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samedi 24 juin 2023

Procès de Gabriel Fortin : deux licenciements traumatisants

Suite de l'examen des licenciements mal vécus par l'accusé, commencé cette semaine.

Voir ici :

http://satanistique.blogspot.com/2023/06/proces-de-gabriel-fortin-depositions.html

Le supérieur hiérarchique de Gabriel Fortin dans la seconde entreprise, Faun Environnement, est clair : il n'était pas favorable au licenciement et parle même d'un dossier à charge monté contre le salarié, la direction voulant s'en débarrasser car il était allé aux prud'hommes à la suite d'un précédent licenciement.

J'évoquais précisément ce problème, classique et quasiment insoluble, dans cet article du 15 juin dernier :

http://satanistique.blogspot.com/2023/06/proces-de-gabriel-fortin-une-enquete-de.html

Il n'est pas allé aux prud'hommes après ce dernier licenciement.

Il l'avait fait après son licenciement de l'entreprise Francel, mais il n'y aurait apparemment jamais eu aucun procès. J'avais retenu le 15 juin qu'il avait gagné un procès prud'homal contre un ancien employeur, celui de Compiègne.

Et il se plaint des comportements de deux avocats auxquels il avait confié son dossier contre Francel. 

Que l'avocat du salarié puisse être acheté par l'employeur pour ne pas le défendre, ou pire, c'est malheureusement un grand classique, aussi.

Je prends l'exemple de mon cas personnel dans la "jungle des SSII" : j'ai continué à travailler durant un certain temps après avoir connu de très très gros problèmes avec des patrons mafieux et intenté contre eux une action aux prud'hommes. Des reproches chez mes employeurs suivants à cause de cette procédure, j'en ai bien eus, mais pas au plus haut niveau, uniquement de la part d'individus qui me harcelaient pour le compte de ces anciens employeurs mafieux qui me poursuivaient absolument partout en exigeant de tous mes nouveaux clients et employeurs ruptures de contrat et licenciements pour fautes, avec pour eux toujours la même difficulté de taille : j'étais totalement irréprochable dans mon travail et restais appréciée en dépit de toutes leurs campagnes de calomnies à mon encontre. En outre, ils étaient eux-mêmes très connus dans le milieu informaticien pour ce qu'ils étaient réellement. D'où, de la part de ces anciens employeurs mafieux, des violences de plus en plus graves, jusqu'à des tentatives d'assassinat.

Concernant la procédure prud'homale, mon premier avocat avait été acheté pour ne rien faire et attendre tranquillement une radiation de l'affaire. Je n'évoque pas là de simples soupçons de corruption, j'étais toujours en contact avec les corrupteurs par l'intermédiaire de tous leurs sbires harceleurs qui me disaient bien ce qu'ils faisaient. L'avocat était aussi payé pour garder mon dossier (je lui avais remis les originaux, ce que je ne ferai plus jamais par la suite). Pour pouvoir le récupérer afin de le confier à un autre avocat, j'avais dû me rendre dans son cabinet à l'improviste, accompagnée. Mes harceleurs m'avaient dit que si je prenais un nouvel avocat, celui-là serait payé, non plus pour ne rien faire, mais pour travailler contre mes intérêts tout en me le faisant payer extrêmement cher. C'est effectivement ce à quoi j'ai toujours eu droit par la suite, jusqu'au jour où j'ai viré les pourris et repris tous mes dossiers moi-même. Là, j'ai commencé à gagner.


 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/drome/valence/proces-gabriel-fortin-dit-le-tueur-de-drh-deux-licenciements-traumatisants-et-un-sentiment-d-injustice-2800172.html

Procès Gabriel Fortin, dit le "tueur de DRH" : deux licenciements "traumatisants" et un sentiment d'injustice

 
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Dans le procès de Gabriel Fortin, il est aussi question des deux licenciements de l'accusé, vécus comme des "injustices". La cour d'assises de la Drôme s'est notamment intéressée ce mercredi 21 et ce jeudi 22 juin au renvoi de l'ingénieur en décembre 2009 de la société Faun Environnement, basée en Ardèche.

