Halte à la censure et la désinformation satanistes !
compteur
vendredi 19 octobre 2018
Sophia Chikirou et sa société Mediascop au coeur de toutes les agitations médiatiques des Insoumis
Comptes de campagne extraordinaires et conflits de la web
TV « Le Média » : les mêmes facturations astronomiques pour des
prestations souvent bénévoles de « petites mains », ceux qui au final
paient ou devraient payer les factures étant tantôt l’Etat, tantôt un public de gogos aux
revenus très modestes.
Où va l’argent ? A quoi sert-il ? Financement du terrorisme ?
En attendant qu’il soit répondu à ces questions, on peut déjà traiter
Mélenchon d’escroc, comme il a déjà dit qu’on allait le faire...
A ce stade, point n’est besoin d’attendre les condamnations…
Les « petites mains » de la « déconnologie » se sont-elles gênées pour me calomnier publiquement ?
ENQUÊTE FRANCEINFO. Comptes de campagne : Sophia Chikirou, la chère communicante de Jean-Luc Mélenchon
Prestataire incontournable de la campagne présidentielle de Jean-Luc
Mélenchon, Mediascop est au centre de l’enquête préliminaire qui vise
l’entourage du candidat. La société de Sophia Chikirou aurait facturé
certains services à des prix très élevés.
Sophia Chikirou, ci-contre le 25 Janvier 2017, lors d’un
point presse portant sur l’un des « meeting holographique » de Jean-Luc
Mélenchon. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
La justice soupçonne l’existence de surfacturations lors de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon.
La Cellule investigation de Franceinfo révèle vendredi 19 octobre que
la société de la communicante Sophia Chikirou aurait facturé très cher
certaines prestations. Ses factures, qui ont été remboursées par l’État,
intéressent les enquêteurs. Nous avons examiné les factures qu’elle a
émises, rencontré certains de ses anciens employés et tenté de retracer
l’ensemble de ses activités.
Mediascop au cœur de la campagne Mélenchon
Stratégie de communication, gestion des réseaux sociaux, réalisation
de vidéos, objets promotionnels… Mediascop était incontournable lors de
la campagne de la France insoumise. L’agence de communication a facturé
pour près de 1,2 million d’euros de prestations, soit 11% du budget
total de la campagne. Situation inhabituelle, Mediascop employait une
dizaine des membres du staff du candidat. Chez tous les autres candidats
à la présidentielle ces fonctions étaient directement rattachées à
l’association de financement de campagne qui payait leurs salaires.
Jean-Luc Mélenchon a fait le choix de confier une bonne partie de son
équipe à la société de Sophia Chikirou.
Les factures en question
Mediascop a envoyé deux factures à l’association de campagne de
Jean-Luc Mélenchon. L’une et l’autre commencent par lister les missions
remplies par Sophia Chikirou au titre de la direction de la
communication. En tout, la présidente de Mediascop facture son travail
80 000 euros hors taxes pour huit mois de campagne, soit en moyenne
10 000 euros mensuels. Mais plus bas, sont facturées d’autres
prestations, toujours réalisées par Sophia Chikirou. Mediascop fait
payer par exemple 6 000 euros pour la « rédaction des scenarii » des
clips de campagne diffusés sur France Télévisions. Or, ils ont été
rédigés par Sophia Chikirou, comme elle l’a expliqué à la commission des
comptes de campagne.
On trouve également la main de la présidente de Mediascop sur les
sept épisodes de l’émission « Esprit de campagne » diffusées sur le web.
Les lignes « programmation et élaboration du conducteur » (de 1 200 à
4 800 euros par émission) et « préparation des intervenants » (3 600
euros en tout) correspondent à des tâches remplies par Sophia Chikirou.
Ce que nous confirment trois acteurs de la campagne et un intervenant
sur l’une de ses émissions. Mediascop fait également payer en supplément
le travail de sa présidente sur les meetings. Dans cette vidéo, elle
explique que les prestations « production » et « préparation de
l’animation » sont bien effectuées par elle-même.
