Pages

vendredi 16 janvier 2015

Suicides de policiers à Limoges, un rapport avec Chérif Kouachi ?

http://france3-regions.francetvinfo.fr/limousin/2015/01/08/limoges-suicide-d-un-commissaire-de-police-626916.ht

Limoges : suicide d’un commissaire de police

A peine plus d’un an après qu’il ne découvre le corps sans vie du numéro 3 du SRPJ de Limoges, le numéro 2 du service s’est donné la mort hier sur son lieu de travail avec son arme de service.

  • Par Cécile Gauthier
  • Publié le 08/01/2015 | 11:24, mis à jour le 14/01/2015 | 15:28

© France 3 Limousin
© France 3 Limousin
 
On l’a appris ce matin, un commissaire du SRPJ de Limoges s’est donné la mort la nuit dernière dans son bureau avec son arme de service. Une information confirmée par sa hiérarchie. On ignore à cette heure les raisons de son geste.
 
Il se serait donné la mort cette nuit à 1 heure.
 
Le commissaire Helric Fredou âgé de 45 ans était originaire de Limoges avait débuté sa carrière en 1997 comme officier de police judiciaire à la direction régionale de la police judiciaire de Versailles, avant de revenir à Limoges. Il était  directeur adjoint du service régional de police judiciaire depuis 2012. Son père était un ancien policier, sa mère était cadre infirmière aux urgences de CHU de Limoges. Il était célibataire et n’avait pas d’enfant.

Selon le syndicat de la police le commissaire était dépressif et en situation de burn out.

En novembre 2013, le commissaire Fredou avait découvert le corps sans vie de son collègue, numéro 3 du SRPJ de Limoges qui s’était également suicidé avec son arme de service dans son bureau. Il avait lui aussi 44 ans.

Le commissaire Fredou, comme tous les agents du SRPJ travaillait hier soir sur l’affaire de la tuerie au siège de Charlie Hebdo. Il avait notamment enquêté auprès de la famille de l’une des victimes. Il s’est tué avant même de remettre son rapport.

Une cellule psychologique est mise en place au sein du commissariat.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/01/08/97001-20150108FILWWW00199-suicide-d-un-policier-judiciaire-a-limoges.php

Suicide d’un policier judiciaire à Limoges

    • Par LeFigaro.fr avec AFP
    • Mis à jour le 08/01/2015 à 15:13
    • Publié le 08/01/2015 à 15:06

Le directeur adjoint du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Limoges, un homme de 44 ans, s’est donné la mort avec son arme de service dans la nuit de mercredi à jeudi alors qu’il se trouvait au sein des locaux de la police de Limoges, a-t-on appris de source policière.

Selon le quotidien Le Populaire du Centre, il travaillait sur une mission de la police judiciaire dans le cadre de l’affaire Charlie Hebdo, sans pour autant qu’un lien puisse être établi entre cette mission et les causes de son suicide.

A Limoges, les policiers, déjà éprouvés par la mort de deux de leurs collègues à Paris dans l’attentat commis hier, sont d’autant plus choqués qu’il y a un peu plus d’un an, en novembre 2013, le N.3 du SRPJ s’était donné la mort dans des circonstances similaires, avec son arme et à l’hôtel de police. C’était son collègue, décédé dans la nuit de mercredi à jeudi, qui avait découvert son corps.

Le parquet avait indiqué, dans le cas du suicide de 2013, que le policier avait laissé une lettre à l’attention de sa famille dans laquelle il exprimait des « raisons personnelles » l’ayant conduit à ce geste.

Originaire de Limoges, le policier décédé dans la nuit de mercredi à jeudi avait d’abord exercé à Versailles. Nommé commissaire en 2007, il avait exercé le poste de chef de la sûreté départementale de Haute-Vienne. Après un passage dans la Manche de 2010 à 2012, il était revenu à Limoges, cette fois en tant que N.2 de la PJ.


http://www.lepopulaire.fr/limousin/actualite/2015/01/08/charlie-hebdo-cherif-kouachi-a-etudie-en-haute-vienne_11284214.html

08/01/15 – 18h05

Charlie Hebdo : Chérif Kouachi a étudié en Haute-Vienne

Google maps
 
Chérif Kouachi a étudié au au lycée Édouard Vaillant de Saint-Junien en 2000. Ses anciens condisciples l’ont reconnu quand sa photo est apparue dans les médias.
 
Inscrit en sport études section football, au lycée Édouard Vaillant, l’adolescent qui avait 17 ans en 2000 a laissé peu de souvenirs dans les mémoires. « Il faisait du foot il était un peu arrogant mais il n’était pas chef de bande, il était même discret, se souviennent deux anciens élèves. »

Du côté de l’équipe éducative les souvenirs sont les mêmes. « Un gentil garçon, pas méchant, jamais à l’origine d’une embrouille, qui était plutôt bon en foot se rappelle l’un de ses enseignants très affecté par la nouvelle. »

L’interne qui a passé une année scolaire au lycée ne s’est pas fait remarquer par les conseillers principaux d’éducation qui avouent pouvoir mieux agir sur des élèves au tempérament plus trempé. « Qu’avons-nous manqué ? », s’interroge Nadège Vergnaud qui était proviseure de l’établissement à l’époque. « Nous n’avons rien décelé, rien vu, s’étonne-t-elle avec stupéfaction. Comme beaucoup d’élèves discrets, le jeune homme est passé entre les mailles du filet. Il était indécelable par nous. »

