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jeudi 26 septembre 2024

Témoignage d'une victime de l'abbé Pierre

 

 

Elle a été agressée deux fois alors qu'elle était enfant, à chaque fois en présence de son beau-père qui l'avait amenée voir l'abbé Pierre.

Par ailleurs, son beau-père la violait, et lorsqu'à l'âge de douze ans, elle en a parlé à sa mère qui était très dépressive, celle-ci s'est suicidée.

Avec son témoignage, on commence à voir apparaître un réseau de pédocriminels.

Quelles relations entretenaient l'abbé Pierre et le Dr Roger Baudy, père de l'avocat lyonnais Patrick Baudy ?

Ce dernier est un grand psychopathe : il hurle au téléphone avec ses clients, les injurie, les menace, se montre particulièrement violent avec des personnes âgées qu'il sait fragiles ou cardiaques (je dispose à cet égard d'un enregistrement probant, ce que je précise pour le cas où).

Et pour ce qui est des femmes, plusieurs se plaignent de sa part de harcèlement sexuel, en plus des escroqueries dont elles ont été victimes comme tous les autres.

Dans le texte ci-dessous sur le RPF en Meuse et en Meurthe-et-Moselle entre 1947 et 1958, on apprend que son père le Dr Baudy était un proche d'Hippolyte Thévenon, de cette région où le Lyonnais Henri Grouès a été député de 1945 à 1951, et se mêlait des discussions politiques locales.

Rappel à propos de ce dernier :

Parcours politique

Henri Grouès
Illustration.
Henri Grouès en 1955
Fonctions
Député français

(5 ans, 7 mois et 27 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
Circonscription Meurthe-et-Moselle
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire et IIe (Quatrième République)
Groupe politique MRP (1945-1950)
Gauche indépendante (1950-1951)
Biographie
Parti politique MRP (1946-1950)
JR (1950-1951)

Après la guerre, sur les conseils de l’entourage du général de Gaulle et l’approbation de l'archevêque de Paris, il se présente aux élections législatives et il est élu par trois fois député en Meurthe-et-Moselle comme indépendant apparenté au Mouvement républicain populaire (MRP) : le 21 octobre 1945 puis le 2 juin 1946, dans les deux assemblées nationales constituantes successives ; puis à l'Assemblée nationale, de 1946 à 1951, où il siège d’abord au sein du groupe MRP15. Sa profession de foi affiche un programme dit de troisième force (« ni capitaliste, ni collectiviste »)16. Il siège sous le nom de Grouès (M. l'abbé Pierre) puis, à partir du , est enregistré au nom de Pierre-Grouès (M. l'abbé)17.

Le , il fonde le groupe parlementaire fédéraliste français avec 80 autres députés18. Il participe ensuite au Congrès de Montreux des - à la fondation du mouvement fédéraliste mondial19. Il en devient le vice-président. Avec Albert Camus et André Gide, il fonde en 1948 le comité de soutien à Garry Davis, fondateur d'un autre mouvement mondialiste, celui des Citoyens du Monde, qui s'oppose à la remontée rapide des égoïsmes nationaux et déchire son passeport devant l’ambassade américaine. En 1966, il lance avec des personnalités internationales un appel à s'inscrire dans le registre international des citoyens du monde20.

Il se désolidarise du parti politique après l'incident sanglant de Brest, en , qui provoque la mort d'un ouvrier, Édouard Mazé. Dans sa lettre de démission du , Pourquoi je quitte le MRP, il dénonce les positions politiques et sociales du mouvement. Il rejoint ensuite la Ligue de la Jeune République, mouvement chrétien socialiste, ainsi que le groupe de la Gauche indépendante15.

Il se présente aux élections législatives de 1951, à la tête d’une liste de Défense des intérêts démocratiques et populaires composée de gens humbles et dépourvus de toute notoriété, sans le soutien du MRP ni celui de la hiérarchie catholique. Il n'est pas réélu15.

L'abbé Pierre retourne à sa vocation première de prêtre-aumônier et s'investit, avec sa petite rente d’ex-député, dans ses actions caritatives. Il dit plus tard qu'il est plus intéressant d'être « ex-député » que député21. Il participe néanmoins à certaines campagnes, en parrainant par exemple, lors de la guerre d'Algérie, le Comité pour la défense du droit à l'objection de conscience créé par Louis Lecoin, aux côtés d'André Breton, Albert Camus, Jean Cocteau et Jean Giono. Ce comité obtient un statut, restreint, en pour les objecteurs.


https://books.openedition.org/pur/122766?lang=fr

De la difficulté de construire un appareil politique

Le RPF en Meuse et en Meurthe-et-Moselle (1947-1958)

p. 103-125


Texte intégral

Malgré les différences d’ordre géographique, démographique ou sociologique, il existe de nombreuses ressemblances entre la Meuse et la Meurthe-et-Moselle, par exemple l’aspect symbolique du site de Sion, où le Général fut accueilli par Philippe Barrès en 1950, et bien sûr Verdun où il avait combattu en 19161. Pour le RPF, il y a surtout la difficulté de construire localement un appareil politique. C’est une des raisons qui expliquent, parmi d’autres, la force du reflux après 1951 et même sur le temps long une moindre implantation du gaullisme politique qu’en Moselle ou dans les Vosges. Aussi, puisque plusieurs textes proposent soit un commentaire de sociologie politique ou électorale, soit la biographie d’un grand personnage, (comme en Meuse le général Gilliot2), cette communication se contentera d’évoquer et de donner un visage à des personnalités moins connues et de décrire à la fois la création du Rassemblement dans ces deux départements et les soubresauts de son histoire jusqu’au retour au pouvoir du Général.

Un bon mémoire de maîtrise existait sur la Meurthe-et-Moselle3, utilement complété par quelques entretiens et bien sûr la presse locale, mais rien n’avait encore été publié, ni même réalisé sur la Meuse. Des entretiens originaux avec certains des premiers responsables du mouvement, aujourd’hui décédés, mais aussi les archives privées de Louis Jacquinot déposées aux archives départementales de la Meuse ont donc été très utiles4. Communiqué par Mme Morlet, un mémoire rédigé par Jacques Benet, responsable du mouvement des prisonniers de guerre de François Mitterrand, évoque des amitiés nées dans la Résistance qui ont perduré par-delà les frontières partisanes.

Le rôle de la Résistance dans la création du RPF en Meuse et Meurthe-et-Moselle

En Meuse ou en Meurthe-et-Moselle, les anciens Résistants sont omniprésents qu’ils se soient perçus gaullistes ou non, qu’ils aient été présentés comme tels ou non pendant la guerre. En effet, Jean-Pierre Harbulot a bien montré lors du colloque de 2004 au Centre Mondial de la Paix de Verdun5, que la résistance gaulliste avait été minoritaire en Meuse et que ses chefs, Hyppolite Thévenon ou Jean Jeukens, n’avaient pas fait allégeance au chef de la France Libre. L’engagement est venu plus tard.

Le personnel initial du RPF

Ceci étant dit, dans les deux départements, les fondateurs et les premiers responsables du RPF sont tous d’éminents résistants. D’ailleurs, l’annonce de la création du Rassemblement en Meuse fut précédée de quelques jours seulement par celle de l’association départementale des Français Libres. Hasard ?

