La garde à vue de Vincent Debraize, agresseur présumé de NKM, a été prolongée
18/06/2017 à 13h47
Le suspect a été placé en garde à vue samedi matin pour »violences
volontaires sur personne chargée d’une mission de service public ».
Nathalie Kosciusko-Morizet a été confrontée samedi après-midi à l’homme soupçonné de l’avoir agressée jeudi à Paris. L’intéressé, Vincent Debraize, maire d’un petit village de l’Eure,
s’était rendu de lui-même au commissariat samedi matin, à la
convocation des policiers chargés de l’enquête. Il avait été placé en
garde à vue »pour des faits de violences volontaires sur personne
chargée d’une mission de service public ».
Devant la police, le suspect a nié « les faits » de violence et les
accusations d’agressions verbales, a déclaré à l’AFP Xavier Autain,
l’avocat de NKM.
Alors que Vincent Debraize avait indiqué vouloir s’exprimer dimanche
devant la presse, dans son village de Champignolles, sa garde à vue a
été prolongée de 24 heures, jusqu’à lundi matin 8h30 maximum, a fait
savoir son avocat à BFMTV.
Des auditions de témoins prévues
Des auditions de témoins sont notamment prévues dimanche. Selon
l’entourage de Nathalie Kosciusko-Morizet, cette dernière a
« formellement reconnu » le suspect lors de la confrontation organisée
par la police,rapporteLe Parisien.
Après cette agression, l’élu avait pris la fuite et était parti vers
la bouche de métro la plus proche. Photographié, son visage avait été
diffusé dans les médias et le parquet de Paris avait ouvert une enquête
immédiatement pour « violences volontaires ».
« Il a été identifié après des témoignages et grâce à l’exploitation
de la vidéo-surveillance », a expliqué une source policière à l’AFP.
Liv Audigane avec Alexandra Gonzalez
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Qui est Vincent Debraize, l’homme suspecté d’avoir agressé NKM?
09h00 , le 18 juin 2017, modifié à 10h24 , le 18 juin 2017
L’homme à l’origine de la perte de connaissance de la candidate
Nathalie Kosciusko-Morizet et qui a été placé en garde à vue
s’appelle Vincent Debraize et est maire d’une petite commune de l’Eure.
Nathalie Kosciusko-Morizet est sorti de l’hôpital vendredi. (Sipa)
Est-ce la défaite d’Henri Guaino, ancienne plume de Nicolas Sarkozy et
candidat éliminé dès le premier tour dans la même circonscription que
NKM, qui a provoqué la colère de Vincent Debraize ? Ce maire sans
étiquette de la paisible commune de Champignolles dans l’Eure – 38
habitants au dernier recensement – faisait partie des 33 élus qui lui
avaient apporté son parrainage. Il invite la presse devant sa mairie
dimanche à midi pour expliquer son geste contre NKM… Interrogé par L’Obs,
Henri Guaino a démenti, de son côté, toute proximité avec Debraize. En
2014, ce dernier s’était manifesté en lançant une pétition contre
l’insécurité dans les zones rurales. Un de ses conseillers municipaux
avait été victime d’une tentative de cambriolage.
Vincent Debraize a été placé en garde à vue
Vendredi soir, après son identification par la police, le
quinquagénaire, qui a entamé en 2014 son deuxième mandat de maire, a
répondu à la convocation des enquêteurs qui l’ont placé en garde à vue.
Avant de quitter Champignolles, où il préparait les fêtes de la
Saint-Jean, l’élu a expliqué à ses adjoints qu’il était l’homme
recherché depuis la veille. Pour avoir agressé NKM, il est susceptible
d’être poursuivi pour « violences volontaires sur personne chargée d’une
mission de service », même si son avocat démentait hier soir le terme
« d’agression ».
