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vendredi 18 septembre 2015

Syrie : de l'hypocrisie habituelle du NPA

Le site wsws.org publie régulièrement des articles intéressants sur la politique du NPA en Syrie.

En voici quelques-uns qui décrivent en fait la politique habituelle de Josette Brenterch du NPA de Brest dans tous les domaines où elle intervient : d’extrême-droite, ultra-violente, fasciste, mensonges, sournoiserie et manipulations en plus, des psychopathes extrêmement dangereux étant toujours utilisé d’une manière odieuse.


https://www.wsws.org/fr/articles/2015/sep2015/npar-s15.shtml

La crise des réfugiés révèle le coût humain des guerres « humanitaires » du NPA


Par Anthony Torres
15 septembre 2015

La crise des réfugiés en Europe a mis en lumière le rôle criminel des partis de la pseudo-gauche qui ont défendu les guerres impérialistes sous des prétextes « humanitaires ». Défenseur acharné des guerres en Libye, en Syrie et en Ukraine, le NPA en France a oeuvré constamment pour étouffer l’opposition populaire à des guerres qui ont provoqué la pire crise des réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale et la mort de 3.000 d’entre eux.

Après avoir exprimé sa « colère » et sa « rage face au cynisme et à l’hypocrisie des dirigeants européens, » le NPA écrit dans son article « Bienvenue aux réfugiéEs » que la responsabilité de la mort de ses migrants retombe sur « les frontières qui tuent. Et plus les frontières sont hautes, plus les risques pris par les migrantEs sont mortels. Alors, la réponse est aussi simple que le constat : ouvrons les frontières et l’hécatombe s’arrêtera».

Cette réponse cynique est dépourvue de tout contenu sérieux. Le NPA n’a pas plus l’intention que les gouvernements européens d’abolir les frontières. En fait, l’Union européenne renforce les frontières européennes et accélère les préparatifs pour une escalade de la guerre en Syrie, qui ne ferait qu’intensifier la crise des réfugiés.

Quand le NPA se pose en défenseur internationaliste du droit de libre circulation et se prononce pour l’abolition des frontières, ses slogans sont frauduleux. Le NPA soutient les mouvements séparatistes bourgeois en Ecosse et en Catalogne. Ceux-ci veulent créer des frontières et des autorités nationales nouvelles pour entretenir des liens plus directs avec l’UE et avec le capital financier international, afin de mieux exploiter leur propre classe ouvrière.

Par contre, le NPA maintien un silence absolu sur la responsabilité de ses guerres dans les souffrances de millions de personnes et la mort de milliers de réfugiés innocents, noyés en Méditerranée ou étouffés dans les camions des trafiquants. Depuis 2011, selon les statistiques officielles, 300.000 personnes ont fui la Libye, 4 millions la Syrie (plus les 7 millions qui sont des réfugiés à l’intérieur du pays) et 2 millions l’Irak.

Dans tous ces pays, l’hécatombe sociale résulte d’interventions impérialistes que le NPA a bruyamment soutenues, sous le prétexte nauséabond que c’était une défense humanitaire des populations concernées. En fait, le NPA faisait la politique d’une couche pro-impérialiste de la petite bourgeoisie, qui se moquait éperdument des centaines de milliers de vies que coûteraient leurs guerres.

Quand la France et les pays de l’OTAN ont lancé la guerre en Libye en 2011, l’universitaire Gilbert Achcar a donné la ligne du NPA : « Nous sommes dans un cas où une population est vraiment en danger et où il n’y a pas d’autre alternative pour la protéger. L’attaque des forces de Kadhafi est une question d’heures ou de jours. On ne peut, au nom de principes anti-impérialistes, s’opposer à une action qui va empêcher le massacre de civils ».