En Meurthe-et-Moselle, le responsable provisoire chargé de mettre en place une Fédération, une sorte de délégué départemental, est William Jacson6, un médecin responsable pendant la guerre d’un mouvement de Résistance sur Nancy. Médecin de réserve (promotion 1937 du Val-de-Grâce), il part pour les confins algéro-marocains (1937-1938) où il occupe plusieurs postes de médecin-chef et est décoré par le sultan du Maroc pour son action lors d’une épidémie de typhus. Volontaire pour une unité combattante en 1939, William Jacson est affecté au 2e Régiment d’Automitrailleuses et il est nommé médecin lieutenant en avril 1940 avant de servir, en mai, dans un Corps Franc en Belgique. Cité à l’ordre du Régiment puis à l’Ordre de l’Armée (Croix de Guerre), il est proposé pour la Légion d’Honneur sur le champ de bataille le 12 mai 1940 (Longuyon) juste avant d’être blessé aux Petites Armoises, à l’attaque de la Berlière, le 16 mai. De 1941 à 1944, il organise le groupe Monte-Christo, un réseau clandestin de renseignement rattaché au réseau F2 (articulé avec le réseau Lorraine d’Hobam en 1942), et s’active auprès d’une filière d’évasion de pilotes anglosaxons liée au général Debrosse. À la Libération, capitaine commandant le Groupe Mobile de Nancy constitué par ses soins (430 hommes), il prend le commandement d’un bataillon FFI appelé « Groupe Jacson » qu’il mène aux combats de Nancy et du Grand Couronné en appui du 134e Régiment US. Volontaire en 1945, médecin - capitaine, cité à l’ordre de la division, il termine la guerre médecin chef du 26e RI puis est nommé à la tête du service de Gastro-Entérologie de l’hôpital militaire de Metz. Il atteint finalement le grade de médecin – commandant de réserve en 1952.

Les premières réunions ont lieu chez lui. En revanche, celui qui apparaît comme le leader local, le futur président de la Fédération, est Jean Lionel-Pèlerin qui a fait une guerre brillante au sein des Forces Françaises Libre. Il est utile de préciser que dès cette époque initiale, les deux hommes ne s’entendent pas et apparaissent en concurrence. Parmi les premiers adhérents et les membres du comité départemental provisoire figurent aussi le commandant Charles Cayotte (président des Français Libres du secteur de Nancy), Napoléon Cochart (chef FFI et président de la commission municipale provisoire de Longuyon), André Eigner (président local des réseaux de la France combattante), Paul Moench (frère de l’aviateur Christian Moench, ancien du PSF du colonel de la Rocque et résistant), Robert Parisot (conservateur des monuments historiques et préfet des Vosges à la Libération), Jean Weiss (directeur d’entreprise et Résistant à Lunéville), enfin Roger Souchal (encore étudiant mais très vite chargé de la propagande, lequel avait été résistant à 15 ans et déporté à 17 en février 19457).

En Meuse, la structure posée en 1947 est l’inverse de l’amicale des anciens FFI qui a pour président départemental Hyppolite Thévenon, ancien chef départemental de la Résistance, et son adjoint Jean Jeukens, maire de Bar-le-Duc à la Libération. Jeukens devient président du RPF et Thévenon, vice-président. Pharmacien, volontaire pour le corps expéditionnaire de Narwick, Jeukens avait été l’organisateur d’un réseau d’évasion et de passage de la ligne séparant la zone occupée et la zone interdite. On retrouvera avec lui un autre Résistant, arrêté par les Allemands et libéré lors de l’attaque de l’École normale de Bar-le-Duc par la Résistance en 1944, le photographe Althuser8.

Jean Jeukens (1906-1984), candidat sur la liste Jacquinot en 1945

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Hyppolite Thévenon (1895-1982) en 1947

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Quant à Thévenon (1895-1982), ingénieur, ancien combattant de 14/18 et commandant de réserve, il avait coordonné la résistance sur Verdun avant de devoir fuir dans le Vercors après l’exécution de son gendre et la déportation de sa femme et de sa fille. On retrouvera à côté de lui en politique, comme en résistance, son fidèle Georges Tourte. Concrètement, le mouvement est organisé sur le terrain par le premier délégué départemental, le commandant Entrevan, ancien responsable FFI sur le secteur de Bar, secondé dans le nord par George Tourte.

Gilbert Morlet et Jacques Cappelaere, candidats aux sénatoriales de 1958

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Le secteur de Saint-Mihiel possède une particularité puisque c’est ici non pas le décalque des FFI mais celui du mouvement des prisonniers de guerre. Son chef en est le notaire Gilbert Morlet (1906-1981). Ses adjoints dans la Résistance deviennent aussi les siens au RPF : son cousin le docteur Vuillaume, Jean Lehmuller, policier à la sûreté qui a démissionné pour ne pas prêter serment au Maréchal et qui est devenu boucher, et Jean Laurent. Mme Morlet9 joue aussi un rôle dans l’organisation d’autant qu’elle est apparentée ou amie de plusieurs hommes politiques importants du département dont le conseiller général radical de Montmédy André Madoux. Un ami de Morlet, Jacques Cappelaere10 (1907-2007) avait, quant à lui, organisé pendant la guerre un réseau de surveillance de l’importante ligne ferroviaire venant de Belgique au profit de l’Intelligence Service. Un jeune Résistant du secteur de Clermont-en-Argonne, Michel Rufin, juriste et ancien de Saumur, commence aussi à faire parler de lui en s’emparant de la mairie à 27 ans.

Le cas particulier du mouvement des prisonniers de guerre

Comme on l’a vu plus haut, le cas particulier des anciens du mouvement des prisonniers de guerre doit être étudié d’autant qu’il enjambe la Meuse et la Meurthe-et-Moselle. Le MNPGD est issu de la fusion de plusieurs groupes notamment ceux de François Mitterrand et d’un neveu du général de Gaulle. En Meuse, il se trouve surtout installé à Saint-Mihiel et sous les côtes de Meuse où il entretient un petit maquis. Il est dirigé pendant la guerre par Gilbert Morlet (membre fondateur avec Jeukens et Thévenon du comité département de Libération) qui a rencontré François Mitterrand et Jacques Benet au Stalag11 et Raymond Mondon. Le futur maire de Metz est en effet juge à Saint-Mihiel et chef de secteur FFI12.

Au centre Raymond Mondon et Gilbert Morlet en septembre 1944

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Membre du comité national du MNPGD, Morlet retrouve plusieurs fois François Mitterrand à Paris et il lui présente Mondon sur un quai du métro. Mme Morlet raconte aussi qu’André Bettancourt (le fondateur de l’Oréal) apporta plusieurs fois du matériel et de l’argent à Saint-Mihiel et comment elle et son mari rencontrèrent Roger Patrice-Pelat à la Libération. À la demande de Mitterrand, Morlet siège en effet aux assises nationales du CNR.

