dans le milieu de la pêche, qui, en cette fin de XXe siècle,
vit les dernières années de son âge d’or. Voilà maintenant cinq ans que
cette femme dynamique, belle, indépendante et libre propose des polices
d’assurance aux marins du pays pour le compte de l’Union des assurances
de Paris (UAP). Dans son métier, c’est une championne. Commerciale
redoutable, elle figure parmi les dix meilleurs vendeurs nationaux de la
compagnie et impose une vie dure à son concurrent de la société GAN,
auquel elle ne laisse que des miettes. « Il fallait passer avant Marie, sinon c’était râpé », dit-il d’elle.
Qui a tué Marie Michele Calvez Crédit Média : Jacques Pradel | Durée : 43:33 | Date : 30/08/2018 La page de l’émission Jacques Pradel et Emilien Vinee
publié le 30/08/2018 à 21:00
L’édito de Jacques Pradel
Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1994, à 3h10 du matin, deux marins
pêcheurs préviennent les gendarmes qu’une voiture brûle sur un terrain
vague, derrière les bâtiments en ruine d’une usine désaffectée, au bord
de la route côtière, entre Penmarc’h et le Guilvinec. A l’arrière de la
voiture, on retrouve le corps calciné de sa propriétaire. Elle s’appelle
Marie-Michèle Calvez. Elle est agent d’assurance pour la compagnie UAP.
Malgré près de 25 ans d’enquête, et une prime de 50.000 euros promise
par la famille de la victime, cette affaire demeure un mystère. Le
dossier n’a pas été classé par la justice. L’instruction est donc
toujours ouverte. Nous revenons sur l’ensemble de cette affaire
mystérieuse avec mes invités.
Vous pouvez à tout moment soumettre une affaire à
Jacques Pradel. Laissez votre message avec les principales informations
nécessaires à l’équipe de l’émission pour programmer, peut-être
prochainement, ce fait-divers dans L’Heure du Crime.
Nos invités
Yves Bordenave, journaliste au Monde, il a signé un
papier dans « M le magazine du Monde » le 10 août dernier: « 1994,
meurtre mystérieux en pays Bigouden », Catherine Calvez,
la sœur cadette de Marie-Michèle, qui continue à espérer aboutir un
jour à la vérité. Nous la retrouverons dans un instant en compagnie de
son avocat, Me Jean- Claude Gourvès du barreau de Quimper, avocat de la famille de Marie-Michèle Calvez.
Publié le 08 octobre 2019 à 20h00 Modifié le 09 octobre 2019 à 06h14
Affaire Calvez. 25 ans après, « la page n’est pas tournée » [Vidéo]
Le 22 septembre 1994, une voiture calcinée est retrouvée au
lieu-dit Poulguen entre le Guilvinec et Penmarc’h. Le corps de
Marie-Michèle Calvez est découvert à l’intérieur. (Télégramme/Claude
Prigent)
Lecture : 3 minutes
Le 22 septembre 1994, sur la route côtière entre Penmarc’h et Le
Guilvinec, le corps carbonisé de Marie-Michèle Calvez était retrouvé
dans sa voiture. 25 ans plus tard, ce meurtre reste un mystère. Le
dossier est toujours en instruction au tribunal de Quimper. La sœur de
la victime, Catherine Calvez, ne désarme pas.
Qui a tué Marie-Michèle Calvez ? 25 ans plus tard, son meurtre reste
une énigme. Inacceptable pour sa sœur cadette Catherine qui ne baisse
pas les bras. « Je ne lâcherai pas le morceau, c’est devenu le but de ma
vie », confie-t-elle avant d’adresser un message à l’assassin de sa
sœur : « La page n’est pas tournée ». En pays bigouden, la simple
évocation du prénom de la victime provoque l’émoi. Ce « cold case » est
resté dans toutes les mémoires. Comment oublier cette nuit du 21 au
22 septembre 1994 ?
Deux hommes ont mis le feu à la voiture
Flashback. Vers 3 h du matin, l’alerte est donnée par des marins
pêcheurs de Saint-Guénolé. De la fumée s’échappe à proximité de
l’ancienne conserverie de poissons Raphalen. Le bâtiment est situé entre
Penmarc’h et Le Guilvinec, au lieu-dit Poulguen. Sur place, gendarmes
et pompiers découvrent un véhicule en feu. Il est trop tard. C’est la
Seat Ibiza de Marie-Michèle Calvez. Dans le coffre, on retrouve son
corps calciné. D’après les premières constatations, l’incendie est
volontaire et le dispositif de mise à feu est élaboré. Impossible de
déterminer la cause de la mort tant le cadavre est abîmé. L’enquête
s’annonce compliquée. Elle le sera. Première certitude : Marie-Michèle
était déjà décédée lors de l’apparition des premières flammes. Seconde
certitude : deux hommes et deux voitures ont été entendus sur place.
Cette information émane du témoignage d’une personne dont la maison se
situe à quelques dizaines de mètres de la scène de crime.
Marie-Michèle Calvez avait 40 ans lors de son meurtre en 1994. Photo d’archives (DR)
Une femme séduisante, indépendante et sans histoire
Qui était Marie-Michèle Calvez ? En 1994, elle a 40 ans et vit seule
dans un pavillon au 13, rue des Hortensias, à Plonéour-Lanvern, sa
commune natale. La Bigoudène est une démarcheuse en assurance réputée
pour son efficacité. C’est une femme séduisante, indépendante et sans
histoire. Qui aurait pu lui en vouloir ? Rapidement, un suspect est dans
le viseur : son compagnon de l’époque, un médecin généraliste du coin.
Placé en garde à vue, il fut mis hors de cause. Un voisin, ami d’enfance
de Marie-Michèle, est également entendu. Lui aussi sera relâché. Reste
l’hypothèse d’un crime commis par des marins pêcheurs des
Sables-d’Olonne, en bringue chez les Bigoudens. Abandonnée aussi. « Ce
n’est pas un crime de rôdeur. L’auteur est quelqu’un qui est proche de
Marie-Michèle », assène, avec conviction, Catherine Calvez, qui vit
aujourd’hui à Brest.
Une récompense de 50 000 €
Toutes les pistes ont-elles été étudiées ? Peut-être pas. Le dossier
criminel est encore ouvert au tribunal de grande instance de Quimper.
Des motifs d’espoir sont bien réels. « Un nouveau juge d’instruction a
été nommé. Il s’inscrit dans la durée », indique Me
Jean-Claude Gourvès. L’avocat de Catherine Calvez, depuis le début de
l’affaire, reste « à l’affût du moindre nouvel élément ». À sa demande,
les deux enquêteurs de l’époque ont été récemment entendus par le juge
d’instruction. Un rebondissement est-il encore possible ? « On y
croit », confie l’avocat. En 1998, pour relancer l’affaire, une somme de
50 000 € (300 000 francs à l’époque) avait été débloquée par la famille
de la victime pour récompenser toute personne apportant un
renseignement capital pour l’enquête. Cette prime est toujours en
vigueur.
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