Pour Noël 2016, le dénommé Samuel Gonin qui est désormais le principal suspect dans l'affaire du meurtre ou de l'assassinat de Lina Delsarte avait eu les honneurs de la presse locale avec une histoire d'argent, celle d'une liasse de 700,00 € perdue dans un centre commercial de Besançon, puis retrouvée par une dame et remise à son propriétaire qui concluait son récit en disant que la prochaine fois il aurait un portefeuille !
Et en plus, en tombant sur cet article aujourd'hui, je me souviens bien de l'avoir lu à l'époque des faits, ce qui signifie qu'il avait été très bien valorisé par les sites d'actualités, et qu'en conséquence, beaucoup de monde avait pu le voir.
Sans nul doute, son vedettariat local en avait été assuré, certainement à sa demande, mais pourquoi ?
Qui a idée d'aller trouver des journalistes pour faire publier ce genre d'histoire ?
Déjà à l'époque, donc, il se balade avec une liasse de billets de 700,00 € dans sa poche tout en étant détenteur d'une carte bleue qui lui permettra de régler ses achats dans un premier magasin après avoir constaté la perte de ses billets, ce qui est quand même un peu surprenant (n'est-il pas comme tout le monde payé par virements mensuels sur son compte en banque ?), mais pas pour lui, puisqu'il ne s'en cache pas du tout, bien au contraire. Inconscience ? Folie ? Volonté de faire passer un message particulier ? Mystère.
Et à partir du mois d'août 2023, il apparaît clairement comme un voleur, d'abord pour sa dernière compagne (février à juin 2023) qui s'aperçoit le 18 août qu'il lui a dérobé une somme de 5000,00 € en espèces après être subitement réapparu chez elle (il s'est ensuite enfui en laissant des lettres de suicide sur le camping-car de ses parents), puis pour les deux femmes qu'il agresse également pour leur voler de l'argent le 25 août à Besançon, 200,00 € à la première, une femme âgée de 90 ans qu'il blesse gravement en lui arrachant son sac à main dans la rue, et 300,00 € à la seconde, la caissière d'une supérette, une jeune femme enceinte de huit mois qu'il a menacée d'un couteau pour voler dans sa caisse sous l'oeil d'une caméra de surveillance.
Lorsqu'il part, cette dernière le voit monter dans une voiture du côté passager.
La veille, 24 août 2023 (ou le 23 août, selon certaines sources), il a volé en Allemagne, sur le parking d'un supermarché de Fribourg, en usant de la technique toujours assez violente du car-jacking, la Ford Puma qu'il utilisera dès lors et jusqu'à son arrestation très mouvementée après refus d'obtempérer en janvier 2024 dans l'Aude : le 6 janvier, il avait en effet tenté d'échapper à des douaniers sur l'aire d'autoroute de Sigean, une commune au sud de Narbonne. "L'homme au volant refuse de s'arrêter et prend tous les risques pour tenter de semer les fonctionnaires. Selon nos informations, il force à plusieurs reprises les barrières de péage, traverse trois voies en évitant de peu un poids lourd avant de finir sa course folle en s'encastrant dans un véhicule des douanes." (Le Figaro).
Conduisant alors sous l'emprise de stupéfiants (cocaïne et autres), il est aussi en possession d'une grosse somme d'argent dont il n'aurait pu justifier la provenance. Selon certaines sources, il s'agirait des 5000,00 € volés à sa dernière compagne le 18 août 2023, mais cela paraît peu vraisemblable.
Le véhicule est placé en fourrière et deux semaines plus tard, Samuel Gonin est jugé pour 'refus d'obtempérer aggravé' devant le tribunal correctionnel de Narbonne.
Il a commencé à se servir en essence sans payer pour ce véhicule volé dès le 25 août 2023, ce qu'il recommencera deux fois dans la même station Avia de Besançon, le 21 septembre et le 19 décembre 2023, et en Allemagne le 23 septembre 2023, à 9h23, à Ettlingen, avant de se rendre à Plaine en passant par Strasbourg.
Peu de temps plus tôt, il avait importuné des jeunes femmes dans deux restaurants de Besançon.
Et il y a encore l'histoire de la séquestration d'une toxicomane pour une dette financière, affaire pour laquelle il avait été placé en garde à vue le 12 juin 2024 à la suite d'une plainte de la victime, dont une partie des déclarations apparaîtront finalement erronées après les démentis de l'accusé qui selon la plaignante aurait eu un complice auquel elle aurait été forcée de pratiquer une fellation.
Par ailleurs, bien que sa photo soit dans tous les journaux et très régulièrement associée à l'affaire Lina Delsarte depuis maintenant trois mois, Samuel Gonin ne semble pas avoir été reconnu par quiconque comme l'auteur de nouveaux vols similaires à ceux du 25 août 2023.
Ses problèmes d'argent de l'été 2023 auraient donc par la suite trouvé une solution...
En octobre et décembre 2023, sa dernière compagne l'a revu une ou deux fois furtivement, en bas de chez elle. Durant leurs brefs échanges, Samuel Gonin lui a expliqué qu’il «squatte à droite et à gauche», parfois chez une prostituée. «Il avait une tente et vivait dehors comme un SDF. Il se débrouillait comme il pouvait», décrit cette femme.
