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mardi 13 juin 2017
Affaire Richard Ferrand : nouvel épisode de la "saga" immobilière...
Le Canard enchaîné avait bien annoncé une vraie « saga » immobilière lors de ses premières révélations le 24 mai dernier.
Nouvel épisode, donc. Il s’agit cette fois de révélations de Médiapart.
Je devrais sans doute me réjouir de ce feuilleton qui cette année
arrose de mes arroseurs des années passées avec de vraies informations,
contrairement à toutes celles dont ils ont soutenu la divulgation à mon
sujet par le malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien
Luraghi à compter des années 2008 à 2010, en se heurtant à cette époque à
un certain « Nostradamou ».
Mais ce n’est pas le cas : il débute bien trop tard, la criminelle Josette Brenterch et ses complices ont déjà assassiné.
Richard Ferrand est-il au coeur d’une nouvelle affaire immobilière ?
Selon Mediapart, le ministre de la Cohésion des territoires se
serait enrichi en revendant une partie de sa permanence parlementaire,
qu’il aurait achetée avec des fonds publics.
Le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, à l’Elysée, le 24 mai 2017. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
franceinfoFrance Télévisions
Mis à jour le 13/06/2017 | 14:02
publié le 13/06/2017 | 13:41
Deux semaines après l’ouverture d’une enquête préliminaire, Richard Ferrand se retrouve de nouveau au coeur d’une affaire, toujours sur fond d’opération immobilière trouble.
Cette fois, les faits remontent à septembre 2016, à une époque où
l’actuel ministre de la Cohésion des territoires est député socialiste
du Finistère. Selon les informations de Mediapart (article payant),
ce dernier, qui est alors en partance pour le mouvement En marche !,
aurait décidé de revendre une partie de sa permanence parlementaire à la
fédération PS du département. Coût total de l’opération : 40 000 euros.
Ces locaux, il les avait acquis en octobre 2012, soit quatre mois à
peine après son arrivée à l’Assemblée nationale. Plutôt que de louer une
permanence parlementaire, Richard Ferrand aurait préféré acheter « un rez-de-chaussée de maison à Châteaulin, deuxième ville de sa circonscription, au prix de 115 000 euros pour 130 m2 environ. »
Une opération « légale » mais pas éthique »
Un emprunt lui avait alors été accordé. Mais le site s’interroge : avec quel argent l’a-t-il remboursé ? « Pour
régler ses mensualités, le député Ferrand a-t-il utilisé des fonds
publics, en l’occurrence son IRFM (son indemnité parlementaire pour
frais de mandat) ? » Si c’est le cas, le ministre « aurait
ainsi réussi une sacrée culbute : acquérir un bien immobilier avec
l’aide de fonds publics, en conserver une partie à la fin de son mandat,
en revendre une autre à des concurrents politiques. »
Une opération « certes légale mais pas bien éthique. » En janvier 2015, franceinfo a avait enquêté sur ces députés qui deviennent propriétaires grâce à leur indemnité de frais de mandat.
Richard Ferrand, déjà accusé d’avoir favorisé sa compagne dans un
montage immobilier, serait impliqué dans une autre affaire du même
ordre. Il aurait revendu en 2016 un bout de sa permanence parlementaire
au PS local, alors qu’il venait de rejoindre En Marche révèle Médiapart.
Par LH Publié le 13/06/2017 à 14:44 Mis à jour le 13/06/2017 à 15:19
Une vente s’élevant à 40 000 euros dont « une bonne partie de la
somme est sans doute allée dans sa poche illico puisqu’il avait déjà,
fin 2016, quasiment terminé de rembourser son emprunt de départ » indique le site d’informations.
Cela pose la question du règlement des mensualités : le
député Richard Ferrand a-t-il utilisé des fonds publics, en l’occurrence
son indemnité parlementaire pour frais de mandat (IRFM) ?
