Habitant avec ses parents et son frère aîné Jean-Claude au n°19 de l'avenue Niel, dans le 17ème arrondissement de Paris, Jean-François Lemaire est scolarisé au lycée Carnot où il se lie d'amitié avec Claude Imbert et Claude Janssen.
Les deux frères Georges et Gilles Deleuze, nés respectivement le 13 juin 1922 et le 18 janvier 1925 à Paris, ont aussi fréquenté ce lycée.
Le premier est arrêté pour résistance le 2 juillet 1944 et meurt pendant son transfert vers le camp de concentration de Buchenwald, d'où le médecin Roger Baudy, arrêté le 11 avril 1944 à Izieux, puis détenu à Compiègne, sera libéré le 11 avril 1945 avant de revenir à Izieux pour en devenir maire.
Proche de Michel Tournier, Gille Deleuze est nommé attaché de recherche du CNRS à Lyon en 1960. C'est là qu'il se lie d'amitié avec Michel Foucault.
Tout comme lui, il fait partie des signataires des tribunes et pétitions de Gabriel Matzneff de 1977.
En prime, c'est l'idole de prétendus "intellectuels" de la bande de cybercriminels du pédocriminel Pascal Edouard Cyprien Luraghi, mais pas de ce dernier qui lui n'a vraiment rien d'un intellectuel et ne se réclame que de son "génie" personnel.
Le monument aux morts du lycée Carnot est l'oeuvre de François Cogné, grand-père maternel de Jean-François Lemaire.
Et Jacques Chirac, qui est sensiblement de la même génération que les dégénérés de la rue du Bac, compte lui aussi parmi les anciens élèves de ce lycée.
Il restera célèbre sous le sobriquet de "cinq minutes douche comprise".
Lire ou relire :
http://satanistique.blogspot.com/2024/06/pedocriminels-de-la-rue-du-bac-de.html
https://satanistique.blogspot.com/2023/04/dou-vient-laudace-de-lavocat-lyonnais.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lyc%C3%A9e_Carnot_(Paris)
Lycée Carnot (Paris)
Fondation | 1869 ou 1895 |
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Type | Établissement public local d'enseignement (EPLE) |
Académie | Paris |
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Proviseur | Philippe Beuchot |
Population scolaire | ~2 200 élèves |
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Formation |
Collège Lycée général CPGE scientifiques et économiques |
Langues | anglais, allemand, espagnol, russe, hébreu, chinois, latin, grec |
Ville | Paris |
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Pays | France |
Site web | lyc-carnot.ac-paris.fr |
Coordonnées | 48° 53′ 04″ nord, 2° 18′ 29″ est | |
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Géolocalisation sur la carte : Paris
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Le lycée Carnot est un établissement français d'enseignement secondaire et supérieur parisien. Le lycée accueille un peu plus de deux mille élèves, en collège, lycée et classes préparatoires. Réputé pour son enseignement, le lycée Carnot a formé des personnalités ayant marqué leur temps : écrivains, peintres, musiciens, personnalités politiques, hauts fonctionnaires ou encore scientifiques.
Situation et accès
Situé 145, boulevard Malesherbes à Paris, dans le 17e arrondissement, ce site est desservi par les stations de métro Wagram, Malesherbes et Monceau.
Architecture
Cour des sciences et cour Villiers
Le hall est flanqué côté Malesherbes de deux petites cours rectangulaires adjacentes. L'une est la cour d'honneur qui permet la sortie vers le boulevard Malesherbes. L'autre, dite « cour des sciences » ou autrefois « cour de chimie », n'a pas d'accès extérieur et abrite les salles-laboratoires de chimie ainsi que quelques grandes salles de classe.
Côté Villiers, le hall donne sur une grande cour polygonale plantée d'arbres qui contient un terrain de handball et un de basket-ball ainsi qu'un gymnase bâti sur pilotis. La cour comportait également deux entrées désormais désaffectées : une petite porte ouvrant sur la rue Cardinet pour l'entrée des petites classes, condamnée à la fermeture de l'école primaire en 1958, et un grand portail à l'angle de l'avenue de Villiers et de la rue Cardinet qui était l'entrée obligatoire des élèves (terminales et classes préparatoires exceptées) jusqu'à la fin des années 1980.
Cour Roger-Bouvet (ou d'honneur)
En entrant dans le lycée, on trouve la cour d'honneur, cloître verdoyant pour la salle des professeurs, la salle des conférences, le laboratoire de chimie et quelques logements de fonction. En son centre, le monument aux morts, œuvre de François Cogné (1876-1952). Pendant la Première Guerre mondiale, l'infirmerie est transformée en hôpital franco-belge. 341 noms de professeurs, fonctionnaires et anciens élèves y sont inscrits.
Le monument est décrit en ces termes :
« Aux pieds de Pallas Athéné, le Poilu, hier encore élève au lycée, est assis. Dans ce cadre apaisant où le rappelle la nostalgie des jours heureux de son enfance, il est venu chercher l'oubli des souffrances endurées pour la défense du pays. Autour de lui se groupent les jeunes camarades auxquels son courage et son dévouement ont assuré l'avenir; l'arrachant à son rêve ils lui demandent de leur dire son sacrifice. Il y consent et pour eux il raconte la douloureuse et poignante épopée. Avec une attention passionnée, ils en suivent le récit, moins sur les lèvres que sur sa face angoissée. »
Le hall Eiffel
Le cœur du bâtiment est un grand hall de 80 mètres sur 30 couvert d'une verrière monté sur une charpente en métal sur un projet de Gustave Eiffel, appelé successivement « hall Eiffel » et « hall Guy-Môquet », et surnommé « la Marquise ». Il sert de cour de récréation, de salle de sport mais aussi de salle de cérémonie pour les divers événements ponctuant l'année scolaire.
Les salles de cours sont en très grande partie implantées autour dans des bâtiments de brique et pierre de taille de trois niveaux, au style classique. Les salles du rez-de-chaussée et du premier étage donnent sur le hall et l'extérieur du bâtiment, celles du second sur l'extérieur seulement.
Historique
L'École Monge 1869 à 1895
En 1860 le Paris du baron Haussmann annexe la banlieue située entre le mur des Fermiers généraux et l'enceinte de Thiers achevée en 1845. Le village de Monceau est alors intégré au XVIIe arrondissement du nouveau découpage de la municipalité. Il se compose principalement de cultures maraîchères et du parc de la Folie de Chartres. Le boulevard Malesherbes est percé en 1863, les frères Pereire y font construire de nouveaux immeubles et des familles de la haute société industrielle des hôtels particuliers1. En 1869, Aimé Godard (polytechnicien et ancien directeur du collège Sainte-Barbe), fonde une école laïque, baptisée « l'École Monge », en mémoire du mathématicien Gaspard Monge, fondateur de l'École polytechnique. C'est l'origine du lycée Carnot.
D'abord situé rue Chaptal, l'établissement est déplacé au début de la Troisième République sur un grand terrain boulevard Malesherbes, à son emplacement actuel. L'architecte Hector Degeorge et l'ingénieur Gustave Eiffel érigent la nouvelle École Monge entre 1875 et 18771. Elle est prévue pour accueillir 500 élèves (dont la moitié est interne).
Les principaux matériaux sont le fer et le verre, la pierre blanche et la brique, ainsi que la faïence. L'entrée principale est au milieu de la façade Malesherbes. Les véhicules hippomobiles entrent dans la cour en observant le sens giratoire et déposent leurs passagers à l'abri d'un auvent de verre, qui court le long du mur.
Au dernier étage se trouve alors l'internat. Il y a 10 dortoirs de 24 à 30 lits. Chaque pensionnaire possède une petite cellule avec un lit, un tabouret, un bureau, une lampe et un miroir. Les toilettes et robinets sont dans une partie centrale. Un bain tous les 15 jours et un lavage des pieds deux fois par semaine minimum est exigé.
Aux sous-sols, une salle de gymnastique, où enseigne durant quelques années Pierre de Coubertin, ainsi qu'une salle d'escrime2. Les élèves assistent tous les jours à une demi-heure d'éducation physique. et le réfectoire, avec sa cuisine et réserve réfrigérée.[Quoi ?]
Lors de l'inauguration, Le Monde Illustré décrit l'école Monge comme « révolutionnaire ». Pour le Paris-Parisien elle représente alors « le dernier mot du progrès comme installation et pédagogie »3. Sa pédagogie ouverte, inspirée du Saint-simonisme du proviseur Aimé Godart, est en avance pour l'époque.
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1879, les enseignants et le directeur Aimé Godard (à la table à droite).
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Photographie prise en 1890 : on peut distinguer la cour ainsi que le bâtiment principal.
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Aimé Godard, fondateur et directeur de l’École Monge.