Lorsqu'elle commence à s'y intéresser, en juin 2024, la justice note que Samuel Gonin «a déjà été hospitalisé plusieurs mois en psychiatrie mais n’a plus de suivi ni de traitement depuis l’été 2023, où il est descendu, sans but particulier, vivre dans le sud de la France». Le document du tribunal aborde sa situation précaire et chaotique en ces termes : «Actuellement sans domicile fixe et sans ressources, il fait la manche pour acheter de la nourriture, de la drogue (cocaïne) et de l’essence".
Il avait quitté son dernier emploi en juin 2023, d'abord dans le cadre d'un arrêt de travail pour maladie, puis n'a jamais repris son travail. Depuis la rentrée 2022, il exerçait comme professeur en ébénisterie ou menuiserie au lycée professionnel privé Saint Joseph de Besançon, où il avait eu une brève liaison avec une collègue au mois de décembre 2022.
Auparavant, il avait travaillé comme menuisier ou ébéniste, commercial pour différents types de véhicules (voitures, poids lourds), et il avait aussi été barman en Suisse.
En outre, après un séjour en psychiatrie à Besançon au début de l'été 2023, il avait trouvé un job d'été qu'il quittera le 18 août 2023.
Etant un gros consommateur de cannabis dès l'âge de 13 ans, il est très probable qu'il ait aussi toujours plus ou moins dealé. Il doit acheter son cannabis en Espagne et sa cocaïne en Allemagne, d'où ses incessants voyages entre ces deux frontières.
Enfin, le témoignage exclusif d’un ami, publié dans « le Nouveau Détective », laisse entendre que Samuel Gonin aurait effectué un « road trip » en Espagne en 2023 : « Samuel, c’était le genre de gars qui disparaissait d’un coup et qui
revenait comme ça. L’an dernier, aux alentours de mai, il avait fait une
sorte de fugue de plusieurs semaines. A son retour, il m’avait expliqué
qu’il était allé faire un road trip en Espagne mais qu’il avait eu des
problèmes. Il ne m’a jamais dit lesquels. »
A la suite de ce voyage en Espagne, son ex-femme avait décidé de lui interdire le droit de visite à ses enfants, afin de les protéger.
Manifestement, donc, Samuel Gonin a des problèmes et va mal depuis le printemps 2023. Il n'a utilisé aucune ligne téléphonique entre août et décembre 2023 et avait pris soin de désactiver le GPS de la Ford Puma.
De même, lorsqu'il a rompu avec ses proches le 18 août 2023 après avoir volé 5000,00 € en espèces à sa compagne, il n'avait plus ni ses papiers ni carte bancaire, c'était un clandestin. Ses lettres de suicide avaient pour vocation de laisser croire qu'il n'était plus en vie alors qu'il se préparait pour un gros coup...
P.S.: C'est en effet bien lui qui avait demandé aux journalistes de l'Est républicain de publier son histoire de Noël 2016 (voir second article ci-dessous).
Le miracle des 700 € perdus et retrouvés au centre commercial de Chateaufarine à Besançon
Voilà bien une histoire digne d’un conte de Noël. Samedi, Samuel, heureux d’avoir pu mettre de côté plus de 700 € tout au long de l’année, décide de se rendre au centre commercial du Géant Casino de Chateaufarine pour gâter ses proches, avec cette grosse somme en poche. « J’étais heureux de pouvoir faire plaisir à tout le monde », se souvient-il.
« Je n’étais absolument pas méfiant. Mais, au moment où je me suis présenté à la caisse du premier magasin, ma poche était vide. Je me suis senti très mal. J’ai payé avec ma carte bancaire et j’ai cherché ma liasse de billets partout, en vain. » Penaud et attristé, le père de famille rentre chez ses parents, qui ne le félicitent pas pour son « inconséquence ». « Mon oncle est arrivé. Je lui ai raconté l’histoire. Il m’a conseillé d’appeler Géant Casino en me disant : ‘’On ne sait jamais, peut-être que quelqu’un aura retrouvé la somme et l’aura déposée à l’accueil. Il y a encore des gens honnêtes sur cette planète’’.»
Il s’exécute. La direction de l’hypermarché le rappelle et lui demande des détails. Enfin, elle lui confirme que les 700 € ont été retrouvés et qu’il peut venir les chercher. « En trente ans de métier, je n’ai jamais vu ça », confirme le directeur du magasin, joint plus tard au téléphone. « Une dame a retrouvé l’argent. Ce monsieur a eu beaucoup de chance. »
Samuel n’en revient toujours pas. Il a pu poursuivre ses achats, au centre commercial, avec ses deux enfants, puis descendre dans la boucle bisontine pour compléter sa hotte. « C’est un miracle, digne d’un 24 décembre », s’illumine-t-il. « La prochaine fois, j’aurai un portefeuille, c’est certain. Je ne remercierai jamais assez la dame qui a sauvé mon réveillon. En tout cas, cette histoire ne finira pas de faire le tour de la table à chaque Noël ! »
Quand Samuel Gonin vivait en « bon père de famille » à Besançon
Noël 2016. Un homme contacte par téléphone la rédaction de L’Est Républicain à Besançon. Au bout du fil, Samuel Gonin , aujourd’hui principal suspect dans la disparition de Lina en Alsace , explique vouloir partager une « belle histoire de Noël. » Paul-Henri Piotrowski, le journaliste qui l’avait reçu ce jour-là, raconte : « Le 24 décembre 2016, il s’était rendu dans une galerie marchande pour acheter des cadeaux à ses proches, dont ses deux enfants. Au moment de régler ses courses, il s’était aperçu que les 700 € mis de côté tout au long de l’année avaient disparu de sa poche. Après un coup de fil au directeur de l’enseigne, il avait pu récupérer cette somme. Une femme avait retrouvé la liasse de billets et l’avait restituée à l’accueil du magasin. Le récit de cette histoire visait à saluer le geste de cette dame. »
« Un homme affable, souriant et poli »
Sur la personnalité de Samuel Gonin, Paul-Henri Piotrowski se souvient « d’un homme affable, souriant et poli. » Aux antipodes d’une personne en proie aux addictions. « Il était très propre sur lui, soigné. Un bon père de famille attentionné et bienveillant. »
Alors quand le nom de Samuel Gonin a surgi dans l’actualité judiciaire, lundi 29 juillet dernier, le journaliste a d’abord cru à un homonyme. Jusqu’à la diffusion de son portrait. « Je suis tombé des nues… Quelle tristesse cette descente aux enfers, il s’est laissé prendre dans une spirale judiciaire », poursuit Paul-Henri Piotrowski. « À la lecture des témoignages de son entourage, voisins et amis, j’ai eu exactement le même ressenti : comment a-t-il pu sombrer à ce point ? »
Ce que l’on sait sur Samuel Gonin, le suspect dans l’affaire Lina, l’adolescente de 15 ans dont le corps a été retrouvé
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Père de famille et ébéniste longtemps sans histoire, le suspect principal dans l’enquête sur le décès de la jeune fille en Alsace aurait ces derniers mois connu plusieurs démêlés avec la justice dus à des changements de comportement, jusqu’à son suicide le 10 juillet.
Une véritable spirale délictuelle, voire criminelle. Le profil du suspect numéro un dans la disparition de Lina en Alsace le 23 septembre 2023 avait commencé à se dessiner cet été. L’enquête va désormais progresser suite à la découverte, mercredi 16 octobre, du corps de l’adolescente dans une zone boisée de la Nièvre, annoncée par le procureur de la République de Strasbourg, Alexandre Chevrier. Il était « immergé dans un cours d’eau situé en contrebas d’un talus ». Une autopsie va être réalisée afin de tenter de déterminer les circonstances de la mort.
Mardi 30 juillet, des fouilles avaient commencé dans les Vosges, à la suite de la découverte de l’ADN de la jeune fille de 15 ans dans une voiture volée de la marque Ford puma – « une avancée majeure dans l’enquête » annoncée quatre jours auparavant par la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi. Les recherches avaient continué ces dernières semaines pour tenter de retrouver la dépouille de l’adolescente, dans les Vosges, en Haute-Saône et dans le Morvan, où Samuel Gonin s’était rendu juste après la disparition de Lina. « Le véhicule Ford Puma utilisé par Samuel Gonin avait été géolocalisé à [l’endroit où a été retrouvé le corps] le 24 septembre 2023 », soit le lendemain de la disparition de Lina. C’est donc en retraçant le parcours du véhicule que les enquêteurs ont pu trouver son corps.
L’identité du conducteur du véhicule avait été révélée le 30 juillet par « l’Est Républicain ». Samuel Gonin, un homme âgé de 43 ans, s’est donné la mort à son domicile de Besançon le 10 juillet, laissant selon l’Agence France-Presse (AFP) une lettre disant :
« J’ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite. »
Une spirale de délinquance
L’homme n’était pas un inconnu de la justice, mais seulement depuis peu de temps. Toujours selon « l’Est Républicain », Samuel Gonin a commis, le 25 août 2023, soit un mois avant la disparition de Lina, une violente agression contre une nonagénaire à Besançon, alors qu’il essayait de lui voler le contenu de son sac à main. La dame, Monique C., que le quotidien régional a pu retrouver, a été blessée, souffrant d’une fracture du fémur et de nombreux hématomes sur le corps, et détroussée de 200 euros :
« Il m’a traînée sur le trottoir, j’avais les genoux en sang. »
Le même jour, Samuel Gonin a ensuite agressé la caissière d’une supérette en exhibant un couteau et s’est enfui avec une liasse de billets. Il n’avait auparavant « aucun antécédent judiciaire », a rappelé le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux. L’homme devait comparaître le 22 juillet pour ces deux affaires, mais il est mort douze jours avant.
Au début de l’année, Samuel Gonin est interpellé dans l’Aude après avoir, selon « le Figaro », tenté d’échapper aux douaniers, alors qu’il roulait à bord d’un véhicule volé en Allemagne, lequel a été saisi – la voiture dans laquelle l’ADN de Lina a par la suite été retrouvé. L’homme conduisait sous l’emprise de la cocaïne. Il a été condamné à Narbonne pour ces faits le 22 janvier à quinze mois d’emprisonnement avec sursis.
Il est de nouveau arrêté à la mi-juin, à la suite d’accusations de séquestration de la part d’une toxicomane – « erronées » selon le procureur de Besançon. Mais cette interpellation a permis de l’identifier comme l’auteur des vols du mois d’août 2023, un enquêteur l’ayant reconnu dans les locaux du commissariat. Il est à nouveau appréhendé et laissé libre sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès.
Un surprenant profil
Pendant longtemps, cet homme n’avait pourtant pas fait parler de lui, menant une vie d’apparence ordinaire. Tout au plus note-t-on une jolie petite « histoire de Noël » publiée dans « l’Est Républicain » en décembre 2016. Le journaliste y raconte la mésaventure de Samuel G., qui avait perdu une enveloppe avec ses économies, 700 euros, destinés aux cadeaux de ses proches. Par chance, l’enveloppe est retrouvée et l’histoire se finit bien. Contacté cet été par « le Nouvel Obs », le journaliste n’en revenait pas :
« C’était un monsieur tout à fait bien, très présentable, très gentil, bien inséré dans la société. Quand je l’ai appris, je suis complètement tombé des nues. C’est un fossé par rapport à l’homme que j’avais rencontré. »
Ebéniste, professeur d’ébénisterie dans un établissement professionnel ou commercial, Samuel Gonin avait laissé de bons souvenirs à ses anciens employeurs. Père de famille, il s’est séparé et aurait connu des troubles psychiques : d’après « l’Est Républicain », il avait effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique ces dernières années et avait déjà tenté de mettre fin à ses jours.
Le 25 juin, il s’était entretenu avec un expert psychiatre qui avait diagnostiqué chez lui un trouble de personnalité de type « état limite », avec des symptômes dépressifs importants. L’expert avait fait état de sa « dangerosité », selon le procureur de Besançon contacté par l’AFP.
Le témoignage exclusif d’un ami, publié dans « le Nouveau Détective », laisse entendre que Samuel Gonin aurait effectué un « road trip » en Espagne en 2023 :
« Samuel, c’était le genre de gars qui disparaissait d’un coup et qui revenait comme ça. L’an dernier, aux alentours de mai, il avait fait une sorte de fugue de plusieurs semaines. A son retour, il m’avait expliqué qu’il était allé faire un road trip en Espagne mais qu’il avait eu des problèmes. Il ne m’a jamais dit lesquels. »
Lina a disparu le 23 septembre 2023 alors qu’elle se rendait, à pied, à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, depuis son domicile situé à Plaine, dans le Bas-Rhin. Un trajet d’environ 3 kilomètres que l’adolescente de 15 ans avait l’habitude d’effectuer pour aller rejoindre son petit ami Tao, en train, à Strasbourg. Le jour de sa disparition, la jeune fille a donné un dernier signe de vie à 11h20. Son téléphone a arrêté d’émettre à 11h22. Elle n’est jamais montée dans le train.
Disparition de Lina : "Parti avec 5 000 euros", l'ex petite amie du suspect témoigne et évoque sa lettre de suicide
Qui était le désormais principal suspect dans la disparition de Lina ? Son ex petite amie témoigne et évoque une lettre de suicide.
L’affaire concernant la disparition de Lina a pris un tournant brutal ces derniers jours. L’adolescente de 15 ans a disparu dans le Bas-Rhin le 23 septembre 2023 en se rendant à la gare pour rejoindre son petit-ami à Strasbourg, désigné comme suspect par les internautes au début de l’enquête. Mais après 10 mois, certaines hypothèses évoquaient les jeunes hommes accusés de viol par la jeune fille, aperçue pour la dernière fois à bord d’une voiture.
C’est finalement un certain Samuel Gonin qui intéresse désormais les enquêteurs. Décrit comme “violent” et “instable”, cet homme né le 10 septembre 1980 était le conducteur d’une voiture retrouvée dans le Sud de la France avec des traces de son ADN et de celui de Lina. Malheureusement, il ne peut témoigner puisqu’il s’est donné la mort le 10 juillet 2024. Il a été retrouvé pendu à son domicile.
L'enquête progresse dans la disparition de Lina
Alors que les recherches se poursuivent dans la forêt communale d’Anould pour retrouver l’adolescente, les habitants espèrent en savoir plus bientôt, notamment pour la mère de Lina qui se bat depuis le début pour la retrouver. En mai dernier, elle avait participé à l’émission de Julien Courbet Appel à témoins pour tenter de récolter des témoignages supplémentaires qui feraient avancer l’enquête. Elle est désormais centrée sur Samuel Gonin.
Ce dernier était sous contrôle judiciaire et devait comparaître devant le tribunal correctionnel de Besançon le 22 juillet pour avoir attaqué une dame âgée dans le but de lui voler son sac. Des faits commis peu avant la disparition de Lina, le 23 août 2023. Le même jour, il a menacé la caissière d’une supérette avec un couteau et a volé une liasse de billets. Le “voyou local” avait effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et avait déjà fait des tentatives de suicide. Des proches ont témoigné.
L'ex petite amie du suspect témoigne
Dans le JT de TF1, un voisin du suspect a évoqué une personnalité perturbée. Son père lui avait confié qu’il souffrait de problèmes de bipolarité et qu’il était souvent en dépression : “Ce n'était pas d'aujourd'hui. Il m'a dit : 'Ça fait quinze, vingt ans que mon gamin est comme ça. Il a des hauts et des bas.'”.