«Bien sûr nous savons tous que la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ne sont pas poussés par une soudaine gentillesse – mais par des intérêts stratégiques dans cette région riche en pétrole », a écrit Bertil Videt, membre dirigeant d’un parti danois lié au NPA. Mais il a ensuite écarté ces considérations et déclaré son soutien à la guerre : « nous devons fournir de meilleures alternatives que l’affichage de blogs de solidarité et d’anti-impérialisme. »

Quant à Olivier Besancenot, il a suggéré tout bonnement que la France procure des armes à l’opposition libyenne : « Notre solidarité pleine et entière va au peuple libyen auquel il faudrait donner les moyens de se défendre, les armes dont il a besoin pour chasser le dictateur, conquérir la liberté et la démocratie ». Quand, après six mois de violents combats qui ont fait plus de 30.000 morts et dévasté le pays, les rebelles libyens ont capturé, torturé, et assassiné Kadhafi, le NPA s’est réjoui de ce qu’il appelait une « bonne nouvelle ».

Une fois que les puissances impérialistes ont vu qu’il était possible de détruire Kadhafi en utilisant le prétexte d’une guerre « humanitaire », Assad était marqué comme la prochaine cible. Le NPA s’est exécuté sans objection pour soutenir ce même genre de guerre en Syrie. Achcar a rencontré des opposants libyens liés à la CIA afin de les conseiller sur comment présenter la campagne pour renverser Assad.

Quand les médias ont avoué le caractère islamiste et terroriste de la rébellion syrienne, ceci n’a pas refroidi l’enthousiasme du NPA. Besancenot a attaqué ceux qui s’opposaient à l’armement par la France de rebelles dits « modérés » en disant : « Ceux qui disent ‘il ne faut surtout pas donner d’armes parce que cela va finir chez les djihadistes’, c’est déjà le cas … », avant d’ajouter, « C’est ma constance en tant qu’internationaliste de faire confiance aux peuples pour décider de leur propre destin ».

A présent, 11 millions de Syriens ont dû fuir une guerre qui a coûté la vie à plus de 200.000 d’entre eux et réduit en ruines de larges portions d’Alep, Homs et d’autres villes. Le NPA n’a commencé à critiquer les milices islamistes en Syrie que lorsque l’une d’entre elles, l’Etat islamique (EI, ou Daech) a commencé à attaquer le régime irakien soutenu par Washington, Paris, et leurs alliés.

Le NPA n’a rien d’un parti révolutionnaire, c’est un parti réactionnaire, pro-guerre, issu d’une mince couche aisée d’universitaires pro-impérialistes, de bureaucrates syndicaux et de magouilleurs politiques promus par les médias. Ils appliquent un mince vernis de « gauche » aux opérations sanglantes de forces d’extrême-droite, pourvu que celles-ci restent alignées sur l’impérialisme français. Il n’a pas défendu les populations d’Afrique et du Moyen Orient contre les puissances impérialistes, mais soutenu le bain de sang qui est en cours.

Le NPA s’est fait l’écho des médias français quand ils ont attaqué Kadhafi, Assad, Daech et finalement Poutine et les séparatistes russophones en Ukraine. Il a raconté les mensonges les plus éhontés et soutenu les guerres les plus pourries, sans s’inquiéter des conséquences pour des millions de gens.

La souffrance des réfugiés et la mort de milliers d’entre eux exposent ceux qui ont attaqué l’opposition du WSWS aux guerres comme un vulgaire soutien de Kadhafi ou d’Assad sans compassion pour les souffrances des peuples libyen ou syrien. En attaquant ces guerres, le WSWS se fondait sur une analyse scientifique des intérêts du prolétariat international.

En dénonçant tout examen du caractère impérialiste des guerres lancées par l’OTAN, avons-nous écrit à l’époque, le NPA « proclame son hostilité ouverte au marxisme qui insiste sur le fait que l’attitude d’un parti de la classe ouvrière à l’égard de la guerre doit se fonder sur le caractère social et de classe des régimes qui la mènent. Les marxistes sont opposés par principe à une guerre menée par des grandes puissances impérialistes telles les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France contre un ancien pays colonial opprimé comme la Libye ».

