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mardi 27 octobre 2020

Procès des attentats de janvier 2015 : le témoignage de Sonia, femme d'un commanditaire

 

Ce témoignage de vendredi était attendu depuis peu, je l’avais évoqué dans cet article du 1er octobre dernier relayant un article de presse en date du 4 septembre l’ayant alors révélé au public :

http://petitcoucou.unblog.fr/2020/10/01/les-attentats-de-janvier-2015-a-paris-et-davril-2015-a-villejuif-directement-lies/

L’on notera qu’il rejoint mes propres commentaires ou témoignages sur cette affaire au sens où elle dit bien elle aussi que l’attaque contre Charlie Hebdo fut avant tout dirigée contre la liberté : la liberté d’expression des auteurs de ce journal, symbole de toutes les autres, et particulièrement de la mienne en tant que victime des commanditaires français de l’attentat avec lesquels son mari était en contact, laquelle était très discutée dans le cadre de la procédure toujours pendante devant la Cour d’Appel de Rennes, après une première condamnation, illégale, prononcée à Brest le 11 juin 2013.

Je rappelle que ces commanditaires français s’étaient publiquement réjouis d’en avoir eu pour leur argent le 24 janvier 2015 sur leur blog ICYP.FR, et que le premier d’entre eux, le pédophile, trafiquant de drogue, cybercriminel et malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi, revendiquait dans les colonnes de commentaires publics du site d’information Rue89 où il sévissait alors quotidiennement le droit de rire ou se moquer des victimes de l’attentat depuis le jour de sa commission.

 

https://www.europe1.fr/societe/au-proces-des-attentats-de-janvier-2015-le-repenti-de-sonia-m-femme-dun-commanditaire-4000688

Procès des attentats de janvier 2015 : le repentir de Sonia M, femme d’un commanditaire

 

14h23, le 23 octobre 2020 , modifié à 14h25, le 23 octobre 2020
 
Au procès des attentats de janvier 2015, en septembre 2020 à Paris. 1:20
Au procès des attentats de janvier 2015, en septembre 2020 à Paris. © Benoit PEYRUCQ / AFP
 
Une Française rentrée de Syrie, entendue vendredi au procès des attentats de janvier 2015, a affirmé que son premier mari était le commanditaire de l’attentat contre l’Hyper Cacher. Elle s’est par ailleurs adressée aux journalistes de « Charlie Hebdo » :  »Ne lâchez pas. Vous représentez la liberté et c’est ce qu’ils détestent le plus. »

Le procès des attentas de janvier 2015 se poursuit à la cour d’assises spéciale de Paris. Vendredi matin a été entendue une jeune djihadiste, Sonia M., dont l’ex-mari aurait recruté Amédy Coulibaly. Rentrée de Syrie en janvier avec ses trois enfants nés sur place, et se disant depuis « repentie », Sonia M. avait affirmé devant un juge d’instruction qu’il était le commanditaire de l’attentat contre l’Hyper Cacher.  »Ne lâchez pas », a-t-elle également lancé en direction des journalistes de Charlie.

Son témoignage concrétise l’existence de commanditaires extérieurs

Incarcérée depuis son retour, la jeune femme s’exprime avec naturel. Devant la cour, en visioconférence depuis la prison où elle est détenue, elle s’exprime le visage à demi caché par son masque. « (Mon ex-mari) m’a juste dit qu’il s’était occupé de recruter Amédy Coulibaly, sans plus de détails. Je sais qu’il avait des contacts avec des gens en France mais je ne sais pas lesquels, il ne m’en a pas dit plus », a assuré Sonia M. à la cour.

Elle a affirmé que son ex-mari s’était aussi occupé du recrutement de Sid Ahmed Ghlam, actuellement jugé par une autre cour d’assise pour le meurtre d’Aurélie Châtelain et son projet d’attaque d’église à Villejuif. Ce témoignage concrétise l’existence de commanditaires extérieurs.

Rencontre avec Hayat Boumeddiene

Sonia M. a également rencontré en Syrie Hayat Boumeddiene, compagne en fuite d’Amédy Coulibaly, jugée par défaut par la cour d’assises spéciale. « Hayat Boumeddiene m’a souvent répété que son mari, Amédy Coulibaly, et les frères Kouachi, voulaient faire ces attentats ensemble pour rapprocher Daech (dont s’est revendiqué Coulibaly, nldr) et Al-Qaida (dont se sont revendiqués les frères Kouachi, nldr). Pour créer une cohésion. »

Pour finir, la jeune femme s’est adressée aux journalistes de Charlie Hebdo.  »Je veux juste dire par rapport à Charlie Hebdo, c’est important que vous continuiez, car c’est tout ce qu’ils détestent. » Et ajoute :  »Ne lâchez pas. Vous représentez la liberté et c’est ce qu’ils détestent le plus. »