"C'est l'évidence : il y a eu un vrai traumatisme suite à ces deux licenciements extrêmement brutaux", expliquait ce jeudi matin, 22 juin, Me Romaric Chateau, l'un des deux avocats de Gabriel Fortin. L'accusé a été licencié de l'entreprise Faun Environnement en décembre 2019. Après ce deuxième licenciement, Gabriel Fortin n'a jamais retrouvé d'emploi.

Licenciements traumatisants

En août 2006, moins d'un an après son embauche chez Francel, l'ingénieur-mécanicien est remercié. On lui reproche son manque de précision dans le travail, mais aussi un comportement inapproprié envers sa hiérarchie. Son licenciement est géré par Bertrand Meichel et Estelle Luce. Il ne restera pas beaucoup plus longtemps chez Faun Environnement.

 

Gabriel Fortin avait été engagé définitivement le 1ᵉʳ avril 2009 dans l'entreprise de Guilherand-Granges, en qualité d'ingénieur. Une embauche après une période d'essai concluante. Mais, son licenciement est intervenu moins d'un an plus tard. Son entretien préalable au licenciement a eu lieu le 15 décembre 2009, en présence de Géraldine Caclin, la DRH, et de son supérieur hiérarchique de l'époque, Philippe Coulmont. Des erreurs et des manquements étaient reprochés à l'ingénieur. À l'issue de l'entretien, Gabriel Fortin a été invité à quitter l'entreprise. Dispensé de sa période de préavis. 

"On n'a jamais dit que Gabriel Fortin était un salarié exemplaire, mais chacun a pu apprécier les conditions dans lesquelles il a été licencié. Ce sont des conditions extrêmement difficiles : on vous demande du jour au lendemain, avec un sac plastique que l'on vous tend, de quitter l'entreprise, sans plus de procès. Ça a été vécu par lui comme un traumatisme extrêmement lourd", a indiqué l'avocat au lendemain de l'audition d'anciens salariés de Faun Environnement. Ce dernier souligne d'ailleurs que ces propos n'engagent que l'ancien salarié.

 

Partie civile dans ce procès, Philippe Coulmont s'est exprimé mercredi 21 juin à la barre, au sujet du licenciement de Gabriel Fortin. "L'entretien a duré une demi-heure, dans une ambiance froide, il a écouté les reproches qu'on lui a faits. Il a repris quelques points de reproches et voilà. Il n'a été virulent, ni avec moi, ni avec Madame Caclin", a raconté Philippe Coulmont, ancien ingénieur chez Faun Environnement. Ce dernier a vécu "une situation conflictuelle" au sein de cette entreprise et n'en fait d'ailleurs plus partie depuis plusieurs années, a souligné Me D'Ooghe. 

"On croit comprendre que vous n'étiez pas favorable au licenciement de Monsieur Fortin, elle vous a été imposée par votre direction", a relevé le président Yves de Franca. Philippe Coulmont confirme.

J'ai estimé que je n'avais pas assez d'éléments factuels pour licencier un ingénieur (..) J'ai toujours dit qu'il faisait l'affaire.

Philippe Coulmont

ancien supérieur de Gabriel Fortin chez Faun Environnement

Philippe Coulmont a décrit l'accusé au moment où il était salarié de l'entreprise de Guilherand-Granges : c'était un homme "introverti comme beaucoup de techniciens”. Un homme avec lequel il n'a jamais eu de relation en dehors du travail, "un homme que tout le monde a rapidement oublié chez Faun Environnement" après son départ de l'entreprise. Pour l'ancien supérieur de Gabriel Fortin, ses compétences n'étaient pas en cause. Il va jusqu'à évoquer un "dossier à charge" monté contre lui et le sentiment d'une direction qui voulait se débarrasser du salarié : "il ne voulait pas d'une personne qui avait été au conseil de prud'hommes". Gabriel Fortin avait été précédemment licencié de l'entreprise Francel.

