Quelques secondes après avoir tué Christian Medves, chef boucher du Super U de Trèbes, lors de son attaque du 23 mars 2018, le terroriste Radouane Lakdim se présente dans le dos d’un client et lâche, avant de tirer une balle dans le crâne d’Hervé Sosna, 65 ans : « Toi, c’est gratuit » (cf. articles de presse rapportés ci-dessous).
Autrement dit, pour le chef boucher, ce n'était pas gratuit, il a bien fait l'objet d'un contrat comme je l'ai toujours soupçonné, écrit et publié très tôt.
Ses activités de syndicaliste en sont très probablement la cause et les raisons de son assassinat me semblent à rechercher parmi les différentes affaires où il a pu accompagner d'autres salariés comme conseiller du salarié, particulièrement celles de harcèlement moral en entreprise.
Je rappelle au passage que la désormais célèbre loge Athanor de tueurs francs-maçons (cf. reportage ci-dessus) a aussi eu pour mission d'assassiner un syndicaliste devenu gênant, sur ordre de ses patrons apparemment protégés par Damien Abad, ex-camarade de Sciences Po Bordeaux de la pute Céline Verdier du TJ de Brest qui participe activement à tous les crimes du malade mental Pascal Edouard Cyprien Luraghi et de sa bande depuis 2010 au moins.
En l'occurrence, les attentats du 23 mars 2018 avaient été commis pour fêter ma prochaine condamnation par la Cour d'Appel de Paris, attendue le 11 avril 2018 précisément au profit du chef terroriste Pascal Edouard Cyprien Luraghi - mais ce fut encore pour lui un échec...
Aussi, connaissant très bien leurs habitudes, j'avais écrit quelques semaines plus tôt qu'ils allaient sans doute commettre cet attentat-là en date du 22 mars 2023 (le 22 mars les excite toujours), mais la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest et ses complices chefs de bandes de l'extrême-gauche avaient dès lors décidé d'organiser pour cette date une grande manifestation de toutes leurs troupes... et reporté au lendemain leur attentat terroriste rituel à la veille d'une nouvelle condamnation injustifiée à mon encontre... qu'en définitive, donc, ils n'avaient pas plus obtenue le 11 avril 2018 à Paris que précédemment le 5 janvier 2017, également à Paris, ou le 2 décembre 2015, à Rennes, tous les attentats islamistes de 2014 et 2015 ayant bel et bien été commis en vue de mon procès et de ma condamnation en appel à Rennes (où j'aurai finalement été totalement et définitivement relaxée le 2 décembre 2015) dans le cadre de la première procédure abusive intentée à mon encontre à Brest en 2011 par la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest ayant toujours adopté l'attaque par dénonciations calomnieuses en guise de défense.
Et je rappelle ici avoir bien toujours été la victime de cette folle et de ses sbires divers et variés, tels les deux malades mentaux Pascal Edouard Cyprien Luraghi et Jean-Marc Donnadieu, et non l'inverse.
Attentats de Carcassonne et Trèbes : un mois de procès s’ouvre ce lundi à Paris
Un terroriste de 25 ans avait tué quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame, le 23 mars 2018 dans l’Aude, avant d’être abattu par le GIGN. Sept personnes de son entourage sont jugées devant la cour d’assises spéciale. Dont cinq renvoyées pour « association de malfaiteurs terroriste ». Le procès est prévu jusqu’au 23 février.
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Cinq semaines d’audience, sept accusés, une trentaine d’avocats, plus de quatre-vingts parties civiles. Un nouveau grand procès d’attentat islamiste s’ouvre ce lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris : celui des attaques terroristes à Carcassonne et Trèbes, le 23 mars 2018.
Au matin de ce jour-là, Radouane Lakdim, Franco-marocain de 25 ans, délinquant radicalisé (fiché S) d’un quartier sensible de Carcassonne tire sur deux hommes dans un parking. Il tue Jean-Michel Mazières, 61 ans, blesse grièvement un homme de 26 ans et vole sa voiture.
Crie « Allah Akbar », brandit son pistolet, crée la panique
Sur la route, il vise quatre CRS qui rentraient d’un jogging, blessant gravement l’un d’eux. Puis se dirige vers la commune voisine de Trèbes et s’arrête au Super U. Il y entre à 10 h 39, assassine aussitôt le chef boucher, Christian Medves, 50 ans, puis un client, Hervé Sosna, 65 ans, chacun d’une balle dans la tête.