Repas des anciens du MNPGD à Saint-Mihiel au relais de Romainville

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En haut à droite René Lehmuller, François Mitterrand, Raymond Mondon et Gilbert Morlet

À partir d’octobre 1969, tous se retrouvent d’ailleurs régulièrement pour des repas des anciens du mouvement des prisonniers dans un restaurant de Saint-Mihiel. En 1965, Gilbert Morlet, qui est membre de l’UNR après avoir été responsable du RPF, spécialiste de l’association Capital-Travail au Conseil National, puis président départemental des Républicains sociaux recevra à la fois les affiches du Général et de François Mitterrand. La solution est trouvée, c’est Madame Morlet qui organise le collage des affiches de Mitterrand sur le secteur de Saint-Mihiel… Après cette date, sans renier son passé au Rassemblement, elle restera militante PS et proche du maire de Commercy et futur député socialiste François Dosé13. Après le congrès d’Epinay, François Mitterrand pense d’ailleurs à son vieil ami pour une candidature PS dans le sud-meusien mais Morlet oriente le choix vers son cousin de Bar-le-Duc Bernard, le célèbre auteur du coup de Bar en 1973.

Mondon et Morlet sont en relation avec les frères Bertin, Jean (avoué, responsable du MNPGD pour la Lorraine) et François qui animent la maison du prisonnier de Nancy. Ils en ont fait un lieu de recrutement et une véritable plaque tournante pour le mouvement dans l’Est. Arrêté par la Gestapo, Jacques Bertin est déporté. Il deviendra après la guerre président des déportés de Meurthe-et-Moselle et à se titre accueillera le général de Gaulle lors de sa visite à Nancy en 1950. Or, que ce soit Mondon, Morlet ou les frères Bertin, tous participent avec force à la création du RPF, dont ils sont des personnalités éminentes, en Moselle, Meuse et Meurtheet-Moselle tout en gardant des relations politiques et personnelles avec François Mitterrand. Jean Bertin appartient d’ailleurs aussi à l’UDSR et son parcours politique est très semblable à celui du notaire meusien. Il signe pour François Mitterrand en 1965, quittant pour le coup définitivement l’UNR. Morlet en revanche, de peur qu’on ne l’accuse d’avoir retourné sa veste, vote à gauche mais ne passe pas le pas de l’adhésion au Parti Socialiste. Lorsque Morlet est enlevé en 1975, François Mitterrand apporte le support de son secrétariat, aide la famille à trouver une partie de la rançon et obtient des pouvoirs publics des moyens pour l’enquête. Cet enlèvement ruine sa santé et il rencontre une dernière fois François Mitterrand, le témoin de mariage de sa fille, lors de la visite du Président de la République à Bar-le-Duc en octobre 1981. Peu de jours avant son décès, il reçoit la Légion d’Honneur des mains de Jean Bertin et de Jacques Benet.

Origine politique des responsables ou des candidats

Impossible ici d’étudier dans le détail le parcours politique antérieur des membres du RPF, même des seuls responsables. On peut néanmoins avancer quelques idées au travers de quelques exemples.

– Les Modérés :

Ici, le Rassemblement a surtout recruté à droite. Jean Lionel-Pèlerin aurait ainsi milité à l’Alliance Démocratique. Les ponts qui vont exister, en Meuse comme en Meurthe-et-Moselle, avec les modérés s’expliquent donc souvent par une origine commune. L’ARL (Alliance Républicaine Lorraine) regroupe d’ailleurs longtemps en Meurthe-et-Moselle, modérés, républicains nationaux, PRL et Gaullistes. Monsieur de Beauvau-Craon, conseiller général et maire d’Haroué fit partie en 1961 du comité d’accueil du général de Gaulle en visite à Nancy. Or, en 1948 il appartenait déjà à la délégation envoyée aux Assises de Marseille. Dans les deux départements, le RPF a tenté des élus paysans comme Camille Zaepfel puis Louis Mourot en Meuse ou les conseillers généraux Lapointe et Charles Josset en Meurtheet-Moselle. Ce dernier, agriculteur, maire de Grimonviller, président de plusieurs syndicats de coopération du canton de Vezelise et de Colombey-les-Belles est encore le second de Philippe Barrès sur la liste de 1956.

– Les radicaux

On trouve aussi quelques cas radicalisant comme Jeukens et Madoux en Meuse ou Jean Bertin à Nancy.

– Le PSF

Paul Moench en Meurthe-et-Moselle était membre avant guerre du PSF du colonel de la Rocque dont on a souvent montré la filiation avec le RPF ou le MRP14. Il était d’ailleurs le frère d’un aviateur célèbre, ami de Mermoz, lui-même étoile montante des Croix de Feu. Le RPF a même pu apparaître comme un moyen de se racheter une virginité politique. C’est le cas du docteur Thiry, qui aurait été membre d’une ligue avant guerre15. Demeuré maire de Saint-Mihiel pendant l’Occupation, il se rapproche du RPF dès 1947 et accueille de Gaulle en 1950. Mais tandis que la commission municipale provisoire dirigée par Morlet demande que Thiry retrouve sa fonction (il avait donc dû rendre des services à la résistance), les tentatives de l’ex-maire de Toul Miller ne sont pas bien vues des compagnons. Candidat Front Populaire en 1936 puis rallié à Vichy, Miller qui avait été interdit à la Libération se met à assister aux réunions du Rassemblement. Il est notamment présent à celle de l’hôtel Trianon en 1950. Il demandera même l’investiture du RPF pour les cantonales dans le canton de Thiaucourt mais trouve face à lui Gérard Bertin.

– Le MRP

En Meuse, le RPF a beaucoup mordu, tant en 1947 qu’en 1951, sur l’électorat MRP qui avait pourtant fait là de très bons scores à la Libération et dont le déclin est parallèle aux progrès du RPF. Louis Mourot qui est le deuxième sur la liste menée par Gilliot en 1951 est un excellent exemple de la porosité entre les deux organisations. Pour seconder le général, compagnon de promotion de de Gaulle, ancien combattant de la Vaux Marie et déporté, il faut un agriculteur. Le docteur Baudy, proche d’Hippolyte Thévenon, pense à ce jeune militant de la JAC et du MRP, il n’a pas 25 ans. Membre puis responsable de la JAC clandestine pendant la guerre, époque où il fait passer la frontière de la zone interdite à des évadés et à des Russes échappées des camps du Pays Haut, Louis Mourot a développé sa conscience politique avant guerre dans des réunions anti-Thiébaut, le député-maire radical puis socialiste de Verdun qui fait figure de rouge et d’anticlérical. Or, l’opposition à Gaston Thiebaut s’organise autour du fromager Georges Hutin de Dieue-sur-Meuse, proche de l’évêché, des Croix de Feu puis du PSF. Pendant la guerre, le même Hutin anime le « réseau » des fromagers, un ensemble de familles de notables placées à la tête de laiteries ou d’organismes de coopération agricole dont la famille Courot et la famille Rousselot qui ont donné après guerre des appuis important à Louis Jacquinot. Plusieurs seront arrêtés, fusillés ou déportés notamment les responsables de la fromagerie de Raival. Les Hutin joueront aussi un grand rôle dans le lancement du MRP. Membre du comité directeur départemental du MRP, président départemental de la CGA (Confédération Générale Agricole) René Rousselot accepte d’être le second sur la liste Jacquinot et Louis Mourot prend la même place sur la liste Gilliot. Il manque de peu d’être élu et continuera l’aventure jusqu’en 1958, époque où il était encore sur les rangs pour une investiture. Plus tard, il fondera le CDS en Meuse, puis l’UDF et aidera à l’implantation de Gérard Longuet.