Quelques jours après cet entretien avec Géraldine Caclin, hasard malheureux du calendrier, le 24 décembre, Gabriel Fortin reçoit le courrier signé par la DRH lui signifiant son renvoi. Dans les notes de l'accusé, il a écrit : "volonté de mettre à genoux + volonté d'humilier. Faun : la lettre envoyée le 24 déc !!!". Concernant son licenciement de l'entreprise Francel, c'est à son retour de congés que Gabriel Fortin avait appris son renvoi.

Incompétences ou erreurs ?

Que reprochait-on à Gabriel Fortin chez son dernier employeur ? "Son licenciement a été réglé par Monsieur Coulmont, son supérieur hiérarchique et Madame Caclin, la DRH. Mais, je pense que je suis le premier responsable du licenciement de Monsieur Fortin", a expliqué à la barre Thierry Gricourt, un ancien cadre de Faun Environnement interrogé mercredi après-midi. Ce dernier relate les manquements de l'ingénieur. "Vu les déboires qu'on avait avec son travail, ce n'était pas un cadeau (...) J'ai dit au directeur que j'aurais préféré qu'on le paye à rester chez lui !". Et, il poursuit, acerbe : "nous devions récupérer son travail pour la mise en production, son travail était illisible. On récupérait son travail sans pouvoir rien en faire", avant d'ajouter, pour enfoncer le clou : "il était dans un autre monde, certains l'avaient surnommé Spoutnik !"

C'est moi qui ait dénoncé le travail en disant cette personne n'est pas capable d'assumer son poste.

Thierry Gricourt

ancien cadre Faun Environnement

Philippe Courmont est largement plus nuancé aujourd'hui devant la cour. Les erreurs reprochées à Gabriel Fortin étaient "de petites erreurs".  Au matin du 28 janvier 2021, lorsqu'il pénètre chez Faun Environnement, Gabriel Fortin a demandé si Philippe Coulmont était présent. Ce dernier en est persuadé, il doit la vie à son changement d’adresse professionnelle. Un changement qu'il n'avait pas signalé sur les réseaux sociaux. “Si Monsieur Fortin m’avait trouvé dans mon bureau ou s'il avait trouvé l’adresse de mon nouveau bureau, je ne serais plus de ce monde”, a-t-il confié en préambule.

"Tout est dans la lettre !"

"Quelque chose d'injuste". L'accusé s'est un peu exprimé sur son dernier licenciement, Gabriel Fortin ne se le rappelle pas vraiment, selon ses mots.  Questionné par la cour, ce mercredi, il ne souhaite pas parler de son travail ou de ses licenciements chez Francel et Faun Environnement. C'est à peine s'il lâche quelques phrases. "Mes avocats ont bien résumé la situation", "la plainte est écrite", "j'ai écrit au procureur de la République".

"Vous vous souvenez de ce que vous avez écrit au procureur ?", demande l'avocat général à l'accusé. "Je ne l'ai pas en tête. C'était dans le courrier, il faut ressortir les courriers", répond Fortin. C'est tout ce que l'avocat général parvient à tirer de Gabriel Fortin. "Je ne m'exprimerai pas plus !", l'accusé se rassoit. Il semble déterminé à ne plus rien lâcher.