Le djihadiste crie « Allah Akbar », brandit son pistolet, crée la panique. Il prend une caissière en otage, s’enfermant avec elle dans une réserve. Il lui ordonne d’appeler la gendarmerie, se revendique « soldat de l’État islamique », agissant « en représailles contre la France qui a bombardé la Syrie, l’Irak… ». Se vante aussi de ses précédents crimes. Demande la libération de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre 2015 en France.
Arnaud Beltrame, grièvement blessé, décédera à l’hôpital
Au bout d’une heure, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame convainc l’assaillant de relâcher la caissière pour prendre sa place. Le GIGN donne l’assaut vers 14 h 30. Radouane Lakdim est abattu. Arnaud Beltrame, grièvement blessé au couteau au niveau du cou, décédera à l’hôpital.
Un hommage national peu après à l’officier de gendarmerie de 44 ans, unanimement qualifié de « héros ». « Sa grandeur a sidéré la France », dira Emmanuel Macron.
L’attentat avait été revendiqué par le groupe État islamique (EI), via son organe médiatique Amaq. Mais dans des termes qui laissent penser aux enquêteurs que « l’organisation n’avait pas été prévenue en amont et validait a posteriori cette action terroriste ». D’après les investigations, aucun contact entre elle et l’assaillant n’a été établi.
Six hommes et une femme, proches de l’assaillant, jugés à Paris
Presque six ans après les attaques, six hommes et une femme, âgés de 24 à 35 ans, proches du terroriste et souvent impliqués dans des trafics d’armes et de stupéfiants sont jugés : cinq sont renvoyés devant la cour pour « association de malfaiteurs terroriste » et encourent jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle, un pour non-dénonciation de crime et le dernier pour détention d’arme. Ils comparaissent pour la plupart libres, sous-contrôle judiciaire.
Parmi eux, un trafiquant de stupéfiants carcassonnais de 34 ans. Il lui est reproché d’avoir fait travailler Lakdim, « l’aidant de ce fait matériellement et financièrement », en sachant son « adhésion aux thèses de Daech ». Est renvoyé également devant la cour d’assises Samir Manaa, 28 ans, détenu. Il aurait su la « dangerosité » de l’assaillant et l’a accompagné lors de l’achat du poignard utilisé pour assassiner Arnaud Beltrame.
Soupçonné d’avoir « nettoyé » l’appartement du terroriste
Autres accusés : un homme de 25 ans, qui aurait soutenu à distance les projets d’attentats. Le beau-frère de Lakdim, Ahmed Arfaoui, 29 ans, en détention provisoire, est soupçonné, lui, d’avoir « nettoyé » l’appartement du djihadiste le jour de l’attentat, avant la perquisition, emportant un grand sac plein. Comparaîtra aussi la petite amie à l’époque du terroriste, radicalisée et qui, selon l’accusation, « savait ce dont il était capable ».
Enfin un homme de 32 ans est jugé pour avoir détenu chez lui des armes et munitions sur lesquelles des traces de l’ADN du terroriste ont été retrouvées. Le dernier mis en cause, pour non-dénonciation de crime, était un ami du terroriste.
Le procès est prévu jusqu’au 23 février
Les premiers jours du procès seront consacrés aux auditions des enquêteurs et experts. Les témoignages des parties civiles débuteront vendredi 26 janvier et se poursuivront le lundi 29.
La cour d’assises spéciale, composée uniquement de magistrats professionnels, reviendra ensuite le parcours du terroriste, dont des proches seront entendus. L’audience se poursuivra avec l’examen de la personnalité de chacun des accusés et leur interrogatoire.
Les plaidoiries des parties civiles sont programmées les vendredi 16 et lundi 19 février. Le réquisitoire du parquet national antiterroriste le 20. Suivront les plaidoiries de la défense. Le délibéré est attendu le vendredi 23 février.
Attentats de Trèbes et Carcassonne : le procès du périple meurtrier de Radouane Lakdim s’ouvre à Paris
Le 23 mars 2018, un délinquant radicalisé, Radouane Lakdim, assassinait quatre personnes avant d’être abattu : un homme qu’il soupçonnait d’être homosexuel, un employé et un client d’un Super U et le gendarme Arnaud Beltrame. Sept membres de son entourage sont jugés à partir de lundi.