« Si c’était le cas, l’actuel ministre de la Cohésion des
territoires aurait ainsi réussi une sacrée culbute : acquérir un bien
immobilier avec l’aide de fonds publics, en conserver une partie à la
fin de son mandat, en revendre une autre à des concurrents politiques » comme le précise Médiapart.
Si en 2012 l’Assemblée nationale n’interdisait pas aux députés
d’utiliser l’IRFM pour payer des remboursements, la donne a changé.
Depuis février 2015, ils n’ont plus le droit d’employer l’IRFM
pour une dépense afférente à une nouvelle acquisition de biens
immobiliers (mais ils peuvent continuer à rembourser un emprunt
contracté avant février 2015, à la différence des sénateurs).
INFO FRANCETV INFO. Ces députés qui deviennent propriétaires grâce à leur indemnité de frais de mandat
L’indemnité représentative de frais de mandat, qui s’élève à 5 770
euros par mois, permet aux élus de régler leurs frais professionnels.
Mais aucun contrôle n’est exercé et certains en profitent pour acquérir
un bien immobilier.
Chaque député touche une indemnité représentative de frais
de mandat de 5 770 euros brut pour couvrir ses frais professionnels.
(LIONEL BONAVENTURE / AFP)
Mis à jour le 29/01/2015 | 09:39
publié le 27/01/2015 | 06:18
C’est une pratique connue. Ces dernières années, quelques députés,
comme Jean-Jacques Urvoas (PS) ou Muriel Marland-Militello (UMP), ont
été épinglés pour avoir financé l’achat de leur permanence parlementaire
avec leur indemnité représentative de frais de mandat (IRFM).
On sait aujourd’hui que ces deux cas ne sont pas isolés. L’Association pour une démocratie directe a
effectué une centaine de recherches auprès des services fonciers et des
tribunaux de commerce. En s’appuyant sur les 31 réponses
reçues, francetv info révèle, mardi 27 janvier, qu’au moins 12 députés
encore en activité, dont Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), Marc Le Fur
(UMP) ou François Sauvadet (UDI), sont devenus propriétaires de leur
permanence après le début de leur mandat dans des conditions parfois
floues.
« On n’a pas à acquérir un patrimoine avec l’argent public »
L’IRFM est une enveloppe de 5 770 euros brut,
qui sert en théorie à couvrir les frais professionnels du député, dont
le financement de sa permanence. Si certains l’utilisent pour louer un
local, d’autres s’en servent pour acquérir à leur nom ladite permanence…
qui restera dans leur patrimoine une fois leur mandat terminé. Bien que
légale, cette pratique pose un problème éthique : l’élu acquiert avec
de l’argent public un bien immobilier privé. « Le mandat électif est limité dans le temps, pas le patrimoine immobilier », rappelle à francetv info le déontologue de l’Assemblée nationale, Ferdinand Mélin-Soucramanien. Pour lui, « il est préférable, à moins que la situation de l’immobilier ne le permette pas, de recourir à la location » si on utilise l’IRFM.
Un avis partagé par certains députés. « On n’a pas à se constituer un patrimoine avec l’argent public », martelait le député UMP du Nord Gérald Darmanin en 2013, dans Le Nouvel Observateur. Ce jeune élu a fait le choix d’acheter sa permanence avec « ses deniers personnels », comme d’autres avant lui. « J’utilisais l’IRFM quand je louais, mais pas quand j’ai acheté en 2004, explique aussi Maurice Leroy, député UDI du Loir-et-Cher. Je
sépare toujours vie privée-vie publique. A partir du moment où il y
avait l’appartement avec le local de la permanence, je n’ai pas voulu
utiliser mon indemnité de frais de mandat. »
Une réglementation floue
Mais certains, comme François Sauvadet (UDI), député de la Côte-d’Or depuis 1993, défendent cette façon de faire. « Dans
la durée, l’achat s’est révélé un bon calcul économique puisqu’il est
désormais payé et que cela permet à mon IRFM de servir à d’autres usages
au service de mes concitoyens », justifie l’ancien ministre par e-mail. Mais « si la location devient demain la règle, je m’y plierai », ajoute-t-il alors que l’Assemblée planche sur la question.