La difficulté à installer, à faire accepter et à faire fonctionner un appareil

Même si l’engouement est grand au départ, on remarque dès l’origine la difficulté à organiser le mouvement dans les deux fédérations de Meuse et de Meurthe-et-Moselle.

Dedans ou dehors : des compagnons de route

Au moins jusqu’aux cantonales de 1949, il est d’ailleurs assez difficile de cerner qui appartient et qui n’appartient pas au mouvement, du fait par exemple de la double appartenance.

En Meuse, Louis Jacquinot16, qui fut membre du gouvernement d’Alger et ministre de la Marine à la Libération, a été candidat en 1945 sur une liste dite « gaulliste » avec Jean Jeukens, jusque-là plutôt radical comme numéro deux. Il conserve de bonnes relations avec le Général mais n’adhère pas au RPF. Pourtant, tous ses proches se retrouvent entre 1947 et 1949 dans l’environnement immédiat du Rassemblement.

Le ministre Louis Jacquinot (1898-1992),

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Lorsqu’on étudie la liste des représentants meusiens aux Assises de Marseille17 en 1948, on trouve bien sûr des gaullistes patentés comme le délégué départemental Entrevan ou Georges Tourte mais surtout les conseillers généraux les plus en vue comme Nanty et Hutin, tous deux indépendants, les deux bras droits de Louis Jacquinot au conseil général, ceux qui tiennent la boutique quand il est au gouvernement, mais aussi Madoux, conseiller général radical de Montmédy, l’élu paysan Camille Zaepfel (conseiller général de Vavincourt) ou le modéré Courot (conseiller général de Triaucourt) dont le père, sénateur, avait voté les pleins pouvoirs au Maréchal. Ils semblent être là pour voir ce qui se passe et contrôler autant que faire se peut une fédération par rapport à laquelle le ministre occupe une position ambiguë18. En 1949, ils demanderont et obtiendront d’ailleurs l’investiture du RPF dont ils ne porteront ensuite jamais l’étiquette. Jacquinot a semble-t-il voulu canaliser l’énergie issue des municipale de 1947, du moins tant que le Rassemblement parut localement être un danger pour son leadership. Même chose avec des personnalités comme Martial Brousse, patron national de la CGA et le futur maire de Verdun indépendant François Schleiter.

En Meurthe-et-Moselle, mais d’une manière moins nette on voit aussi apparaître ce genre d’attitude avec des élus modérés, indépendants ou paysans comme Robert Gravier ou le député Pinchard qui fréquentent le mouvement, avant plus tard de le décrier. Ceci contribue néanmoins à troubler un peu le paysage politique local.

Faire tourner une permanence

Qui dit mouvement dit enracinement dans le paysage et donc le besoin d’une permanence. Dès le lancement du RPF par le général de Gaulle, un avis dans la presse annonce qu’une permanence provisoire est assurée au café de la gare de Bar-le-Duc avant que le Rassemblement ne s’installe rue du Bourg. Plusieurs autres locaux sont assez vite ouverts à Verdun, Saint-Mihiel (dans une maison qui appartient à Morlet) et à Commercy. Mais à part Bar-le-Duc, ces permanences n’auront qu’une durée de vie assez brève. À Nancy, le mouvement se réunit d’abord chez Jacson puis chez Lionel-Pèlerin qui freine des quatre fers dès qu’il s’agit de prendre un local fixe. Pendant quatre ou cinq ans, le RPF va déménager plusieurs fois. Les permanences durent peu de temps, car on ne peut pas toujours payer le loyer mais les nouveaux responsables veulent aussi parfois faire table rase ou supprimer un local qui sert de lieu de réunion à l’opposition interne. De plus, le président de la fédération ne veut pas déléguer au comité, au délégué départemental ou aux militants des cantons aucune des tâches qu’il a assuré de prime abord. Ainsi, lui seul délivre les cartes d’adhésion et, selon les témoignages, il en refuse beaucoup. Certains responsables cantonaux ne sont pas validés par lui et vont organiser leurs équipes de manière autonome, voire anarchique par rapport à la fédération. Lui seul veut assurer le courrier avec le Centre National et il charge sa femme du secrétariat. Aussi, dès les premières semaines, on voit apparaître deux pôles antagonistes autour du président et autour du comité départemental, au point que certains secteurs comme Briey – Longuyon avec Napoléon Cochart ou Saint-Nicolas de Port vont fonctionner de manière indépendante.

Des problèmes financiers récurrents

Les problèmes structurels et personnels sont de plus renforcés par la question financière qui obère le développement de l’appareil RPF. Les Assises qui se sont déroulées à Nancy ont révélé le mauvais état financier du mouvement. Or, la fédération de Meurthe-et-Moselle est tout à fait représentative de cet état de fait. Parce qu’il avait été mis sur la touche par Lionel-Pèlerin alors qu’il voulait s’occuper d’un canton, Georges Gilles arrive à se faire désigner délégué départemental de juillet à août 1948, justement parce qu’il dispose de temps et d’argent. On espère que le mouvement va en bénéficier. Il en profite pour mener une campagne personnelle auprès des compagnons, sans citer Bertin, Jacson et bien sûr Lionel-Pèlerin, et croit être devenu le maître du RPF 54. Il donne en fait une très mauvaise image du mouvement, fait fuir de nombreuses bonnes volontés et il est assez rapidement éliminé. Nommé à la place de ce dernier, Robert Parisot essaie bien de mettre de l’ordre dans les comptes et de faire rentrer de l’argent mais son opposition à la fois à Lionel-Pèlerin et à Gérard Bertin (né en 1921) limite sa marge de manoeuvre.

La valse des délégués départementaux et la faiblesse des comités départementaux

Autre problème, en Meuse comme en Meurthe-et-Moselle, la valse des délégués départementaux qui devaient être en théorie les chefs d’État-major des fédérations. Il est quasiment impossible d’établir une chronologie exacte des responsables car il y en a parfois plusieurs en même temps, officiels, officieux, nommés par Paris, par le Président départemental ou par le comité, voire des responsables avec des titres fantaisistes non prévus par les statuts. À cela s’ajoutent des querelles géographiques comme entre Verdun et Bar par exemple. Le commandant Entrevan jette assez vite l’éponge, au moment des investitures pour les sénatoriales de 1948, remplacé par Auguste Guyot de Beaulieu-en-Argonne mais Georges Tourte semble aussi avoir assumé la fonction, peut-être en même temps. Il n’apparaît dans aucune archive mais il revendiquera ce poste après coup, lors des législatives de 1951 ou au moment du retour au pouvoir du général en 1958. En Meurthe-et-Moselle, William Jacson, Gérard Bertin, Maurice Camal, Robert Parisot occupent cette fonction à plusieurs reprises, Lionel-Pèlerin constituant un comité départemental fantôme en parallèle de celui qui est officiel. Ils s’excluent mutuellement et le Centre National condamne parfois les uns, parfois les autres, hésitant toujours sur la conduite à tenir.