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Le 23 mars 2018 en milieu de matinée, Radouane Lakdim, un délinquant radicalisé de 25 ans, se rend sur le parking des Aigles, à Carcassonne, connu dans la région comme un lieu de rendez-vous prisé par la communauté homosexuelle. Il y croise un jeune homme qui fume dans un sous-bois et lui demande ce qu’il fait là. Le jeune homme lui répond qu’il fume une cigarette. Radouane Lakdim lui tire une balle dans la tête. Renato Gomes, 26 ans, survivra miraculeusement à sa blessure. Quelques instants plus tard, le terroriste abat d’une balle dans la tempe un autre homme qui cheminait sur un sentier : Jean Mazières, un viticulteur à la retraite de 61 ans, meurt sur le coup.
On l’oublie parfois. Le périple meurtrier de Radouane Lakdim, qui a assassiné quatre personnes ce jour-là à Carcassonne et dans un Super U de Trèbes (Aude), a commencé par un crime homophobe. Cette attaque djihadiste, dont le procès s’ouvre, lundi 22 janvier, devant la cour d’assises spéciale de Paris, est à ce jour le seul attentat réussi à avoir visé la communauté homosexuelle en France (plusieurs projets de cette nature ont été déjoués ces dernières années).
Petit trafiquant de drogue sans envergure, Radouane Lakdim, qui était « fiché S », ne faisait pas mystère de son aversion pour les homosexuels. Ni de sa haine des « mécréants », des policiers et plus généralement de la France. Ce sont d’ailleurs des policiers qui seront victimes, quelques instants après ce premier crime, du deuxième chapitre de son équipée meurtrière. Tandis qu’il circule en voiture dans les rues de Carcassonne, armé de son pistolet automatique, le djihadiste croise la route, vers 10 h 30, de quatre CRS qui font leur footing. Il ouvre le feu et blesse un policier, Frédéric Poirot, d’une balle dans le thorax.
« J’ai allumé deux pédés là-haut »
Le dernier acte de cette chevauchée sanglante, celui qui a marqué les mémoires, a pour décor le Super U de Trèbes, une commune limitrophe de Carcassonne. Dès son irruption dans le magasin, vers 10 h 40, le terroriste abat d’une balle dans la tête le chef boucher, Christian Medves, 49 ans, tandis que ce dernier discutait avec une caissière. Dans les allées, entre le rayon bio et les produits ménagers, les chariots se figent quelques instants avant de reprendre leur routine. Chacun pense à une « palette » tombée au sol, ou à des « pétards ».
Quelques secondes plus tard, le terroriste se présente dans le dos d’un client : « Toi, c’est gratuit », lâche-t-il avant de tirer une balle dans le crâne d’Hervé Sosna, 65 ans. Après avoir semé la terreur dans les rayons, Radouane Lakdim finit par prendre en otage une caissière, Julie L. (qui a demandé à garder l’anonymat), et s’enferme avec elle dans un local servant de réserve et de salle des coffres. Leur tête-à-tête dans ce réduit durera près d’une heure.
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Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : six ans après, ce Super U n’est toujours pas « comme les autres »
Sept personnes sont jugées à partir de ce lundi 22 janvier pour ces attentats qui ont fait 4 morts, dont le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame.
JUSTICE - « Chaque fois que je vais au magasin, je pense à ça. Je ne peux pas m’empêcher de penser à ça. » Franck Alberti habite à deux pas du Super U de Trèbes (Aude), visé par une attaque terroriste qui avait commencé à Carcassonne le 23 mars 2018. Client régulier du magasin, il est aussi et surtout l’avocat d’une douzaine des 90 parties civiles au procès qui s’ouvre ce lundi 22 janvier devant la Cour d’assises de Paris.
Il représente notamment Renato Gomes da Silva, blessé par balle au début du parcours du terroriste, à Carcassonne. Me Alberti défend également des clients et anciens employés du Super U de Trèbes, où l’assaillant de 25 ans s’est ensuite retranché. Il est enfin l’avocat de la famille de Christian Medves, le boucher assassiné dans le magasin, qui était aussi son ami d’enfance.
Pendant cinq semaines et en l’absence du terroriste abattu lors de l’assaut du GIGN, la cour devra déterminer le degré d’implication de sept accusés, dont la petite amie de Radouane Lakdim. Ce dernier a fait quatre morts sur son chemin : le boucher Christian Medves, mais aussi Jean Mazières, le passager de la voiture dans laquelle se trouvait Renato lorsqu’ils ont été attaqués à Carcassonne, Hervé Sosna, un client du Super U, et le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame. Ce dernier s’était livré comme otage à la place d’une femme dans le supermarché.
Des employés ont fait le choix de partir
« Beaucoup de victimes, après avoir hésité, voulu se protéger, vont faire le déplacement » pour le procès, indique Me Alberti. Mais d’autres suivront cette actualité à distance. Pour ne pas « prendre le risque de se faire happer » après avoir tant combattu leurs souffrances. Sans compter « le stress supplémentaire » que peut représenter le fait de « monter à Paris ».
