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vendredi 15 avril 2016

Accidents médicaux et fautes des professionnels de santé : plaintes et condamnations en hausse


Michel Walter, que je connais depuis fort longtemps, est un psychiatre responsable qui ne risquera jamais sa réputation pour les délires d’une bande de malades mentaux, eussent-ils décidé de s’appeler « déconnologues », à moins, bien entendu, qu’il ne soit lui-même pris de délire.


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Accidents médicaux. Plaintes en hausse


14 avril 2016 à 09h06 / Yvon Corre /

Photo François Destoc.
Photo François Destoc.

Chaque jour, se produisent dans les établissements de soins des centaines « d’événements indésirables graves ». En clair, des accidents médicaux. Depuis la loi Kouchner de 2002, les victimes sont de plus en plus nombreuses à demander réparation même si c’est encore un parcours qui peut s’avérer très long et incertain.


Le CHU de Brest condamné à verser près d’un million d’euros à une patiente devenue lourdement handicapée, suite à un accouchement ; l’hôpital de Saint-Brieuc reconnu responsable d’un accident lors de la naissance d’une petite Léa ; les hôpitaux de Quimper et de Brest poursuivis par un couple après la mort de sa fille prématurée… Ce sont là quelques exemples récents de procès engagés devant la juridiction administrative contre des hôpitaux bretons pour des accidents médicaux.

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4.479 dossiers en 2014


Cette série traduit-elle une augmentation du nombre des procédures judiciaires à l’encontre des hôpitaux ? « Il n’y a pas de statistiques qui permettent de l’affirmer », répond Rodolphe Halama, le délégué général du Lien, une association de défense des victimes d’accidents médicaux. En revanche, ce que l’on connaît, c’est le nombre de demandes d’indemnisation par voie amiable reçues par les Commissions régionales d’indemnisation et de conciliation (CRIC), créées en 2002. Selon l’Observatoire des risques médicaux, 4.479 dossiers ont été déposés en 2014 dans l’ensemble des CRIC. La Commission de l’Ouest a, pour sa part, reçu 584 demandes. Le nombre de dossiers traités par les CRIC ne cesse de croître. En 2003, il y en avait quasiment quatre fois moins qu’aujourd’hui. « Avant, on cachait tout, et les gens n’avaient pas forcément envie d’aller en procédure quand il arrivait un malheur. Aujourd’hui, la culture de la réparation s’impose progressivement », observe Rodolphe Halama. La loi Kouchner de 2002, qui a créé cette procédure d’indemnisation par voie amiable, a évidemment beaucoup contribué à cette évolution. « Elle est loin d’être parfaite, mais elle a le mérite d’exister », souligne, sur son site, l’Association d’aide aux victimes d’accidents corporels (AAVAC).

Un tiers des accidents liés à des actes fautifs


Toutes les demandes adressées aux CRIC n’aboutissent évidemment pas. Loin de là. Après expertise seulement, une partie des dossiers est transmise à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam), l’organisme chargé de l’indemnisation. Toujours selon l’Observatoire des risques médicaux, 718 dossiers venant des CRIC ont été reçus en 2014 par l’Oniam. Dans 98 % des cas, ce dernier suit l’avis des commissions et 97 % des victimes acceptent l’offre qui leur est faite. Globalement, 29 % des accidents médicaux correspondent à des actes non fautifs – ce qu’on appelle l’aléa thérapeutique – et 30 % sont liés à des actes fautifs, lesquels sont normalement pris en charge par les assureurs. Sans surprise, ce sont les disciplines chirurgicales (61,8 %) qui sont à l’origine du plus grand nombre de demandes d’indemnisation. Et elles représentent, à elles seules, 65 % des indemnités versées.

Dédommagement moyen : 118.000 euros


Le dédommagement moyen s’élève à 118.000 euros. Il est nettement supérieur au dédommagement médian, qui se situe entre 25.000 et 60.000 euros, en raison de la présence de dossiers avec des montants importants, supérieurs à un million d’euros, en particulier pour l’obstétrique. De 2008 à 2013, le montant global des indemnisations a représenté une charge de plus d’un milliard d’euros. À noter que les infections nosocomiales représentent 18 % des dossiers indemnisés.


