Considérant le parcours professionnel d’Etienne Morel,
ancien directeur hospitalier de Brest muté à Quimperlé en 2007, puis à
Mayotte en 2013, et à Wallis-et Futuna en début d’année 2017, ses
contrats de plus en plus lointains étant de plus en plus courts et le
nombre de ses administrés toujours plus réduit, nous pensons qu’il a de
bonnes chances de devenir en fin de carrière le premier directeur
hospitalier des îles Kerguelen.
Quelle belle promotion que d’être muté en cet endroit où tout reste à
faire, notamment l’hôpital psychiatrique nécessaire pour y accueillir
sa population de scientifiques…
A n’en point douter, ce serait là une consécration inespérée pour cet
homme qui toute sa vie se sera battu comme un beau diable pour faire
entrer dans le DMS le cas clinique absolument effrayant de tous ces
intellectuels qui osent discuter, contester, ou réclamer leurs droits.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Wallis-et-Futuna
Wallis-et-Futuna
Wallis-et-Futuna2, ou en forme longue
le territoire des îles Wallis et Futuna3, est une
collectivité d’outre-mer4 française, formé de trois
royaumes coutumiers polynésiens et situé dans l’
hémisphère sud. Son
chef-lieu est
Mata Utu et son code postal et INSEE commence par 986.
Les îles Wallis et Futuna sont le territoire français le plus éloigné de la
métropole, à 16 000
km. Elles se situent à 8 000
km de
Los Angeles et à 4 000
km de
Sydney. Situé à 480
km des
îles Fidji, à 1 871
km de la
Nouvelle-Calédonie et à 2 891
km de
Tahiti, ces trois îles,
Wallis (75,64
km2),
Futuna (46,28
km2) et
Alofi (17,78
km2)
5, se trouvent dans l’
océan Pacifique occidental, en
Océanie lointaine (c’est-à-dire où l’on ne peut parvenir par mer qu’en perdant les terres de vue).
Constitué de trois îles principales qui ne forment pas un
archipel, Wallis, Futuna et Alofi, le territoire a une superficie modeste (124,2
km2 soit à peine plus que
Paris intra-muros) pour 12 197 habitants.
L’
île de Wallis (en
wallisien,
ʻUvea), d’une superficie de 75,64 km², porte le nom du capitaine
Samuel Wallis, le premier navigateur occidental qui l’aborde en
1767. Les
îles Horn,
Futuna (46,28 km²) et l’îlot voisin, non-habité, d’
Alofi (17,78 km²), séparées seulement par un chenal de 2 km et distantes de 230
km de Wallis, sont abordées dès
1616 par des navigateurs hollandais,
Willem Schouten et
Jacob Le Maire. Ils leur donnèrent le nom d’« îles de Hoorn », du nom de leur
port d’attache.
Ces îles, au relief volcanique et aux côtes très découpées, protégées
par une ceinture de récifs coralliens, sont difficiles d’accès par la
mer. Toutefois, l’
anse de Sigave permet aux bateaux d’y mouiller en relative tranquillité.
Peuplées par des
Austronésiens de civilisation
lapita, qui devinrent des
Polynésiens, Wallis et Futuna se retrouvent dans l’aire d’influence
tongienne au
XVe siècle. Ce n’est qu’en 1837 que des
missionnaires maristes convertissent les deux îles au catholicisme. Devenu
protectorat français en 1888, Wallis-et-Futuna devient un
territoire d’outre-mer
en 1961 suite à référendum. Il bénéficie d’un statut protecteur
reconnaissant les chefferies traditionnelles et la religion catholique,
ce qui en fait l’un des territoires ultramarins les plus originaux au
sein de la République française.
Géographie
Carte de Wallis-et-Futuna
Ces îles au relief
volcanique et aux côtes très découpées, protégées par une ceinture de
récifs coralliens, sont difficiles d’accès sauf pour l’
anse de Sigave. Wallis-et-Futuna possèdent 106
km de côtes au total
6.
L’appellation « archipel » appliquée à Wallis-et-Futuna est impropre
car les deux îles sont distantes d’environ 230 kilomètres, sans unité
géographique ou historique. Malgré cela on peut répartir les îles en
deux grands groupes : d’une part, les îles Wallis composées d’une île
principale,
Uvea, et de plusieurs îlots
coralliens et d’autre part, les
îles Horn ou îles de Horne (ou Hoorn) composées de deux îles principales, l’île de
Futuna et sa voisine immédiate, l’île d’
Alofi
(en pratique, Futuna désigne à la fois Futuna et Alofi ; le nom îles de
Hoorn est très peu usité et plutôt appelé îles Futuna). Les îles sont
d’origine volcanique.
L’île de Wallis est apparue au
Cénozoïque, suite à l’émergence d’un
volcan
sous-marin. Une deuxième période d’activité volcanique, il y a 300 000
ans, a entraîné la création des îlots présents dans le lagon. Une bonne
partie du sol est constitué de basalte
7. Le point culminant de Wallis est le mont Lulu Fakahega, haut de 151 mètres
7.
À Futuna, le relief est beaucoup plus escarpé et montagneux. Depuis le sommet du
mont Puke
(524 mètres) part un plateau qui descend progressivement et s’arrête
juste avant le bord de mer, laissant une petite frange littorale.
L’espace entre la mer et la montagne est très réduit
7.
Climat
Le climat de l’archipel est du type tropical humide assez constant
sur l’année. L’amplitude thermique entre les moyennes du mois le plus
chaud (février) et du mois le plus frais (juillet) est de 1,1 °C
8.
Les précipitations mensuelles varient de 400 mm en janvier à 150 mm en
août. On distingue ainsi deux principales saisons. La première, de mai à
septembre, est plutôt fraîche, moins arrosée et balayée par un alizé
modéré. La seconde, d’octobre à avril, est celle des chaleurs et des
fortes pluies avec parfois des
cyclones.
Biodiversité
La
faune et la flore n’ont pas fait l’objet d’inventaires exhaustifs, cependant certains groupes sont assez bien connus.
À Wallis, 639 espèces de
poissons littoraux ont été identifiés. En eaux douces ce sont 3 espèces de
crustacés et 4 de poissons qui ont été inventoriées (dont le
Stiphodon rubromaculatus). Les
chauve-souris sont les seuls
mammifères autochtones et le seul
batracien présent a été introduit. Nous pouvons également citer l’araignée
Schizocosa vulpecula.
Histoire
« Pêche aux palmes » dans les Ilots de Wallis (Uvea)
(Wallis-et-Futuna) par le Français Charles Méryon, lors de son voyage
dans le Pacifique (1842-1846).
La civilisation
Lapita, entre 900 et 800
av. J.-C.,
correspond aux premiers habitants des deux îles habitées, pour lesquels
on dispose de preuves archéologiques, sur les sites d’Utuleve, à Uvea
et d’Asipani, à Futuna. Puis viennent les invasions tongiennes pour
Wallis et les invasions samoanes pour Futuna.
Le premier contact de Futuna avec des
Européens a lieu le
21 mai 1616 ; les Hollandais
Willem Schouten et
Jacob Le Maire jettent l’
ancre dans l’embouchure de la rivière Futuna et abordent en
chaloupe le lendemain. Ils baptisent les deux îles de Futuna et Alofi, les
îles de Hoorn
en référence à leur port d’embarquement siège de la Compagnie des
Indes. Ils restent environ huit jours sur l’archipel avant de repartir
vers la
Nouvelle-Guinée et les
Moluques.
Louis-Antoine de Bougainville atteint Futuna le 11 mai 1768 et la surnomme « l’enfant perdu du Pacifique ».
L’île de Wallis n’est visitée par les Européens qu’en 1766, 150 ans après Futuna, par le capitaine britannique
Samuel Wallis,
à qui l’île doit son nom actuel. Frédéric Angleviel écrit dans son
article intitulé « Wallis 1825-1858 : contacts, mutations, permanences »
que :
« Wallis découvre cet archipel en 1767, mais il ne descend
point à terre. Il faut attendre les années 1820 pour que des Européens
ou assimilés (Américains, Australiens) foulent le sol d’Uvéa. »9
Les autochtones la nomment
Uvea (en wallisien
ʻUvea), nom encore très utilisé.
À l’arrivée des Européens, les îles sont peuplées de Polynésiens originaires des îles
Tonga pour Wallis et des îles
Samoa pour Futuna. Quelques marchands et naufragés s’installent sur l’île, mais la présence européenne n’est significative qu’au
XIXe siècle avec l’arrivée de
missionnaires catholiques en 1837. L’île est convertie au catholicisme en 1840
10. Aujourd’hui, la population reste majoritairement de confession catholique.
La reine Amélia de Wallis signe un traité de protectorat ratifié par
la France le 5 avril 1887. Un an plus tard, les rois d’Anise Tamole pour
Sigave et ceux de Futuna, Setefano Tuikalepa pour Alo demandent eux
aussi leur rattachement à la France. Les souverains de Futuna et Wallis
gardent toute leur autorité coutumière sur leur sujets
11.
Il n’y a pas à proprement parler de colonisation à Wallis-et-Futuna, le pouvoir du
résident
français se limitant aux affaires extérieures. Cette situation se
poursuit à Futuna jusqu’en 1961, l’administration ne s’installant sur
l’île qu’en 1959
11.
Les habitants continuent à vivre comme autrefois. En 1913, un projet
d’annexion par la France est présenté par le résident Brochard, mais
elle n’aboutit pas. En 1922, l’annexion est jugé trop coûteuse par la
France et est abandonnée
12.
La
Seconde Guerre mondiale entraîne de nombreux bouleversements à Wallis. Pour contrer l’
Empire japonais, lors de la
guerre du Pacifique,
les Américains débarquent à Wallis en 1942 et y construisent de
nombreuses infrastructures. En revanche, Futuna n’est pas investie par
les Américains
11.
Les îles deviennent en
1961 un
territoire d’outre-mer (TOM) après
référendum. Le roi d’
Uvea,
Tomasi Kulimoetoke II
(1916-2007), est signataire de cet accord. Après la révision
constitutionnelle du 28 mars 2003, le territoire des îles Wallis et
Futuna devient une
collectivité d’outre-mer
à statut particulier sans que le régime de 1961 ne change. En effet
depuis cette révision constitutionnelle, aucune loi organique n’est
adoptée faute de consensus à l’Assemblée territoriale.
Population et société
Démographie
Lors du recensement du 22 juillet 2013, il y avait 12 197 habitants,
alors qu’en 2008, il s’en comptait 13 445 habitants et en 2003, 14 994
h. pour l’ensemble des îles Wallis et Futuna, soit 2 750 h. perdus en
dix ans (- 18 %) — dont en 2008 4 238 à Futuna (31,52 %) et 9 207 à
Wallis (68,47 %). L’île d’Alofi, voisine de Futuna, n’est pas habitée.
La plupart des habitants sont d’origine polynésienne (97,3 %) mais on
compte aussi quelques habitants d’origine européenne. La quasi-totalité
est de confession
catholique.
La forte diminution constatée entre 2003 et 2013 est le résultat de la
diminution de la natalité et de l’importance de l’émigration dans un
territoire sans débouchés (études supérieures et emploi réduit), ce qui
conduit au vieillissement de la population et à la réduction de la
taille des ménages.
Pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle, la population de
cette collectivité décroit par rapport au recensement précédent (2003)
qui comptait 14 944 habitants selon une analyse de l’INSEE
13.
La population officielle 2008 est toutefois à présent estimée à 13 484
pour la population municipale et à 14 231 pour la population totale
14.
La population a reculé de 10 % (-8,6 % à Wallis et -13 % à Futuna). En
2013, la baisse a été encore plus marquée : Wallis-et-Futuna ne comptent
plus que 12 197 habitants. En dix ans, le territoire a ainsi perdu 18 %
de sa population. La raison de cette baisse est le départ massif des
jeunes, qui sont de plus en plus nombreux à s’expatrier en
Nouvelle-Calédonie ou en France métropolitaine pour effectuer des études
supérieures ou trouver un travail, les possibilités d’emploi étant
limitées sur place
15. Tous les districts ont été touchés par la décroissance démographique.
Évolution démographique
1928 |
1935 |
1953 |
1960 |
1969 |
1976 |
1983 |
1990 |
1996 |
6 202 |
6 542 |
9 507 |
8 313 |
8 546 |
9 192 |
12 408 |
13 705 |
14 166 |
Évolution démographique, suite (1)
2003 |
2008 |
2013 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
14 944 |
13 445 |
12 197 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
(Source : Likuvalu 1979 jusqu’en 1969
16, Insee
17 et STSEE
18,19)
En 1842, le capitaine du vaisseau
l’Allier estime la population de Wallis à 2 500 habitants et de Futuna à 900
20.
