Originaire de Pézenas dans l'Hérault, ayant également exercé dans l'Hérault, notamment au Cap d'Agde, des lieux assidument fréquentés par le terroriste "islamiste" Jean-Marc Donnadieu de Béziers, Jean-Baptiste Salvaing a très probablement été désigné comme cible par cet individu, comme déjà dit à de multiples reprises.
Procès de l’attentat de Magnanville : "Je n’ai pas les éléments qui me
permettraient de vous dire pourquoi vos proches ont été visés",
regrette un enquêteur
Au troisième jour du procès de l’attentat qui a coûté la vie à un
couple de policiers en juin 2016, sous les yeux de leur fils, les
enquêteurs se succèdent à la barre devant la cour d’assises spéciale de
Paris. L’audience se tient jusqu’au 10 octobre.
La cour d’assises spéciale de Paris est entrée dans le cœur du sujet, au troisième jour du procès de l’attentat de Magnanville.
Après avoir entendu mardi matin l’accusé, Mohamed Aberouz, pendant plus
de quatre heures sur sa personnalité, sur son rapport rigoriste à la
religion musulmane, les magistrats entendent désormais les enquêteurs
anti-terroristes.
Tous témoignent sous anonymat, nous les connaîtrons simplement sous
les dénominations de "Sdat 99", "DGSI 1797", "Sdat 133". Derrière ces
acronymes, se trouvent un commissaire de la sous-direction
anti-terroriste, une enquêtrice du même service et un agent du service
de renseignement intérieur.
La frustration de l'enquêteur "Sdat 99"
"Sdat 99" est le premier à la barre. Costume sombre et cheveux
grisonnants, pendant plus de deux heures ce commissaire de
l’anti-terrorisme détaille sur un ton rapide, sans lire ses notes, sept
ans d’enquête. Une présentation qu’il veut la plus factuelle possible.
Il se garde de formuler des hypothèses, même lorsque les avocats de la
défense cherchent à le pousser dans ses retranchements. Si l’exposé
tient la cour en haleine, on ressent comme un sentiment de frustration,
que partage d'ailleurs "Sdat 99". "Si chacun dans ce dossier avait joué franc jeu, avait parlé de manière plus spontanée, nous en saurions plus aujourd’hui". Il jette un regard sur sa gauche, en direction des familles Salvaing et Schneider : "Je n’ai pas les éléments qui me permettraient de vous dire pourquoi vos proches ont été visés".
Ceci posé "Sdat 99" amène quand même quelques bribes de réponses. En
particulier sur cette question que se posent depuis le 13 juin 2016 les
familles des victimes : Jean-Baptiste a-t-il été tué avant Jessica, ou
bien l’inverse ? Pour "Sdat 99", il fait peu de doute que Jessica a été
agressée chez elle avant l’arrivée dans leur pavillon de son compagnon.
L’enquêteur le rappelle, elle a été retrouvée chaussures aux pieds, son
téléphone portable dans la poche, les analyses pratiquées sur son corps
montrent que l’attaque a été soudaine. Par ailleurs, Larossi Abballa a
commencé à consulter l’ordinateur des victimes dès 19 heures et "il est peu probable" qu’il ait pu le faire alors que Jessica Schneider était encore en vie. Jean-Baptiste Salvaing lui a été attaqué vers 20h20.
Comportement "étrange", de Mohamed Aberouz
Prudent et précautionneux, "Sdat 99" a anticipé cette question de la
défense : si l’accusé s’est bien rendu complice du terroriste et l’a
assisté le soir des faits au domicile des victimes, comment a-t-il pu
s’enfuir sans que personne ne s’en rende compte ? L’enquêteur révèle
qu’en vue du procès, il s’est récemment rendu à plusieurs reprises dans
cette zone pavillonnaire de Magnanville où "tous les jardins communiquent entre eux grâce à un passage piéton". Et, assure-t-il, "personne ne m’a jamais remarqué". Ainsi, pour "Sdat 99", "les lieux sont propices",
à une fuite discrète. Sa conviction est faite : Mohamed Aberouz a pu
s’enfuir alors que Larossi Abballa tenait toujours en otage le fils des victimes.
Que dire alors de cette trace ADN qui a fait basculer l’enquête un an environ après l’attaque ? De la piste d’un "loup solitaire" ? Les enquêteurs ont dû entièrement reconsidérer leur lecture du dossier, reconnaît ce commissaire anti-terroriste, "la vision d’un dossier peut évoluer", répond-il à la défense qui lui demande "comment", il peut "évacuer cette hypothèse du loup solitaire".
De toute façon, tient-il à préciser, cet ADN de l’accusé retrouvé chez
les victimes sur leur ordinateur n’est pas le seul et unique élément
déterminant. Car, reconnait-il, "je peux vous dire [que l’accusé] a touché l’ordinateur, mais pas dire ce qu’il a fait avec".