Du lien direct avec le Général

Tant en Meuse qu’en Meurthe-et-Moselle, les responsables Jeukens ou Lionel-Pèlerin ont une conception personnelle de leur mandat. Du fait de leur passé dans la résistance, qui motive leur désignation par le Général, ils imaginent entretenir avec lui un lien direct et n’avoir donc de comptes à rendre qu’à lui. C’est une attitude paradoxale, notamment chez Jeukens qui après critiquera l’aspect monolithique et hiérarchique du RPF.

Dissensions et querelles

Les querelles de personnes, les craintes face à un mouvement politique de type assez nouveau, si l’on excepte le PCF, se cristallisent bien entendu à l’occasion des investitures.

Du problème des parachutages et des investitures : sénatoriales de 1948 et législatives de 1951

Les sénatoriales de 1948 et les législatives de 1951 ont eu pour effet un véritable lessivage des deux fédérations et un renouvellement des responsables suite à des démissions en série. Le RPF local de 1952 ne ressemble ainsi plus beaucoup à celui de 1947.

En Meuse, la direction nationale a décidé d’investir pour le Conseil de la République (sénatoriales) deux personnalités indépendantes : Martial Brousse, président national de la Confédération Générale Agricole (CGR future FNSEA) et François Schleiter, indépendant, pour lors conseiller de l’Union Française, fils d’un très populaire maire de Verdun mort avant guerre dans une catastrophe ferroviaire. A priori, on n’a pas consulté le comité départemental, notamment Jeukens qui se voyait assez bien sénateur et surtout Thévenon pour qui Schleiter est un adversaire direct pour la mairie de Verdun19.

En Meurthe-et-Moselle, le choix s’est porté sur un compagnon, le maire de Nancy Jean Lionel-Pèlerin qui est pour lors en rupture avec le comité départemental, et pour un soutien à des candidats modérés. Par conséquence, le 4 novembre 1948, 23 des 25 membres du comité départemental 54 démissionnent du RPF ainsi que les 2 conseillers nationaux Hugel et Bertin (Jean) qui estiment avoir été abusés dans leur bonne foi et leur idéal national : « Il leur est impossible d’accepter les pouvoirs d’un délégué départemental nommé sans que le comité élu, émanation des militants de base, ait été au préalable consulté. » En fait derrière les investitures, c’est la personne du maire de Nancy qui pose problème.

Une des conséquences de la querelle est la candidature UDSR au conseil de la République de Jean Bertin qui a retrouvé là son amitié envers François Mitterrand. De même, un conseiller municipal de Nancy, Lucien Vermandé se présente contre le maire sur une liste d’Entente et de Rénovation sociale. Pourtant, on retrouvera le même Vermandé, le 20 mai 1950 à la réunion du RPF de l’hôtel Trianon. Le lendemain, la réaction est la même en Meuse. D’ailleurs elle semble coordonnée avec celle de Nancy puisque Jeukens cite et mentionne l’attitude de ses compagnons de Meurthe-et-Moselle (mais aussi de Colmar ou de Grenoble). Le 5 novembre, l’Est Républicain annonce la démission de l’ancien maire de Bar-le-Duc, président départemental du Rassemblement, et du délégué départemental Entrevan. En fait, c’est toute la structure sud qui saute, à l’exception notable du groupe Morlet qui prend pour lors une importance nouvelle.

La même chose se reproduit fidèlement en 1951 pour les législatives. Les deux appareils se sont reconstitués avec de nouveaux responsables dont Auguste Guyot en Meuse et Georges Parisot en Meurthe-et-Moselle. Avec la mise entre parenthèses et la baisse d’influence de Lionel-Pèlerin, les hommes forts du RPF sur Nancy sont alors William Jacson, dont la lutte contre le maire de Nancy stérilise un peu les efforts, Roger Souchal, responsable de la propagande mais jugé encore un peu jeune, et le conseiller général Georges Linart. Proche du délégué départemental Parisot, ami d’un autre homme fort du secteur, André Eigner, et surtout de René Maillard qui a été élu président du comité départemental, il fait l’unanimité, une fois éliminé la tendance Gilles. Il apparaissait comme la tête de liste naturelle pour 1951 lorsqu’on apprend l’existence de négociations avec Louis Marin20 puis le parachutage de Philippe Barrès. Mis de côté, il démissionnera de concert avec Maillard et Parisot après le conseil national de Saint-Maur en 1952.

Le parachutage du général Gilliot en Meuse en 195121, se double d’une candidature gagnée aux cantonales à Bar-le-Duc contre Jeukens qui se laisse alors aller à des mots très durs contre le RPF quasiment assimilé désormais à un mouvement fasciste… Mais l’arrivée de Gilliot est à la fois justifiée et permise par la perte de vitesse du RPF dans le sud meusien, non pas en terme électoral, les résultats vont être très bons mais en terme d’organisation du mouvement. C’est Morlet qui tient désormais les rênes mais le RPF n’est plus vraiment structuré que dans l’arrondissement de Commercy et son centre de gravité demeure Saint-Mihiel. Le nord du département résiste mieux autour de Georges Tourte mais le fait que Thévenon ne soit pas parlementaire réduit sa marge de manoeuvre et il perd la mairie de Verdun au profit de Schleiter. Fidèle second, Georges Tourte s’en souviendra en 1956, lorsque Gilliot, ne se représentant pas, soutiendra Louis Jacquinot. Tourte interviendra très violemment et appellera les compagnons à soutenir André Beauguitte. Cet ancien député, élu comme Jacquinot une première fois en 1932, sous-secrétaire d’État comme Jacquinot et de Gaulle en 1940, pourtant interdit à la Libération, revient alors en force pour le compte du RGR (Rassemblement des Gauches Républicaines).

La méfiance envers un mouvement centralisé et organisé

En dehors de ces questions de personnes et des investitures qui, quels que soient les lieux et les époques, laissent toujours des plaies à vif, il y a un trait régulier : une méfiance envers un mouvement centralisé et hiérarchique même chez des compagnons reconnaissants et individuellement fidèles au Général. Les responsables qui viennent de partis traditionnels ou qui sont des néophytes sont gênés par cet état de fait. Il est vrai que le Rassemblement n’est pas très démocratique comme le prouvent les pouvoirs du délégué départemental nommé directement par Paris et que le Centre National a bien du mal à désavouer même lorsque la plainte qui émane du comité départemental est légitime. Ainsi, le délégué meusien Guyot essuie une fronde lorsqu’il informe l’ensemble des responsables locaux du mouvement que, suite à une réforme décidée au niveau national, tous les délégués cantonaux ne vont plus siéger au comité départemental.

L’affaire Lionel-Pèlerin – Jacson

L’année 1948 est appelée en Meurthe-et-Moselle l’année des 14 exclusions. L’affaire Jacson, ou plutôt l’affaire Lionel-Pèlerin – Jacson, a défrayé l’histoire locale. À la base, il y a le règlement du RPF qui institue une incompatibilité entre fonction élective et fonction dans l’appareil. Sénateur – Maire de Nancy, Lionel-Pèlerin ne peut en pratique plus être président du comité départemental, raison pour laquelle il constitue son comité parallèle. Gérard Bertin devient donc président provisoire et Georges Gilles, au cours de l’été, secrétaire départemental, un terme jusqu’alors non usité, peut être pour insister sur son caractère non définitif. Des élections internes sont prévues pour le 8 août et très vite le canal historique (Eigner, Linart, Cayotte, Camal) qui est aussi celui des élus s’oppose au clan représenté par le SD Gilles.