Émigration
L’accroissement naturel de Wallis-et-Futuna ne compense plus son émigration
21.
De nombreux habitants quittent les îles, si bien qu’il y a plus de Wallisiens et de Futuniens à
Nouméa (Nouvelle-Calédonie) (17 763 personnes) que sur les îles. Certains résident aussi en France métropolitaine et en
Polynésie française22.
Langues
Extrait en langue wallisienne.
La langue officielle est le
français. Deux
langues polynésiennes vernaculaires, le
wallisien et le
futunien, sont parlées respectivement à
Wallis et
Futuna.
En juillet 2015, l’Assemblée territoriale vote la création d’une
Académie des langues wallisienne et futunienne, chargée de la promotion
et de la sauvegarde des langues et de la culture locales
23.
Éducation
L’
enseignement primaire à Wallis-et-Futuna est placé sous l’
égide de la Direction de l’Enseignement Catholique qui est une structure privée. L’enseignement secondaire est géré par le
vice-rectorat. La seule formation supérieure disponible sur le territoire se fait auprès de l’antenne de l’
IUFM du Pacifique à Wallis.
Le territoire compte 18 écoles élémentaires, 6
collèges, 1
lycée d’enseignement général (le
Lycée des îles Wallis et Futuna) et un lycée agricole.
Le taux moyen d’encadrement est de 10,4 élèves par enseignant avec,
en 2011, 570 personnels de l’éducation (dont 397 enseignants) pour 4 111
élèves
24.
Santé
Le système de santé repose intégralement sur
l’Agence de santé de Wallis-et-Futuna [archive]. L’agence emploie plus de 180 personnels travaillant sur deux
hôpitaux et trois
dispensaires. Tous les soins sont pris en charge par l’
État. La dotation de l’État s’élève en 2011 à 2,9 milliards de
francs CFP (environ 24,3 millions d’
euros)
25.
Les équipements de santé étant limités sur le territoire, certaines opérations nécessitent l’évacuation des patients vers la
Nouvelle-Calédonie, voire la
France métropolitaine ou l’
Australie. 637 personnes ont bénéficié d’une évacuation sanitaire hors du territoire en 2011
24.
Médias
Ancien logo de la chaîne RFO Wallis et Futuna
Le territoire dispose de sa propre chaîne de télévision (
Wallis et Futuna 1re), et de sa station de radio (
Wallis et Futuna 1re). La radio émet à la fois en
français, en
wallisien et en
futunien.
Le seul quotidien disponible est
Les Nouvelles calédoniennes, qui publient deux ou trois articles par semaine relatant la vie du territoire
26.
L’hebdomadaire
Te Fenua Fo’ou a arrêté sa publication en mars 2002
27. Son remplaçant, le
Fenua Magazine a lui aussi cessé de paraître
26.
L’accès au réseau
internet progresse avec 1 144 abonnés au haut débit à fin 2011
24.
Nouveau logo pour la chaîne Wallis et Futuna
1re
Depuis le 22 décembre 2015, Wallis-et-Futuna possèdent un réseau de
téléphonie mobile, appelé
Manuia. Avant cette date, Wallis-et-Futuna étaient le dernier territoire d’Outre-Mer français à ne pas avoir de réseau mobile
28.
Comme le résume le journaliste René Lataste, « En quelques dizaines
d’années, Wallis-et-Futuna auront fait un pas de géant dans la
communication. Du
Tauasu sous le
Fale depuis des siècles,
au téléphone fixe dans les années 1960 puis à internet 30 ans plus tard.
Aujourd’hui, le mobile et demain une multiplication par 1000 des
connexions
28. »
Sport
Le territoire de Wallis-et-Futuna participe aux
Jeux du Pacifique (qui s’appelaient auparavant Jeux du Pacifique Sud).
En 2013, le territoire a organisé et a accueilli, pour la toute première fois, les
Mini-Jeux du Pacifique.
De nombreux sports sont pratiqués sur le territoire dont
athlétisme, notamment dans la spécialité du
lancer de javelot avec des champions comme :
Jean Paul Lakafia qui à amélioré à deux reprises le record de France du lancer du javelot, le portant à 83,56 m en 1980 et à 84,74 m en 1983,
Lolésio Tuita,
Vitoli Tipotio,
Monika Fiafialoto,
Péta Tauhavili,
Pételo Wakalina ou
Penisio Lutui ou encore en handisport
Tony Falelavaki.
Il existe une
équipe locale de rugby à XV (rattachée à la
Federation of Oceania Rugby Unions). De nombreux joueurs de
rugby à XV qui sont nés à Wallis-et-Futuna ou originaire de ses îles ont joué pour le
XV de France en métropole. C’est le cas de
Vincent Pelo,
Yann David,
Christopher Tolofua,
Sébastien Vahaamahina, Jocelino Suta,
Romain Taofifenua, Raphaël et Pierre-Gilles Lakafia jouant en équipe de france à 7 et son frère Raphaël à XV ou encore
Mickaël Simutoga,
Emerick Setiano,
Peato Mauvaka et
Selevasio Tolofua qui ont pu intégrer l’équipe de France des -20 en 2015 et 2017.
Il existe également une
équipe de football locale. Plusieurs joueurs originaires de Wallis et Futuna jouent en métropole et dans d’autres pays : c’est le cas de
Wesley Lautoa (FCO Dijon) ou encore
David Faupala à
Manchester United.
En 2006,
Jennifer Vegi est médaillée de bronze aux Championnats de France de
Karaté Contact29, puis elle remporte en 2007 la médaille d’or en
taekwondo aux Jeux du Pacifique.
Une base nautique est située dans le village de Liku. Une association sportive, Vakala, propose des activités nautiques (
voile notamment).
L’athlétisme ainsi que d’autres sports tels que le volley-ball, le
hand-ball ou le badminton se pratiquent dans le nouveau centre sportif
de Kafika. On compte parmi les sportifs médaillés Aukusitino Hoatau, qui
a notamment remporté la médaille d’argent au lancer du disque lors des
Jeux du Pacifique de 2011. En
volley-ball, les sportifs les plus connus sont
Samuele Tuia et
Toafa Takaniko.
Administration et politique
Le territoire de Wallis-et-Futuna constitue le dernier
territoire d’outre-mer français puisqu’il n’a pas adopté depuis 2003 celui d’une
collectivité d’outre-mer régie par l’
article 74 de la
Constitution. Ses institutions sont fixées par la loi du 29 juillet 1961
30, lui conférant une situation juridique et administrative très particulière au sein de l’Outre-mer français
31.
À Wallis-et-Futuna, la situation politique est un équilibre entre le
pouvoir coutumier, l’
église et l’
État français. Pour l’historien
Frédéric Angleviel, cinq pouvoirs sont en présence à Wallis-et-Futuna
32 :
- la chefferie coutumière traditionnelle
- l’église catholique (installée depuis 1837)
- l’administration française, présente depuis 1888 (résidents de France, puis administrateurs supérieurs à partir de 1961)
- le négoce (les marchands)
- et la politique, entendue ici comme le jeu des partis politiques « à
l’occidentale », apparue en 1961 avec le statut de territoire
d’outre-mer.
Sophie Chave-Doarten évoque ce qu’elle nomme le « paradoxe wallisien » :
« Depuis
quarante ans, donc, la société wallisienne résiste à son assimilation
par l’État républicain, forte d’une conscience très nette de son
identité et des valeurs qui la distinguent, à ses yeux, de toute autre
société »31.
Institutions territoriales
L’
État français est représenté à Wallis-et-Futuna par un
administrateur supérieur nommé par décret en
conseil des ministres.
L’administrateur supérieur est également « chef du territoire » : à la différence des autres
collectivités territoriales, le
pouvoir exécutif
est assuré par le représentant de l’État et non par un président élu.
L’administrateur supérieur est assisté dans ses fonctions par un conseil
territorial qu’il préside, composé des trois rois traditionnels et de
trois membres nommés par l’administrateur supérieur avec l’approbation
de l’assemblée territoriale.
L’
assemblée territoriale est l’assemblée délibérante du territoire. Ses vingt membres sont élus au
suffrage universel direct pour cinq ans : chacun des districts constituent une circonscription électorale.
Les délibérations de l’assemblée territoriale n’entrent en vigueur que si elles sont approuvées par l’administrateur supérieur.
Le territoire est représenté à l’
Assemblée nationale par un
député (élu au
suffrage universel), actuellement
Napole Polutélé (apparenté
LC: républicains UDI,indépendants) et au
Sénat par un
sénateur
(élu indirectement par les représentants locaux siégeant à l’Assemblée
territoriale, au Conseil territorial ou au sein de la hiérarchie
coutumière des chefs de districts et de villages), actuellement
Robert Laufoaulu (rattaché au
groupe Les Républicains).
Royaumes coutumiers
L’article 3 du statut de 1961 dispose que
« la République garantit
aux populations du territoire des îles Wallis et Futuna, le libre
exercice de leur religion ainsi que le respect de leurs croyances et de
leurs coutumes en tant qu’elles ne sont pas contraires aux principes
généraux du droit et aux dispositions de la présente loi »30. La chefferie traditionnelle est reconnue officiellement par la République française.
Wallis-et-Futuna est la seule
collectivité française à ne pas être découpée en
communes. À la place, le territoire est divisé en trois
royaumes traditionnels, dénommés « circonscriptions territoriales » dans la loi :
- Uvea (sur l’île de Wallis), subdivisée en trois districts (Hihifo, Hahake et Mu’a),
- Alo (au sud-est de l’île de Futuna et sur l’île d’Alofi), anciennement subdivisé en deux districts (Tua au nord, et Alo au sud avec Alofi au sud-est),
- Sigave (au nord-ouest de l’île de Futuna)33.
Chaque royaume dispose de la
personnalité morale et éventuellement d’un budget. Il existe dans chaque royaume un conseil désigné selon la
coutume
et présidé par le roi. L’administrateur supérieur, à Uvea, et son
délégué, à Alo et Sigave, est le chef de la circonscription chargé du
pouvoir réglementaire et de l’exécution du budget.
Les trois royaumes ne sont pas héréditaires : ce sont les familles
nobles, les
aliki,
qui élisent ou destituent les rois. Le pouvoir est assez décentralisé :
les rois locaux doivent négocier avec les chefs de village, et répondre
aux demandes des
aliki qui les élisent et dont l’autorité morale
s’appuie aussi sur la population, tout en négociant avec le
représentant de l’État pour obtenir les budgets de développement du
territoire.
Les royaumes exercent l’équivalent des compétences des communes et
une partie de celles des conseils départementaux. Le royaume d’Uvea est
en outre divisé en trois districts coutumiers (
Hahake,
Hihifo et
Mu’a) qui regroupent plusieurs villages et exercent certaines compétences.
L’organisation de chaque royaume diffère :
- à Uvea, le roi (qui porte le titre de Lavelua) est le chef de la hiérarchie coutumière. Il est assisté d’un premier ministre (Kalae kivalu) et de cinq ministres et nomme, sur proposition de la population, trois chefs de district (faipule)
qui ont autorité sur les 21 chefs de village reconnus par la
population. Les chefs de village, qui peuvent lever les corvées d’intérêt général, sont plébiscités ou destitués au cours d’assemblées générales de village (fono) qui ont lieu le dimanche dans une case commune (fale fono)31. À noter qu’en raison de différends politiques, le royaume d’Uvea n’a plus de roi depuis 2014. Depuis avril 2016, deux Lavelua se disputent le pouvoir à Wallis, sans que l’État français n’ait tranché.
- à Futuna, chacun des deux rois (le Tuigaifo à Alo et le Tuisigave à Sigave)
dispose aussi de ministres, jouant le rôle de porte-paroles dans les
conseils, mais ils ont une autorité limitée directement sur les chefs de
village désignés par les familles princières qui peuvent démettre leur
roi facilement. Depuis le 5 mars 2016, le royaume de Sigave a de nouveau
un souverain en la personne de Eufenio Takala34. Le 15 mai, le souverain d’Alo, Petelo Sea, a été destitué35 ; trois semaines après, le royaume a un nouveau souverain en la personne de Filipo Katoa36.