À l’écouter, les prestations qui apparaissent sous les mentions
« production » et « préparation de l’animation » sur la facture seraient
effectuées par elle-même ce jour-là, ce que deux anciens membres de
l’équipe de campagne nous ont confirmé par ailleurs. Ce jour-là, ses
interventions auraient donc été facturées 3 900 euros.
Extrait d’une facture de Mediascop. (RADIO FRANCE)
En additionnant tous les meetings, toutes les émissions et
productions sur lesquels elle serait intervenue, Sophia Chikirou aurait
valorisé son travail à près de 120 000 euros sur les factures de
Mediascop, soit 15 000 euros mensuels en moyenne pour huit mois de
campagne.
Des missions découpées en tranches sur les factures
Un autre point qui pose question est la façon dont ont été facturées
certains aspects de la campagne. C’est le cas du « community
management », en clair, la gestion de la campagne du candidat sur les
réseaux sociaux. D’après l’organigramme de campagne que nous nous sommes
procuré, ces fonctions étaient assurées par trois personnes dont deux
étaient payées par Mediascop. Pour les quatre derniers mois de la
campagne, le travail des « community managers » est découpé en une
dizaine de tâches différentes. Il est ainsi facturé 58 800 euros.
Mediascop ne semble pas avoir choisi la solution la plus économique pour
le candidat qui aurait consisté à facturer au forfait jours la mise à
disposition des deux salariés.
Extrait d’une facture de Mediascop. (RADIO FRANCE)
Les vidéos réalisées par Mediascop pendant la campagne sont également
facturées à l’unité. Il y en a pour plus de 100 000 euros au total. Là
aussi, Mediascop semble faire un choix coûteux pour l’association de
campagne, alors que d’après plusieurs témoins, ces clips étaient
essentiellement réalisés par trois employés de Mediascop.
250 euros pour mettre en ligne un discours
Cette facturation « à la tâche » peut donner lieu à des tarifs qui
paraissent difficilement compréhensibles. Il en va ainsi d’une rubrique
appelée « extraction audio et publication sur le compte Soundcloud de
JLM ». Derrière cette terminologie technique se cache une opération
simple : elle consiste à extraire le fichier son d’un discours, à le
télécharger sur le réseau social Soundcloud en y ajoutant quelques
commentaires (on peut trouver le compte de Jean-Luc Mélenchon ici).
D’après plusieurs spécialistes que nous avons consultés, cette
opération prend 5 à 10 minutes. Or, elle est facturée à chaque fois 250
euros l’unité. Et comme 19 discours de Jean-Luc Mélenchon ont été
publiés sur Soundcloud, Mediascop a facturé la prestation 4 750 euros en
tout.
Extrait d’une facture de Mediascop. (RADIO FRANCE)
Un peu plus loin, une autre rubrique a attiré notre attention : le
« sous-titrage de vidéos publiées sur le compte Facebook du candidat ».
Ces vidéos sont effectivement sous-titrées car la plupart des
internautes regardent les vidéos sans activer le son. Pour chaque minute
sous-titrée, Mediascop facture 200 euros à l’association de campagne.
Un tarif très supérieur à celui pratiqué généralement par les sociétés
spécialisées (15 euros la minute en général) et qui correspond à environ
une demi-heure de travail.
Mediascop, une société sans locaux
Mediascop n’est pas un prestataire comme les autres dans l’univers
politique. La société n’a pas de locaux, tous ses employés travaillent
au QG du candidat, rue de Dunkerque, dans le Xe arrondissement de Paris.