Tous s’accordent à dire que la réglementation en la matière fait
cruellement défaut. Elu depuis 1986, Jérôme Lambert (PS, Charente), qui a
financé son achat avec ses revenus, met son exemplarité sur le compte
d’ »un coup de bol ». « J’aurais très bien pu financer mon emprunt
avec l’IRFM. A l’époque, on ne se posait vraiment pas ce genre de
questions », raconte-t-il.
Jean Lassalle (MoDem, Pyrénées-Atlantiques), qui admet sans problème
avoir utilisé son IRFM pour l’acquisition de sa permanence en 2003,
confirme. « Au moment où je l’ai fait, ce n’était pas une question
sensible comme aujourd’hui, je n’ai jamais eu l’impression de commettre
une mauvaise action, explique-t-il. C’était répandu (…) et les collègues à qui je demandais le meilleur moyen de procéder m’encourageaient même à le faire. »
Au risque de faire face ensuite à de sérieux dilemmes éthiques. Elu
en 2007, Jean Grellier (PS, Deux-Sèvres) a acheté sa permanence
de Bressuire l’année suivante, grâce à un prêt de l’Assemblée nationale
sur dix ans, remboursé à hauteur de 600 euros par mois via son indemnité
de frais de mandat.« Je ne sais pas du tout ce que j’en ferai à
la fin de mon mandat. Je ne veux pas faire une plus-value ou en
profiter, parce que cela a été payé avec l’IRFM »,
explique-t-il. Il espère la vendre au prix d’achat à son successeur ou
reverser le loyer perçu à une association. De manière générale,
Jean Grellier »préféraitqueles choses soient claires ». « Il pourrait y avoir un local public dans chaque circonscription, ou une interdiction d’acheter sa permanence », avance-t-il.
La famille ou le conseil municipal constitués en SCI
La situation actuelle pose en effet quelques problèmes et ouvre la
porte à des montages financiers curieux. S’il refuse de dire si l’IRFM a
participé à l’achat de ses deux permanences successives, Guy Geoffroy
(UMP, Seine-et-Marne) reconnaît cependant verser un loyer mensuel de
500 euros à la société civile immobilière (SCI) DG qui en est propriétaire. Une SCI gérée par lui-même, sa femme et son fils (enregistrés par ailleurs comme ses collaborateurs parlementaires). »Je ne suis pas dans la constitution d’un patrimoine avec de l’argent public, je loue un local, comme d’autres louent un local », assure-t-il.
D’autres tissent par ce biais des relations avec d’autres élus.
L’ancienne permanence de Jérôme Chartier (UMP, Val-d’Oise) est notamment
détenue par le député, trois maires des environs et l’époux d’une
quatrième maire. Le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix (ex-UDI,
Maine-et-Loire), est, lui, propriétaire de sa permanence, achetée trois
ans avant d’être élu, via la SCI Alcaline, une société au capital de laquelle figurent de nombreux élus municipaux.
« Je n’ai pas de comptes à vous rendre »
Au téléphone, Gilles Bourdouleix refuse de parler de son IRFM. « L’Assemblée
nationale a décidé que les députés n’avaient pas de comptes à rendre
là-dessus, je n’ai pas de comptes à vous rendre », s’agace-t-il. L’une de ses associés, brouillée avec lui depuis quelques mois, accepte d’en dire davantage. « Ce local sert pour son activité parlementaire et pour chaque campagne municipale »,
explique Géraldine Delorme, élue UMP à la région Pays-de-la-Loire et
ancienne adjointe à la mairie de Cholet. Chaque nouvel arrivant dans
l’équipe municipale est invité à prendre des parts dans cette SCI gérée
par Gilles Bourdouleix et Michel Champion, son premier adjoint.