Administration
Sur le plan éducatif, le territoire a le statut de
vice-rectorat37. Toutefois, l’enseignement primaire est totalement concédé par l’État, dans le cadre d’une mission de service public, au
diocèse
catholique de Wallis-et-Futuna au travers d’une convention où l’État
finance l’ensemble des charges liées à cet enseignement (enseignants et
fonctionnement), les écoles étant construites sur le domaine public
communautaire des villages selon le droit coutumier et le contrôle des
rois qui définit l’usage foncier.
Symboles
-
-
Royaume d’
Uvea (sur Wallis).
-
Royaume d’
Alo (sur Alofi et Futuna).
-
Royaume de
Sigave (sur Futuna).
Politique
Le roi de Wallis (Lavelua) Luciano Aisake en 1904.
La vie politique de Wallis-et-Futuna (entendue ici comme le jeu des partis politiques) a longtemps été dominée par le
RPR gaulliste, incarné sur place par les défunts parlementaires
Benjamin Brial et
Sosefo Makape Papilio. Il faudra attendre
1989 pour voir la gauche, avec le
Parti radical de gauche, être à nouveau portée au pouvoir sur place, avec l’élection du député
Kamilo Gata (décédé en
2004). Celui-ci est à son tour battu en
1997 par
Victor Brial (neveu de Benjamin), nouveau chef du
RPR local et également président de l’
Assemblée territoriale de Wallis et Futuna de
1997 à
1999. Ce dernier est battu en
juin 2007, contre toute attente, par le socialiste
Albert Likuvalu. Celui-ci avait auparavant été brièvement président de l’
Assemblée territoriale du
22 février au
24 novembre 2005, bénéficiant alors d’une alliance éphémère entre l’opposition de gauche (7 élus sur 20) et quelques élus divers droites.
Lors des élections territoriales de
2002, la droite locale (encore
RPR alors, futur
UMP,
remporte le scrutin avec 9 élus sur 20 et complète sa majorité avec les
5 représentants divers droite de l’Alliance pour Wallis et Futuna.
Toutefois, le leader de celle-ci,
Albert Likuvalu,
se rapproche de l’opposition locale, formée de 4 élus de l’Union pour
Wallis et Futuna (gauche socialiste) et 2 non inscrits. Ces trois
formations (Alliance, Union et non-inscrits) forment donc une majorité
éphémère de 11 membres sur 20 du 22 février au 24 novembre 2005, l’
UMP étant relégué dans l’opposition et Likuvalu prenant la présidence de l’Assemblée. Le
24 novembre 2005, sur fonds de conflits coutumiers à
Wallis
entre les partisans du roi local et les « rénovateurs », les 4 autres
élus de l’Alliance s’éloignent d’Albert Likuvalu et reforment une
majorité avec l’
UMP. Likuvalu reste quant à lui dans l’opposition, et participe en
2006 à la création de la fédération locale du
Parti socialiste. Du 24 novembre 2005 à
avril 2007, la nouvelle majorité de droite porte à la présidence de l’Assemblée Erménégilde Simete, membre de l’
UMP.
Pour les élections locales du
1er
avril 2007, 26 listes s’étaient portées candidates pour 20 sièges.
Parmi les élus, 12 se sont finalement rangés dans la majorité
UMP-
UDF-divers droite qui a porté
Pesamino Taputai, représentant local de l’
UDF-
MoDem, à la présidence de l’Assemblée territoriale. L’opposition, composée de 8 élus, est quant-à-elle organisée autour du
PS local d’
Albert Likuvalu qui, deux mois plus tard, est élu député contre le sortant
Victor Brial. Il est à préciser que parmi les 5 candidats présents au
1er tour, 3 étaient des élus de la majorité à l’Assemblée territoriale : outre
Victor Brial pour l’
UMP,
Pesamino Taputai représentait le
MoDem
et l’ancien président de l’Assemblée et désormais président de sa
commission permanente, Erménégilde Simete, candidat divers droite.
Donc, en théorie la vie politique à Wallis et Futuna est dominée par
les représentants locaux des grands partis métropolitains, le
FN y étant également présent depuis l’élection présidentielle de
2002 et est représenté par Gaston Lutui qui fut candidat aux législatives de 2002
38 mais pas en 2007.
La configuration des sociétés wallisienne et futunienne est telle
qu’il s’agit avant tout de voter pour le candidat proposé par le chef
coutumier
[réf. nécessaire].
La coutume est omniprésente et se reflète dans la vie politique locale.
Crise politique de 2005
En 2005, le territoire fait parler de lui à la suite d’une crise
politique ayant eu lieu à Wallis. La crise débute quand un petit-fils du
roi d’
Uvea (
Tomasi Kulimoetoke II, régnant depuis 46 ans) est condamné pour
homicide involontaire après avoir tué un motocycliste en conduisant en état d’
ivresse. Le petit-fils se réfugie au
palais
royal. Le roi résiste d’abord aux demandes d’arrestation de son
petit-fils car les délais entre l’accident mortel et la sanction
judiciaire ont été longs compte tenu que ce territoire est rattaché sur
le plan judiciaire à la Nouvelle-Calédonie. Ce choix divise les familles
aristocratiques, partagées entre le devoir traditionnel de solidarité
familiale (envers le petit-fils et le roi) et celui de loyauté envers la
puissance tutélaire française (l’économie du territoire dépend des
aides de l’État et l’administration emploie de nombreuses personnes).
Deux camps s’opposent : d’un côté, les royalistes, partisans du roi
Kulimoetoke et de l’autre les « rénovateurs », souhaitant une évolution
de la coutume. Une partie des chefs de village, soutenus par le nouveau
préfet Xavier de Fürst (qui émet plusieurs arrêtés reconnaissant leurs
griefs), décident alors d’introniser un nouveau roi, Sosefo Mautamakia
39. Mais, à l’approche de la cérémonie d’intronisation, prévue le
25 septembre, le conflit institutionnel manque de tourner à l’affrontement avec les partisans du roi, qui occupent l’
aéroport et édifient des barrages. La situation s’arrange finalement grâce à l’intervention d’un
médiateur français qui reconnaît l’autorité du roi Tomasi Kulimoetoke II. La cérémonie d’intronisation des
dissidents est alors annulée, mais l’autorité du préfet de Fürst est entamée.
L’affaire laisse des traces et des incidents se produisent en juin
2006 dans le district du nord
Hihifo
(le préfet de Fürst encourageant les dissidents). Des palabres de
réconciliation s’ensuivent, mais les incidents continuent sporadiquement
jusqu’en
2014 et reprennent en
2016.
Le 12 mars
2007, le
Tribunal administratif [archive] de
Mata Utu a examiné une cinquantaine de recours qui avaient été présentés par le royaume d’
Uvea pour annuler les arrêtés préfectoraux de
Xavier de Fürst.
Le Tribunal administratif a finalement annulé les décisions prises par
M. de Fürst et condamné l’État français à verser des indemnités à la
circonscription territoriale d’Uvea (ce qui correspond à l’entité
coutumière du royaume d’Uvea) et aux membres de la chefferie du
Lavelua.
Règne de Kapeliele Faupala (2008-2014)
Le 7 mai 2007, Tomasi Kulimoetoke II décède
40 à l’âge de 88 ans : son règne aura été l’un des plus longs de l’histoire de Wallis, de 1959 à 2007 (48 ans)
41.
Après la période de deuil coutumier s’ouvrent les négociations et
palabres au sein des familles royales pour la désignation d’un nouveau
roi. En juillet 2008,
Kapeliele Faupala est intronisé Lavelua
42.
Les incidents sur l’île, mêlant droit coutumier et instances républicaines, continuent lorsqu’en 2010, le roi
Kapeliele Faupala et ses partisans s’emparent d’EEWF (Électricité et Eau de Wallis-et-Futuna), une filiale de
GDF-Suez. Cette action
43
a pour origine le licenciement d’un employé d’EEWF pour faute grave,
contesté par la chefferie, et a eu pour principale conséquence des
coupures d’approvisionnement en eau et électricité pendant plusieurs
jours en juillet 2010
44.
Kapeliele Faupala est destitué le 2 septembre 2014 suite à des désaccords avec son premier ministre
45.
Onze ans après la crise de 2005, la réconciliation entre les deux
camps semble « peu [probable] tant les blessures réciproques après le
conflit de 2005 restent à vif »
46 et l’île reste profondément divisée.
Crise coutumière d’avril 2016
En avril 2016, de nouvelles tensions éclatent autour du projet
d’intronisation d’un nouveau roi. Vendredi premier avril, la chefferie
annonce l’intronisation prochaine de Tominiko Halagahu, chef du district
de
Hihifo47. Cette nouvelle est inattendue, après plus de deux ans sans Lavelua à Wallis. De nombreux
Wallisiens de Nouvelle-Calédonie
arrivent à Wallis en vue de cette intronisation. Cependant, une partie
des familles royales sont opposées à ce choix et nomment une nouvelle
chefferie. Leurs partisans occupent le palais royal à Sagato Soane (à
Mata-Utu) depuis le mardi 12 avril
48. Alors qu’un accord semblait être trouvé entre les deux chefferies jeudi 14 après des négociations
49,
la situation prend un nouveau tournant le lendemain : la chefferie en
place ne se rend pas aux négociations. Les partisans de la nouvelle
chefferie annoncent alors leur refus de l’intronisation et continuent à
occuper le palais royal. Pendant ce temps, Tominiko Halagahu est
intronisé chez lui, à
Vailala, dans le district de
Hihifo (nord), vendredi 15 avril.
Wallis-et-Futuna 1re
commente la situation : « Un point de non-retour est atteint.
L’intronisation s’est faite dans des conditions et dans un lieu qu’ils
[la nouvelle chefferie] ne peuvent accepter. »
50.
Dimanche 17 avril, la nouvelle chefferie (représentant une grande
partie des familles royales) intronise elle aussi un Lavelua, Patalione
Takumasiva, suivant la cérémonie traditionnelle
51. Wallis se retrouve donc dans une situation coutumière inédite, avec deux rois et deux chefferies
52.
« Le pouvoir coutumier d’Uvea est donc représenté par 2 rois et 12 ministres. La population est totalement divisée »53.
Dans cette situation, le préfet doit arbitrer entre les deux camps ; néanmoins, «
l’État ne s’immisce pas dans les affaires coutumières »
54. Lundi 18 avril, la situation n’a toujours pas été tranchée par le préfet
55.
Un mois après le début de cette crise, il y a toujours deux rois à
Wallis. Pour l’anthropologue Françoise Douaire-Marsaudon, interviewée
sur LTOM, l’État français doit rester absolument neutre et laisser les
Wallisiens régler la crise
56.
Elle estime que cette division entre deux Lavelua concurrents
s’explique en partie par les séquelles de la crise coutumière de 2005
56.
Le samedi 28 mai 2016, deux chefs de village et un
faipule (chef de district) sont installés par la nouvelle chefferie :
« désormais, Wallis a deux Lavelua et deux grandes chefferies au complet »57.
Économie
Ancien billet de 1000 francs Pacifique (XFP).
La population, plus pauvre qu’en métropole mais la plus riche du Pacifique-Sud
58, n’a majoritairement pas accès à l’économie monétaire (70 % des actifs), et près de 70 % des actifs travaillent pour l’
administration publique. Moins de 1 000 actifs travaillent dans des sociétés semi-publiques ou privées (notamment l’
artisanat de la
nacre destiné à l’
exportation et issu de la
pêche de
coquillages).
Depuis
1976,
l’emploi public a été considérablement accru, passant de moins de 400
emplois non-marchands pour 4 000 actifs à plus de 1 070 sur 1 800
emplois dans le secteur marchand. Si plus de 300 nouveaux jeunes sortent
du système éducatif chaque année, il n’y a guère plus de 15 nouveaux
emplois créés. Aussi, ce
chômage
important est compensé par un exode massif de la population, surtout
des jeunes qui tentent leurs chances en Nouvelle-Calédonie, en
Australie, ou directement en France métropolitaine.
Les îles sont de fait assez pauvres : elles souffrent de ressources
naturelles limitées, notamment en eau douce pour Futuna, ce qui explique
aussi que l’île voisine d’Alofi n’est pas habitée. Cette carence ne
permet qu’une économie essentiellement
rurale axée sur la pêche artisanale dans le lagon et l’
agriculture
océanienne vivrière pour les besoins locaux. Les îles souffrent aussi
de leur éloignement et leur isolement des marchés potentiels,
l’environnement régional étant encore plus démuni qu’elles. Cet
isolement engendre des difficultés techniques mais permet aussi
d’adopter d’autres modes de vie. Par exemple, Futuna n’est dotée de la
télévision que depuis le 24 décembre 1994.
Nouveau billet de 1000 francs Pacifique (XFP)
La dangerosité et les difficultés d’accès maritime aux îles, liées à
leur environnement naturel dangereux, l’absence de port en eaux
profondes combinée à l’éloignement des grandes routes commerciales avec
les pays plus riches comme l’
Australie et la
Nouvelle-Zélande, la quasi-absence de produits exportables (qui oblige les
cargos de
fret à repartir à vide et contribue à accroître le coût des
importations
de produits manufacturés) ou même l’insuffisance de liaisons aériennes
qui faciliterait le développement touristique contraignent ces îles à un
développement difficile et nécessitant un apport constant de capitaux
publics.
Une partie des recettes publiques est constituée par la taxe annuelle
forfaitaire sur des sociétés extraterritoriales, qui n’ont aucune
activité sur le Territoire de Wallis-et-Futuna, appelées aussi sociétés
« offshore ». Il n’est pas certain que ces recettes perdurent. En effet
les niches fiscales étant remises en cause, ces sociétés ont de manière
certaine un caractère délictueux, du fait qu’il s’agit de sociétés
fictives ou
société écran
(coquille vide) dont le seul but est de frauder l’impôt et les taxes en
France ou dans d’autres pays. Il faut rappeler que le code pénal et le
code de commerce sont applicables à Wallis-et-Futuna, la résultante de
cette applicabilité constituant les délits de
blanchiment, d’
abus de biens sociaux et de recel d’abus de biens sociaux.
Ancien billet de 5000 francs CFP.
Toujours dans le même registre de sociétés fictives, Wallis-et-Futuna est spécialisé dans les
pavillons de complaisance.
L’immatriculation de navires marchands dans des paradis fiscaux
« spécialisés » aux travers de sociétés fictives, permet d’échapper (de
manière illégale) aux obligations sociales et fiscales des États, d’où
les mises en garde de l’ONU et OCD et autres organismes de régulation
internationale.
Le tourisme sur l’île de Wallis est faiblement développé avec
seulement quatre établissements hôteliers offrant 44 chambres et 3
bungalows. Il existe quelques restaurants à Mata-Utu ainsi qu’un
supermarché. Les produits frais tels que la viande arrivent
essentiellement par transport aérien de
Nouméa59. Certaines activités ne sont disponibles que par le biais d’associations locales (tennis, plongée sous-marine, ULM…)
60. L’île de Futuna ne dispose que de deux hôtels offrant 11 chambres
61.
Il n’y a sur le territoire qu’une seule banque, la
Banque de Wallis-et-Futuna ; la BWF est une filiale de
BNP Paribas. Le
Trésor public n’ouvre plus de comptes et
La Poste n’y a pas de services financiers. La banque sur Futuna n’est ouverte que deux jours par mois
61.
Le service des postes et télécommunications de Wallis-et-Futuna a une
activité d’émission de timbres-poste qui peut intéresser les
philatélistes
62.
Culture
Une danse wallisienne (faka niutao), exécutée par des jeunes filles en 1943 (archives de la marine américaine).
La culture de Wallis-et-Futuna est encore méconnue et très peu
documentée. Cependant, il existe un service des Affaires culturelles
63 sur le territoire situé à
Aka’aka dans le district de
Hahake à Wallis.
À propos de la culture wallisienne et futunienne, l’anthropologue Dominique Pechberty écrit :
« Wallis
et Futuna sont parmi les rares îles polynésiennes à avoir conservé
vivantes des coutumes qui ailleurs ont progressivement disparu lors des
contacts répétés avec les Occidentaux (…) Il ne s’agit pas d’un folklore
à l’usage des touristes, ni de la reconquête d’un patrimoine culturel
pour retrouver une identité perdue. »64
Archéologie
Ruines du fort Talietumu.
L’un des sites archéologiques majeurs de Wallis est le fort tongien de
Kolo Nui à Talietumu, dans le district de
Mu’a.
Les églises à Wallis-et-Futuna
L’église Saint-Joseph, dans le village de
Mala’efo’ou (Wallis).
La construction des églises sur le territoire peut être considéré
comme un art. Toutes différentes les unes des autres , ces dernières
sont en pierres volcaniques pour la plupart et très colorées. Elles sont
présentes dans chaque district et dans chaque village. Les pierres
toutes sculptées à la main. Sur Wallis,on compte un peu près 26
monuments religieux et sur Futuna, elles sont au nombre de 22. Seuls
monuments imposants du territoire, elles font partie intégrante du
patrimoine culturel.
Danses traditionnelles
Chaque année, le territoire organise des concours de danses traditionnelles, la plus connue étant le Soa mako
65. On peut aussi voir lors de ces concours la danse du
Niutao, du
Kailao, du
Eke,
etc. La plupart du temps, ce sont des danses guerrières. Les textes des
chants qui accompagnent les danses sont composés pour chaque fête ou
grande occasion : le répertoire musical est donc régulièrement renouvelé
66.
Une partie des danses sont réalisées debout, tandis que le reste des
danses se font assis. Pour Raymond Mayer, « elles constituent un
phénomène social qui dépasse la simple analyse musicale et esthétique »
66.
Artisanat
Dans cet onglet culturel, il est important de noter la forte présence de l’
artisanat sur les deux îles. Quatre matériaux essentiels à cette activité peuvent être listés :
- Le bois (tel que le feta’u) est utilisé pour la réalisation de sculptures représentant la plupart du temps les animaux et la nature.
- La noix de coco est très prisée pour son huile. Cette dernière est mélangée à d’autres fleurs comme la tiaré ou l’ylang-ylang pour la confection de l’huile parfumée locale. C’est l’équivalent du Mono’i.
- Les coquillages sont utilisés pour la confection de divers colliers et parures.
- Le tutu est une fibre végétale.Elle est utilisée pour la confection des lafi (sur Futuna) et gatu (sur Wallis), plus connu sous le nom de tapa.
Ce dernier est présent sur de nombreuses îles du Pacifique. Cette fibre
peut être décorative ou utilisée comme vêtement, notamment pour les
mariages, ou en guise de linceul.
Peinture
Artistiquement parlant, le territoire compte quelques artistes peintres, tels que :
- Aloisio Pilioko 67
- Soane Takaniua 68
- Rebecca Kulimoetoke
Plusieurs artistes wallisiens et futuniens vivent également en Nouvelle-Calédonie et en France métropolitaine.
Poésie
Virginie Tafilagi est la seule poète wallisienne du territoire. Elle a participé à la rédaction de deux ouvrages collectifs :
Sillage d’Océanie 2009 avec l’association des écrivains de Nouvelle-Calédonie et
Outre-Mer : trois océans en poésie69 en 2011, avec Maituku Kolonalio
[réf. nécessaire].
Musique
Le territoire de Wallis-et-Futuna se caractérise par une production musicale importante, allant de la musique traditionnelle
a cappella nommée
Hua lau et accompagnée de percussions en bois, à de la
variété, de la
pop ou du
reggae. La plupart des chansons sont composées en
wallisien ou en
futunien. Les artistes sont produits sur le territoire.
Le
Hua lau désigne le chant traditionnel qui est chanté par le
Lau qui est un groupe polyphonique
. Ce dernier peut être mixte
.
Les chants abordent différents thèmes : les histoires d’amour, la
guerre, les grands événements historiques, la mort, etc. L’une des
caractéristiques musicales du territoire réside dans son traitement du
décès dans ses chants. Les familles peuvent demander aux auteurs de
composer des chants funèbres en mémoire de leurs morts.
« Le répertoire des chants wallisiens en effet n’est pas de type
cumulatif, mais de type transitoire : les chants naissent, se
connaissent, puis meurent – progressivement et définitivement – par
oubli. Ce phénomène de déperdition, ou plus exactement d’effacement par
remplacement, se lira concrètement dans les textes de chants funèbres »70
Les fêtes coutumières – le katoaga
Cochons et nattes alignées devant le palais royal Sagato Soane à
Matā’Utu lors d’un
katoaga à Wallis.
Concernant les traditions, il est intéressant de noter que sur les deux îles, l’animal coutumier est le
cochon.
Lors des cérémonies, plusieurs cochons sont sacrifiés et offerts en
offrande au Roi et à toute la chefferie. À Wallis, ces cérémonies
portent le nom de
katoaga64
et sont profondément ancrées dans la culture wallisienne, rythmant la
vie quotidienne : elles ont lieu lors d’une fête religieuse, d’un
événement familial ou des fêtes profanes comme le 14 juillet.
Cinéma
En 2015 est tourné le premier épisode de la série
Foha Tau (les fils de la guerre)
71. Initié par la société Cinemata (l’œil du ciné). Cette série est la première tournée entièrement en wallisien.
Foha Tau
raconte les contes et légendes du Pacifique sud avec une première
saison de 3 épisodes, de 60 minutes chacun, diffusée en 2016 et 2017 sur
les chaines de télévision publique française
Wallis et Futuna 1ère et
Nouvelle Calédonie 1ère.
Saison 1 :
- épisode I : La promesse d’une île ;
- épisode II : La mélodie du témonio ;
- épisode III : La bataille d’Uvea.
Sorti en 2016, le film de Sacha Wolff,
Mercenaire, premier long-métrage parlé également en wallisien, raconte le départ d’un jeune joueur de rugby wallisien pour la métropole
72.
Notes et références
- ↑ Insee – Résultats du recencement de la population de 2013 à Wallis-et-Futuna [archive], dans Insee Première, n° 1511, août 2014
- ↑ De bonnes sources, dont l’INSEE et son Code officiel géographique [archive],
écrivent la forme courte « Wallis et Futuna » mais aussi, probablement
par erreur, « Wallis-et-Futuna ». Pour d’autres raisons, la Commission nationale de toponymie [archive]
et plusieurs textes officiels n’emploient la graphie sans traits
d’union qu’après « les îles ». « Wallis-et-Futuna » a un court
avantage : être au masculin singulier incontestablement.
Les organismes non gouvernementaux, y compris les chaines de télévision
et radio publiques, peuvent dériver leur propre marque commerciale ou de
service avec ou sans traits d’union, aussi bien en forme courte que
longue.
- ↑ « Loi n° 61-814 modifiée par LOI organique n° 2010-704 du 28 juin 2010 – art. 21 (V) » [archive], sur Legifrance (consulté le 16 novembre 2016).
- ↑ Bien que la réforme constitutionnelle française de 2003 crée des collectivités d’outre-mer, depuis, aucune loi organique n’a modifié le statut du territoire qui demeure organisé comme à l’époque du TOM.
- ↑ Ministère des Outre-mer – Présentation de Wallis et Futuna [archive], consulté le 8 octobre 2016
- ↑ IGN magazine, no 54, juillet-août 2009, p. 8. Lire en ligne [archive] [PDF]
- ↑ a, b et c Angleviel 1994, p. 1
- ↑ Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux de Wallis – Etat des lieux et diagnostic| https://www.researchgate.net/publication/300285849_Schema_d’Amenagement_et_de_Gestion_des_Eaux_de_Wallis/ [archive]
- ↑ Frédéric Angleviel, « Wallis 1825-1858. Contacts, mutations, permanences », Revue française d’histoire d’outre-mer, vol. 76, 1989, p. 95–110 (DOI 10.3406/outre.1989.2744, lire en ligne [archive])
- ↑ Pechberty et Toa 2004, p. 25
- ↑ a, b et c Marc Soulé, « Les bouleversements de la société coutumière lors de la présence américaine à Wallis (1942 – 1946) », dans Sylvette Boubin-Boyer (dir.), Révoltes, conflits et Guerres mondiales en Nouvelle-Calédonie et dans sa région, L’Harmattan, 2008 (ISBN 9782296051225)
- ↑ Jean-Claude Roux, Wallis et Futuna: espaces et temps recomposés : chroniques d’une micro-insularité, Presses Universitaires de Bordeaux, 1995, 404 p. (lire en ligne [archive]), p. 134-138
- ↑ Dossier statistique de l’INSEE sur le recensement de Wallis-et-Futuna en 2008 [archive]
- ↑ Les populations des circonscriptions des îles Wallis-et-Futuna [archive] (INSEE) et décret no 2009-9 du 5 janvier 2009 [archive] authentifiant les résultats du recensement de la population effectué dans les îles Wallis-et-Futuna en 2008.