Une ancienne petite amie de Samuel Gonin a également pris la parole sur cet homme bipolaire sous traitement. Elle raconte : “Je vais passer toute la nuit à l'attendre. Il ne va pas rentrer à la maison et le lendemain matin, sa maman va me dire qu'elle a retrouvé une lettre de suicide de Samuel sur le camping-car. Je sais que j'ai de l'argent quelque part dans l'appartement, donc je vais regarder et là, je vois qu'il y a plus l'argent. Samuel est parti avec 5 000 euros". Cette fois-ci, ce serait son père qui aurait eu un mot et se serait inquiété pour son fils. Un homme tourmenté qui pourrait être à l’origine de la disparition de Lina. L’enquête suit son cours.
Disparition de Lina : ce que l'on sait de Samuel G., le principal suspect
Source : JT 20h Semaine
Lina
a disparu le 23 septembre 2023 après avoir quitté son domicile de
Plaine (Bas-Rhin) pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche.Le
"profil génétique" de l'adolescente de 15 ans a été récemment découvert
dans une voiture volée, retrouvée dans le sud de la France.L'homme qui aurait conduit ce véhicule, Samuel G., 43 ans, s'est suicidé le 10 juillet dernier.Suivez la couverture complète
Disparition de Lina : son corps retrouvé dans la Nièvre
Suivez la couverture complète
Disparition de Lina : son corps retrouvé dans la Nièvre
Vendredi dernier, la procureure de la République de Strasbourg Yolande Renzi a indiqué que le profil génétique de la jeune fille avait été détecté dans un véhicule volé. "L'analyse de la géolocalisation de ce véhicule volé a pu mettre en évidence qu'il se trouvait non loin du point de disparition de la jeune Lina en septembre dernier", a-t-elle poursuivi soulignant que "cette avancée majeure" "devrait permettre de localiser Lina".
L'individu qui aurait conduit cette voiture a été identifié par les gendarmes de la Section de recherches (SR) de Strasbourg comme étant Samuel G., 43 ans, père de deux enfants, séparé, domicilié à Besançon dans le Doubs. Il s'est donné la mort au début du mois de juillet. Ce suicide est-il lié à la découverte de l'ADN de la jeune fille dans la voiture ? Est-il impliqué dans la disparition ? C'est ce vers quoi s'orientent les investigations, d'autant que celui qui fait aujourd'hui figure de principal suspect n'était pas inconnu de la justice.
Condamné en janvier 2024
Selon les informations de TF1-LCI, le 6 janvier à 2024 à 17H45, les douaniers ont tenté de contrôler le véhicule de Samuel G. sur l’aide de repos de Sigean (Aude), entre Perpignan et Béziers sur l'autoroute A9 après un refus d’obtempérer. Samuel G. a poursuivi sa route, finissant par heurter le véhicule des douanes. Il a alors été contrôlé positif à la cocaïne au volant de cette voiture, immatriculée en Allemagne. Il s’avère que celle-ci est volée. Samuel G. soutient alors l’avoir achetée à un SDF pour 100 euros.
Pour ces faits, il a été condamné à 15 mois de prison avec sursis le 22 janvier par le tribunal judiciaire de Narbonne. Avant cette condamnation, son casier judiciaire était vierge.
Selon une source proche de l'enquête, la voiture saisie en janvier dernier par les policiers après ce refus d'obtempérer est bien la voiture dans laquelle le profil génétique de Lina a été retrouvé.
Une personne bipolaire et au moins une tentative de suicide
Selon nos informations, Samuel G. n'est pas simple consommateur de cocaïne. Dès l'âge de ses 13 ans, il avait une consommation importante de cannabis. Diagnostiqué bipolaire à l'âge de 21 ans, il a été suivi par un psychiatre à Besançon et a été hospitalisé plusieurs mois en psychiatrie.
Son état aurait empiré à l’été 2023 après une rupture sentimentale. C'est à cette époque qu'il aurait arrêté son traitement et serait parti vivre dans le sud de la France. Sans emploi, il n’a plus alors de domicile et plus de ressources, il mendie pour acheter de la nourriture, de la drogue (cocaïne) ou encore de l’essence. Il ne voit plus non plus ses deux enfants, mineurs.
Selon le témoignage d'une de ses ex-compagnes, qui dit avoir été en couple avec Samuel G. de février à juin 2023 et que la rédaction de TF1-LCI a pu contacter mardi, le quadragénaire avait maigri pendant la période où ils se fréquentaient, ne prenait plus ses traitements. Elle assure aussi qu'il avait fait une tentative de suicide avant la disparition de Lina, à l'automne 2023. "Un jour, j'avais passé toute la nuit à l'attendre et il n'est pas rentré à la maison. Et le lendemain matin, sa maman va me dire qu'elle a retrouvé une lettre de suicide de Samuel sur le camping-car", raconte-t-elle à notre équipe, puis elle poursuit :"Moi, je sais que j'ai de l'argent dans l'appartement donc je vais regarder et là, je vois qu'il n'y a plus l'argent. Samuel est parti avec mes 5000 euros!".
Un autre témoin, voisin du suspect et que nous avons pu interroger, confirme qu'il avait une personnalité perturbée. Il avait échangé avec le père de Samuel G. qui lui aurait fait à l'époque quelques confidences sur le quadragénaire. "Son père m'a dit que son fils avait des problèmes de bipolarité, qu'il faisait de la dépression. Ça ne datait pas d'aujourd'hui, ça fait 15-20 ans que [s]on gamin est comme ça. Il a des hauts et des bas. Il s'inquiétait un peu", confie-t-il à TF1 sous couvert d'anonymat.