Pratique inhabituelle, elle refacture à l’association de campagne
toutes ses charges : administration, frais téléphoniques, location de
matériel… Jusqu’à la facture du cabinet d’expertise comptable qui suit
ses comptes. « Je n’ai jamais vu ça », s’étonne l’ancien
trésorier d’un candidat à la présidentielle. De fait, cette pratique,
sans être illégale, a une conséquence : Mediascop n’a quasiment aucune
charge, hormis ses impôts et les salaires et honoraires payés à ses
employés. Si elle facture des services à un prix « classique » sur le
marché, ses bénéfices sont nettement plus importants.
Combien a gagné Sophia Chikirou grâce aux campagnes présidentielle et législatives ?
Sophia Chikirou aurait valorisé son travail personnel à près de
15 000 euros hors taxes sur ses factures, mais combien a-t-elle gagné en
tant que présidente de Mediascop grâce aux campagnes présidentielle et
législatives de la France insoumise ? Le 31 mars 2017, elle a transformé
son entreprise en société par actions simplifiées. Les dispositions
légales propres à ce statut semblent lui avoir permis de ne pas publier
ses comptes 2017. Les derniers comptes disponibles de Mediascop datent
de 2016. Ils donnent une vision partielle de sa rentabilité. Pour cette
année, le chiffre d’affaires de Mediascop est de 162 900 euros, ce qui
correspond, grosso modo, aux premiers règlements de la France insoumise
pour la campagne présidentielle. La société réalise alors un bénéfice
net (après impôts) de 76 600 euros, soit 47% de marge nette. Un ratio
exceptionnel quel que soit le secteur d’activité.
Sophia Chikirou, intervenant sur une émission pendant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. (TWITTER)
Des employés peu payés… et amers
En mars 2018, la commission nationale des comptes de campagne a rendu
publique l’intégralité du compte de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Les
factures de Mediascop ont alors commencé à circuler chez certains
anciens membres de l’équipe de campagne. Un de ceux que nous avons
rencontrés nous a raconté avoir été surpris en constatant à quel tarif
son travail avait été facturé. D’autant que tous nous ont dit avoir eu
conscience de travailler pour des salaires bien inférieurs à ceux
auxquels ils auraient pu prétendre. Certains étaient payés 1 500 euros
par mois en CDD, d’autres à peine plus en honoraires
d’auto-entrepreneurs. L’un d’entre eux, à qui nous avons montré les
factures nous a dit se sentir « blessé » : « Ce que j’ai fait sur la campagne, explique-t-il,
je ne l’ai pas fait pour l’argent, on fait ça par conviction aussi…
Elle nous demandait régulièrement d’en faire un peu plus gracieusement,
on était payé au lance-pierre… Mais on le faisait… Et en fait, elle a
fait de l’argent sur mon dos. Je suis dégoûté. » Cet ancien membre
de l’équipe de campagne nous a par ailleurs affirmé qu’il n’était pas
payé pour certaines missions qu’il a remplies, et qui ont pourtant été
facturées par Mediascop au candidat Jean-Luc Mélenchon.
La justice soupçonne des « manœuvres » pour obtenir des remboursements de l’État
La France insoumise n’était certes pas la formation politique la plus
fortunée de la campagne présidentielle, mais si elle a pu engager
presque 11 millions d’euros de dépenses, c’est qu’elle savait très tôt
qu’elle pourrait bénéficier du remboursement de l’État, vu qu’il
apparaissait quasi-certain que son candidat allait franchir la barre des
5% des suffrages, condition pour être remboursé.