- ↑ « Insee – Territoire – Wallis et Futuna a perdu près du cinquième de sa population en dix ans » [archive], sur www.insee.fr (consulté le 6 février 2016)
- ↑ « Histoires et migrations à Wallis et Futuna », Bulletin de la Société d’études historiques de Nouvelle-Calédonie, 1979
- ↑ Populations légales au recensement de la population 2013 de Wallis-et-Futuna [archive].
- ↑ Recensements généraux de population [archive].
- ↑ Historique des recensements et enquêtes réalisés à Wallis-et-Futuna [archive].
- ↑ E. Dubouzet, Capitaine de corvette l’Allier, « N°1
– Rapport adressé à M. le capitaine de vaisseau LAVAUD, commandant la
station de Nouvelle-Zélande, par M. le capitaine de corvette E.
Dubouzet, commandant la corvette de charge l’Allier, sur les résultats de sa mission aux îles Vavao, Wallis, Futuna », dans M. Bajot et M. Poirré, Annales
maritimes et coloniales : Recueil de lois et ordonnances royales,
règlements et décisions ministérielles, mémoires, observations et
notices particulières, concernant tout ce qui peut intéresser la marine
et les colonies sous les rapports militaires, administratifs,
judiciaires, nautiques, consulaires et commerciaux., t. 1 : 28ème année, Paris, Imprimerie Royale, 1843, 1140 p. (lire en ligne [archive]), p. 5-61
- ↑ http://kodamian.over-blog.com/article-une-population-qui-diminue-sur-notre-fenua-102341723.html [archive]
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- ↑ « Création de l’Académie des langues de Wallis et Futuna » [archive], sur Wallis et Futuna 1ère, 8 septembre 2015 (consulté le 30 décembre 2015)
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- ↑ [1] [archive]
- ↑ a et b « Loi n° 61-814 du 29 juillet 1961 conférant aux îles Wallis et Futuna le statut de territoire d’outre-mer » [archive], sur Légifrance
- ↑ a, b et c Sophie Chave-Dartoen, « Le paradoxe wallisien : une royauté dans la République », Ethnologie française, vol. Vol. 32, 1er décembre 2002, p. 637–645 (ISSN 0046-2616, DOI 10.3917/ethn.024.0637, lire en ligne [archive])
- ↑ Frédéric Angleviel, « Wallis-et-Futuna (1942-1961) ou comment le fait migratoire transforma le protectorat en TOM », Journal de la Société des Océanistes, no 122-123, 2006, p. 61-76 (lire en ligne [archive])
- ↑ Samuel Laurent, « Wallis et Futuna, petit bout de France où règnent trois rois », Le Monde, 5 septembre 2014 (lire en ligne [archive]).
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- ↑ http://www.ac-wf.wf/ [archive]
- ↑ « Résultats Elections 2002 – AN » [archive], sur Assemblée Nationale
- ↑ INA, « Crise politique à Wallis » [archive], sur INA – Jalons (consulté le 13 avril 2016)
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- ↑ Pierre Gins, « KAPELIELE FAUPALA INTRONISÉ ROI DE WALLIS » [archive], sur www.vakala.net, 25 juillet 2008 (consulté le 13 avril 2016)
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- ↑ http://www.lnc.nc/pacifique/wallis-et-futuna/229056-wallis-senfonce-dans-la-crise.html [archive]
- ↑ « Le roi de Wallis officiellement destitué », Le Monde.fr, 5 septembre 2010 (ISSN 1950-6244, lire en ligne [archive])
- ↑ « Wallis : un Roi dans 3 mois? – wallis et futuna 1ère » [archive], sur wallis et futuna 1ère, 21 septembre 2015 (consulté le 13 avril 2016)
- ↑ « Uvea : un Lavelua intronisé samedi prochain – wallis et futuna 1ère » [archive], sur wallis et futuna 1ère (consulté le 17 avril 2016)
- ↑ « Situation coutumière à Wallis : ça se complique pour l’intronisation! – wallis et futuna 1ère » [archive], sur wallis et futuna 1ère (consulté le 13 avril 2016)
- ↑ « Wallis-Uvea : un accord pour introniser le Lavelua samedi – wallis et futuna 1ère » [archive], sur wallis et futuna 1ère (consulté le 17 avril 2016)
- ↑ « Intronisation à Wallis-Uvea : la journée des rebondissements! – wallis et futuna 1ère » [archive], sur wallis et futuna 1ère (consulté le 17 avril 2016)
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Annexes
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
Sur Wallis-et-Futuna
Ouvrages scientifiques
- Frédéric Angleviel, Les Missions à Wallis et Futuna au XIXe siècle, Centre de recherche des espaces tropicaux de l’université Michel de Montaigne (Bordeaux III), 1994 (lire en ligne [archive])
- Jean-Claude Roux, Wallis et Futuna : espaces et temps recomposés. Chroniques d’une micro-insularité, Presses universitaires de Bordeaux, 1995, 404 p. (ISBN 2-905081-29-5, lire en ligne [archive])
- Daniel Frimigacci, Bernard Vienne, J.-P. Siorat (collab.), Wallis, Futuna : 3 000 ans d’histoire, Nouméa, Association de la jeunesse wallisienne et futunienne de Nouvelle-Calédonie, 2001, 64 p.
- Odon Abbal, Wallis et Futuna aux temps premiers de la Mission (1841-1862) : Extraits des Annales pour la propagation de la foi, Lyon-Paris, L’Harmattan, 2003, 426 p. (ISBN 978-2-7475-5714-6, présentation en ligne [archive])
- Allison Lotti, Le Statut de 1961 à Wallis et Futuna : genèse de trois monarchies républicaines, Paris, L’Harmattan, 2011, 532 p. (ISBN 978-2-296-13871-1, lire en ligne [archive])
Récits de voyage, reportages, livres illustrés et autres
- Philippe Godard, Wallis et Futuna, Nouméa, Éditions Melanesia/Éditions d’Art Calédoniennes, 1991 (1re éd. 1975), 204 p.
- Jean-François Marin, Ko Uvea mo Futuna : Îles de Wallis et Futuna, C’est dans l’air, 2012, 135 p. (présentation en ligne [archive])
- Jules Seitz et Collège Vaimoana (ill. Marcel Bosserelle), Un herbier : Wallis et Futuna : textes des élèves du BEPA de Lavegahau, Lavegahau, Café Fale, 2003.
Sur Futuna spécifiquement
- Odon Abbal et Marc Soulé, « Violences futuniennes », dans Frédéric Angleviel (dir.), Violences océaniennes, L’Harmattan, 2004
- Daniel Frimigacci et Bernard Vienne, Aux temps de la terre noire : Ethnoarchéologie des îles Futuna et Alofi, Paris, Peeters Selaf, 1990 (ISBN 978-2-87723-030-8, lire en ligne [archive])
- (fr+fud) Daniel Frimigacci, Muni Keletaona, Claire Moyse-Faurie et Bernard Vienne, Ko Le Fonu Tu’a Limulimua – La tortue au dos moussu : textes de tradition orale de Futuna, Paris, Peeters Selaf, 1995 (lire en ligne [archive] [PDF])
- Éric Rau (préf. Régis Lafargue), La vie juridique des indigènes des îles Wallis (Thèse de doctorat), Paris, L’Harmattan, 2007 (1re éd. 1935), 106 p. (ISBN 978-2-296-02386-4, lire en ligne [archive])
Sur Wallis spécifiquement
- Dominique Pechberty et Epifania Toa, Vivre la coutume à ʻUvea (Wallis), L’Harmattan, 2004 (lire en ligne [archive])
Romans, recueils
- Pierre Lamblé, Chroniques Wallisiennes : récits et nouvelles, Paris, L’Harmattan, 2011, 192 p. (ISBN 978-2-296-13887-2, lire en ligne [archive])
- (fr+wls) Falakika Ga’eke, Sess (trad. Epifania Toa – Hiasinita Filimohahau-Amole), L’arbre Pometia de Tagaloa / Te Tava o Tagaloa, L’Harmattan, 2010, 16 p. (ISBN 978-2-296-09726-1, présentation en ligne [archive])
Documentaires vidéos
- Thalassa : Wallis et Futuna, 25 min 32 s, 1980
- Capitale du Pacifique : Wallis et Futuna, Mata’utu, Visite et découverte, 51 min, 2004
- Thalassa : Wallis et Futuna, 19 min, 2007
- Des îles et des hommes : Wallis et Futuna, les îles sœurs, 50 min, 2010
- Passion Outre-Mer, Grand format : Wallis et Futuna, seuls au monde, 1 h 50, 2015
Articles connexes
Liens externes
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Eles_Kerguelen
Îles Kerguelen
Les
îles Kerguelen1‘
2 ou
archipel Kerguelen3, jadis surnommées «
îles de la Désolation », forment un
archipel français au sud de l’
océan Indien et constituent l’un des cinq districts des
Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
Elles sont éloignées de plus de 3 400
km de
La Réunion, terre habitée la plus proche. L’île principale, la
Grande Terre, qui couvre plus de 90 % de la surface, est la troisième plus grande île française (après la
Nouvelle-Calédonie et la
Corse) ; c’est également la plus grande de toutes les
îles sub-antarctiques (devant la
Malouine orientale).
Ces îles, d’origine
volcanique, au
relief montagneux, culminent à 1 850
m, au
mont Ross. Les côtes, très découpées, sont entaillées de
fjords profonds. L’intérieur des terres est parsemé de nombreux
lacs et
étangs. La région occidentale est surmontée par
la calotte glaciaire Cook qui s’étend sur 400
km2.
Il y règne un climat froid mais non glacial (les températures moyennes d’été sont inférieures à 10
°C mais celles d’hiver sont supérieures à 0
°C), extrêmement
venteux.
Ces terres furent découvertes le
12 février 1772, par le navigateur breton
Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec. Elles sont restées, malgré quelques tentatives de
colonisation, dépourvues d’habitants permanents.
Jusqu’au début du
XXe siècle, les chasseurs de
phoques et de
baleines
ont fréquenté l’archipel et en ont massacré la faune. Les populations
animales se sont aujourd’hui reconstituées et les côtes accueillent à
nouveau de nombreuses colonies de reproduction d’oiseaux et de
mammifères marins mais les
écosystèmes
doivent néanmoins subir le développement d’espèces introduites
volontairement ou involontairement par l’homme. Les îles et les eaux
territoriales sont pour l’essentiel classées en
réserve naturelle. La
zone économique exclusive est l’une des zones de
pêche de la
légine.
Depuis
1950, la
France assure le fonctionnement continu de la station de
Port-aux-Français, base logistique, technique et scientifique où se relayent régulièrement 45 à 100 personnes. La 68
e mission est actuellement en cours.
Géographie
- (Voir la carte administrative)
|
Principaux sites des îles Kerguelen
|
Situation
L’archipel se situe sur le
plateau sous-marin de Kerguelen, dont il constitue un des sommets émergés, avec les
îles Heard-et-MacDonald. Il se trouve à une distance d’environ :
Les terres les plus proches sont :
Malgré ce que pourrait laisser penser son climat froid, l’archipel
est relativement éloigné des régions polaires. En fait, les îles
Kerguelen se situent dans une bande de latitude (australe) comparable à
la
Haute-Normandie dans l’
Hémisphère nord : ainsi Port-aux-Français est aussi éloigné du
pôle Sud que
Rouen du
pôle Nord.
