Comme très souvent pour ne pas dire tout le temps lorsque des attentats islamistes ou extrême-gauchistes sont commis, j'avais eu droit à un petit avertissement provenant probablement des terroristes trois jours plus tôt :
(Pas de lien référant) | ||
20 Oct | 21:11:15 |
Turquie : le PKK revendique l'attentat près d'Ankara
Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué vendredi sur son compte Telegram l'attentat commis mercredi près d'Ankara visant le siège des industries de défense de Turquie (TAI), précisant qu'il voulait envoyer un "message" au gouvernement.
L'attentat, qui a fait cinq morts et 22 blessés, avait été rapidement attribué au PKK par les autorités turques.
"L'action sacrificielle commise contre l'enceinte des TAI à Ankara vers 15H30 (12H30 GMT, ndlr) le mercredi 23 octobre a été menée par une équipe du +Bataillon des Immortels+", indique le PKK qui cite le nom des deux auteurs, un homme et une femme.
Selon le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le commando venait de Syrie voisine.
"Nos forces de sécurité sont immédiatement intervenues contre les terroristes et ont neutralisé en très peu de temps la terroriste qui a perpétré l'attentat. Comme vous le savez, la terroriste s'est tuée", a ajouté le chef de l'Etat confirmant une opération suicide, dans l'avion qui le ramenait jeudi de Russie.
Une série de bombardements aériens a été menée depuis mercredi soir en représailles, visant des positions du PKK en Irak et dans le nord de la Syrie.
Dans un long texte sur la messagerie Telegram, le PKK explique que l'opération était "planifiée de longue date" et stipule qu'elle n'est pas liée aux récents développements politiques en Turquie, où les autorités ont semblé vouloir engager une solution négociée au conflit avec les combattants kurdes.
L'histoire de Recep Tayyip Erdoğan
"Avertissements"
Il s'est agi, souligne le PKK, d'envoyer "des avertissements et des messages contre les pratiques génocidaires, les massacres et les pratiques d’isolement du gouvernement turc".
"Nous savons que les armes produites par TAI ont massacré des milliers de nos civils au Kurdistan, y compris des enfants et des femmes" poursuit le mouvement qui assume un "droit légitime" à frapper "les centres où ces armes de massacre sont produites".
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose de nombreuses sources en Syrie, vingt-sept civils ont été tués dans les "quarante-cinq attaques de drones" conduites par les forces turques dans le nord et l'est de la Syrie.
Ankara a pour sa part annoncé avoir visé "47 cibles (du PKK), dont 29 en Irak et 18 dans le nord de la Syrie", faisant "59 morts parmi les terroristes dont deux responsables de haut niveau".
Le PKK tient vendredi, dans son message également adressé à l'agence de presse Firat, qui lui est affiliée, à distinguer l'attentat d'Ankara du contexte politique qui témoigne d'un infléchissement des autorités en faveur d'une solution politique.
Mardi, le président du MHP (nationaliste) Devlet Bahçeli, principal allié du parti AKP de M. Erdogan, avait invité le chef historique du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999, à s'exprimer devant le Parlement pour annoncer la dissolution de son parti et son renoncement au terrorisme.
Dans la foulée, mercredi, le neveu du leader kurde, Ömer Öcalan, député du principal parti pro-kurde, le Dem (ex-HDP), a pu le rencontrer dans sa prison, sur une île située au sud d'Istanbul.
"Notre dernière rencontre en face-à-face avec Abdullah Öcalan avait eu lieu le 3 mars 2020" a rappelé son neveu sur X.
Entre-temps, Abdullah Öcalan, 75 ans, condamné à une peine de prison aggravée, à l'isolement et sans possibilité de libération anticipée, n'avait eu droit qu'à un bref échange téléphonique avec lui en mars 2021.
Jeudi
le président du Parlement Numan Kurtulmus avait estimé à propos de cet
attentat qu'il "ne (pouvait) s'agir d'une coïncidence".
Turquie : au lendemain de l’attentat près d’Ankara, le gouvernement confirme que les auteurs sont « des membres du PKK »
En représailles à cet attentat, qui a fait cinq morts en plus des deux assaillants, l’armée turque mène depuis la nuit des raids qui ont visé « quarante-sept cibles [du PKK] », a annoncé le ministère de la défense.
Le pouvoir turc a identifié, jeudi 24 octobre, les deux auteurs de l’attentat contre le siège de Turkish Aerospace Industries (Tusas), l’une des plus importantes entreprises du pays dans les domaines de l’aérospatial et de la défense, mercredi près d’Ankara, certifiant qu’il s’agissait de combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). L’organisation armée, bête noire d’Ankara, est classée comme terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne.