Sur les images vidéo disponibles, on voit un homme jeter ses tracts
au visage de Nathalie Kosciusko-Morizet avant que la candidate LR tombe
et perde connaissance. Elle sera hospitalisée une nuit en observation à
l’hôpital Cochin. Un journaliste de l’AFP présent aux côtés de NKM, qui
faisait campagne sur le marché de la place Maubert dans le 5e
arrondissement de Paris, dit avoir clairement entendu l’homme pester
« bobo de merde ». Il aurait ajouté « C’est votre faute si on a Hidalgo
dimanche comme maire », lançant également : « Retournez dans
l’Essonne! » Vincent Debraize a ensuite pressé le pas pour prendre le
métro, pensant ne pas être reconnu… Le choc de NKM a ému la classe
politique et le Premier ministre, Édouard Philippe, est venu la visiter à
l’hôpital. Son adversaire de LERM qui fait la course en tête avec plus
de 41 % des voix dimanche, a arrêté sa campagne. Nathalie
Kosciusko-Morizet, qui s’est déclarée très secouée, n’a pas non plus
terminé sa campagne. C’est sa suppléante qui a honoré ses derniers
engagements. Au premier tour, NKM avait essuyé un camouflet en ne
réunissant que 18,5 % des suffrages. La vague de sympathie qu’elle a
suscitée aura sans doute un effet dans les urnes. Pas sûr cependant
qu’elle inverse la tendance…
Un maire de Normandie suspecté de l’agression contre NKM
>Faits divers|Valérie Hacot et Benoît Hasse|18 juin 2017, 7h39|5
« LE Réveil normand » et AFP/GEOFFROY VAN DER HASSELT
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Valérie Hacot et Benoît Hasse
Vincent Debraize, élu local normand, a été placé en garde à vue hier.
Particularité : c’était l’un des rares maires à avoir parrainé Henri
Guaino à la présidentielle.
Fin mai, il lançait une pétition auprès de ses administrés pour
dénoncer l’insécurité dans les campagnes. Hier, Vincent Debraize, le
maire sans étiquette de Champignolles, un village de 33 âmes dans
l’Eure, a été placé en… garde à vue pour des faits de violences volontaires
sur personnes chargées d’une mission de service public. Identifié grâce
à des images de vidéosurveillance et des témoignages, ce chef
d’entreprise de 54 ans est soupçonné d’avoir agressé Nathalie
Kosciusko-Morizet jeudi dernier sur le marché Maubert, dans le Ve arrondissement de Paris. Hier après-midi, la candidate LR dans la 2e circonscription
de Paris l’a, selon son entourage, « formellement reconnu » lors d’une
confrontation organisée par les policiers.
Paris (Ve), jeudi. Vincent Debraize (photo de gauche) est soupçonné d’être l’homme qui a agressé Nathalie Kosciusko-Morizet.
Avant même de répondre à la convocation de la police, Vincent
Debraize confiait dès vendredi soir à certains de ses administrés qu’il
était bien l’auteur de l’altercation avec l’ex-ministre : « Il a passé
toute la journée à Champignolles pour préparer les festivités autour de
notre église qui accueille ce week-end la messe annuelle », raconte un
adjoint de l’élu local. « Le soir, il a dit à des collègues qu’il devait
remonter sur Paris parce qu’il était convoqué à la police. Et il leur a
expliqué pourquoi », poursuit le colistier de Vincent Debraize qui
avait reconnu « son » maire sur les images diffusées dans les médias. «
Je ne lui ai pas demandé de comptes. Cela ne me regarde pas. » Selon
l’avocat de NKM, le maire n’a pas reconnu les faits durant sa garde à vue hier.