Il aurait exercé plusieurs métiers
Samuel G. aurait avoir exercé plusieurs métiers dans sa vie en France et à l'étranger. Il aurait été ainsi barman en Suisse, commercial, ou encore menuisier-ébéniste.
De septembre 2022 à juin 2023, il était enseignant en menuiserie - ébénisterie dans un centre scolaire à Besançon. Dans cet établissement, il aurait fait la connaissance d'une collègue avant de se mettre en couple avec elle. Samuel G. était apprécié de ses collègues et élèves, assure-t-elle. Il était décrit comme quelqu'un d'instruit et d'intéressant.
Toutefois, toujours d'après ce témoin, Samuel G. ne s'est pas présenté à la rentrée de septembre 2023 ni à la pré-rentrée, sans qu'elle sache la raison de cette absence. Après cela, il n'aurait plus donné signe de vie, y compris à sa mère qui ignorait où il se trouvait pendant un moment. Il y a un mois et demi, un profil "Samuel G." sur TikTok a essayé d'entrer en contact avec cette ex-compagne.
Un expert-psychiatre a jugé son "état limite" en juin 2024
Selon les éléments transmis par le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, Samuel G. s'était entretenu le 25 juin 2024 avec un expert psychiatre. Ce dernier avait alors diagnostiqué chez lui, en plus de sa bipolarité décelée alors qu'il avait 21 ans, un trouble de personnalité de type "état limite" avec des symptômes dépressifs importants. L'expert avait fait alors état de sa "dangerosité".
Samuel G. avait également déclaré à cet expert avoir été hospitalisé au moins trois fois en milieu psychiatrique ces dernières années et avoir commis des tentatives de suicide. Il lui dit aussi avoir "disjoncté" à partir de 2023, date à laquelle cet ancien menuisier-ébéniste et commercial avait cessé de travailler.
Il s'est suicidé le 10 juillet 2024
Samuel G. s'est donné la mort par pendaison le 10 juillet dernier, après que les enquêteurs ont saisi son véhicule, où l'ADN de Lina a été retrouvé , et avant même qu'ils n'aient eu le temps de l'interroger.
Par ailleurs, avant de mettre fin à ses jours, Samuel G. a adressé à ses enfants un message. "J'ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite", écrivait-il notamment selon le magistrat.
Il devait comparaitre devant le tribunal correctionnel de Besançon, le 22 juillet 2024, pour des vols avec violences commis à l'encontre de deux femmes le 25 août 2023, presque un mois jour pour jour avant la disparition de Lina. Selon les informations révélées par L'Est Républicain (nouvelle fenêtre) et confirmées à TF1, la première était une nonagénaire qui a été ciblée alors qu'elle se trouvait rue de la Rotonde à Besançon et à qui il avait violemment arraché son sac. La victime avait souffert, entre autres, d’une fracture du fémur.
Le même jour, Samuel G. avait menacé une caissière d'une supérette Vival située sur du Cras à Besaçon à l’aide d’un couteau. La rédaction de TF1-LCI a pu la joindre cette semaine. Et c'est avec émotion qu'elle se souvient des faits."J’étais à ma caisse, le monsieur est rentré avec un pull noir. Il s'est dirigé vers le rayon des bonbons, au niveau de la caisse. Pour plaisanter, je lui ai dit :'Ça c’est le rayon des enfants'. Sur le coup, il a rigolé", relate cette jeune femme. Mais très vite, la situation dégénère. Samuel G. met le paquet de chewing-gum qu'il veut acheter sur le comptoir et pose une pièce de deux euros pour le règlement. "Pendant que j’encaissais pour prendre la monnaie, il a commencé à se servir. J’ai bloqué le tiroir. C’est là qu’il m’a dit : 'Arrête où je te plante'. Il avait dans sa main un minicouteau. J’ai reculé en pensant à ma famille. Il a pris 300 euros environ, et il a quand même pris sa pièce de deux euros et son chewing-gum", poursuit-elle. Selon la caissière, le quadragénaire a ensuite quitté les lieux et est reparti à bord d'une voiture dans laquelle il était monté côté passager.
Une source proche de l'enquête confirme ce jeudi à la rédaction de TF1-LCI que l'homme qui a été filmé par la caméra de vidéosurveillance de la supérette est bien Samuel G.
Ne pas "tirer de conclusions hâtives"
Les recherches pour retrouver Lina ont repris depuis mardi dans le Grand Est et se poursuivent ce jeudi. Au total, 80 gendarmes de la cellule d'enquête sur cette disparition, épaulés par des militaires de la région Grand Est et de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), sont toujours mobilisés.
Ce 1er août, le parquet de Strasbourg confirme par ailleurs que "l'information judiciaire est actuellement dans une phase très active, de multiples actes étant en cours pour retrouver Lina et déterminer les circonstances de sa disparition".