Pratiquement six ans après le drame, elles ont toutes traversé « plusieurs étapes », « un périple », selon l’avocat, joint par Le HuffPost. Il y a d’abord eu la sidération et l’incompréhension. « Quand on connaît le magasin, on se dit : “mais pourquoi le Super U de Trèbes ?”, se rappelle Thierry Desouches, porte-parole de Système U. On avait en tête les attentats de Paris, dans des environnements urbains. On se disait que ça ne pouvait pas arriver là-bas. Et puis c’est une sorte de tourbillon qui a emmené tout le monde. »
À tel point que certains ont fait le choix de partir, comme les anciens employés que défend Me Alberti. « À l’époque il y avait 49 salariés dans le magasin. Il reste aujourd’hui cinq personnes de l’équipe de 2018 », indique Thierry Desouches. Parmi elles, la directrice du Super U, « salariée depuis plus de vingt ans », présente au moment de l’attentat – elle est depuis devenue propriétaire du magasin. « Il n’y a pas de loi, chacun fait avec son mental », estime Franck Alberti.
Un supermarché « à la fois normal et particulier »
Sur place, rien ne différencie ce Super U d’un autre : pas de vigile, pas de portique de sécurité, pas de commémoration particulière les 23 mars. Pourtant, « ce n’est pas un magasin comme les autres », juge Thierry Desouches auprès du HuffPost. Ce supermarché est « à la fois normal et particulier », abonde Didier Carbonnel, premier adjoint au maire de Trèbes : « On ne peut pas effacer les choses même si on a un peu envie de le faire ».
Désormais, Système U a « des contacts particuliers » avec cet établissement, selon son porte-parole, notamment par l’intermédiaire d’une « coordinatrice des situations de crise ». Cette psychologue travaillait pour des missions ponctuelles lorsqu’elle a dû intervenir en 2018 pour soutenir les victimes de l’attentat et leur famille. « On s’est rendu compte qu’on allait devoir accompagner ces personnes, gérer les conséquences psychologiques et matérielles », relate Thierry Desouches. La psychologue a ainsi été intégrée, à plein temps, à l’équipe des ressources humaines de Système U, pour gérer toutes sortes d’événements « qui peuvent être brutaux ou soudains » : « un client qui fait un malaise dans un magasin, un accident sur un parking, une agression, un hold-up… ». Elle sera présente au tribunal ce lundi.
Mais « il ne faut pas limiter la zone de turbulence au supermarché, met en garde Me Franck Alberti. Le Super U a survécu, il s’est refait une beauté. Mais toute la ville a été ébranlée par ces événements et essaie de se relever. »
« Tourner la page » pour Trèbes
« Inévitablement, le drame n’a pas touché que les gens qui étaient sur place, confirme au HuffPost le premier adjoint au maire. Nous sommes une ville de 6 000 habitants, mais tout le monde se connaît plus ou moins. »
Si le procès doit permettre d’obtenir des réponses sur les faits, mais aussi d’établir (ou pas) la culpabilité des accusés, il sera également, selon l’élu, une étape supplémentaire pour « tourner la page ». « Trèbes a connu deux événements dans la même année, avec cet attentat et les inondations. Cela a permis de développer un esprit de cohésion qui n’existe pas ailleurs, mais cela a aussi marqué les gens, témoigne Didier Carbonnel. On a besoin de passer à autre chose. Mais sans oublier, bien évidemment. »
Christian Medves fait partie des quatre victimes de l'attaque terroriste de l'Aude. Ce chef boucher du Super U, où a eu lieu la prise d'otages, était aussi délégué du personnel et conseiller du salarié CFDT. Son syndicat a organisé une collecte en faveur de sa famille.
C'est un collègue, témoin de la tragédie, qui a raconté l'assassinat, par un islamiste, de Christian Medves, chef boucher de Super U de la commune Trèbes (5 500 habitants, à 8 km de Carcassonne, dans l'Aude), au Parisien : "Christian venait de quitter la boucherie pour rejoindre les bureaux. Il a été intercepté par le terroriste qui venait de faire irruption arme à la main. Il a mis son revolver sous la gorge de mon ami et il a tiré à bout portant. C'est comme ça qu'il faut faire, a-t-il dit en riant. Il l'a tué de sang-froid sous le regard des caissières. Une horreur”.
Représentants du personnel
Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux. Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.