Il y a, rappelle-t-il, le comportement "étrange", de Mohamed Aberouz
qui assure avoir découvert l’attentat à son réveil le lendemain des
faits. L’enquête a pourtant montré qu’il a supprimé son compte Telegram à
4h14 la nuit de l’attentat. Il y a aussi l’exploitation de la
téléphonie, qui sera abordée de manière plus détaillée ce jeudi devant
la cour par un autre enquêteur. "Au-delà de l’ADN, la conjugaison de ces éléments nous confortent", dans le fait que Mohamed Aberouz s’est rendu complice du terroriste, indique "Sdat 99".
Pourquoi ces deux victimes ?
Parmi les zones d’ombre, il y a donc aussi le choix de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider
comme victime. Ont-ils fait l’objet de repérages ? Ont-ils été ciblés
de longue date ? Et l’homme qui se trouve dans le box aujourd’hui a-t-il
participé à ces repérages ? Si les trois enquêteurs interrogés jusqu’à
présent reconnaissent qu’il est impossible de répondre à cette question
sept ans après les faits, un énorme travail a en revanche été effectué
pour tenter de comprendre si les liens d’amitié qu’entretenaient le
terroriste et l’accusé n’étaient bien que des liens d’amitié. Ce
mercredi après-midi, ça a été tout le sens de l’audition de "Sdat 133".
Cette enquêtrice aux longs cheveux bouclés a témoigné pendant plus de
quatre heures pour refaire, jour par jour, le compte-rendu des
interactions entre les deux hommes. Et sa conclusion, c’est que "cette
proximité quotidienne ne se limite pas à des banalités, mais Mohamed
Aberouz a pu influencer idéologiquement Larossi Abballa". Ils ont "une idéologie commune", qui, selon cette enquêtrice, "démontre l’influence de Mohamed Aberouz sur Larossi Abballa".
Procès de l'attentat de Magnanville : la troublante personnalité de l'accusé Mohamed Lamine Aberouz
La cour d'assises spéciale de Paris s'est penchée pendant deux jours
sur la personnalité du seul homme jugé lors de ce procès. Il est
soupçonné de complicité avec le terroriste Larossi Abballa, tué par le
Raid le soir des faits.
Il a répondu pendant plus
de quatre heures aux questions, sans faiblir. Mohamed Lamine Aberouz,
jugé devant la cour d'assises spéciale de Paris pour complicité dans l'assassinat, en juin 2016, du couple de policiers Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider,
sous les yeux de leur fils de 3 ans, à Magnanville (Yvelines), s'est
plié avec pugnacité à l'exercice de l'interrogatoire de personnalité,
mardi 26 septembre. L'accusé avait donné le ton la veille, en déclarant
espérer "être écouté" pendant son procès. Depuis sa mise en
examen dans ce dossier, il clame son innocence et nie avoir porté
assistance au terroriste Larossi Abballa, tué dans l'assaut du Raid.
Si l'interrogatoire ne portait pas (encore) sur les faits, les questions des magistrats et des avocats ont slalomé entre l'"engagement religieux"
de l'accusé et ses liens avec l'idéologie jihadiste de l'organisation
terroriste Etat islamique. En plus d'être soupçonné d'avoir été présent
le jour de l'attentat dans le pavillon des policiers, sur la foi d'une trace ADN, Mohamed Lamine Aberouz est considéré par l'accusation comme le mentor du terroriste.
Derrière ses épaisses lunettes noires, buvant une gorgée d'eau de temps à autre, Mohamed Lamine Aberouz a répondu point par point, empruntant parfois des chemins de traverse pour justifier sa vision de l'islam et de la France.
Un frère aîné "figure d'autorité"
Invité à se décrire en "quelques mots" par le président, le
trentenaire aux longs cheveux bruns noués en catogan et à la barbe sans
moustache, dresse un portrait un peu lisse : "Je suis
l'avant-dernier d'une fratrie de cinq enfants. Mon enfance, ce n'était
pas la meilleure, mais pas la pire non plus. J'ai eu quelques
difficultés à l'école."
"En ce qui concerne ma personnalité, je
me considère aujourd'hui comme quelqu'un de plus posé, réfléchi.
J'essaie d'aborder les choses avec un certain optimisme, de voir mes
erreurs."
Mohamed Lamine Aberouz
devant la cour d'assises spéciale de Paris
En écho à la description de l'enquêtrice de personnalité la veille, Mohamed Lamine Aberouz raconte les "difficultés économiques" de la famille, entre un père aux "trois-huit" et une mère qui "faisait des ménages". Ses parents, "illettrés", confient la gestion de l'école aux aînés. Le cadet dit avoir souffert de sa "timidité" et des "moqueries" liées à sa myopie, qui l'empêchait d'y voir clair en classe. Les "absences prolongées" du père au Maroc, à partir de sa retraite, aboutissent à la séparation du couple parental.
A partir du collège, les notes de Mohamed Lamine Aberouz dégringolent et son comportement change. "Perturbateur, insolent, bagarreur", liste l'enquêtrice de personnalité à la barre. L'intéressé répond "crise d'adolescence", et confie qu'il dissimulait "les mots dans le carnet de correspondance" pour éviter une rouste du grand frère, Charaf Din Aberouz. Ce dernier, qui sera condamné en 2013 lors du procès d'une filière d'envoi de jihadistes au Pakistan et qui a bénéficié d'un non-lieu dans le dossier de l'attentat de Magnanville, fait "figure d'autorité, (...) en particulier en ce qui concerne l'école et la religion", selon l'enquêtrice.
Un séjour dans une école coranique en Mauritanie
Si les témoignages d'enseignants recueillis font état d'une "forte emprise de la religion" sur la famille, dépeignant un père qui refusait de serrer la main des femmes, Mohamed Lamine Aberouz nuance : "C'était
un mélange de coutumes et d'islam. (…) On nous enseignait les
interdits, pas voler, pas fumer, mais le cœur n'y était pas." Alors qu'il dit avoir "arrêté de faire la prière" après ses 10 ans, l'accusé renoue avec la religion après son exclusion du lycée professionnel pour une bagarre. "J'ai commencé à fréquenter la mosquée. J'ai constaté un apaisement et une tranquillité", expose-t-il, un bras appuyé sur la vitre du box.
Faute, dit-il, de trouver une entreprise pour un bac électrotechnique en alternance, Mohamed Lamine Aberouz s'envole en Mauritanie fin 2010, à 17 ans. Il est accueilli par une tante et un oncle, et intègre une école coranique "dans le désert, ambiance bédouins avec dromadaires et vaches. Quand j'étais là-bas, j'avais l'impression de revivre". Son retour, mi-2011, est précipité par l'arrestation de son grand-frère, revenu du Pakistan : "Ma mère a pris peur." Assurant ne pas avoir eu "les finances" pour repartir en Mauritanie, Mohamed Lamine Aberouz reprend ses études et continue de fréquenter assidûment les mosquées des Mureaux (Yvelines). Les imams diront de lui qu'il a "tendance à faire la leçon à tout le monde"."Je vois à quoi vous faites référence, mais je conteste",
rétorque l'accusé au président, affichant sa parfaite maîtrise du
dossier, après six ans passés à le consulter dans l'isolement de sa
cellule.
"Est-ce qu'il vous paraît possible d'être musulman en France ?", attaque le magistrat. L'accusé s'en sort avec un sophisme : "Oui, on peut être musulman en France, car je suis en France et je suis musulman." Puis, Mohamed Lamine Aberouz développe sa pensée, non sans arrogance :
"Le fait que la France ne soit pas
compatible, de mon point de vue, avec ma religion, ce n'est pas une
surprise. Le prophète n'est pas né dans le Finistère."
Mohamed Lamine Aberouz
devant la cour d'assises spéciale de Paris
L'accusé se veut "honnête" : le projet de vivre "dans un pays islamique" ne l'a jamais quitté. Pour lui, l'islam n'est "pas compatible" avec la démocratie, car "le musulman ne doit pas sortir de ce que l'islam légifère". Ce Franco-Marocain se considère avant tout comme "un musulman d'origine arabe". "Il n'y a aucune valeur française républicaine qui vous parle ?", insiste l'avocate générale. En cherchant bien, Mohamed Lamine Aberouz cite "la liberté d'expression". "Mais il y a la théorie et la pratique. On n'a de cesse de me reprocher ma liberté de conviction", oppose-t-il. Pour autant, il se défend d'avoir voulu rejoindre un jour les rangs de l'Etat islamique en Syrie : "C'est un Etat de guerre, ce n'est pas une vie tranquille, vous pouvez mourir à tout moment."
Audition mouvementée pour son épouse religieuse
C'est ainsi que Mohamed Lamine Aberouz, qui semble avoir réponse à tout, justifie un rapport de l'administration pénitentiaire pointant le fait "qu'il n'adhérerait pas à une démarche de déradicalisation". "Il
s'agit de lutte contre la radicalisation violente. Or, je conteste les
faits qui me sont reprochés et je n'ai pas l'intention de commettre de
passage à l'acte", martèle-t-il.
Comment expliquer, dès lors, que son cœur ne batte que pour des
femmes condamnées pour des projets d'attentat ? La veille, la cour a
entendu Sarah Hervouët et Janna C. La première, ex-promise de Mohamed
Lamine Aberouz, a écopé de vingt ans de réclusion dans l'affaire de l'attentat raté aux bonbonnes de gaz à Notre-Dame de Paris.
La seconde a été condamnée en 2020 à sept ans de prison pour un projet
d'attentat et s'est mariée religieusement, depuis sa cellule, avec Mohamed Lamine Aberouz
en juin 2021. Ils se sont vus pour la première fois dans la salle
d'audience lundi. La cour d'assises a assisté, médusée, au grand sourire
de l'accusé découvrant son épouse vêtue d'un jilbeb bleu canard.
L'audition mouvementée de cette femme de 25 ans s'est avéré une
épreuve pour la défense, dès le premier jour du procès. Refusant de
prêter serment et de répondre à la plupart des questions du président,
la jeune femme, sortie de prison il y a dix jours, estime, elle aussi,
que "les valeurs de la République ne s'accordent pas" avec les
siennes et souhaite faire sa hijra, c'est-à-dire quitter la France pour
un pays où elle se sentirait plus libre de vivre sa religion. Le parquet
général, qui a fait citer ce témoin, ne manque pas de lire des extraits
du courrier échangé entre les amoureux, dans lesquels Mohamed Lamine
Aberouz lui reproche de lire "des romans" et non "de la documentation religieuse". Interrogée sur son "évolution" depuis leur rencontre, Janna C. balance : "Je sais que dans ma religion, je suis une femme, et que donc je n'ai pas à combattre."
"Elle a des raisonnements assez binaires, mais vous l'avez vue
hier, je ne peux rien lui imposer. Elle a un caractère bien plus trempé
que moi", a tenté de rattraper mardi Mohamed Lamine Aberouz. Avant
qu'elle ne quitte la salle d'audience, lundi soir, il lui avait demandé,
visiblement ému : "Est-ce que je peux compter sur ton soutien jusqu'au bout ?""Oui", avait soufflé Janna C., avant de filer.
C'est ce que je dis depuis le début : ils font ça à la chaîne, c'est un automatisme, et cela ne concerne pas seulement le rectorat de Versailles ou l'Education nationale, toutes les administrations, tous les services publics français, y compris deux de la "justice", sont vérolés par ces comportements de syndicalistes.
Près de la moitié des « courriers de réprobation » envoyés par le rectorat de Versailles aux parents « posent question », selon le gouvernement
Le ministre de l’éducation Gabriel Attal s’est réuni avec le recteur de Versailles après la révélation d’un courrier au ton menaçant, envoyé aux parents de Nicolas, un adolescent qui s’est par la suite suicidé.
Le Monde avec AFP
Publié hier à 18h59, modifié hier à 19h43
Temps de Lecture 1 min.
Le rectorat de Versailles a envoyé l’an dernier 120 courriers « dits de réprobation » à des familles, dont 55 « semblent poser question », a indiqué, lundi 25 septembre, le ministre de l’éducation, Gabriel Attal, lors d’un point presse à l’issue d’une rencontre avec le recteur. « Evidemment, des travaux vont se poursuivre pour identifier ce qui a mené à l’envoi de ces courriers, et s’il était justifié de les envoyer ou pas », a-t-il expliqué après une rencontre avec Etienne Champion, le recteur de l’académie de Versailles, en poste depuis juillet 2023.
Cette rencontre faisait suite à la révélation d’un courrier au ton menaçant, envoyé par le rectorat aux parents de Nicolas, un adolescent qui s’est par la suite suicidé à Poissy, dans les Yvelines, après avoir été victime de harcèlement scolaire.
Dans un entretien publié samedi 23 septembre par Le Parisien, Charline Avenel, l’ex-rectrice de Versailles, a présenté « des excuses aux parents de Nicolas », en son nom et au nom de l’institution qu’elle dirigeait au moment des faits, et a qualifié le courrier d’« inadmissible ». Elle affirme qu’elle n’avait « pas eu connaissance » de la lettre polémique.
Ce courrier avait été qualifié de « honte » par Gabriel Attal, qui a annoncé le lancement d’un audit sur la gestion des cas de harcèlement au cours de la dernière année scolaire dans chaque académie. Vendredi, les termes d’un autre courrier du rectorat de Versailles, adressé en mai à des parents qui se plaignaient d’attouchements sexuels sur leur fille, ont également été condamnés par Gabriel Attal.
« Pourquoi je suis venu ici à Versailles ? D’abord pour faire la transparence. De quoi parle-t-on : (…) d’un courrier, appelé courrier de réprobation, qui est adressé à des personnes lorsqu’il y a des menaces, parfois des menaces sur l’intégrité physique d’agents de l’éducation nationale », a souligné Gabriel Attal lundi. Dans un tel cas, « évidemment que l’institution a vocation à se tenir aux côtés de ses agents et à le faire savoir », a-t-il ajouté.
Cependant, en l’occurrence, « ce qui s’est passé, c’est qu’il y a eu une erreur, une faute, c’est que ce courrier était adressé à des familles qui n’auraient pas dû [le] recevoir, dans des situations de harcèlement scolaire, même d’agression sexuelle », a poursuivi le ministre, évoquant un incident « pas acceptable ». Un plan interministériel sur le harcèlement scolaire doit être dévoilé mercredi par la première ministre, Elisabeth Borne, lors d’une conférence de presse.
Les fonctionnaires ont bien pour habitude de se couvrir mutuellement quand les victimes des uns ou des autres se manifestent, c'est quasiment un automatisme dans toute la fonction publique.
INFO
BFMTV - Après avoir porté plainte contre X pour des faits
d'attouchements sexuels concernant sa fille de 11 ans, Antoine assure à
BFMTV avoir reçu une lettre au ton menaçant du rectorat de Versailles.
Un courrier similaire à celui reçu par les parents de Nicolas,
adolescent qui s'est suicidé le 5 septembre après avoir été harcelé.
Le
rectorat de Versailles, une nouvelle fois pointé du doigt. Le père
d'une jeune fille de 11 ans assure avoir reçu un courrier menaçant de la
part du rectorat,
après avoir signalé à la directrice de l'école des soupçons
d'attouchements de la part d'un animateur périscolaire sur son enfant.
Antoine
(le prénom a été modifié) explique à BFMTV avoir porté plainte dans les
Yvelines le 13 mars 2023 pour des faits d'attouchements sexuels
concernant sa fille de 11 ans. Une plainte qui a conduit le parquet de
Versailles à ouvrir une enquête, après que les parents et la petite
fille aient été entendus par les policiers.