Ce sont les mensonges « humanitaires » du NPA qui ont préparé le terrain pour le désastre en train de se dérouler. Le WSWS les a critiqués sur la base d’une perspective principielle, trotskyste.


http://www.wsws.org/francais/News/2011/dec2011/syri-d01.shtml

France: La « gauche » petite-bourgeoise complote une intervention militaire en Syrie


Par Kumaran Ira
1 décembre 2011

Tandis que les puissances occidentales s’apprêtent à déstabiliser et à fomenter des rebellions armées contre le régime syrien de Bashir al-Assad, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) français soutient et apporte son aide au projet d’intervention militaire contre la Syrie. Ceci fait suite au soutien du NPA à la guerre de l’OTAN contre le dirigeant libyen Muammar Gadhafi sous le prétexte cynique de « protéger les civils. »

Gilbert Achcar, membre du Secrétariat unifié international pabliste, affilié au NPA, et professeur à l’Ecole d’études orientales et africaines de Londres (School of Oriental and African Studies) a publié un article dans Al Akhbar intitulé « Syrie: Militarisation, intervention militaire et l’absence de stratégie. » L’article raconte sa participation à une conférence du Comité de coordination syrienne et du Conseil national syrien (CNS) à laquelle participait Burhan Ghalioun, dirigeant du CNS les 8 et 9 octobre en Suède. Une traduction en français était affichée sur les site internet du NPA.

Selon Achcar, « Les organisateurs de la conférence m’avaient invité pour parler sur le thème de l’intervention militaire étrangère dans la situation actuelle en Syrie. » Il a souligné que «l’opposition syrienne devait définir une position claire sur la question de l’intervention militaire étrangère, car il est évident que sa position a une influence majeure sur la perspective d’une telle intervention. »

Achcar a fait remarquer que les puissances occidentales ne lanceraient pas d’intervention militaire en Syrie à moins que l’opposition syrienne ne la réclame. Il écrit, « La réticence que nous pouvons voir aujourd’hui de la part des Etats occidentaux et régionaux quant à une intervention directe pourrait changer demain si les demandes d’intervention faites au nom de l’opposition syrienne venaient à se multiplier. »

Une conférence avec le CNS, qui comprend la Déclaration de Damas, soutenue par les Etats-Unis et les Frères musulmans sunnites, soutenus par la Turquie et des Etats Arabes, est le lieu où comploter une stratégie impérialiste. Par sa présence, Achcar a fait office d’agent des puissances occidentales, faisant passer au CNS le message qu’il devrait demander une intervention militaire en Syrie, ce qu’avait fait le Conseil national de transition (CNT) pour commencer la guerre en Libye début mars.

Les Etats-Unis, les puissances européennes et leurs alliés dans la région, telles la Turquie et l’Arabie saoudite, soutiennent l’opposition syrienne formée par le CNS et son aile armée, l’Armée libre syrienne (ALS), soutenue par la Turquie. De nombreux rapports font état de ce que la Turquie et d’autres puissances régionales aident à infiltrer les forces ALS en Syrie. Les puissances occidentales cherchent à se servir du CNS pour s’emparer de l’opposition populaire à Assad, inspirée des luttes de la classe ouvrière de par le Moyen-Orient, pour remplacer Assad par un régime fantoche de droite.

La semaine dernière des diplomates européens se sont mis d’accord pour accroître de façon draconiennes les sanctions contre la Syrie, avec des interdictions d’investissement dans les obligations souveraines syriennes, de prêts bancaires dans le secteur privé et de commerce de l’or syrien.

Il devient de plus en plus évident que la Turquie, qui héberge l’Armée libre syrienne prépare une intervention militaire directe. Selon l’Observer EU, «Muhammed Tayfur membre du CNS est déjà en pourparlers avec la Turquie sur la question d’une zone de sécurité de 8 km à l’intérieur du territoire syrien qui donnerait dans les faits à l’Armée libre syrienne une base d’opérations sûre. »

Ces démarches contre Damas font partie de la campagne de Washington contre les luttes révolutionnaires de par le Moyen-Orient et ses préparatifs pour un conflit plus large avec l’Iran, soutien clé du régime d’Assad. En présentant la politique interventionniste des puissances impérialistes sous un jour positif, Achcar oeuvre pour donner à l’intervention impérialiste un visage humanitaire. En cela, Achcar et le NPA continuent à soutenir l’impérialisme occidental, comme ils l’ont fait durant la guerre contre la Libye de cette année.

