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samedi 13 octobre 2018
Richard Ferrand : de l'échangisme au mélangisme ?
Richard Ferrand fait encore l’actualité aujourd’hui avec, d’une part,
une interview dans Ouest France (des mots, rien que des mots, rien…),
et d’autre part, un reportage dans Le Monde, un peu plus croustillant.
Manifestement, il soigne son image avant que certains « aléas » ne viennent lui modifier le portrait…
Il les attend de pied ferme, portant fièrement ses cornes en forme de lyre…
Centre-Finistère. R. Ferrand, les municipales : « De la dentelle bretonne »
Richard Ferrand, député du Finistère, président de l’Assemblée nationale. | BÉATRICE LE GRAND
Anaëlle BERRE et Christian GOUEROU
Publié le 12/10/2018 à 21h06
Synutra, Doux, la fibre optique, son nouveau poste d’homme d’État,
les municipales… Le député Richard Ferrand fait un tour d’horizon de ses
grands dossiers finistériens.
Entretien avec Richard Ferrand, député du Finistère, président de l’Assemblée nationale.
Non. Je reviens chaque fin de semaine et tâche d’y passer au moins
trois jours. Bien sûr, parfois, cet agenda peut être contrarié. Mais
être sur le terrain, écouter les gens, leurs critiques, mais aussi leurs
nombreux encouragements, écouter ce qu’ils ont à nous dire, j’aime ça !
C’est ce qui fait le sel de la vie politique.
L’usine de Synutra, à Carhaix, semble faire face à de grandes difficultés. Comment voyez-vous les choses ?
Je me tiens informé au mieux de la situation. C’est une entreprise
avec des aspects mystérieux, donc un peu inquiétants. Mais ça reste une
entreprise privée qui ne nous demande rien. L’outil industriel
performant est là, les producteurs aussi… Nous savons que la négociation
avec Sodiaal est en cours, mais qu’elle n’est pas aboutie.
Le poulet à l’export semble bien repartir avec des prix en hausse, ça
va mieux. Pour autant, il ne faut pas oublier que derrière
l’entreprise, il y a la filière. Je pense qu’il y a des modifications
importantes à y apporter. La Région, et c’est tout à son honneur, s’est
engagée à accompagner ces transformations en profondeur. C’est quand la
situation à court terme est bonne qu’il faut se projeter à moyen et à
long terme.
Un peu partout, la fibre optique et une bonne couverture de réseau mobile sont attendues avec impatience…
Tout le monde en est conscient ! Moi-même je le vis au quotidien, je
ne nie pas la réalité. Mais encore une fois, dans ce domaine, la
Bretagne a une France d’avance. L’engagement de la Région en termes de
fibre optique est particulièrement important. Le prix par prise par
foyer est le même pour toutes les collectivités : ramené à 476 €. Dans
le même temps, les autres subventions du conseil régional ne diminuent
pas pour ces communes. Pour ce qui est de la couverture mobile, les
efforts vont se poursuivre en 2018-2019.
La réforme constitutionnelle à venir prévoit moins de députés, donc moins de circonscriptions. Que va devenir la vôtre ?
En effet, il n’y aura sans doute plus que quatre circonscriptions en
Finistère. Une pour 220 000 habitants. Et ce pour améliorer la qualité
du travail des députés, leur permettre de mieux mesurer, en amont,
l’impact des lois à voter, et, en aval, de bien vérifier leur mise en
œuvre. Pour en revenir à la circonscription centre-finistérienne, pour
l’instant je ne sais pas… Je plaide pour que le centre Finistère soit le
grand Finistère !
Avant cela, il y a aura les élections européennes qui seront
absolument déterminantes. Un maire qui prend un engagement clair
vis-à-vis de la République en Marche pourrait devenir un partenaire
futur dans le cadre d’une majorité rénovée. Mais ça ne doit certainement
pas être un jeu de dupes. Il faudra contribuer au renouvellement des
collectivités. Encore une fois, il faut un tuilage, un équilibre entre
expérience et découverte… De la dentelle bretonne !
A Alain Juppé qui venait prendre conseil avant de se lancer en politique, Jacques Chirac avait dit en 1976 : « Est-ce que vous aimez tâter le cul des vaches ? » De vaches, Richard Ferrand pourrait, lui, parler longuement. Comme des aubrac, ces « magnifiques
vaches couleur froment, avec des cornes en forme de lyre. Superbes,
rustiques qui sont mieux que toute autre en capacité de résister aux
aléas climatiques. »
Nous sommes le 3 octobre, vingt-quatre heures après la démission de
Gérard Collomb du ministère de l’intérieur. Le président de l’Assemblée
nationale est l’invité de l’Association des journalistes parlementaires
(AJP) et concède que, sur les vaches et les territoires, il pourrait « continuer longtemps ».