Plusieurs ministres turcs avaient rapidement désigné le PKK comme le « probable » responsable de l’attaque qui a fait cinq morts, en plus des deux assaillants, et vingt-deux blessés. Selon le ministre de l’intérieur, Ali Yerlikaya, les deux auteurs de l’attaque – un homme et une femme – ont été identifiés comme « des membres du PKK ». Tous deux apparaissent sur des images des caméras de surveillance du site visé, sortant d’un taxi, fusil d’assaut entre les mains et ouvrant immédiatement le feu sur les employés.
Dans ce contexte, les aéroports d’Istanbul ont décidé de renforcer les mesures de sécurité en passant en « alerte orange », selon la chaîne de télévision NTV et l’agence de presse DHA. La direction de l’aéroport Sabiha-Gökçen demande aux passagers d’arriver « avec trois heures d’avance ».
En représailles, l’armée turque mène depuis la nuit dernière des raids, par avion et par drone, qui ont déjà visé « quarante-sept cibles [du PKK], dont vingt-neuf en Irak et dix-huit dans le nord de la Syrie », a annoncé le ministère de la défense. Selon une source proche de ce dernier, ces « opérations aériennes se poursuivront [jeudi] et dans les jours à venir ».
« Cinquante-neuf terroristes, dont deux responsables de haut niveau », ont été tués, a affirmé le président du Parlement, Numan Kurtulmus. Les forces kurdes en Syrie ont pour leur part annoncé la mort de douze civils, dont deux enfants. Plusieurs heures plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a, lui, fait état de « vingt-sept civils tués » dans « quarante-cinq attaques de drones dans le nord et l’est de la Syrie ». Le groupe, établi au Royaume-Uni, dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie. Depuis jeudi soir, « les forces turques ont considérablement intensifié leurs attaques aériennes et terrestres dans le nord et l’est de la Syrie », a ajouté l’Observatoire.
« En plus des zones peuplées, des avions de guerre et des drones turcs ont ciblé des boulangeries, des centrales électriques, des installations pétrolières et des points de contrôle des forces de sécurité intérieure [kurdes] », avaient signalé dans un communiqué les Forces démocratiques syriennes (FDS), branche armée de l’Administration autonome soutenue par les Etats-Unis. La Turquie considère les Unités de protection du peuple kurde (YPG), qui dominent les FDS, comme une émanation du PKK. L’armée turque, qui contrôle plusieurs zones du nord syrien après en avoir expulsé les forces kurdes, mène régulièrement des frappes dans les zones contrôlées par ces dernières.
« Du terrain de la violence au terrain juridique et politique »
L’attentat près d’Ankara survient alors que les autorités semblent vouloir trouver une solution négociée au conflit, a rapporté jeudi M. Kurtulmus, estimant qu’il « ne peut s’agir d’une coïncidence ». Mardi, le président du MHP (extrême droite nationaliste), Devlet Bahçeli, principal allié de l’AKP, le parti du président turc, Recep Tayyip Erdogan, a invité le chef historique du PKK, Abdullah Öcalan, à s’exprimer devant le Parlement pour annoncer son renoncement au terrorisme et la dissolution de son parti. Et au moment même où frappaient les terroristes à Ankara, Abdullah Öcalan, maintenu à l’isolement depuis 1999 sur une île-prison au sud d’Istanbul, recevait la visite d’un proche, qui en avait fait la demande en août.
Son neveu, Ömer Öcalan, député du principal parti prokurde, le DEM, a pu le voir et s’entretenir avec lui : « Notre dernière rencontre en face à face avec Abdullah Öcalan avait eu lieu le 3 mars 2020 », a-t-il rappelé sur X. Entre-temps, la famille avait eu un bref échange téléphonique avec lui en mars 2021. A la demande d’Abdullah Öcalan, son neveu a transmis le message suivant : « Si les conditions se présentent, j’ai le pouvoir théorique et pratique de transférer le conflit du terrain de la violence au terrain juridique et politique. »
Dès mercredi, le DEM avait jugé « significatif » que cet attentat se produise « quand la société turque discute de solutions pour faire émerger la possibilité d’un dialogue ».
Abdullah Öcalan, « Apo » pour ses partisans (à la fois « oncle » et « chef », en kurde), a été condamné à la prison à vie. Fondateur du PKK, d’obédience marxiste-léniniste, en 1978, il avait opté pour la lutte armée en août 1984 afin d’obtenir la création d’un Etat kurde, avant d’appeler à plusieurs reprises à déposer les armes.
Le conflit, sanglant, avait repris à l’automne 2015 au cœur de Diyarbakir (Sud-Est), la plus grande ville à majorité kurde du pays, dont le vieux centre avait alors été dévasté. A l’issue de ces affrontements, au printemps 2016, les combattants du PKK s’étaient repliés dans les montagnes aux frontières de la Syrie et de l’Irak.
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