Achcar et le NPA ont acclamé la guerre conduite par l’OTAN contre le régime Gadhafi, déclarant de façon trompeuse que le but en était la protection des civils et non la promotion des intérêts impérialistes en Libye. Le NPA avait même demandé que les puissances impérialistes arment le CNT. Achcar pour sa part avait écrit: « Nous avons ici une situation où une population est véritablement en danger et où il n’y a pas d’alternative plausible pour la protéger… On ne peut pas, au nom de principes anti-impérialistes, s’opposer à une action qui éviterait un massacre de la population civile. »

Dans un article publié par le NPA peu avant la chute de Tripoli, Achcar accusait l’OTAN de ne pas bombarder la Libye suffisamment fort. Il citait d’un air approbateur le chroniqueur d’extrême-droite du Wall Street Journal, Max Boot, qui se plaignait que l’OTAN aurait dû effectuer plus de sorties que les 11 107 sorties de bombardiers de l’OTAN sur la Libye, du fait notamment qu’ils avaient effectué 38 004 sorties lors du bombardement du Kosovo en 1999.

Dans son discours en Suède, Achcar a dissimulé les atrocités impérialistes commises contre la population libyenne, disant, « L’intervention a permis aux rebelles libyens de libérer leur pays des griffes de leur dictateur brutal… » Il a de façon absurde déclaré que « C’est aussi ce qui a rendu le soutien aérien étranger très efficace pour la protection des zones rebelles et la limitation du mouvement des forces du régime en dehors des zones habitées, le tout à un coût en pertes civiles relativement limité. »

En fait, les avions de l’OTAN ont bombardé de nombreuses villes libyennes et tué aveuglément des milliers de civils. Selon des estimations de représentants du CNT, 30 000 personnes au moins ont perdu la vie et 50 000 ont été blessées durant la guerre.

Tandis que le Conseil national syrien réclame une zone d’exclusion aérienne, Achcar fait à présent remarquer qu’ « une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie n’aurait que des effets très limités si elle devait se limiter à l’exclusion aérienne au sens strict; ou elle aurait des conséquences dévastatrices en vies humaines et destructions, si elle devait prendre la forme d’une guerre aérienne générale contre le régime. » Il ajoute qu’«une intervention militaire étrangère en Syrie enflammerait toute la région, qui est hautement explosive. »

Néanmoins, avant qu’une telle intervention n’ait lieu, Achcar avance la stratégie de construire le CNS et de gagner à l’opposition les rangs de l’armée syrienne.

C’est là une combine cynique cherchant à dissimuler le soutien d’Achcar pour une action armée contre la Syrie derrière son conseil de ne pas commencer tout de suite une campagne de bombardement massif par l’OTAN. Ceci ne reflète pas une opposition d’Achcar à des bombardements de masse, mais reflète plutôt le débat qui est en cours parmi les stratèges de l’impérialisme français. Ils préfèrent obtenir d’abord le soutien des forces droitières de terrain en Syrie même, et qui leur sont inféodées, comme prélude à une possible intervention de l’OTAN.

