Toulouse : un nouveau meurtre par balles, le deuxième en 48 heures
Publié le 16.08.2014, 11h28 | Mise à jour : 17h05
C’est dans le quartier du Mirail, dans la banlieue sud deToulouse
(Haute-Garonne), qu’un homme de 25 ans a été tué par balles vendredi
soir, dans un probable deuxième règlement de comptes en 48 heures. | Pascal Pavani / LP
La victime, un jeune homme de 25 ans a été visé par «un ou plusieurs
tireurs», vers 20 heures 30, alors qu’il dînait à l’extérieur. «On est
clairement sur une piste d’un règlement de comptes» a indiqué un policier.
«Plusieurs douilles» ont en effet été retrouvées sur les lieux»,
précise Michel Valet, procureur de la République de Toulouse. Rapidement
pris en charge par les secours, le jeune homme été transféré à
l’hôpital de Rangueil où il est mort dans la soirée, rapporte France 3 Midi Pyrénées.
Guerre entre bandes rivales ?
«On pense évidemment à un match retour mais rien ne le prouve»,
préviennent les forces de l’ordre, évoquant la difficulté de mener une
enquête dans ce quartier sensible du Mirail où «personne ne se présente
spontanément» à la police.
Il s’agit du quatrième assassinat en huit mois à Toulouse dans
d’apparentes exécutions qui font penser à une guerre entre bandes
rivales.
L’enquête a été confiée à la police judiciaire qui devra établir s’il
existe un lien entre cet assassinat et celui de Walid Larbi-Bey, un
délinquant multi-récidiviste de 29 ans récemment incarcéré pour
tentative de meurtre en bande organisée, à Beauzelle, dans la nuit de
jeudi à vendredi. Ce quartier a été le théâtre d’une «série d’agressions» depuis le mois de décembre 2013.
Meurtre au Mirail à Toulouse : la piste du règlement de compte privilégiée
Un homme est décédé dans le quartier du Mirail après avoir été
victime de coup de feu. Les faits se sont déroulés en début de soirée
vendredi dans un bar de la place du Milan. Un meurtre qui pourrait être
lié à l’exécution de Beauzelle de jeudi dernier.
Par Véronique Haudebourg
Publié le 16/08/2014 | 08:51, mis à jour le 16/08/2014 | 18:22
Un homme a été tué par balle, dans le quartier du Mirail à Toulouse
vendredi en début de soirée. La victime se trouvait dans un bar à chicha
de la place de Milan quand deux hommes sont arrivés en scooter sur les
lieux. L’un d’eux est entré et a ouvert le feu sur la victime. 8 coups
au total. Six balles ont atteint l’homme de 24 ans. L’auteur des coups
de feu a ensuite pris la fuite en scooter avec son complice en
direction des Izards.
« On est clairement sur une piste de règlement de comptes« ,
selon une source policière. Rapidement pris en charge par les secours,
la victime a été transférée à l’hôpital de Rangueil où elle est décédée
dans la soirée. L’homme de 24 ans était bien connu des services de
police et était un proche de la pizzeria Le Milano, au coeur de la série
de fusillades de la fin 2013-début 2014 à Toulouse. Il aurait eu des
liens avec Walid Larbi-Rey, abattu jeudi à Beauzelle. Ce Toulousain, lui aussi connu de la police était réputé pour être impliqué dans des trafics de drogue.
L’enquête a été confiée à la police judiciaire. Il s’agit du quatrième assassinat en huit mois à survenir à Toulouse dans d’apparentes exécutions faisant penser à une guerre entre bandes rivales.
« On pense évidemment à un match retour mais rien ne le prouve« , a précisé samedi la police, évoquant la difficulté d’une enquête dans ce quartier sensible du Mirail où « personne ne se présente spontanément » à la police. Un appel aux témoignage a été lancé par les enquêteurs.