Le 16 mars 2018, la commission nationale de comptes de campagne et
des financements politiques (CNCCFP) a effectué un signalement auprès du
procureur de la République de Paris. Mediascop, ainsi qu’une
association qui est intervenue sur la campagne de la France insoumise,
l’Ere du peuple, sont visés par ce signalement de l’autorité de contrôle
qui, bien qu’ayant validé les comptes du candidat, a estimé que la
situation particulière de ces deux prestataires, dirigés par des proches
de Jean-Luc Mélenchon posait quelques questions. Nous
avions déjà expliqué que l’Ere du Peuple, présidée par un conseiller
d’État, Bernard Pignerol, avait salarié deux rouages essentiels de la
campagne des Insoumis, les actuels députés Bastien Lachaud et Mathilde
Panot et refacturé leurs services en réalisant au passage une
confortable marge. Le 18 septembre dernier le parquet e Paris
classait sans suite une plainte de l’association Anticor qui visait les
comptes plusieurs candidats à la présidentielle. Néanmoins, dans sa
décision, le procureur François Molins rappelaient que, concernant le
compte de Jean-Luc Mélenchon, « les surfacturations dénoncées [par
la commission des comptes de campagne] tendent à faire sérieusement
suspecter l’existence de manœuvres délibérées destinées à tromper
l’organe de contrôle aux fins d’obtenir des remboursements sans cause.
J’ai donc fait diligenter une enquête préliminaire qui est toujours en
cours. »
L’enquête préliminaire aurait été ouverte pour escroquerie, abus de
confiance, infraction à la législation des campagnes électorales et
travail dissimulé aggravé. C’est dans ce cadre qu’ont eu lieu les
perquisitions de mardi 16 octobre 2018. D’après nos informations, dès le
lendemain, plusieurs anciens employés de Mediascop auraient été
entendus par les policiers l’Office central de lutte contre la
corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Nous publions intégralement les deux factures que Mediascop a émises pour la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon :
Sophia Chikirou a refusé toutes nos demandes d’interview. Son avocat,
David Marais, nous a fait parvenir le communiqué suivant : « Toutes
les accusations portées contre Mediascop et Madame Chikirou sont
fausses et sont fondées uniquement sur les élucubrations de Monsieur de
Chalvron * contre qui nous avons porté plainte en dénonciation
calomnieuse en septembre dernier et dont il faudra se demander pour qui
il agit. Cette opération est politique, elle n’a pour but que de nuire
et de récupérer un maximum d’informations sur Jean-Luc Melenchon et ses
partisans. »
* Note : Jean-Guy de Chalvron était le
rapporteur chargé de l’examen du compte de Jean-Luc Melenchon. Il avait
démissionné au cours de sa mission en raison de désaccords avec le
président de la commission des comptes de campagne.
Aude Lancelin : « Nous nous battrons pour qu’aucun centime de nos
Socios au RSA n’aille à Mediascop », la société de Sophia Chikirou
19h30, le 22 septembre 2018, modifié à 14h09, le 23 septembre 2018
Invitée de Philippe Vandel, la nouvelle directrice du « Média », la
webtélé fondée par des proches de la France Insoumise, est déterminée à
ne pas verser les 120.000 euros réclamés par Sophia Chikirou, son
ex-dirigeante.
INTERVIEW »Nous sommes dans un état d’esprit très combatif. » Invitée du Grand journal du soir du week-end sur Europe 1, Aude Lancelin, nouvelle directrice du Média, est déterminée. Son cheval de bataille: la guerre qui se joue
depuis le mois de juillet entre l’ancienne et la nouvelle direction de
cette webtélé, fondée par des proches de la France Insoumise.
« Une passe difficile ».
« Le Média a été laissé par l’ancienne direction dans un état
économique exsangue », assure Aude Lancelin. « Un million
sept-cent-mille euros ont été dépensés en 6 mois. Nous sommes dans une
passe difficile, nous devons très vite augmenter nos revenus mensuels.
Il n’est pas certain que nous y arrivions d’ici Noël mais nous sommes
entièrement mobilisés par cette tâche ».
Mais Aude Lancelin et son équipe devront aussi se défendre devant la justice. En septembre, l’ex dirigeante du Média, Sophia Chikirou a assigné la webtélé en justice. Elle réclame 120.000 euros pour le paiement de prestations fournies par sa société, Mediascop et pour des dommages et intérêts.