Mercredi dernier, le ministre français de Affaires étrangères Alain Juppé a rencontré à Paris le dirigeant du CNS Burhan Ghalioun. Il a dit à la presse, « Le Conseil national syrien est l’interlocuteur légitime avec lequel nous souhaitons continuer à travailler. » Il a proposé, «nous allons demander à nos partenaires européens la possibilité de lancer des opérations humanitaires pour alléger les souffrances de la population qui sont considérables…Faut-il créer des corridors humanitaires, ou des zones humanitaires? »

L’Observer EU écrit: « En termes de tactiques, la création d’une « zone humanitaire » sûre est en accord avec la conception militaire française quant à la manière de renverser le président syrien Bashar Assad…. »

L’Observer EU cite une source militaire française: « Il n’y a pas la volonté d’une zone d’exclusion aérienne ou d’une zone tampon. Il est impossible de reproduire la Libye en Syrie, du fait d’un terrain qui rendrait une opération aérienne très difficile. Mais les paroles exactes que j’ai entendues [de mes collègues] sont les suivantes: ‘Si les rebelles syriens réussissent à tenir une position (un peu comme Benghazi en Libye) alors toutes les cartes sont sur la table. »

C’est précisément parce que l’impérialisme français veut que le CNS fonctionne comme un intermédiaire de terrain en Syrie qu’ Achcar est allé les rencontrer. Achcar leur a même donné des conseils: « Renverser un régime, quel qu’il soit, est un objectif stratégique pour lequel les moyens diffèrent selon les cas et les pays. La stratégie dépend de la composition du régime que les révolutionnaires essayent de mettre à bas. »

Mais ce CNS n’est pas révolutionnaire; il ne représente pas non plus les intérêts des travailleurs et des masses opprimées de Syrie. La promotion par Ashcar du CNS comme étant révolutionnaire est entièrement réfutée par les liens que le CNS entretient avec les puissances impérialistes occidentales et les régimes islamistes d’Ankara et de Riyad. C’est Ashcar lui-même qui fait office de stratège et de garçon de courses de l’impérialisme.


http://www.wsws.org/fr/articles/2012/aou2012/pers-a07.shtml

La guerre par procuration de la CIA en Syrie et la « gauche » pro-impérialiste


Par Alex Lantier
7 août 2012

Des rapports selon lesquels les services renseignement américain fournissaient une aide secrète aux milices « rebelles » en Syrie marquent la dernière étape dans l’intensification d’une campagne américaine pour obtenir un contrôle entier du pays.

Hier, alors que l’apparition de séquences vidéo montrant que les « rebelles » syriens procédaient à des exécutions de masse de soldats capturés à Alep, l’on a rapporté que le président américain Barack Obama avait signé, en début d’année, une ordonnance autorisant les services de renseignement américain à aider les forces anti-Assad. Washington a aussi aidé à distribuer des armes et de l’argent donnés par ses alliés de droite au Moyen-Orient, la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar.

Ces puissances ne mènent pas une lutte pour la démocratie dans le cadre du « Printemps arabe », cette vague de soulèvements révolutionnaires de la classe ouvrière qui a renversé l’année dernière les dictatures soutenues par les Etats-Unis en Tunisie et en Egypte et qui a affolé Washington et ses alliés au Moyen-Orient. Ces puissances font une guerre réactionnaire pour évincer le président syrien Bachar al-Assad et mettre en place à Damas un régime fantoche pro-américain.

Washington a installé un « centre névralgique » pour l’insurrection syrienne à Adana, en Turquie, la base aérienne Incirlik Air Base, une importante installation de l’armée et des services de renseignement américains, située à une soixantaine de kilomètres seulement au nord de la frontière syrienne. Cette région au Sud de la Turquie est maintenant un point de transit essentiel pour les armes et les combattants étrangers pro-américains qui vont combattre en Syrie.

Les « rebelles » syriens agissent en grande partie selon des instructions opérationnelles données par Washington. Les forces américaines communiquent régulièrement avec les forces « rebelles » à l’intérieur de la Syrie par le biais de leurs alliés et leur fournissent des rapports sur les mouvements des troupes syriennes dans le but de les guider sur le terrain.

Pour se joindre aux combats en Syrie, des combattants islamistes affluent de tout le Moyen-Orient, de l’Afghanistan et de l’Irak occupés par les Etats-Unis et des régimes fantoches américains en Libye, ainsi que de l’Algérie, de la Tchétchénie et du Pakistan. D’anciens responsables des opérations spéciales américaines ont dit à la presse que beaucoup arrivent grâce à l’aide d’Al Qaïda en Syrie,qui s’appuie sur les services de « trafiquants – certains poussés par des motifs idéologiques, d’autres motivés par l’argent ».

