Le Carolo qui aurait vendu des armes au terroriste Amédy Coulibaly, auteur de l’attentat contre l’Hyper Casher, court toujours R.T.
On se serait trompé de fournisseur dans l’affaire des armes de guerre
vendu à Coulibaly depuis Charleroi. Le vrai trafiquant a été pisté par
un indic des gendarmes et serait toujours libre come l’air ! Le premier
suspect arrêté vient d’être libéré.
PhotoNews
Amedy Coulibaly.
En janvier dernier, un Carolo se livrait à la police et était placé
dans la foulée sous mandat d’arrêt. Metin Karasular avait avoué avoir
vendu une voiture à la copine d’Amedy Coulibaly, le terroriste de
l’Hypercacher. Mais très vite, on l’avait soupçonné d’avoir aussi fourni
des armes au djihadiste français. En pleine période des attentats de
Charlie Hebdo, l’homme se voyait coller sur le crâne une véritable
étiquette d’ennemi public. Mais cet homme pourrait n’avoir réellement
fait que ça : vendre une voiture à la compagne d’un terroriste…
Metin
Karasular, écroué depuis janvier, a été libéré sous conditions.
Le réel fournisseur des armes qui ont servi lors de la prise d’otage
de l’Hypercacher, lui, court toujours. Il s’agirait d’un habitant de
Charleroi qui n’a rien à voir avec Metin Karasular. Ce Carolo a fait
l’objet d’un signalement suite à une affaire se jouant côté français.
Tout part d’un certain Claude Hermant, qui, après avoir joué les
mercenaires au Congo et réalisé des missions de sécurité pour le FN de
Jean-Marie Le Pen, a servi d’indicateur pour la gendarmerie de Lille. Et
c’est dans ce rôle de « cousin » qu’il a mentionné l’existence d’un
trafic d’armes piloté depuis Charleroi. Ce Claude Hermant a alors été
missionné par les gendarmes français pour infiltrer le réseau carolo.
Claude Hermant : barbouze d’extrême droite et fournisseur d’armes de Coulibaly ?
Mercredi 06 Mai 2015 à 5:00
Bruno Rieth
Claude Hermant, ce nom ne vous évoque peut-être pas grand-chose.
Pourtant, cet ancien militaire de 51 ans est suspecté, comme l’a révélé
ce dimanche « La Voix du Nord », d’être impliqué dans un réseau de
trafiquant d’armes, réseau qui aurait notamment fourni Amedy Coulibaly,
le responsable de le tuerie de l’Hyper Cacher. Retour sur l’itinéraire
d’un barbouze issu des rangs d’extrême droite.
Claude Hermant – BAZIZ CHIBANE/SIPA
Ce dimanche, La Voix du Nord révélait que les armes utilisées par Amédy Coulibaly,
l’auteur de la prise d’otage de la Porte de Vincennes, pourraient avoir
été fournies par une figure de l’extrême droite du Nord, Claude
Hermant, un chef de file identitaire au parcours atypique. Mis en examen
et écroué fin janvier pour une possible implication dans un trafic
d’armes, les enquêteurs le soupçonnent désormais d’avoir également armé,
directement ou indirectement, l’auteur de la fusillade de Montrouge le 8
janvier et de la prise d’otage de l’Hyper Cacher du 9 janvier. Et pour
compliquer le tout, toujours selon le quotidien régional, des courriels
en possession du juge chargé de l’enquête prouveraient qu’il était aussi un informateur de la gendarmerie…
Une grande tartufferie ? Pas si l’on se réfère au parcours atypique de
cet ancien militaire de 51 ans, ancien barbouze reconvertit dans le
survivalisme et le folklore flamand, toujours prêt à faire parler de
lui.
C’est en 2001 qu’apparaît pour la première fois le nom de Claude Hermant, dans les colonnes du journal Libération. Renaud Dély et Karl Laske mettent la main sur cet ancien membre du service d’ordre du Front national,
le DPS (pour Département Protection et Sécurité), auquel il aurait
appartenu pendant six ans. Et ce que leur révèle alors l’homme est
explosif. Selon ses dires, le DPS, déjà sous le feu des projecteurs
après un rapport parlementaire sur ses dérives militaristes, aurait constitué une cellule de « 30 à 60 fantômes »
jusqu’en 1999, fonctionnant avec des faux- papiers, tantôt espions,
infiltrés, agitateurs dans les banlieues, ou encore hommes de main.
Recruté par Bernard Courcelles, l’ancien directeur du DPS à l’origine de
la création de cette cellule fantôme, l’ancien para, champion de boxe
américaine, est envoyé au Congo pour mener une « mission de sécurité ».
Sauf que l’opération qui s’apparente à un faux-putsch contre le pouvoir
en place, véritable scénario à la pied nickelé, prend rapidement l’eau
et Claude Hermant est arrêté, emprisonné et même lâché par son
responsable Bernard Courcelles, comme le racontait en 2001 Karl Laske.
Finalement gracié par le président Denis Sassou N’Guesso, il coupe
brutalement les ponts avec le DPS et pour se venger, balance aux deux
journalistes de Libé son histoire.