Finalement, Bertin propose sa candidature pour être confirmé président tandis que Lionel-Pèlerin et Gilles avancent celle de Charton, président du comité de Pont-à-Mousson. Devant les déchirements de la fédération, William Jacson se présente au-dessus des partis. Les autres se retirent et il est élu à une forte majorité mais à main levée ! On désigne alors un comité départemental hybride où bien sûr les élus ne siègent pas. Or, Jacson est adjoint au maire de Nancy. Lionel-Pèlerin tente donc de faire annuler son élection par le Centre National. Jacson se rapproche alors de Gilles pour contrer le maire mais aussi Gérard Bertin, toujours en embuscade. Ajoutons qu’au même moment, Georges Parisot, architecte des monuments historiques est en conflit, pour raisons professionnelles, avec le maire sur la question de la rénovation de l’hôtel de ville ! Jacson demande alors à Paris l’exclusion de Pèlerin. Bertin en appelle à Soustelle qui demande l’arbitrage du Général. Le comité est dissout et 14 compagnons sont exclus. En plein dans les élections sénatoriales, le mouvement comme organisation sort décapité de l’épreuve. Les exclus seront réintégrés en 1949 contre l’avis de Bertin et de Parisot qui contrôlent désormais l’appareil.

On crée des sections agricoles ou ouvrières ou bien de jeunes, d’étudiants ou de femmes, et le RPF ouvre même une permanence à Dombasles ce qui montre qu’il y a même un mieux du côté des finances. D’ailleurs, une nouvelle permanence, la 5e, les autres n’ayant jamais duré très longtemps, est inaugurée place Carnot à Nancy. Le mouvement s’implante aussi dans les régions ouvrières de Pont-à-Mousson, Longwy ou Neuves-Maison et se développe dans le Pays Haut grâce à l’action de Roger Souchal22. Né en 1927, ce délégué à la propagande s’est fait une spécialité de la lutte contre le Parti Communiste (il a lu tout Marx), il sera élu en 1958. Napoléon Cochart (1912-1988) et Joseph Nou, futurs députés l’un en 1951 et l’autre en 1958, interviennent aussi.

Mais les querelles demeurent. Maurice Camal, inspecteur d’académie, conseiller municipal et conseiller général s’autoproclame secrétaire de la fédération ; il est suspendu par Soustelle mais confirmé par Parisot. Pour les cantonales de 1949, une alliance avec les sortants a permis de gagner dans 11 des 14 cantons en jeu et au RPF quelques gains personnels. Mais cette stratégie laisse aussi des déçus d’autant que Lionel-Pèlerin gêne les réadhésions (toujours en freinant la distribution des cartes) alors que Parisot décide d’arrêter, car trop cher, le journal du mouvement, l’Avenir de l’Est, trop proche selon lui du maire de Nancy.

Même victorieuses, les élections de 1951 donnent le coup de grâce. Avec d’autres acteurs dont René Maillart, Robert Linart ou Paul Moench, ce jeu de massacre continue jusqu’à la fin de 1952, à coup d’exclusions, de dissolutions du Comité Départemental, de nominations ratifiées puis annulées. Il enraye l’implantation du mouvement qui était pourtant en bonne voie. Après avoir voté l’investiture d’Antoine Pinay en mars 1952, Napoléon Cochart quitte d’ailleurs le groupe RPF avec 25 de ses collègues en juillet 1952 et contribue à la fondation de l’ARS (Action Républicaine et Sociale). Enfin, Linart, Parisot et Maillard jettent l’éponge.

Une tentative d’administration directe par le centre national

À de nombreuses reprises, des missions ont été conduites en Meurthe-et-Moselle par les chargés de mission régionaux, afin d’y mettre bon ordre et d’apaiser les tensions. Philippe Rageneau (1948), le Général Noetttinger (1949-1950) puis l’ambassadeur Noël, le général Billotte (1951), de nouveau Noettinger en 1952 et enfin Pierre Comte-Offenbach, qui administre en direct la fédération au cours de l’année 1952, arrivent à stabiliser la fédération mais pas à relancer le mouvement. Une des principales conséquences de la crise est d’ailleurs la tendance prise par certains secteurs périphériques de fonctionner de manière autonome par rapport au centre nancéen : Pont-à-Mousson et Longuyon par exemple. Gérard Bertin le comprend bien puisqu’il se désengage lui-même de la politique nancéenne pour s’implanter à Thiaucourt, à la limite de la Meuse. Finalement, la conquête de la mairie de Nancy aura été plus une charge qu’un appui pour le RPF 54. Lionel-Pèlerin n’est pas reconduit comme sénateur et, aux échéances suivantes, perd la mairie au bénéfice de l’âge avant de mourir de manière prématurée.

Impact initial et reflux du RPF

Il est donc possible de tirer un premier bilan comparé des conquêtes électorales et du reflux du RPF en Meuse et en Meurthe-et-Moselle.

Un gros démarrage : les municipales de 1947

En Meuse comme partout, les élections municipales de 1947 sont un franc succès. Outre Bar23 (avec Jeukens, Gallais et Althuser), Verdun (Thévenon et Tourte), Commercy (Santoni), Saint-Mihiel (Docteur Vuillaume avec Morlet), les gaullistes gagnent la plupart des grandes villes en ayant notamment beaucoup mordu dans l’électorat MRP et dans celui du PCF. Seule Ligny-en-Barrois et son maire SFIO Didon résistent. Les municipales de 1947 ont bien préparé, en tout cas en Meuse, les législatives. En 1951, en effet, les trois candidats RPF sont en tête dans les villes gagnées par le mouvement. à Bar, Le général Gilliot obtient ainsi 1896 voix contre 1496 à Louis Jacquinot et d’une manière générale les candidats RPF obtiennent, au chef-lieu, un quart de voix en plus que ceux de la liste Jacquinot.

Tout aussi intéressante est l’étude de la couleur politique des listes déposées dans l’ensemble des communes meusiennes lors des municipales de 1947. Même dans les plus petits villages, ce qui surprend par rapport à aujourd’hui, la plupart des listes affichaient une étiquette. Si l’on prend uniquement celles arrivées en tête au premier tour, on remarque la percée relative du RPF. En fait, une fois éliminées les listes neutres ou vagues, les indépendants représentent 51 % des listes arrivées en tête, le RPF est en second avec 25 % et les radicaux et la SFIO peinent à monter à la hauteur de 8 et 7 %.

Les listes arrivées en tête en Meuse au premier tour des municipales de 1947 (données calculées sur 475 communes)

Etiquette

En % des communes

Listes uniquement désignées par le nom de la tête de liste

36 %

Listes ayant une étiquette neutre du type intérêts communaux et divers

21 %

Listes indépendantes

22 %

Parti Paysan

1 %

RPF

11 %

Rad et apparentés

3 %

MRP

2 %

SFIO et apparentés

3 %

PCF

un peu plus de 0 %

En nombre de sièges à la fin du second tour, mais calculé sur 256 communes seulement, les indépendants en gagnent 1 350 (56 %) et le parti paysan 100 (4 %), le RPF 450 (19 %) loin devant la SFIO (200 soit 8 %), les Radicaux 120 (5 %) et le PC seulement 50 (2 %). Étendu à l’ensemble du territoire meusien, cela donnerait peut-être 900 élus au Rassemblement. Bien entendu, tous, loin s’en faut, ne sont pas adhérents, voire même sympathisants du mouvement. À Mussey, le conseiller général Nanty, qui accompagnera encore la délégation meusienne à Marseille en avril 1948, et qui est le fidèle second de Louis Jacquinot, a mené une liste RPF dont il ne portera jamais l’étiquette. La plupart du temps, il s’agirait de listes homogènes. À Romagne-sous-Montfaucon, néanmoins, une alliance a été réalisée avec des radicaux, à Thonelle avec le MRP et à Thonne-le-Thil avec des indépendants, des socialistes et des membres du PRL.

