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lundi 10 août 2015
Tentative d'attentat à Villejuif : l'enquête progresse
Sid Ahmed Ghlam a été de nouveau interrogé vendredi.
C’est une information du Parisien qu’aucun autre média n’a pour l’heure relayée.
Noter que plusieurs articles concernant cette affaire restent
confidentiels, soit que les journaux les réservent à leurs abonnés, soit
qu’ils les dépublient assez rapidement.
Il faut ainsi consulter la fiche Wikipédia y consacrée pour retrouver
certaines des informations qui ont été publiées très tôt sur la petite
amie brestoise de Sid Ahmed Ghlam, laquelle reste curieusement bien
épargnée par la justice.
L’étudiant a commencé à lever le voile sur son entreprise
terroriste, fatale à Aurélie Châtelain, le 19 avril à Villejuif. Sans
pour autant livrer l’essentiel, à savoir le nom de ses commanditaires.
Timothée Boutry et Adrien Cadorel | 10 Août 2015, 07h00 | MAJ : 10 Août 2015, 09h17
Sid Ahmed Ghlam a de nouveau été entendu par un juge d’instruction
parisien vendredi matin. L’étudiant algérien de 23 ans, suspecté d’avoir
voulu attaquer une église de Villejuif (Val-de-Marne)…
Lire la suite de cet article sur le site du Parisien en payant, ou bien à l’adresse suivante où il se trouve en accès libre :
LE MONDE | 03.08.2015 à 08h28 • Mis à jour le 03.08.2015 à 12h13 | Par Soren Seelow
Il a longtemps gardé le silence. Puis s’est hasardé dans des
explications peu vraisemblables. Confronté aux éléments du dossier, Sid
Ahmed Ghlam, le principal suspect du projet d’attentat évité de justesse
à Villejuif (Val-de-Marne), en avril, a finalement décidé de
s’expliquer. Lors de son audition devant un juge antiterroriste, le
19 juin, il a proposé un récit très détaillé – et sans doute partiel –
de la genèse de son projet.
Tout commence par un voyage en Turquie, fin octobre 2014. Le jeune
homme fait l’objet depuis le printemps d’une fiche « S » – qui désigne
un danger pour la « sûreté de l’Etat » – en raison de ses velléités de
départ en Syrie ; il a même été convoqué pour un entretien administratif
le 3 octobre. Mais son vol pour Alger, le 15 octobre, n’alerte pas les
services : Ghlam est algérien et se rend régulièrement dans son pays
d’origine. Ce que les policiers ignorent alors, c’est qu’il profite de
ce déplacement pour rejoindre Istanbul, en Turquie, le 29 octobre. Il y
restera un mois.
Ses activités sur place sont encore nébuleuses. Il dit avoir rejoint
Istanbul en compagnie d’un homme rencontré en Algérie, qui lui disait
avoir des contacts au sein de l’Etat islamique (EI). Dans une « maison
d’accueil » de l’EI à Istanbul, un djihadiste français se faisant
appeler Abu Al-Mouthana, originaire de Villepinte (Seine-Saint-Denis)
lui aurait alors expliqué que son ami passerait en Syrie, mais que lui
devait rentrer en France. Al-Mouthana lui aurait donné 2 000 euros pour
ses « frais de retour », en lui demandant de rester en contact sur Internet.
La « crêperie conspirative », concentré français du djihadisme
LE MONDE | 03.08.2015 à 08h28 • Mis à jour le 03.08.2015 à 12h47 | Par Soren Seelow
Sur la devanture mauve constellée de photos de paninis, une promesse : « Le goût et la qualité ».
En passant la porte de cette petite crêperie des Yvelines, les
policiers n’imaginaient pas tomber sur un repaire d’islamistes. C’est en
démêlant les fils de l’enquête sur le projet d’attentat contre une
église de Villejuif, dans le Val-de-Marne, évité de justesse en avril,
qu’ils découvrent ce commerce étonnant, dont plusieurs employés font
l’objet d’une fiche « S » – pour « Sûreté de l’Etat ».
Les trois hommes mis en examen pour avoir participé à la livraison
des armes destinées au principal suspect, Sid Ahmed Ghlam, se
retrouvaient régulièrement dans ce petit snack, rebaptisé « crêperie conspirative » par les enquêteurs. Abdelkader J. y travaillait jusqu’à son incarcération, Farid B. y faisait des remplacements tandis…
Attentat déjoué : qui est Sid Ahmed Ghlam, l’étudiant arrêté à Paris ?
Le jeune homme, que la police soupçonne d’avoir planifié un attentat
et d’être lié à un meurtre, est un étudiant boursier franco-algérien de
24 ans.
Source AFP
Publié le 22/04/2015 à 15:40 | Le Point.fr
Étudiant « féru d’informatique », actif sur les réseaux sociaux où il
manifestait son attrait pour les terres de djihad, Sid Ahmed Ghlam
était discret pour son voisinage, jusqu’à son arrestation par la police
qui le soupçonne d’avoir planifié un attentat et d’être lié à un
meurtre. Ce boursier franco-algérien de 24 ans, qui étudie
l’informatique, résidait dans la chambre 310, aujourd’hui sous scellés,
d’un foyer étudiant ultramoderne du 13e arrondissement de Paris, à quelques pas de là où il a été arrêté dimanche matin, blessé à une jambe.
« C’est la première fois qu’on entend parler de lui depuis qu’il a
pris l’appartement, il n’y a eu aucun signalement, il payait son loyer
normalement, dans les 200 euros par mois », a décrit une porte-parole du
Crous, Constance Blanchard. Elle a évoqué une « situation pas
évidente » pour les 70 étudiants et le personnel de cette résidence
étudiante jaune et grise aux balcons orange, rue Julie-Victoire-Daubié,
dans un quartier entièrement rénové. « Je suis un peu choqué d’apprendre
ça comme ça », a témoigné un de ses voisins, Léo Coeur, étudiant de 18
ans en philosophie à Paris-I, qui a observé le déploiement policier
dimanche. « Je suis inquiet, j’ai peur qu’il se passe quelque chose dans
une fac parisienne », soupire-t-il.
Dans la chambre 310, outre un arsenal d’armes et des documents établissant qu’il avait planifié, selon le gouvernement, un attentat « imminent » contre « une ou deux églises »,
les enquêteurs ont trouvé des éléments témoignant d’une préparation
minutieuse. Il semble ainsi avoir chronométré le temps que mettraient
les policiers à intervenir, selon les premiers éléments de l’enquête.
Une préparation qui contraste avec les conditions de son arrestation,
qui semblent montrer plutôt un certain amateurisme.
« Fiche S »
Sid Ahmed Ghlam avait exprimé sur Facebook, « comme des dizaines voire des centaines d’autres, son envie de partir en Syrie »
pour y mener le djihad, rapporte une source policière. Il était
d’ailleurs connu des services de renseignement et faisait l’objet d’une
« fiche S » de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI),
qui implique une surveillance discrète au nom de la sûreté de l’État.
Plusieurs membres de son entourage semblent aussi avoir basculé dans
l’islam radical. Mais les « vérifications sur l’environnement » de
l’étudiant réalisées en 2014 et 2015 n’ont pas révélé d’éléments
justifiant une enquête judiciaire, assure le gouvernement.
Son père l’avait fait venir d’Algérie en 2009, avec sa mère et ses
frères et soeurs, dans le cadre du regroupement familial, selon une
source proche du dossier. À Saint-Dizier (Haute-Marne), où vit la
famille, des opérations de police se sont déroulées dans la partie
pavillonnaire du Vert-Bois, un quartier propret et arboré, avec des
maisons d’un étage collées les unes aux autres.
De nombreuses questions en suspens
Mercredi matin, les policiers de la Brigade de recherches et
d’intervention (BRI) ont arrêté sa compagne, habillée d’une burqa et
vraisemblablement convertie à l’islam, selon des sources proches de
l’enquête. Elle résidait depuis six ou sept mois dans un petit pavillon
loué dans le quartier avec deux enfants en bas âge, les volets toujours
fermés. Sid Ahmed Ghlam y venait le week-end. La femme de 25 ans est
« extrêmement discrète, ne faisant pas d’histoires », on ne la voyait
« que lorsqu’elle allait chercher ses enfants à l’école », selon une
voisine. C’était la seule femme à porter la burqa dans le quartier,
ajoute-t-on dans le voisinage.
Sid Ahmed Ghlam voulait-il agir seul ou a-t-il des complices ? Quel est son lien avec le meurtre d’Aurélie Châtelain
en banlieue parisienne, dans la voiture de laquelle son ADN a été
retrouvé ? De nombreuses questions restaient mercredi en suspens.
La compagne de Sid Ahmed Ghlam nie avoir eu connaissance du projet
d’attentat dont il est soupçonné. Certains éléments font croire aux
enquêteurs que la jeune femme, toujours en garde à vue, en sait plus
qu’elle ne le dit.
La jeune femme vivait recluse avec ses deux enfants, à Saint-Dizier.
Lors de son interpellation, elle était vêtue d’une burqua, et a indiqué
aux policiers s’être « éloignée de l’islam radical« . Elle nie avoir eu connaissance du projet d’attentat de son compagnon.
Des messages cryptés retrouvés
Selon une source proche de l’enquête, Sid Ahmed Ghlam était en
possession de deux téléphones dimanche. L’un d’eux était exclusivement
destiné à appeler sa compagne. Sur l’autre, les enquêteurs ont trouvé un
message envoyé au commanditaire supposé de l’attentat, basé en Syrie, dans lequel le suspect écrit son intention de se réfugier « chez Jennifer » une fois son forfait accompli.
Certains éléments laissent penser aux enquêteurs que la jeune femme
en sait plus qu’elle ne le dit. Les policiers essayent actuellement de
déchiffrer des clés de chiffrements, écrites sur des bouts de papier
découverts à son domicile. Il pourrait s’agir de codes cryptés pour
communiquer avec son compagnon.
Mis en examen vendredi à l’issue de sa garde à vue, le terroriste
présumé de Villejuif figurait dans les fichiers de police, mais sans
être sur écoute.
En garde à vue depuis son arrestation dimanche matin dans le XIIIème arrondissement,
Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien de 24 ans, a été mis en examen
vendredi après-midi. Il est suspecté d’avoir fomenté, sur injonctions de
donneurs d’ordre pouvant se trouver en Syrie, une attaque contre deux
églises à Villejuif (Val-de-Marne). La police le soupçonne également du
meurtre d’Aurélie Châtelain, une professeure de fitness de 32 ans, dont
il a croisé la route peu de temps avant un potentiel passage à l’acte.
Pourquoi est-il poursuivi ?
Sid Ahmed Ghlam a été mis en examen pour «assassinat» et «tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste».
L’étudiant, demeuré mutique durant ses six jours de garde à vue, n’a
rien laissé filtrer d’éventuelles complicités. Les enquêteurs
recherchent au moins deux personnes, en France ou en Syrie, ayant pu
fournir des armes à Sid Ahmed Ghlam et l’encourager dans la commission
d’un attentat. Il devait être placé en détention provisoire.
Que sait-on d’Emilie L., la compagne supposée de Sid Ahmed Ghlam ?
Agée de 25 ans, elle loue un petit pavillon à Saint-Dizier
(Haute-Marne), ville où réside également la famille de l’étudiant
algérien d’un an son cadet. Selon sa sœur, Angélique, «Emilie s’est convertie à l’islam il y a deux ans, pratique à fond, mais ne parle jamais de terrorisme».
La jeune femme porte la burqa et vit la plupart du temps les volets
clos. Interpellée par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI)
mercredi matin, Emilie L. aurait confessé en garde à vue vouloir se
marier avec Sid Ahmed Ghlam. Ce qu’a démenti dans le Parisien Hind, la sœur de ce dernier : «Elle
est tombée amoureuse de mon frère, mais ni lui ni nos parents n’ont
voulu qu’ils se marient parce qu’elle avait déjà deux garçons de 4 et
6 ans.» Chez la jeune femme, les enquêteurs ont saisi des clés de
chiffrement ayant potentiellement servi à crypter des SMS et à
enregistrer des numéros de portable. Cependant, Emilie L. a été remise
en liberté vendredi à l’issue de sa garde à vue.
Comment Sid Ahmed Ghlam était-il surveillé ?
La première convocation de l’étudiant en électronique par la
Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) date du
printemps 2014. Elle fait suite au signalement d’un proche. A cette
époque, le jeune homme évoque son désir de rejoindre la Syrie sur
Facebook. «Comme des dizaines, voire des centaines d’autres», nuance une source policière. Néanmoins, de premières vérifications sur son «environnement» sont diligentées.
Rebelote fin février 2015. Après un nébuleux voyage de dix jours en
Turquie, Sid Ahmed Ghlam effectue un nouveau passage à Levallois, en
banlieue parisienne. Comme de coutume, la DGSI s’enquiert des motifs du
séjour. Que Ghlam justifie pour «raisons touristiques». De nouvelles vérifications sur son entourage sont exigées. Toutefois, «faute d’éléments tangibles»,
dixit le ministre de l’Intérieur, elles ne donnent lieu à l’ouverture
d’aucune procédure judiciaire. Sur le plateau du 20 heures de TF1,
mercredi soir, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a ainsi
assuré «que la DGSI avait fait tout ce qu’elle devait faire».
Que signifie la fiche «s» dont sid ahmed ghlam faisait l’objet ?
Cette fiche «S», pour «sûreté de l’Etat», est l’une
des 21 sous-catégories du plus ancien fichier de police : le Fichier des
personnes recherchées (FPR) crée en 1969. Il comporterait actuellement
400 000 noms, allant du grand banditisme aux évadés de prison. La fiche
«S», elle, est réservée aux individus menaçant potentiellement la
sécurité nationale. Une notion juridique relativement floue, permettant
aux services de renseignements de ratisser très large. Y figurent bien
entendu les aspirants terroristes, mais aussi tout une flopée de
militants antinucléaires, d’activistes politiques (anti-G20, zadistes),
de hooligans et de membres de groupuscules d’extrême droite. Selon le
journal Sud Ouest, qui a accédé à un chiffre convoité, 5 000 personnes étaient répertoriées dans le fichier «S» en 2012. «C’est une donnée intéressante car, en matière d’antiterrorisme, rien ne circule au nom du secret défense», explique l’universitaire Pierre Piazza.
La fiche «S» comporte seize échelons de dangerosité. Sid Ahmed Ghlam
était au niveau 13. Mohammed Merah, le tueur de Toulouse, était, lui, au
niveau 5, car jugé encore plus dangereux. Un échelon qui implique de
signaler les passages à la frontière de l’individu, mais pas de fouiller
ses bagages, ni de le surveiller sur le territoire français. «Il ne
faut pas perdre de vue que la fiche « S » est un dispositif de
signalement. Il n’oblige ni écoute administrative,ni arrestation
automatique», rappelle François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stragiques (Iris).
Convertie à l’islam il y a 2 ans, Emilie L., une proche de Sid Ahmed
Ghlam, a été relâchée ce vendredi à l’issue de sa garde à vue. Les
enquêteurs ont tenté de déterminer son rôle éventuel dans la préparation
de l’attentat évité.
Elle a été interpellée mercredi matin à son domicile,
offrant au passage un torrent d’insultes aux officiers venus la
cueillir. Elle a depuis été conduite à Paris, dans les locaux de la
Section anti-terroriste de la Brigade criminelle de Paris pour être
interrogée avant d’être relâchée libre, sans charges, ce vendredi.
La nature précieuse de leur relation n’est d’ailleurs
pas très claire. Selon la sœur de Sid Ahmed Ghlam, elle l’aurait
rencontré par son intermédiaire. « C’était mon ex-copine. Je l’ai
rencontrée à la mosquée, mais je ne lui parle plus depuis un an et demi.
Mais avant ça, elle voulait se marier avec lui, mais ça ne marchait
pas. Il n’a pas voulu ». Face aux enquêteurs, la jeune femme nie
également une quelconque liaison avec l’assassin présumé d’Aurélie Châtelain.
Quoi qu’il en soit, la jeune femme était-elle au courant de la tentative d’attentat ? Selon Libération,
Sid Ahmed Ghlam avait apparemment prévu de se cacher chez elle après
l’attaque. Ce qu’elle dément. Mais de nombreuses questions sur cet
appartement taraudent encore les enquêteurs. Selon les voisins d’Emilie
L., ses volets étaient en permanence fermés. D’après Le Parisien, la jeune femme y vivait cloitrée et ne sortait que pour amener et récupérer ses enfants à l’école.
Des trajets que le voisinage avait remarqué car
Emilie L. était toujours vêtue d’une burqa. Une voisine s’étonne même de
n’avoir jamais vu son regard. Une autre, qui a eu le privilège de voir
son visage une fois, assure que « c’est une belle poupée ». Encore plus
intriguant, son voisinage confie avoir vu des hommes à la nuit tombée
rendre visite à plusieurs reprises à la jeune femme.
Emilie Lechat-Boizumeau, l’amie de Sid Ahmed Ghlam, est rentrée chez sa soeur
Interpellée mercredi dernier à Saint-Dizier dans le cadre de
l’enquête sur Sid Ahmed Ghlam, son amie est rentrée en Haute-Marne, chez
sa sœur, à Bettancourt-la-Ferrée. Elle a été laissée libre.
LG
Publié le 25/04/2015 | 10:52, mis à jour le 28/07/2015 | 09:43
Saint-Dizier : le domicile d’Emilie Lechat-Boizumeau, l’amie de Sid Ahmed Ghlam à été cambriolé
Selon nos informations, le domicile d’Emilie Lechat-Boizumeau, l’amie de Sid Ahmed Ghlam à été cambriolé samedi soir vers 21 heures. La police scientifique a effectué ce samedi soir les premières constatations.
LG
Publié le 26/04/2015 | 12:16, mis à jour le 28/07/2015 | 09:43
Dans l’affaire de l’attentat déjoué à Paris, Emilie Lechat-Boizumeau
avait été entendue par les services de police. Elle avait été laissée
libre vendredi soir et était rentrée samedi à Bettancourt-la-Ferrée, au
domicile de sa sœur. Son logement du quartier du Vert-Bois de Saint-Dizier avait été perquisitionné en début de semaine par les enquêteurs.
Selon nos informations, samedi soir, entre 20 h et 21 h, la maison
d’Emilie Lechat-Boizumeau a été cambriolée. Vers 21 h 30, la police
nationale était présente sur place : des policiers scientifiques ont
procédé aux premiers relevés de l’enquête. Mercredi, la maisonnette,
située avenue de la Cornée-Renard, avait été perquisitionnée par des
policiers parisiens de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI).
Interpellée, Emilie Lechat- Boizumeau a passé 48 heures en garde à vue.
Relâchée, elle a été reconduite au domicile de sa soeur, à
Bettancourt-la-Ferrée, samedi. [...] Cet article en intégralité ainsi
que d’autres révélations exclusives sur l’affaire dans votre JHM de ce
27-04-15
Caudry : la Légion d’honneur demandée pour Aurélie Châtelain, l’enquête avance
Publié le 07/08/2015
DAVID LAURENCE
Le dossier de demande de la Légion d’honneur à titre posthume pour
Aurélie Châtelain, tuée à Villejuif le 19 avril, a été envoyé au
ministère de l’Intérieur par la ville de Caudry. Des informations
publiées cette semaine par Le Monde laissent espérer à Guy Bricout,
maire, que cette demande sera reçue favorablement.
« Toujours est-il que ce meurtre, apparemment non prémédité, a fait dérailler un scénario écrit depuis plusieurs semaines. » C’est là une des conclusions du journal Le Monde
qui a eu accès au dossier d’instruction concernant l’enquête de
l’attentat raté dans une église de Villejuif le 19 avril dernier et
celle du meurtre d’Aurélie Châtelain, une Caudrésienne qui ce jour-là,
devait entamer une formation dans cette même ville.
Sid Ahmed Ghlam, interpellé dans le cadre de cette enquête, a en
effet parlé. Ce même 19 avril, il avait appelé les secours indiquant
qu’on lui avait tiré dessus. L’homme âgé de 24 ans était effectivement
blessé à une jambe. Mais rapidement, les enquêteurs avaient mis au jour
un projet d’attentat dans une église de Villejuif et avaient fait le
lien avec le meurtre d’Aurélie Châtelain, dont le corps avait été
retrouvé, dans sa voiture, à Villejuif.
Dans ses déclarations au juge antiterroriste, Sid Ahmed Ghlam attribue ce meurtre à un complice qui aurait été avec lui sur place le matin du 19 avril. Le terroriste présumé indique également que c’est accidentellement que son complice aurait tué la jeune femme, la sécurité de l’arme étant « partie toute seule
». Et lui, raconte-t-il encore, se serait alors volontairement tiré une
balle dans la jambe, afin de se rendre à la police. Une version que les
enquêteurs estiment peu crédible, ces derniers pensent toujours qu’il
s’est blessé accidentellement. Au moment du meurtre d’Aurélie Châtelain ?
L’enquête devra l’établir. Reste que s’il ne s’était pas tiré cette
balle dans la jambe, ce dimanche 19 avril, tout porte à croire qu’il
serait passé à l’acte.
Il en avait en tout cas reçu l’instruction écrite, deux jours avant, toujours selon les documents que s’est procurés Le Monde. C’est
pour cela que sitôt le lien établi entre le meurtre de la Caudrésienne
et l’attentat raté, Guy Bricout, maire, avait fait savoir qu’il
demanderait la Légion d’honneur à titre posthume pour celle qui avait
été durant un mandat conseillère municipale à ses côtés. « Le dossier est parti, notamment au ministère de l’Intérieur », indique aujourd’hui l’élu. Qui espère qu’à la lumière des déclarations de Sid Ahmed Ghlam, « une réponse favorable sera donnée ».
Le texte peut changer fréquemment, n’est peut-être pas à jour et
peut manquer de recul. N’oubliez pas que, dans nombre de systèmes
judiciaires, toute personne est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement et définitivement établie. N’hésitez pas à participer ni à citer vos sources.
→ Dernière modification de cette page le 3 août 2015 à 17:09.
L’affaire Sid Ahmed Ghlam, est une enquête menée sur un étudiant algérien, islamiste radical1, mis en examen dans le cadre du meurtre ou de l’assassinat d’Aurélie Châtelain et d’acte de terrorisme commis au nom de l’islam2.
Sid Ahmed Ghlam (arabe : سيد أحمد غلام), surnommé Djillali, est né à Tiaret, dans la région d’Oran, Algérie en 19913.
Il arrive avec sa famille en 2001 à Saint-Dizier
et retourne en Algérie en 2003 faute de papiers en règle. Il y passe
son baccalauréat en 2010 et retourne en France la même année4 dans le cadre du regroupement familial5. La presse indique qu’il a été étudiant de 2010 à 2012 à l’école d’informatique SUPINFO à Paris et la quitte au bout de sa deuxième année6. Cependant SUPINFO
n’est pas en mesure de confirmer cette information du fait qu’il existe
des risques d’homonymie, seul le nom de l’individu ayant été divulgué7.
Il séjourne en 2013 et 2014 dans le quartier Croix-Rouge, à Reims. Le domicile de Saïd Kouachi, le tueur de Charlie Hebdo, se trouve alors à quelques dizaines de mètres. La police évoque des liens possibles entre Sid Ahmed Ghlam et la « bande des Buttes Chaumont« 8,9.
En février 2014, il passe une semaine en Turquie.
Il est placé en garde à vue à son retour. Selon le procureur de Paris,
aucun élément ne permet de « justifier l’ouverture d’une information
judiciaire ». Il est néanmoins l’objet d’une fiche des renseignements
français notamment pour « velléité de départ en Syrie ». Cette « fiche
S » (« Sûreté de l’État ») implique son placement sous surveillance
policière « sans attirer l’attention »10.
Au printemps 2014, son petit frère de 9 ans signale à sa maîtresse
« que son frère se radicalisait ». Celle-ci prévient la police 11. Des écoutes téléphoniques menées à la suite, probablement en 2014 et 2015, n’ont rien révélé ; ce que le Ministre de l’IntérieurBernard Cazeneuve justifie par le fait que « les moyens technologiques utilisés (…) sont de plus en plus sophistiqués »12.
Depuis septembre 2014, il est inscrit à l’université Pierre-et-Marie-Curie. Il ne participe ni au cours ni au TD. L’université a engagé une procédure contre lui pour falsification de note13. L’UNEF est accusé par le Canard Enchaîné,
qui cite une source ministérielle, d’avoir aidé Sid Ahmed Ghlam. L’UNEF
rétorque que « Ghlam indique qu’il a été boursier échelon 6
(correspondant à une aide de 4 768 euros par an)… Ses demandes de
logement ont fait l’objet d’un traitement prioritaire »14.
Le suivi initié en 2014 depuis l’alerte à la radicalisation de Sid
Ahmed Ghlam n’a rien donné. C’est « parce que la nouvelle menace
terroriste qui plane sur la France se caractérise par des techniques de
dissimulation que les services secrets peinent à contrer. Cette
technique a même un nom, la taqiya »15.
Le 15 octobre il se rend en Algérie, ce qui n’inquiète pas les
services de renseignement, puisqu’il emprunte régulièrement cette
destination pour ce rendre dans sa nation d’attachement. Depuis
l’Algérie, le 29 octobre, il se rend à Istanbul, en Turquie, où il reste
un mois. On lui paye alors des «frais de retour» (2000 euros), en
échange de contreparties à venir16.
Selon François Molins, procureur de la République,
au moment de son arrestation, il « était en contact avec une autre
personne pouvant se trouver en Syrie avec laquelle il échangeait sur les
modalités de commission d’un attentat, ce dernier lui demandant
explicitement de cibler particulièrement une église »19.
Au début du mois d’avril, son « contact lui fournit des indications pour se procurer des armes. Il se rend à Aulnay-sous-Bois20 et dans le coffre d’une voiture garée dans la rue, il récupère les armes et les gilets pare-balles ».
Il effectue des repérages autour des deux principales églises de Villejuif : l’Église Saint-Cyr-Sainte-Julitte au centre ville et l’Église Sainte-Thérèse au nord21. Selon l’historien Camille Pascal, cette ville au nom symbolique n’aurait pas été choisie au hasard et lui permettait de cibler deux religions en même temps22.
Le samedi 18 avril, « Sid Ahmed Ghlam reçoit plusieurs nouveaux messages l’incitant « fortement » à passer à l’acte »23.
Toujours selon le procureur, le dimanche 19 avril, tôt le matin, il
tente de voler la voiture d’Aurélie Châtelain à Villejuif. Celle-ci est
tuée d’une balle dans le cœur et il aurait ensuite brûlé la voiture, qui
contenait le corps de la jeune femme, avant de regagner le 13e arrondissement.
Le dimanche 19 avril 2015, il préparait à l’heure de la messe un
attentat contre les deux églises qu’il avait repérées. D’après le curé
de Saint-Cyr-Sainte-Julitte, il y aurait eu « un carnage » car l’église accueille 300 personnes le dimanche24,25.
À 8 h 50, il appelle le SAMU
car il est blessé gravement à la hanche et à la rotule par deux balles.
Selon les enquêteurs, il se serait lui-même blessé au cours de la
tentative de vol du véhicule. Interrogé par la police il évoque un
règlement de comptes. La police remonte les traces de sang et arrive à
son véhicule, une Renault Mégane dans laquelle elle trouve un gyrophare, un fusil d’assaut Kalashnikov et un revolver. Les enquêteurs perquisitionnent son domicile et trouvent trois Kalashnikov supplémentaires, des gilets pare-balles26,
un minutage précis entre les églises ciblées et les commissariats les
plus proches. Il est placé en garde à vue et hospitalisé à l’Hôtel-Dieu27. La garde à vue est prolongé au maximum prévu dans les cas de risque d’attentat maximum.
Victime
Aurélie Châtelain était mère d’une fille de cinq ans. Elle avait 32 ans. Elle était originaire de Caudry. Elle a été retrouvée carbonisée dans sa voiture à Villejuif
après avoir été tuée par balle. Les enquêteurs pensaient initialement
que le motif du meurtre était une tentative de vol de la voiture28.
Après coup, ils supposent plutôt que Sid Ahmed Ghlam aurait voulu tuer
Aurélie car il « la suspectait d’être un agent du renseignement. Il
aurait été intrigué par la présence de cette voiture, au milieu de la
rue, et de cette femme assise sur le siège passager avec un ordinateur
portable sur les genoux28. »
Elle était professeur de fitness et ancienne membre du conseil municipal de Caudry. Elle allait participer à un stage à Villejuif pour se perfectionner dans son métier en prenant des cours de pilates29,30.
Le dimanche 26 avril 2015, 3.000 personnes ont participé à une marche blanche dans sa ville d’origine, Caudry31.
Tandis que sa meilleure amie la considère comme une « héroïne », Guy Bricout, le maire de Caudry, suggère que « le décès d’Aurélie avait permis de sauver des vies »32 et demande qu’elle soit décorée de la Légion d’honneur à titre posthume33. Sa fille aura le statut de Pupille de la Nation34.
Version de Sid Admed Ghlam
D’après ses avocats : « Il a reconnu avoir été à Villejuif le 19
avril 2015 en présence d’un autre individu. Il conteste en revanche
toute responsabilité dans la mort d’Aurélie Châtelain et a également
affirmé avoir fait ce qu’il fallait pour empêcher la commission d’un
attentat ce jour-là » . il ne donne pas plus de détail sur cet autre
individu35.
L’un des avocats de la famille d’Aurélie Châtelain, Antoine Casubolo
Ferro, réfute cette version« «Il faut qu’il en dise plus, car pour
l’instant la réalité du dossier ne correspond pas du tout à ses
déclarations … Il faut qu’il s’explique sur toutes les preuves et les
traces qui donnent la certitude qu’il a été en contact avec Aurélie
Châtelain »36.
Commanditaire et complicités
Présumés complices
Sid Admed Ghlam ne semble pas être un loup solitaire. En plus du fait qu’il possédait trop d’armes pour un seul homme37,
les enquêteurs ont trouvé que « Sid Ahmed Ghlam reçoit en effet l’ordre
de passer à l’acte, même seul, même si « il » ne le rejoint pas ». Ils
recherchent activement ce « il »38.
le 26 avril à Saint-Ouen,
un homme de 32 ans est interpellé. Son ADN est retrouvé sur une brosse à
cheveux de l’appartement de Sid Ahmed Ghlam. Il est relâché le 29
avril.
le 26 avril, un homme de 33 ans est interpellé. Il est le gérant d’un garage de Pierrefitte-sur-Seine. Son nom apparaît dans les communications cryptées de Sid Ahmed Ghlam44,45. Il est rapidement sorti de garde à vue.
le 7 juin, deux hommes, âgés de 35 et 39 ans, sont interpellés à leur domicile de Limay et Mantes-la-Jolie dans les Yvelines. Bernard Cazeneuve
déclare : « Il appartient maintenant à l’enquête de déterminer le rôle
exact que ces deux individus ont pu jouer au sein de l’entourage de Sid
Ahmed Ghlam »46,47.
Commanditaire, complices et implication
Les armes ont été récupérées dans une voiture volée de marque Renault
Mégane stationnée sur une place de stationnement de la commue d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
Le terroriste a ensuite récupéré une seconde voiture, de marque BMW 318, dans un garage de Pierrefitte-sur-Seine
(toujours en Seine-Saint-Denis) où opérait ses complices Vega (Macreme
A.) et Thomas (Thomas M.). Ils ont été en Syrie début 2015. Ces deux
complices ont été endoctrinés par Fabien Clain, un toulousain né sur
l’île de la Réunion qui est aussi le fondateur du « clan des Belphégor »
dans le quartier toulousain du Mirail. Fabien Clain était également un
proche d’Olivier Corel, surnommé « l’Emir blanc », qui organisait des
réunions dans sa ferme à Artigat, cellule très liée au terrorisme djihadiste.
Rabah B., connu sous le surnom de « le Kabyle », est supposé avoir livré les armes cachées dans la voiture Mégane48.
Compagne du mis en examen
La pertinence du contenu de cet article est remise en cause. (2 mai 2015)
Émilie Lechat-Boizumeau49, blonde aux yeux bleus, est élevée dans une famille catholique. Elle effectue toute sa scolarité à Brest. Elle obtient à Vannes, un BEP dans la restauration. Elle a deux garçons à 19 puis 21 ans 50.
Elle se marie à un Brestois du quartier sensible de Pontanézen. Son
mari est « connu des services de police pour des faits de grande
délinquance », et se serait converti à l’islam pendant une peine
effectuée à la prison Brestoise de l’Hermitage 51.
Elle se convertit alors aussi à l’Islam à 22 ans. Elle adopte la burqa
comme une quinzaine de femmes de Pontanézen. Rachid Abou Houdeyfa,
l’imam salafiste de la mosquée du quartier déclare qu’il ne la connait
par car « Les gens qui sombrent dans l’islam radical ne nous fréquentent
pas. Ils ne supportent pas certains prêches ». Cet imam prône pourtant
le port obligatoire de la burqa pour toutes les femmes52.
Émilie part alors à Saint-Dizier.
Son nouveau compagnon à un frère arrêté en 2014 en Belgique pour
possession d’armes de guerre. Sid Ahmed Ghlam devient son compagnon un
peu plus tard « mais Aouali, la mère de Sid Ahmed, avait refusé qu’ils
se marient, raconte un ami. Parce qu’elle est plus âgée que lui et
qu’elle avait déjà été mariée » 3.
En février 2015, elle se présente entièrement voilée dans une grande surface de Gouesnou. Ce qui provoque l’intervention de la gendarmerie 53.
Le 22 avril 2015, elle est arrêtée à Saint-Dizier.
Les voisins parlent d’elle comme d’une femme discrète, convertie à
l’islam radical, qui ne sort de chez elle que pour aller chercher ses
enfants à l’école en burqa. Les volets de sa maison sont toujours clos. C’est la seule femme en burqa du quartier sensible du Vert-Bois
à Saint-Dizier. Le voisinage « confie avoir vu des hommes à la nuit
tombée rendre visite à plusieurs reprises à la jeune femme » 54,55. Les enquêteurs disposent de trois éléments à charge :
Elle possédait des clés de chiffrement permettant d’échanger des messages cryptés.
Sid Ahmed Ghlam possédait un deuxième téléphone dédié uniquement à l’appeler.
Un des dernier SMS qu’il ait envoyé à son contact syrien était
« Après le coup, j’irai me refugier chez Jennifer ». Jennifer est le nom
d’Émilie Lechat-Boizumeau dans le répertoire de Sid Ahmed Ghlam 56.
Le 24 avril 2015, elle sort libre de sa garde à vue sans être mise en examen.
Réactions
Selon Bernard Bajolet le 22 avril , le Directeur général de la sécurité extérieure,
ses hommes ont déjoué six attentats depuis le début 2015, cependant, le
lendemain, Manuel Valls parle de cinq attentats déjoué y compris
celui-ci . L’attaque planifiée ici serait le septième attentat évité57. 20 minutes note l’importance de la communication gouvernementale, en plein débat sur la Loi Renseignement, au sujet d’un évènement qui, de l’avis d’un officier de la DGSI, montre les failles des services de renseignement58.
Evènements potentiellement liés
Dans la nuit du 23 au 24 avril 2015, un incendie volontaire ravage la salle de prière musulmane de Pargny-sur-Saulx dans la Marne, La sœur de Sid Ahmed Ghlam y donnait des cours59,60.
↑ Benjamin Hue, « Attentat déjoué à Paris : qui est Sid Ahmed Ghlam, l’islamiste interpellé dimanche ? », rtl.fr, 22 avril 2015 (lire en ligne [archive]).
↑ Avec Paule Gonzales et Jean-Marc Leclerc, « Qui
est le suspect qui s’apprêtait à commettre un attentat près de Paris ? –
Projet d’attentat à Paris : ce que l’on sait du suspect », lefigaro.fr, 22 avril 2015 (lire en ligne [archive]).
↑ La Rédaction avec Reuters, « La police soupçonne des connexions entre Sid Ahmed Ghlam et les frères Kouachi », lci.tf1.fr, 28 avril 2015 (lire en ligne [archive]).
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