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dimanche 4 septembre 2016

Mort d'un Chinois agressé à Aubervilliers : suites


Les Chinois manifestent derechef aujourd’hui pour dénoncer les agressions dont ils sont victimes.

Par ailleurs, étant rappelé qu’Aubervilliers est une place mondiale du blanchiment d’argent du trafic de stupéfiants, une activité liant les barons marocains du trafic de drogue aux grossistes chinois d’Aubervilliers, on rappelle aussi que des Chinois sont nécessairement impliqués dans les attentats de Paris aux côtés des terroristes islamistes et du malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi, lequel se revendique régulièrement « islamigré » et a jadis lui-même versé dans le trafic de drogue entre l’Afghanistan et la France.


http://www.lepoint.fr/societe/meurtre-d-aubervilliers-ce-que-les-agresseurs-ont-dit-a-la-police-02-09-2016-2065408_23.php

Aubervilliers : ce que les agresseurs de Chaolin Zhang ont dit à la police


EXCLUSIF. Les trois adolescents mis en cause dans l’agression mortelle d’un homme de 49 ans ont avoué les faits. Mais le mobile raciste n’a pas été retenu.


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Modifié le 02/09/2016 à 12:22 – Publié le 02/09/2016 à 10:29 | Le Point.fr
 
Les membres de la communauté chinoise d'Aubervilliers manifestent le 14 août, après la mort de Chaolin Zhang.
Les membres de la communauté chinoise d’Aubervilliers manifestent le 14 août, après la mort de Chaolin Zhang. © AFP/ Denis Meyer

C’est une affaire qui embrase depuis trois semaines la communauté chinoise. Le 7 août dernier, Chaolin Zhang, un couturier de 49 ans, est agressé à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, par trois hommes qui voulaient voler le sac d’un de ses amis. Les coups pleuvent et Chaolin Zhang s’écroule au sol, avant de percuter violemment le bord du trottoir. Il décède cinq jours plus tard de ses blessures. Les agresseurs, eux, restent introuvables. Ils ne seront interpellés que fin août sur la base d’un renseignement anonyme et après visionnage des images de vidéosurveillance. Selon nos informations, S., 17 ans, Y., 15 ans, et M., 19 ans, militaire dans l’armée de terre jusqu’en juillet, ont tous avoué en garde à vue. Ils ont été placés en détention provisoire pour « vol en réunion avec violence ayant entraîné la mort ». En revanche, les magistrats ont choisi, pour le moment, de ne pas retenir la circonstance aggravante de racisme prévue à l’article 132-76 du Code pénal.

La commune d’Aubervilliers abrite la première plateforme d’import-export de textile d’Europe. Près de 10 000 personnes d’origine chinoise y travaillent. Les transactions en cash y sont extrêmement courantes et les travailleurs asiatiques sont victimes de préjugés, selon lesquels ils seraient en permanence détenteurs de liquide. Aussi, les délinquants les considèrent-ils comme des cibles faciles. Depuis le début de l’année 2016, 105 plaintes ont ainsi été déposées pour vol avec violence à l’encontre d’un membre de la communauté chinoise. Dans un contexte de crispation identitaire très fort, et après une polémique de plusieurs semaines sur le burkini et l’islam, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, a immédiatement annoncé que les effectifs de police à Aubervilliers seraient « renforcés ».

Aubervilliers, place mondiale du blanchiment de l’argent de la drogue


Le Sirasco (Service d’information, de renseignement et d’analyse sur la criminalité organisée de la police nationale) considère Aubervilliers comme une place mondiale du blanchiment d’argent du trafic de stupéfiants. Un réseau démantelé en 2015, et impudemment surnommé « Fièvre jaune » par les policiers, avait mis en lumière une étroite collaboration entre les barons marocains du trafic de drogue et les grossistes chinois d’Aubervilliers. Les policiers s’étaient aperçus que des commerçants récupéraient d’énormes liquidités des trafiquants de drogue, et grâce à des fausses factures, multipliaient les virements vers la Chine. Les policiers soupçonnaient ensuite ces « banquiers noirs chinois » de réinvestir l’argent dans le sud de l’Espagne ou au Maroc, les fiefs des trafiquants de drogue.