Fusillade à Toulouse : l’un des deux blessés est décédé
Publié le 11.12.2013
L’un des deux jeunes hommes blessés dimanche soir lors d’une
fusillade à l’arme de guerre dans le quartier sensible des Izards, à
Toulouse, a succombé à ses blessures dans la nuit de mardi à mercredi, a
indiqué le parquet.
La victime, âgée de tout juste 18 ans, avait été atteinte à l’abdomen
et transportée à l’hôpital de Purpan dans un état critique. Un deuxième
homme avait également été blessé par balle dans ce quartier du nord de
Toulouse, théâtre de tirs pour la troisième fois en moins d’une semaine.
La fusillade s’était produite vers 23h30 au pied d’un immeuble de la
rue des Chamois, non loin de la station de métro Trois Cocus.
Un homme avait été interpellé lundi puis relâché mardi, sans
qu’aucune charge ne soit retenue contre lui, a-t-on appris de source
judiciaire. L’enquête, confiée à la Sûreté départementale et à la police
judiciaire, se poursuit.
Déjà des coups de feu au début du mois
Le 4 décembre, dans le même quartier des Izards, deux hommes à
scooter avaient déjà tiré une rafale sur les devantures de deux
commerces. Le client d’un salon de coiffure avait été légèrement blessé
par la chute d’une vitre. Le lendemain, un coup de feu avait été tiré
d’une voiture sur un cycliste, qui n’avait pas été atteint.
Ce quartier fait partie, depuis fin 2012, des Zones de sécurité
prioritaires (ZSP), ces territoires que le ministre de l’Intérieur,
Manuel Valls, veut reconquérir en y affectant des moyens supplémentaires
et en y menant une action taillée sur mesure. Officiellement, le
classement en ZSP est officiellement lié au fait que les Izards étaient
une plaque tournante du trafic de drogue à Toulouse. Il s’agit par
ailleurs de l’ancien quartier de Mohamed Merah.
Fusillade mortelle aux Izards à Toulouse : un suspect en garde à vue
Publié le 15.12.2013
L’enquête sur les violences dans le quartier toulousain des Izards
avance. Moins d’une semaine après des tirs à la Kalachnikov ayant coûté
la vie à un jeune homme de 18 ans, dans ce quartier classé en Zone de
sécurité prioritaire, un homme de 29 ans a été interpellé et placé en
garde à vue dimanche, selon une source judiciaire.
Son interpellation a eu lieu vendredi après-midi dans ce quartier
situé au nord de Toulouse, dans le cadre des investigations menées par
le service régional de police judiciaire et la sûreté départementale.
«La garde à vue est en cours, dans le cadre de l’instruction pour les
évènements des 5 et 9 décembre», a déclaré une source judiciaire, le
parquet se refusant à tout commentaire.
Le quotidien régional La Dépêche du Midi évoque l’hypothèse de
règlement de comptes entre deux clans, sur fonds de trafic de
stupéfiants. Selon le journal, l’homme de 29 ans en garde à vue est déjà
connu des services de police et avait été interpellé puis relâché, il y
a quelques mois, dans le cadre de «l’affaire Merah» et des supposés
complicités du «tueur au scooter» en 2012. Il avait par ailleurs été
condamné dès 2008 à 4 ans de prison pour un cambriolage violent, a
assuré le journal.
Les Izards, plaque tournante du trafic de drogue
Dans la nuit du 8 au 9 décembre, un ou plusieurs tireurs avaient fait
usage d’une arme de type Kalachnikov contre un bâtiment situé en plein
coeur des Izards. Le jeune homme, employé à la boulangerie familiale
dans le quartier, avait succombé deux jours plus tard à ses blessures.
Un autre jeune homme de 18 ans avait été blessé à la main pendant cette
fusillade qui avait laissé 26 impacts de balles sur la porte de
l’immeuble.
Le 5 décembre, dans le même quartier, un cycliste avait été la cible
d’un tir, sans être touché, alors qu’il prenait la fuite après avoir été
percuté par une voiture. Le parquet de Toulouse a ouvert une seule
information judiciaire concernant ces deux attaques, des chefs de
«meurtre en bande organisée et tentatives de meurtre en bande
organisée».
