Pages

vendredi 16 juin 2023

Au procès de Gabriel Fortin, l'expert psychiatre "se contredit beaucoup"...

Ah oui, vous l'avez remarqué, vous aussi...

MDR !!!

Cet après-midi était évoqué le premier des assassinats, celui d'Estelle Luce, stagiaire lors du premier licenciement de l'auteur des faits.

Notons simplement que Gabriel Fortin, qui n'a pas été reconnu par son père et n'a été élevé que par sa mère avec son frère aîné, n'a pas raté les femmes, contrairement au premier responsable présumé de sa situation d'exclusion sociale, le DRH Bertrand Meichel, qui pourrait être interrogé sur la question des licenciements auxquels il a procédé pour l'entreprise Francel, mais ne l'est pas. Par exemple, a-t-il un sentiment de culpabilité vis-à-vis d'Estelle Luce qui n'était que stagiaire en 2006 et a peut-être alors endossé un rôle qui n'aurait pas dû être le sien ? N'y aurait-il pas eu de la part du DRH Bertrand Meichel une forme de lâcheté à se défausser sur elle de ses responsabilités pour un licenciement qui pouvait poser problème ? Qui, réellement, avait décidé de ce licenciement et pourquoi ? Quels étaient les éventuels objectifs que le DRH s'était vu assigner par l'entreprise Francel ? Combien d'autres licenciements la même année ? Pourquoi et dans quelles conditions ?

La question des assassinats commis par Gabriel Fortin en 2021 mériterait d'être très clairement distinguée de tout le processus victimaire dont ils sont manifestement l'aboutissement.

Or, depuis le début, tout est mélangé et reste extrêmement flou concernant les différentes plaintes et actions judiciaires de l'auteur des faits avant qu'il ne se soit mis à tuer, l'information n'est fournie par la presse qu'au compte-gouttes au fur et à mesure que le procès avance, alors que l'avocat du prévenu a déjà fourni une chronologie exacte de toutes les plaintes déposées par son client et qu'il n'est vraiment pas compliqué de la publier et d'évoquer aussi leurs contenus de manière précise et exhaustive.

Le public voudrait comprendre. Il demande à être informé plus sérieusement et complètement.



https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/haut-rhin/proces-de-gabriel-fortin-le-tueur-de-drh-l-accuse-decrit-comme-un-homme-intelligent-instruit-avec-une-volonte-de-toute-puissance-2796538.html

Procès de Gabriel Fortin, "le tueur de DRH" : l'accusé conteste les faits qui lui sont reprochés

 
Publié le Mis à jour le
 

Pour ce quatrième jour du procès de Gabriel Fortin, dit "le tueur de DHR", l'expertise psychiatrique de l'accusé est lue. Dans l'après-midi de ce vendredi 16 juin 2023, des témoins du meurtre d'Estelle Luce sur le parking de l'entreprise Knauf seront appelés à la barre.

Ce vendredi 16 juin 2023, le procès de Gabriel Fortin, accusé de trois assassinats et d'une tentative d'assassinat en janvier 2021, continue devant la cour d'assises de la Drôme, à Valence. La personnalité du "tueur de DRH" se précise avec la parole ce matin d'un expert psychiatre.

Alors que la personnalité de l'accusé était au centre des débats depuis le début du procès, un expert psychiatre vient confirmer ce qu'ont pu dire les proches de Gabriel Fortin mais aussi les enquêteurs. Le profil paranoïaque de l'homme de 48 ans s'affirme de jour en jour.

À la barre, le psychiatre Thierry Balais. Il est l'auteur d'une expertise psychiatrique de l'accusé. Une expertise qui se base sur les témoignages de proches, les pièces saisies ainsi que l'observation de Gabriel Fortin. Ce dernier a en effet refusé de répondre aux questions du psychiatre mais a accepté l'examen en soi. "C'est la première fois que l'on a affaire à un détenu qui accepte de nous recevoir mais qui refuse de nous parler", fait remarquer le psychiatre.

Un profil paranoïaque et une surestimation de soi

Le docteur explique ne pas avoir détecté de pathologie psychiatrique en soi, "mais un profil clairement paranoïaque". Il ajoute que l'accusé n'a pas besoin d'un suivi psychiatrique et qu'il ne souffre d'aucune altération du discernement. Thierry Balais fait cependant état d'un "fonctionnement particulier" chez Gabriel Fortin ainsi que d'une "hypertrophie du moi", une sorte de surestimation de soi.

Le psychiatre souligne "la froideur" de Fortin qui ressort de tous les rapports médicaux. Il ajoute à cela le fait que l'accusé "est dans le contrôle permanent des autres". En raison de l'absence d'échange avec l'ancien ingénieur, il doit préciser que le travail d'expertise est tronqué. "Pour les personnes paranoïaques, on ne sait jamais beaucoup de choses par eux. Ça fait partie du fonctionnement de ces profils. On apprend les éléments par des personnes périphériques", ajoute Thierry Balais.

Il contrôle la situation, ce qui lui permet de mettre le système en échec d'une certaine manière.

Thierry Balais

Expert psychiatre

Et de continuer : "Il contrôle la situation, ce qui lui permet de mettre le système en échec d'une certaine manière. Il avait une forme de jubilation à faire ça. Gabriel Fortin est intelligent, instruit. Il sait ce qu'est une procédure judiciaire. Ça correspond à sa volonté de toute puissance."

Interrogé sur la relation de Gabriel Fortin, célibataire et sans enfant, sur sa relation aux femmes, Thierry Balais explique : "Les paranoïaques n'ont en général pas ou peu de vie affective. Ils font un classement 'hiérarchique' des personnes. Ils n'ont que peu de considération pour les autres et uniquement pour les personnes qu'ils considèrent comme tout en haut de la pyramide."

Le risque de récidive est difficile à évaluer.

Thierry Balais

Expert psychiatre

Le psychiatre "ne pense pas" que l'évocation des faits pendant le procès fasse évoluer Gabriel Fortin et lui permette de s'expliquer et d'évoluer, lui qui s'est montré mutique pendant l'enquête. Le docteur ajoute qu'un éventuel suivi judiciaire de Gabriel Fortin n'aurait aucun intérêt au vu de son fonctionnement.

"Le risque de récidive est difficile à évaluer du fait de la durée du processus avant le passage à l'acte." D'après le psychiatre, Fortin aurait atteint son objectif. Mais l'expert se contredit beaucoup et les avocats des parties civiles, l'avocat général et le président insistent pour avoir un positionnement clair de Thierry Balais concernant la possibilité ou non d'une récidive de Gabriel Fortin.

Pendant ce temps, l'accusé prend des notes depuis son box. Interrogé en toute fin de séance, il "conteste" les faits qui lui sont reprochés.

Les témoins de l'entreprise Knauf s'expriment

Dans la deuxième partie de la journée, plusieurs employés de l'entreprise Knauf de Wolfgantzen (Haut-Rhin) ont témoigné. C'est sur le parking de cette société que la DRH Estelle Luce a été retrouvée morte dans sa voiture. Cinq salariés ou anciens salariés devaient s'exprimer. Mais deux ne s'en sont pas sentis capables et ne sont pas venus témoigner à la barre.

Alain K. a travaillé pendant de nombreuses années dans cette entreprise alsacienne. Hasard du calendrier, ce mardi 26 janvier 2021 sonnait comme le dernier jour de cet homme chez Knauf. Il explique à la barre avoir remarqué une voiture rouge qu'il ne connaissait pas sur le parking du site ce soir-là. Alain K. ne s'est pas montré méfiant mais raconte avoir fait le lien avec cette Hyundai rouge quand il a appris ce qui est arrivé à sa collègue.

Je pensais que cette personne attendait quelqu'un.

Un collègue d'Estelle Luce au sujet de Gabriel Fortin

"Je pensais que cette personne attendait quelqu'un", se souvient-il. Il s'avèrera qu'il s'agissait de la voiture que Gabriel Fortin a utilisée pour mener son périple meurtrier. Un autre collègue, André J. travaille en 2021 chez Knauf en tant que responsable informatique. Également pompier volontaire, c'est lui qui a effectué un massage cardiaque sur Estelle Luce. Au même moment, il aperçoit des douilles dans la voiture de la DRH.

Mouna B., une femme de ménage de l'entreprise, explique qu'elle est la première à avoir vu Estelle Luce dans sa voiture. Elle pensait d'abord à un malaise puis a rapidement compris que ce n'était pas le cas quand elle a vu du sang commencer à couler.

Une amie d'Estelle Luce venue "en sa mémoire"

Caroline D. est venu à Valence pour le procès. Elle se présente comme une amie proche d'Estelle Luce. "C'était important pour moi de comprendre, même si je pense qu'il n'y a pas grand-chose à comprendre... C'est en la mémoire avant tout d'Estelle. C'était une personne magnifique, solaire", énonce-t-elle, très émue, au micro de France 3 Alsace.

 

 

"Elle croquait la vie à pleines dents et n'aurait jamais cru que ce qui lui est arrivé pouvait être possible. C'est une femme qui avait une superbe vie au moment où on l'a arrachée au bonheur. C'était quelqu'un qui, au-delà d'être belle, brillante, intelligente, était fragile et forte à la fois. Elle savait être ambitieuse et humble", continue son amie Caroline.

On ne peut pas contester l'évidence.

Caroline D.

Une amie proche d'Estelle Luce

"Je pense à elle tous les jours. Chaque soir, chaque matin. Ses filles lui ressemblent énormément, elles sont magnifiques comme leur maman." L'amie de la victime a également réagi aux propos de Gabriel Fortin, qui dit "contester" les faits qui lui sont reprochés. "Ce qui est arrivé à Estelle, c'est inimaginable et incompréhensible... On ne peut pas contester l'évidence."

L'audience a pris fin à 16h30 et reprendra le lundi 19 juin au matin.

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire