Il est venu noyer le poisson...
A Brest, Jean-Luc Mélenchon part en guerre contre le "venin du racisme"
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En déplacement à Brest, Jean-Luc Mélenchon tiendra un meeting contre l'extrême-droite mercredi soir au parc des expositions de Penfeld. Lors d'une conférence de presse à la mi-journée, le chef des Insoumis a critiqué la "surenchère raciste" au sein du gouvernement sur le port du voile dans le sport.
Serait-ce le soleil breton et le bon air iodé de la rade ? C'est un Jean-Luc Mélenchon détendu et souriant qui est venu à la rencontre des journalistes mercredi 19 mars près du terminal EMR du port de Brest. Arrivé la veille dans la cité du Ponant, le leader de la France Insoumise a répondu à l'invitation du député LFI Pierre-Yves Cadalen, qui lui a concocté un programme de ministre (visite du siège de l'Ifremer à Plouzané, du port de commerce, rencontre avec des ouvriers du chantier naval Damen).
Un "ennemi très puissant"
Le temps fort de ce déplacement, c'est un grand meeting contre le racisme et l'extrême droite mercredi à partir de 19h à Brest Expo - Parc de Penfeld. "Je vous promets de faire un effort pour que mon discours ne dure pas deux heures", plaisante Jean-Luc Mélenchon, pourtant bavard sur le sujet. "Nous voulons incarner le parti de l'unité populaire, et son principal obstacle c'est le racisme. Quand l'ennemi a réussi à injecter le venin du racisme, c'est fini. On ne peut plus maîtriser la haine, le mépris... Et le racisme est aujourd'hui pour nous un ennemi très puissant, qui mine de l'intérieur l'unité du peuple français".
Le candidat des trois dernières élections présidentielles ne se prive pas de tacler au passage le gouvernement, divisé sur le port du voile islamique dans le sport. "Franchement, c'est vraiment un sujet ? Non, c'est un prétexte. Monsieur Retailleau, Monsieur Darmanin, Monsieur Bayrou... Tous ces gens font un concours de course à l'échalote de la violence verbale, de surenchère raciste". Jean-Luc Mélenchon estime que c'est aux fédérations sportives de trancher, et dénonce en creux une stigmatisation des femmes musulmanes : "Tout ça est purement gratuit parce que la laïcité de l'État n'est pas en cause dans cette affaire. Donc c'est bien la machine à remettre en route de la haine, de l'islamophobie (...) C'est misérable, c'est lamentable. Ces gens, comme ils n'ont rien à proposer à part des sacrifices et des coupes dans les budgets publics, ils occupent la scène avec des débats qui n'ont pas de réalité".
Le leader des Insoumis a tenu une conférence de presse sur le polder, devant le terminal EMR (Énergies marines renouvelables). © Radio France - Nicolas Olivier
Les municipales en ligne de mire
Ce déplacement dans une ville ancrée à gauche est aussi un signal pour remobiliser les troupes, à un an des élections municipales. Très peu implantée dans les exécutifs locaux, la France Insoumise se met en ordre de bataille depuis plusieurs semaines. Le fondateur du parti ne cache pas ses ambitions : "Il y a eu des beaux résultats aux élections nationales alors voilà, ça donne des ailes. Il y aura des listes partout normalement, sauf exceptions. Partout où on peut."
Jean-Luc Mélenchon n'a pas oublié une allusion à la situation locale, où le socialiste François Cuillandre (en place depuis 2001) ne semble pas près de renoncer à se représenter en 2026. "Je pense qu'il y a beaucoup de municipalités de gauche qui souvent arrivent en bout de course. Quand vous en êtes au deuxième, troisième mandat, l'un des risques c'est la lassitude des gens, cette forme d'usure. En plus, les équipes insoumises sont souvent beaucoup plus jeunes que la moyenne des sortants". Le maire de Brest appréciera.
De passage à Brest, Mélenchon plaide pour des listes LFI autonomes aux municipales « sauf exception »
À Brest, ce mercredi, Jean-Luc Mélenchon a dévoilé la stratégie de La France insoumise pour les prochaines municipales. La volonté est de porter des listes autonomes partout où cela est possible, sans écarter l’idée de nouer des accords au cas par cas.
Une visite du siège national d’Ifremer, mardi, puis la rencontre des cégétistes du chantier naval Damen, ce mercredi matin, avant un meeting, en soirée, contre le racisme et l’extrême droite : l’insoumis en chef Jean-Luc Mélenchon a choisi de mélanger les thèmes lors de ce déplacement à Brest. Histoire de noyer le poisson ? À un an des municipales, sa venue confirme surtout que la cité du Ponant est une cible pour les Insoumis qui n’entendent plus seulement jouer un rôle de spectateurs dans cette élection.
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