Vincent Debraize figure parmi les 33 élus qui ont accordé leur
parrainage à Henri Guaino pour la présidentielle. L’ancienne plume de
Nicolas Sarkozy, député sortant des Yvelines où il ne se représentait
pas, était un des concurrents de NKM dans cette circonscription. Eliminé
dès le premier tour, il s’était insurgé contre des électeurs « bobos »,
« à vomir ». Jeudi dernier, le maire de Champignolles — qui avait
qualifié NKM de « bobo de merde » en lui renvoyant ses tracts au visage —
aurait-il été inspiré par Henri Guaino ? « Je ne connais pas ce
monsieur. Je l’ai rencontré une fois avec mes équipes durant la campagne
des législatives », balaie Guaino, joint hier au téléphone. Ajoutant
qu’il « condamne la violence en politique, même si, en l’état, on ne
sait pas encore ce qui s’est passé » et récuse toute responsabilité : «
J’ai bien le droit de dire que je n’aime pas les bobos ! Ceux qui veulent me faire porter le chapeau dans cette affaire iront devant les tribunaux. »
Les proches de la candidate dénoncent en tout cas le climat de
violence qui a régné durant la campagne. « On a passé notre temps à dire
que nos dissidents (NDLR : les deux candidats de droite, Henri Guaino
et Jean-Pierre Lecoq, le maire du VIe arrondissement) étaient
dans la violence permanente », assure un des conseillers de
l’ex-ministre de l’Ecologie. De quoi faire sortir de ses gonds Guaino : «
Cette campagne n’a pas été violente. La dernière fois que j’ai croisé
NKM, pour la Fête des mères, je lui ai offert une rose. Ce genre de
remarque est pitoyable et mensongère. Si on en est là pour émouvoir
l’opinion, on est vraiment mal parti. »
En mauvaise posture à la veille du second tour — elle est largement
devancée par Gilles Le Gendre, le candidat En Marche ! —, NKM ne se
rendra pas au bureau de vote aujourd’hui : « Elle a un traumatisme
crânien, elle est astreinte au repos », précise un soutien. Lorsqu’ils
ont recueilli la déposition de la candidate jeudi, les policiers lui ont
ainsi fait une procuration afin qu’elle puisse tout de même voter. Elle
ne participera pas non plus à la soirée électorale.
A Champignolles, les proches de Vincent Debraize comptent encore sur
lui aujourd’hui pour qu’il tienne le seul bureau de vote de la ville.
Ils risquent d’être déçus… Hier soir sa garde à vue a été prolongée.
Jets d’oeufs, enfarinages…
Du jet de farine à la gifle, plusieurs politiques ont été victimes d’agressions pendant leur campagne.
28 mai 2017 : un verre d’eau sur El Khomri. Un
militant d’ultragauche est arrêté à Paris après avoir jeté un verre
d’eau sur l’ex-ministre du Travail Myriam El Khomri, dont la loi a fait
l’objet d’une vive contestation. Il doit être jugé en octobre pour «
violences avec arme par destination ».
6 avril 2017 : Fillon enfariné. François Fillon,
candidat les Républicains à la présidentielle, est victime d’un jet de
farine par deux hommes de 25 et 28 ans, dont l’un est fiché S, alors
qu’il traverse la foule pour prononcer un discours lors d’un meeting, à
Strasbourg.
29 mars 2017 : agressions à Rennes. Deux élus LR,
Bertrand Plouvier et Amélie Dhalluin, sont agressés dans un café de
Rennes, lors d’une réunion de soutien à François Fillon, par un
groupuscule qui les traite de « fachos » et les arrose d’urine et de
soupe de poisson.
1er mars 2017 : un oeuf pour Macron. Emmanuel
Macron, alors candidat, reçoit un oeuf sur le crâne lors de sa visite au
Salon de l’agriculture. « Cela fait partie du folklore », estime-t-il.
18 janvier 2017 : Valls giflé. Un jeune homme de 18
ans tente de gifler l’ex-Premier ministre Manuel Valls, candidat à la
primaire organisée par le PS en vue de la présidentielle, alors que ce
dernier serre des mains à Lamballe (Côtes-d’Armor).
22 décembre 2016 : Valls enfariné. Manuel Valls est
enfariné par un opposant, à l’entrée d’un café de Strasbourg, lors d’un
déplacement de campagne.
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