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mercredi 20 février 2019

Ligue du LOL : après les journalistes, deux agents de la Mairie de Paris suspendus


Manifestement, il s’agit des auteurs de photomontages évoqués dans mon précédent article.

Voilà donc deux nouveaux noms. Il en manque encore une bonne vingtaine.

Remercions quand même ceux de ces messieurs qui finalement ont bien voulu parler d’eux-mêmes de cette Ligue du LOL harceleuse, car sans cela, ses victimes ne seraient toujours pas écoutées ni entendues…



https://www.lexpress.fr/actualite/societe/ligue-du-lol-deux-agents-de-la-mairie-de-paris-suspendus_2063061.html

« Ligue du LOL »: deux agents de la Mairie de Paris suspendus


Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 19/02/2019 à 15:38 , mis à jour à 21:46


Une source fait valoir que les deux agents ont été embauchés "bien après les faits" qui leur sont reprochés (illustration).
Une source fait valoir que les deux agents ont été embauchés « bien après les faits » qui leur sont reprochés (illustration).afp.com/Kenzo Tribouillard 
 

L’un d’eux est notamment pointé du doigt pour la création d’un montage photo antisémite visant un blogueur.


L’hôtel de ville touché par le scandale. Deux agents de la Mairie de Paris, soupçonnés d’avoir été membres de la « ligue du LOL » et d’avoir publié dans le passé des caricatures ou propos antisémites, ont été suspendus ce mardi matin, a annoncé la Ville. « Le temps que l’instruction du dossier se fasse par la Mairie de Paris, les deux agents ont été suspendus ce matin à titre conservatoire », a précisé la source.

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Depuis plusieurs jours, les noms des deux agents de la Ville revenaient régulièrement sur les réseaux sociaux parmi les membres de ce groupe Facebook qui rassemblait une trentaine de journalistes et communicants, accusés d’avoir notamment harcelé des militantes féministes et d’autres journalistes. Selon Mediapart, il s’agit du graphiste Gautier Gevrey et du développeur Julien Verkest. Le premier tweetait avec le compte woumpah et le second avec plusieurs comptes, comic_sansms et saintlaineux, ajoute le média d’investigation.

Montage antisémite


Ces deux personnes avaient été embauchées « bien après les faits qui leur sont reprochés (…) en 2014 et 2017 à la direction de la communication sur des fonctions de back office. L’un est graphiste, l’autre développeur », a confirmé une autre source. Il y a une semaine, ils avaient été convoqués par leur hiérarchie et les directions judiciaires et des ressources humaines avaient été saisies.

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Julien Verkest serait l’un des auteurs d’un montage antisémite diffusé en 2010, représentant le créateur du blog « Megaconnard », juif lui-même, vêtu d’un T-shirt arborant une étoile jaune. Mediapart a également exhumé des tweets de Gautier Gevrey montrant une tendance à la plaisanterie douteuse sur le sujet, ainsi que des commentaires publiés sur le blog « Megaconnard » lui-même.


Un autre membre de la « ligue du LOL », le publicitaire Renaud Loubert-Aledo, aujourd’hui suspendu par son employeur, Publicis, avait tweeté le montage antisémite. Après la publication des articles de L’Express et de Mediapart sur la « ligue du LOL » et l’antisémitisme, celui-ci a admis que ce montage était « abject », et a assuré regretter « profondément ces actes indélébiles et répugnants ».



https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/02/11/ligue-du-lol-un-journaliste-de-liberation-mis-a-pied-a-titre-conservatoire_5422027_4408996.html

Ligue du LOL : 6 journalistes écartés après des accusations de cyberharcèlement


Des journalistes de « Libération », des « Inrocks » et un publicitaire sont concernés après la révélation des campagnes de harcèlement auxquelles ils ont participé.

Publié le 11 février 2019 à 12h27 – Mis à jour le 11 février 2019 à 20h07

La Ligue du LOL est le nom d’un groupe Facebook particulièrement actif entre 2009 et 2012. Il est reproché à ses membres d’avoir orchestré des campagnes de cyberharcèlement, en particulier contre des femmes.
La Ligue du LOL est le nom d’un groupe Facebook particulièrement actif entre 2009 et 2012. Il est reproché à ses membres d’avoir orchestré des campagnes de cyberharcèlement, en particulier contre des femmes. Quentin Hugon / Le Monde

Leurs noms ont circulé tout le week-end dans l’affaire de la Ligue du LOL. Lundi 11 février au matin, Alexandre Hervaud, numéro 3 du Web de Libération, et Vincent Glad, collaborateur pigiste du journal, ont été mis à pied « à titre conservatoire ». Laurent Joffrin, directeur de la publication et de la rédaction de Libération, a déclaré au Monde :

« Cela ne préjuge en rien d’une culpabilité quelconque et nous lançons donc une enquête interne pour savoir ce qu’il s’est passé. Nous n’avons rien à cacher. C’est nous qui sortons l’information [dans un article de la rubrique de vérification de l’information Checknews, paru vendredi]. Nous réagissons tout de suite. »

Une enquête interne sera menée par M. Joffrin et d’autres collaborateurs. La SPCL, société civile des personnels de Libération y sera aussi associée. Le directeur a également confié l’ouverture d’une réflexion sur « l’exercice de [la] profession [de journaliste] sur les réseaux sociaux », où la situation est « ambiguë », avec la « nécessité éventuelle de faire une charte ».

« Je présente mes excuses aussi sincères que tardives aux personnes qui, à un moment ou à un autre, ont été blessées par mes mots en quasi onze ans d’activité sur Twitter », a écrit Alexandre Hervaud dans un long texte publié sur le réseau social. Son message intervenait après trois Tweets publiés deux jours plus tôt, dans lesquels il qualifiait ses agissements de « saillies ricaneuses » et conspuait « ceux qui sautillent de joie dans leur bile revancharde ».