« Je n’étais pas au courant ». Le 11 juillet, Sophia Chikirou avait facturé au Média 130.000 eurosvia
cette société, dont elle est l’unique actionnaire. 64.000 ont été
versés en juillet depuis le compte de la webtélé. Un virement de 67.000
euros avait par la suite été bloqué par la banque.
« Je n’étais pas au courant de ces facturations, ni de l’existence
éventuelle d’une convention entre sa société Mediascop et le Média »,
affirme Aude Lancelin. « À l’heure où nous parlons, Sophia Chikirou nous
réclame 120.000 euros, en plus des 64.000 euros qu’elle a déjà touchés
cet été ».
Une page Facebook « séquestrée ». Une somme que la nouvelle
directrice ne veut verser sous aucune prétexte. « Je le dis
solennellement : nous nous battrons pour qu’aucun centime de nos Socios
au RSA n’aille à Mediascop ». »Nous sommes un petit média indépendant
que Sophia Chikirou a contribué à créer », poursuit la journaliste. Nous
sommes financés uniquement par des petits donateurs dont certains sont
des gens modestes ».
Autre sujet de tension entre Le Media et son ancienne directrice : la
page Facebook de la webtélé. « Notre page Facebook est toujours
séquestrée par l’ancienne direction », explique Aude Lancelin. « Sophia
Chikirou la détient toujours de manière complètement illégale ». « Nous
avons porté plainte et il y a eu plusieurs mises en demeure »,
affirme-t-elle. La guerre est décidément loin d’être terminée.
Sophia Chikirou, née le 3 juin 19791 à Bonneville (Haute-Savoie), est une conseillère en communication et femme politiquefrançaise. Après avoir créé la société de conseil en communication Médiascop en 2011, elle prend part aux campagnes électorales de Jean-Luc Mélenchon. Elle participe en 2017 à la création du Média et en assure la direction jusqu’à son départ en juillet 2018, après plusieurs conflits internes.
En novembre 2007, elle rejoint le mouvement La Gauche moderne2, fondé par Jean-Marie Bockel. Elle explique alors qu’elle « n’adhère pas au programme présidentiel mais soutient la volonté de réforme de Nicolas Sarkozy »12.
Elle indique alors : « J’ai compris qu’il [Nicolas Sarkozy] avait gagné
le jour où il a parlé d’un ministère de l’Identité nationale. Cette
question de l’identité est centrale, il fallait l’affronter »13.
Conseillère communication de Jean-Luc Mélenchon
En juillet 2018, Sophia Chikirou quitte son poste de présidente de l’entreprise de presse et de directrice de la publication du Media pour redevenir conseillère communication de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne des élections européennes de 2019. Elle occupait déjà ce poste lors de de l’élection présidentielle de 201714. Elle est chargée d’une mission de contact permanent avec le mouvement espagnol Podemos15. Sophia Chikirou reste néanmoins présidente de la société de production audiovisuelle du Média16.
Carrière dans les médias
Mediascop
Sophia Chikirou fonde en juillet 2011 la société de conseil en communication Mediascop, associée avec Arnauld Champremier-Trigano et Alban Fischer. Sophia Chikirou, devenue proche de Jean-Luc Mélenchon en 2008, participe à sa campagne présidentielle de 2012, la société Mediascop assurant l’ensemble de la communication de cette campagne. En 2013, ses deux associés dans Mediascop cèdent leurs parts à Sophia Chikirou, qui devient ainsi la seule propriétaire. En 2016, Mediascop est prestataire de services
pour Jean-Luc Mélenchon alors député européen. Puis Sophia Chikirou est
« directrice de la communication » de l’équipe de campagne de Jean-Luc
Mélenchon lors de élection présidentielle de 2017. Par ailleurs, sa société Mediascop est prestataire de services pour la communication de cette équipe de campagne. En 2016, le chiffre d’affaires de Mediascop est de 162 899 euros, avec un bénéfice net de 76 550 euros, soit 47 % de marge. Au terme de la campagne Mediascop reçoit une rémunération de 1 161 768 euros soit 11% du budget total du candidat Jean-Luc Mélenchon 17. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques mentionne que 54 600 euros auraient été indument payés18.