Cette nouvelle porosité entre les différents milieux criminels a notamment poussé le ministère de l’Économie, en septembre 2015, à interdire le paiement en espèces au-delà de 1 000 euros. Reste que la communauté chinoise souffre de ces amalgames. 2 000 personnes d’origine chinoise se sont rassemblées le 21 août à Aubervilliers et une nouvelle manifestation est prévue dimanche entre les places de la République et de la Nation. Selon nos informations, Chaolin Zhang n’avait, au moment de son agression, qu’un paquet de bonbons et des cigarettes sur lui. Et en aucun cas de l’argent liquide.

Des petites frappes


Retenus en garde à vue les 29 et 30 août dernier, Y. et S., les deux mineurs, ont rejeté la faute sur M., leur aîné, affirmant qu’il les avait convaincus de passer à l’action, et que c’était lui qui avait porté les coups. Ce dernier conteste fermement et renvoie ses camarades à leurs responsabilités. « Quand nous avons appris que le Chinois était mort, S. et moi avons vraiment pris peur et paniqué et nous avons voulu casser la caméra (qui avait filmé leur fuite, NDLR) », a confié Y. Les deux adolescents affirment ne pas avoir prémédité leur geste : « On s’est dit : y a une sacoche, y a une sacoche ! (…). Direct, nous avons décidé de prendre cette sacoche sans même nous concerter », ont-ils affirmé.

Aucun antécédent de racisme n’a été observé par les forces de l’ordre. « Y. et moi avons pour habitude de voler des femmes et non des hommes parce que c’est plus simple et moins risqué pour nous, a soutenu S. en garde à vue. Comme Y. et moi ne voulions pas le faire, M. a commencé à nous chauffer et nous chambrer. Il nous disait : arrêtez de faire les tapettes ! » Des déclarations qui contribuent à façonner le profil de « petites frappes » retenu par les enquêteurs. « J’ai vu à la télé comme quoi il y avait des Chinois qui s’étaient fait agresser et que l’un d’entre eux était dans le coma », poursuit l’un des adolescents. « J’ai pris peur, je n’arrivais plus à dormir », confie son acolyte.

Une dernière question, posée en garde à vue au jeune S., révèle en revanche à quel point les préjugés culturels sont tenaces dans les cités.

- « Pourquoi viser ces personnes en particulier ? demande l’enquêteur.

- Il (M., NDLR) croyait qu’ils avaient de l’argent sur eux, répond S.

- Pourquoi M. pensait-il que ces personnes avaient de l’argent sur eux ?

- Parce que les personnes d’origine asiatique ont plus d’argent.

- C’est ce que vous en déduisez ou c’est M. qui vous en a parlé ?

- On entend souvent dire que les Chinois ont beaucoup d’argent. »


http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-crime-d-aubervilliers-elucide-30-08-2016-6078775.php

Aubervilliers : trois suspects arrêtés après le meurtre du couturier chinois


Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) Nathalie Revenu|30 août 2016, 7h00 | MAJ : 30 août 2016, 7h06|10
 
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Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le 21 août. Après le meurtre de Chaolin Zhang (à g.), roué de coups, 2 000 à 3 000 personnes ont manifesté pour dénoncer les agressions dont la communauté asiatique est victime. (LP/Aurélie Lebelle.)
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Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) Nathalie Revenu

Soupçonnés d’avoir tué le couturier chinois, trois jeunes de 15 à 19 ans ont été interpellés grâce à la vidéosurveillance.

C’est une étape décisive dans l’enquête sur le meurtre sauvage du couturier chinois. Trois jeunes gens âgés de 15 à 19 ans ont été interpellés lundi matin cité de la République à Aubervilliers et à Bobigny (Seine-Saint-Denis), soupçonnés d’avoir agressé mortellement, le 7 août dernier, Chaolin Zhang, un ressortissant chinois de 49 ans. L’homme avait été roué de coups avec un ami par trois individus qui réclamaient leur sac à dos. Transporté à la Fondation Rothschild (Paris XIX e), Chaolin n’avait jamais repris connaissance et était décédé le 12 août. Son ami s’en était tiré avec de multiples contusions à la tête. Ce sont les images d’une caméra de vidéosurveillance qui a permis de les identifier, les voleurs ayant opéré à visage découvert.

La mort de Chaolin a provoqué un profond émoi dans la communauté chinoise d’Aubervilliers. Solidement implantée sur la commune depuis le milieu des années 1990, elle compte plus de 1 600 grossistes en textile, ce qui fait de ces professionnels les responsables de l’une des plus grandes plates-formes d’import-export d’Europe. A tel point que la communauté est surnommée le « Sentier chinois ».

Les Asiatiques pris pour cibles depuis une dizaine de mois


Le décès de ce modeste couturier, père de deux enfants, est venu s’ajouter à la longue série d’agressions qui cible depuis une dizaine de mois les Asiatiques de cette ville. Jusqu’à présent, 105 plaintes ont été enregistrées au commissariat local. Un chiffre colossal qui ne reflète cependant pas l’étendue du phénomène, plus profond : « Beaucoup ne déposent pas plainte », souligne un avocat qui défend une trentaine de victimes d’origine asiatique. Barrière de la langue, situation irrégulière, autant de raisons qui n’incitent pas les victimes à franchir la porte d’un commissariat.

Face à ce fléau et après l’agression de Chaolin, les représentants de la communauté sont sortis de leur discrétion légendaire en mobilisant tous azimuts. Point d’orgue de cette exaspération : la manifestation du 21 août, qui a rassemblé entre 2 000 à 3 000 personnes à Aubervilliers. Dans la semaine qui a suivi, la famille de la victime était reçue par Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’Intérieur a indiqué qu’il se rendra début septembre à Aubervilliers. « Il nous a dit qu’il mettait tout en œuvre pour retrouver les coupables », ajoute une élue. Sous la pression conjuguée des associations et des élus locaux, le dossier est devenu prioritaire. « L’enquête a été menée avec diligence et moyens », déclare le parquet de Bobigny. La sûreté départementale, chargée de l’enquête, a affecté un groupe de sept personnes sur l’affaire. Des résultats encore insuffisants pour certains : « Cela fait presque un mois que les faits se sont déroulés. On attend avec impatience son épilogue et que la justice passe vite », assène Ling Lenzi, conseillère municipale (LR) à Aubervilliers. Les images vidéo qui ont conduit au coup de filet de ce lundi n’ont pu être exploitées que vendredi dernier.

Des maires du 93 réclament plus de policiers


Les élus de Seine-Saint-Denis font front pour réclamer des effectifs de police. Hier, à la mairie d’Aubervilliers, sur fond de recrudescence des agressions envers la communauté chinoise, les maires d’Aubervilliers, La Courneuve, Stains, Pantin, Saint-Denis et la députée (PS) Elisabeth Guigou ont tapé du poing sur la table. Meriem Derkaoui, maire (PCF), concernée au premier chef, a dénoncé « le ciblage raciste » des violences. Puis elle a plaidé l’argument économique : « L’Etat doit assurer la sécurité de la première plate-forme d’import-export d’Europe. »

La sécurité, selon l’élue, n’est pas seulement défaillante dans ce poumon commercial. « Il existe des rues où les habitants n’ont jamais vu le moindre policier. Il n’est pas normal que la République soit absente de certains quartiers. » Notamment dans le quartier Villette-Quatre-Chemins, où se déroulent les agressions de Chinois. Selon elle, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, « a pris l’engagement d’augmenter significativement les effectifs de police ». A la tête d’une ville de 82 500 habitants, Meriem Derkaoui souhaiterait « passer de 150 à 300 fonctionnaires ». Gilles Poux, maire (PCF) de La Courneuve, où des agressions contre des Asiatiques sont aussi commises, réclame « une égalité républicaine dans nos territoires. A la rentrée, nous avons douze policiers en moins ». Elisabeth Guigou a annoncé « un plan de sécurité renforcé pour les Quatre-Chemins, une dizaine de policiers supplémentaires et des caméras supplémentaires cofinancées par l’Etat ».

VIDEO (le 22 août). Aubervilliers : mabifestation de Chinois contre la violence
Le Parisien



http://www.leparisien.fr/faits-divers/les-agresseurs-de-chaolin-passent-aux-aveux-31-08-2016-6081587.php

Meurtre d’Aubervilliers : les agresseurs de Chaolin passent aux aveux


Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) Nathalie Revenu|31 août 2016, 7h00 | MAJ : 31 août 2016, 8h01|1
 
 dans Corruption
Chaolin Zhang, 49 ans, couturier et père de deux enfants, habitait Aubervilliers. (DR.)
 
Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) Nathalie Revenu

L’enquête avance à grands pas après l’interpellation, lundi, des trois auteurs présumés de la mort du couturier chinois d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Chaolin Zhang, 49 ans. Pendant leur garde à vue, « les suspects ont reconnu les faits », indique une source proche du dossier.

Le 7 août dernier, trois jeunes, originaires de la commune, âgés de 15, 16 et 19 ans, avaient agressé mortellement ce père de deux enfants alors qu’il se promenait avec un ami dans une rue d’Aubervilliers. Les agresseurs les ont attaqués par surprise, en les abordant par-derrière.

L’un d’eux, adepte des arts martiaux, a décoché un violent coup de pied à Chaolin au niveau du larynx, le faisant chuter lourdement au sol. Ensuite, ses complices ont arraché la sacoche de son ami et sont repartis en courant. Comme ils agissaient à visage découvert, ils ont été identifiés sans trop de difficultés par une caméra de surveillance qui n’a filmé que la fuite du trio. L’enquête a démontré que c’est l’assaillant de 19 ans qui a porté le coup de pied fouetté à Chaolin. L’autopsie a relevé une trace très nette au niveau du cou. « Le coup n’était pas mortel mais il a fait chuter au sol la victime, qui a heurté le bitume. »

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Un paquet de friandises  et des cigarettes comme butin


En garde à vue, l’intéressé n’a pas nié les faits. « Mais les participants ont minimisé la violence de l’agression, ne reconnaissant qu’un seul coup asséné. » Une version mise à mal par l’examen médico-légal. Il a révélé « des polytraumatismes au crâne et plusieurs hémorragies cérébrales, indique une autre source. Des constatations peu compatibles avec un coup unique ». En clair, le malheureux a certainement été roué de coups.

Chaolin est décédé le 12 août après cinq jours de coma. Keshou, l’autre victime, s’en est sorti avec des contusions et un profond traumatisme. « Chaolin était l’un de ses meilleurs amis. Il est terrorisé à l’idée que l’on puisse s’en prendre à d’autres Asiatiques ou à ses proches », confie Me Vincent Fillola. Depuis le début de l’année, les vols visant la communauté sont en recrudescence : 105 plaintes ont été déposées à Aubervilliers par des Chinois. Prudent, l’avocat des parties civiles souligne : « Ces trois interpellations ne sont que le point de départ de l’enquête. » Le rôle et les intentions de chacun restent à préciser et la défense fera valoir ses arguments.

« C’est un crime crapuleux sous-tendu par un préjugé raciste, résume l’avocat. Ils pensaient qu’ils (NDLR : les victimes) avaient beaucoup d’argent sur eux. » En lieu et place de liasses de billets, il n’y avait qu’un paquet de friandises et des cigarettes dans la petite sacoche de Keshou.

Les trois suspects devaient être déférés en fin de journée devant un juge d’instruction de Bobigny. Une information judiciaire a été ouverte pour vol avec violence ayant entraîné la mort.

  Le Parisien


http://www.leparisien.fr/aubervilliers-93300/aubervilliers-l-incarceration-requise-pour-les-trois-agresseurs-de-chaolin-31-08-2016-6083933.php

Aubervilliers : les trois agresseurs de Chaolin incarcérés


N.R.|31 août 2016, 21h32 | MAJ : 01 septembre 2016, 10h36|13
 
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Aubervilliers. Les trois auteurs présumés de l’agression mortelle du ressortissant chinois ont été présentés devant un juge d’instruction ce mercredi. (LP/FL.)

N.R.

Les trois jeunes soupçonnés de l’agression mortelle de Chaolin Zhang à Aubervilliers ont été incarcérés ce mercredi soir après avoir été présentés au juge d’instruction. Ils ont été mis en examen pour «vol avec violence ayant entraîné la mort». La circonstance aggravante du racisme n’a pas été retenue par le juge.

Les trois jeunes soupçonnés de la mort du couturier chinois  avaient été déferrés mercredi matin à l’issue de leur garde à vue. Le parquet de Bobigny avait requis leur placement en détention. Ils sont passés aux aveux, tout en minimisant leur implication. « Aucun des trois n’avait fait l’objet d’une condamnation pénale », indique une source judiciaire.

Deux ne sont encore que des adolescents, âgés de 15 et 17 ans. Amateur pour l’un du FC Barcelone, de rap et aussi de films de Disney. Le plus âgé n’a que 19 ans. Seul le mineur de 17 ans a indiqué qu’il était toujours scolarisé. Ses deux autres complices ont mentionné qu’ils étaient « sans profession ».