A la tête de l’institution depuis un mois, le Finistérien, élu La
République en marche (LRM), veut imprimer sa marque de fabrique. C’est
un classique. Dès son arrivée, François de Rugy s’était vu en grand
réformateur du Palais-Bourbon, multipliant les chantiers de
« modernisation ». Son successeur prend son temps pour décider des
suites qu’il donnera aux travaux restés au milieu du gué. Le site
Internet du « rendez-vous des réformes », marque de fabrique de M. de
Rugy, a même temporairement disparu de celui de l’Assemblée nationale au
changement de président. Chacun ses priorités.
Premier déplacement en Aveyron, sa terre nataleA l’hôtel de Lassay,
Richard Ferrand mûrit un autre dessein. On reproche à Emmanuel Macron
d’être le « président des villes » ; lui sera le « président des champs »,
martèle son entourage. A peine élu au perchoir, il a foncé au Space, le
salon international des productions animales rennais, sur sa terre
d’adoption, la Bretagne. Fin septembre, il a consacré son premier
déplacement officiel à l’Aveyron, sa terre natale, celle qui chante
encore parfois dans sa voix. Il s’est arrêté à Rodez, où il est né, et a
donné un entretien à Centre Presse, l’un des titres…
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L’Affaire Richard Ferrand, Président de l’assemblée Nationale, qui
avait été classée sans suite à Brest, relancé à Paris, est dépaysée sur
Lille. Ce choix fait suite à une demande de ses avocats concernant un
éventuel conflit d’intérêts à Paris.
Trois juges d’instructions viennent d’être désignés pour instruire cette
affaire immobilière qui avait coûté à Richard Ferrand sa place au
gouvernement. Ces trois juges ont été désignés le 25 septembre “pour
instruire le dossier”, a annoncé hier le parquet de Lille à l’agence
France-Presse en précisant “qu’aucune convocation pour mise en examen
n’avait été délivrée”.
Un mois après l’élection de Richard Ferrand à la présidence de
l’Assemblée nationale, trois juges ont été désignés à Lille pour
instruire le dossier concernant l’affaire immobilière de Brest.
Par AFP Publié le 12/10/2018 à 12:21 Mis à jour le 12/10/2018 à 12:23
Trois juges d’instruction ont été désignés à Lille pour instruire le dossier Richard Ferrand dans l’affaire immobilière brestoise qui avait coûté à l’actuel président LREM de l’Assemblée nationale sa place au gouvernement, a-t-on appris auprès du parquet de Lille.
« Trois juges d’intruction » ont ainsi été désignés, « le 25 septembre« , « pour instruire le dossier« , a indiqué cette source à l’AFP.
Pas de convocation
« En l’état, aucune convocation pour mise en examen n’a été délivrée« , a-t-elle ajouté. La Cour de Cassation avait ordonné en juillet le dépaysement à Lillede l’information judiciaire ouverte à Paris.
Le 13 octobre dernier le procureur de Brest décide de classer
l’affaire sans suite. L’enquête préliminaire menée par la Police
Judiciaire de Rennes et révélée par Médiapart fait pourtant apparaître
des éléments et des témoignages troublants…
Par M.V. avec Mediapart Publié le 02/11/2017 à 13:21 Mis à jour le 02/11/2017 à 13:23
Le 13 octobre dernier le procureur de Brest décide de classer l’affaire sans suite considérant qu’il n’y a pas eu d’infraction au code de la mutualité. Il explique n’avoir constaté ni emploi fictif, ni préjudice relevant de l’abus de confiance ou de l’escroquerie. Concernant un éventuel délit de prise illégale d’intérêt le magistrat invoquait la prescription de l’action publique.
Cette décision n’a pas convaincu tout le monde, en particulier les
associations anti-corruption et les journalistes ayant pu consulter le
dossier pénal.
C’est le cas de Mathilde Mathieu, journaliste à Médiapart qui dans un article paru le 31 octobre liste les éléments qui sèment le doute.
Des faits et témoignages troublants
Dans l’enquête préliminaire, que Mediapart a pu consulter, apparaissent les retranscriptions de témoignages de collaborateurs de Richard Ferrand déposés devant les policiers en charge de l’enquête.