Et, pourtant, son avocat revient à la charge et parvient à lui tirer d'autres informations sur ses déboires. "On a examiné vos expériences professionnelles et vos deux licenciements. Ils ont été vécus de manière difficile ?", demande Me Chateau à son client. "C'est un licenciement brutal puisque je suis allé aux prud'hommes", rétorque l'accusé au sujet de son premier renvoi. Gabriel Fortin avait effectivement entamé une procédure aux prud'hommes pour contester son licenciement de chez Francel. Et, il poursuit, évoquant deux avocats sollicités pour l'assister dans cette démarche. "Gros problèmes" résume Fortin au sujet de ces deux conseils. La procédure avait finalement été radiée faute de suivi du plaignant. Une situation que Gabriel Fortin attribue à ces deux avocats. Il précise d'une voix neutre : "j'envoie des plaintes aux tribunaux pour signaler leur comportement, leur déloyauté". Les plaintes sont restées lettres mortes.  

 

"Pourquoi vous ne communiquez pas avec la justice ?", demande Me Chateau à son client. "Ça ne sert à rien ! Tout est dans la lettre", répète invariablement Gabriel Fortin.

"Il a écrit une fois, deux fois, trois fois, cent fois ... à des parquets, à des élus, à des responsables politiques, Garde des Sceaux, ministres, premier ministre, président de la république, et il n'a jamais eu aucune réponse", a énuméré Me Romaric Chateau, en marge des audiences ce jeudi matin. "Dix plaintes ont été enregistrées par le parquet de Valence, Chartres, Nancy et Paris. Mais, il n'y a jamais eu de réponses à ces plaintes," indiquait encore ce matin l'avocat de la défense en marge des audiences. 

Malgré ce dernier licenciement, vécu comme "quelque chose d'injuste", Gabriel Fortin ne l'a pas contesté devant les prud'hommes, a souligné l'avocat de l'entreprise ardéchoise.

Demande d'expertise des écrits

Resté mutique pendant plus de deux ans, l'accusé ne donne toujours aucune explication depuis le début du procès. Gabriel Fortin a cependant produit de nombreuses notes, retrouvées à son domicile ou saisies en prison. Les avocats de la défense ont demandé ce mercredi l'examen des écrits de l'accusé à la "personnalité hors norme". Une demande complémentaire en vue de se "rapprocher de la compréhension de l'accusé".

Les experts n'ont pas eu accès à l'intégralité du dossier, selon Me Chateau. "Le but de l'expertise que l'on sollicite, c'est justement de mieux comprendre Monsieur Fortin. C'est un des enjeux de ce procès : mieux comprendre sa personnalité. On voit qu'elle est complexe".

Il faut que les parties civiles comprennent le psychisme de Monsieur Fortin. Et, pour l'instant, personne ne le comprend. Il continue d'écrire. Ce n'est pas un homme d'oral. Il a besoin d'écrire. C'est pourquoi il est indispensable que ses écrits soient analysés.

Me Romaric Chateau

Avocat de Gabriel Fortin

À propos de cette demande de la défense, Me Dreyfus, l'avocat de la famille Pasquion, s'est fait le porte-parole de ses confrères représentant les parties civiles. "Sept jours se sont déroulés depuis l'ouverture des débats, les parties civiles ne considèrent pas que cette demande d'expertise soit nécessaire à la manifestation de la vérité", explique l'avocat, évoquant "l'oralité des débats". Il a demandé de rejeter cette demande de la défense. 

L'avocat général Laurent de Caigny ne s'est pas montré favorable à la demande des avocats de la défense. "On a une expertise unique !", s'emporte Me Romaric Chateau "On a des éléments qui n'ont jamais été expertisés. Est-ce que ça nuit à la manifestation de la vérité de demander une expertise ?"

 

Au sein de l'entreprise Faun Environnement, Gabriel Fortin est accusé d'avoir abattu Géraldine Caclin, le 28 janvier 2021. Il doit également répondre de la mort de Patricia Pasquion, cadre chez Pôle emploi, de la mort d'Estelle Luce, DRH en Alsace et d'une tentative d'assassinat sur Bertrant Meichel, à Wattwiller. Le verdict est attendu vendredi 30 juin. Gabriel Fortin encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

 

 

https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2023/06/21/affaire-du-tueur-de-drh-suivez-la-septieme-journee-du-proces

 

  • 18:03

    Gabriel Fortin répond pour la première fois aux questions

    Me Romaric Chateau, avocat de l'accusé. Photo le DL/Fabrice Hébrard
    Me Romaric Chateau, avocat de l'accusé. Photo le DL/Fabrice Hébrard

    Gabriel Fortin a parlé en cette fin de septième journée de son procès. Il a pour la première fois répondu aux questions. Nombreuses.
    Furtivement d'abord au président de la cour qui l'interroge sur ses différents emplois et licenciements. "Non je ne souhaite pas en parler. Je pense que mes avocats ont bien résumé la situation".

    Réponse expéditive aussi et sèche en direction du procureur général à propos de sa plainte au procureur après son licenciement chez Faun : "Elle est écrite. J'ai écrit un courrier au procureur. Il y a des courriers, des écrits. Je n'ai plus ça en tête."
     L'avocat général le questionne encore : "Des choses fausses ont été dites sur vous ?" L'accusé répond : "Oh ben oui, sûrement. Je ne m'exprimerai pas plus".

    Son avocat Me Romaric Chateau a enchaîné les questions.
    - "Votre licenciement chez Francel, cela a été difficile, complexe ?"
    - Fortin répond : "Un licenciement brutal parce que je suis allé aux prud'hommes"
    - Me Chateau : "Vos démarches pour faire rétablir vos droits ?"
    - Fortin : "Un gros problème avec les deux avocats. Des plaintes ont été déposées pour signaler leur comportement, leur déloyauté. J'ai senti de l'injustice."
    - Me Chateau : "Votre licenciement chez Faun ?"
    - Fortin : "Quelque-chose d'injuste".
    L'accusé dit ne plus se souvenir de l'après licenciement mais affirme en abordant un tout autre sujet: "J'ai eu des vols à mon domicile. Je m'en souviens bien. J'ai coulé. J'ai adressé des courriers de plaintes au procureur".
    - Me Chateau l'interroge encore : "Qui a intérêt à entrer dans votre domicile ?
    - Fortin : "J'en sais rien".
    Son avocat revient sur la plainte au pénal après son licenciement chez Faun. L'accusé répond : "Un avocat m'a laissé tombé. Je ne m'en souviens plus".
    Enfin, Me Chateau lui demande pourquoi il ne communique pas avec la justice lors du procès ? Gabriel Fortin lâche : "Ça ne sert à rien. Tout est dans la lettre : le listing de plaintes, ce harcèlement..."

    L'accusé n'en dira pas davantage.

    L'audience est suspendue. Elle reprendra jeudi à 9 heures.

  • 17:29

    Géraldine Caclin était "une grande professionnelle, d'une grande loyauté envers l'entreprise"

    Jean-Luc A., infirmier en santé au travail et occupant des fonctions syndicales, a travaillé chez Faun de 2003 à 2017. Il a assisté l'accusé à son entretien préalable au licenciement du 15 décembre 2009 mené par Géraldine Caclin et Philippe C. (qui a déposé devant la cour ce mercredi matin). Un entretien "d'une heure qui a été serein" se souvient le témoin.
    Il estime que Géraldine Caclin était "une grande professionnelle, d'une grande loyauté envers l'entreprise".

  • 17:06

    Gabriel Fortin, un salarié "solitaire, pas intégré à l'équipe"

    Le témoin suivant est Thierry G. Il a travaillé pendant 18 ans chez Faun et a eu "à surveiller le travail de Gabriel Fortin". Il évoque un salarié "solitaire, pas intégré à l'équipe" dont le travail était "laborieux pour ne pas dire catastrophique. Ce n'était pas un cadeau".
    Thierry G. poursuit : "Sur le comportement avec les autres je n'avais rien à dire". Il maintient : "Son licenciement était justifié."
    Concernant Géraldine Caclin, le témoin souligne : "DRH c'est pas facile. Elle était humaine. C'est une personne que je respectais".

  • 16:39

    « Ça m'a retiré une épine du pied »

    Donatien J. a travaillé chez Francel comme ingénieur à la même époque que Gabriel Fortin. Il était son responsable et l'avait recruté. Ses souvenirs sont lointains (2006) mais la cour s'appuie notamment sur une note d'évaluation de Fortin, rédigée quelques semaines avant son licenciement.

    La conclusion du rapport est la suivante : « Récemment embauché, [son temps dans l'entreprise] ne permet pas de conclure sur le potentiel [de M. Fortin]. Doit faire ses preuves. » Le comportement de l'accusé était aussi pointé du doigt : « Sa façon de travailler n'était pas du tout constructive ».

    Mais « à ce moment-là, le licenciement n'est pas à l'ordre du jour », affirme le témoin.

    Après cet entretien, Fortin envoie le rapport d'évaluation par mail à plusieurs personnes de l'entreprise. Est-ce là que la décision de le renvoyer a été prise ? On ne le sait pas.

    Le licenciement de Gabriel Fortin « m'a retiré une épine du pied » admet toutefois Donatien J., sans être clair sur celui qui a pris la décision. Il précise que le projet sur lequel M. Fortin travaillait a finalement été mené à bien sans ce dernier.


  • 15:09

    « Faudrait-il lancer une bouée de sauvetage à cet homme qui se noie dans le silence? »

    À la reprise de l'audience, Me Romaric Chateau, avocat de la défense, a demandé une « nouvelle expertise psychiatrique sur pièces : sur l'exploitation des notes informatiques et des pages noircies en détention, et sur les auditions de témoins de personnalité ». Ajoutant : « Le but de la demande c'est d'essayer de réduire l'écart entre les questions sur sa personnalité et les outils qu'on a pour y répondre. On sait que ces écrits peuvent aider à mieux comprendre qui est Monsieur Fortin. Les experts n'y ont pas eu accès. Il ne faut pas avoir peur de la manifestation de la vérité ».

    Pour l'ensemble des parties civiles, Me Denis Dreyfus, a souligné : « Ce débat sera tranché par les magistrats de la cour d'assises. On ne considère pas que cette demande soit utile à la manifestation de la vérité ». Rappelant « que l'on est dans l'oralité des débats, au cœur des assises ».

    « Faudrait-il demander le secours de la psychiatrie ? Faudrait-il lancer une bouée de sauvetage à cet homme qui se noie dans le silence ? Nous demandons de rejeter cette demande d'expertise ».

    « Nous avons, dans ce dossier, une expertise psychiatrique, Gabriel Fortin ne l'a pas refusée. Il a bien, aussi, bénéficié d'une enquête de personnalité » a souligné Laurent de Caigny, avocat général. « Je ne vois pas, ici, ce qui est demandé de psychiatrique à l'expert. Je m'oppose à la demande ».

    La cour rendra sa décision, ce jeudi matin, concernant la demande de nouvelle expertise psychiatrique formulée par la défense.

 

https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2023/06/22/affaire-du-tueur-de-drh-suivez-la-huitieme-journee-du-proces-de-gabriel-fortin

 

  • 09:19

    La demande d'une nouvelle expertise psychiatrique rejetée

    À la reprise de l'audience, ce jeudi matin, le président de la cour indique que "la demande d'expertise psychiatrique complémentaire de Gabriel Fortin n'est pas indispensable à la manifestation de la vérité et rejette la demande".

    Mercredi en début d'après-midi, Me Romaric Chateau avait demandé une nouvelle expertise psychiatrique sur pièces, visant notamment les écrits de l'accusé.