Ces trois garçons ont été interpellés lundi matin à leur domicile à Aubervilliers, cité de la République et à Bobigny. Ils ont été confondus par les images d’une vidéo et des témoignages. Le 7 août dernier, ils ont agressé sauvagement Chaolin Zhang pour le voler. Ce ressortissant chinois de 49 ans se promenait avec un ami dans une rue d’Aubervilliers. D’un coup de pied asséné au niveau du cou, le plus âgé de la bande a envoyé Chaolin au sol. Le coup porté par cet adepte de boxe anglaise a été très violent. En chutant à terre et en se cognant la tête, la victime a sombré dans le coma. Chaolin est décédé le 12 août. Son ami a été blessé plus superficiellement.

En mémoire de la victime, une nouvelle marche sera organisée ce dimanche entre République et Bastille à Paris par la communauté asiatique bouleversée par la disparition de leur compatriote.

leparisien.fr


http://www.leparisien.fr/espace-premium/seine-saint-denis-93/comment-la-police-a-retrouve-les-meurtriers-de-chaolin-02-09-2016-6087483.php

Comment la police a retrouvé les meurtriers de Chaolin


Carole Sterlé|02 septembre 2016, 7h00|0
 
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Aubervilliers, le 14 août. Hommage a Chaolin Zhang, mort dans une agression. (LP/F.L.)

Carole Sterlé

AUBERVILLIERS. Depuis l’agression du couturier de 49 ans, les enquêteurs ont remonté toutes les pistes jusqu’à tomber sur une vidéo où l’on voit trois adolescents se cacher…

Vingt-et-un jours pour mettre un nom et un visage sur les agresseurs de Chaolin Zhang, couturier de 49 ans, mortellement agressé à Aubervilliers, le 7 août. L’enquête de la sûreté territoriale a pris un tournant plus que décisif avec des vidéos, a priori inexploitables. Retour sur une enquête éclair.

Dimanche 7 août :une chute fatale

Vers 18 h 30, Chaolin Zhang tente de s’interposer lorsqu’un ami se fait agresser pour sa sacoche par un trio masculin. Le plus âgé des agresseurs lui assène un coup de pied fouetté à la gorge, si violent qu’il en a le larynx brisé. Mais c’est sa chute au sol qui sera fatale. Chaolin Zhang décédera après cinq jours de coma. Les agresseurs, qui pensaient sans doute avoir laissé leurs victimes commotionnées mais vivantes, découvrent au fil des jours et de la médiatisation de l’affaire que l’issue est tout autre. A tel point que leur entourage aurait été surpris du soudain intérêt de ces adolescents pour la presse et les informations télévisées.

Jeudi 11 août :la caméra dégradée

Les policiers de la sûreté territoriale sont à la recherche d’images de vidéosurveillance. Ils frappent en vain aux portes d’une dizaine d’entreprises. Jusqu’à ce patron qui se souvient qu’une de ses caméras a été vandalisée… quatre jours après l’agression. Une piste précieuse qu’ils s’empressent de suivre.

Mais la police devra encore déjouer la malchance puisque les vidéos de la fameuse caméra ne sont pas lisibles. Il faut confier les enregistrements aux experts de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) à Pontoise (Val-d’Oise). Ils se lancent dans un travail de fourmi : remettre plus d’une centaine d’heures d’images dans l’ordre chronologique.

Jeudi 25 août : les images reconstituées

L’agression n’y figure pas. Y apparaissent en revanche des jeunes gens qui semblent se cacher à un angle de rue. Puis, les mêmes s’enfuyant avec un sac. Pour les policiers, il s’agit du trio recherché. Mais conviction ne vaut pas preuve. Pas plus que cette rumeur locale selon laquelle l’un des jeunes du quartier République est surnommé « le Meurtrier ». Les policiers de la ville prêtent main-forte aux enquêteurs départementaux. Mais ce sont d’autres images, qui arrivent le 26 août, qui précipitent les interpellations. Elles mettent en évidence la fameuse dégradation de la caméra, le 11 août, et trois jeunes gens, visage découvert. Des noms sont mis sur ces visages. Le compte à rebours est lancé.