Et à ceux qui sautillent de joie dans leur bile revancharde en se disant « pfiou, bien fait pour leurs gueules de co… https://t.co/jAjhY7waU4
— AlexHervaud (@Alexandre Hervaud)

Vincent Glad, fondateur du groupe Facebook intitulé la Ligue du LOL, a lui aussi publié un long texte sur Twitter, dans lequel il explique avoir « créé un monstre qui [lui] a totalement échappé », avant de présenter ses excuses. Brain Magazine a également suspendu sa collaboration avec lui.

Nos explications : Journalistes, réseaux sociaux et harcèlement : comprendre l’affaire de la Ligue du LOL

« Ma faute est personnelle »


La Ligue du LOL est le nom d’un groupe Facebook particulièrement actif entre 2009 et 2012, et dans lequel se retrouvaient une trentaine d’utilisateurs populaires de Twitter à l’époque, dont plusieurs journalistes parisiens, pour tenir des conversations privées. Il leur est aujourd’hui reproché d’avoir orchestré des campagnes de cyberharcèlement, en particulier contre des femmes. L’affaire a eu d’autres répercussions, lundi :

  • A l’hebdomadaire Les Inrockuptibles, David Doucet, rédacteur en chef web et ancien membre de la Ligue du LOL, a également été mis à pied à titre conservatoire, a-t-on appris lundi après-midi. Une procédure de licenciement pour faute grave a été engagée à son encontre.
  • Stephen des Aulnois, rédacteur en chef et fondateur du Tag parfait – magazine en ligne de la culture pornographique –, et membre de la Ligue du LOL durant « de nombreuses années », a annoncé sur Twitter qu’il se retirait de son poste. Il a également annoncé que Le Tag parfait et Le Bon Fap – sélection de vidéos pornos – mettaient en pause leurs activités « pour un temps indéterminé, le temps de la réflexion et du recul ».
  • Le site de podcasts Nouvelles Ecoutes a annoncé avoir « pris la décision de mettre fin, avec effet immédiat, à [sa] collaboration avec Guilhem Malissen et de suspendre momentanément la production de “Bouffons” », l’émission qu’il animait.
  • Selon les informations du Monde, le publicitaire Renaud Loubert-Aledo, alias @ClaudeLoup sur Twitter, qui travaille chez Publicis Consultants depuis 2011 en tant que « strategist », a été mis à pied à titre conservatoire, a fait savoir l’entreprise.
  • Guillaume Ledit, journaliste à Usbek & Rica, a également été mis à pied à titre conservatoire, a annoncé le directeur de publication du trimestriel, Jérôme Ruskin. Celui-ci a ajouté qu’il arrêtait également « toute collaboration » avec Renaud Loubert-Aledo.

 
Lire notre décryptage : Trois questions sur l’anonymat et le pseudonymat sur Internet

Se défendant d’avoir « nui socialement ou professionnellement » à quiconque, le rédacteur en chef de Slate et ancien membre de la Ligue du LOL, Christophe Carron, s’est lui aussi excusé sur Twitter. Il a précisé que le site couvrirait l’affaire « sans s’interdire aucun angle », et sans qu’il prenne part à la supervision des articles. Selon l’un des fondateurs du site, Jean-Marie Colombani, interrogé par Le Monde, « il n’a jamais harcelé ni insulté » et a présenté dès son arrivée en août 2017 des excuses à deux journalistes à la pige qui avaient été la cible des agissements du groupe. L’une d’elles, Lucile Bellan, a d’ailleurs publié lundi son témoignage, détaillant comment elle en avait parlé avec lui :

« A notre premier rendez-vous, je l’ai confronté et nous avons eu plusieurs fois, ces derniers mois, l’occasion de partager nos expériences de ces dernières années, d’un côté et de l’autre de la barrière de ce qui est censé être cool sur Internet. »

« C’est tout le Twitter de l’époque qui est mis à plat »


SOS-Racisme a demandé lundi au parquet de Paris d’ouvrir une enquête préliminaire. « Les arguments employés pour faire “craquer” les cibles de leurs attaques sont éloquents : sexisme, homophobie ainsi que racisme ont fait partie des arguments massivement employés, sans que toute la vérité ait encore été totalement rendue publique », écrit l’association dans un communiqué.

Plusieurs témoignages, au sein des rédactions concernées et parmi les victimes, ont émergé ces derniers jours, parallèlement aux communiqués d’excuses des membres de cette Ligue du LOL. Un journaliste de Libération a ainsi déclaré, après la mise à pied de ses collègues :

« C’est le couvercle de la marmite qui a sauté. J’ai l’impression que c’est tout le Twitter de l’époque qui est mis à plat. Je voyais des clashes passer et peu de gens réagissaient, mais je n’imaginais pas que cela avait pris ces proportions. On ne sait pas encore bien qui a fait quoi précisément. Il faut le temps de dérouler la pelote. »

Parmi les victimes, la vidéaste Florence Porcel a raconté qu’outre un « harcèlement en groupe sur Twitter » et un canular téléphonique humiliant mis en ligne où l’un d’eux se faisait passer pour un recruteur, les harceleurs étaient venus « physiquement » la voir sur son lieu de travail.

Le blogueur Matthias Jambon-Puillet a, pour sa part, raconté dans un long texte publié sur le site Medium des insultes anonymes sur lui et son travail, des « enregistrements sarcastiques », des photomontages, dont un pornographique envoyé en son nom à des mineurs.

Lire la tribune : Cyberharcèlement : « La presse doit mieux protéger les femmes journalistes »
 
 

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