Le lycée Carnot 1895 à 1945
L'École Monge reste une école privée réservée aux familles très aisées. Or, dès 1892, le lycée Janson-de-Sailly lui fait concurrence en proposant un enseignement à moindre coût. L'établissement de l'avenue de Villiers est mis en difficulté financière, sauvé temporairement par l'intervention des actionnaires et des parents influents auprès du gouvernement. Le , le parlement vote le rachat de l'école pour 4 millions 750 000 francs (12 millions d'euros4,5). Cette même année, le , est assassiné le président de la république, Sadi Carnot. En son hommage, mais aussi en l'hommage de son grand-père, général de la Révolution Lazare Carnot, et de son oncle Nicolas Léonard Sadi Carnot, fondateur de la thermodynamique, son nom est donné au lycée.
Mona Ozouf mentionne « une extrême droite qui trouvait bon de "cracher" en passant devant le lycée Carnot »6[Quand ?]. Dans ses Mémoires, Pierre Vidal-Naquet indique qu'il fut, d'octobre 1944 à juillet 1947, élève au lycée Carnot « devant lequel [son] ami Pierre Chaunu ne peut se retenir de cracher parce qu'il porte le nom d'un membre du grand Comité de Salut public »7.
M. Frétillier, venu du lycée Voltaire, est nommé proviseur le . On y compte alors les classes primaires, payantes malgré les lois Ferry de 1881-1882. Dès l'âge de 8 ans, les « carnotins » y apprennent une langue étrangère. Il y a aussi des classes secondaires classiques et modernes, et des classes préparatoires à partir de 1901. Les classes préparatoires à l'école des Hautes Études Commerciales sont créées en 1920. À l'époque, les locaux d'HEC sont situés presque en face du lycée Carnot, boulevard Malesherbes.
L'architecture de l'établissement évolue. L'entrée principale est bouchée et reportée à droite de la façade Malesherbes. Dans l'ancienne cour des calèches est bâtie la galerie de physique. Dans les anciennes écuries est aménagée la salle des professeurs.
Lors de la Seconde Guerre mondiale 96 anciens, soldats ou résistants disparaissent. La cour d'honneur est renommée en mémoire du professeur de lettres Roger Bouvet, né en 1898, arrêté pour fait de résistance le et mort en déportation8.
Le lycée Carnot aujourd'hui
Le lycée Carnot comprend une partie collège et une partie lycée. Il existe également des classes préparatoires aux grandes écoles, en sections économique et commerciales ainsi qu'en sciences (PCSI la première année et PC la seconde année).
L'école primaire disparaît en 1958. De 630 élèves en 1895, le lycée atteint 1 003 en 1903, puis 1 887 en 1938 et dépasse les 2 000 élèves dans les années 1970 (2 130 en 1992) avant de se stabiliser au chiffre actuel d'environ 2 400. La mixité du lycée sera progressivement effective à partir de 1974.
Le , un attentat à la bombe9 contre la voiture d'un fonctionnaire du consulat d'Israël, au 68 rue Cardinet, en face du lycée, fait 51 blessés légers et provoque des dégâts modérés aux locaux de l'établissement. Les cours ne sont interrompus que quelques jours, mais la cour dite « de chimie » reste fermée pendant les travaux de réhabilitation qui durent plusieurs mois. L'attentat est revendiqué par les Fractions armées révolutionnaires libanaises dans un contexte de terrorisme antisémite et anti-israélien sur le sol français, en écho à la guerre du Liban.
Carnot est le premier lycée français à avoir opté pour un blog dans le cadre des relations entre l'administration, les élèves et les parents d'élèves, dès octobre 2008. La première association de parents d’élèves de l’enseignement public y fut créée en 1906.[réf. nécessaire]
La rénovation s'est achevée en 2012, principalement sur les bâtiments de l'avenue de Villiers après avoir été en travaux depuis 2009, sur le projet des architectes Richard & Schoeller. Leur projet crée un bâtiment aligné sur le gabarit de l'ancienne chapelle, aux formes étranges et douces. Il accueille le gymnase et les classes préparatoires aux grandes écoles et leur foyer, ainsi que la nouvelle bibliothèque du lycée8.
Les élèves du collège, du lycée et des CPGE participent à la vie de leur établissement à travers de nombreux projets. Des collectes sont régulièrement organisées au profit d'associations et organisations à but non-lucratives. Le CVC (Conseil pour la vie collégienne)10, le CVL (Conseil des délégués pour la vie lycéenne)11 et le BDE (Bureau des étudiants)12 jouent un rôle important, proposent et portent les idées des élèves. Chaque élève peut voter et se présenter à l'instance qui le concerne au début de l'année scolaire.
Classement du lycée
En 2015, le lycée se classe 31e sur 109 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 289e au niveau national13. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la « valeur ajoutée » (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)14.
Classements des CPGE
Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.
Le magazine L'Étudiant donne une moyenne d'admission sur cinq ans en 202015 :
Filière | Élèves admis* | Taux d'admission* |
Taux moyen sur 5 ans |
---|---|---|---|
ECE* | 48 / 75 élèves | 64 % | 62.8 % |
ECS* | 58 / 80 élèves | 72.5 % | 68.7 % |
PC / PC* | 0 / 34 élèves | 0 % | 0 % |
Source : Classement 2020 des prépas - L'Étudiant (moyenne sur 5 ans). * le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. |
Le Figaro Étudiant classe les classes préparatoires du lycée Carnot au rang de 25e16 en 2020 pour les trois meilleures écoles de commerce (HEC, ESSEC et ESCP Business School).
Utilisation pour le cinéma et la mode
Le lycée a servi de lieu de tournage à certaines scènes de films, en particulier :
- Le voyageur imprudent, téléfilm de Pierre Tchernia (1982) d'après le roman éponyme de René Barjavel : hall Eiffel, amphithéâtre de physique-chimie, cour de chimie.
- Métisse, premier film de Mathieu Kassovitz (1993) : hall Eiffel.
- Monceau, une plaine de légende : le lycée apparaît dans l'émission Des racines et des ailes du (France 3).
- Miraculous : Les Aventures de Ladybug et Chat Noir (2015) : le collège, dénommé Françoise-Dupont, est inspiré du lycée Carnot17, dans cette série télévisée d'animation franco-coréo-japonaise créée par Thomas Astruc.
Le lycée a également accueilli de nombreux défilés de mode, en particulier :
- défilé Mugler, collection automne-hiver 2024-2025
- défilé Acne Studios, collection automne-hiver 2023-202418
- défilé Kenzo, collection printemps-été 202319
- défilé Off-White™, collection automne-hiver 2021-202220
- défilé Issey Miyake, collection automne-hiver 2019-202021
- défilé Lacoste, collection automne-hiver 2018-201922
- défilé Paul Smith, collection printemps-été 201823
- défilé John Galliano, collection printemps-été 201724
- défilé Alexander McQueen, collection printemps-été 201625
- défilé Chloé, collection printemps-été 201426
- défilé Givenchy, collection printemps-été 201327
- défilé Kenzo, collection printemps-été 201128
Direction du lycée
Nom | Entrée en fonction | Cessation de fonctions |
---|---|---|
M. Aimé Godard | 1869 | 1895 |
M. Frétillier | 1895 | 1909 |
Informations manquantes 1966 monsieur Pépin | 1909 | 197? |
M. Alfred Wetzel (censeur) | 1940 | 1948 |
M. Fontanel | 197? | 1981 |
M. Roger Bensoussan | 1981 | 1991 |
M. Bernard Majou | 1991 | 1998 |
M. Jean-Louis Nicolini | 1998 | 2008 |
M. Philippe Guittet | 2008 | 2014 |
M. Jean-Claude Devaux | 2014 | 2022 |
M. Philippe Beuchot | 2022 | - |
Personnalités liées au lycée
Anciens élèves
- Résistants de la Seconde Guerre mondiale
- Roger Bouvet (1898-1944) agrégé des lettres, résistant, arrêté le , torturé, mort en déportation ;
- Georges Deleuze, ancien de Corniche. Résistant, déporté et mort en camp de concentration ;
- Guy Môquet (1924-1941), fusillé à Châteaubriant, il avait 17 ans ;
- Bernard Normier (1927-1944), fusillé sans jugement en ;
- Jean et Michel Reberteau, engagés comme médecins dans la résistance, arrêtés en et fusillés en forêt de Lisle-Adam (95).
- Gilles de Souza (1922-1944) résistant, abattu dans un champ ;
- Jean Stetten-Bernard (1913-2008) : il crée en région lyonnaise un atelier de fabrication de faux papiers au service des résistants, des Juifs et des réfractaires au STO ; jusqu'à la Libération, il en aura produit plus de 100 000.
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-
Jacques Chirac, 22e président de la République française. -
Pierre Desproges, humoriste français. -
Stéphane Bern, animateur de télé et de radio. -
Le duo français Daft Punk se rencontre au lycée Carnot en 1987.
