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mardi 15 juillet 2014
Crime organisé : pas plus de deux juges d'instruction pour le grand Ouest
C’est une information que Le Télégramme a publiée le 11
juillet dans l’article rapporté ci-dessous, consacré à l’enquête menée
par des gendarmes bretons sur des vols de moteurs de bateaux.
C’est dramatique.
Que font donc tous les autres juges d’instruction de la région ?
Que sont-ils au juste ? Quelle est leur utilité ?
Ont-ils pour vocation de faire taire, condamner ou interner en hôpital psychiatrique toutes les victimes qui osent se plaindre ?
De mon expérience personnelle à Brest, c’est en effet ce que je pourrais conclure.
11 juillet 2014 à 09h24 / Hervé Chambonnière @hchambo / 7
Photo Jean Le Borgne (archives)
Les moteurs de bateaux volés en Bretagne finissaient… sur la mer
Noire. Derrière les centaines de vols et les raids lancés sur toute la
façade Atlantique oeuvrait la mafia moldave. Les gendarmes bretons ont
fait tomber le réseau français : son chef, ses deux lieutenants. Et ses
gros bras, les « sportsmen ».
Port de Saint-Jacut-de-la-Mer (22), 29 juillet 2012. Il est 2 h 45.
Les suspects se sont envolés à pied, dès que la patrouille de
gendarmerie a pointé le bout de son capot. Les militaires ont-ils
surpris l’une des insaisissables équipes de voleurs de moteurs de
bateaux qui écument les ports bretons depuis le début de l’année 2012 ?
En six mois, des centaines de moteurs se sont envolées pour un préjudice
qui dépasse le million d’euros. Les gendarmes sont sur les dents. Mais
cette nuit-là, la chance leur sourit enfin. Au pied des deux voitures et
du monospace abandonnés à la hâte, gisent huit moteurs de hors-bord
tout juste démontés. Les véhicules vont livrer de précieux
renseignements. Ils conduisent les enquêteurs en région parisienne, au
coeur de la communauté moldave.
Pris dans les filets de la mafia moldave
Les surveillances permettent rapidement d’établir qu’un réseau très
organisé est à l’oeuvre et qu’il mène des raids sur toute la façade
Atlantique. En avril et juin 2013, premier coup de filet : 13 individus
sont interpellés. Mais les limiers bretons et leurs collègues de
l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI)
veulent remonter la filière. La juridiction interrégionale spécialisée
de Rennes (JIRS), qui pilote l’enquête, donne son feu vert. Cap sur la
Moldavie. Dans ce petit pays de 3,5 millions d’habitants, le plus pauvre
d’Europe, coincé entre l’Ukraine et la Roumanie, où le salaire mensuel
moyen oscille entre 150 et 200 euros, la promesse de toucher 60 à 80
euros par jour sur des chantiers français attire de nombreux candidats.
La mafia moldave avance les frais de visa (1.000 € environ) et assure le
transport par la route. En France, la plupart des expatriés sont
hébergés dans des caravanes sous-louées à des gens du voyage, dans le
Val-de-Marne (94). Tous ou presque sont endettés, à la merci du réseau.
Athlètes de haut niveau
L’organisation est celle, très hiérarchisée, des vory-v-zakone (« les
voleurs dans la loi »), la mafia des pays de l’ex-URSS. En France, les
parrains moldaves ont placé un discret superviseur : Vlad (*), un homme
âgé de 53 ans qui a la double nationalité – moldave et roumaine, la
seconde permettant un accès sans formalités aux pays de l’Union
européenne – et dont le casier judiciaire n’affiche que de petites
affaires de vols en Italie et en Autriche. Deux lieutenants le
secondent. Pour les indispensables gros bras, l’organisation a pris
l’habitude de recruter d’anciens athlètes moldaves de haut niveau
(lutte, sports de combat). Leur surnom : « les sportsmen ». Une dizaine,
affichant la même double nationalité, est envoyée en France. Leur
programme : protection, racket, règlement des litiges et recouvrement
des dettes. La mécanique, elle, est parfaitement huilée. Le jeudi soir,
plusieurs dizaines de « microbus » pouvant transporter six à neuf
passagers (100 euros par trajet et par personne) arrivent sur Paris.
Pendant plusieurs jours, en plein coeur de la capitale (Nation,
Vincennes…), ces fourgonnettes récupèrent les colis, payés au poids, que
les expatriés veulent expédier au pays : nourriture, argent, vêtements,
etc.
2.600 km en deux jours
Les microbus servent bien évidemment aussi à transporter les butins
de l’organisation. Les moteurs de bateaux, eux, ont généralement été
volés le mercredi ou le jeudi. Ils ont aussitôt été acheminés vers les
camps de gens du voyage du Val-de-Marne et d’autres locations, où ils
ont été démontés. Le dimanche, en fin d’après-midi, les microbus les
récupèrent (deux à trois par véhicule) et entament un périple de 2.600
km vers l’est. Deux jours plus tard, en Moldavie, les moteurs sont
remontés, revendus entre 18 et 22 euros par cheval (environ 1.000 euros
pour un moteur de 50 CV), et finissent sur les lacs et rivières des pays
voisins, et sur la mer Noire toute proche. C’est précisément un
dimanche, le 22 juin, qu’une trentaine d’enquêteurs assistés de plus de
70 hommes d’intervention (dont le GIGN) sont passés à l’action. Vlad,
ses deux lieutenants, le chef des sportsmen et d’autres responsables du
réseau sont tombés. Cinq mafieux et deux receleurs présumés ont été
écroués, et trois autres mis en cause ont été placés sous contrôle
judiciaire. Ils ont été mis en examen pour recel de vols en bande
organisée, extorsion de fonds (pour certains) et association de
malfaiteurs. Ils encourent jusqu’à quinze ans de réclusion criminelle.
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