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samedi 19 décembre 2015
Terrorisme : les procureurs se disent au bord du "burn-out"
Très honnêtement, le justiciable que je suis a bien du mal à comprendre ce « cri d’alarme ».
Que la justice française soit sous-dotée en moyens par rapport à ses
homologues des autres pays européens, c’est indéniable, mais pas
nouveau.
Et la recherche de criminels a toujours fait partie de ses missions.
Les procureurs ne seraient-ils pas en train de nous dire
qu’effectivement, comme nous sommes assez nombreux à le leur reprocher,
ils avaient jusqu’au 13 novembre dernier toujours négligé une part
considérable de leurs missions au profit d’activités annexes à l’utilité
très discutable ?
Terrorisme : au bord du «burn-out», les procureurs lancent un cri d’alarme
Des procureurs sortent de leur traditionnelle réserve pour lancer un
cri d’alarme sur la dégradation des conditions de travail des parquets
après les attentats. Ils appellent la garde des Sceaux à l’aide.
18 Déc. 2015, 21h10 | MAJ : 18 Déc. 2015, 21h05
La conférence nationale des procureurs de la République
(CNPR) a appelé les parquets, à suspendre certaines missions annexes
pour se concentrer sur l’essentiel, notamment la direction des affaires
judiciaires. (LP/GAEL CORNIER.)
La conférence nationale des procureurs de la République (CNPR) a
appelé jeudi les parquets, saturés et au bord du «burn-out» après les attentats de Paris, à suspendre certaines missions annexes pour se concentrer sur l’essentiel, notamment la direction des affaires judiciaires.
Cinq procureurs, membres de l’association qui revendique 90 adhérents et 130 sympathisants sur les 167 procureurs de France,
ont lancé un cri d’alarme sur la dégradation des conditions de travail
des parquets, sortant ainsi de leur traditionnelle réserve.
«C’est un crève-cœur de s’exprimer ainsi mais la tension est extrême.
Nos collègues sont épuisés, certains au bord du burn-out», a expliqué
Thomas Pison, président du CNPR et procureur de Nancy, en expliquant que
la mobilisation après les attentats du 13 novembre et la mise en place de l’état d’urgence ont
à nouveau mis en lumière le manque de moyens humains et matériels du
ministère public face à des missions toujours plus nombreuses.
Ne se concentrer que sur les priorités
«Il y a une vraie urgence. Nous avions déjà lancé des cris d’alarme
en 2011 et 2013, mais nous constatons que les choses n’ont pas beaucoup
avancé», a-t-il regretté, ajoutant que les procureurs, malgré leur
dévouement, ne peuvent plus tout faire et des priorités doivent être
définies.
Réunis samedi en assemblée générale, la CNPR a donc demandé aux
parquets de France «de suspendre leurs activités périphériques et
chronophages éloignées de leurs missions judiciaires essentielles» et de
«cibler leur participation aux multiples instances partenariales pour
ne retenir que celles présentant un intérêt opérationnel».
En clair, les procureurs appellent à mettre entre parenthèses les
rapports administratifs, les réunions sur la politique de la ville ou la
prévention de la délinquance pour se concentrer sur les métiers de
base: l’action publique, la direction des enquêtes judiciaires, leur
présence dans les états-majors de sécurité ou les cellules de
radicalisation.
Dans l’attente d’une réponse de la garde des Sceaux
«On a écrit lundi à la garde des Sceaux pour lui expliquer ce que
l’on comptait faire. Nous attendons sa réponse», a indiqué Thomas Pison.
Sur la crise de moyens, les procureurs constatent que 6,58% des postes
de magistrats du parquet restent non pourvus et qu’on assiste à une
véritable crise des vocations : «Ceux qui sortent de l’école sont
motivés. Mais au bout de deux ans, ils choisissent d’autres fonctions
moins prenantes et avec un niveau de responsabilité moins fort».
«La garde des Sceaux a souhaité que tous les parquets aient des
référents terrorisme. Mais ce ne sont pas des collègues en plus qui sont
arrivés, ce sont des missions en plus qui sont venues se rajouter», a
déploré Thomas Pison, pour qui la «pression» supplémentaire peut
engendrer des «erreurs de procédure».
Les parquetiers français sont aujourd’hui 2,9 pour 100.000 habitants
contre 12 au niveau européen. Ils traitent en moyenne chacun 2.532
affaires par an contre 615 pour leurs voisins. A l’inverse, le coût de
la justice représente en moyenne 61 euros par habitant en France contre
121 en Europe.
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