Quatre personnes sur les douze présentes déclarent avoir été informées
Ainsi un ancien adjoint du patron des députés LREM déclare
« Compte tenu de mes fonctions, j’aurais dû être a minima informé de ce
montage (…), qui ne répond pas à l’idée que je me fais de la mutualité.
» et d’ajouter « Il y a clairement un problème d’éthique »
Richard Ferrand pour sa part affirme n’avoir jamais rien dissimulé. Il explique avoir toujours bien informé le bureau du Conseil d‘Administration que les locaux situés rue Georges Sand, appartenaient à sa compagne et affoirme avipr fait cela avant que le Conseil lui-même ne vote à l’unanimité pour l’offre de Sandrine Doucen, sa compagne.
Pourtant « sur les neuf administrateurs et 3 personnels présents seuls 4 ont confirmé aux enquêteurs avoir été informés de ce « détail »
Parmi ces administrateurs l’un d’entre explique aux policiers « je m’en serais certainement souvenu…ça choque un peu » ; Un autre d’ajouter « j’ai ignoré tout cela jusqu’à la parution d‘articles de presse ».
Dans sa déclaration, le Président des mutuelles de Bretagne de l’époque, Michel Buriens, dit lui aussi l’« avoir appris incidemment lors d’une discussion informelle, fin 2013 ou début 2014 », soit deux ans après la signature du bail chez le notaire.
Le 1er juillet 2011 Michel Buriens est donc allé signer le bail chez
le notaire des Mutuelles en compagnie de Richard Ferrand mais n’a jamais
croisé Madame Doucen, qui a également signé ce jour-là l’acte définitif
d’achat !
Quant à l’ex-commissaire aux comptes des Mutuelles il déclare sur le Procès-verbal « Si j’avais été informé de cela, il va de soi que j’aurais regardé plus profondément la doctrine. »
L’implication de Richard Ferrand dans l’acquisition de l’immeuble
o Richard Ferrand visite l’immeuble à l’automne 2010, pas sa compagne
Face aux policiers Sandrine Doucet a déclaré qu’elle n‘avait jamais
visité le bien d’avant de l’acheter… contrairement à Richard Ferrand qui
lui a reconnu avoir visité l’immeuble dès l’automne 2010 avec son
adjointe et un technicien. Il n’aurait découvert que plus tard qu’une
amie notaire de sa compagne avait suggéré à cette dernière d’acquérir ce
bien.
o Richard Ferrand signe le compromis pour sa compagne
En décembre 2010, c’est aussi R.Ferrand qui signe le compromis de vente pour sa compagne. Il explique aux policiers que « [La notaire] m’a appelé car ma compagne n’était pas disponible » et d’ajouter « Je trouvais l’opération un peu étrange ».
o Le contrat d’achat conditionné à la « conclusion d’un bail commercial » entre sa SCI et les Mutuelles de Bretagne…
Autre détail intéressant, dans ce compromis apparait une clause
suspensive qui conditionnait l’achat définitif à la « conclusion d’un
bail commercial » entre sa SCI et les Mutuelles de Bretagne…
o R.Ferrand négocie directement l’emprunt immobilier
Un mois après la signature du bail de location par les Mutuelles de
Bretagne, Richard Ferrand a négocié en personne avec le Crédit Agricole
l’emprunt de 375 000 euros nécessaires à sa compagne. Le banquier a confirmé aux policiers « J’ai toujours eu affaire, soit physiquement soit au téléphone, à M. Richard Ferrand »
Malgré tous ces éléments le procureur de Brest a estimé
qu’aucune infraction n’était suffisamment caractérisée. Quant au délit
de prise illégal d’intérêt Philippe Récappé a estimé que « l’analyse des éléments et la jurisprudence ne permettaient pas de conclure avec certitude ». Et d’ajouter que le délai de prescription étant dépassé il n’y aurait pas de juge d’instruction désigné…
Les associations anticorruption envisagent de nouvelles plaintes
Les associations anticorruption Anticor et FRICC estiment, pour leur part, qu’il y a bien eu prise illégale d’intérêt pour l’un et infraction au Code de la mutualité pour l’autre.
Plusieurs adhérents des Mutuelles de Bretagne envisagent également de se porter partie civile. De nouvelles plaintes pourraient donc bien atterrir sur le bureau du magistrat de Brest d’ici peu.
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