Antoine
accuse un animateur périscolaire d'avoir commis des attouchements sur
sa fille dans l'enceinte de son école. L'homme accusé dépend de la marie
et était en charge de s'occuper des enfants pendant la pause déjeuner.
La directrice n'a pas prévenu les autorités, affirme le père
Au
retour de sa pause, Antoine explique que sa fille, en larmes, est
envoyée voir la directrice par sa professeure. L'enfant raconte avoir
été victime d'attouchements, mais la directrice ne contacte pas les
parents, assure le père de famille à BFMTV.
Selon lui, la
directrice appelle le responsable municipal en charge du périscolaire,
qui aurait interrogé la fille d'Antoine pour avoir des informations.
C'est ce responsable qui contactera les parents pour les prévenir de la
situation. "On vient récupérer notre fille à la sortie des cours, mais
pas de trace de la directrice", raconte Antoine.
La scène a lieu
le vendredi après-midi. Ce n'est que lundi matin que les parents
obtiennent un rendez-vous avec le directeur municipal périscolaire. "En
sortant, on fonce au commissariat déposer plainte", explique Antoine.
Le
père tente de contacter la directrice, sans succès, et joint les
associations de parents d'élèves. Une rencontre a finalement lieu le
mardi après-midi, à la sortie des cours. Antoine monte le ton devant le
refus de la directrice de s'expliquer, qui est "vraiment sur la
défensive".
La directrice refusant d'être enregistrée et "refusant
de discuter dans ses conditions", Antoine quitte les lieux sans réponse
à ses questions et menace de porter plainte. La directrice elle prend
peur et demande la protection fonctionnelle, a appris BFMTV.
"Sidéré de la légèreté et désinvolture"
Antoine
va toutefois écrire par mail à la directrice, et mettre le rectorat et
la mairie en copie. Dans son mail, il dénonce "la non prise en compte de
la très grave situation rencontrée" par sa fille, "suite aux
attouchements répétés qu'elle a subie".
Antoine déplore le fait
que son enfant, alors que les faits étaient connus de l'établissement
soit retournée en classe et rappelle que la direction n'a pas respecté
les conduites à tenir en cas d'infractions en milieu scolaire. Il
souligne que la directrice n'a pas contacté la police ni les parents.
"Je
suis profondément choqué, mais encore plus sidéré de la légèreté et
désinvolture dont vous faites preuve, pas seulement vis à vis de ma
fille mais également vis à vis l'ensemble des élèves de l'établissement
et des associations de parents d'élèves", écrit-il.
Il
prévient également ses interlocuteurs qu'il a portés plainte contre X
"afin de faire toute la lumière sur les faits et envisager toutes les
suites légales."
"Je vous enjoins d'adopter désormais une attitude constructive"
"De
ce mail, je n'ai eu aucun retour" de la part de la directrice, explique
Antoine. Le maire de la ville lui indique toutefois que l'animateur en
question a été suspendu le 15 mars. "Ça a été la seule réponse", affirme
Antoine.
Début mai, Antoine reçoit finalement une lettre du
rectorat, dans laquelle il est écrit "que la procédure en vigueur dans
ce cas de figure a été entièrement respectée". "Aussi, dans l'intérêt de
votre enfant et par souci d'exemplarité à son égard, je vous enjoins
d'adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les
autres membres de la communauté éducative et plus largement tout
personnel de l'Éducation nationale qui œuvrent à la prise en charge de
votre fille et agissent au mieux à son égard", peut-on surtout lire.
Un paragraphe qui figure également dans la lettre reçue par les parents de Nicolas, l'adolescent de 15 ans qui s'est suicidé en septembre à Poissy. Plus de la moitié du courrier envoyé à Antoine est même identique à celui envoyé aux parents de Nicolas, a constaté BFMTV.
"C'est directement la menace, copié-collé. En fait, ils font ça à la chaîne", déplore le père.
Dans un communiqué publié ce vendredi matin par le ministère de l'Éducation, Gabriel Attal "condamne fermement" les "termes" du courrier adressé par le rectorat de Versailles.
Selon un audit, "d’autres courriers de ce type ont été envoyés à
plusieurs familles", précise le communiqué. Le ministre de l'Éducation
se rendra lundi matin au rectorat de Versailles pour "faire le point
avec le nouveau recteur récemment nommé".
Interrogé sur le courrier envoyé aux parents de Nicolas, Gabriel Attal avait déjà estimé que la missive était "une honte".
"Nous ne sommes toujours pas à la hauteur. Mettez-vous à la place des
parents de Nicolas, qui ont écrit à l'institution, dont le rôle absolu
est de protéger les élèves, pour l'informer de la détresse vécue par
leur enfant et qui ont reçu ce genre de réponse", avait déclaré le
ministre de l'Éducation nationale. Contacté, le rectorat de Versailles
n'a pas répondu aux sollicitations de BFMTV.
L’Anssi a publié lundi 18 septembre 2023 un rapport sur la cyberattaque dont le CHU de Brest avait été victime au mois de mars dernier et exposé avoir identifié le groupe de hackers Fin12, également auteur de la cyberattaque commise à la même époque contre la mairie de Lille.
