S’il obtient une majorité de sièges à l’issue des élections législatives, Jordan Bardella a promis de créer un ministère chargé de lutter contre la fraude, estimée à plusieurs dizaines de milliards d’euros selon lui. Mais quel serait le rôle de ce nouveau portefeuille ministériel ?

Faire de la lutte contre la fraude un des arguments de la campagne législatives, plusieurs candidats l’ont fait. Et le Rassemblement national n’y échappe pas : ce lundi 24 juin, alors que Jordan Bardella présentait le programme du parti nationaliste, il a indiqué dans ce dernier qu’«un ministère chargé de la lutte contre la fraude» serait créé si son camp parvient à remporter une majorité de sièges à l’Assemblée nationale.

Dans le détail, le parti entend «permettre aux organismes sociaux d’accéder aux fichiers utiles pour lutter contre la fraude», mais aussi de «contrôler que les personnes qui perçoivent des prestations sont toujours vivantes, en particulier lorsqu’elles vivent à l’étranger» et de «mettre en place la carte vitale biométrique».

La partie du programme mentionnant la lutte contre la fraude promet également de «renforcer les contrôles des importations pour mettre fin à la vente de produits étrangers ne respectant pas les normes françaises» et de «rendre les distributeurs responsables juridiquement en cas de vente de produits non conformes aux réglementations nationale».

 

En France, «les fraudes seraient de l’ordre de 15 milliards d’euros par an pour la seule TVA, de 10 à 20, voire 25 milliards d’euros pour la fraude aux prestations sociales, alors même que les organismes sociaux n’ont détecté, en 2019, qu’un milliard d’euros de fraude», a par ailleurs justifié le parti politique.

Contrôler le versement des prestation des personnes vivant à l'étranger

En clair, le Rassemblement national entend lutter à la fois contre la fraude à la TVA et la fraude sociale. Sauf que si le montant relayé au sujet de la première s'avère exact conformément à un rapport de la Cour des comptes datant de 2019, la véracité du second chiffre évoqué pose question. En effet, les Sages ont établi plusieurs estimations de la fraude sociales, qui pourrait atteindre 8 milliards d'euros selon eux. Une somme qui serait bien inférieure à celle avancée par le RN.