Lundi 29 août : arrestation à l’aube

Les trois adolescents sont surpris dans leur sommeil. On retrouve chez eux des bijoux semblables à ceux que portait un vandale du 11 août, ainsi qu’un short, et un tee-shirt remarqués sur les suspects le 7 août. En garde à vue, ils auraient admis qu’ils voulaient « juste piquer un sac », commente une source proche de l’affaire. Les trois jeunes, de 15 ans, 17 ans et 19  ans, sont originaires du quartier République. Les deux plus jeunes étaient scolarisés, dont un en bac professionnel. Celui de 15 ans était sous contrôle judiciaire depuis cet été, après l’agression d’un commerçant chinois.

Le Parisien


http://www.leparisien.fr/faits-divers/les-asiatiques-s-etaient-fait-justice-02-09-2016-6087647.php

Seine-Saint-Denis : les Asiatiques s’étaient fait justice


Bobigny (Seine-Saint-Denis) Nathalie Revenu|02 septembre 2016, 7h00 | MAJ : 02 septembre 2016, 7h34|47
 
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Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le 21 août. Dans cette ville, où a eu lieu l’agression mortelle du commerçant Chaolin Zhang, quelque 2 000 membres de la communauté asiatique ont manifesté pour protester contre les violences dont ils sont victimes.(LP/Aurélie Lebelle.)
 
Bobigny (Seine-Saint-Denis) Nathalie Revenu

Cible régulière d’agressions crapuleuses, notamment en Seine-Saint-Denis, les membres de la communauté asiatique sont exaspérés. A La Courneuve, ils avaient même sorti des couteaux…

Il ne se passe plus un jour sans que des Chinois soient la cible d’une nouvelle agression. Cent cinq plaintes ont été enregistrées rien qu’à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) — lieu de l’agression mortelle du commerçant Chaolin Zhang — depuis le début de l’année. Mais hier, devant le tribunal correctionnel de Bobigny, la communauté asiatique est passée du statut de victime à celui d’agresseur. Sept hommes d’origine chinoise comparaissaient pour des violences avec armes. Cette affaire, jusqu’ici passée sous silence, a été renvoyée au 1er juin 2017. Mais elle rend compte de l’exaspération et du désarroi de cette diaspora devenue une proie de choix pour les délinquants. Face à un phénomène qui ne connaît pas d’accalmie, certains ont voulu faire justice eux-mêmes.

Ils passent à tabac et poignardent leur agresseur


Le 29 avril dernier, vers 2 heures du matin, à La Courneuve, les sept prévenus, défendus par Me François Ormillien, avaient passé à tabac et lardé de coups de couteau un homme qui s’apprêtait à dépouiller l’un des leurs. L’agresseur agressé avait été sérieusement blessé de trois coups de couteau dans le dos et s’était vu prescrire quatorze jours d’ITT (interruption temporaire de travail). Cette nuit-là, il se trouvait à bord d’une camionnette, en compagnie de deux autres hommes, à l’arrêt dans un parking des 4000 à La Courneuve. Au même instant, une famille asiatique regagne son domicile. Le fils raccompagne ses parents à leur appartement. En descendant dans le parking, il remarque cette camionnette blanche et dévisage ses trois occupants. Inquiet, il prend la précaution d’alerter des amis sur l’application WeChat, le Twitter chinois. Dans ce climat d’agression à répétition, la communauté a pris l’habitude d’utiliser ce réseau social très réactif pour demander une escorte ou signaler un délit.

Une demi-douzaine de compatriotes répondent à l’appel. Alors que l’Asiatique pénètre à nouveau dans le parking, il croise la camionnette qui en sort. L’un de ses occupants bondit hors du véhicule. Mais il se retrouve nez à nez avec les renforts appelés à la rescousse. Ils l’empoignent et lui assènent plusieurs coups de couteau. Les deux autres comparses parviennent à s’échapper. Tout en tenant en respect leur victime, les Asiatiques vont appeler la police. Ils passeront quarante-huit heures en garde à vue. La plupart sont des commerçants de La Courneuve, pères de famille, tous inconnus de la justice. Le blessé, absent hier au tribunal, est originaire du Val-de-Marne.

