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mardi 25 octobre 2016

Nouvelle attaque contre des policiers au Pakistan : 60 morts


Les flics honnêtes paient pour les autres.


http://www.liberation.fr/planete/2016/10/25/pakistan-60-morts-dans-l-attaque-d-une-ecole-de-police_1524111

Pakistan : 60 morts dans l’attaque d’une école de police


Par AFP — 25 octobre 2016 à 00:05 (mis à jour à 08:03)

Un militaire pakistanais garde l’entrée de l’école de police où s’est déroulée l’attaque, le 24 octobre 2016 Photo BANARAS KHAN. AFP
 

L’assaut, mené par trois kamikazes armés, est attribué à une faction du groupe islamiste Lashkar-e-Jhangvi, allié des talibans pakistanais.

 

  • Pakistan : 60 morts dans l’attaque d’une école de police

Trois kamikazes lourdement armés ont fait irruption pendant la nuit dans une académie de police de Quetta, au sud-ouest du Pakistan, semant la terreur pendant plusieurs heures et tuant 60 personnes avant d’être abattus. Ce nouveau bilan, qui remplace un précédant faisant état de 58 morts, a été fourni à l’AFP mardi matin par le porte-parole du gouvernement de la province du Baloutchistan, Anwarullah Kakar. Il s’agit de l’une des attaques les plus meurtrières cette année au Pakistan. Il a également confirmé que 118 personnes avaient été blessées. L’attentat, qui n’a pas été revendiqué dans l’immédiat, a été attribué à un groupe islamiste.

Les forces de sécurité continuaient de patrouiller sur les lieux du drame mardi matin tandis que des proches de victimes commençaient à arriver sur place, en larmes, avant d’être renvoyées vers les hôpitaux. Les funérailles des défunts devraient avoir lieu plus tard dans la journée.

Selon l’armée, les assaillants ont pénétré avant minuit dans le Collège de police situé à une vingtaine de kilomètres à l’est de Quetta, capitale de la province du Baloutchistan. Les vastes locaux abritaient quelque 700 recrues de la police, dont beaucoup ont fui, terrifiées, pendant l’assaut. Une fois l’alerte donnée, les forces de sécurité se sont mobilisées en l’espace de 20 minutes, a déclaré le général Sher Afgan, commandant du Frontier Corps, un corps paramilitaire chargé de la contre-offensive. Sur place, «nous avons découvert que des recrues avaient été prises en otage». «Il a été mis fin à l’attaque environ trois heures après notre arrivée», a-t-il ajouté.

Le général a attribué l’attaque à une faction du groupe islamiste Lashkar-e-Jhangvi, allié des talibans pakistanais. Selon lui, les assaillants «communiquaient avec des cadres en Afghanistan».

Une province stratégique


L’attaque a été menée par trois kamikazes armés, a déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur de la province du Baloutchistan, Mir Sarfaraz Ahmed Bugti. «L’homme en poste sur la tour de garde s’est battu très courageusement. Après l’avoir tué, les terroristes ont réussi à entrer», a-t-il relaté, rejetant la notion de «faille dans la sécurité». «Lorsque vous êtes en état de guerre et qu’un kamikaze arrive, c’est une autre situation. Mais quoi qu’il en soit nous mènerons une enquête et les coupables seront punis», a-t-il ajouté.

«J’ai vu trois hommes en tenue de camouflage, le visage caché et armés de kalachnikovs, a raconté un témoin se présentant comme policier en formation, interviewé par une chaîne télévisée. Ils ont commencé à tirer et sont entrés dans le dortoir mais j’ai réussi à m’échapper en passant par dessus un mur».

Le Baloutchistan, la plus vaste et la plus pauvre des provinces du Pakistan en dépit d’importantes ressources naturelles, est l’une des plus instables du pays. Elle est régulièrement secouée par des violences islamistes, en proie à des conflits inter-communautaires ainsi qu’à une insurrection séparatiste. En août, un attentat revendiqué à la fois par une faction talibane, Jammat-ul-Ahrar (JuA), et par le groupe Etat islamique (EI) avait fait 73 morts dans un hôpital de Quetta alors qu’une foule s’y recueillait sur la dépouille du bâtonnier de la province, assassiné quelques heures plus tôt.
Le Baloutchistan est également stratégique car c’est là que débouchent d’ambitieuses infrastructures routières et énergétiques reliant la Chine à la mer d’Arabie. Ce couloir économique sino-pakistanais (CPEC), qui a requis 46 milliards de dollars d’investissements chinois, a été la cible de nombre d’attaques, notamment de séparatistes baloutches, mais la Chine s’est dite confiante quant à la capacité de l’armée pakistanaise à y contrôler la situation.

Les violences islamistes ont fait des milliers de morts depuis l’émergence de groupes armés extrémistes dans la foulée de la décision d’Islamabad de soutenir les Etats-Unis lors de leur invasion de l’Afghanistan des talibans en 2001 après les attentats du 11 septembre.

AFP 

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