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dimanche 30 juillet 2023

Identité bretonne en Bretagne : un pourcentage multiplé par 2 en 30 ans

Je modifie le titre (voir ci-dessous) parce qu'il y a quand même une évolution qui pose question : les Bretons auraient-ils tendance à se décomplexer, à ne plus avoir honte d'être bretons, ou s'agit-il d'un autre phénomène, de nature exactement inverse, les discriminations, insultes et affabulations diverse et variées dont nous sommes toujours victimes en Bretagne comme ailleurs, notamment à Paris, nous renvoyant à une identité bretonne ayant tendance à se perdre pour ceux qui ne parlent plus la langue ?

Les discriminations entre Bretons et non Bretons sont toujours une réalité en Bretagne. Elles sont le fait des pouvoirs publics ou de fonctionnaires ou d'individus généralement chefs d'entreprise ou exerçant une profession libérale qui ne sont pas d'origine bretonne ou viennent directement d'une autre région et considèrent toujours les Bretons comme une race ou un peuple de gens très inférieurs, arriérés, qu'ils méprisent et auxquels ils se refusent à accorder les mêmes droits qu'aux autres Français - et effectivement, le simple fait de porter un nom breton peut être source de très gros problèmes ou de très grosses difficultés totalement inimaginables tant que l'on n'a pas connu ces discriminations sur le nom ou l'origine.

Et c'est pareil à Paris où circulent encore et restent étonnamment vivaces des tas d'idées ou de représentations totalement délirantes sur les Bretons.

Je rappelle ce qui m'est arrivé alors que j'étais harcelée dans le travail pour avoir refusé de commettre des crimes et délits contre la Nation pour le compte d'anciens employeurs mafieux : certains de mes collègues de travail auprès desquels je subissais des campagnes de calomnies monstrueuses m'ont dit être très étonnés d'avoir ainsi appris que j'étais Bretonne, car je n'en avais paraît-il pas l'air (à quoi sommes-nous censés ressembler pour avoir l'air bretons ? mystère...), sans toutefois s'étonner d'avoir aussi "appris" que j'aurais été élevée dans une maison au sol en terre battue au milieu des cochons, puisqu'étant Bretonne, mais encore une fois, ça les surprenait quand même un peu, ils ne m'imaginaient pas, moi, dans la gadoue au milieu des cochons et m'interrogeaient avec respect sur mes conditions de vie en Bretagne durant mon enfance, parce que la question les intéressait, ils ne se moquaient pas du tout... Que Brest puisse être encore Paris au Moyen-Âge aujourd'hui, ils y croyaient dur comme fer... L'un d'eux disait savoir qu'il existait encore des maisons au sol en terre battue dans les campagnes autour de Rennes dans les années 1950. Aussi, Brest étant la ville bretonne la plus reculée ou la plus éloignée de la capitale, il lui paraissait vraisemblable que nous y vivions encore comme au Moyen-âge...

Mais l'année précédente, j'avais déjà appris de la même manière que mes anciens employeurs mafieux m'avaient décrétée mythomane deux fois, la première pour avoir répondu que je pouvais jouer du violon alors que j'étais interrogée de manière précise sur mes éventuelles capacités musicales, car "tout le monde sait bien que les Bretons ne savent pas jouer de la musique" (j'ai fréquenté l'Ecole Nationale de Musique de Brest durant plusieurs années), et la seconde pour avoir corrigé mon interlocuteur et dit que je connaissais bien le grec ancien alors qu'il me soutenait des bêtises à propos du breton et du grec ancien, deux langues qu'il ne connaissait ni l'une ni l'autre tandis que je sais quand même un peu à quoi ressemble le breton et connais par ailleurs assez bien le grec ancien pour l'avoir étudié durant plusieurs années (ce fut une de mes options au baccalauréat, l'ancien C, que j'ai obtenu avec mention avant d'intégrer les classes préparatoires aux Grandes Ecoles d'Ingénieurs, maths sup et maths spé). Ce taré qui n'a pas fait plus d'études que le malade mental Pascal Edouard Cyprien Luraghi s'imaginait que les matheux ne peuvent pas être des littéraires. Ce même taré est par ailleurs le tout premier individu à m'avoir jamais traitée de folle, parce que je refusais sa proposition de devenir prostituée à son service alors que selon lui, avec mon "joli minois", j'aurais pu gagner beaucoup plus d'argent en me prostituant qu'en continuant à travailler comme ingénieur d'études en informatique. Argument ultime du proxénète : "De mon temps, les Bretonnes qui montaient à Paris étaient toutes prostituées. Que voulez-vous de plus ? Je ne vous comprends pas."

Puis j'ai eu affaire à Brest à des fonctionnaires bretons souffrant de discriminations entre Bretons et non Bretons dans leurs administrations et qui, pour tenter d'obtenir un minimum de reconnaissance de leurs chefs français, tapaient comme des malades sur les locaux comme eux d'origine bretonne, en l'occurrence, en ce qui me concerne, pour tenter de me contraindre à la prostitution comme ordonné par leurs commanditaires parisiens (mes anciens employeurs mafieux).



https://www.lepoint.fr/societe/identite-bretonne-une-grande-partie-de-la-population-ne-se-sent-pas-concernee-29-07-2023-2530023_23.php

Identité bretonne : « Une grande partie de la population ne se sent pas concernée »

ENTRETIEN. Le Front de libération de la Bretagne a revendiqué plusieurs attaques dans la région. L’essayiste Benjamin Morel analyse ces événements pour « Le Point ».

Propos recueillis par Guillaume Mercier
 
L'independantisme breton retrouve une certaine vivacite dans la region, mais ne parle toutefois qu'a une population extremement minoritaire.
L'indépendantisme breton retrouve une certaine vivacité dans la région, mais ne parle toutefois qu'à une population extrêmement minoritaire. © Emeric Fohlen/NurPhoto via AFP

Temps de lecture : 5 min

Les rédactions du Télégramme et de France Bleu Breizh Izel ont reçu, lundi 24 juillet, un courrier de revendication d'actes terroristes en Bretagne, signé du Front de libération de la Bretagne (FLB). Ce texte revendique la responsabilité du groupe dans des incendies criminels ayant eu lieu dans six communes de la région en 2022 et 2023. Parmi les destructions revendiquées se trouve une voiture immatriculée dans un département d'Île-de-France, à Concarneau (Finistère) en 2022, et à côté de laquelle avait été retrouvé un tag « FLB ».

Plus récemment, une maison incendiée à Trébeurden (Finistère) en juin 2023 s'est avérée être la résidence secondaire d'un préfet. Le parquet de Quimper a ouvert une enquête, confiée à la police judiciaire. Le FLB est pourtant censé avoir cessé ses activités après une amnistie de François Mitterrand en 1981.

Benjamin Morel, maître de conférences à l'université Paris Panthéon-Assas, et auteur du livre La France en miettes – Régionalismes, l'autre séparatisme*, décrypte pour Le Point cette affaire, et la crédibilité des revendications.

Le Point : Doit-on donner du crédit aux revendications du FLB ?

 

Benjamin Morel, maître de conférence à l'université Paris Panthéon-Assas. © Université Panthéon-Assas.

 

Benjamin Morel : Tout dépend de ce que l'on qualifie de « crédit ». Nous ne sommes plus face au FLB des années 1960 et 1970, qui était une structure organisée entre la branche politique du FLB, et l'ARB, l'Armée révolutionnaire bretonne, pour la branche militaire. Là, on a a priori affaire à des éléments plus modestes en termes de nombre et d'ambition. En revanche, depuis les procès du FLB dans les années 1980, il y a eu, à intervalles réguliers, des retours de flamme, avec des plasticages de résidences secondaires. Depuis un an, le rythme est relativement régulier, il y a une volonté d'ancrer l'action dans le temps.

Doit-on s'inquiéter de ces reprises d'actions ? Le FLB constitue-t-il une menace sérieuse ?

Encore une fois, il faut savoir ce que l'on entend par « inquiétude » et « menace sérieuse ». On ne doit pas, a priori, s'attendre à des attentats sanglants. On est très loin du terrorisme que l'on a connu avec l'organisation État islamique. En revanche, on peut avoir une mutation semblable à celle de la Corse, avec des plasticages structurels de certaines résidences secondaires, surtout dans un contexte de tension sur le logement en Bretagne.

Il y a un discours qui consiste à dire que la hausse du prix du logement est due aux Parisiens qui ont acheté après le confinement, et qu'en attaquant leurs maisons le prix de l'immobilier baissera. Or, ce sont surtout des Nantais et des Rennais qui ont acheté sur la côte.

Quelle est l'idéologie du FLB ?

Le FLB est d'abord né à proximité de Yann Fouéré, un ancien collaborationniste, avec une idéologie d'extrême droite mais dont l'entourage a beaucoup infusé dans la gauche régionaliste bretonne. Le FLB s'est plutôt inscrit dans une rhétorique de gauche. C'est une organisation qui s'est appuyée sur les milieux culturels et associatifs, et qui a vu notamment dans l'indépendance de l'Algérie une opportunité de revendiquer l'indépendance de la Bretagne.

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Le FLB s'inspire donc de ce qui se fait ailleurs ?

Oui, et son modèle est notamment l'IRA, en Irlande du Nord. Ce modèle a été très fort dans les années 1960 et 1970. Aujourd'hui, le modèle en termes de mode d'action s'est déplacé vers les indépendantistes corses.

De quelle manière le FLB s'inspire-t-il des mouvements corses ?

Ce nouveau FLB, qu'il convient de ne pas assimiler au mouvement d'origine car les deux sont probablement différents, s'est relancé lorsque Gérald Darmanin a promis aux Corses l'autonomie après les manifestations violentes à la suite de la mort d'Yvan Colonna. Quelques jours après, le conseil régional de Bretagne a voté un souhait d'obtenir également l'autonomie. Il y a donc eu un effet de mimétisme jusque dans la classe politique traditionnelle. Quant aux régionalistes bretons, une partie d'entre eux considère alors que la violence va payer, comme ça a été le cas en Corse.

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De manière très pragmatique, l'objectif d'un attentat, quel qu'il soit, est que l'on parle de vous et que votre sujet de prédilection soit maintenu en tête de l'actualité. Or, les mouvements régionalistes et indépendantistes peinent à se faire entendre en Bretagne : des sondages Ifop, lors des dernières régionales, montrent que seuls 13 % des Bretons voient les sujets identitaires et culturels comme des priorités. Le nouveau FLB estime que seules les violences permettent de se faire entendre, et qu'en les commettant, ils rendront audible la question centrale du logement, donc celle du statut du résident et, par conséquent, celle de l'autonomie ou de l'indépendance.

Que pense la population bretonne du FLB ?

Sur les sujets identitaires bretons, une grande partie de la population ne se sent pas concernée. Une autre partie se considère comme agressée par les remontées identitaires, notamment dans les zones où l'on parle le gallo, une langue d'oïl qui n'a rien à voir avec le breton. Ces groupes se voient imposer, par les militants et les collectivités, une culture qui n'a rien à voir avec leurs traditions.

Une petite portion est à l'aise avec le régionalisme, mais davantage sur un aspect folklorique que par un réel engagement autonomiste. On a tout de même 40 % de Bretons qui se disent plus bretons que français, contre 20 % il y a trente ans. Parmi ceux acquis au régionalisme, certains rejettent des méthodes violentes, les considérant comme un échec ; d'autres, au contraire, tombent dans le romantisme de la résistance du peuple breton face à l'impérialisme français.

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J'ai du mal à croire qu'il s'agisse uniquement de crimes et délits de droit commun revendiqués opportunément, car les dégradations matérielles sont cohérentes avec les revendications du mouvement régionaliste breton. Il est toutefois possible que derrière ces gestes se trouvent des individus isolés qui cherchent une identité et se radicalisent seuls, tout en entretenant des liens très lâches et ténus avec une organisation. Celle-ci peut alors être amenée à revendiquer des actions. On connaît le même phénomène dans certaines organisations extrémistes de droite comme de gauche, et évidemment dans l'islam politique.

* « La France en miettes – Régionalismes, l'autre séparatisme », de Benjamin Morel, Les éditions du Cerf, février 2023, 264 pages, 20 euros.

 

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