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mercredi 7 mars 2018
Ouagadougou : la revendication du GSIM peine à convaincre
L’attaque revendiquée par ce groupe de tout juste un an
serait une réponse à un raid de l’armée française du 14 février 2018 au
nord du Mali.
Deux semaines pour préparer l’attaque, c’est court, et de nombreux
observateurs aguerris s’interrogent sur ses mobiles réels et les
éventuelles complicités dont auraient bénéficié les assaillants
déclarés, notamment au sein de l’armée burkinabé.
Pour ma part, je relève un certain nombre de similitudes avec
l’attentat de Karachi du 8 mai 2002 et fais un petit coucou aux amis de
la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest qui ont des intérêts au
Burkina Faso, notamment les anciens adeptes de feu Sathya Sai Baba.
Sous quelle étiquette sévissent-ils, aujourd’hui ?
Burkina Faso: Iyad Ag Ghaly et son groupe GSIM revendiquent les attaques
Elles seraient une réponse à la mort de plusieurs de leurs dirigeants
dans un raid de l’armée française dans le nord du Mali. L’armée
burkinabè est critiquée pour ne pas avoir réagi suffisamment rapidement.
Le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM) a
revendiqué les attaques de vendredi (02.03.2018) contre l’état-major des
forces armées du Burkina Faso et l’ambassade de France à
Ouagadougou qui ont fait 8 morts parmi les militaires. C’est ce que le
groupe a affirmé samedi dans un message parvenu à l’agence privée
mauritanienne « Al Akhbar ». Le groupe islamiste affirme avoir agi en
représailles à une opération française au Mali. Le GSIM, dirigé par le
Touareg malien Iyad Ag Ghaly, considère les attaques comme réponse à la
mort de plusieurs de ses dirigeants dans un raid de l’armée française
dans le nord du Mali il y a deux semaines.
« Des scènes apocalyptiques »
La journée du samedi était consacrée aux visites des sites touchés
par les attaques. Le premier ministre s’est rendu à l’ambassade de
France et à l’état-major général des armées. Le Premier ministre
burkinabè, Paul Kaba Thiéba a décrit des « scènes apocalyptiques ».
Déjà avant le révendiation par le GSIM, Siaka Coulibaly, analyste
politique burkinabè, avait estimé que cette nouvelle attaque avait visé
« des intérêts officiels français ». « On sait par ailleurs que le
groupe qui agit dans le Sahel et le Sahara a bien identifié la France
comme l’un de ses ennemis soit idéologique soit stratégique. »
Pour lui les assaillants ont visé l’Ambassade de France pour exprimer
leur opposition à la force G5 Sahel soutenue par Paris
et l’Union européenne: « La France fait partie des pays qui sont
visés par ces mouvements. Et même avant l’attaque de vendredi, on sait
que beaucoup de Français ont été abattus dans l’attaque du 15 janvier
2016 à Ouagadougou au Cappuccino sur l’avenue Kwame Nkrumah », souligne l’expert burkinabè.
Un symbole fort de l’Etat burkinabè égalemet touché
Les attaques de Ouagadougou interviennent aussi après le report sine
die du procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso qui
s’est ouvert mardi à Ouagadougou, avec 84 accusés, dont les généraux
Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du coup. « Au
delà de la France, il y a aussi l’état-major et ses alentours y compris
la justice militaire qui ont subi ces attaques. Et donc je crois que
les intentions commencent à se préciser. Il s’agit de s’en prendre aux
institutions de l’Etat burkinabé », ajoute Siaka Coulibaly qui indique
cependant qu’ « en attendant que les enquêtes ne puissent permettre
d’établir des liens entre disons les généraux et ces groupes
armés, on ne peut pas écarter complètement un lien entre le procès des
généraux et les attaques ».
Le tribunal militaire était-il visé ?
Selon le dernier bilan officiel, les attaques menées contre
l’état-major des forces armées du Burkina Faso et l’ambassade de France
ont fait 8 morts parmi les militaires et 12 blessés en état d’urgence
absolue, selon un nouveau bilan d’une source sécuritaire française. Huit
assaillants ont en outre été tués pendant ces attaques qui ont touché
le coeur de la capitale burkinabè.
« Nous sommes surpris par la facilité avec laquelle ils ont pu
s’attaquer à cette enceinte qui est vraiment au centre-ville. On n’a pas
pris la mesure de la chose. On n’a pas pensé que la menace était aussi
sérieuse et que le dispositif mis en place n’était pas efficace.
L’attaque sur l’état-major, c’est une façon de montrer la faiblesse de
notre armée ou de la narguer », a déclaré à la DW Idrissa
Ouédraogo, directeur du Centre de documentation et de recherche
économique à l’université de Ouaga 2. Pour lui, tout le monde est
surpris de la faille dans le système sécuritaire de l’armée. « On
est surpris que cette attaque ait lieu à 10h du matin sans aucun
problème et qu’on n’ait pas pu riposter, qu’on n’ait pas pu l’empêcher.
