Rappelons donc à ce sujet que d'innombrables victimes vivent tous les jours un tel calvaire, tous les fonctionnaires, y compris de l'ordre judiciaire et magistrats, ayant toujours tendance à se soutenir mutuellement contre elles en cas de dénonciation.
Suicide d'un adolescent harcelé au lycée : "On était victime, on est devenu coupable" dénonce sa mère après la lettre du rectorat
La mère de l'adolescent de 15 ans, qui s'est suicidé le 5 septembre après avoir été harcelé au lycée, a pris la parole dans un entretien au JDD. Elle dénonce la réponse "grossière" du rectorat de Versailles qu'elle avait reçu après une lettre adressée au proviseur du lycée.
La polémique enfle après la diffusion par BFMTV d'un échange de lettre entre le rectorat et la famille d'un adolescent harcelé. Ce dernier s'est suicidé le 5 septembre après plusieurs mois de harcèlement par deux de ses camarades de lycée. Les parents se plaignaient de l'inaction de l'administration scolaire tandis que le rectorat menaçait en retour de porter plainte pour dénonciation calomnieuse et parlait d'un "supposé harcèlement".
A lire aussi : Suicide d'un adolescent harcelé au lycée : l'incroyable lettre du rectorat de Versailles aux parents
Béatrice, la mère du jeune Nicolas, s'est confiée au JDD sur l'épreuve qu'elle et sa famille traversent actuellement. Elle commence par décrire son enfant comme quelqu'un de "doux et gentil", qui "n'aimait pas l'agressivité" et qui "ne supportait pas l'injustice".
Elle revient également sur sa "colère noire" qu'elle a ressentie après la lecture de la lettre du rectorat alors que son fils subissait des "brimades et d'injures répétées de la part de plusieurs élèves" depuis plusieurs mois : "C'était tellement grossier et surtout injuste". Béatrice se rappelle comment "Nicolas n'a plus été le même" ensuite alors qu'"on était victime, on est devenu coupable".
Une enquête administrative ouverte
La maman de l'adolescent demande que les autorités fassent "leur travail d'investigation, qu'elles déterminent les responsabilités de chacun et les sanctionnent à la mesure de leur manquement". Elle fait le constat qu'actuellement "les enfants harcelés restent dans leur souffrance, et continuent d'être harcelés. C'est ce qui s'est passé avec Nicolas".
Une affaire qui est remontée jusqu'à la Première ministre et le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, qui a qualifié le courrier du rectorat de Versaille de "honte" en assurant qu'une enquête administrative a été déclenchée. Il affirme que "malgré tous les efforts réalisés, nous ne sommes toujours pas à la hauteur".
Suicide d'un adolescent harcelé au lycée : l'incroyable lettre du rectorat de Versailles aux parents
Le 5 septembre, un adolescent de 15 ans se suicidait chez lui après avoir été harcelé ces derniers mois par deux camarades de son lycée. Avant ce drame, la famille avait prévenu le rectorat. Les parents avaient reçu en retour une lettre menaçante de la part de l'académie de Versailles.
Nos confrères de BFMTV se sont procuré un échange de lettres entre les parents de Nicolas, un adolescent de 15 ans qui s'est suicidé le 5 septembre sur fond de harcèlement scolaire, et le rectorat de Versailles.
Dans la lettre de la famille de l'adolescent, datée d'avril, les parents indiquent être venus voir le proviseur de l'établissement de Nicolas le mois précèdent car leur fils subissait un harcèlement depuis octobre dernier. Ce courrier affirme que l'administration scolaire n’a pas fourni de réponse concrète à leurs demandes et qu'une main courante avait été déposée au commissariat en avril.
"Il est incompréhensible que vous puissiez laisser un adolescent subir une telle violence verbale et psychologique dans votre établissement sans réagir [...] Aussi allons-nous déposer plainte et vous considérer comme responsable si une catastrophe devait arriver à notre fils", indique le courrier des parents.
"Un supposé harcèlement"
Deux semaines plus tard, le rectorat de Versailles a répondu par une lettre lunaire. À l'intérieur, l'académie ne semble pas accepter de voir son fonctionnement remis en cause par les parents de Nicolas : "Vous avez remis en cause les fonctions et menacé de dépôt de plainte le personnel de direction du lycée professionnel", et parle même d'"un supposé harcèlement subi par votre enfant".
Le rectorat va même plus loin en mentionnant l'article du Code pénal qui punit les dénonciations calomnieuses par cinq ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende et en appelant les parents à "adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les membres de la communauté éducative" par "souci d'exemplarité" envers leur enfant.
Cette lettre ne revient pas une seule fois sur le harcèlement subi par Nicolas et se termine par des propos menaçants : "Je serais contrainte, le cas échéant, de prendre toutes les mesures nécessaires tant au bon fonctionnement du service public de l'Éducation nationale qu'à la protection et la sécurité des personnels qui y concourent."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire