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lundi 26 juin 2023

Les révélations d'un boucher sur la viande en barquette

 

 

Les pratiques révélées par ce boucher étaient déjà plus ou moins connues depuis longtemps. 

Il est toutefois intéressant d'entendre un boucher en parler, expliquer comment il est devenu boucher, quel fut son quotidien durant des années, et comment il a fini par saturer.

Comme pour la majeure partie de ses collègues bouchers, ce n'était pas pour lui une vocation, il a fait ce qu'il a pu pour gagner sa vie.

Durant des années, il a accepté de faire n'importe quoi ou de la "merde", comme il le dit lui-même, sur ordre de ses supérieurs hiérarchiques ou de ses patrons.

Quand on a une profession correspondant à ses aspirations, après avoir eu le choix parmi toutes les formations possibles et imaginables et opté pour celles qui convenaient ou étaient nécessaires pour l'exercice du métier choisi, c'est très différent, on n'accepte pas aussi facilement de faire n'importe quoi.

Quand on est ingénieur, par exemple, on a déjà été habitué durant toute sa scolarité à très bien travailler. Pas seulement à travailler, mais à rendre de très bons devoirs dans lesquels on a donné le meilleur de soi. Déjà là, on ne fait pas de la merde, c'est trop répugnant, inconcevable.

Cela continue dans le monde du travail : on fait toujours au mieux compte tenu des conditions auxquelles on est soumis.

Mais ce n'est pas toujours l'intérêt du patron. Par exemple, dans l'informatique, nombre de "professionnels" de la maintenance exigent de leurs informaticiens qu'ils cassent l'outil informatique du client réparation après réparation au lieu de le maintenir correctement, de manière à créer artificiellement de plus en plus de travail en maintenance, et à pouvoir aussi assez rapidement proposer ou imposer au client un nouveau système informatique.

Dans d'autres corps de métier, par exemple les garagistes et les plombiers, on voit également certains professionnels procéder de même pour finalement obliger leurs clients à remplacer à neuf tous leurs équipements.

Il est bien évident que celui qui a l'amour du travail bien fait, qui est naturellement porté à construire et non à détruire, ne va pas tout casser avec plaisir.

Toujours dans la maintenance informatique, pour reprendre cet exemple-là, il est encore assez fréquent de voir des informaticiens aller rechercher dans les fichiers réels de leurs clients des informations particulières, voire même en modifier, sur ordres totalement illégitimes de leurs patrons.

Or, plus on est éduqué, et plus on éprouve de difficultés à donner dans toutes ces escroqueries et saloperies diverses et variées.

On ne le fera jamais sans au moins discuter. 

On peut aussi refuser net et se faire virer avec pertes et fracas, car un salarié doit toujours obéissance à son patron, et que ce dernier va toujours d'autant plus l'accuser d'avoir la rage pour le noyer que le refus d'obéissance aura porté sur des ordres illégitimes, dont il n'est évidemment pas près de reconnaître la réalité, et pour lesquels il peut craindre d'être dénoncé par son salarié récalcitrant, qu'il va donc s'attacher à discréditer au maximum par avance, sans attendre la dénonciation redoutée.

Dans un cas comme dans l'autre, on est définitivement tombé dans la catégorie des "mauvais salariés", ceux qui remettent en cause l'autorité patronale, qui reste absolument sacrée un peu partout, notamment pour les pouvoirs publics. 

Une insuffisance de compétences, ce n'est pas bien grave, on peut toujours, soit y remédier avec un complément de formation professionnelle ou un encadrement adapté, soit trouver des postes qui soient davantage en adéquation avec les compétences du salarié. Mais un refus d'obéissance, une remise en cause de l'autorité patronale, soit dans le travail, soit pour un licenciement, c'est ce qu'il y de plus grave dans le monde salarié, c'est impardonnable, cela justifie une exclusion du monde du travail.

Le "mauvais salarié", c'est donc la "viande" qui va finir à la poubelle alors qu'elle a pu être la meilleure sur le marché.

Si tu refuses de faire de la merde, la merde, c'est toi. Voilà la loi du juge d'instruction.

 

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