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vendredi 1 janvier 2016

Bon début d'année 2016 pour Cyprien Luraghi sur Rue89

Aujourd’hui, la page du malade mental sur Rue89 indique qu’il y totalise 77 commentaires sous son nouveau pseudonyme de « Itzig Finkelstein », dont 75 sont publiés :


http://api.riverains.rue89.nouvelobs.com/itzig-finkelstein

Itzig Finkelstein

Itzig Finkelstein

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« génocidé »
Internaute 225322
Itzig Finkelstein ne souhaite pas rendre public son fil d’activité


Depuis hier soir, Cyprien Luraghi a donc vu republier la quasi totalité de ses commentaires dépubliés, ce qui signifie qu’il dispose encore d’au moins un complice parmi les journalistes du site.

Dans ces conditions, on se pose légitimement quelques questions sur la sincérité et l’objectif réel de cet article du 8 décembre dernier qui visait bien ce psychopathe et sa bande de « déconnologues » :


http://rue89.nouvelobs.com/2015/12/08/serait-temps-fermer-les-commentaires-rue89-262406

« Ne serait-il pas temps de fermer les commentaires sur Rue89 ? »


Par Mathieu Deslandes Rédacteur en chef adjoint. Publié le 08/12/2015 à 16h27
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Le message qui suit nous est parvenu par e-mail. Nous avons décidé de le publier parce qu’il fait écho à des propos que nous entendons tous les jours – ceux de tant de lecteurs et de contributeurs qui ne comprennent pas pourquoi nous ne fermons pas « nos » commentaires.

« Bonjour,
Je suppose que vous discutez de temps à autres de votre section “commentaires”, mais ne serait-il pas largement temps, à l’instar d’autres médias dont vous avez parlé, de fermer les commentaires sur Rue89 ?
Je vous suis assidûment depuis votre création, il y a quelques années j’avais même ouvert un compte et m’étais aventuré à poster quelques commentaires. Après deux semaines, j’ai fermé mon compte tellement ce milieu était toxique… Et pourtant, il s’agissait d’enfants de chœur à côté des commentateurs qui sévissent désormais. Une dizaine de personnes ont totalement kidnappé la section des commentaires de votre site, et visiblement dégoûté les autres.
J’avoue ne pas comprendre comment ces gens peuvent en arriver là : apparemment oisifs (vu le temps qu’ils passent à commenter absolument tous les articles) ; ils sont un concentré d’aigreur haineuse inextinguible (rien ni personne n’y échappe, en particulier Rue89 et ses journalistes qui se font insulter et traîner dans la boue, ils sont donc également masochistes, tout comme vous d’ailleurs) ; et se complaisent dans l’étalement d’une stupidité abyssale et de mauvaise foi absolue.
De plus, ils ne lisent en général des articles que leur titre, ou alors ils font semblant de les lire en sachant à l’avance comment ils vont les détruire ainsi que leur auteur, et ce n’est pas un problème si leur préjugé ne colle en rien avec le contenu de l’article, ils lui font alors simplement dire le contraire de ce qui est écrit.
Ces commentaires ne sont souvent plus qu’une longue litanie de jérémiades nombrilistes qui n’intéresse que leur auteur, qui font semblant de se répondre en de pseudo-dialogues qui ne sont plus que des enchaînements insupportables de prétendus jeux de mots lamentables ou incompréhensibles et de “private jokes” (et je suis très généreux en employant le mot “joke”).
Enfin, quelques trolls nauséabonds, ambigus au mieux, fascisants au pire, ont pris résidence ici, et ils semblent désormais confortablement installés dans un écosystème extraordinairement accueillant pour ce genre de dérive, qui frise la complaisance. Il est devenu impossible de lire trois commentaires sans se faire polluer par leur propagande qui est l’exacte antithèse de toutes les valeurs de Rue89.
Bien sûr, on observe ces phénomènes sur tous les sites de gauche, mais nulle part, me semble-t-il, à un degré aussi durablement paroxystique que sur Rue89.
En fait, la vraie question qui m’étreint est celle-ci : comment, pourquoi, et au nom de quoi tolérez-vous cela et avez-vous donné carte blanche à quelques individus moralement malades ainsi qu’à quelques militants du FN en service commandé pour détruire un volet aussi novateur, essentiel et emblématique de votre projet : l’interaction, l’enrichissement mutuel des riverains de votre communauté ?
Pourquoi leur abandonner en cadeau ce que toute une équipe a construit au prix de tant de courage et d’efforts ? Qui aurait pu imaginer que ce projet de média progressiste et novateur déboucherait sur une tribune permanente et illimitée offerte à ces gens-là ?
Evidemment, il reste – miraculeusement – quelques commentaires vraiment utiles et de valeur, mais à quoi cela sert-il s’ils sont noyés dans des dizaines de faux commentaires débiles ?
J’ai déjà vu, plus d’une fois, des “dialogues” entre ces individus qui consistaient exclusivement en succession de commentaires contenant entre un et trois points, et rien d’autre… Qui, dans ce contexte, a encore le courage, le temps et l’envie d’aller à la pêche aux (rares) commentaires intelligents et honnêtes ?
Si vous avez le sentiment que moi aussi je vous secoue un peu, j’espère que vous aurez perçu que c’est avec amitié et tristesse. Je pense que cette situation n’a rien d’une fatalité. Vous ne devez rien à ces gens-là, ni à personne : c’est votre projet, c’est vous qui fixez les règles du jeu, mais si vous ne les faites pas respecter, cela ne sert à rien.
Ne sacrifiez pas votre “majorité”, de plus en plus réduite au silence, sur l’autel d’une (fausse) “démocratie” mal comprise et donc trop facile à dévoyer par quelques individus déterminés.
Bien à vous,
Alexandre »

Nous tâtonnons


Cher Alexandre,

Nous percevons l’amitié et la tristesse qui vous habitent. Et vous avez raison de nous bousculer.

Notre journal est fait chaque jour par une toute petite équipe, qui n’a guère de goût pour le flicage, pas plus que l’envie de perdre son temps à répondre à des trolls. Mais la fermeture des commentaires serait à nos yeux un signal terrible, celui d’une impossibilité de se parler.

C’est vrai, nous n’avons pas trouvé la solution idéale pour créer les conditions d’une conversation de qualité dans le prolongement de chaque article. Nous tâtonnons – la charte des commentaires porte la trace de dix-neuf révisions !

Faut-il aller plus loin ?

  • Limiter le nombre de commentaires qu’un riverain peut poster chaque jour ? (Mais les graphomanes compulsifs auront tôt fait de se créer une douzaine de comptes.)
  • Imposer un délai de quelques minutes entre deux commentaires pour s’assurer un minimum de réflexion ?
  • Limiter la longueur des commentaires pour éviter les interminables copier-coller ?
  • Créer un forum libre pour ceux qui vouent un culte au hors-sujet ?
  • Trouver un moyen de mêler les avis de riverains à ceux des internautes qui, sur Twitter, développent des commentaires parfois moins nombrilistes ?
  • Intégrer un éthylotest ?
  • Faire payer la possibilité de commenter ?

Ce débat, ancien, doit se poursuivre. Avis aux bonnes volontés.



En fait, la réponse à toutes ces questions, comme tend à le montrer la publication dix jours plus tard de l’article ci-dessous, pourrait bien être celle-ci : pas de commentaires hors ceux du malade mental et de sa bande de trolls pourrissant systématiquement tous les débats pour les empêcher de se développer, et toutes leurs attaques personnelles extrêmement violentes contre les débatteurs sérieux, pas seulement sur le net mais également dans la « vraie vie » comme en ce qui me concerne, ces exactions n’étant toujours permises que par des piratages informatiques.


http://rue89.nouvelobs.com/2015/12/18/lart-trolling-comment-troller-les-trolls-262511

L’art du trolling ou comment troller les trolls


Un hacker et troll allemand a récemment présenté à Berlin plusieurs parades contre les commentateurs malveillants, qui pourrissent les débats. Devant des journalistes très attentifs.

Par Jacques Pezet Journaliste. Publié le 18/12/2015 à 16h44
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(De Berlin) « Ne serait-il pas temps de fermer les commentaires sur Rue89 ? » Dans son message adressé à l’équipe, que nous avons publié le 8 décembre, un riverain relançait le sempiternel débat de l’utilité des commentaires sur le site. Signée Alexandre, sa lettre racontait sa courte expérience de lecteur qui s’était « aventuré à poster quelques commentaires » pendant deux semaines et en était reparti dégoûté après avoir croisé les « trolls nauséabonds » aux « commentaires débiles » qui empêchent tout dialogue.

Face à cela, Mathieu Deslandes – rédacteur en chef adjoint de Rue89 – proposait quelques pistes, telles que l’intégration d’un éthylotest ou la limitation du nombre de commentaires par riverain, pour une vingtième révision de la charte des commentaires.

Quelques semaines plus tôt, le 17 novembre, j’apprenais de bien meilleures techniques de la part de Linus Neumann, hacker berlinois et porte-parole du Chaos Computer Club.

A 19 heures, tandis que la France se préparait à vibrer à une « Marseillaise » de solidarité entonnée par les Anglais, je me trouvais à une conférence sur « les trolls et le journalisme » organisée par l’équipe berlinoise de Hack/Hackers, qui réunit tous les mois des développeurs et des journalistes intéressés par les liens entre technologie et information.

Linus Neumann à la conférence trolls et journalisme de Hack/Hackers, le 17 novembre 2015 à Berlin
Linus Neumann à la conférence trolls et journalisme de Hack/Hackers, le 17 novembre 2015 à Berlin – Jacques Pezet/Rue89

Ce soir-là, la conférence a invité la journaliste azérie Arzu Geybulla pour témoigner du harcèlement en ligne, dont elle avait été victime et Linus Neumann pour expliquer « comment rester tranquille sur les réseaux sociaux et comment la technologie peut nous aider à nous protéger des trolls sur Internet ». La salle est remplie de journalistes, venus comme moi prendre quelques cours de troll-défense.

Bons et mauvais chasseurs


En déclarant d’emblée qu’il est lui-même un troll, Linus Neumann jette un froid dans la salle. Il faut dire qu’il passe après la journaliste azérie, qui durant tout son discours a utilisé le mot « troll » pour désigner ces personnes malveillantes, des militants du gouvernement azéri, qui lui ont pourri la vie, jusqu’à lui envoyer des menaces de mort. Comprenant ce malaise, le hacker clarifie :
« Pour moi, être un troll est une distinction et non pas une insulte. »

Bon et mauvais trolls
Bon et mauvais trolls – Jacques Pezet/Rue89

Sur son PowerPoint, s’affichent deux images, précédées de cette devise « Be a Good Troll » (sois un bon troll, en français). De la même manière qu’il y a un bon et un mauvais chasseur, il existe une différence entre le bon et le mauvais troll.
« Quand on pense au mot “troll”, on pense souvent à cette créature à droite. C’est cette bête méchante, qui se tient en embuscade dans les bas-fonds de l’Internet avec sa meute de trolls, qui vient t’attaquer, te met de mauvaise humeur et déteste les autres.
Je préfère ce troll à gauche : amical, souriant, avec son air de Till l’Espiègle qui taquine les autres et les transforme en mauvais trolls, sans le devenir lui-même. Il y a donc le troll à gauche et la victime à droite. »

« Don’t Feed the Troll ! »


Linus Neumann est ce qu’on pourrait appeler un maître troll. Il a fait ses preuves en se moquant des partisans islamophobes de Pegida, le mouvement d’extrême droite anti-immigration allemand, ou des électeurs très conservateurs de la CDU aussi bien en ligne qu’en IRL (« In Real Life »), dans la vraie vie comme on dit en français.

Tel un vétéran troll, il disserte sur ces plus beaux exploits. La conférence qu’il donne ce soir-là, il l’a déjà donnée en octobre en allemand à Munich. C’est d’ailleurs pour cela que Hack/Hackers l’a sollicité.

Défendant une vision ludique du troll, Linus Neumann considère que le meilleur moyen de gagner face aux trolls reste de ne pas jouer à leur jeu.

C’est le fameux « Don’t Feed the Troll », qui invite les commentateurs à ne pas répondre au vilain troll, qui crèvera d’ennui.

S’il n’existe pas vraiment d’autres moyens de gagner face au méchant troll, le hacker a tout de même identifié quelques règles, qui déclarent comme perdant le gentil troll :

  • tu as perdu si tu emploies plus de mots que ton adversaire ;
  • tu as perdu si tu dois expliquer ;
  • tu as perdu si tu dois te justifier ;
  • tu as perdu si tu t’énerves ;
  • tu as perdu si tu ne rigoles pas ;
  • tu as perdu si tu te prends au sérieux ;
  • tu as perdu si tu attribues des qualités ;
  • tu as perdu si tu menaces les autres.

Ces commandements font rire le public, qui un jour ou l’autre a réussi à ridiculiser un troll débile en commentaire. Mais les journalistes et autres directeurs techniques de médias présents dans la salle attendent encore le cours de troll-défense. C’est sur cette promesse que commence le deuxième acte de la conférence de Neumann, précédée de deux préceptes de modération :

  • celui qui supprime, c’est celui qui prend au sérieux ;
  • celui qui diabolise les « citoyens inquiets » légitimise leurs théories.

En Allemagne, on parle de « citoyens inquiets » pour désigner ces personnes qui manifestent contre l’islamisation de la société ou contre les migrants et qui sont considérées par beaucoup comme des xénophobes. En écartant la suppression de commentaires, Linus Neumann permet d’éviter toute accusation de censure et d’attaque à la liberté d’expression dont les trolls aiment se réclamer.

Bannis, mais en loucedé


En tant que maître troll et hacker, Linus Neumann a réussi à développer deux outils techniques qui respectent aussi bien l’espièglerie troll que ses principes de modération.

Partant du constat qu’à chaque fois que quelqu’un poste un propos polémique et souvent débile, il reçoit de nombreuses réponses qui le traitent de nazi ou d’autres noms et que le débat ne prend jamais fin, Linus Neumann a créé le « hellbanning », une technique de bannissement astucieuse qu’il explique ainsi :
« Le rageux qui a écrit le commentaire le voit posté sur la page, mais tous les autres visiteurs ne le voient pas. Et c’est comme ça que vous enlevez aux gens ce qu’ils veulent : des réactions.
Ils écrivent tout seuls sur leur île déserte mais n’obtiennent aucune réaction. Psychologiquement, c’est le moyen le plus efficace pour décourager quelqu’un de continuer à poster. »

Le
Le « hellbanning » consiste à isoler le troll, comme sur une île déserte – Jacques Pezet/Rue89

Une fois le troll repéré, il se retrouve donc en silencieux et grogne jusqu’à l’épuisement, sans que les lecteurs s’en rendent compte.

L’étrangleur à troll


Sa seconde technique, qu’il a appelé « the troll-throttle » (l’étrangleur à troll, en français), est sans doute l’idée la plus maligne et la plus sadique que j’ai pu voir pour lutter contre les trolls.

Elle repose sur la hantise de tout utilisateur d’Internet : les captchas, ces tests qui permettent de vérifier que vous n’êtes pas une machine.

Diplômé de psychologie, le porte-parole du Chaos Computer Club a bien compris que les vilains trolls prenaient plaisir à déverser leur bile en commentaires. C’est sur cette notion de plaisir qu’est basée le troll-throttle :
« Je me suis demandé : qu’est-ce qui gâche ma bonne humeur quand je veux commenter quelque chose sur Internet ? La réponse était les captchas. »

Les captchas, le cauchemar des trolls
Les captchas, le cauchemar des trolls – Jacques Pezet/Rue89

Linus Neumann a donc développé un système qui pousse les personnes qui veulent commenter à remplir un captcha. Une fois le commentaire envoyé, son outil calcule la probabilité que le message soit celui d’un troll. Grâce à cette probabilité, et indépendamment du fait que le captcha ait été bien rempli ou non, le troll se retrouve à devoir remplir un captcha à nouveau, et ce jusqu’à épuisement. Le hacker confie que le record est de quinze tentatives avant abandon.

L’outil est automatique et évite donc toute accusation de censure arbitraire. Aussi, il génère beaucoup de frustration pour le troll, dont le modérateur saura se délecter.

Fantasme de journaliste


Pour calibrer son piège à troll, Linus Neumann a mené une étude empirique pendant deux ans, durant lesquels il a analysé plus de 116 000 commentaires postés sur le site du blogueur allemand Felix von Leitner. Il a observé la teneur en insulte, la vitesse de rédaction, l’heure, les mots employés, le niveau de langue des commentaires et ainsi pu déterminer le degré de trollerie des messages.
« J’ai reçu beaucoup de demandes de la part de rédactions de journaux allemands. »
Linus Neumann n’en dira pas plus que cette petite confidence, glissée en guise de conclusion. Les yeux des journalistes dans la salle semblent remplis de rêves.

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