Topographie
L’archipel, d’une superficie d’environ 7 215
km2, est constitué d’une île principale, la
Grande Terre
entourée de plus de 300 îles et îlots satellites. La plupart sont très
proches de l’île principale (souvent quelques centaines de mètres,
parfois moins), si l’on excepte les groupes plus éloignés des
îles Nuageuses et des
îles Leygues
au nord et quelques îlots au sud. Les côtes sont dans leur ensemble
extrêmement découpées avec quelques grands golfes (Morbihan, des
Baleiniers, Choiseul, baie d’Audierne) et de nombreuses baies
secondaires ainsi que de longs
fjords (Bossière, Karl Luyken, etc.). Elles se développent sur une longueur d’environ 2 800
km4. Le point culminant de l’archipel est le volcan du
mont Ross qui atteint 1 850
m
d’altitude. La zone économique exclusive (ZEE normalement fixée à 200
milles des côtes) a été étendue à 350 milles en 2015 après l’avis
favorable de l’
Organisation des Nations unies5.
La
Grande Terre avec ses 6 675
km2 (les
3⁄
4 de la superficie de la
Corse) représente 92 % de la superficie totale de l’archipel et s’étend sur environ 150
km d’ouest en est et sur 120
km nord au sud.
Elle est couverte, au centre-ouest, par la
calotte glaciaire Cook d’une superficie d’environ 400
km2 qui culmine au Dôme à près de 1 050
m
d’altitude. Plus d’une vingtaine de glaciers, plus ou moins bien
individualisés s’en écoulent dont les principaux sont, dans le sens des
aiguilles d’une montre : les glaciers
Agassiz,
de Chamonix,
Dumont d’Urville,
Vallot, Naumann, de l’Explorateur,
Ampère, Lavoisier, Descartes, Curie, Pasteur-Mariette.
La Grande Terre présente de nombreux diverticules dont les principaux sont :
Parmi les autres îles, la plus grande est l’
île Foch (centre-nord) qui couvre plus de 200
km2 et qui est séparée de la Grande Terre par le
détroit de Tucker.
D’autres îles peuvent être signalées :
- l’île Saint-Lanne Gramont, les îles Howe et Mac Murdo séparées de l’île Foch par le canal Aldrich ;
- l’île du Roland et l’île de Croÿ dans le groupe des îles Nuageuses au nord-ouest, séparées de l’archipel par le chenal du J-B Charcot ;
- l’île de Castries dans le groupe des îles Leygues séparées de l’île Howe par la passe de la Résolution ;
- l’île du Port et la presqu’île Bouquet de la Grye dans le golfe des Baleiniers ;
- l’île Longue, l’île Australia, l’île Haute ainsi qu’un très grand nombre de petites îles et ilots dans le golfe du Morbihan ;
- au sud, l’île Gaby, l’île Altazin dans la baie des Swains et les îles du Prince-de-Monaco en prolongement de la presqu’île La Bourdonnais ;
- l’île de l’Ouest sur la côte occidentale séparée de la Grande Terre par le détroit de la Marianne ;
- l’îlot Solitaire, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la Grande Terre, au-dessus du 50e parallèle. C’est le rocher le plus occidental de l’archipel et le second le plus austral ;
- les îles de Boynes, au sud, sous le 50e parallèle, îles les plus méridionales de l’archipel et hors Terre-Adélie, la terre française la plus méridionale.
-
-
-
Le Mont Ross vue de la Baie du Morbihan.
Géologie
Carte géologique simplifiée de l’archipel Kerguelen.
L’archipel constitue une des parties émergées du
plateau sous-marin de Kerguelen-Heard, un plateau océanique situé sur la
plaque antarctique6,7, qui couvre près de 2,2 millions de
km28 et qui possède un homologue,
Broken Ridge, situé symétriquement par rapport à l’axe de la dorsale est-indienne
9.
La majeure partie des formes géologiques visibles sur l’archipel sont caractéristiques d’un
volcanisme effusif de type
trappéen
dont la mise en place au-dessus du niveau de l’océan a débuté il y a 35
millions d’années. L’accumulation est considérable : les coulées
basaltiques
épaisses chacune de 3 à 10 mètres se superposent parfois sur plus de
1 200 mètres. Ce type de volcanisme donne un relief monumental en forme
d’escaliers ou de pyramides.
Localement d’autres formes volcaniques sont présentes, notamment le volcan
strombolien que constitue le
mont Ross ou le complexe volcano-
plutonique de la
péninsule Rallier du Baty. Les injections et extrusions de laves différenciées (
trachytes, trachy-phonolites,
phonolites) sont également fréquentes un peu partout. Aucune
activité éruptive n’a été observée historiquement mais des
fumerolles sont toujours actives dans le sud ouest de la Grande Terre.
Quelques niveaux à
lignites se trouvent interstratifiés dans les coulées de
basaltes et recèlent des
fossiles d’
araucariacées datés d’environ 14 millions d’années.
Enfin les
glaciations ont provoqué des phénomènes d’enfoncement et de basculement à l’origine des golfes marins du nord et de l’est de l’archipel. L’
érosion
fluvio-glaciaire très active a modelé les vallées et les fjords et
permis également la formation de complexes détritiques à conglomérats et
la constitution de la plaine de la
péninsule Courbet.
Climat
L’archipel connaît un
climat océanique froid mais non glacial. Il est fortement soumis au
réchauffement climatique, la
calotte glaciaire Cook a ainsi perdu 22% de sa surface entre 1963 et 2003
10 tandis que la température moyenne augmentait de 1,3
°C11. Ce réchauffement se poursuit depuis
12. Il est balayé en permanence par des
vents forts
13.
La dénomination du climat de l’archipel varie selon les classifications:
Des conditions sensiblement comparables peuvent se rencontrer en
Patagonie chilienne ou en
Islande, et bien sûr dans d’autres
îles sub-antarctiques (
Archipel des Crozet,
îles Malouines, etc.).
Toutes les données météorologiques concernent la station de
Port-aux-Français
dont la position d’un point de vue climatique est l’une des plus
favorables de l’île, car située sur la côte sous le vent au bord d’un
golfe abrité.
La température moyenne annuelle y est de 4,9
°C avec une amplitude faible d’environ 6
°C15, les mois les plus chauds étant ceux de janvier et février avec une moyenne de 7,8 à 8,2
°C et le mois le plus froid celui d’août avec 2,1
°C. Les maxima absolus relevés dépassent rarement les 20
°C, tandis qu’à l’autre extrême aucune température inférieure à −10
°C au niveau de la mer n’a été constatée.
Le record de chaleur est de 23,1
°C en avril et le record de froid est de −9,5
°C atteint le 11/08/2014
16.
Les précipitations sont fréquentes, et peuvent se produire sous forme
de pluie comme de neige, tout au long de l’année. La hauteur annuelle
moyenne à Port-aux-Français est cependant modeste et n’atteint que 708
mm, mais sur la côte ouest à l’opposé, on estime qu’il tomberait trois fois plus d’eau.
Mois |
jan. |
fév. |
mars |
avril |
mai |
juin |
jui. |
août |
sep. |
oct. |
nov. |
déc. |
année |
Température minimale moyenne (°C) |
4,4 |
4,7 |
4,1 |
3,2 |
1,5 |
0,4 |
−0,3 |
−0,4 |
−0,2 |
0,7 |
2 |
3,4 |
1,9 |
Température moyenne (°C) |
7,8 |
8,2 |
7,3 |
6,1 |
4,2 |
2,8 |
2,2 |
2,1 |
2,5 |
3,9 |
5,3 |
6,8 |
4,9 |
Température maximale moyenne (°C) |
11,1 |
11,5 |
10,5 |
9 |
6,7 |
5,2 |
4,7 |
4,6 |
5,3 |
7 |
8,6 |
10,1 |
7,8 |
Record de froid (°C) |
−1,5 |
−1 |
−0,9 |
−2,7 |
−5,9 |
−8,3 |
−8 |
−9,5 |
−7,7 |
−5 |
−3,7 |
−1,2 |
−9,5 |
Record de chaleur (°C) |
22,3 |
22,3 |
20,6 |
23 |
16,8 |
14,5 |
13,4 |
14,4 |
15,8 |
19,1 |
21,3 |
21,6 |
23 |
Précipitations (mm) |
72,2 |
49,5 |
57,5 |
59,6 |
59,9 |
75,9 |
62,9 |
63,4 |
62,3 |
59,3 |
51,9 |
55,1 |
727 |
Les montagnes sont donc fréquemment couvertes de neige mais peuvent
s’en dégarnir rapidement et fortement avec la pluie. Il existe plusieurs
glaciers permanents marqués depuis plusieurs décennies par un net recul
et pour les plus petits d’entre eux par une disparition complète
18.
Le vent d’ouest, qu’aucune végétation ne coupe, souffle quasi continuellement à une moyenne de 35
km/h, l’archipel se trouvant dans les «
quarantièmes rugissants ». Les vents de 150
km/h sont courants et atteignent parfois 200
km/h.
Des hauteurs de
houle de douze à quinze mètres sont courantes, mais l’archipel offre aux bateaux de nombreux abris protégés (dont l’historique
Port-Christmas à la pointe nord-ouest).
Hydrologie
Cours d’eau
Les principaux cours d’eau de l’archipel sont :
Lacs
Les principaux lacs de l’archipel sont :
Administration
Ici le drapeau, créé en 2007, des Terres australes et antarctiques françaises.
Depuis
1955, l’archipel des Kerguelen constitue l’un des quatre puis cinq districts des
Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Il est administré depuis la ville de
Saint-Pierre, à
La Réunion, mais il ne fait pas pour autant partie de ce
département d’outre-mer19.
Les TAAF sont en effet placées sous l’autorité de l’administrateur
supérieur qui exerce les fonctions de chef du territoire et qui jouit du
rang de
préfet20.
Un chef de district est le représentant dans l’archipel de l’administrateur des TAAF
21,22.
Un des rôles des chefs de district dans les TAAF est de diriger les
bases qui s’y trouvent. Sur les Kerguelen cette fonction concerne
essentiellement la base de Port-aux-Français
22.
De plus, les Kerguelen, comme les autres territoires d’outre-mer, sont associées à l’
Union européenne, en tant que PTOM (pays et territoires d’outre-mer)
23.
Enfin le budget du district est lié au budget général des TAAF qui représente actuellement 26 millions d’euros
23.
Histoire
Une découverte tardive
L’archipel est découvert le
12 février 1772 par le navigateur français
Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec
qui l’aborde par le nord-ouest et ne peut accoster, en raison du
mauvais temps, que quarante lieues plus au sud dans l’anse du
Lion-Marin. Il le baptise « France australe »
24 et en prend possession au nom du roi de France. Rentré en France, il fait miroiter à
Louis XV
la possibilité qu’il s’agisse d’un nouveau continent austral, afin
d’organiser une seconde expédition. De retour dans l’archipel en
décembre 1773, il entre dans la
baie de l’Oiseau et envoie le 6 janvier 1774 son lieutenant
Henri Pascal de Rochegude
à terre y laisser un message dans une bouteille placée en évidence sur
un rocher au fond de l’anse. La bouteille contient un document attestant
la prise de possession au nom de la couronne française et les deux
passages de navires français
25 :
« Ludovico XV. galliarum rege, et d.* [omino] de Boynes regi a Secretis ad res maritimas annis 1772 et 1773. »
Quatre ans plus tard,
James Cook aborde l’archipel le
25 décembre 1776 au nord-ouest également, jetant l’ancre dans la baie de l’Oiseau, et nomme le havre naturel
Christmas Harbour avant de découvrir le message dans la bouteille, auquel il ajoute la mention de son propre accostage
25.
De fait, James Cook valide l’antériorité de la découverte et de la
possession françaises en proposant d’appeler cette île du nom de
Kerguelen, alors qu’il avait aussi pensé au terme, approprié à ses yeux,
d’« île de la Désolation »
25.
Le marin britannique John Nunn fit naufrage sur l’archipel en août
1825. Nunn et ses trois équipiers restèrent bloqués sur l’île jusqu’à
leur sauvetage en février 1827. L’archipel des Kerguelen est tout au
long du
XIXe siècle
une halte pour de nombreux navires baleiniers et phoquiers,
principalement américains et britanniques, lors de leurs campagnes dans
les mers du Sud.
Port-Christmas
le 2 janvier 1893 (haut) et Port-Gazelle le 8 janvier 1893 (bas) lors
du renouvellement de la prise de possession de l’archipel par l’équipage
de l’
Eure.