Ayant relevé « un ensemble d’actions malveillantes » de ces cybercriminels, qui ont utilisé des « authentifiants valides d’un professionnel de santé pour se connecter », l’Agence conclut à la possible action conjointe de deux acteurs : le fournisseur d’accès et l’attaquant.
Exactement comme dans mon cas et celui de mes proches : le cybercriminel, harceleur et calomniateur notoire Pascal Edouard Cyprien Luraghi bénéficie bien de la complicité d'agents de France Télécom, comme je l'avais montré à la magistrature locale pièces justificatives à l'appui dès mes toutes premières plaintes du début des années 2010.
Et ces agents sont bien identifiés depuis longtemps, il s'agit de syndicalistes de Sud PTT représentés par l'escroc Roger Potin, du Barreau de Brest, qui pour leur éviter toute poursuite n'hésite pas à attaquer leurs victimes en accusant mensongèrement celles-ci de n'importe quoi, une méthode que la criminelle et mère maquerelle Josette Brenterch du NPA de Brest leur enseigne à tous depuis son adhésion à la section brestoise de la Ligue Communiste Révolutionnaire dans les années 1970 et dont elle est, bien évidemment, toujours la première bénéficiaire.
Neuf mois après l’intrusion, on connaît enfin l’auteur de la cyberattaque contre le CHU de Brest
L’Agence nationale de
la sécurité des systèmes d’information (Anssi) a publié, lundi
18 septembre 2023, un rapport dévoilant l’identité de l’auteur de la
cyberattaque contre le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest,
datant de mars. Le groupe de hackers s’appelle Fin12.
Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest (Finistère) avait subi une cyberattaque, le 9 mars 2023. Pendant plus de deux semaines, ses téléconsultations et prises de rendez-vous étaient mises à l’arrêt.
Neuf mois après, lundi 18 septembre 2023, l’Agence nationale
de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), qui avait accompagné
le CHU breton
pour limiter la propagation de l’attaque, a publié un rapport dévoilant
l’identité du groupe de hackers à la manœuvre. Celui-ci s’appelle Fin12
et a employé de « multiples rançongiciels », inconnus du grand public, comme Ryuk, Hive et Royal.
« Un ensemble d’actions malveillantes »
L’Anssi a relevé « un ensemble d’actions malveillantes » commises par ce groupe de hackers, qui s’est servi « d’authentifiants valides d’un professionnel de santé pour se connecter ». Cela impliquant donc, possiblement, selon l’Agence, l’action conjointe de deux acteurs : le fournisseur d’accès et l’attaquant.
Toutefois, le pire ne semble pas s’être produit, comme le souligne le rapport. D’après l’Anssi, « la réactivité de l’établissement de santé » a permis d’empêcher « l’exfiltration de données ».
À l’époque des faits, le CHU avait porté plainte auprès du commissariat.
[Info Numerama] L’Agence nationale de la sécurité des systèmes
d’information (ANSSI) publie ce 18 septembre un rapport sur FIN12, un
groupe de hackers désigné responsable de la cyberattaque – rapidement
maitrisée – contre l’hôpital de Brest. Les experts décrivent un groupe
itinérant, profitant des nombreux logiciels malveillants disponibles
aujourd’hui sur la scène du cybercrime.
L’ANSSI, la sentinelle cybersécurité des services publics en France, a
identifié l’acteur derrière la cyberattaque contre le CHU de Brest en
mars dernier. Dans un rapport publié sur le site du CERT-FR ce 18 septembre, l’agence décrit le mode opératoire de FIN12, un collectif de hackers responsable de nombreuses attaques contre les acteurs de la santé.
Lors de l’attaque contre l’hôpital breton, les pirates ont obtenu un
accès initial à partir des authentifiants d’un professionnel de santé.
Les experts pensent que les identifiants ont été dérobés de manière
opportuniste lors d’une campagne de phishing, à travers un infostealer, un logiciel malveillant spécialisé dans le siphonnage de données. Les attaquants ont ensuite utilisé des accès de bureau à distance en profitant de deux portes dérobées. Dès lors, ils ont commencé à « creuser » dans le réseau jusqu’à tenter une exfiltration de la base de données.
L’ANSSI signale que « la
réactivité de l’établissement de santé a permis d’isoler rapidement le
système d’information d’Internet et d’entraver la progression du mode
opératoire des attaquants (MOA), empêchant ainsi l’exfiltration de
données et le chiffrement du système d’information ». Après une
période de travail en mode dégradé, le CHU de Brest a retrouvé un rythme
de fonctionnement complètement normal au bout de quelques semaines.
Aucune donnée de patients n’a été dérobée.
Un gang de hackers aux nombreux rançongiciels
Lors de leurs investigations, les experts de l’ANSSI
ont pu établir des liens entre cette cyberattaque et une trentaine
opérations réalisées lors des trois dernières années. De nombreux
indices permettaient de remonter jusqu’au groupe de cybercriminels FIN12
: des noms de domaine similaires,
l’exploitation conjointe de deux failles, l’accès obtenu à partir
d’authentifiant valide ou encore programmes malveillants stockés dans un
dossier « C:\Users\Public\Music\ » de la victime.