Anciens professeurs
Notes et références
- Philippe Bouvard, « J’ai découvert la lutte des classes dans la cour de récréation », rubrique « Le bloc-notes », in Le Figaro Magazine, semaine du 17 mai 2013, page 138.
Liens externes
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_Deleuze
Gilles Deleuze
17e arrondissement de Paris
Décès |
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17e arrondissement de Paris
Sépulture |
Cimetière de Saint-Léonard-de-Noblat (d) |
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Époque | |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Philosophe, professeur d'université, historien de la philosophie, écrivain, historien, théoricien de l'art |
Conjoint |
Denise Fanny Paule Grandjouan (d) |
Enfant |
A travaillé pour |
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Gilles Deleuze est un philosophe français né à Paris dans le 17e arrondissement1, le et mort par suicide dans cette même ville, dans le même arrondissement, le . Des années 1960 jusqu'à sa mort, Deleuze a écrit une œuvre philosophique influente et complexe, à propos de la philosophie elle-même, de la littérature, de la politique, de la psychanalyse, du cinéma et de la peinture. Jusqu'à sa retraite en 1988, il fut également un professeur universitaire de philosophie renommé.
D'abord perçu comme un historien de la philosophie, car il a écrit des ouvrages sur des philosophes aussi divers que David Hume, Friedrich Nietzsche, Emmanuel Kant, Baruch Spinoza, Henri Bergson, Deleuze évolue vers une nouvelle définition du philosophe comme « celui qui crée des concepts » dans la Cité, soit un créateur en philosophie de mots nouveaux, de sens différents. Il revient néanmoins à l'histoire de la philosophie à la fin de sa carrière universitaire, en consacrant des ouvrages à Michel Foucault, François Châtelet et Gottfried Wilhelm Leibniz.
Sa thèse de philosophie est centrée sur le concept de « différence » et « répétition », c'est-à-dire au rapport du même à la ressemblance, de la copie au double, et de l'effet de la répétition à l'infini par rapport à un original. Il y prend comme référence Gottfried Wilhelm Leibniz, qui était à la fois métaphysicien et mathématicien. Deleuze tente d'y développer une métaphysique, en accord avec la physique et les mathématiques de son temps (les années 1960), dans laquelle les concepts de multiplicité, d'événement et de virtualité remplacent respectivement ceux de substance, d'essence et de possibilité.
Deleuze s'intéresse ensuite aux rapports entre sens, non-sens et événement, à partir de l'œuvre de Lewis Carroll, de celle du philosophe Whitehead et du stoïcisme grec. Enfin il développe une métaphysique et une philosophie de l'art originales en s'intéressant au cinéma autant qu'au peintre Francis Bacon.
Avec Félix Guattari, il développe un cycle intitulé « Capitalisme et schizophrénie » qui comprend L'Anti-Œdipe (1972) et Mille Plateaux (1980). Ils écrivent ensemble deux autres ouvrages : Kafka. Pour une littérature mineure (1975) et Qu'est-ce que la philosophie ? (1991). Ils créent les concepts de rhizome ou de déterritorialisation, menant une critique conjointe de la psychanalyse et du capitalisme contemporain. Leurs deux premiers livres ont un retentissement certain dans les milieux universitaires occidentaux et un impact, sur les sciences sociales pendant les années 1970 et 1980, jusqu'aux États-Unis, où émerge ensuite la French Theory (et son pendant critique), à laquelle ils sont largement associés.
La pensée de Deleuze est parfois également associée au post-structuralisme, bien qu'il ait déclaré s'être toujours vu comme un métaphysicien.
Deleuze a reçu en 1994 le grand prix de philosophie de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre.
Biographie
Enfance et formation
Gilles Deleuze naît en 1925, à Paris, dans une famille bourgeoise. Son père Louis est ingénieur, sa mère Odette Camaüer s'occupe de la maison et de ses deux enfants, Gilles et Georges de trois ans plus âgé. Ses deux parents sont de droite, Louis est proche des Croix-de-Feu. Deleuze raconte dans L'Abécédaire l'effroi de ses parents, à l'été 1936, quand la plage de Deauville où ils passent leurs vacances depuis des années est « envahie » par des prolétaires venus grâce aux congés payés2. Dès son plus jeune âge, Gilles Deleuze souffre de troubles respiratoires.
En 1940, la guerre surprend les Deleuze alors qu'ils sont en villégiature à Deauville. Les parents décident de laisser Gilles dans cette ville en pensionnat. Alors qu'il était jusque-là un élève médiocre, il découvre la littérature grâce à son professeur Pierre Halbwachs, fils du sociologue Maurice Halbwachs. C'est Pierre Halbwachs qui lui fait lire André Gide, Charles Baudelaire ou encore Anatole France3.
L'armistice signé, Gilles revient à Paris. En 1941, il fait ses études secondaires au lycée Carnot et fréquente Michel Tournier, élève au lycée Pasteur de Neuilly. À Carnot, Deleuze est alors le camarade de classe de Guy Môquet et a pour professeur Pierre Vial, alors que Maurice Merleau-Ponty enseigne dans l'autre khâgne (classe préparatoire en Lettres Supérieures). Pendant ces années de guerre, il rencontre, par l'entremise de Michel Tournier, Maurice de Gandillac et Marie-Madeleine Davy. Cette dernière lui présente Georges Bataille, Pierre Klossowski, Jean Grenier, Brice Parain, Michel Butor, Jean Paulhan, Roger Caillois, ou encore Jean-Paul Sartre, lors de réunions privées le dernier samedi de chaque mois4. Michel Tournier emmène Deleuze aux cours publics des psychiatres Théophile Alajouanine et Jean Delay à l'hôpital de la Salpêtrière.
Pendant ces années d'Occupation, il est très marqué par la lecture de Jean-Paul Sartre. L'Être et le Néant l'enchante, et il va voir Les Mouches au théâtre Sarah Bernhardt. En 1944, Gilles Deleuze publie, par jeu, un pastiche de Jean-Paul Sartre intitulé Description de la femme : pour une philosophie d'autrui sexuée5,note 1.
Le , son frère aîné, Georges, est arrêté pour résistance et meurt pendant son transfert vers le camp de concentration de Buchenwald6. Cette mort affecte fortement Gilles et ses parents. Ces derniers vouent, selon Michel Tournier, un véritable culte à l'enfant mort, tandis que Gilles en est réduit à être « le frère du héros », perçu comme médiocre7.
Après 1945, il intègre l'hypokhâgne puis la khâgne du lycée Louis-le-Grand. Ses professeurs sont Ferdinand Alquié, Georges Canguilhem, Maurice de Gandillac et Jean Hyppolite. Il suit également au lycée Henri-IV les cours de Jean Beaufret, introducteur de Martin Heidegger en France8. Malgré ses aptitudes jugées exceptionnelles par ses professeurs, qui lui parlent d'égal à égal, il échoue au concours d'entrée de l'École normale supérieure, mais, au vu de ses excellents résultats, il obtient une bourse d'études pour préparer l'agrégation, qu'il prépare à la Sorbonne, où Canguilhem et de Gandillac sont à nouveau ses professeurs, ainsi que Gaston Bachelard et Jean Wahl. À l'Université, il se lie d'une grande amitié avec Claude Lanzmann9.
Sa première déception vient de Sartre à l'occasion de sa conférence « L'existentialisme est un humanisme » prononcée le . Michel Tournier, avec qui Deleuze était allé écouter la conférence, écrit à ce sujet : « Nous étions atterrés. Ainsi notre maître ramassait dans la poubelle où nous l'avions enfouie cette ganache éculée, puant la sueur et la vie intérieure, l'humanisme »10.
Deleuze participe en 1946 à la revue Espace, sous l'égide d'Alain Clément, qui n'aura qu'un seul numéro et pour laquelle il écrit l'article « Du Christ à la bourgeoisie »11.
En 1947, il prépare l'agrégation aux côtés de François Châtelet. Matière et Mémoire de Henri Bergson est au programme, livre qui marque durablement sa pensée et lui fait considérer Bergson comme un philosophe de tout premier plan, alors que ses amis, de tendance marxisante, comme François Châtelet, voient dans Bergson un « spiritualiste poussiéreux »12. Deleuze manque plusieurs cours dans l'année à cause de ses problèmes respiratoires, et craint les épreuves orales, qui l'avaient fait échouer à l'ENS ; c'est François Châtelet qui le force à aller à ces épreuves ; Gilles Deleuze est reçu huitième13. L'agrégation lui donne une autonomie économique qui lui permet de quitter sa mère, alors que son père vient de mourir14.
Professeur de philosophie
Professeur agrégé en 1948, il passe un an en Allemagne pour étudier à l'Université de Tübingen. À son retour, il s'installe à l'hôtel de la Paix, sur l'île Saint-Louis à Paris, dans une chambre proche de celle de Michel Tournier. La semaine, il enseigne au lycée Louis-Thuillier d'Amiens, et ce jusqu'en 195215. Il enseigne ensuite au lycée Pothier d'Orléans de 1952 à 1955 et au lycée Louis-le-Grand de 1955 à 1957, lycées dans lesquels il est très apprécié16. Alors qu'il avait publié en 1953 Empirisme et subjectivité, consacré à la philosophie de David Hume, il se consacre entièrement à l'enseignement et ne publie rien jusqu'en 196217.