L’archipel n’est cependant pas habité à cette époque de manière
permanente par des Français, ce qui laissait courir le risque d’une
éventuelle prise de possession par un autre pays. Le président
Sadi Carnot prend alors la décision de renouveler la souveraineté de la France sur ses terres australes et envoie l’aviso
Eure sous le commandement du capitaine de frégate Louis Lieutard
26
réaliser une série de prises de possessions solennelles dans les terres
australes françaises. Il mouille en premier à Port-Christmas le
1er janvier 1893,
réitère la prise de possession française par vingt et un coups de
canon, une levée des couleurs au mât et l’apposition d’une plaque
indicative en cuivre portant l’inscription « EURE – 1893 » sur le site,
avant de renouveler durant quinze jours ces opérations en différents
lieux de l’archipel dont Port-Gazelle
27,28.
La même année, le gouvernement concède aux frères Henry et René-Émile
Bossière l’exploitation de l’archipel des Kerguelen pour cinquante ans.
Ils tentent d’établir un élevage de moutons, sur le principe suivi aux
îles Malouines, et l’exploitation des ressources en huile animale ; ces deux entreprises périclitent à l’orée du premier conflit mondial.
En 1908–1909 (à bord du
J.-B.-Charcot) puis en 1913–1914 (avec la
Curieuse), le navigateur-écrivain
Raymond Rallier du Baty et son frère Henri explorent les rivages, les baies et les terres de l’archipel pour établir la
première toponymie officielle de ces terres. Le géologue
Edgar Aubert de la Rüe,
assisté par son épouse Andrée, entreprend l’étude géologique et
géographique de l’archipel lors de quatre campagnes (1928–1929, 1931,
1949–1950, 1952) et poursuit les travaux de dénomination.
En
1924, les
îles Crozet,
Saint-Paul,
Amsterdam et Kerguelen sont rattachées à l’administration du gouvernement général de
Madagascar, comme district des « îles Éparses » dépendant de la
province de Tamatave. La station permanente de
Port-aux-Français créée en
1950 a permis une étude détaillée de l’environnement géophysique et géologique, de la faune marine et terrestre, et de la flore.
Au début des années 1960, les Kerguelen furent envisagées comme
site d’essais nucléaires29.
Fin 2008, lors du
Vendée Globe,
Bernard Stamm y échoue son bateau,
Cheminées Poujoulat.
Toponymie
Le découvreur des îles, Yves de Kerguelen, croyant découvrir un continent, baptise en 1772 cette terre « France australe »
30.
Quatre ans plus tard, le capitaine Cook montre qu’il s’agit d’un
ensemble d’îles et leur attribue le nom de leur découvreur. Les îles
Kerguelen sont parfois également désignées officiellement par
l’appellation « archipel Kerguelen »
31. Plus couramment, on parle simplement de « Kerguelen » voire, en langage taafien, de « Ker ».
L’archipel, inhabité lors de sa découverte en 1772, resta sans
population permanente depuis, exception faite d’une tentative
d’installation d’une ferme, quelques occupations ponctuelles pour des
activités baleinières, et depuis les années 1950, une présence
scientifique française et la création d’une base permanente. La
toponymie de l’archipel lui a donc été donnée
ex nihilo, par les différents explorateurs, des
baleiniers ou
phoquiers ayant fréquenté ses eaux et ses mouillages puis au
XXe siècle, puis une fois la possession française de l’archipel réaffirmée, par quelques institutions françaises.
Selon l’historienne
Gracie Delépine,
les toponymes de l’archipel des Kerguelen sont « les témoins, à la fois
de la découverte faite progressivement par les Européens, en même temps
que de la civilisation intellectuelle de ces mêmes Européens. Les
toponymes ont été laissés sur l’archipel, depuis la découverte en 1772
jusqu’à aujourd’hui, par les explorateurs, chasseurs, pêcheurs, savants,
marines nationales de tous pays : il y en a plus de mille. De plus, ils
donnent un portrait géographique des îles, de même qu’une description
zoologique et botanique : ils en font l’histoire naturelle
32. »
Les noms que l’on trouve sur l’archipel ont principalement été donnés lors
32:
- des deux expéditions d’Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec (1772 et 1773)
- du passage de James Cook (1776)
- des séjours de baleiniers et de phoquiers à la fin du XVIIIe siècle et au cours du XIXe siècle principalement au travers de la carte de Rhodes (1799) et la carte de Nunn (1850)
- des deux séjours de Raymond Rallier du Baty (1908–1909 puis 1913–1914), première toponymie officielle
- des opérations de la Commission de Toponymie (de 1966 à 1971)
Activités
L’activité principale de l’archipel est la recherche scientifique :
- géologie, volcanologie, sismologie, géomagnétisme et pétrologie ;
- météorologie ;
- océanographie;
- biologie, zoologie, botanique et écologie ;
- hydrographie
- médecine et biologie humaine ;
- ichtyologie.
Pour ce faire, la France a créé en 1950 la station permanente de
Port-aux-Français.
Les Kerguelen n’ont pas d’habitants permanents et n’abritent que le personnel de la base établie à
Port-aux-Français (de 45 en saison d’hiver à 120 personnes en campagne d’été). En hiver, la population est composée de :
- Un chef de district ;
- Une douzaine de volontaires civils à l’aide technique
chargés de missions scientifiques dont un coordinateur (Géner), deux
ornithologues, quatre écologues, trois instrumentistes et trois agents
de la Réserve naturelle ;
- Une quinzaine de militaires détachés des trois armées ;
- L’équipe cuisine, composée d’un cuisinier, un second de cuisine, un boucher, un boulanger-pâtissier et un serveur ;
- Du personnel contractuel assurant la rénovation et l’entretien technique des bâtiments et des routes ;
- Du personnel assurant le fonctionnement de la station CNES (deux personnes) ;
- Du personnel de Météo-France (trois personnes).
Un navire, la
Curieuse N.O., affrété par l’
Institut polaire français Paul-Émile-Victor est attaché à l’archipel et sert de support logistique aux programmes scientifiques.
Par ailleurs, en
1992, le
Centre national d’études spatiales (CNES) a installé une station de poursuite de satellites, sur un plateau situé à 4
km à l’est de la base de
Port-aux-Français.
L’agriculture était limitée à l’élevage extensif de quelque 3 500 moutons sur l’
île Longue pour l’alimentation des résidents
33 et à la production de quelques légumes frais sous serre à Port-aux-Français. En
1911, Valérien Culet, berger et « guide à touristes » de
Bonneval-sur-Arc,
accompagne le baron Pierre Decouz à l’archipel des Kerguelen, pour y
mettre en place, à la demande des frères Bossière, personnalités
havraises
concessionnaires des îles australes françaises, l’élevage de moutons en
liberté. Actuellement, il n’y a plus que des béliers sur l’île Longue,
la population devrait donc disparaître dans les 3-4 ans à venir (note de
2012).
Dans la
zone économique exclusive (ZEE) des 200 milles, une pêche à la
légine est opérée par quelques navires d’armateurs français ou étrangers ayant acquitté un droit de pêche. Un patrouilleur, l’
Albatros, ainsi que les frégates
Nivose et
Floréal de la
Marine nationale française et un bateau de surveillance des TAAF, l’
Osiris,
assurent la surveillance de la zone économique pour l’ensemble des TAAF
et faire respecter les quotas de pêche et éviter les bateaux de pêche
pirates
34.
Pavillon des îles Kerguelen
Pavillon créé par la France en 1986, moins contraignant que le
pavillon français, pour éviter l’immatriculation des navires des
compagnies françaises sous
pavillon de complaisance.
Faune et flore
Situées à la convergence antarctique où le mélange des eaux froides
de l’Antarctique et des eaux plus chaudes de l’océan Indien stimule la
production des
chaînes alimentaires,
les îles Kerguelen constituent un lieu privilégié de rassemblement de
nombreux animaux océaniques, en particulier de ceux qui ont besoin de la
terre ferme pour se reproduire
35.
Jusqu’au début du
XXe siècle les chasseurs de
phoques et de
baleines
ont fréquenté l’archipel principalement pour collecter l’huile
d’éléphant de mer, de baleine et les fourrures d’otaries. Les
populations animales se sont aujourd’hui reconstituées et les côtes
accueillent à nouveau de nombreuses colonies de reproduction d’oiseaux (
albatros,
manchots,
pétrels, etc.) et de mammifères marins (
éléphants de mer et
otaries). Les eaux côtières sont fréquentées par des
baleines à bosse et abritent une population résidente de
dauphins de Commerson. Les
écosystèmes de l’archipel doivent toutefois s’adapter à la présence d’espèces introduites par l’homme, notamment des
rennes, des
mouflons, des
lapins, des
chats, des
rats et des
souris, des
truites et des
saumons, divers invertébrés et quelques plantes comme les
pissenlits.
Si certaines de ces introductions ont été néfastes pour la faune et la
flore locale, elles permettent paradoxalement d’améliorer la
biodiversité de l’archipel
36. Les îles, y compris une portion importante des
eaux territoriales, sont classées en
réserve naturelle. La
zone économique exclusive est quant à elle l’une des zones de
pêche de la
légine37.
-
La plage du Feu-de-Joie et ses colonies de manchots.
-
Les
rennes introduits par l’homme.
-
-
-
|
Cliquez sur une vignette pour l’agrandir. |
Le littoral accueille d’importantes colonies de reproduction d’
éléphants de mer, de
manchots royaux, de diverses espèces d’
albatros ou de
gorfous35.
Les eaux environnantes sont caractérisées par la dominance de poissons de la famille des
Nototheniidae, comprenant notamment la très convoitée
légine dont « la pêche illicite a longtemps été un fléau pour la durabilité de l’espèce »
37.
Dans le secteur des Kerguelen, cette pêche illégale a pu être éradiquée
grâce aux efforts des autorités et des armateurs réunionnais opérant
sur zone
37.
Les écosystèmes originaux ont cependant été profondément modifiés
d’une part par la surexploitation des ressources (chasse baleinière et
phoquière tout au long du
XIXe siècle, pêche industrielle à la fin du
XXe siècle) et d’autre part par l’introduction volontaire ou involontaire d’animaux exogènes qui se sont acclimatés :
lapins,
chats,
rats,
rennes,
truites, etc.
35.
La végétation terrestre, également très altérée par l’impact des
lapins, est assez maigre, formant près du littoral des paysages de
toundra,
mais se réduisant le plus souvent, dès que la pauvreté du sol
s’accentue ou que la rudesse du climat augmente avec l’altitude, à des
touffes éparses au milieu d’étendues minérales ou à de discrètes
colonies de
lichens35. On trouve une espèce caractéristique : le
chou de Kerguelen (
Pringlea antiscorbutica)
35. Début 2008, l’
UICN
alertait sur le fait que 32 plantes « natives » devaient déjà faire
face à 70 plantes récemment introduites par l’Homme dans l’archipel
38.
La végétation marine est en revanche très luxuriante, marquée par la présence de vastes forêts sous-marines de
Macrocystis ou par une frange côtière de
durvilléas35.
Les Kerguelen dans les arts
Les Kerguelen en littérature
- Edgar Allan Poe, Les Aventures d’Arthur Gordon Pym, 1838.
- Jules Verne, Le Sphinx des glaces (chapitres I à III), Hetzel, Paris, 1897
- Valery Larbaud, Aux couleurs de Rome (chapitre « Le Gouverneur de [sic] Kerguelen »), 1938.
- Patrick O’Brian, L’Île de la Désolation, 1978
- Jean-Paul Kauffmann, L’Arche des Kerguelen, éditions Flammarion, 1992
- Jacques Nougier, Les Corsaires des terres australes, éditions de la Dyle, 1999, (ISBN 90-76526-08-7).