Bien que la CNCCFP ait validé les comptes de campagne du candidat
Jean-Luc Mélenchon, elle fait le 14 mars 2018 un signalement au parquet de Paris. Celui-ci ouvre une enquête préliminaire en avril19.
Le 19 octobre 2018, une investigation de Radio France confirme
l’hypothèse de « facturations étonnamment élevées » de la part de la
société Médiascop pour ses prestations lors de la campagne
présidentielle de Jean-Luc Mélanchon.
Alors que les salaires des membres du staff du candidat se situaient
entre 1.500 et 3.000 euros mensuels, Sophia Chikirou émargeait à 10.000
euros mensuels en tant que directrice de la communication de la
campagne. En plus de son salaire, Radio France
révèle qu’elle facturait de nombreuses petites prestations à des tarifs
plus élevés que la moyenne, portant, sur l’ensemble des huit mois de
campagne, son salaire mensuel autour de 15.000 euros. Son avocat, David
Marais, affirme que « toutes les accusations portées contre Médiascop et
Madame Chikirou sont fausses »20.
Sophia Chikirou a aussi observé et participé sur le terrain à la campagne de Bernie Sanders pour les primaires présidentielles du Parti démocrate américain de 201621.
Elle en retient la stratégie de contourner les médias traditionnels et
développer la communication sur les réseaux sociaux, thème repris par
Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne présidentielle. Elle initie la
création du site Internet du candidat, L’Avenir en commun22.
Sophia Chikirou fonde avec Sébastien Vilgrain, Henri Poulain et Gérard Miller, du Média23, média en ligne dit « alternatif »24 consistant notamment en la création et la diffusion d’un journal télévisé, lancé le 15 janvier 2018. Après six mois de présidence, elle démissionne pour s’investir dans la campagne européenne du parti Podemos et garantir ainsi « l’indépendance » de la rédaction25. Pour Aude Lancelin, nouvelle responsable du Média depuis le 10 juillet 2018, Sophia Chikirou « a été chassée par les salariés », qui ne supportaient plus son management brutal26.
La présidence de Sophia Chikirou a fait l’objet de nombreuses
critiques en interne au niveau de la gouvernance et de la gestion
financière. Sophia Chikirou est favorable à un modèle économique avec
une « diversification » des revenus notamment l’insertion de publicités
d’annonceurs sélectionnés. Cette stratégie suscite des réticences de
certains journalistes, dont notamment Aude Lancelin25.
Depuis son premier journal télévisé, Le Média a été marqué par plusieurs départs27 notamment en raison de désaccords sur le traitement du conflit syrien25.
Polémiques
Le soutien de Sophia Chikirou au journaliste Claude El Khal et sa prise de position, refusant de montrer des images de la bataille de la Ghouta orientale en Syrie, lui valent diverses critiques28
pour cette « ligne éditoriale que de nombreux journalistes ont jugée
insultante pour les reporters de guerre qui risquent leur vie pour
obtenir des clichés sourcés »29, si bien que l’AFP a publié une tribune pour contredire l’affirmation selon laquelle les images ne pourraient pas être vérifiées30. Cette polémique permet à Antoine Hasday, journaliste de Slate, d’affirmer que même les sources des ONG
ne semblent pas suffire à convaincre Sophia Chikirou et qu’il « y a une
différence fondamentale entre un doute raisonnable et une logique hypercritique qui n’est qu’un sophisme permettant d’entretenir la confusion sur des faits avérés. Celui du Média sur la Syrie s’apparente à la seconde catégorie »31.