En complément





http://www.letelegramme.fr/bretagne/brest-le-chu-condamne-a-verser-1m-eur-a-la-patiente-handicapee-apres-un-accouchement-09-03-2016-10986418.php#closePopUp

Brest. Le CHU condamné à verser 1M € à la patiente handicapée après un accouchement


9 mars 2016 à 21h06 / Guillaume Frouin /

Photo d'illustration archives Le Télégramme
Photo d’illustration archives Le Télégramme

La cour administrative d’appel de Nantes a condamné le CHU de Brest à verser près d’un million d’euros à la famille d’une de ses anciennes infirmières-anesthésistes, devenue très lourdement handicapée à l’âge de 43 ans suite à des complications lors de l’accouchement de ses jumeaux en août 2007.


L’hôpital brestois devra également verser près de 217.000 € à la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) du Finistère, pour les frais de santé qu’elle a déboursés pour Dominique Appriou. En première instance, en août 2014, le tribunal administratif de Rennes n’avait accordé que 660.000 € à la requérante et 204.000 € à la Sécurité sociale.

La patiente, son compagnon Philippe Coquil et plusieurs membres de leur famille demandaient à réévaluer ces sommes en raison des incidences multiples de cette « faute » médicale (assistance d’une autre personne pour la garde des enfants, véhicule adapté, réaménagement de la résidence secondaire du couple au Conquet…). Placée à la retraite d’office, cette passionnée de plongée sous-marine et soliste dans une chorale amateur a aussi dû renoncer à ses hobbies.

« Plusieurs manquements »


« La prise en charge obstétricale de l’accouchement, puis des complications hémorragiques, a été conforme aux règles de l’art et aux données acquises de la science », rappelle d’emblée la cour administrative d’appel de Nantes dans son arrêt. « En revanche, plusieurs manquements ont été relevés dans la prise en charge de sa réanimation, postérieurement à l’accouchement par césarienne. »


http://www.lepoint.fr/justice/chu-de-brest-un-million-d-euros-a-une-patiente-10-03-2016-2024395_2386.php

Le CHU de Brest condamné à verser un million d’euros à une patiente


En 2007, elle a souffert d’une hémorragie après son accouchement de jumeaux et est restée handicapée. La justice a relevé de nombreux manquements.


Source AFP
Publié le 10/03/2016 à 12:39 – Modifié le 10/03/2016 à 12:57 | Le Point.fr

Le CHU de Brest va devoir verser une importante somme à une patiente. Image d'illustration.
Le CHU de Brest va devoir verser une importante somme à une patiente. Image d’illustration. © AFP/ FRED TANNEAU

Le CHU de Brest a été condamné à verser près d’un million d’euros à une patiente restée lourdement handicapée après avoir accouché de jumeaux en 2007. Il devra en outre, selon cet arrêt de la cour administrative d’appel de Nantes rendu le 18 février, contribuer à hauteur de 75 % aux dépenses de santé à venir de Dominique Appriou, une ancienne infirmière-anesthésiste, ainsi qu’aux dépenses générées par son handicap : frais de garde de ses enfants, frais pour l’emploi d’une aide à domicile, frais de renouvellement d’équipements…

Plusieurs manquements


Dominique Appriou avait accouché le 13 août 2007, alors qu’elle était âgée de 43 ans, à la maternité du CHU de Brest. Après une césarienne, elle avait souffert d’une hémorragie endo-utérine, avant d’être victime d’un arrêt cardiaque prolongé. Elle souffre depuis d’une quadriplégie (paralysie des quatre membres) et de cécité. La cour administrative d’appel a considéré dans son arrêt que « la prise en charge obstétricale de l’accouchement puis des complications hémorragiques a été conforme aux règles de l’art et aux données acquises de la science », mais a relevé « plusieurs manquements (…) dans la prise en charge de sa réanimation postérieurement à l’accouchement par césarienne ».

Le CHU devra ainsi verser quelque 950 000 euros à Dominique Appriou et à sa famille, ainsi que 217 000 euros à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du Finistère pour les frais avancés à la victime. En première instance, en août 2014, le tribunal administratif de Nantes avait accordé quelque 724 000 euros à la victime et à sa famille et 204 000 euros à la CPAM du Finistère. Le CHU de Brest n’était pas joignable dans l’immédiat pour un commentaire.

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