- Patrick Robinson, Le Sous-Marin de la dernière chance, 1999, (ISBN 2-226-10712-6)
- Françoise Sylvestre, Léone, éditions Orphie, Chevagny-sur-Guye, 2000, (ISBN 2-87763-112-5)
- Axel Vachon, Les Seigneurs rebelles, ill. Daniel Lordey, Paris, éditions P. Téqui, 2006 – (collection Défi ; 23). (ISBN 978-2-7403-1251-3)
- Cordwainer Smith, War No. 81-Q (La Guerre numéro 81-Q), 2007
- Axel Vachon, Le Chemin des glaces, ill. Marion Raynaud de Prigny, Paris, éditions P. Téqui, 2008 – (collection Défi ; 26). (ISBN 978-2-7403-1398-5)
- Axel Vachon, Le Piège des cinquantièmes hurlants, ill. Daniel Lordey, Paris, éditions P. Téqui, 2009 (ISBN 978-2-7403-1063-2)
- Olivier Bass, La Musique des Kerguelen, éditions La Découvrance, La Rochelle, 2009 (ISBN 978-2-84265-622-5)
- François Garde, La Baleine dans tous ses états, 23 Port-Jeanne-d’Arc, éditions Gallimard, 2015 (ISBN 978-2-07-077219-3)
Les Kerguelen dans les chansons
- Lettre à Hélène, chantée par Dave, 1978
- Les Moutons, du groupe Matmatah, 1997
Les Kerguelen au cinéma
Dans
Le Gendarme et les Gendarmettes (1982), l’adjudant Gerbert (
Michel Galabru) peste contre son maréchal des logis chef Cruchot (
Louis de Funès), le menaçant d’une mutation « à Maubeuge ou dans les îles Kerguelen ! Vous savez où c’est, vous, les îles Kerguelen ? ».
Notes et références
- ↑ Consei National de l’Information Géographique Site Internet: http://cnig.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/05/CNT_20150501_Entit%C3%A9s-souveraines_Entit%C3%A9s-d%C3%A9pendantes.pdf [archive]
- ↑ National Geospatial-Intelligence Agency Site internet: http://geonames.nga.mil/namesgaz/ [archive]
- ↑ Conseil national de l’information géographique Commission nationale de toponymie Site Internet:http://cnig.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/03/CNT-site-collectivit%C3%A9s-fran%C3%A7aises.pdf [archive]
- ↑ - Rapport Technique no 2 de l’ONERC, février 2009 p. 12 – Présentation de Kerguelen – Géographie, géologie et climat [archive]
- ↑ « La France étend son plateau continental de 500.000 km2 » [archive], sur Mer et Marine (consulté le 22 janvier 2016)
- ↑ Université de Saint-Étienne – Géochimie – Archipel des Kerguelen [archive] : L’archipel des Kerguelen (49° 30′ S, 69° 30′ E 7 250 km2)
se situe en contexte intraplaque (plaque antarctique). Il représente
une des émergences du plateau de Kerguelen dont la mise en place débute
au crétacé inférieur (-120/-110 Ma) lors de la dislocation du Gondwana
(Inde/Australie/antarctique).
- ↑ Odyssespace – La Terre [archive] : La
plaque Antarctique : la totalité de l’Antarctique, la quasi totalité de
l’océan Austral dont les îles Kerguelen, Saint-Paul, Crozet, Amsterdam,
Bouvet hormis les îles Shetland du Sud, la Géorgie du Sud et les îles
Sandwich du Sud, le sud-est de l’océan Pacifique et le sud de l’océan
Indien.
- ↑ Roland Schlich [archive]
- ↑ [PDF] M. Recq, P. Charvis, La ride asismique de Kerguelen-Heard—Anomalie du geoide et compensation isostatique [archive], Marine geology, 1987, no 76, p. 301-311. (résumé [archive])
- ↑ Futura Sciences – Les glaces des Kerguelen fondent de plus en plus rapidement – 25 juillet 2009 – Jean-Luc Goudet [archive] : « Les glaciologues estiment que le glacier a perdu 22% de son volume de glace durant ces quarante ans. »
- ↑ Kerguelen Voyages – Rochers et glaciers [archive] : Depuis les années 1960, les températures moyennes annuelles ont augmenté de 1,3 °C et le nombre de jours de gel a diminué de 20 à 30 jours par an au cours des 20 dernières années.
- ↑ Réunionnais du Monde – Luc Baudot, Coordonnateur de la réserve naturelle à Kerguelen – août 2016 [archive] : « Les
données de Météo France (présent depuis des décennies dans les Terres
australes) sont claires : la température augmente. Et le réchauffement
se voit dans le paysage ; les glaciers reculent d’environ 100 mètres par
an. »
- ↑ - Le plan de relance dans les Taaf, 2009 – Focus sur… Les éoliennes – Kerguelen, le vent et les éoliennes… [archive]
- ↑ Météo-France : Un mois d’août record aux Kerguelen [archive]
- ↑ Météo France : Kerguelen [archive]
- ↑ « Un mois d’août record aux Kerguelen » [archive], sur le site Météo-France, 26 août 2014 (consulté le 22 avril 2016)
- ↑ Climat : station Port-aux-Français (depuis 1971). [archive]
- ↑ Edgar Aubert de la Rüe, Remarques sur la disparition des glaciers de la Péninsule Courbet (Archipel de Kerguelen), TAAF Revue trimestrielle, 1967, no 40.
- ↑ http://www.taaf.fr/-District-de-Kerguelen- [archive]
- ↑ http://www.taaf.fr/Le-prefet-administrateur-superieur-des-TAAF [archive]
- ↑ http://ileskerguelen.blogspot.ca/ [archive]
- ↑ a et b http://www.taaf.fr/Le-chef-de-district-647 [archive]
- ↑ a et b http://www.taaf.fr/Presentation-generale-des-TAAF [archive]
- ↑ [1] [archive]
– Institut Polaire Français – Archipel de Kerguelen – Le 12 février
1772, dans le sud de l’océan Indien, Yves-Joseph de Kerguelen de
Tremarec aperçoit une terre où il croit voir le continent austral, et
lui donne le nom de « France australe ». Il fait débarquer un marin pour
prendre possession du territoire au nom du roi. Il s’agit en fait de
l’archipel des Kerguelen qui sera nommé ainsi par James Cook en 1776.
- ↑ a, b et c (en) James Cook, The Three Voyages of Captain James Cook Round the World, vol. 5, éd. Longman, Hurst, Rees, Orme, et Brown, Londres, 1821, [lire en ligne [archive]], p. 146-151.
- ↑ Louis Édouard Paul Lieutard (1842-1902) mène une tournée de prise de possessions officielles de l’archipel des Kerguelen du 1er au 15 janvier 1893, puis de l’île Saint-Paul et de l’île Amsterdam pour la France à bord de l’aviso Eure. Son nom est donné au XXe siècle à un sommet situé au sud de l’archipel.
- ↑ Avant l’heure, c’est plus l’Eure [archive] par Yann Libessart, représentant de l’État dans l’archipel des Kerguelen, sur son blog Les manchots de la République pour Libération le 7 juillet 2008
- ↑ Archipel de Kerguelen [archive] sur le site de l’Institut polaire français Paul-Émile-Victor.
- ↑ Jean-Marc Régnault, « La France à la recherche de sites nucléaires (1957-1963) », Cahier du Centre d’études d’histoire de la défense, no 12 « Science, technologie et Défense. Stratégies autour de l’atome et de l’espace (1945-1998) », 1999, p. 24-47 (ISBN 2951-5024-0-0, lire en ligne [archive])
- ↑ [2] [archive]
– Institut Polaire Français – Archipel de Kerguelen – Le 12 février
1772, dans le sud de l’océan Indien, Yves-Joseph de Kerguelen de
Tremarec aperçoit une terre où il croit voir le continent Austral, et
lui donne le nom de « France australe ». Il fait débarquer un marin pour
prendre possession du territoire au nom du roi.
- ↑ Conseil National de l’Information Géographique Commission Nationale de Toponymie Site Internet:http://cnig.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/03/CNT-site-collectivit%C3%A9s-fran%C3%A7aises.pdf [archive]
- ↑ a et b Toponymie des Terres australes, Commission territoriale de toponymie avec le concours de Gracie Delépine, août 1973.
- ↑ « David Grangette, le berger des Kerguelen », Le Monde du 4 janvier 2007, [lire en ligne [archive]]
- ↑ Jacques Nougier, Pirate de légines, 201 p. L’Harmattan, 2003. (ISBN 2-7475-4459-1)
- ↑ a, b, c, d, e et f présentation des Kerguelens sur le site des TAAF http://www.taaf.fr/L-archipel-de-Kerguelen [archive]
- ↑ Le Monde – Chronique des Terres australes [archive] :
« Plus précisément, l’établissement de nouvelles espèces introduites,
généralement par le biais de l’homme, augmente paradoxalement la
diversité spécifique de l’archipel, contribuant ainsi à accroître la
biodiversité globale, et modifie les niveaux et les interactions
trophiques (directement ou indirectement). À l’échelle de la macrofaune,
les conséquences vont de la création d’interactions prédateur-proie
entre espèces introduites et natives, à des changements dramatiques dans
le fonctionnement des écosystèmes. »
- ↑ a, b et c La légine pêchée durablement à Kerguelen [archive]
- ↑ Source : Télégramme de Bretagne, 17 02 2008
Annexes
Bibliographie
- Raymond Rallier du Baty, 15 000 miles in a Ketch, Nelson, 1910 (traduit : Aventures aux Kerguelen, éditions Maritimes et d’Outre-Mer, 1991)
- Edgar Aubert de la Rüe, Deux ans aux îles de la Désolation, Julliard (collection Sciences et Voyages), 316 p., 1954
- Edgar Aubert de la Rüe, Les Terres australes, Que sais-je ? no 603, Presses universitaires de France, 1953
- Jean-Paul Kauffmann, L’Arche des Kerguelen, éditions Flammarion, 1993, (ISBN 2-08-066621-5)
- Max Schmid et André Giret, Kerguelen, Birken-Halde Verlag, Winterthur, Suisse, 1998
- Jacques Mouriès et Pierre Gradoz, Rencontres australes, JMO, Le Port (Réunion), 2001
- Alexandra Marois, Les Îles Kerguelen, un monde exotique sans indigènes, L’Harmattan – Graveurs de mémoires, Paris, 2003
- Isabelle Autissier, Kerguelen, le voyageur du pays de l’ombre, Grasset, 2006
- Jacques Nougier Bibliographie cartographique des îles Kerguelen de 1772 à 1962. CNFRA no 22, 55 p., 1967, IGN/CNFRA.
- Gracie Delépine, L’Amiral de Kerguelen et les mythes de son temps, L’Harmattan, 1998. (ISBN 2-7384-6680-X)
- Gildas Flahault, Les Carnets tempête : Voyage aux îles Kerguelen, Glénat
- J.C. Duchêne, Kerguelen, recherches au bout du monde, TAAF mission de recherche
- Natacha Hochman, Kerguelen, l’Archipel de l’Albatros, Marines
- Christophe Houdaille, Au vent des Kerguelen, Transboréal
- Yves de Kerguelen de Trémarec, Relation de deux voyages dans les mers australes et des Indes, faits en 1771, 1772, 1773 et 1774, rééd. Le Serpent de mer, 2000.
- Amiral de Brossard, Kerguelen : le découvreur et ses îles, T.1 et T.2. Paris : France Empire, 1970 et 1971. 595 et 539 p.
- Michel Janssens, Contes du Studer : vieilles nouvelles et histoires de Kerguelen. Paris : Édition impossible, 2008. (ISBN 978-2-9532871-0-3).
- Emmanuel Lepage, Voyage aux îles de la Désolation, Paris, Futuropolis, mars 2011, 160 p. (ISBN 9782754804240, notice BnF no FRBNF42395854)
- Pierre Couesnon, Histoire postale des Kerguelen », Éditions Bertrand Sinais, 1989
Films
- Jacques Nougier, Ker 12 : le syndrome austral, DVD-Vidéo de
67 minutes avec bonus de 22 minutes tourné par Philippe Leclercq et
Pierre Simon au cours de l’hivernage 1962. Édité et diffusé par
l’Harmattan-Vidéo, décembre 2006. Coul. et N&B. (ISBN 2-296-02240-5) ; [réf. BNF : DLV-20051018-7259].
- Gilbert Dassonville, Terra incognita – Terre des scientifiques [archive]
Film en ligne de 27 minutes de présentation des missions scientifiques
effectuées dans l’archipel des Kerguelen, 1964, produit par le
SFRS-CERIMES (service du film de recherche scientifique)
- Bruno Calle, Gérard Jumel, La caverne des phoquiers, VHS documentaire de 26′, 1995, produit par Jour J. Productions
- Rob Rombout, 2000, Le piège de Kerguelen, documentaire de 40 minutes
Articles connexes
Liens externes
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