Au minimum, le RPF a gagné 48 communes et il constitue une minorité importante dans une quarantaine d’autres sans que l’on ne repère une géographie particulière. Les cantons les plus forts sont Montmédy et Commercy (7 communes), Void et Dun (6 communes) et enfin Triaucourt et Spincourt (5 communes), le minimum étant zéro dans le canton de Gondrecourt, celui de Louis Jacquinot. Si la liste Jeukens l’emporte nettement à Bar (15 sièges sur 27 contre 3 au MRP, 4 à la SFIO et 5 aux communistes), ville dont il avait été le maire de la Libération, le succès est beaucoup moins clair à Verdun. Thévenon ayant rejoint l’armée en 1944, il a été peu présent à Verdun et il ne doit son arrivée au pouvoir qu’au retrait de Gaston Thiébaut24. Le RPF ne réalise d’ailleurs que 30 % des voix contre 21 % au MRP, 17 % à la SFIO et 27 % au PCF. Le communiste Savart est d’ailleurs député de l’arrondissement et il s’est fait remarquer lors de l’affaire dite des « Péniches à Sucre ». Les conseillers non communistes portent donc Thévenon à la tête du conseil municipal afin d’éliminer de la mairie le PCF qui, depuis la Libération, participait aux commissions et détenait plusieurs postes d’adjoint.

En Meurthe-et-Moselle, un certain nombre de localités basculent elles aussi dont Pont-à-Mousson. Surtout, la liste menée par Lionel-Pèlerin et qui contient les principaux responsables du mouvement naissant, Parisot, Jacson, Bertin, Linart et d’autres, gagne la ville de Nancy. Mais on a vu combien cette victoire à la Pyrrhus allait aggraver les déchirements internes.

Des Assises de Marseille de 1948 aux législatives de 1951

À la vue des seuls chiffres, les élections cantonales de 1949 seraient un succès relatif puisque les élus du RPF passent en Meuse de 9 à 11 (+ 22 %) sur un total de 30 et de 5 à 11 en Meurthe-et-Moselle (+ 102 %)25. En réalité, un seul élu meusien porte réellement l’étiquette du Rassemblement après l’élection : Georges Tourte, le conseiller général de Verdun-Centre qui a battu le député MRP sortant Rochette. Les autres sont des compagnons de route, notamment ceux qui avaient participé aux Assises de Marseille de 1948, ou des modérés avec lesquels le RPF a négocié. Quelques semaines plus tard, à l’occasion d’une partielle, Hyppolite Thévenon gagnera aussi le canton de Charny, c’est-à-dire celui des champs de bataille26. Le général Gilliot, défaisant Jeukens, ajoutera en 1952 le canton de Bar dans l’escarcelle du RPF. En revanche, le maire de Saint-Mihiel, le docteur Vuillaume, pourtant dûment encarté par son cousin Morlet, ne semble pas porter l’étiquette du Rassemblement lorsqu’il siège au château de Bar-le-Duc.

En Meurthe-et-Moselle, l’ARL (Alliance Républicaine Lorraine) entretient un pont entre gaullistes, indépendants, républicains nationaux et paysans qui assure le succès de 1951 et se retrouvera encore en 1956 sous la forme d’apparentements. Pierre-Marie Weber, indépendant, adjoint de Lionel-Pèlerin à la mairie de Nancy et lui-même futur député-maire, participe même à des réunions interne au RPF comme celle de l’hôtel Trianon en 195027, ce qui montre que les limites du Rassemblement demeurent floues longtemps. Les législatives de 1951 sont donc un franc succès avec notamment l’élection de Philippe Barrès, de Napoléon Cochart et du général Gilliot28 mais rien à voir avec les Vosges où le RPF réalise un véritable raz-de-marée. Allié au PRL, le RPF recueille 112 156 voix (58 894 pour lui seul soit 23,2 %) en Meurthe-et-Moselle contre seulement 54 600 aux partis de la troisième force.

Vers une mise en sommeil incomplète de 1952 à 1958

C’est le dernier succès du Rassemblement dont le reflux est amorcé et dont les querelles internes nuisent à l’implantation. Faute d’une tête de liste crédible, les Républicains Sociaux ne peuvent gagner un siège en Meuse en 1956, ce dont profite le communiste Savart. En Meurthe-et-Moselle, la liste Barrès (19 612 voix) est enfin victime des apparentements et n’obtient aucun siège. La mise en sommeil du RPF ne conduit pourtant pas à la disparition complète du RPF dans les deux départements. Les liens du compagnonnage demeurent comme le prouve le témoignage de Louis Mourot. Morlet, Cappelaere, Tourte ou Thévenon continuent de se voir et d’espérer malgré leurs échecs respectifs. Tourte et Thévenon ont perdu la mairie de Verdun et leurs cantons au bénéfice notamment du conseiller de la République François Schleiter que le RPF avait jadis fait élire. Ils ont connu une grande désillusion lors des sénatoriales de 1952 (pourtant sous l’étiquette RI-RPF) identique à celle de Lionel-Pèlerin. Morlet et Cappelaere connaîtront un sort semblable en 1958.

Attestation accordée en 1958 par le docteur Jacson aux membres de son groupe militant,

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Ici à sa propre fille Édith document communiqué par Mme Édith Deviot-Jacson.

Après 1955, une petite structure politique reste malgré tout active sous l’étiquette des Républicains Sociaux dont Gilbert Morlet est le secrétaire général pour la Meuse et Georges Tourte le président départemental ainsi que l’un des conseillers nationaux29. Les Républicains Sociaux se sont aussi organisés à Nancy autour de Philippe Barrès (la liste de 1956 s’intitule explicitement « Républicaine et Sociale ») mais aussi de Jacson et de Souchal qui forment les môles autour desquels le mouvement rebondira30. Mais là, c’est au contraire de la Meuse plutôt la conservation de la proximité avec les modérés qui est caractéristique et qui permettra les succès de 195831. À la fin des années cinquante, Jacson avait monté sur Nancy une organisation militante dénommée « Groupe Jacson – Fidélité » qui pourrait être une réactivation de son réseau de résistance. Après le retour au pouvoir du Général, il accorde d’ailleurs, comme cela se faisait dans la Résistance, des attestations à ceux qui avaient milité à ses côtés. Il continue d’ailleurs de porter le surnom « Willy » qui pourrait avoir été son pseudonyme.

Le retour au pouvoir du Général. Résurrection ?

