Info Le Progrès. Les comparaisons entre le projectile ayant tué l’homme de 43 ans en juin 1990 dans l’Essonne et le pistolet MAC 50 découvert chez François Vérove, dit le "Grêlé" en septembre 2021, se sont révélées positives.

Jean Arca (jean.arca@leprogres.fr) - Hier à 19:10 | mis à jour aujourd'hui à 10:58 - Temps de lecture : 4 min

Le portrait-robot du "Grêlé" en 1987 et le visage de François Vérove. Photo DR

Le pistolet MAC 50 calibre 9 mm parabellum retrouvé chez François Vérove, le "Grêlé", est bien l’arme qui a tiré la balle ayant tué Gilbert Gaudry, en juin 1990, dans le bois de Saint-Aubin, en Essonne, d’après une information du Progrès. C’est ce qu’ont confirmé les expertises balistiques diligentées par le pôle « cold case » de Nanterre, après que cette affaire non élucidée, tombée dans l’oubli durant trois décennies, a soudainement été rattachée — en raison de son mode opératoire — au "Grêlé", à la fin de l’année 2024.

Gilbert Gaudry exécuté d'une balle dans la bouche

29 septembre 2021. Claude Félix, 78 ans, gendarme à la retraite vivant à Joncreuil, dans l’Aube, apprend le suicide et l’identification du "Grêlé", après que celui-ci a échappé durant trois décennies aux autorités pour plusieurs meurtres, viols et agressions sexuelles. Après avoir ressassé cette nouvelle pendant près de trois ans, Claude Félix fait, en 2024, le lien entre la mort de l’ancien policier criminel et le souvenir de la découverte du corps de Gilbert Gaudry, le 6 juin 1990, froidement exécuté d’une balle de calibre 9 mm dans la bouche et retrouvé attaché à un arbre, les bras en croix vers l’arrière, dans le bois communal de Saint-Aubin (Essonne), au sud-ouest de Paris. Major à la section de recherches de Paris, Claude Félix s‘était rendu sur place et avait constaté la présence du corps, découvert par des promeneurs.

Persuadé que le Grêlé a pu jouer un rôle dans ce meurtre, le major Félix porte ce crime oublié à la connaissance du parquet de Nanterre, en septembre 2024. Des similitudes sont alors établies par le pôle spécialisé avec les modes opératoires du "Grêlé". Un réquisitoire supplétif du parquet est ouvert le 18 novembre 2024 dans le cadre du dossier regroupant différents faits imputables à François Vérove. L’information concernant la reprise des investigations est révélée deux mois plus tard, le 16 janvier 2025, conjointement par BFMTV, L’Est Éclair, et Paris Match.

Un magnétoscope, une moto...

Bien qu’elle n’ait pas abouti, l’enquête de 1990 avait permis d’établir que l’auteur des faits avait dérobé la voiture de Gilbert Gaudry, une Citroën GS, puis avait utilisé le chéquier de celui-ci pour divers achats dans Paris : un magnétoscope et une moto, le tout en présentant une carte siglée bleue, blanc, rouge.

Une pratique habituelle de François Vérove, alias le "Grêlé", qui présentait régulièrement une carte de police ou de gendarmerie pour tromper la vigilance de ses victimes. Par ailleurs, le portrait-robot réalisé d’après les témoignages des commerçants correspond en tout point à celui de François Vérove : cheveux courts, visage fin, environ 30 ans, 1m80. Mais à cette époque, le Grêlé n’était officiellement recherché que pour le meurtre de Cécile Bloch, 11 ans, tuée à Paris en 1986, ainsi que pour plusieurs agressions sexuelles sur des petites filles. Des faits pour lesquels il avait été signalé comme présentant des traces d’acné sur le visage.

Après l’identification du "Grêlé" en septembre 2021, la journaliste Patricia Tourancheau révèle, en mars 2022, dans son livre Le Grêlé : le tueur était un flic, que les perquisitions menées au domicile de François Vérove à La Grande-Motte, dans l’Hérault, ont permis de mettre la main sur un pistolet semi-automatique MAC 50 calibre 9 mm Parabellum.

Si le numéro de série de l’arme est effacé et illisible, celle-ci daterait vraisemblablement de la période où François Vérove servait au sein de la Garde républicaine (1983-1988). Un pistolet qu’il n’aurait jamais restitué à son départ. La découverte de ce 9 mm, dont François Vérove ne s’était jamais séparé, a donc joué un rôle déterminant dans l'établissement de son implication formelle dans le meurtre de Gilbert Gaudry.

Quels liens entre Gilbert Gaudry et François Vérove ?

Des expertises graphologiques sont également en cours afin de vérifier si les chèques utilisés chez les commerçants ont bien été signés par François Vérove.

Reste à savoir quel lien unissait les deux hommes. Si le "Grêlé" est reparti avec la voiture de Gilbert Gaudry, cela pourrait-il signifier qu’ils sont arrivés ensemble dans ce bois de Saint-Aubin ? Ce lieu était, semble-t-il, connu pour être un endroit où certains s’adonnaient à des activités de voyeurisme envers des couples ayant des rapports sexuels en public.

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mardi 13 mai 2025

Meurtre de Gilbert Gaudry en 1990 dans l'Essonne : François Vérove identifié

Meurtre d’un homme en 1990 : c'est bien l'arme du "Grêlé" qui a servi

Gilbert Gaudry exécuté d'une balle dans la bouche

Un magnétoscope, une moto...

Quels liens entre Gilbert Gaudry et François Vérove ?

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