En février 2018, la journaliste Aude Rossigneux limogée accuse Le Média d’une éviction et d’un management brutal32,33,34. En juillet 2018, un article de Médiapart décrit une situation de crise au Média
où une pétition se montait contre Sophia Chikirou avant qu’elle
démissionne, dénonçant ses méthodes managériales et son autoritarisme35,36.
Juste avant son départ du Média, Sophia Chikirou aurait procédé à
deux paiements, pour plus de 130 000 euros, à sa propre société,
Médiascop, révèle Mediapart, information reprise dans un article du
Point37. Le chèque de 64 119,61 euros a été honoré par la banque, mais le virement suivant a été bloqué38. Selon Mediapart :
« Via sa société Mediascop, dont elle est l’unique actionnaire, la
consultante Sophia Chikirou donnait des conseils à la présidente Sophia
Chikirou »39. Des salariés anonymes du Média accusent Sophia Chikirou de facturer des « prestations sans réalité », et la nouvelle direction du Média, composée de Gérard Miller, Henri Poulain et Aude Lancelin,
lui reproche de s’être rémunérée alors qu’elle se présentait comme
bénévole. Face aux accusations de malversation, Sophia Chikirou se
défend en affirmant qu’elle était bénévole en tant que présidente du Média
mais rémunérée comme conseil en stratégie. Elle affirme que les
accusations contre elle sont de la « calomnie pure » et annonce porter
l’affaire devant le tribunal de grande instance et demander un audit
pour prouver sa bonne gestion40,41.
↑ « Boycott des images de la guerre en Syrie: le choix très polémique de Le Média », LExpress.fr, 26 février 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ « Le Média, embourbé dans les polémiques, tente de gérer sa crise », LExpress.fr, 27 février 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ « Ghouta orientale : « toutes les photos que diffuse l’AFP sont vérifiées et authentifiées » », AFP.com, 27 février 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ « La désinformation d’une partie de la gauche sur la guerre en Syrie », Slate.fr, 1er mars 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ « Aude Rossigneux se dit virée avec « brutalité » de la rédaction en chef de Le Média : la guerre des versions », Marianne, 25 février 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ « Le Média : silence, on purge ! », FIGARO, 27 février 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ « Aude Rossigneux évincée de la rédaction en chef du Média – ElectronLibre », ElectronLibre, 24 février 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ « Aude Lancelin remplace Sophia Chikirou à la tête du «Média» sur fond de crise », FIGARO, 10 juillet 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ Justine Brabant, Manuel Jardinaud et Antton Rouget, « «Le Média» joue sa survie », Mediapart, 8 juillet 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ Le Point.fr, « Le Média : les très riches heures de Sophia Chikirou », Le Point, 10 août 2018 (lire en ligne [archive]).
Anna Borrel, « Sophia Chikirou, élue PS passée de la diversité à la dissidence », Marianne, 17 décembre 2007 (lire en ligne [archive])
Martin Choteau, « Jean-Luc Mélenchon et Sophia Chikirou “en osmose” : comment la jeune femme a transformé le candidat à la présidentielle », Gala, 6 avril 2017 (lire en ligne [archive])
Émilie Lanez, « Sophia Chikirou : la métamorphose de Mélenchon, c’est elle ! », Le Point, 8 avril 2017 (lire en ligne [archive])
Virginie Le Guay, « Mélenchon. Sophia Chikirou, la femme de l’ombre », Paris Match, 20 avril 2012 (lire en ligne [archive])
Sylvie Lotiron, « Portrait Sophia Chikirou : qui est la bonne fée de Jean-Luc Mélenchon ? », VSD, 20 janvier 2017 (lire en ligne [archive])
Clément Parrot, « Cyberstratège, Sanders et brouille au PS : qui est Sophia Chikirou, la communicante qui souffle à l’oreille de Mélenchon ? », France Info, 13 avril 2017 (lire en ligne [archive])
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire