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mardi 8 mars 2016

Victime de "techniques de lutte" !

Tiens donc. Les crimes commis par Josette Brenterch du NPA de Brest et ses nombreux complices ne sont pas des crimes, mais des « techniques de lutte » !

Merci M. Rouillan d’apporter de l’eau à mon moulin, c’est bien ce que je dénonce en vain depuis de trop nombreuses années, vous jouez sur les mots et aggravez tous vos crimes de négationnisme.





http://www.liberation.fr/france/2016/03/08/jean-marc-rouillan-se-defend-d-avoir-salue-le-courage-des-terroristes-du-13-novembre_1438235

Jean-Marc Rouillan se défend d’avoir «salué le courage» des terroristes du 13 Novembre


Par LIBERATION, avec AFP — 8 mars 2016 à 13:09

Jean-Marc Rouillan, cofondateur d’Action directe, le 4 février 2016 à Paris. Photo Lionel Bonaventure. AFP

Alors qu’une enquête préliminaire pour «apologie du terrorisme» a été ouverte à l’encontre du cofondateur d’Action directe, l’intéressé a réagi ce mardi sur RTL. Le porte-parole du gouvernement le taxe de «sinistre imbécile».

 

  • Jean-Marc Rouillan se défend d’avoir «salué le courage» des terroristes du 13 Novembre

«Je n’ai pas salué le courage» des auteurs des attentats du 13 Novembre, a assuré Jean-Marc Rouillan sur RTL mardi matin. Le cofondateur d’Action directe était interviewé au lendemain de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour «apologie du terrorisme» après ses propos du 23 février sur Radio Grenouille. Ce jour-là, il affirmait à l’antenne que les terroristes «se sont battus courageusement dans les rues de Paris en sachant qu’il y avait près de 3 000 flics autour d’eux».

«J’ai seulement dit que dans leur démarche de se faire tuer pour leurs idées, il fallait du courage, mais c’est tout, a précisé Jean-Marc Rouillan sur RTL. C’est une approche technique de la lutte, pas du tout une approbation de ce qu’ils ont fait. Dans la même interview je dis que ce sont des ennemis. Toute cette affaire prend des proportions incommensurables. Je ne vois pas comment ce serait poursuivi pour « apologie » de crimes des ennemis.»

Condamné pour assassinats, le cofondateur d’Action directe, organisation armée d’extrême gauche qui commettait dans les années 1980 assassinats et attentats, est actuellement en liberté conditionnelle.

Ses propos initiaux ont vivement fait réagir. Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, s’est ainsi insurgé sur iTélé : «Ce qui s’est passé, c’est que des jeunes sont venus en France pour tuer gratuitement […] Et quelqu’un qui, après l’histoire qui a été la sienne, continue à penser que ce serait courageux de faire ça ? […] C’est courageux de faire quoi ? D’arriver avec une kalachnikov au Bataclan et de tirer sur des gens qui n’ont pas d’armes ? C’est ça le courage ? Mais c’est la négation du courage. C’est pourquoi je dis « sinistre imbécile » de dire des choses pareilles».

Une «bouillie intellectuelle»


De son côté, l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT) a annoncé mardi le dépôt d’une plainte contre Jean-Marc Rouillan pour «apologie du terrorisme», qualifiant ses déclarations sur Radio Grenouille de «bouillie intellectuelle». Ces propos sont «dans une indécence absolue à l’égard des victimes de ce massacre», ajoute-t-elle, estimant que leur auteur «se vautre […] une fois de plus dans la violence».

Contacté lundi par l’AFP, il avait dit assumer ces propos, tout en affirmant qu’il ne s’agissait «pas d’une valorisation du tout» des jihadistes, dont il disait ne pas partager l’idéologie. «Ces propos sont une offense à la mémoire des victimes et une blessure supplémentaire pour des familles qui ont déjà beaucoup enduré», avait réagi le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, lors de son audition, lundi, par la commission d’enquête parlementaire mise en place après les attentats.

LIBERATION avec AFP


On remarquera que l’assassin n’a pas passé plus de 25 ans en prison (pour une femme ingénieur qui refuse de participer à des activités criminelles, la condamnation est à perpétuité et sans appel) et profite pleinement de la vie et d’une famille que personne ne l’a jamais empêché de fonder.

C’est même une vedette, maintenant, un statut qui ne lui déplaît pas, bien au contraire, il s’en énorgueillit – serait-ce le but ultime de toutes ses « techniques de lutte » ?


http://www.liberation.fr/france/2016/02/07/jean-marc-rouillan-dans-son-role_1431713


Portrait

Jean-Marc Rouillan, dans son rôle

Par Jean-Manuel Escarnot — 7 février 2016 à 17:31


Photo Rémy Artiges

Sorti de prison, l’ex d’Action directe profite de la vie, tourne dans un road-movie et n’abjure rien de ses convictions.

 

  • Jean-Marc Rouillan, dans son rôle

Il a passé la journée en famille avec ses petits-enfants. Repas dominical et bowling. Il a tout d’un pépé marrant avec ses yeux malicieux, son air de lutin et le gros bonnet en laine vissé sur son crâne rasé. Les deux mômes, qu’il regarde jouer, sont encore trop jeunes pour savoir que leur grand-père a passé vingt-cinq ans en prison. «Je m’appelle Rouillan Jean-Marc, j’ai 63 piges, et je viens d’un monde qui n’existe plus», lâche d’emblée notre interlocuteur, rencontré un dimanche chez l’un de ses «camarades». Il n’est pas là pour raconter la «dérive» d’Action directe, comme le titrait Libération, au lendemain de son arrestation, en 1987 avec les trois autres membres du groupe terroriste au nom duquel ils ont revendiqué les assassinats du général Audran et du PDG de Renault, Georges Besse. Des actes pour lesquels ils ont été condamnés à perpétuité en 1989. Joëlle Aubron, graciée en 2004 pour raisons médicales, décédera en mars 2006. Dernier à avoir été libéré, Rouillan n’a toujours pas le droit de parler de cette histoire, pas plus qu’il ne peut évoquer les récents attentats. Il est également interdit de séjour dans trente-huit départements.

Soumis à un strict contrôle judiciaire depuis sa libération conditionnelle en 2011, Jean-Marc Rouillan joue son propre rôle dans le dernier film de Jean-Henri Meunier. Noël Godin, connu pour ses entartrages, et l’ex-ennemi public campent un duo de vieux pépères en quête d’une Cadillac et d’utopies révolutionnaires dans un «road-movie burlesque et subversif», explique le réalisateur. Vu en avant-première dans une usine désaffectée de Montreuil, le film, où apparaissent Sergi López, Miss Ming et le guitariste flamenco Bernardo Sandoval, commence par la sortie réelle de Jean-Marc Rouillan de l’hôpital parisien de La Pitié. Examens et prises de sang pour une maladie rare, diagnostiquée en prison. «Jean-Henri Meunier travaille sans scénario. Il laisse tourner sa caméra pour que les personnages de fiction apparaissent à travers les hommes réels», explique-t-il, narquois.

A première vue, les vingt-cinq ans passés en zonzon, dont sept à l’isolement, ne l’ont pas beaucoup marqué physiquement. «J’avais décidé de ne pas sortir aigri. J’étais en prison car j’avais choisi un combat. Je ne voulais pas trahir ce que j’avais fait. En même temps, je ne voulais pas rester à ressasser mon passé. Il fallait que je m’invente une autre vie. C’était, et c’est toujours, une quête quotidienne. Je l’ai commencée en prison avec la littérature», dit-il le regard soudain plus perçant.

En taule, le détenu, particulièrement signalé, en a «profité» pour se faire tatouer sur le biceps, son «tiki» (symbole polynésien), un dragon dressé sur ses griffes, par des codétenus mélanésiens. Il a aussi écrit une dizaine de livres, fictions et récits autobiographiques revenant sur ses premières années de lutte armée contre le régime de Franco dans les années 70. «J’ai eu la chance d’avoir cette corde à mon arc, de pouvoir lier la poésie et la littérature au témoignage de ce que j’ai vécu. Je ne crois pas que j’ai perdu de temps en prison.» Le ton est ferme, le regard ne cille pas. Bien dans ses pompes, malgré quelques séquelles, comme cette façon de marcher de long en large quand il se lève de sa chaise. «J’étais en prison quand mon père est mort. On ne sort pas indemne d’un tel parcours carcéral, mais il faut vivre avec. Je ne me force pas à être normal.» Nul regret ni repentir. «J’assume la responsabilité de tout ce qui s’est passé et qui a amené ma condamnation.»

«Il a la gueule et la présence d’un type sorti d’un western de Sergio Leone», le décrit Jean-Henri Meunier. Dans le film, le personnage Rouillan avance, imperturbable. Rencontrant, sans présumer de rien, des activistes féministes belges, des zadistes à Sivens, un ancien «collègue» de la centrale de Lannemezan, une dingo nymphomane dans un bus parisien. Il y a aussi quelques pétards, des gueules de bois et une partie de pêche à la traîne avec un copain marseillais. «La vie quotidienne est tellement désastreuse. Je veux profiter de tout, en restant férocement fidèle à ce que j’ai été. Cela me permet d’être dans une dérive, de pouvoir faire du cinéma par exemple, d’être dans des aventures, reprend l’intéressé. C’est l’héritage de la Beat Generation et des situs et, avant eux, des radicaux hollandais, qui pensaient la dérive urbaine.» Le ton se fait plus affirmé, comme s’il fallait vider sa besace. «La dérive va avec la rupture. Les gens ne veulent plus rompre. Ils restent collés dans le troupeau de ceux qui acceptent. Dès l’instant où tu choisis de rompre, où tu choisis la dérive, tu acquiers un moment de liberté, une intention de liberté, plus que celui qui dit « samedi, je vais à la manif, lundi, je distribue des tracts et, toute la semaine, je cultive mon jardin bio ». Nous, on est sortis de la révolte plan-plan, de toutes ces conneries où on te fait croire que t’es un révolutionnaire et un radical et où, en fait, tu es un pépère de la protestation.»

Avoir 16 ans en 1968 l’a marqué. Lycéen à Toulouse, il est «plus branché par les manifs, l’ambiance, les premières bastons avec les différences tendances du mouvement». Né à Auch (Gers), d’une mère femme au foyer aux racines paysannes et d’un père inspecteur régional de la jeunesse et des sports. «Pendant la guerre, il était opérateur radio dans la Résistance. Cela a marqué ma jeunesse.» A 20 ans, Rouillan, alias «Sébas», récupère les mitraillettes Sten gardées au frais par les anciens guérilleros républicains espagnols. Il s’active dans la lutte antifranquiste en France et en Espagne. Premiers braquages et premiers attentats. Emprisonné en 1980, Rouillan est gracié par Mitterrand en 1981. Après une brève trêve, il reprend les armes avec Action directe en 1982, jusqu’à son arrestation, en 1987.

Assigné à résidence à Marseille, où il est employé dans une société vénézuélienne d’import de bois de teck, Rouillan vient rarement à Toulouse, où il est interdit de séjour. «On m’y regarde comme une vieille vedette locale. A Marseille, les gens me prennent comme je suis. La moitié de la ville est touchée, de près ou de loin, par le phénomène carcéral.» Dans deux ans et demi, sa conditionnelle sera levée.«Ça ne dépend pas seulement du juge que je sois totalement libre. Ça dépendra du mouvement révolutionnaire. A la fin du film, on a mis « à suivre ». Je compte sur vous pour une fin joyeuse. Une bonne insurrection, quelque chose qui ait de la gueule. Peut-être alors que notre génération de vieux rebelles disparaîtra dans le feu des barricades, et ça sera superbe !» Sourire goguenard.

Photo Rémy Artiges

30 août 1952 : naissance à Auch (Gers).
Mai 1968 : premières manifs à Toulouse.
21 février 1987 : arrestation dans le Loiret.
2011 : libération conditionnelle.
10 février 2016 : sortie du film : Faut savoir se contenter de beaucoup (Jean-Henri Meunier).

Jean-Manuel Escarnot 

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