On le retrouve en 2008, lors de la création de la Vlaams Huis, la
Maison du peuple flamand, basée à Lambersart, commune jouxtant la
métropole lilloise. Une association pour promouvoir et défendre « la
culture flamande » selon ses fondateurs. Un lieu qui permet surtout aux
Identitaires de la région de se rassembler pour parler politique, à
l’occasion, et descendre des bières, surtout, accoudés au comptoir du
bar du local. Yoann Mutte, ainsi que ses camarades impliqués dans l’attaque d’un bar gay à Lille, ce fait
divers qui avait fait grand bruit en plein débat sur l’ouverture du
mariage aux couples homosexuels, avaient d’ailleurs leurs petites
habitudes à la Maison du peuple Flamand. Mutte, en plus de taper sur des
homosexuels, faisait partie du mouvement Troisième voie de Serge Ayoub,
structure depuis dissoute suite à la mort du jeune militant
antifasciste Clément Méric, lors d’une rixe avec des skinheads proches
d’Ayoub. Il faut dire qu’Hermant et Ayoub avaient un temps songé à faire
route commune. Une alliance qui s’était concrétisée lors d’une
manifestation à Lille le 8 octobre 2011, rassemblement de tout ce que
compte la France de crânes rasés et de xénophobes de tout poil (voir vidéo ci-dessous).
Cette même année, notre ancien barbouze, dans une logique d’expansion
du mouvement identitaire dans le Nord, participe aussi à l’ouverture
d’un nouveau lieu, la Maison de l’Artois, dans la petite ville d’Auchel.
Une structure calquée sur le modèle de la Vlaams Huis mais qui
rencontre l’opposition de syndicats et d’associations locales. Outre des
bagarres à répétition, l’institution se distingue par un « week-end
Trident », organisé là encore en partenariat avec Serge Ayoub, qui voit
débarquer dans cette commune du Nord-Pas-de Calais, crânes rasés et
porteurs de Dr. Martens en tout genre, certains de ces énergumènes se baladant avec des masques d’Adolf Hitler, arborant des tatouages « de croix gammées sur le corps »,
selon un témoin de la scène interrogé par un canard local. Mais
l’expérience ne dure pas et en 2012, Claude Hermant doit dissoudre la
Maison des identitaires de l’Artois ainsi que la Maison flamande en
2012.
Mais l’ancien militaire ne s’avoue pas vaincu. Outre une apparition
dans un reportage de M6 sur le survivalisme, dans lequel Hermant étale
fièrement sa collection d’armes, il se lance dans la friterie, devenant
gérant de la Frite Rit, située à Lille dans le secteur
Gambetta-Solférino (ça ne s’invente pas). Un Hermant rangé des voitures
donc… Pas vraiment puisque en 2014,
en représailles à une attaque commise contre des participants à un
concert antifasciste, l’ancien militaire est attaqué à son tour dans sa
friterie. Il répond à ses attaquants à coup de matraque télescopique et
flash-ball, comme on peut le constater dans une vidéo (voir ci-dessous) ajoutée par ses soins, sous le regard médusé des riverains.
Utilisation d’un lanceur de balles de défense généralement
réservé aux forces de police qui ne lui vaudra pourtant pas d’être
inquiété le moins du monde par les autorités judiciaires…
Arrêté en janvier, Claude Hermant remilitarisait des armes venues
d’Europe de l’Est. Son réseau avait des ramifications à Charleroi où
Coulibaly a acheté les armes qu’il a utilisées à Vincennes le 9 janvier.
Les armes utilisées par Amedy Coulibaly dans l’attaque de l’hyper
casher de Vincennes seraient passées par Claude Hermant, un membre de la
mouvance identitaire de Lille, selon des informations publiées par La Voix du Nord. En détention provisoire depuis fin janvier
et mis en examen pour trafic d’armes en bandes organisées, «des
éléments extrêmement lourds», selon la source citée par le journal,
pèsent contre lui.
Le réseau de Claude Hermant avait des ramifications en Belgique et
notamment à Charleroi où Coulibaly avait acheté les armes qu’il a
utilisées à Vincennes le 9 janvier. «Dans ce genre de trafic, il y a
toujours un ou des intermédiaires. Claude Hermant ne connaissait pas
forcément la destination finale des armes. Ca montrerait en tout cas la
porosité entre certains milieux islamistes et du banditisme», précise la
source citée par La Voix du Nord.
Caches d’armes
L’enquête a débuté bien avant les attentats de janvier à Paris. Une
information judiciaire a été ouverte le 7 mai 2014 et a conduit à une
commission rogatoire internationale d’un juge lillois le 18 décembre
dernier puis à une spectaculaire perquisition à Comines, en Belgique. 82
personnes avaient dû être évacuées pour permettre aux services de
police et aux démineurs d’inspecter une maison suspectée d’être une
cache d’armes. D’autres perquisitions fin janvier en France et en
Belgique ont permis de découvrir des armes.
Claude Hermant aurait remilitarisé depuis plusieurs années des armes
neutralisées en provenance d’Europe de l’Est expédiées par conteneurs à
Anvers ou Rotterdam par une entreprise slovène, AFG. Agé de 51 ans, il a
longtemps eu des liens avec les milieux barbouzards et l’extrême
droite. Il était le leader de l’ex-Maison Flamande de Lambersart, fermée
en 2012, ou se retrouvaient de jeunes skinheads, affichant haine du
«système», xénophobie et régionalisme flamand. Il se dit «anarchiste de
droite». Il a été boxeur, a voyagé au Congo, en Croatie et en Angola. Il
gérait un terrain de paintball et travaillait ces derniers mois dans
une friterie de la rue Solférino, à Lille.
La Voix du Nord révèle également des courriels échangés entre
Claude Hermant et la gendarmerie dont il aurait été un informateur. «Mon
client est un combattant, il n’aurait jamais travaillé contre les
intérêts de son pays, explique son avocat, maître Maxime Moulin. Il
entend laver son honneur».
http://www.greffiernoir.com/attentats-charlie-hebdo-claude-hermant-coulibaly-amedy-bases-autonomes-durables
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