"Si
les investigations récentes ont conduit les enquêteurs sur la piste
d'un homme de 43 ans originaire de Besançon, il ne peut-à ce stade- être
tiré de conclusions définitives sur son implication dans la disparition
de Lina. Un important travail d'enquête reste à accomplir pour parvenir
à la manifestation de la vérité", insiste-t-il.
https://www.75secondes.fr/actualites/le-profil-de-samuel-gonin
Le profil de Samuel Gonin
Cocaïnomane, solitaire et dépressif : qui est Samuel Gonin, unique suspect dans l'affaire Lina ?
Unique suspect dans l'affaire Lina, Samuel Gonin, qui s'est donné la mort en juillet dernier, affiche un parcours inquiétant, marqué par une rupture à l'été 2023.
En septembre dernier, Alexandre Chevrier, procureur de la République de Strasbourg par intérim, a donné une conférence de presse afin de faire un point sur l’enquête concernant la disparition de Lina.
Au cours de l’enquête, il est apparu qu’un véhicule, une Ford Puma, « se trouvait précisément sur le lieu exact de la disparition de Lina et qu’il se trouvait dans la période de temps où elle a disparu », déclarait-il en septembre dernier.
Ce mercredi 16 septembre, le corps de Lina a été retrouvé dans la Nièvre, pas loin de l’endroit où « le véhicule Ford Puma utilisé par [ce dernier] avait été géolocalisé le 24 septembre 2023 », selon Alexandre Chevrier.
Des investigations ont établi que Samuel Gonin était le conducteur de cette voiture, le soir des faits. Ce que l’on sait sur la personnalité de cet unique suspect, qui s’est suicidé, début juillet.
Le parcours de Samuel Gonin marqué par une rupture à l’été 2023
Âgé de 43 ans, Samuel Gonin est originaire de Besançon (Doubs). Il était père de deux enfants.
« L’été 2023 semble marquer une rupture dans son parcours, puisqu’il quitte sa famille, son travail, et il consomme une forte quantité de stupéfiants : du cannabis, de la cocaïne, parfois sous forme de crack« , note Alexandre Chevrier.
Depuis cette date, Samuel Gonin mène alors « une vie d’errance, il voyage beaucoup à travers l’ensemble du territoire national ».
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« Personnalité de type borderline »
Un examen psychiatrique effectué quelques jours avant son décès fait état « de plusieurs hospitalisations en psychiatrie au cours des dernières années », sans toutefois mettre en évidence de « pathologie sur le plan mental ou psychiatrique ».
L’expert conclut en revanche à « un trouble de la personnalité de type borderline » et « un état dépressif important« .
Tout ceci étant dit, ce même expert « va estimer qu’au moment de son examen, Samuel Gonin est parfaitement responsable de ses actes sur le plan pénal« , retrace M. Chevrier.
Unique suspect dans l’affaire Lina
Comme dit plus haut, Samuel Gonin est l’unique suspect en ce qui concerne la disparition de Lina. « En l’état de l’enquête, il n’existe aucun élément en faveur de l’intervention de tierces personnes », paraphrase le procureur de la République.
Tous les éléments tendent à démontrer l'implication de Samuel Gonin dans la disparition de Lina.
Les enquêteurs ont pu établir que Samuel Gonin se trouvait bien à proximité de Lina au moment de sa disparition et l’ADN de l’adolescente a été retrouvé dans la voiture volée au volant de laquelle il conduisait ce jour-là.
Le parcours judiciaire de Samuel Gonin
Le 24 août 2023, Samuel Gonin vole une Ford Puma qui sera saisie le 6 janvier 2024 après un refus d'obtempérer, pour lequel il sera condamné le 22 janvier 2024 à 15 mois d'emprisonnement avec sursis probatoire. Sur le plan pénal, Samuel Gonin était poursuivi dans le cadre d'un dossier portant sur deux vols avec violence commis le 25 août 2023. Faits pour lesquels il devait comparaitre devant le tribunal correctionnel de Besançon au mois de juillet 2024. L'enquête concernant la disparition de Lina, qui se poursuit, doit notamment permettre de déterminer si Samuel Gonin a pu commettre d’autres faits délictuels ou criminels avant qu'il ne se suicide le 10 juillet dernier.
Qu’était venu faire Samuel Gonin dans le secteur de Plaine ?
En l’état actuel des investigations, une question demeure sans réponse : qu’était venu faire Samuel Gonin dans le secteur de Plaine, le jour de la disparition de Lina ?
« Il n’a été trouvé aucune trace d’un contact, d’un lien quelconque entre Samuel Gonin et Lina, aucune trace d’un quelconque lien ou contact avec l’entourage de Lina, aucune trace ou contact entre Samuel Gonin et un ou plusieurs habitants du secteur, aucune trace d’un précédent passage de Samuel Gonin dans le secteur », énumère le procureur de la République.
L’itinéraire de Samuel Gonin le jour de la disparition de Lina retracé
Ce dernier précise toutefois que « l’enquête a déterminé que Samuel Gonin se déplaçait beaucoup et parfois avec une certaine incohérence, au moins apparente ». Le magistrat redonne alors l’itinéraire du suspect le jour des faits :
La Ford Puma [le véhicule volé par Samuel Gonin, NDLR] part d'Audincourt, vers Montbéliard, à 4h48. À 5h50, ce véhicule est localisé au sud de Montbéliard, sur une aire d’autoroute. Ensuite, ce véhicule prend la direction du nord et franchit la frontière allemande. Et il revient ensuite en France sur cette départementale 350 où disparaît Lina.