En 1956, il épouse Denise « Fanny » Paule Grandjouan qui travaille alors chez le couturier Pierre Balmain18 et traduira plus tard D.H. Lawrence et Lewis Carroll19. Le couple s'installe à Paris.
Deleuze obtient un poste d'assistant à la faculté des lettres de l'université de Paris en 1957 et se consacre alors à l'histoire de la philosophie. En 1960, il est nommé attaché de recherche du CNRS à Lyon ; c'est là qu'il se lie d'amitié avec Michel Foucault20.
En naît son premier enfant, Julien21.
En 1962, Michel Foucault, qui enseigne alors à l'université de Clermont-Ferrand, le propose pour succéder à Jules Vuillemin qui vient d'être élu au Collège de France mais c'est Roger Garaudy, qui a alors les faveurs du ministère, qui est finalement nommé22. En 1964, comme chargé d'enseignement à la faculté des lettres de l'université de Lyon, il assure notamment en licence les cours de Morale et Sociologie et de Philosophie Générale. Ses collègues s'appellent entre autres Henri Maldiney, François Dagognet, Geneviève Rodis-Lewis ou Pierre Fedida. C'est cette même année 1964 que naît sa fille, Émilie21.
Il recommence à publier à partir de 1962, et ce à un rythme très soutenu, puisqu'il publie neuf livres durant les sept années qui suivent. Ce sont d'abord des livres consacrés à d'autres philosophes : Nietzsche et la philosophie (1962), La Philosophie critique de Kant (1963), Nietzsche (1965), Le Bergsonisme (1966), Spinoza et le problème de l'expression (1968). Il est d'ailleurs alors considéré comme historien de la philosophie, ce qu'il niera par la suite avoir été. Deux livres sont également consacrés à des écrivains : Proust et les signes (1964) et Présentation de Sacher-Masoch (1967). À la fin des années 1960, il développe une philosophie plus personnelle, dans Différence et répétition (1968) et Logique du sens (1969). En 1969, l'université de Paris lui décerne le doctorat ès lettres pour sa thèse principale Différence et répétition sous la direction de Maurice de Gandillac, et sa thèse secondaire Spinoza et le problème de l’expression sous la direction de Ferdinand Alquié.
La décennie politique
En , le mouvement de Mai, déclenché à Paris, provoque une importante réplique à Lyon : des étudiants se mettent en grève, bloquent les épreuves des concours, occupent les locaux jour et nuit. Gilles Deleuze soutient activement le mouvement, ce en quoi il se distingue de la plupart des autres professeurs23. Quelques mois plus tard, il est invité par Michel Foucault à devenir maître de conférences à l'Université Paris-VIII fraîchement créée.
Au début de l'année 1969, il doit subir une thoracoplastie, qui le prive de l'usage d'un de ses poumons. Il va en convalescence dans le Limousin avec sa femme ; c'est là qu'il fait la connaissance de Félix Guattari. Sa rencontre avec celui-ci24, aussi décisive que celle de Simondon25, entame une longue et fructueuse collaboration. Ils écrivent ensemble L'Anti-Œdipe (1972), Kafka. Pour une littérature mineure (1975) puis Mille-Plateaux (1980), trois ouvrages qui frappent par la nouveauté de leur style et de leur contenu. Ils s'attaquent conjointement à la psychanalyse et au capitalisme, et développent une métaphysique aussi bien qu'une théorie politique.
C'est durant cette décennie que Deleuze s'engage également aux côtés de Michel Foucault dans le Groupe d'information sur les prisons, groupe directement issu du courant maoïste et de la volonté de protection des militants de la Gauche prolétarienne26. Il multiplie les prises de parole, sur l'affaire Klaus Croissant, le conflit israélo-palestinien27, le système judiciaire européen, et soutient les militants d’extrême gauche comme Toni Negri et les Brigades Rouges26. Il propose également de nouvelles formes d'organisation politique, synthétisées dans les concepts de réseau (dont le modèle imagé est le rhizome) et de microrésistance28.
Nouveaux intérêts et retraite
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Gilles Deleuze chez lui, en juillet en 1988. [archive] |
Mille Plateaux est pour Deleuze et Guattari l'aboutissement de leur collaboration. Après 1980, Deleuze écrit de nouveau des ouvrages sur d'autres philosophes : Spinoza. Philosophie pratique (1981), Foucault (1986) et Périclès et Verdi. La philosophie de François Châtelet (1988) ; les deux derniers étant consacrés à deux de ses amis morts peu auparavant. Il écrit également un ouvrage sur le peintre Francis Bacon, Logique de la sensation (1981) et deux ouvrages sur le cinéma, L'Image-mouvement (1983) et L'Image-temps (1985).
En 1987, il crée avec Guattari la « Revue des schizoanalyses » Chimères29.
Dans Le Pli, Leibniz et le baroque (1988), Gilles Deleuze reprend sa réflexion sur Leibniz et sa métaphysique à travers la métaphore topologique du pli, au filtre de l'historien et philosophe des sciences Michel Serres :
« Nul mieux que Michel Serres n'a dégagé les conséquences mais aussi les présupposés de la nouvelle théorie des coniques… le nouveau modèle optique de la perception et de la géométrie dans la perception qui répudie les notions tactiles, contact et figure au profit d'une « architecture de la vision »30. »
Deleuze aborde ainsi la question esthétique du baroque, comme style, qu'il soit passé ou contemporain, à travers sa lecture de Leibniz et de Spinoza, l'analyse d'Eugenio d'Ors et développe sa réflexion esthétique avec les œuvres contemporaines de Simon Hantaï, Pierre Boulez ou de Carl André...
Dernières années et mort
En 1988, il accepte de participer à un long entretien télévisé avec son ancienne étudiante Claire Parnet à condition que ce film ne soit diffusé qu'après sa mort : c'est L'Abécédaire de Gilles Deleuze, réalisé par Pierre-André Boutang.
Dans Qu'est-ce que la Philosophie ? (1991), il tente une explication de la philosophie comme attitude dans la vie au contraire d'une doxa ontologique qui dirait la vérité définitive des choses. La philosophie est questionnement, interrogation ouverte sur le réel et non pas vérité imposée ou transcendante. Les concepts que développe le philosophe sont des outils à la disposition de tous pour tenter de comprendre le monde.
Sa maladie respiratoire devenant trop difficile à supporter, Gilles Deleuze se donne la mort par défenestration le 31.
« Ce sont [les] organismes qui meurent, pas la vienote 2. »
Il est enterré à Saint-Léonard-de-Noblat, en Haute-Vienne.
Présentation de l’œuvre
Histoire et devenir de la philosophie
Ses premières œuvres, écrites sur des philosophes (Hume, Kant, Nietzsche, Bergson, Spinoza) et des écrivains (Proust, Sacher-Masoch), sont rapidement considérées comme des ouvrages de référence. Toutes témoignent d'un effort pour saisir ce qu'il y a d'essentiellement nouveau chez chacun de ces auteurs. En développant ces apports historiques, Deleuze pose aussi les jalons d'un système philosophique axé sur la production du nouveau (ou création), et qui célèbre ainsi la vie. Il tente d'élaborer un « empirisme transcendantal ». Sa thèse, avec d'une part Différence et répétition, qui élabore une conception neuve de la différence (comme première et non pensée sur fond d'identique), et d'autre part Spinoza et le problème de l'expression, qui élabore la conception d'une vie tout entière immanente (où Dieu et l'être ne font qu'un), marque une avancée décisive dans le déploiement de cette philosophie. (À continuer).
Pour Deleuze, « la philosophie est l'art de former, d'inventer, de fabriquer des concepts » (Qu'est-ce que la philosophie ?), chose dont il ne s'est jamais privé.
« Un concept, ce n’est pas du tout quelque chose de donné. Bien plus, un concept ce n’est pas la même chose que la pensée : on peut très bien penser sans concept, et même, tous ceux qui ne font pas de philosophie, je crois qu’ils pensent, qu’ils pensent pleinement, mais qu’ils ne pensent pas par concepts – si vous acceptez l’idée que le concept soit le terme d’une activité ou d’une création originale. Je dirais que le concept, c’est un système de singularités prélevé sur un flux de pensée. Un philosophe, c’est quelqu’un qui fabrique des concepts. Est-ce que c’est intellectuel ? A mon avis, non. »
— Cours Vincennes - LEIBNIZ - 15/04/1980
Il assure que la philosophie ne s'adresse pas qu'aux spécialistes, et l'on peut dire de lui ce qu'il disait de Spinoza : tout le monde est capable de le lire, et d'en tirer de grandes émotions, ou de renouveler complètement sa perception, même s'il en comprend mal les concepts. Inversement, un historien de la philosophie qui n'en comprend que les concepts n'a pas une compréhension suffisante.