Huit heures plus tard, à la barre du même tribunal, un dossier plus classique est venu à l’audience. Une jeune femme de 25 ans est tombée entre les mains de trois hommes sur un parking de Bobigny. Dans le box, trois prévenus de 22 et 23 ans. Ils demandent le renvoi de leur affaire, « à cause de la pression médiatique », glisse leur avocat. En effet, lundi, les trois auteurs de l’agression mortelle du commerçant Chaolin Zhang à Aubervilliers ont été incarcérés. Hier, deux des prévenus savaient qu’ils risquaient gros. Ils sont déjà incarcérés pour deux autres agressions visant des Asiatiques, commises en avril et en juin. De ce fait, le parquet leur a précisé qu’il retiendra une circonstance aggravante : le caractère raciste de l’agression.

Le Parisien


https://fr.sputniknews.com/international/201608231027421445-chine-reaction-assassinat-zhang-chaolin-france/

La Chine réagit à l’assassinat de Zhang Chaolin


© AFP 2016 ALAIN JOCARD International 20:07 23.08.2016(mis à jour 20:52 23.08.2016) URL courte 518037693

On assistait dimanche à la troisième des manifestations en réaction à la mort le 7 aout, de Zhang Chaolin, 49 ans, d’origine chinoise, des suites d’une agression à caractère raciste.
 
Exigeant plus de protection, des Chinois de France victimes de nouvelles agressions Si les deux premières étaient silencieuses et plus de l’ordre de l’hommage, celle de ce weekend end voulait dire une colère, et lancer un cri d’alerte sur la situation plus générale de l’insécurité pour la communauté chinoise en France.

« Liberté, Egalité, Fraternité, et la Sécurité pour tous », pouvait-on lire sur les banderoles portées par près de 2000 personnes dans les rues d’Aubervilliers…

Et en Chine qu’en pense-t-on?

Nos collègues de Sputnik Chine ont eu l’occasion de poser la question au porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, et Lu Kang a tenu à leur faire part de l’importance accordée à la situation en France:

« Nous avons prêté une grande attention à cet incident. Le gouvernement chinois accorde beaucoup d’importance à la sécurité et au respect des droits des citoyens chinois à l’étranger. Nous suivons avec attention la mesure dans laquelle sont garantis dans tels ou tels Etats les intérêts légitimes des expatriés chinois et des Chinois ethniques. Nous sommes attentifs à de tels incidents. Les expatriés chinois et les Chinois ethniques doivent exiger du gouvernement français, et en particulier des forces de l’ordre, qu’ils établissent au plus vite les conditions ayant pu conduire à l’incident et punissent le ou les criminels. A notre avis, c’est un appel équitable et bien-fondé ».


Et le gouvernement n’est pas le seul à réagir à la mort de Zhang Chaolin, ou plus généralement au climat d’insécurité en question…

Sur le réseau social chinois Weibo, souvent appelé le « Twitter chinois », on pouvait lire toutes sortes de réactions au post du China Daily dont voici quelques exemples:

« C’est la discrimination des chinois » pour l’utilisateur 丑八怪的初见.

D’autres comme 琰啊琰啊琰 font part de leur affliction.

Certains n’hésitent pas à utiliser des termes fort, à l’instar de我我我老爸姓莫qui parle d’une société française en plein plongeon « dans le chaos »…

D’autres s’étonnent que les français réputés « gentlemen » et « romantiques » aient de tels comportements, comme 1234我们都是木头人 par exemple qui ajoute que « Cependant, il y a toujours une brebis galeuse dans un troupeau »…

Et pour Mela-s, il devient étrange d’entendre le désir de beaucoup de partir vivre en Europe…

D’autres comme 土豆子_阿斗 tentent d’approcher la question avec philosophie: on n’échappe pas à sa « condition » de chinois, il faut donc faire en sorte de mériter le respect qui semble manquer pour l’instant en construisant un état fort.

Et la presse alors?

Le journal The Global Times, réputé proche du parti communiste chinois, expliquait dans sa dernière édition que l’ambassade de Chine en France aurait fait état de sa préoccupation à la police de Paris, qui aurait promis de faire tout ce qui était en son pouvoir pour identifier, et arrêter, les responsables de la mort de Zhang Chaolin, 49 ans. Victime d’une agression à caractère raciste, en 2016, à côté de Paris…


Lire aussi:

« Menton vient comme Lampedusa enterrer Schengen! », un cri qui réveillera la France? 

Comment le terrorisme a impacté le tourisme en France 

Entre migrants et SDF, le choix s’annonce difficile pour la France 

Le service national, aiderait-il à lutter contre la division sociale en France?

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