Dans le monde orwellien des médias américains, aucune tentative n’est faite pour concilier les affirmations américaines que les Etats-Unisoccupent l’Afghanistan dans le simple but de mener une « guerre contre le terrorisme » à l’encontre d’Al Qaïda, avec l’acte de recourir à une alliance de fait avec Al Qaïda en Syrie.

Les efforts rassurants d’Obama pour affirmer que les Etats-Unis ne fournissent qu’une « aide non meurtrière » aux forces anti-Assad constituent un mensonge cynique. Les Etats-Unis mènent une guerre civile brutale qui a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes eta déplacé des centaines de milliers d’autres.

L’objectif des Etats-Unis est d’installer à Damas un régime fantoche américain pour isoler et planifier une guerre contre l’Iran, pour écarter un ennemi potentiel d’Israël, et pour promouvoir un programme plus général de domination totale du Moyen-Orient par l’impérialisme américain. Ce programme – poursuivi au cours d’une décennie de guerres américaines en Irak et en Afghanistan et renforcé par les guerres en Libye et en Syrie après les soulèvements de masse qui ont eu lieu l’année dernière en Afrique du Nord – est profondément impopulaire tant internationalement qu’au sein de la classe ouvrière aux Etats-Unis.

Le soutien secret accordé par Washington aux « rebelles » syriens étale au grand jour le rôle joué par les groupes pseudo-gauches pro-impérialistes – comme l’International Socialist Organisation (ISO) aux Etats-Unis, le Socialist Workers Party (SWP) en Grande-Bretagne et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) en France – qui ont encouragé à la guerre en Syrie. Leur « gauchisme » ne consiste qu’à apporter des arguments de « gauche » pour justifier les crimes commis par l’impérialisme américain et français.

L’ISO a déclaré ouvertement son soutien pour l’intervention. Dans un article écrit par Yusuf Khalil et Lee Sustar et paru dans sa publication Socialist Worker, on peut lire: « Le rôle croissant de la lutte armée soulève la question de savoir s’il faut accepter des armes et du soutien de l’Occident… Bien que beaucoup de personnes au sein du mouvement révolutionnaire syrien soient contre une intervention des Etats-Unis et de l’Occident, ils acceptent toute aide qu’on leur donne. »

De tels arguments, qui n’analysent jamais les forces dites « révolutionnaires », sont incroyablement cyniques. Depuis quand la CIA, le fondamentalisme islamique et les haut gradés de l’armée turque sont-ils devenus des forces de libération ? En écrivant ainsi, l’ISO montre clairement qu’elle parle pour la faction pro-impérialiste de la petite bourgeoisie de « gauche ».

Ses tentatives de se présenter comme une organisation de gauche sombrent dans l’absurdité. La principale préoccupation qu’elle exprime au sujet de l’intervention américaine en Syrie est que « le soutien américain visera à promouvoir leurs gens et à marginaliser les autres, même si cela signifie émietter les forces révolutionnaires ».

De quelles « forces révolutionnaires » parle Sustar ? Elles représentent un assemblage de milices comprenant les « gens » de la CIA, comme il les appelle, divers agents d’Al Qaïda, et le bric-à-brac de la société syrienne que ces forces ont attiré à elles. En cherchant à dissimuler le caractère réactionnaire de ces forces sous le manteau de la révolution, Sustar opère simplement comme l’un des agents du Département d’Etat dont le discours est plus gauchiste.

Sustar continue en faisant l’éloge de l’ISO comme étant des « anti-impérialistes intègres qui ont réussi à faire deux choses à la fois – soutenir les révolutions en Libye et en Syrie contre des régimes dictatoriaux tout en s’opposant à une intervention des Etats-Unis et de leurs alliés impérialistes ».