« Il faut les deux ailes, comme disait Jaspers, ne serait-ce que pour nous emporter philosophes et non-philosophes vers une limite commune. »
— Pourparlers, p. 225
Dans l'Abécédaire, il raconte que ce qui lui a le plus fait plaisir, dans le courrier qu'il a reçu après la publication du Pli, ce n'étaient pas les lettres d'universitaires, mais celles d'un club d'origamistes et d'un club de surfeurs.
Différence et Répétition
Différence et Répétition est la thèse principale de Gilles Deleuze, publiée en 1968 aux PUF32. Centré sur les concepts de différence et répétition, le livre de Deleuze cherche à problématiser les approches de la différence en elle-même, de la répétition en elle-même, explicitées par les notions de : même, copie, double, identité, individuation, un et multiple, différentiel, divers, je et moi, ou encore comportement, cela à travers l’histoire de la philosophie de Aristote à Heidegger en passant par Nietzsche ou Leibniz, dont Deleuze prend pour modèle la métaphysique mais aussi le calcul différentiel. Deleuze prend cependant soin de préciser dans l’avant-propos : « Nous avons parlé de science, d’une manière dont nous sentons bien, malheureusement, qu’elle n’était pas scientifique »33, précisant qu’il écrit à la manière d’une science-fiction, et qu’un traité de philosophie est pour une part un roman policier.
Voir aussi l'oeuvre de Gabriel Tarde sur compulsion de répétition.
Texte de philosophie classique, il s’ouvre autant à l’esthétique qu’à la métaphysique, et laisse entrevoir les développements ultérieurs de l'œuvre de Gilles Deleuze sur la schizophrénie, le multiple dans l’un, ou encore le rhizome. Si la différence est une relation empirique entre deux termes non identiques entre deux choses, Deleuze introduit la notion de différence entre des termes non identiques et non opposés. La répétition, qui se conçoit empiriquement comme auto-similaire dans une chose, peut être aussi la différence en elle-même, la répétition est le rapport de deux différences. La répétition peut être conçue suivant la figure de l'éternel retour avec Nietzsche, la différence avec la métaphysique de Leibniz. La tâche de la philosophie moderne est définie comme renversement de la philosophie de Platon et d’Aristote, du Un34 où le Je est un autre à travers les concepts de reconnaissance, de recognition, alors l’Idea se fait multiplicité. « Soutirer à la répétition quelque chose de nouveau, lui soutirer la différence tel est le rôle de l’imagination »35.
Clinique et politique
La philosophie de Deleuze est celle d'une immanence absolue. Pas de transcendant, pas de négation, pas de manque, mais un « complot d'affects », une « culture de la joie », une « dénonciation radicale des pouvoirs »36. Une philosophie de la vie et de la pure affirmation, de l'immanence, donc, comme sortie des frontières du sujet :
« En chacun de nous, il y a comme une ascèse, une partie dirigée contre nous-mêmes. Nous sommes des déserts, mais peuplés de tribus, de faunes et de flores. […] Et toutes ces peuplades, toutes ces foules, n'empêchent pas le désert, qui est notre ascèse même, au contraire elles l'habitent, elles passent par lui, sur lui. […] Le désert, l'expérimentation sur soi-même, est notre seule identité, notre chance unique pour toutes les combinaisons qui nous habitent. »
— Dialogues, p. 18
La philosophie de Deleuze croise ici une première fois les intérêts de Foucault pour la folie. Tous deux pensèrent en effet sérieusement à la folie et à un dialogue possible avec elle. Si Foucault le fait en la prenant comme un objet historique complexe dont il lit la genèse comme l'envers et la condition non nécessaire de notre pensée (« la pensée de la folie n'est pas une expérience de la folie, mais de la pensée : elle ne devient folie que dans l'effondrement »), Deleuze, à son tour, dans son rapprochement avec Félix Guattari, s'intéresse à ce sujet lors de la création de ses propres concepts. Peut-être le « rhizome » est-il l'expression extrême de cela. En fait on peut y penser comme à un rayon X de la pensée du dehors, dans sa logique la plus intime, c'est-à-dire quand elle est le plus tournée vers le dehors. On trouve en elle l'ouverture d'un désert, la mobilité oubliée, la connectivité errante, la prolifération multidirectionnelle, l'absence de centre, de sujet, d'objet — une topologie et une chronologie assez hallucinatoires. En bref, on ne trouve pas la carte d'un autre monde mais plutôt l'autre cartographie possible de tous les mondes — ce qui fait précisément de ce monde un autre, nous délivrant des chaînes de la quotidienneté.
« Faire d'un événement, si petit soit-il, la chose la plus délicate du monde, le contraire de faire un drame, ou de faire une histoire. »
— Dialogues, p. 81
Sur la fin de sa vie, Deleuze esquisse — second croisement — le prolongement d'une idée de Foucault qui envisageait la fin des sociétés disciplinaires. Gilles Deleuze donne dans deux conférences des pistes de réflexion sur le contrôle en affirmant que Foucault en avait explicitement formé le concept. Cette assertion est ensuite démentie par de nombreux auteurs, Foucault n'ayant rien publié sur le sujet. Toutefois ses cours au Collège de France des années 1975-1976, 1976-1977 et 1977-1978 publiés en 2002 font état d'une recherche avancée dans cette direction. Les sociétés de contrôle ou de sécurité sont un troisième temps dans l'histoire des disciplines et succèdent aux sociétés disciplinaires. Le processus de mutation est contemporain selon Deleuze, et remonte selon Foucault au XIXe siècle. L'approche historique de Foucault se démarque ici encore de l'approche conceptuelle de Deleuze37.
« Le contrôle est à court terme et à rotation rapide, mais aussi continu et illimité, tandis que la discipline était de longue durée, infinie et discontinue... L'homme n'est plus l'homme enfermé, mais l'homme endetté. »
— Pourparlers, p. 246
Philosophie esthétique
Gilles Deleuze a consacré une grande partie de son œuvre aux relations de la philosophie et de l'art, qu'il soit littéraire, plastique ou cinématographique, en analysant les liens qu'entretiennent le langage et les signes, à travers par exemple: Proust et les signes (1964), Beckett L'épuisé, (1992), au cinéma (1983) ou à Francis Bacon (1981), ou dans sa thèse Différence et répétition (1968) qui examine et outrepasse le concept platonicien d'imitation.
Proust et les signes
La première partie du texte a été publiée en 1964 ; Deleuze remanie l'ensemble pour la seconde édition avec l'adjonction d'une seconde partie, intitulée La Machine littéraire, et enfin d'une postface de 1973 à la troisième édition, qui est l'édition définitive.
Il concerne dans la première partie l'interprétation des signes dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, autour de quatre catégories de signes que reconnaît Gilles Deleuze : ceux du Vide (les mondains), les Amoureux (vérité, mensonge, jalousie), les Impressions (signes sensibles matériels), enfin les signes de l'art « qui transforment tous les autres ». La seconde partie du texte est une analyse de la production et de la multiplication des signes dans la Recherche, ainsi que de l'attitude et de la place du narrateur. Le livre se conclut par un troisième texte intitulé « L'Araignée » qui interroge la place de la folie dans l'œuvre proustienne.
Laissant de côté la notion de mémoire comme moyen à l'œuvre dans la Recherche, Deleuze cherche la structure sémiologique d'un récit d'apprentissage sans aucune paraphrase, ouvrant sa réflexion tant à la critique littéraire et artistique qu'à la critique philosophique38. Le texte se termine par cette phrase :
« Étrange plasticité du narrateur. C'est ce corps-araignée du narrateur, l'espion, le policier, le jaloux, l'interprète et le revendicateur — le fou — l'universel schizophrène qui va tendre un fil vers Charlus le paranoïaque, un autre vers Albertine l'érotomane, pour en faire autant de marionnettes de son propre délire, autant de puissances intensives de son corps sans organes, autant de profils de sa folie39. »
Logique de la Sensation
En 1981, Gilles Deleuze publie Logique de la Sensation40, consacré au peintre anglais Francis Bacon après une année de cours41 à analyser l'œuvre du peintre et la démarche des peintres modernes et contemporains. Deleuze se trouve à la croisée des chemins « où on peut penser la peinture, on peut aussi peindre la pensée, y compris cette forme exaltante, violente de la pensée qu'est la peinture »42. Deleuze par une succession de « cercles »43 trouve les outils conceptuels aptes à les comprendre : chaos, diagramme (inspiré de l'informatique), cliché, lignes gothiques (avec Wilhelm Worringer), le dualisme de l'espace haptique de la main et de l'espace du pur visuel de l'œil. Il interroge ainsi autant les écrits et les interviews du peintre que ses œuvres ou celles de ses contemporains Klee, Pollock ou Herbin pour comprendre comment fonctionne la peinture comme langage et expression entre code et signe. Deleuze cherche par son analyse à trouver ce que la peinture peut apporter à la philosophie, mais chemin faisant Deleuze éclaircit le rôle du philosophe comme créateur des concepts, et présente le rôle de l'artiste comme celui de créateur de percepts, c'est-à-dire de pensées qui assemblent en bloc sensation, perception et signe44.