Les Izards, plaque tournante du trafic de drogue à
Toulouse, est un quartier où les immeubles de quelques étages côtoient
de petites maisons. C’était le quartier d’attache de Mohamed Merah, qui
avait assassiné en 2012 trois militaires ainsi que trois enfants et un
professeur juifs, au nom du «jihad». Une marche silencieuse est prévue
dimanche après-midi en mémoire de la v ictime de la fusillade.
Fusillade à Toulouse : la victime, tuée de «très près»
Publié le 22.01.2014, 01h56 | Mise à jour : 18h46
C’est dans cette pizzeria de Toulouse que la fusillade a eu lieu
dans la nuit de mardi à mercredi, faisant un mort et deux blessés. | AFP / Eric Cabanis
Les faits se sont déroulés aux alentours de 23 heures à l’intérieur
et à l’extérieur d’une petite pizzeria installée route de Lauraguet,
dans le quartier des Izards, situé dans le nord de la ville.
«Les auteurs des faits de hier soir (ndlr, mardi) ont tiré
depuis l’extérieur» de la pizzeria visée par l’attaque et «ont ensuite
pénétré dans l’établissement où de nouveaux coups de feu ont été tirés
et où la principale victime a été abattue», a affirmé Michel Valet lors
d’un point de presse. L’auteur du tir mortel aurait utilisé un calibre
12.
Parmi les deux blessés, l’une des victimes, touchée par balle à
l’épaule, est toujours hospitalisée, et fait l’objet d’une protection
policière. La seconde, très légèrement touchée par un éclat, est sortie
de l’hôpital. Toutes deux sont connues de la justice pour leur implication dans des vols aggravés et des affaires de stupéfiants.
Au total, une quinzaine de coups de feu ont été tirés par deux armes
distinctes, un fusil et une arme de poing, a précisé M. Valet. De plus,
deux véhicules incendiés ont été retrouvés dix minutes après les faits à
deux kilomètres du lieu de la fusillade survenue dans le nord de
Toulouse. Les enquêteurs estiment plus que probable que ces voitures ont
servi aux tireurs pour prendre la fuite.
Une compagnie de 80 CRS envoyée en renfort
Mercredi matin, des impacts de balle visibles sur la façade et des
scellés apposés sur le rideau de fer du «Restaurant Le Milano» venaient
témoigner de la fusillade dans ce secteur résidentiel et essentiellement
pavillonnaire. Au milieu de la nuit, deux voitures de police ont bloqué
la rue de part et d’autre de l’établissement, situé au rez-de-chaussée
d’un petit immeuble de trois niveaux, s’apparentant en fait à un snack,
avec à peine trois tables à l’intérieur.
Une compagnie de CRS doit déployée en renfort dès mercredi soir dans
le quartier sensible des Izards, à Toulouse, non loin du lieu de la
fusillade, a annoncé mercredi le préfet de Haute-Garonne. «J’ai obtenu
ce renfort de 80 hommes qui me sont affectés dès ce jour à la suite des
événements de la nuit dernière», a déclaré Henri-Michel Comet lors d’un
point presse. Ils se relaieront «jour et nuit» pour assurer la sécurité
de la Zone de sécurité prioritaire (ZSP) nord-est, créée au printemps
2013 et qui englobe le quartier des Izards, théâtre depuis plusieurs
semaines de fusillades à l’arme de guerre, a-t-il ajouté.
Rivalités entre deux clans
Selon une source proche du dossier, ces fusillades seraient la
conséquence d’une rivalité entre deux clans: d’un côté, des petits
trafiquants issus des Izards et qui se sont associés avec d’autres
trafiquants du quartier de la Reynerie, situé au Mirail, et de l’autre
les tenants actuels du trafic de drogue des Izards qui tentent de
s’opposer à cette tentative de prise de pouvoir.