Un autre collègue et ami de la victime, Jérôme Gonzales, commercial au Super U et par ailleurs secrétaire général du syndicat CFDT services de l'Aude, a appris la nouvelle de la prise d'otages alors qu'il était en formation syndicale à Montpellier (Hérault). Le secrétaire général de la CFDT Occitanie, Grégory Martin, raconte avoir parlé de ce événement avec Jérôme par téléphone, et tenté de le rassurer. "Au début, nous avions peu d'informations et j'ai pensé à un déséquilibré. J'ai commencé à l'interroger sur les conditions de sécurité dans le magasin et sur le rôle du CHSCT. Tout ça est devenu dérisoire très vite". Après avoir en vain tenté de joindre son ami, Jérôme Gonzales a quitté sa formation pour se rendre sur place, afin d'être présent avec la cinquantaine de salariés du magasin. "Quelque part, je suis privilégié de n'avoir pas été là ce jour-là", dit Jérôme Gonzales.
Christian Medves, âgé de 50 ans et père de deux filles, fait partie des quatre victimes de la prise d'otages survenue près de Carcassonne le vendredi 23 mars, avec Jean Mazières, un vigneron à la retraite qui circulait dans une voiture, Hervé Sosna, un maçon de 65 ans qui se trouvait dans le Super U comme client, et le gendarme Arnaud Beltame. Ce dernier a été exécuté après avoir volontairement pris la place d'une otage. Une cérémonie d'hommage en son honneur aura lieu demain à Paris, aux Invalides.
Christian Medves était délégué du personnel et conseiller du salarié sous l'étiquette CFDT, il assistait donc les salariés d'autres entreprises convoqués à un entretien préalable au licenciement. L'assassinat de cet homme sportif, partout présenté comme d'un abord très cordial et dont la figure était très connue au sein du magasin, a créé un choc auprès de ses collègues, bien sûr, mais aussi dans la région de Carcassonne. "Christian était, comme moi, conseiller du salarié. C'était quelqu'un d'entier, il prenait ça à coeur, il était très engagé. Ici, tout le monde le connaissait", nous a dit hier une militante de l'union départementale CFDT de l'Aude.
Son ami, Jérôme Gonzales, témoigne de l'engagement syndical de Christian : "Nous nous sommes connus dans le magasin et nous avons tous les deux milité à la CFDT. Il était délégué du personnel depuis octobre 2013. Il s'est toujours battu pour améliorer les conditions de travail de ses collègues, et on ne peut pas dire que cela lui a apporté grand chose sur le plan professionnel. Le syndicalisme, c'est aussi beaucoup de bénévolat".
Durant le week-end, des messages de soutien ont afflué de militants CFDT de toute la France, explique sur Facebook la CFDT Occitanie, qui a décidé d'organiser très rapidement une collecte en ligne pour venir en aide à la famille du salarié, une initiative qui s'ajoute à celle d'un autre proche de la victime.
"Dans une telle tragédie, quelle peut être la place du syndicalisme ? Je me suis interrogé samedi matin avec Jérôme Gonzales, le copain de Christian. Nous avons pensé qu'une collecte en ligne au nom de la CFDT pouvait incarner l'esprit de solidarité que doit avoir le syndicalisme", nous dit Grégory Martin, secrétaire général de l'union régionale CFDT Occitanie, une fusion, justement concrétisée en juin 2017 à Carcassonne, des unions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées.
Grégory Martin confie avoir côtoyé deux fois Christian Medves, lors d'une réunion statutaire et une autre fois lors d'un congrès de la CFDT services de l'Aude : "C'était une personne très gaie, plein d'énergie, qui lançait des blagues, il semblait être copain avec tout le monde. Un très bon camarade", dit le secrétaire général de la CFDT Occitanie.
Le Super U de Trèbes, où le président de l'enseigne, Serge Papin, a effectué une visite de soutien vendredi soir, était fermé hier et aujourd'hui. Les élections professionnelles pour l'élection du CSE, qui devaient avoir lieu la semaine prochaine dans le magasin, ont été reportées. L'enseigne Super U a invité hier tous ses magasins à observer une minute de silence "en hommage à toutes les victimes de l'attentat de vendredi au Super U de Trèbes". Comme le dit sobrement Jérôme Gonzales, "ça ne sera pas facile de revenir travailler sur les lieux où l'on a perdu un ami".
► Lors des attentats du Bataclan à Paris, le 13 novembre 2015, une autre élue du personnel avait trouvé la mort, Précilia Correia, 35 ans, qui était déléguée du personnel et élue au comité d'établissement de la Fnac de la Défense (notre article).
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