En 2010, l’élue UMP essaye, en vain, de quitter la SCI. « Je
considérais que le montage financier était certes parfaitement légal,
mais discutable d’un point de vue éthique. Ils se constituent un capital
personnel à partir d’un local qui sert à l’action publique et qui est
financé en partie avec l’argent public », dénonce-t-elle. Si elle
ne peut en apporter la preuve, elle assure que l’indemnité de frais de
mandat de Gilles Bourdouleix a participé à la constitution de ce
capital. Des propos qui posent la question d’un éventuel financement de
campagne électorale via l’IRFM, une pratique qui, si elle était avérée,
serait pour le coup illégale.
Une permanence mise en vente à 2,5 millions d’euros
Ancien député UMP de Seine-Saint-Denis, Patrice Calméjane, qui avait
proposé d’interdir l’achat de permanence en 2012, analyse les questions
soulevées par ces SCI, qui permettent des transferts de propriété sans
acte notarié. « C’est très très dangereux. Cela veut dire qu’on
finit par avoir des relations d’argent avec d’autres élus. Pourquoi
a-t-on besoin d’avoir des relations financières avec d’autres élus ? On
leur doit quelque chose ? Ce n’est jamais très sain », estime-t-il.
Au-delà des SCI, d’autres cas posent tout aussi
question. Georges Ginesta (UMP, Var) vend en ce moment la villa de
Saint-Raphaël qu’il déclare comme permanence parlementaire, pour 2,5 millions d’euros. Selon Le Canard enchaîné, l’élu,
qui n’a pas souhaité nous parler, a bien utilisé l’IRFM pour acquérir
ou entretenir cette villa. Bien plus au nord, dans les Côtes-d’Armor,
les enfants de Marc Le Fur sont propriétaires depuis 2010, avec leur
père, de la permanence de ce dernier à Loudéac. Contacté par francetv
info, l’élu a d’abord prétexté une réunion, avant de laisser nos appels
et SMS sans réponse.
« Mes indemnités, j’en fais ce que je veux »
Cette gêne semble partagée par de nombreux collègues. Contactés par
francetv info, Annie Le Houérou (PS, Côtes-d’Armor), Jérôme Chartier
(UMP, Val-d’Oise) et Bernard Perrut (UMP, Rhône) n’ont pas non plus
donné suite. Olivier Dassault (UMP, Oise) a lui attendu la publication
de cet article pour annoncer qu’il n’avait pas utilisé son IRFM.
Ceux qui ont répondu à temps n’ont pas toujours voulu dire s’ils
avaient utilisé l’IRFM. Nathalie Kosciusko-Morizet, par la voix d’une de
ses collaboratrices, n’a pas souhaité revenir sur l’achat en 2002 d’une maison à Longpont-sur-Orge (Essonne), sa permanence jusqu’en juillet 2013. Tout juste a-t-elle précisé qu’elle loue désormais sa permanence de Longjumeau et que la maison de Longpont a été vendue.
François Brottes (PS, Isère) préfère lui aussi nous parler via son attaché de presse. Il « n’infirme ni ne confirme »
avoir utilisé son IRFM pour l’achat de sa permanence de Crolles en
2002. En 2013, à la suite d’un divorce, il vend ce local en réalisant
une plus-value de 52 061,76 euros. Tout en détaillant les facteurs
(travaux, inflation, intérêts) minimisant cette plus-value ou en
expliquant que les juges ont estimé lors de son divorce que l’IRFM
faisait partie de son revenu, il refuse à plusieurs reprises de nous
répondre sur l’utilisation ou non de la fameuse indemnité. Mais glisse
tout de même ceci au passage : « De toute façon, ce sont des comptes joints et mes indemnités, j’en fais ce que je veux. »
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