Le maire socialiste de Toulouse, Pierre Cohen, a qualifié la
situation de «très préoccupante». «Face à ces actes de violence
absolument inadmissibles, j’ai décidé de saisir le ministre de
l’Intérieur», a-t-il annoncé dans un communiqué.
Trois fusillades en décembre
Le secteur des Izards, classé Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP)
était le quartier d’attache de Mohamed Merah, le tueur au scooter qui
avait assassiné en 2012 trois militaires ainsi que trois enfants et un
professeur juifs. Plaque tournante du trafic de drogue, il a été récemment le théâtre de plusieurs fusillades.
Deux hommes ont été mis en examen
pour la tentative de meurtre du 5 décembre et l’un d’eux a été remis en
liberté fin décembre. Une troisième fusillade dans le quartier fait
l’objet d’une enquête judiciaire distincte: le 4 décembre, deux hommes à
scooter avaient tiré une rafale sur les devantures de deux commerces.
Le client d’un salon de coiffure avait été légèrement blessé par la
chute d’une vitre.
ILLUSTRATION. Un homme a été tué à coups de couteau dans la nuit de mercredi à jeudi, à Toulouse. | IDE pour LP
Nouveau drame dans le quartier sensible des Izards, à Toulouse
(Haute-Garonne). Un homme d’une quarantaine d’années a été tué à coups
de couteau dans la nuit de mercredi à jeudi. Le principal suspect qui a
appelé la police pour se dénoncer a été interpellé, a-t-on appris de
source policière.
Les faits se sont déroulés vers 2h30.
Pour une raison encore inconnue, le suspect a poignardé la victime,
avant d’appeler les secours. Une fois sur place, les policiers de la
Brigade anti-criminalité (BAC)
ont retrouvé la victime, grièvement blessée à l’arme blanche. Les
pompiers ont tenté en vain de sauver le quadragénaire, touché au thorax,
qui est décédé. Selon les premières constatations qui devront être
confirmées par une autopsie, la victime a reçu deux coups de couteau.
L’arme utilisée était vraisemblablement un couteau de poche de type
Opinel.
Une enquête
devrait être ouverte pour déterminer les circonstances exactes du
drame. Le suspect qui a été arrêté ne s’est pour l’instant pas expliqué
sur l’origine du drame.
Un homme a été tué par balles dans un quartier sensible de la ville
la nuit dernière. Il s’agit du quatrième assassinat en huit mois. Le
procureur de la République juge la situation « très grave ».
L’inquiétude des autorités grandit à Toulouse, où deux meurtres ont eu lieu en l’espace de 48 heures.
En témoignent les mots du Procureur de la République qui n’a pas hésité
à comparer la ville rose à Marseille. «Si on prend la série
d’événements que nous venons d’évoquer, nous n’avons rien à envier à
Marseille. Je pense que la situation est en effet très grave», a déclaré
le procureur Michel Valet, lors d’un point-presse organisé samedi après
la mort d’un homme, tué froidement vendredi soir dans ce qui
s’apparente à un règlement de comptes.
La veille, un homme au casier judiciaire lourd avait été assassiné à kalachnikov,
laissant penser à une guerre entre bandes rivales. «En moins de neuf
mois, nous avons eu quatre assassinats et deux tentatives avec des modes
opératoires relativement similaires. La question des liens entre ces
différents faits se pose», a précisé M. Valet, se disant «très
préoccupé». «La radicalisation est en cours», a-t-il ajouté.
«On est clairement sur une piste de règlement de comptes»
Vendredi soir vers 20H30, un homme de 24 ans connu notamment pour
violences aggravées, trafic de stupéfiants et association de
malfaiteurs, a été froidement tué dans un salon de thé et chicha de
Bagatelle, une cité du quartier sensible du Mirail. Deux personnes
casquées circulant en deux-roues motorisé se sont arrêtées devant
l’établissement. L’une d’entre elles est entrée dans le salon et a fait
feu à huit reprises, selon les premiers éléments de l’enquête. Six
balles ont atteint la victime, qui est morte vers 21h30 à l’hôpital.
«On est clairement sur une piste de règlement de comptes», avait dans
la matinée précisé une source policière. Les deux agresseurs ont fui
avec leur deux-roues. Au moins une arme pourrait avoir été utilisée,
«peut-être être une arme de guerre», a dit avec prudence M. Valet, du
même type que celle utilisée lors de l’assassinat de jeudi. «On a
tendance à penser qu’il peut y avoir des liens», a-t-il dit.
Déjà deux assassinats en décembre
Jeudi, un Toulousain de 29 ans, récemment incarcéré pour tentative de
meurtre, avait été criblé de balles de kalachnikov à Beauzelle, dans la
banlieue nord-ouest de Toulouse. Il s’agit de Walid Larbi-Bey, né en
Algérie en 1984. Condamné plusieurs fois par la justice, il était
suspecté d’avoir été l’auteur d’une tentative de meurtre le 5 décembre
en bande organisée.
Face à ces deux meurtres, les enquêteurs ont rapidement fait le lien
avec le quartier toulousain des Izards, où les deux victimes résidaient
jusqu’à récemment. Ce quartier, souvent décrit comme une plaque
tournante du trafic de drogue toulousain, a été le théâtre de deux
assassinats aux allures d’exécution, en décembre 2013 à la kalachnikov
puis le 21 janvier. Un homme avait alors été criblé d’une quinzaine de
balles.
Appel à témoins lancé
«Ce que nous redoutions s’est produit très vite», a déclaré le
procureur, faisant allusion aux craintes de représailles qu’il avait
évoquées après l’assassinat de jeudi. «On pense évidemment à un match
retour mais rien ne le prouve», a déclaré à l’AFP une source policière,
évoquant la difficulté de conduire une enquête au Mirail où «personne ne
se présente spontanément» à la police. Pour «arrêter l’engrenage», le
procureur a lancé un appel à témoins, appelant à mettre fin à la
«dérive» dans une ville jusqu’alors peu habituée à un tel enchaînement
de meurtres. En la matière, Toulouse reste toutefois loin de Marseille où une quinzaine de règlements de comptes mortels ont été perpétrés depuis début janvier.
Un homme a été tué par balles dans un quartier sensible de Toulouse,
lors d’un probable deuxième règlement de comptes en 48 heures. Il s’agit
du quatrième assassinat en huit mois à survenir à Toulouse dans
d’apparentes exécutions faisant penser à une guerre entre bandes
rivales, dont l’assassinat, jeudi à la kalachnikov, d’un homme au casier judiciaire lourd.
L’homme de 25 ans tué hier soir était « bien connu des services de
police ». Il a été visé à 20h30 par un ou plusieurs tireurs dans le
quartier sensible du Mirail. La victime se trouvait dans un commerce de
bouche quand elle a été prise pour cible par ce qui pourrait être une
arme de guerre. « Plusieurs douilles » ont été retrouvées sur les lieux.
« On est clairement sur une piste de règlement de comptes », selon une
source policière.
Lien avec le quartier des Izards
L’enquête, confiée à la police judiciaire, devra établir s’il existe
un lien avec l’assassinat à l’arme de guerre, survenu la veille dans la
banlieue de Toulouse, et qui avait fait craindre de nouveaux règlements
de comptes entre bandes rivales. Un Toulousain de 29 ans, récemment
incarcéré pour tentative de meurtre, avait été criblé de balles de
kalachnikov, à Beauzelle, au nord-ouest de Toulouse. « On pense
évidemment à un match retour mais rien ne le prouve », a précisé
aujourd’hui la police, évoquant la difficulté d’une enquête dans ce
quartier sensible du Mirail où « personne ne se présente spontanément » à
la police.
Les enquêteurs avaient fait le lien avec le quartier toulousain des Izards
où la victime résidait jusqu’à récemment, et théâtre d’ »une série
d’agressions criminelles » depuis décembre. Le procureur avait évoqué la
possibilité d’éventuelles représailles. « A chaque fois que ce type de
fait se produit, on peut craindre des actes en retour », avait-il dit.