C’est une façon de montrer à l’Etat qu’ils peuvent venir attaquer et
ressortir sans aucun problème », dit l’expert.
Le coeur du pouvoir militaire touché
De son côté, le professeur Soma Abdoulaye estime que les réformes de l’armée doivent s’accélérer.
« Nous sommes en phase de réformes sécuritaires parce qu’on a démantelé
le système de sécurité qui était en place avec ses forces et ses
limites. Et on est en train de constituer un nouveau système de
renseignements qui n’est pas encore en place. Il est opérationnel mais
il n’a pas atteint sa vitesse de croisière en matière de ressources, de
stratégie et d’intelligence. Et c’est ce qui nous met dans une situation
un peu délicate et de fragilité. »
Selon Soma Abdoulaye c’est effrayant, « mais pour moi ce n’est
pas étonnant parce que c’est le même système de sécurité et de
renseignements qui doit couvrir tout le pays qui est mis en cause. Vous
voyez que les assaillants n’ont même pas eu peur d’attaquer au
centre-ville en pleine journée. Mais c’est ecoeurant et c’est effrayant
pour les Burkinabè ».
L’armée critiquée
Soma Abdoulaye pointe du doigt la lenteur de réaction des forces armées burkinabè. « Les
assaillants auraient pu attaquer plus facilement la Primature – qui
n’est pas loin de l’état-major. Or, l’ambassade de France qui a
pu réagir rapidement et efficacement n’est qu’un détachement de la
France au Burkina. Donc, par hypothèse, au Burkina Faso, l’armée
burkinabè doit être plus forte que les forces françaises. L’armée
burkinabè devrait donc avoir plus de réactivité. »
Vendredi soir, le ministre de la Sécurité, Clément Sawadogo a déclaré
que l’attentat visait « peut-être » une réunion militaire de la force
multinationale antidjihadiste du G5-Sahel (Mali, Burkina, Niger, Tchad
et Mauritanie), qui devait se tenir dans une salle qui a été dévastée
par l’explosion d’une voiture piégée.
« Un terroriste, un djihadiste fait une action pour qu’on puisse
savoir que c’est lui qui a fait cette action. Parce que son influence,
sa crédibilité en tant que mouvement djihadiste est liée à la masse de
ses actions. Si une attaque est revendiquée, ceci fait partie du mode de
fonctionnement des groupes djihadistes pour avoir de l’impact
psychologique », conclut Soma Abdoulaye.
Dans un discours ce samedi, le président burkinabè Roch Marc Chriatian Kaboré a fermement condamné les attaques.
Les premiers éléments de l’enquête confirment que la majorité des
assaillants habillés en uniformes militaires étaient des Burkinabè. Et
dans l’opinion, on continue de s’interroger sur les mobiles de la double
attaque.
Écouter l’audio 04:59
« A l’époque de Blaise Compaoré, ces djihadistes n’avaient pas
intérêt à toucher le Burkina » (Lemine Ould Salem, journaliste
mauritanien)
Les enquêtes se poursuivent au Burkina Faso pour tenter de faire la
lumière sur le double-attentat qui a frappé, vendredi, la capitale
Ouagadougou. Ce lundi, la justice a entendu deux hommes, soupçonnés
d’être impliqués dans ces attentats revendiqués par le Groupe de soutien
à l’islam et aux musulmans, le GSIM. Ce groupe lié à Al-Qaïda est
dirigé par le chef d’Ansar Dine, le Touareg malien Iyad Ag Ghaly.
Pour l’heure, les autorités burkinabè privilégient la piste
djihadiste. Surtout depuis que l’attentat a été revendiqué par le
Touareg malien Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine. Cependant, certains
n’excluent pas un lien entre les djihadistes et des personnes liées au
putsch raté de septembre 2015. Ce putsch a été mené par le général
Gilbert Dienderé. L’ex-régime de Blaise Compaoré est-il donc lié à cette
double-attaque terroriste ? « Non. Moi, je ne ferais pas ce lien
là, parce que ce sont des gens qui se battaient pour leur propre cause,
qui avaient été radiés par le régime Compaoré. Ils n’ont aucune raison
d’en vouloir au nouveau régime, ni de s’allier à l’ancien régime qui les
a fait partir de l’armée », répond Lona Charles Ouattara, un
ancien Colonel de l’armée de l’air du Burkina Faso. Il a aussi été le
chef des opérations aériennes des Nations Unies.
Collusion ?
Autre interrogation: pourquoi, le Burkina n’a-t-il jamais été pris
pour cible sous le règne du président déchu, Blaise Compaoré ? « Ce
n’était pas une cible importante pour ces groupes là. Et ces groupes
djihadistes n’avaient pas intérêt à toucher le Burkina Faso pour
préserver leur bon rapport avec un gouvernement qui pouvait
éventuellement relayer leurs revendications et jouer les négociateurs
auprès des occidentaux pour la libération des otages », estime Lemine Ould Salem, journaliste mauritanien, et auteur de l’ouvrage, « L’histoire secrète du djihad. »
Rappelons que le régime de Blaise Compaoré entretenait d’excellentes
relations avec les principaux groupes djihadjistes, en l’occurrence, le
patron du GSIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, le
Touareg malien Iyad Ag Ghaly.