Europe 1
Par Chloé Triomphe avec AFP, édité par Laetitia Drevet

 

https://www.ouest-france.fr/faits-divers/attentat/proces-charlie-hebdo-sonia-m-mon-mari-m-a-dit-qu-il-s-etait-occupe-de-recruter-amedy-coulibaly-7026737

Procès Charlie Hebdo. Sonia M. : «Mon mari m’a dit qu’il s’était occupé de recruter Amedy Coulibaly»

 

Cette revenante de Syrie, incarcérée en France depuis janvier, a témoigné ce vendredi 23 octobre au procès des attentats de janvier 2015. Elle était mariée à un « émir des opérations extérieures » de Daech, « l’un des commanditaires de l’attentat de l’Hyper Cacher ».

La façade de l’Hyper Cacher, le 9 janvier 2015 à Paris, attaqué par Amedy Coulibaly.
La façade de l’Hyper Cacher, le 9 janvier 2015 à Paris, attaqué par Amedy Coulibaly. | ERIC FEFERBERG, AFP
Ouest-France Philippe MIRKOVIC. Publié le 23/10/2020 à 12h21

 

J’ai été mariée à Abdelnasser Benyoucef, l’un des commanditaires de l’attentat de l’Hyper Cacher. Sonia M. l’a confirmé ce vendredi dans sa déclaration spontanée à la cour d’assises spéciale. Cette revenante de Syrie, mise en examen dans une autre affaire pour association de malfaiteurs terroriste, a été entendue comme témoin par visioconférence depuis la prison où elle est détenue provisoire depuis janvier.

« Il s’était occupé de recruter Amedy Coulibaly »

Partie en zone irako-syrienne en septembre 2014, elle indique avoir été aussitôt mariée à Abdelnasser Benyoucef. Ce dernier, avec lequel elle a eu deux enfants lui aurait d’abord caché ses fonctions. Il ne voulait rien me dire d’autre pour ma sécurité. J’ai su plus tard qu’il s’occupait des opérations extérieures pour Daech », indique la trentenaire, qui apparaît à l’écran en tee-shirt rayé blanc-saumon, longs cheveux bruns

Abdelnasser Benyoucef a-t-il parlé des attentats de janvier 2015 ? La seule fois où il les a évoqués, c’est lorsqu’il a quitté son poste à la suite de différends avec ses chefs, répond-elle. Ce jour-là, il est revenu énervé. Il m’a juste dit qu’il s’était occupé de recruter Coulibaly, mais sans plus de détails.

Elle « voyait de temps en temps » l’épouse de Coulibaly

Abdelnasser Benyoucef, poursuit-elle, a eu des contacts en France, mais je ne sais pas avec qui. Il est mort au printemps 2016 des suites d’une blessure lors d’un combat contre l’armée syrienne, précise Sonia M., qui s’est remariée plus tard avec un soldat, dont elle a eu un enfant.

Elle assure par ailleurs avoir rencontré à plusieurs reprises en zone irako-syrienne Hayat Boumeddiene. La compagne d’Amedy Coulibaly avait quitté la France quelques jours avant les attaques de janvier 2015. Elle s’était remariée à un Tunisien. On se voyait de temps en temps, on a dû vivre un moment dans la même maison. Et je l’ai revue une fois au camp d’Al-Hol, en Syrie, fin septembre ou début octobre 2019.

« Créer une cohésion entre Daech et Al-Qaida »

C’est le camp d’où elles se sont toutes les deux enfuies, avec leurs enfants. Sonia M. a réussi à rejoindre la Turquie. Mais, selon elle, Hayat Boumeddiene voulait rester sur zone, rejoindre un autre Califat.

La compagne du tueur de l’Hyper Cacher disait souvent que son mari et les frères Kouachi avaient voulu faire les attentats ensemble pour créer une cohésion entre l’État islamique et Al-Qaida, précise Sonia M., interrogée par des avocats.

« Quelqu’un a profité de ma faiblesse »

Pourquoi cette dernière est partie en 2014 ? Elle répond avoir fait une mauvaise rencontre, en avril 2014. Quelqu’un qui a profité de ma faiblesse, l’ayant convaincue de rejoindre l’État islamique en quelques mois. Et de préciser que son engagement pour Daech s’est arrêté après son mariage sur place. Sonia M. dit qu’elle n’était pas pour les attentats

Elle tient d’ailleurs à passer un message pour conclure : À propos de Charlie Hebdo, il faut continuer, c’est ce qu’ils détestent le plus, la liberté. Ne lâchez surtout pas », répète-t-elle avant de disparaître de l’écran.

 

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