  • 09:06

    Gabriel Fortin arrive au palais de justice de Valence

    Photo Le DL / Fabrice Hebrard

  • Vidéo

    « Il a coulé», explique la défense de l'accusé

    Alors qu'il demande une nouvelle expertise psychiatrique de son client le 21 juin, basée cette fois sur ses écrits, Me Romaric Chateau décrit comment Gabriel Fortin "a coulé" avant de commettre l'irréparable.

 

 


  • 18:21

    "Pourquoi vous êtes là ?", "À vous de me le dire" répond Gabriel Fortin

    Interrogé, une énième fois, sur les faits d'assassinats et de tentative d'assassinat, en fin de journée par le président de la cour, l'accusé répète, à de multiples reprises : "C'est une enquête à charge. Il y a des faits qui me disent que c'est une enquête à charge".

    Sur les plaintes, nombreuses, qu'il a déposées : "Elles font partie du processus de harcèlement que j'ai subi".

    Interrogé par l'avocat général sur la présence de son ADN sur les différentes scènes de crime, donc des preuves scientifiques, l'ingénieur de formation répond : "Je n'ai rien à dire".

    L'avocat général le questionne enfin : "Pourquoi vous êtes là ?"

    Fortin va jusqu'à répondre : "À vous de me le dire".

  • 18:03

    "On fait deux pas et on se retrouve face à lui"

    Véronique M., témoin direct de l'assassinat de Géraldine Caclin, était à l'accueil de Faun le jour des faits. Elle va prévenir la DRH, en réunion avec Isabelle T, qu'un homme qui a "l'air particulier" prétend avoir rendez-vous avec elle. "On sort [d'un bureau], on fait deux pas et on se retrouve face à lui". Les trois collègues se réfugient dans la pièce qu'elles venaient de quitter, referment la porte. Sans pouvoir empêcher la suite des événements.

    Véronique M. travaillait déjà chez Faun vers 2008-2009 quand Fortin exerçait comme ingénieur. "Il y a des personnes qui marquent et d'autres pas du tout. Il ne m'avait pas marquée du tout", dit-elle.

  • 17:20

    Une avocate contactée par Gabriel Fortin témoigne : "J'étais submergée par les appels, les mails"

    Catherine Rousseau est aujourd'hui retraitée. Avocate de profession, elle avait été contactée par Gabriel Fortin pour assurer sa défense aux prud'hommes après son licenciement de la société Francel à Gallardon (Eur-et-Loire). Un premier avocat avait été sollicité dans ce dossier par l'accusé. Sans mener la procédure jusqu'à son terme.

    L'avocate à la retraite témoigne : "Alors que je n'avais pas reçu les pièces du dossier, que je lui expliquais qu'il me fallait du temps, je m'étais aperçue très vite qu'il ne comprenait pas. J'étais submergée par les appels, les mails. C'était très pesant au point que je ne le recevais plus au cabinet".

    Elle souligne : "Il n'entendait pas ce que je lui disais (...) Il m'écrivait beaucoup. Il était très fermé dans son propre raisonnement. Je lui avais dit d'aller voir un autre confrère. Il n'avait pas voulu récupérer son dossier".

    Gabriel Fortin a par la suite déposé plainte contre l'avocate. "Il affirmait que j'avais conservé les pièces de son dossier, notamment les pièces adverses".

    Alors que l'avocate à la retraite dépose à la barre, Gabriel Fortin, continue d'écrire, frénétiquement, dans le box, manipulant les pages, pour manifestement se relire.


  • 15:18

    "Il avait une main dans un sac en plastique"

    Quelques minutes avant Annie P., Sébastien R., ingénieur chez Faun, a croisé, le 28 janvier 2021, Gabriel Fortin dans le bureau d'étude. "Il m'a demandé où était C. [uniquement par son nom de famille et absent de l'entreprise] puis m'a demandé où étaient les bureaux. Il avait une main dans un sac en plastique. J'ai rigolé à ce moment-là avec les collègues en disant : On dirait le Capitaine Crochet avec un pistolet à la main. Une mauvaise plaisanterie".

 

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