Des écrits laissés avant sa mort qui ne donnent pas d’indice
Au cours de son intervention, M. Chevrier a indiqué que l’enquête se poursuit, non seulement pour tenter de retrouver Lina, mais aussi pour en savoir plus « sur l’environnement et la personnalité de M. Gonin et pour déterminer les motivations qui étaient les siennes« .
Avant de se donner la mort, Samuel Gonin a laissé des écrits mais aucun d’entre eux « ne fait référence expressément à la disparition de Lina », indique le procureur de la République.
Disparition de Lina : retour sur les 11 dates clés qui ont émaillé l'affaire
Le corps de l'adolescente, de 15 ans au moment de sa disparition, a été retrouvé ce mercredi 16 octobre 2024 dans la Nièvre. C'est l'épilogue d'une affaire qui a secoué la France.
Après de très longs mois de recherches, d’angoisses et de douloureux moments, « l’affaire Lina » a connu un épilogue difficile, ce mercredi 16 octobre 2024. Le corps de l’adolescente de 15 ans au moment de sa disparition a été retrouvé dans la Nièvre.
Retour sur les moments clés de ce dossier, ouvert à la disparition de Lina, en septembre 2023, et dans lequel de nombreuses questions demeurent :
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24 AOUT 2023
La Ford Puma dans laquelle sera retrouvé l’ADN de Lina est volée en Allemagne, à Fribourg, vraisemblablement par Samuel Gonin, un quarantenaire en rupture de ban, qui souffre de problèmes psychologiques.
23 SEPTEMBRE 2023
À 09h23, Samuel Gonin est filmé dans une station-service en Allemagne, où il vole du carburant. Il est seul dans la voiture.
Entre 11h20 et 11h26, la Ford est localisée sur la route entre Plaine et Saint-Blaise-la-Roche, à proximité immédiate du lieu de la disparition de Lina, 15 ans, dont le téléphone cesse de borner à 11h22.
A 12h23 la voiture s’arrête à Anould, dans les Vosges, à une quarantaine de kilomètres de Plaine. Elle fera ensuite d’autres arrêts, à Saulx (Haute-Saône), et dans le Morvan.
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1er OCTOBRE 2023
Une information judiciaire est ouverte des chefs d’enlèvement et de séquestration criminelle. Deux juges d’instruction de Strasbourg sont co-saisis.
JANVIER 2024
Samuel Gonin est arrêté près de Narbonne pour un refus d’obtempérer au cours du weekend des 6 et 7 janvier. La Ford Puma est placée à la fourrière. Condamné le 22 janvier pour ce délit routier, il est laissé libre sous contrôle judiciaire.
DÉBUT JUIN 2024
Les enquêteurs de la section de recherche de Strasbourg identifient un véhicule suspect par recoupement de vidéos, une Ford Puma. Le 26 juin, cette voiture, qui est toujours à la fourrière de Narbonne, est transférée à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) pour y être analysée.
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10 JUILLET 2024
Samuel Gonin se suicide à Besançon. Il laisse des écrits mais sans référence explicite à Lina.
24 JUILLET 2024
Les premiers éléments d’exploitation du système multimédia du véhicule montrent qu’il se trouvait précisément sur le lieu de la disparition de Lina, dans la période de temps où elle a disparu.
26 JUILLET 2024
Le parquet de Strasbourg annonce que le « profil génétique » de Lina a été retrouvé dans la Ford. Pour la procureure de Strasbourg Yolande Renzi, cette « avancée majeure devrait permettre de localiser Lina ».
Sur les sièges arrières, au niveau de la ceinture de sécurité de la place arrière centrale et également sur la partie rouge du système de retenue de la boucle de la ceinture passager arrière droit. Il est retrouvé dans la boite à gants, le sac à main de Lina, lequel contenait diverses affaires : un miroir, des faux cils, de la colle à faux cils, la coque de son téléphone portable et ses écouteurs. Sur tous ces objets, l'ADN de Lina a été isolé.
30 JUILLET 2024
Des recherches se déroulent durant plusieurs jours à Anould, là où la voiture s’était arrêtée une heure après la disparition de Lina. Sans résultat. D’autres recherches se dérouleront début août à Saulx, puis dans le Morvan, où la voiture s’était également arrêtée le 23 septembre 2023. Là encore sans succès.
19 SEPTEMBRE 2024
Le procureur de la République par intérim de Strasbourg, Alexandre Chevrier, annonce que l’ADN de Lina et celui de Samuel Gonin ont été retrouvés sur des cordes dans le coffre de la voiture, « ce qui tend à démontrer qu’à un moment ou à un autre, Lina a été ligotée ». Le sac à main de Lina a également été retrouvé dans la boîte à gants.
16 OCTOBRE 2024
M. Chevrier annonce que le corps de Lina a été retrouvé « dans une zone boisée et isolée de la région de Nevers », « immergé dans un cours d’eau situé en contrebas d’un talus ».
« Le véhicule Ford Puma utilisé par Samuel Gonin (le principal suspect, NDLR) avait été géolocalisé à cet endroit le 24 septembre 2023 », au lendemain de la disparition de la jeune fille, précise le magistrat. « Les analyses génétiques effectuées en urgence par l’IRCGN ont permis de confirmer qu’il s’agit du corps de Lina ».
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