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samedi 3 septembre 2016

Le piratage de l'Elysée en 2012 venait des Etats-Unis


L’information est confirmée par un ancien responsable de la DGSE qui par ailleurs « reconnaît que les services français ont commencé à faire du piratage informatique dès 1992″.

Dès 1992… Ouah… Arrêtez, je vais mourir de rire. L’informatique n’a pas commencé en 1992.

Par contre, cette année-là, ce fut la consternation chez les ingénieurs IBM chargés de raccorder leurs fils à ceux de chez Bull sur un très gros projet français après qu’ils se fussent aperçus que tous les ordinateurs de cette marque étaient reliés entre eux via la télémaintenance effectuée chez le constructeur sans que personne n’ait jamais songé à sécuriser quoi que ce soit…

Première conséquence : le constructeur français a doté ses systèmes des moyens nécessaires pour y repérer des intrusions à défaut de pouvoir les empêcher.

Seconde conséquence : un certain nombre de SSII françaises ont mis la clé sous la porte faute de pouvoir continuer leurs activités très lucratives de piratage des systèmes informatiques d’organisations équipées en machines Bull, dont la totalité des administrations françaises…


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/09/03/97001-20160903FILWWW00061-le-piratage-de-l-elysee-en-2012-venait-bien-des-etats-unis.php

Le piratage de l’Elysée en 2012 venait bien des Etats-unis


  • Par Lefigaro.fr avec Reuters
  • Mis à jour le 03/09/2016 à 14:48
  • Publié le 03/09/2016 à 13:42

Les Etats-Unis sont bien à l’origine d’une attaque informatique contre l’Elysée au printemps 2012, a déclaré un ancien responsable des services secrets français.

Dans une conférence donnée en juin devant les élèves de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec, dont LeMonde.fr diffuse un enregistrement samedi, Bernard Barbier reconnaît également la responsabilité de la France derrière une autre attaque informatique détectée par les services canadiens en 2009. Cet ancien chef de la direction technique de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) raconte qu’il a reçu un appel à l’aide du responsable de la sécurité informatique de l’Elysée en mai 2012, entre les deux tours de la présidentielle, à la suite d’un piratage d’ordinateurs de collaborateurs du chef de l’Etat, alors Nicolas Sarkozy.

« On a vu qu’il y avait un ‘malware’ (logiciel malveillant) qui avait une signature identique à celui que nous avions identifié lors d’une attaque contre la Communauté européenne en 2010. Il n’y avait que les Américains et les Russes qui avaient pu faire cette première opération », a-t-il dit.  »En 2012, nous avions davantage de moyens et de puissance techniques pour travailler sur les métadonnées. J’en suis venu à la conclusion que cela ne pouvait être que les Etats-Unis », ajoute-t-il en précisant que le logiciel en question avait été infiltré lors de connexions sur Facebook.

Bernard Barbier indique qu’il a reçu par la suite l’ordre de François Hollande se rendre aux Etats-Unis pour protester contre cette opération auprès de l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine. »Ce fut le 12 avril 2013 et ce fut vraiment un grand moment de ma carrière professionnelle (…) A la fin de la réunion, Keith Alexander (NDLR: directeur de la NSA de 2005 à 2014), n’était pas content. Alors que nous étions dans le bus, il me dit qu’il est déçu car il pensait que jamais on ne les détecterait. Et il ajoute : ‘Vous êtes quand même bons.’ »

L’ancien responsable de la DGSE reconnaît que les services français ont commencé à faire du piratage informatique dès 1992 et qu’ils sont responsables d’une vaste opération lancée en 2009, comme le soupçonnait le Canada dans une note dévoilée en 2013 par le lanceur d’alerte américain Edward Snowden. Les cibles étaient alors des institutions iraniennes liées au programme nucléaire de la République islamique mais aussi plusieurs pays, dont le Canada, et des objectifs en France.  »Les Canadiens ont fait du ‘reverse’ sur un malware qu’ils avaient détecté. Ils ont retrouvé le programmeur qui avait surnommé son malware ‘Babar’ et avait signé ‘Titi’. Ils en ont conclu qu’il était français. Et effectivement, c’était un Français », dit-il.


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