Ce commentaire repoussant touche directement le fond de la politique de l’ISO et de l’ensemble de la petite bourgeoisie pseudo-gauche. Pour Sustar, l’ISO est capable de « faire deux chose à la fois » parce ce qu’elle sait soutenir les guerres impérialistes tout en adopter en même temps une position de « gauche ».

L’orientation de classe d’une organisation trouve toujours son expression la plus claire dans sa politique internationale. En Syrie, l’ISO et ses condisciples internationaux ne sont rien de moins que des agents politiques de l’impérialisme.

(Article original paru le 3 août 2012)


https://www.wsws.org/fr/articles/2012/aou2012/npal-a11.shtml

Le NPA et LO défendent les opérations de la CIA en Syrie


Par Anthony Torres
11 août 2012

Les dernières révélations sur le soutien apporté aux forces « rebelles » en Syrie par les agences américaines de renseignement démontrent clairement le rôle pro-impérialiste du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et de Lutte ouvrière (LO). En présentant les forces armées par la CIA et hostiles au président syrien Bachar al-Assad comme des forces « révolutionnaires », le NPA et LO ont agi en tant qu’outils de l’impérialisme.

La semaine dernière, la presse a rapporté que le président américain Barack Obama avait signé un document secret autorisant l’aide aux rebelles syriens. Ce document permet aux services secrets américains d’agir clandestinement pour armer et ravitailler les forces anti-Assad et les guider sur le terrain. La presse a rapporté que la CIA et ses alliés, la monarchie saoudienne, l’armée turque et les puissances impérialistes européennes, faisaient aussi venir des forces islamistes étrangères liées à Al Qaïda qui lutteraient férocement contre le régime laïc d’Assad.

Pendant ce temps, le NPA saluait l’entrée de forces « rebelles » anti-Assad dans les villes de Damas et d’Alep, par l’intermédiaire de la déclaration du soi-disant Courant de la gauche révolutionnaire en Syrie (CGRS).

Le CGRS écrit: « L’élan révolutionnaire qui a touché ces derniers jours les grandes villes de Damas et d’Alep et leurs périphéries révèle une infime portion de l’énergie révolutionnaire des masses populaires syriennes. Et les actions liées à la confrontation révolutionnaire dans la banlieue de Damas et leur propagation dans toutes les directions apparaissent comme des prémices à la prise d’assaut du palais présidentiel ».

En publiant ce document, le NPA cherche à envelopper une opération de la CIA de l’auréole de la révolution. « L’élan révolutionnaire » était en fait un assaut livré à des villes de millions d’habitants par des milices sunnites, dirigées par des intégristes d’Al Qaïda et téléguidées par les services de renseignement américains (voir aussi : La guerre par procuration de la CIA en Syrie et la « gauche » pro-impérialiste).

Ceux-ci coordonnent leurs opérations d’Adana en Turquie, ville où se trouve la base aérienne américaine d’Incirlik—haut lieu de la planification militaire et politique des Etats-Unis au Moyen Orient. Ils sont en communication régulière avec les rebelles, leur communiquant les détails sur le déplacement des forces armées d’Assad. Washington a aussi aidé à distribuer des armes et de l’argent donné par ses alliés de droite au Moyen-Orient, en Turquie, en Arabie saoudite et au Qatar.

Loin d’être des forces « révolutionnaires », ce sont en fait les régimes les plus profondément hostiles aux luttes de masse qui se sont développées en Tunisie et en Egypte l’année dernière.