Solidarité
Deux chefs d’Etat de la sous-région se sont rendus ce lundi matin à
Ouagadougou pour exprimer leur solidarité avec leur homologue burkinabé,
Roch Marc Christian Kaboré. Ensemble, les trois dirigeants ont visité
les lieux des deux attaques, à savoir, l’état major général des armées
et l’ambassade de France. « Je voudrais avoir une pensée pour les
alliés, qui payent un lourd tribu dans ce combat que nous menons
côte-à-côte contre le terrorisme et en particulier, parmi les alliés, la
France, dont l’ambassade a été attaquée » a déclaré le président
du Niger Mahamadou Issoufou, en sa qualité de président en exercice du
G5 Sahel, la force mixte forte de 5000 hommes qui seront déployés dans 5
pays du Sahel, la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso, le Mali et le
Niger, avec l’appui de plusieurs pays occidentaux, dont la France.
« Je reste convaincu qu’avec la détermination des uns et des
autres, qu’avec la courageuse initiative du G5 Sahel, une solution
définitive passe également par une rapide opérationalisation du G5
Sahel », a déclaré, face aux journalistes, Faure Gnassingbé, le numéro Un togolais.
Écouter l’audio 05:20
« La France a laissé faire Iyad Ag Ghaly » (Antoine Glaser)
Audios et vidéos sur le sujet
« A l’époque de Blaise Compaoré, ces djihadistes n’avaient pas
intérêt à toucher le Burkina » (Lemine Ould Salem, journaliste
mauritanien)
« La France a laissé faire Iyad Ag Ghaly » (Antoine Glaser)
« J’ai vu Iyad Ag Ghaly dans un hôtel de Ouagadougou au temps de
Blaise Compaoré » (Lona Charles Ouattara ancien Colonel de l’armée de
l’air du Burkina Faso)
Par RFI Publié le 06-03-2018 Modifié le 07-03-2018 à 09:02
Quatre jours après le double attentat meurtrier de Ouagadougou, la
procureure du Faso Maïza Sérémé a fait pour la première fois ce mardi 6
mars un point sur l’enquête.
C’est bien par un bâtiment annexe à la chancellerie que les
assaillants ont réussi à franchir l’un des murs d’enceinte de
l’ambassade de France après avoir tué le gendarmes burkinabé de faction.
Ils ont aussitôt été stoppés dans leur assaut par les gendarmes de
l’ambassade soutenus par les forces burkinabè. Maïza Sérémé ajoute que
l’autre militaire burkinabè tué par les terroristes était un homme non
armé qui quittait les services du consulat.
La procureure confirme par ailleurs que la voiture berline gris clair
qui a servi au transport des assaillants a été incendiée par l’un
d’entre eux.
A l’état-major, selon les premiers éléments de l’enquête,
ce sont quatre assaillants – et non pas cinq comme on l’a cru un
moment – qui ont pris d’assaut le bâtiment. Deux sont arrivés en
mobylette rouge, deux autres en voiture Nissan Almeira verte.
Pendant que trois des terroristes faisaient usage de leur
kalachnikovs, de grenades et d’engins incendiaires, le quatrième homme
au volant du véhicule a attendu qu’on lui ouvre le portail arrière pour
faire sauter la Nissan contre un bâtiment où devait se tenir une réunion
du G5 Sahel, indique Maïza Sérémé. Ces hommes étaient en civil,
soulignent les enquêteurs, et portaient tous des bandeaux blanc autour
de la tête où étaient écrits en arabe des slogans à la gloire d’Allah.
Encore des zones d’ombre
Des zones d’ombres demeurent sur la façon dont la voiture piégée a
franchi la porte. Comment cette porte qui est intacte a-t-elle pu
s’ouvrir de l’intérieur à un véhicule apparemment civil s’il n’y avait
pas une complicité dans l’enceinte militaire ? Ou alors les terroristes
ont-ils réussi à forcer le passage par une porte de service avant
d’ouvrir ce fameux portail. Les enquêteurs n’excluent aucune complicité
intérieure ou extérieure à l’armée.
De même, on ne connait pas encore l’identité ou la nationalité des
terroristes ni la nature de l’explosif utilisé dans la voiture piégée.
On en revient par ailleurs au bilan initial de huit militaires et huit
assaillant tués, alors que le dernier faisait état de neuf assaillants
et sept militaires tués.
L’enquête se poursuit. Huit personnes ont été interpellées et placées
en garde à vue, parmi lesquelles deux militaires, un ex-militaire radié
et cinq civils. Les enquêteurs, qui devraient prochainement diffuser
les portraits des terroristes, lancent un appel à témoin pour faciliter
les investigations.
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