Ce collectif de hackers, actif depuis au moins 2019, a recours à de
nombreux rançongiciels pour mener ces attaques. Les collectifs en charge
de ces malwares sont généralement bien plus connus que les hackers qui les exploitent, nommés « affiliés
». Pourtant, ce sont eux qui mènent les attaques. Ils versent une
commission aux gestionnaires une fois la rançon obtenue. FIN12 est un
parfait exemple de pirates itinérants, passés par de célèbres gangs de
ransomwares : Ryuk, Conti, Hive, Nokoyawa et Play.
D’après
les analyses de l’ANSSI, les attaquants responsables de l’incident du
CHU de Brest pourraient donc être affiliés à différentes attaques par
rançongiciel. Ils auraient utilisé les rançongiciels Ryuk, puis Conti,
avant de distribuer Hive, Nokoyawa, Play et Royal.
D’anciens membres du collectif cybercriminel Conti
Après la séparation du groupe Conti
– suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie –, de nombreux membres
ont commencé à s’implanter dans divers gangs de cybercriminels. Une base
de données obtenues à la suite de querelles internes permet de désigner
l’acteur « Troy », ancien de Conti, comme l’un des responsables des
opérations associées au mode opératoire de FIN12. L’ANSSI note que « les
opérateurs de ce collectif entretiendraient donc des relations étroites
avec le reste de l’écosystème cybercriminel et pourraient collaborer au
sein de cercles restreints d’opérateurs de rançongiciels ». En
2023, on remarque que ces hackers travaillent avec le groupe nommé
Royal ransomware. Ce gang de cybercriminels est à l’origine de la cyberattaque contre la mairie de Lille.
Qui est FIN12, le groupe de hackers à l'origine de la cyberattaque du CHU de Brest ?
L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information vient de
publier un bulletin d'alerte sur FIN12, un groupe de cybercriminels à
l'origine de multiples ransomwares, dont celui qui a touché le CHU de
Brest. Entre 2020 et 2023, ils auraient ainsi utilisé les malwares Ryuk
et Conti, avant de prendre part aux programmes
de Ransomware-as-a-Service des rançongiciels Hive, BlackCat et Nokoyawa.
Ils auraient également utilisé les rançongiciels Play et Royal.
Sept mois après la cyberattaque
du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest, le Centre
gouvernemental de veille, d'alerte et de réponses aux attaques
informatiques (CERT) de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes
d'information (Anssi) fait un point
ce lundi 18 septembre sur le groupe FIN12. Grâce à la réactivité de la
victime, l'incident de sécurité n'avait engendré ni de chiffrement ni
d'exfiltration de données.
Un groupe à l'origine de nombreux ransomwares
A l'issue de ses investigations et à l'aide de "sources ouvertes",
l'Anssi a rattaché cette attaque au mode opératoire des attaques du
groupe connu sous le nom de FIN12. Ce dernier est à l'origine "d'un
nombre conséquent d'attaques par rançongiciel sur le territoire
français", annonce l'autorité française. Ainsi, entre 2020 et 2023, les
hackers auraient employé "les rançongiciels Ryuk puis Conti", "avant de
prendre part aux programmes de Ransomware-as-a-Service (RaaS) des
rançongiciels Hive, BlackCat et Nokoyawa". Ils auraient également
utilisé "les rançongiciels Play et Royal".
Pour rappel, un ransomware est un malware qui paralyse le système
d'information de sa victime en chiffrant l'intégralité des données s'y
trouvant. Les cybercriminels réclament ensuite le paiement d'une rançon
en échange d'une clé de déchiffrement (avec aucune garantie qu'elle ne
fonctionne). Payée en bitcoin, la transaction ne peut être annulée.
Bien que les hackers n'aient pas réussi à dérober des données à
l'hôpital breton, ils sont à l'origine d'un "ensemble d'actions
malveillantes", rapporte l'Anssi. Dans les détails, l'accès initial au
système d'information a été effectué depuis "un service de bureau à
distance exposé et accessible sur Internet". Les hackers ont utilisé les
identifiants d'un professionnel de santé, issus "probablement" de la
compromission du poste utilisateur. Deux acteurs pourraient être
impliqués dans l'incident : un fournisseur d'accès initial et
l'attaquant chargé du déploiement du malware. Les hackers ont ensuite
exécuté deux portes dérobées, SystemBC et Cobalt Strike.
Spécialiste du chiffrement rapide des réseaux compromis
Le rapport note que l'une des particularités de FIN12 est de "ne
recourir que rarement à des méthodes de double extorsion", soit cette
tendance qui consiste à faire pression sur une victime en exfiltrant ses
données et en la menaçant de les publier sur un site Internet afin
qu'elle paye la rançon. Il semble préférer "le chiffrement rapide des
réseaux compromis". Le délai entre l'intrusion initiale et le
chiffrement du système – le "Time-To-Ransom" – est d'environ quatre
jours, peut-on lire dans le rapport.