Les dirigeants du NPA sont bien sûr au courant de ces réalités politiques. Au mois de novembre, ils ont envoyé Gilbert Achcar représenter leur tendance auprès d’une réunion du Congrès national syrien (CNS), organisme dirigeant des « rebelles » anti-Assad. (Voir aussi : France: La « gauche » petite-bourgeoise complote une intervention militaire en Syrie)

LO a publié sur son site internet un article paru dans le trimestriel britanniques de Workers’ Fight, mouvement proche de LO, intitulé « Syrie – La population prise au piège entre les calculs des grandes puissances et la menace de guerre civile. » L’auteur écrit concernant Al Qaïda : « Les porte-parole de l’opposition ont attribué ces attentats aux forces de sécurité baasistes, les accusant de tenter ainsi de corroborer les allégations ridicules selon lesquelles Al Qaïda serait le cerveau du mouvement de protestation. »

LO tente ici de défendre l’image médiatique de la CIA et de ses alliés terroristes qui mènent les guérillas urbaines à Damas et à Alep. Les rapports entre les « rebelles » syriens et les forces terroristes comme Al Qaïda ont été abondamment documentés dans la presse des puissances impérialistes anti-Assad.

Ces reportages sont entièrement crédibles, étant donné que la guerre en Syrie est devenue une guerre confessionnelle contre un régime laïc dont les cadres dirigeants sont en grande partie d’origine chiite. Ceci attirera naturellement le soutien des forces d’Al Qaïda, résolument anti-laïques et violemment hostiles aux chiites.

Le document publié par LO avoue même partiellement cette réalité. Citant le programme économique néo-libéral des « rebelles » islamistes et les craintes populaires d’une épuration confessionnelle après la victoires des rebelles, il explique : « Il est donc plausible qu’une partie de la population pauvre syrienne reste, sinon loyale au régime, au moins passive vis-à-vis du mouvement de contestation, voire soupçonneuse à son égard, de crainte de devoir payer sa victoire éventuelle au prix fort ».

Ceci démontre que LO défend les « rebelles » anti-Assad tout en étant parfaitement au courant de leur caractère réactionnaire et du manque de soutien parmi la classe ouvrière. LO continue cependant de nier que ces forces agissent pour le compte de l’impérialisme.

L’auteur de l’article affiché par LO prétend même que les puissances impérialistes n’osent pas aider pleinement les forces anti-Assad à cause de « leurs craintes de perdre un serviteur somme toute loyal de leur ordre régional ».

Ce passage grotesque tente d’obscurcir le fait pourtant évident que Washington et ses alliés européens et du Moyen-Orient tentent ensemble de renverser Assad en armant des milices qui lui sont hostiles. En Syrie comme en Libye—où les Etats-Unis et leurs alliés, dont la France, ont détruit le régime existant et assassiné le Colonel Mouammar Kadhafi—les puissances impérialistes détruisent des régimes qui ont entretenu de longues relations avec eux.

Ayant pilonné les villes libyennes et fait des dizaines de milliers de morts en Libye, avec le soutien de la « gauche » petite-bourgeoise française, les forces de l’OTAN ont abattu Kadhafi et installé un régime plus docile à leurs intérêts.

Avec la plus parfaite mauvaise foi, les tendances petite-bourgeoises affectent une attitude « anti-impérialiste » tout en parant les opérations de la CIA des couleurs d’une révolution.

Ainsi dans un article du 13 juillet, le NPA écrit à propos des négociations : « Dans ce manège de tractations des puissances impérialistes, les intérêts du peuple syrien révolté et massacré sont les grands absents. Un fait majeur s’est fait jour ces derniers mois : la conscience révolutionnaire de masse … s’est débarrassée d’une illusion de salut par une intervention militaire extérieure ».

Ici le NPA tente d’avancer l’illusion qu’il défend un processus révolutionnaire contre l’impérialisme français ou américain en Syrie, alors que ce n’est pas le cas. Il participe à sa manière à la campagne de presse qui agite en faveur d’une intervention militaire extérieure.

Ce faux-semblant d’anti-impérialisme affecté par la « gauche » petite-bourgeoise est particulièrement nauséabond. Il est impossible d’être anti-impérialiste et de participer aux opérations de la CIA, qui a fait des millions de morts au cours du 20e siècle dans sa lutte meurtrière contre les mouvements anticoloniaux. C’est avec les forces les plus réactionnaires que le NPA et LO s’unissent à présent en chantant les louanges des opérations militaires de l’Otan en Syrie.

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