Cinéma : Image-mouvement et Image-temps
Publié en deux tomes, en 1983 (Cinéma 1 : L'Image-mouvement) et en 1985 (Cinéma 2 : L'Image-temps) dans la collection Critique aux Éditions de Minuit45, ce traité de philosophie esthétique n'est pas une histoire du cinéma mais une tentative de classification des images et des signes tels qu'ils apparaissent ou ont du sens au cinéma et plus généralement dans l'audiovisuel. L'analyse de Gilles Deleuze s'appuie autant sur la distinction entre mouvement cinématographique et mouvement continu que propose Henri Bergson dans Matière et mémoire, que parmi les classifications des signes venant de Peirce pour démontrer comment la pensée se fait jour dans le montage entre instant, durée, image et son, exemplifié parmi les œuvres cinématographiques de Bergman, Bresson, Cecil B. DeMille, Dreyer, Ford, Griffith, Kazan, Minelli, Sternberg, King Vidor, etc. Ces deux livres s'appuient sur les cours donnés à l'université Paris VIII et qui sont en ligne46.
Philosophie du droit
« Si je n'avais pas fait de la philosophie, j'aurais fait du droit, mais justement pas du droit de l'homme. J'aurais fait de la jurisprudence, parce que c'est la vie47. »
— Gilles Deleuze, L'Abécédaire de Gilles Deleuze
Postérité et influence
Les nombreuses réactions de philosophes après la mort de Gilles Deleuze montrent à quel point il a été admiré : les philosophes Giorgio Agamben, Alain Badiou, Jacques Derrida, Jean-François Lyotard, Jean-Luc Nancy et Jean-Pierre Faye lui rendent hommage dans Libération48.
Quelques mois plus tard, le philosophe Michel Serres commente ainsi la philosophie et la mort du philosophe :
« Deleuze était — J’ai perdu mon meilleur ami le mois dernier, parce que Deleuze est mon meilleur ami. Je l’admire. Je l’aime. Quand nous étions jeunes nous étions très séparés. Alors nous avons inventé ensemble le terme « amis de vieillesse »… Parce que nous étions un petit peu frères. Je pense que Deleuze est un « géographe », et je suis aussi un géographe. Nous ne sommes pas des historiens … La philosophie de Deleuze est pleine de flux. Et qu’est ce que c’est un flux ? Des prépositions ! Les prépositions sont l’algèbre des flux. Il ne s’est pas suicidé. Il ne pouvait respirer… il a ouvert la fenêtre et… Ce n’est pas son caractère de se suicider… Pas sa philosophie… C’est impossible49 ! »
L'Abécédaire de Gilles Deleuze est diffusé sur Arte, à partir de , épisode après épisode ; puis paraît en suivant en VHS et, en 2004, en DVD aux éditions Montparnasse. « Ce fut un succès inespéré avec environ 80 000 ventes (dont 28 000 DVD), raconte Renaud Delourme, cofondateur des éditions Montparnasse »50.
Gilles Deleuze était, de l'avis de beaucoup, un professeur extraordinaire[réf. nécessaire]. Dans ses ouvrages d'histoire de la philosophie notamment, l'emploi de mots simples au service d'une pensée rigoureuse et d'une grande imagination conceptuelle permet à son œuvre d'être comprise par le large public que ses cours, en accès libre, attirent. Sa femme, Fanny Deleuze, a transcrit une partie importante de cet enseignement disponible sur le site créé par Richard Pinhas51. Il attire aussi l'attention de certains scientifiques52.
Michel Foucault estimait qu'« un jour, peut-être, le siècle sera deleuzien »53. Deleuze, interrogé sur cette citation, répondit que Foucault pensait sans doute qu'il représentait l'expression la plus pure de la pensée de la différence, car il en était l'expression purement conceptuelle, c'est-à-dire ni historique (comme Michel Foucault), ni critique (comme Roland Barthes, par exemple), etc. : « il voulait sans doute dire que j'étais le plus innocent, le plus philosophe »54.
Critique de l'œuvre
Querelle avec les logiciens
L'œuvre de Gilles Deleuze est sévèrement critiquée pour son « anarchisme », d'un côté, par les tenants d'une certaine philosophie traditionaliste qui tend à établir des concepts transcendantaux et, de l'autre, par les tenants de la philosophie anglo-saxonne de la logique analytique qui contestent aux philosophes le droit à la métaphore scientifique, ou du moins leur reprochent d'en abuser de façon spécieuse55. Il est notable que ce débat opposait déjà Bertrand Russell à Henri Bergsonnote 3.
Pour Deleuze, avec Guattari :
« La science n'a pas pour objet des concepts, mais des fonctions. […] Une notion scientifique est déterminée non par des concepts, mais par des fonctions ou propositions. La science n'a nul besoin de la philosophie pour ses tâches. En revanche quand un objet est scientifiquement construit par fonctions, par exemple un espace géométrique, il reste à en chercher le concept qui n'est nullement dans la fonction56. »
De plus, Deleuze refuse à la logique de Frege et Russell, le statut de philosophie : « La logique est réductionniste, non par accident, par essence et nécessairement elle veut faire du concept une fonction56 » affirme-t-il.
Aussi pour le philosophe logicien Jacques Bouveresse, la philosophie de Deleuze est esthétique et de nature cosmétique. Dans Rationalité et Cynisme publié en 1984, il écrit :
« La philosophie, dirait Deleuze, doit être considérée comme « un discours créateur, ni plus ni moins que les autres disciplines » […]. Concrètement, cela signifie que le modèle proposé à la philosophie, et, finalement, à la science elle-même, est celui des avant-gardes littéraires et artistiques où la légitimité consiste souvent, pour l'essentiel, avec le désaccord avec ce qui précède, le simple fait de proposer « autre chose » qui diffère aussi radicalement que possible de ce que l'on faisait avant57. »
Et Bouveresse regrette de ne pas avoir pu dialoguer58 avec luinote 4.
Pour le linguiste Noam Chomsky, il ne s'agit que d'un bavardage sans intérêt, c'est du moins ce qu'en dit le journaliste Jean Birnbaum59.
En 2014, pour le philosophe David Lapoujade, l'œuvre de Gilles Deleuze se présente comme la philosophie des « mouvements aberrants » répondant ainsi à la critique des logiciensnote 5.
Critiques politiques d'un « dandysme » de Deleuze
D'autres critiques se sont élevées : Alain Badiou, par exemple, qui lors de sa période maoïste, déclarait que l'œuvre de Deleuze ne serait qu'une forme esthétique de dandysme bourgeois60, il reverra son jugement dans le livre qu'il consacrera à Deleuze ; ou Jean-Luc Godardnote 6.
Michel Onfray considère Deleuze comme inutile puisque les concepts exposés par le philosophe sont par nature ontologiques, abstraits et esthétiquesnote 7 et n'auraient aucun effet sur le réel, se contentant d'accompagner le mouvement social :
« Voilà pour quelles raisons, le temps passant, Deleuze rejoint la cohorte des classiques de la philosophie : son « CsO » (Corps sans organe), peut bien trôner dans le musée des horreurs philosophiques, aux côtés de « l'idée » de Platon, de la substance pensante de Descartes, du « Noumène » de Kant, du Concept de Hegel, ou de « l'entre-soi » de Sartre, autant de grosses machines à mettre le réel à distance pour lui préférer l'idée qu'on s'en fait, autrement dit, l'étoffe des songes. […] Mais le scolastique brillant, génial jongleur, qui triture de jolis objets creux comme le « CsO » me fait aujourd'hui sourire […] Le roi est nu61. »
Pour Deleuze :
« Faire de la philosophie, c'est constituer des problèmes qui ont un sens, et créer les concepts qui nous font avancer dans la compréhension et la solution des problèmes. […] Si on n'a pas trouvé le problème, on ne comprend pas la philosophie ; elle reste abstraite. […] Si vous avez trouvé le problème, tout devient concret. […] Un mauvais philosophe c'est quelqu'un qui n'invente pas de concept. Il émet des opinions. […] Il n'invente pas de concept, et il ne pose — au vrai sens du mot problème — il ne pose aucun problème. […] Quel que soit le genre de concept que j’ai essayé de créer je peux dire à quel problème il répond et pourquoi. Sinon, ce serait du bavardage. »
— L'Abécédaire de Gilles Deleuze, lettre H comme Histoire
Critique féministe
Certains membres liés aux mouvements féministes américains se sont élevés contre ses concepts de corps-machines, de machines-désirantes62.
Controverse
Il fait partie des 69 intellectuels français qui, aux côtés de l'écrivain Gabriel Matzneff et du romancier, journaliste à Libération et membre fondateur du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR) Guy Hocquenghem ont signé une tribune publiée le 26 janvier 1977. D'abord dans Le Monde puis dans Libération pour défendre trois hommes incarcérés depuis plus de trois ans pour avoir abusé sexuellement de mineurs de moins de 15 ans63.
Œuvres
Écrits
- Empirisme et subjectivité. Essai sur la nature humaine selon Hume, Paris, Presses universitaires de France, 1953, 152 p.
- Instincts et institutions : Textes choisis et présentés par G. Deleuze, Paris, Hachette, 1953, 92 p.
- Henri Bergson. Mémoire et vie : Textes choisis par Gilles Deleuze, Presses universitaires de France, 1957
- Nietzsche et la Philosophie, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Bibliothèque de philosophie contemporaine », 1962.
- La Philosophie critique de Kant, Paris, Presses universitaires de France, 1963.
- Proust et les signes, Paris, Presses universitaires de France, 1964. - rééd. 2010 et 2014.
- Nietzsche : sa vie, son œuvre, avec un exposé de sa philosophie, Paris, Presses universitaires de France , 1965.
- Le Bergsonisme, Paris, Presses universitaires de France, 1966, 119 p.
- Présentation de Sacher-Masoch. Le froid et le cruel, avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Arguments », 1967, 276 p.
- Spinoza et le problème de l'expression, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Arguments », 1968, 332 p.
- Différence et répétition, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Bibliothèque de philosophie contemporaine », 1968, 409 p.
- Logique du sens, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1969, 392 p.
- L'Anti-Œdipe – Capitalisme et schizophrénie, en collaboration avec Félix Guattari, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1972, 494 p.
- Fromanger – Le peintre et le modèle, Paris, Éditions Baudard Alvarez, s.d. (circa 1973), 24 p.
- Kafka. Pour une littérature mineure, en collaboration avec Félix Guattari, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1975, 159 p.
- Rhizome, en collaboration avec Félix Guattari, Paris, Les Éditions de Minuit, 1976. (Repris dans Mille-Plateaux.)
- Dialogues avec Claire Parnet, Paris, Flammarion, 1977, 184 p. ; 2e éd. 1996, coll. « Champs », 187 p. (contient une annexe sur L'actuel et le virtuel)
- Superpositions, en collaboration avec Carmelo Bene, Paris, Les Éditions de Minuit, 1979, 131 p.
- Mille Plateaux – Capitalisme et schizophrénie 2, en collaboration avec Félix Guattari, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1980, 645 p.
- Spinoza - Philosophie pratique, Paris, Les Éditions de Minuit, 1981, 177 p.
- Logique de la sensation, 2 tomes, Paris, Éditions de la Différence, 1981 ; réédité sous le titre Francis Bacon : logique de la sensation, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'ordre philosophique », 2002, 158 p.
- L'image-mouvement. Cinéma 1, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1983, 298 p.
- L'image-temps. Cinéma 2, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1985, 378 p.
- Foucault, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1986.
- Le Pli - Leibniz et le baroque, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1988, 191 p.
- Périclès et Verdi. La philosophie de François Châtelet, Paris, Les Éditions de Minuit, 1988, 27 p.
- Pourparlers 1972 - 1990, Paris, Les Éditions de Minuit, 1990 (extrait : « Les intercesseurs » [archive]).
- Qu'est-ce que la philosophie ?, en collaboration avec Félix Guattari, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1991, 206 p.
- « L’Épuisé », postface à Quad, de Samuel Beckett, Paris, Les Éditions de Minuit, 1992.
- Sophie Boursat, en collaboration avec Doris von Drathen, coédition église de l'Assomption de Rosnay-l'Hôpital/château-fort de Sedan, 1992.
- Critique et clinique, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 1993.
- L'Île déserte et autres textes. Textes et entretiens 1953-1974, édition préparée par David Lapoujade, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 2002.
- Deux régimes de fous. Textes et entretiens 1975-1995, édition préparée par David Lapoujade, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 2003.
- Lettres et autres textes, édition préparée par David Lapoujade, Paris, Les Éditions de Minuit, 2015.
Film
- 1973 : George qui ?, de Michèle Rosier. Deleuze, acteur, y interprète le rôle de Lamennais, le prêtre-philosophe ami de George Sand64.
Vidéo
- L'Abécédaire de Gilles Deleuze, de Pierre-André Boutang, entretiens avec Claire Parnet réalisés en 1988, Éditions Montparnasse, 2004-2019.
- L'Abécédaire de Gilles Deleuze, distribué par Sub-til depuis 2019: https://www.youtube.com/playlist?list=PLiR8NqajHNPbaX2rBoA2z6IPGpU0IPlS2 [archive]
- En la Rai Tre a diffusé plusieurs heures d'enregistrements vidéos des cours de Deleuze à Vincennes (1975-1976-1980)
- Le Point de vue, cours sur Leibniz - - 140 min - réalisation M. Burkhalter - Bibliothèques publiques (service du livre)
- Facs of life, de Silvia Maglioni et Graeme Thomson
Audio
- Artifice et société dans l'œuvre de Hume (15 min. 1956), Le Dieu de Spinoza (4 min. 1960), Le Travail de l'affect dans l'éthique de Spinoza (8 min. 1978), 3 interventions réunies dans Anthologie sonore de la pensée française par les philosophes du XXe siècle Éditions INA / Frémeaux & Associés, 2003.
- Spinoza, immortalité et éternité, 2 CD, Gallimard, « À voix haute », 2005.
- Leibniz, âme et damnation, 2 CD, Gallimard, « A voix haute », 2005.
- Gilles Deleuze, cinéma, 6 CD, Gallimard, « A voix haute », 2006.
- La voix de Gilles Deleuze en ligne [archive], enregistrements des cours donnés à l'université Paris VIII Saint-Denis et leurs transcriptions.
- Ouais Marchais, mieux qu'en 68 [archive] Heldon - Electronique Guerilla, Disjoncta, 1974, Deleuze à la voix sur un texte de Nietzsche
Notes et références
Notes
« Comment recevoir aujourd'hui ses textes de jeunesse, dont ce très bizarre “Description de la femme. Pour une philosophie d'autrui sexuée” ? Ces quelques textes écrits entre l'âge de vingt et vingt-deux ans, Deleuze les a reniés. La famille Deleuze et les éditions de Minuit se sont décidées à les publier, à cause des parutions pirates à l’étranger, souvent fautives. Des exégètes soucieux, ou fétichistes, pourront peut-être repérer quelques germes, de maigres indices du futur Deleuze… Combien plus importante est la rupture à mes yeux ! Entre ces textes écrits à la Libération, entre 1945 et 1947, et les textes des années 1950, le changement est total, dans le style, le contenu, le mode de pensée. »
— In telerama.fr. [archive]
Et : Gilles Deleuze, Lettres et autres textes, édition préparée par David Lapoujade, Éditions de Minuit, 320 p., Paris 2015.
« C’est la puissance d’une vie non organique, celle qu’il peut y avoir dans une ligne de dessin, d’écriture ou de musique. Ce sont ces organismes qui meurent, pas la vie. Il n’y a pas d’œuvre qui n’indique une issue à la vie, qui ne trace un chemin entre les pavés. »
— Entretien avec Raymond Bellour et François Ewald : « Signes et événement », dans le Magazine littéraire, 1988, p. 20
« Les mathématiques conçoivent le mouvement, même le mouvement continu, comme constitué d'une suite d'états, Bergson au contraire affirme qu'aucune série ne peut représenter ce qui est continu, et qu'une chose en mouvement n'est en aucun état. Cette idée que le changement est obtenu par une série de changements est appelée cinématographique, cette vision est dit-il “naturelle à l'intellect”, mais elle est radicalement vicieuse. »
— Routledge, 2006, p. 764-765.
« Deleuze évidemment, alors-là c’est un de mes regrets. Je n’ai pas réussi à communiquer, ni avec Deleuze, ni avec Foucault […] Là-dessus, par exemple, Deleuze a dit “la discussion n’a pas sa place dans la philosophie”. Ça je n’ai pas supporté […] C’était presque un axiome. On ne discute pas. Ce que je dis est à prendre ou à laisser, etc. […] Ça c’est une chose que j’avais énormément de mal à supporter de la part de quelqu’un d’aussi intelligent que Deleuze, cette espèce de mépris qui réapparaît d’ailleurs aussi dans le livre qu’il a écrit avec Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, qui est un livre très étrange. Deleuze explique, “la logique tue deux fois la philosophie”. Manifestement l’idée qu’il y a eu des logiciens comme Frege et d’autres qui ont pu apporter une contribution du tout premier ordre à la philosophie elle-même, c’est une chose que Deleuze n’a jamais voulu admettre. Il n’a jamais voulu admettre qu’on puisse construire une grande philosophie à partir de la logique. Pour lui c’était impensable. Et puis tout ça n’était pas une chose qu’on aurait pu discuter avec lui, c’était une chose qu’il fallait admettre au départ. »
— In « Se débarrasser du signifié : un entretien avec Jacques Bouveresse », propos réunis par Knox Peden, à Paris, le 15 janvier 2009 dans Concept and Form, The Cahiers pour l’Analyse and Contemporary French Though en ligne [archive].