L'identification de FIN12 permet d'apporter de nouvelles connaissances sur le déploiement des ransomwares. Ils restent la principale cybermenace,
d'après le dernier rapport d'Europol, l'agence européenne de lutte
contre la criminalité transfrontalière. Cette menace touche
particulièrement les TPE, PME et ETI (40% des ransomwares), les
collectivités territoriales (23%) et les établissements publics de santé
(10%), rapportait l'Anssi dans son dernier panorama de la cybermenace.
Rappelons donc à ce sujet que d'innombrables victimes vivent tous les jours un tel calvaire, tous les fonctionnaires, y compris de l'ordre judiciaire et magistrats, ayant toujours tendance à se soutenir mutuellement contre elles en cas de dénonciation.
l'essentiel
La mère
de l'adolescent de 15 ans, qui s'est suicidé le 5 septembre après avoir
été harcelé au lycée, a pris la parole dans un entretien au JDD. Elle
dénonce la réponse "grossière" du rectorat de Versailles qu'elle avait
reçu après une lettre adressée au proviseur du lycée.
La polémique enfle après la diffusion par BFMTVd'un
échange de lettre entre le rectorat et la famille d'un adolescent
harcelé. Ce dernier s'est suicidé le 5 septembre après plusieurs mois de
harcèlement par deux de ses camarades de lycée. Les parents se
plaignaient de l'inaction de l'administration scolaire tandis que le
rectorat menaçait en retour de porter plainte pour dénonciation
calomnieuse et parlait d'un "supposé harcèlement".
Béatrice, la mère du jeune Nicolas, s'est confiée au JDDsur
l'épreuve qu'elle et sa famille traversent actuellement. Elle commence
par décrire son enfant comme quelqu'un de "doux et gentil", qui
"n'aimait pas l'agressivité" et qui "ne supportait pas l'injustice".
Elle revient également sur sa "colère noire" qu'elle a ressentie
après la lecture de la lettre du rectorat alors que son fils subissait
des "brimades et d'injures répétées de la part de plusieurs élèves"
depuis plusieurs mois : "C'était tellement grossier et surtout injuste".
Béatrice se rappelle comment "Nicolas n'a plus été le même" ensuite
alors qu'"on était victime, on est devenu coupable".
Une enquête administrative ouverte
La maman de l'adolescent demande que les autorités fassent "leur
travail d'investigation, qu'elles déterminent les responsabilités de
chacun et les sanctionnent à la mesure de leur manquement". Elle fait le
constat qu'actuellement "les enfants harcelés restent dans leur
souffrance, et continuent d'être harcelés. C'est ce qui s'est passé avec
Nicolas".
Une affaire qui est remontée jusqu'à la Première ministre et le
ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, qui a qualifié le
courrier du rectorat de Versaille de "honte" en assurant qu'une enquête
administrative a été déclenchée. Il affirme que "malgré tous les efforts
réalisés, nous ne sommes toujours pas à la hauteur".
l'essentiel
Le 5
septembre, un adolescent de 15 ans se suicidait chez lui après avoir été
harcelé ces derniers mois par deux camarades de son lycée. Avant ce
drame, la famille avait prévenu le rectorat. Les parents avaient reçu en
retour une lettre menaçante de la part de l'académie de Versailles.
Nos confrères de BFMTVse
sont procuré un échange de lettres entre les parents de Nicolas, un
adolescent de 15 ans qui s'est suicidé le 5 septembre sur fond de
harcèlement scolaire, et le rectorat de Versailles.
Dans la lettre de la famille de l'adolescent, datée d'avril, les
parents indiquent être venus voir le proviseur de l'établissement de
Nicolas le mois précèdent car leur fils subissait un harcèlement depuis
octobre dernier. Ce courrier affirme que l'administration scolaire n’a
pas fourni de réponse concrète à leurs demandes et qu'une main courante
avait été déposée au commissariat en avril.
"Il est incompréhensible que vous puissiez laisser un adolescent
subir une telle violence verbale et psychologique dans votre
établissement sans réagir [...] Aussi allons-nous déposer plainte et
vous considérer comme responsable si une catastrophe devait arriver à
notre fils", indique le courrier des parents.
"Un supposé harcèlement"
Deux semaines plus tard, le rectorat de Versailles a répondu par une
lettre lunaire. À l'intérieur, l'académie ne semble pas accepter de voir
son fonctionnement remis en cause par les parents de Nicolas : "Vous
avez remis en cause les fonctions et menacé de dépôt de plainte le
personnel de direction du lycée professionnel", et parle même d'"un
supposé harcèlement subi par votre enfant".
Le rectorat va même plus loin en mentionnant l'article du Code pénal
qui punit les dénonciations calomnieuses par cinq ans d'emprisonnement
et de 45 000 euros d'amende et en appelant les parents à "adopter
désormais une attitude constructive et respectueuse envers les membres
de la communauté éducative" par "souci d'exemplarité" envers leur
enfant.
Cette lettre ne revient pas une seule fois sur le harcèlement
subi par Nicolas et se termine par des propos menaçants : "Je serais
contrainte, le cas échéant, de prendre toutes les mesures nécessaires
tant au bon fonctionnement du service public de l'Éducation nationale
qu'à la protection et la sécurité des personnels qui y concourent."