La victime avait été identifiée comme étant Walid Larbi-Bey, né en
Algérie en 1984, connu de la police pour différents cambriolages et vols
avec violence. Il avait déjà été condamné plusieurs fois par la justice
et surtout « suspecté d’être impliqué comme auteur dans une tentative
de meurtre en bande organisée » commise le 5 décembre, avait expliqué le
procureur. Les Izards avaient été secoués par deux assassinats, en décembre 2013 puis en janvier dernier.
Classé zone de sécurité prioritaire fin 2012, le quartier du nord de
Toulouse est le théâtre d’une série d’attaques à l’arme à feu depuis
mercredi dernier. L’un des blessés est entre la vie et la mort.
Les armes à feu ont encore parlé, dans le quartier sensible des
Izards, au nord de Toulouse, faisant deux blessés. L’un d’eux, un jeune
majeur, a été hospitalisé dans un état critique dans la nuit de dimanche
à lundi, après avoir été touché au thorax. C’est la troisième fois en
moins d’une semaine que ce quartier sensible, classé zone de sécurité
prioritaire (ZSP) fin 2012, est le théâtre de tirs.
Mercredi, deux hommes à scooter avaient ouvert le feu et atteint les
devantures de deux commerces. Le client d’un salon de coiffure avait été
légèrement blessé par la chute d’une vitre. Le lendemain, des coups de
feu retentissaient à nouveau dans le quartier. Un homme aurait tiré
d’une voiture sur un cycliste, selon le procureur de Toulouse, Michel
Valet, en ratant sa cible.
Si le nombre d’agresseurs, le mode opératoire ainsi que leurs
motivations restent inconnus, le procureur se refusant pour le moment à
lier les affaires, les scènes de violences des derniers jours inquiètent
autant les habitants que les élus. Le maire socialiste de Toulouse,
Pierre Cohen, parle d’un «un îlot supplémentaire de délinquance». «Cela
fait mal à un quartier qui, depuis un certain temps est stigmatisé, un
quartier qui a de plus en plus de difficultés, des difficultés que nous
ne découvrons pas», explique-t-il.
Plaque tournante de la drogue à Toulouse
Quartier d’élection de Mohamed Merah, les Izards ont été officiellement classés ZSP parce qu’ils étaient une plaque tournante du trafic de drogue à Toulouse.
«Le quartier est touché par le trafic de stupéfiants et les
phénomènes de violences urbaines», écrivaient les ministères de la
Justice et de l’Intérieur dans un document conjoint,
en novembre 2012. «Sur les 8 premiers mois de l’année 2012 le quartier a
connu une augmentation de la délinquance générale due, pour
l’essentiel, aux infractions à la législation sur les stupéfiants, dont
le volume a quasiment doublé en un an. Celui-ci se traduit par
l’exercice de pressions et de menaces quotidiennes à l’encontre des
habitants et des bailleurs sociaux par les individus qui s’y livrent.»
Tirés près de la station de métro Trois-Cocus, au cœur du quartier
sensible, les coups de feu de dimanche rappellent que la situation est
encore précaire, un an après le classement en zone prioritaire.
Les Izards n’est pas un quartier de grands ensembles comme le Mirail,
autre ZSP de Toulouse, mais un secteur plus réduit où des immeubles de
quelques étages jouxtent de petites maisons. Depuis plusieurs mois, les
policiers y mènent la vie dure aux dealers en même temps qu’est entreprise une action de rénovation urbaine et sociale.
«Il y a tout un travail qui est en train de se faire, a expliqué un
enquêteur à l’AFP, malheureusement, ça ne se fait pas en six mois».
Les voitures de police ont repris leurs rondes, ce lundi. «Elles
passent de temps en temps. C’est plutôt sécurisant, a confié un riverain
à La Dépêche.
Mais pour ce qui s’est passé hier et mercredi, ils ne pouvaient rien
faire». Et une mère de famille de souhaiter: «J’espère que maintenant
c’est fini. S’il y avait un message, il est passé alors il faut que ça
se calme.»
Plusieurs témoins directs de la fusillade qui a fait un mort et deux blessés mardi soir expliquent au Figaro leur crainte face à la multiplication des attaques à l’arme à feu qui touchent ce quartier du nord de la ville.
Toulouse,
Un peu plus de 48 heures après la fusillade qui a fait un mort et deux blessés dans une pizzeria,
située à proximité du quartier des Izards de Toulouse, les langues se
délient. Kamel et Sofiane* (les prénoms ont été changés), se trouvaient
dans l’établissement mardi soir. Le premier pour «donner un coup de main
au service», le second «pour dîner avec des proches». «Il était un peu
plus de 21h30 lorsque j’ai entendu des tirs, des bousculades, mais pas
de cris», explique Kamel au Figaro. «Puis, les coups de feux ont
été plus puissants et précis. J’étais au sous-sol avec des amis. Vu
qu’il nous restait une prière à faire, je peux certifier que fusillade a
duré entre trois et six minutes. Six minutes de coups de feu! Six
minutes de frayeur!», explique-t-il.
«À la fin de la fusillade, nous sommes montés à l’étage supérieur
avec des amis (au rez-de chaussée de l’établissement). Et là, j’ai vu un
homme au sol qui était blessé, et Miloud, 25 ans, lui, avait été
abattu». Kamel n’est pas prêt d’oublier également ces longues minutes.
Elles resteront gravées à jamais dans sa mémoire. Lui était au rez de
chaussée pour assurer le service en salle. «Les coups de feu, je croyais
que c’était des pétards au départ, puis j’au vu un mec très serein qui
est entré dans la pizzeria, qui a tiré à bout portant sur Miloud qui
était au sol, il lui a tiré dessus avec un fusil à pompe. Puis, il m’a
braqué avec son arme, il a tenté d’armer, je sais pas s’il n’avait plus
de balles mais il n’a pas pu me tirer dessus! On l’a fait fuir avec un
ami! Il est parti aussi determiné qu’il est arrivé. Calmement. En
marchant. Avec un sang froid étonnant. Je suis un veritable miraculé! Le
Bon dieu nous a sauvés. Cet homme était venu pour tuer. C’était un vrai
meurtrier», raconte calmement le jeune homme. «Je ne sais pas pourquoi
on s’en prend à cette pizzeria, je peux vous assurer que ce n’est pas
une plaque tournante de la drogue comme le laissent entendre certains
dans le quartier». Kamel n’est pas très optimiste: «J’ai peur, je
redoute une escalade. Ceux qui ont fait cela sont capables de s’en
prendre à n’importe qui pour faire peur», ajoute-t-il.
Mardi soir, les auteurs de la fusillade voulaient-ils s’en prendre au
propriétaire de la pizzeria déjà la cible de coups de feu lors d’une
précédente fusillade intervenue début décembre? L’homme était également
présent lors d’une autre fusillade où avait été abattu un jeune homme de
18 ans. Est-il un témoin gênant selon les auteurs des fusillades? «Si
j’avais été là mardi soir, ils m’auraient certainement abattu, je ne
sais pas ce qu’ils me veulent» s’interroge-t-il. «Ici, c’est une
pizzeria, pas la plaque tournante d’un trafic de drogue. Je sens bien
que je suis devenu une cible», poursuit-il. Son avocat, Me Pierre Le
Bonjour explique que son client est «en danger». Le pénaliste toulousain
ajoute: «La fusillade de mardi soir, ce n’est pas un réglement de
comptes entre bandes rivales. La prevue, ce sont des innocents qui ont
été tués début décembre et mardi soir. Ils sont morts gratuitement.
C’est pour cela que les langues se délient. J’espère qu’il n’y aura pas
un troisième, voire un quatrième mort. Il faut stopper cette escalade!»
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