« Quel est le problème le plus général de la philosophie de Deleuze ? La pensée de Deleuze n’est pas une philosophie de l’événement, ni une philosophie de l’immanence, pas davantage une ontologie des flux ou du virtuel. Trop savantes, la plupart de ces définitions supposent ou préjugent ce qui est en question. Il faudrait plutôt partir d’une impression d’ensemble, quitte à la corriger plus tard. Quel est le trait distinctif de sa philosophie ? Ce qui intéresse avant tout Deleuze, ce sont les mouvements aberrants. La philosophie de Deleuze se présente comme une philosophie des mouvements aberrants ou des mouvements “forcés”. »
— In David Lapoujade, Introduction de Deleuze, les mouvements aberrants, Éditions de Minuit, 304 p., 2015, voir sur le site des Éditions de Minuit [archive].
« JLG justifiant sa réserve à l'égard de Gilles Deleuze en lui reprochant son côté ouvertement dandy. Ce dernier avait la singularité d'entretenir des ongles très longs et ne manquait jamais de rappeler à qui s'en étonnait qu'il agissait en cela comme Pouchkine qu'on pouvait y voir une sorte d'hommage. »
— In Anne Wiazemsky, Un an après, Gallimard, Paris, 2015, p. 63.
« Toute la philosophie antique est existentielle et, par extension conceptuelle, existentialiste. Il me semble que la philosophie théorétique a eu de belles heures, y compris récemment chez des philosophes comme Deleuze et Derrida, et que la philosophie existentialiste pourrait bien supplanter cette façon de faire universitaire, fermée, élitaire, sinon sectaire. »
— In Michel Onfray, « La philosophie par Michel Onfray », L'Express, 2007. [archive]
Références
« Se demander si "on aime" Untel ou Untel revient à s'interroger sur le plaisir qu'il nous procure. Avec Léo Ferré, il n'y a aucun doute possible : le plaisir est immense. D'abord un plaisir abstrait, cérébral. On est happé par le sens des mots. Puis une sensation plus physique qui est un effet du plaisir cérébral et qui parle au corps lui-même. Typiquement on appelle cela la jouissance. Et puis cet homme superbe à qui l'âge ne donne pas, comme on dit bêtement, une "éternelle jeunesse", mais une tonalité de liberté absolue, une grâce incomparable qui va bien au-delà de la vie et de la mort elles-mêmes. Léo Ferré a ce don extrême de dire des choses simples en révélant ses affects et ses expériences dont nous nous sentons les complices. C'est ce qu'[on] devrait montrer : ce complot d'affects, […] cette culture de la joie, cette dénonciation radicale des pouvoirs, ce glissement progressif vers un plaisir qui est le contraire de la mort. Ce que je peux exprimer bêtement par : j'aime Léo Ferré. Non parce qu'il est bête d'aimer Léo Ferré, mais parce que c'est dire bêtement une complicité qui peut mettre l'ordre en péril. Ferré est dangereux parce qu'il y a chez lui une violence (maîtrisée) qui s'appelle le courage de dire. Il perçoit partout, dans le monde, dans la vie individuelle, l'intolérable. C'est un homme de passion habité par la sérénité. C'est un plongeur de l'émotion qui utilise les mots comme des grains de sable dansant dans la poussière du visible. »
— Dominique Lacout, Léo Ferré, Éditions Sévigny, 1991, p. 321-322.
« Nous sommes à l'âge de la communication, mais toute âme bien née fuit au loin chaque fois qu'on lui propose une petite discussion, un colloque, une simple conversation. »
— Deleuze in Qu'est-ce que la philosophie ?, op. cit., page 139
- « George qui ? [archive] »
Voir aussi
Bibliographie
- Éric Alliez, La Signature du monde, ou Qu'est-ce que la philosophie de Deleuze et Guattari, Paris, Éditions du Cerf, 1993.
- Deleuze philosophie virtuelle, Paris, Les Empêcheurs de tourner en rond, 1996.
- Manola Antonioli, Deleuze et l'histoire de la philosophie, Paris, Éditions Kimé, 1999.
- Géophilosophie de Deleuze et Guattari, Paris, L'Harmattan, 2004.
- Manola Antonioli, avec Pierre-Antoine Chardel et Hervé Regnauld (dir.), Gilles Deleuze, Félix Guattari et le politique, Paris, Éditions du Sandre, 2006.
- Manola Antonioli, avec Frédéric Astier et Olivier Fressard (dir.), Gilles Deleuze et Félix Guattari : une rencontre dans l'après mai 68, Paris, L'Harmattan, 2009.
- Alain Badiou, Deleuze. La clameur de l'être, Paris, Hachette, 1997.
- Arnaud Bouaniche, Gilles Deleuze, une introduction, Paris, Pocket/La Découverte, coll. « Agora », 2007.
- Anne Bouillon, Gilles Deleuze et Antonin Artaud : l'impossibilité de penser, Paris, L'Harmattan, 2016, 244 p. (ISBN 978-2343101293).
- Bruno Meziane, « Le Nietzsche de Deleuze : entre légitimation institutionnelle et mise en question de l'institution philosophique [archive] », Methodos [En ligne], 19 | 2019, mis en ligne le 25 janvier 2019, consulté le 24 avril 2023.
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- Jacques Derrida, « Il me faudra errer tout seul », in Chaque fois unique, la fin du monde, Paris, Galilée, 2003. Disponible ici [archive]
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- Deleuze, Paris, Éditions de L'éclat, 2012.
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- François Zourabichvili, Deleuze. Une philosophie de l'événement, Paris, PUF, 1994.
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- François Zourabichvili, Anne Sauvagnargues, Paola Marrati, La Philosophie de Deleuze, Paris, P.U.F., coll. « Quadrige », 2004.
- Ouvrages collectifs
- Revue Philosophie, no 47, Gilles Deleuze, Éditions de minuit, 1995.
- Revue Rue Descartes : « Gilles Deleuze. Immanence et vie », P.U.F., 1998 [réédité en 2006], 158 p. Publication d'un colloque organisé au Collège international de philosophie.
- Yannick Beaubatie (dir.), Tombeau de Gilles Deleuze, Tulle, Mille Sources, 2000.
- Revue Concepts, hors série, Éditions Sils Maria:
- Gilles Deleuze 1, 2002.
- Gilles Deleuze 2, 2003.
- Les Cahiers de Noesis, no 3 : « Le vocabulaire de Gilles Deleuze », 2003.
- Revue Concepts no 8, Gilles Deleuze, Michel Foucault - Continuité et disparité, Éditions Sils Maria, , 119 p.
- Alain Beaulieu (dir.), Gilles Deleuze. Héritage philosophique, P.U.F., 2005.
- André Bernold et Richard Pinhas, Gilles Deleuze épars, Hermann éditeur, 2005.
- Stéfan Leclercq (dir.), Aux sources de la pensée de Gilles Deleuze, Éditions Sils Maria, 2006, 250 p.
- Benoît Timmermans (dir.), Perspective. Leibniz, Whitehead, Deleuze, Vrin, 2006.
- Bruno Gelas et Hervé Micolet (dir.), Deleuze et les écrivains. Littérature et philosophie, Nantes, Cécile Defaut, 2007.
- Daniel W. Smith & Nathan Jun (eds.), Deleuze and Ethics, Edinburgh University Press, 2011, 222 pages.
Articles connexes
Notices
- Ressources relatives à la musique
- Britannica [archive]
- Brockhaus [archive]
- Den Store Danske Encyklopædi [archive]
- Deutsche Biographie [archive]
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Liens externes
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- Cours en ligne : la voix de Gilles Deleuze [archive]
- Deleuze et les nouveaux philosophes [archive]
- Deleuze, Post-scriptum sur les Sociétés de Contrôle, 1990 [archive]
- Gilles Deleuze : What is creative art? [archive] sur l'encyclopédie vidéo numérique SAM Network
- L'Abécédaire de Gilles Deleuze et Claire Parnet [archive] sur l'encyclopédie vidéo numérique SAM Network
- « Gilles Deleuze, une philosophie de nos blessures » [archive], article de Jean-François Laé, revue Esprit,
- « Gilles Deleuze et Félix Guattari, une amitié philosophique ou penser à quatre mains [archive] », sur franceinter.fr (consulté le )
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