Au moment du retour au pouvoir du général de Gaulle, les anciens militants et élus du RPF jouèrent un rôle en adhérant à l’UNR et en appelant à voter « oui » aux différents référendums. Mais lorsque Louis Jacquinot annonce qu’il quitte les indépendants et rejoint le nouveau mouvement, il provoque la colère de George Tourte. Celui-ci appelle, comme en 1956 lorsque le général Gilliot qui ne se représentait pas avait soutenu l’ancien ministre de la Marine, à soutenir son ennemi juré Beauguitte (qui adoptera d’ailleurs assez vite lui-même l’étiquette UNR). Le ralliement de Jacquinot met fin à un long paradoxe qui avait fortement gêné l’implantation du RPF et il contribue, autant qu’on puisse l’analyser, à une marginalisation des anciens militants gaullistes au sein de l’UNR Meuse désormais dominée par les amis du ministre d’État du Général de Gaulle. S’il tient la fédération jusqu’aux débuts des années 1970, Louis Jacquinot restera en marge des instances dirigeantes du mouvement gaulliste et ne deviendra jamais « un baron » a contrario d’un Maurice Schumann qui n’avait lui-même pas appartenu au RPF. Peu avant les législatives de 1973, qui voient sa défaite, la direction nationale de l’UDR tenta même de l’écarter32. Dans le nord meusien, Louis Mourot qui étant encore en lice pour une investiture est mis de côté au profit d’un avocat, Maître Ansion, qui réussit à passer devant le député sortant communiste mais perd au deuxième tour face à Beauguitte. En Meurthe-et-Moselle, l’élection de William Jacson et Roger Souchal est en revanche un franc succès.

Une dernière anecdote est rapportée par Louis Mourot. Dans les jours qui précédèrent la désignation du Général comme Président du Conseil, lui et plusieurs responsables dont Morlet et un professeur de Commercy dénommé Thorez, furent convoqués pour une réunion à l’hôtel Bellevue de Verdun avec des responsables venus de Paris. Il s’agissait de décider si on allait ouvrir les caches d’armes mises en place à la Libération… Thorez démissionna immédiatement du mouvement et Mourot, très critique à l’égard de cette mentalité maquisarde, claqua la porte avant de quitter provisoirement la vie politique. Une autre histoire commençait…

Notes de bas de page

1 Voir Frédérique Dufour, « De Gaulle à Verdun » in Alain Larcan & Frédéric Schwindt (dir.), Les Bastions de L’est de Boulanger à De Gaulle, à paraître aux éditions Gérard Louis.

2 Voir la communication du professeur Bernard Lachaise.

3 Anne Serdavéric, Le Rassemblement du Peuple Français en Meurthe-et-Moselle de 1947 à 1953, Mémoire de maîtrise d’Histoire contemporaine sous la direction du prof. Gilles le Béguec, université de Nancy 2, 1991, 188 pages.

4 Peu utiles pour la politique nationale où même pour faire la biographie de Louis Jacquinot, ses archives privées permettent en revanche de bien connaître la vie politique locale et l’implantation d’un homme politique de ce niveau.

5 Jean-Pierre Harbulot, « La Résistance en Meuse et les Gaullistes » in Alain Larcan & Frédéric Schwindt (dir.), Les Bastions de L’Est de Boulanger à De Gaulle, à paraître aux éditions Gérard Louis.

6 Documents et photographies transmis par sa fille Mme Édith Deviot-Jacson.

7 Il faut aussi citer, même s’ils se tiennent à l’écart du RPF, le député socialiste Pierre Olivier Lapie, compagnon de la Libération dont l’attitude face à la naissance du mouvement mériterait d’être analysée, et l’abbé Pierre, député MRP de Nancy.

8 Grand merci pour les renseignements transmis par son petit-fils, lui-même photographe et mémoire vivante de Bar-le-Duc.

9 Interrogée en octobre 1999, Madame Morlet est décédée en 2003.

10 Interrogé en août 2000, Jacques Cappelaere est décédé en juillet 2007. En 1940, il avait rencontré Morlet dans la ligne Maginot et participé avec lui aux très violents combats de la charnière de Montmédy.

11 Morlet et Benet s’évadent ensemble du stalag XII D.

12 Gaëtan Avanzato, Raymond Mondon : maire de Metz et ministre de la nouvelle société, édition Serpenoise, Metz, 2000.

13 François Dosé se présente lui-même comme un ancien gaulliste.

14 Voir les communications de David Valence et Jean-Paul Thomas.

15 Témoignage de Mme Morlet.

16 Il n’est pas possible de s’étendre ici sur la personnalité de Louis Jacquinot mais sa présence gêne fortement l’implantation du RPF en Meuse : voir Frédéric Schwindt, « Louis Jacquinot : meusien, indépendant & gaulliste » in Alain Larcan & Frédéric Schwindt (dir.), Les Bastions de L’Est de Boulanger à De Gaulle, à paraître aux éditions Gérard Louis.

17 Rassemblement du Peuple Français – Premières Assises Nationales – Marseille 16-17 avril 1948, RPF, Paris, 1948, p. 244-245.

18 Les familles « de fromagers » Courot, Hutin, Rousselot sont apparentées (René Rousselot, leader paysan, second de liste de Louis Jacquinot en 1951 et son futur suppléant au début de la Ve République). Par les Hutin, les Courot sont aussi apparentés à une famille gaulliste sainmiéloise, celle de Maître Donzelli, auteur de plusieurs portraits du Général. Or, les Donzelli font famille avec les Morlet donc aussi avec le docteur Vuillaume.

19 Thévenon se présentera en 1952 sans grands espoirs.

20 Voir la communication de François Roth.

21 Voir la communication du professeur Bernard Lachaise.

22 Voir la communication de François Audigier notamment sur le déplacement mouvementé avec Gaston Palewski dans le Pays Haut.

23 Un accord est passé entre Jeukens et le docteur Gallais, lui-même membre du RPF, pour conduire ensemble la liste et se succéder à la tête de la mairie à mi-mandat.

24 Après son échec aux législatives, Gaston Thiebault privilégie sa carrière professionnelle et abandonne ses mandats.

25 Contre de 5 à 13 en Moselle et de 6 à 12 dans les Vosges.

26 Le Général de Gaulle fut très sensible à leur élection notamment pour des raisons symboliques mais aussi personnelles, tout le secteur de Verdun étant désormais détenu par des gaullistes. En 1961, alors qu’il n’est plus conseiller général, Georges Tourte sera tout à côté du Général lors de la cérémonie au monument de la Victoire de Verdun.

27 Il sera élu député sous la Ve République sous l’étiquette UDR-RI.

28 . Voir la communication de Barnard Lachaise.

29 Sa fibre sociale trouve à s’y exprimer et la participation de Chaban-Delmas au gouvernement PMF, avec François Mitterrand, n’est pas pour lui déplaire.

30 Le secrétaire général des Républicains Sociaux s’appelait Meyer sans que nous ayons pu à ce jour en apprendre plus sur son compte.

31 Les mêmes apparentements qu’en 1951 avaient pu être conclus même s’ils n’ont pas eu les mêmes effets.

32 Témoignage du docteur Vanet, alors président départemental de l’UDR Meuse, qui avait été chargé par le Centre National de faire le ménage.

Auteur

Frédéric Schwindt
Professeur agrégé, docteur en histoire moderne, Centre culturel Charles de Gaulle de Lorraine


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