Laurent Borderie


http://www.charentelibre.fr/2015/01/09/,1934090.php

Attentat à Charlie Hebdo: Chérif Kouachi a été lycéen à Saint-Junien
 
Le 09 janvier à 06h00
Chérif Kouachi, 32 ans, auteur présumé des attentats à Charlie Hebdo. Photo / AFP
Chérif Kouachi, 32 ans, auteur présumé des attentats à Charlie Hebdo. Photo / AFP

Chérif Kouachi a passé une partie de ses jeunes années aux portes de la Charente. L’homme de 32 ans recherché par la police après la tuerie de Charlie Hebdo a été élève au lycée Édouard-Vaillant de Saint-Junien en Haute-Vienne, en 2000, indiquent nos confrères du Populaire du Centre.

Il y était interne, inscrit en section sport études football. « Il faisait du foot. Il était un peu arrogant, mais il n’était pas chef de bande, il était même discret », disent deux anciens élèves cités par Le Populaire, qui l’ont reconnu sur les photos diffusées par les médias.

« Un gentil garçon, pas méchant, jamais à l’origine d’une embrouille, qui était plutôt bon en foot », raconte un enseignant. Henri Monteil, le président charentais de la Ligue de Centre-Ouest de football, ajoute que Chérif Kouachi et son frère Saïd ont été joueurs au sein de la Ligue.

Saïd Kouachi évoluait à l’AS Chamberet (Corrèze) de 1994 à 1999 après un passage à l’AS Afieux (Haute-Vienne) en 1997. Il était domicilié à Treignac.

Chérif Kouachi était aussi licencié à l’AS Chamberet de 1994 à 2001 après un passage à Seilhac en 1998.


http://www.globalresearch.ca/police-commissioner-involved-in-charlie-hebdo-investigation-commits-suicide-total-news-blackout/5424149

Police Commissioner Involved in Charlie Hebdo Investigation “Commits Suicide”. Total News Blackout

Global Research, January 11, 2015
 
fredou

Police Commissioner Helric Fredou,  Number Two Police Officer of the Regional Service of France’s Judicial Police (JP), Limoges, (Haute-Vienne), “committed suicide on the night of Wednesday to Thursday at the police station.”

Commissioner Helric Fredou was part of the police investigation into the Charlie Hebdo terror attack.

Terror suspects Cherif and Said Kouachi who were shot dead by police on  January 9, spent their high-school years in the Limoges region. No doubt this was the object of Fredou’s police investigation. Yet police and media reports state that on that same Wednesday he was involved in a meeting with the family of one of the Charlie Hebdo victims.

On Wednesday, as part of the Charlie Hebdo investigation, he dispatched a team of police officials under his jurisdiction. He is reported to have waited for the return of his team for a debriefing.  Immediately following the police debriefing, he was involved in preparing his police report.

Suicides de policiers à Limoges, un rapport avec Chérif Kouachi ? dans Crime 90007

According to media reports, he committed suicide at around 1am on Thursday, within hours of the police debriefing. He used his own police  weapon, a SIG-Sauer to “shoot himself in the head”.

At the time of his death, police claim to have not known the reason for his alleged suicide. This was reflected in their official statements to the media: “It is unknown at this time the reasons for his actions”.
However, a back story appears to have been inserted simultaneously, most likely from the very same police media liaisons, who then told the press that Fredou was ‘depressed and overworked’. For any law enforcement officer in France, it would seem rather odd that anyone would want to miss the biggest single terror event of the century, or history in the making, as it were. (21st Century Wire,)

”An autopsy was performed at the University Hospital of Limoges, “confirming the suicide” 
There has been a total news blackout.

The French media decided or was instructed not to cover the incident. Not news worthy? So much for “Je suis Charlie” and ”Freedom of Expression” in journalism.

Likewise, the Western media including all major news services (AP, AFP, Reuters, Deutsche Welle, etc)  have not covered the issue.

One isolated report in Le Parisien presents the act of suicide as being totally unrelated to the Charlie Hebdo investigation.

While described as being  depressive and suffering from a burnout, police reports state that Helric Fredou’s suicide was totally unexpected.

Moreover, it is worth noting that, according to reports, he committed suicide in his workplace, in his office at the police station.

Did he commit suicide? Was he incited to commit suicide?

Or was he an “honest Cop” executed on orders of  France’s judicial police?

Has his report been released?

These are issues for France’s journalists to address. It’s called investigative reporting. Or is it outright media censorship?


http://www.senenews.com/2015/01/14/suicide-dun-commissaire-enquetant-sur-charlie-hebdo-un-etonnant-silence-mediatique_106175.html

14/01/2015 à 22:44
 
Suicide d’un commissaire enquêtant sur Charlie Hebdo : un étonnant silence médiatique
 
commissaire

Le commissaire de police Helric Fredou, numéro deux de la SRPJ de Limoges, Haute Vienne, s’est suicidé dans la nuit de mercredi à jeudi au poste de police.

Le commissaire Helric Fredou faisait partie de l’équipe d’investigation travaillant sur l’attaque terroriste ayant frappé Charlie Hebdo.

Les suspects terroristes Cherif et Said Kouachi, qui ont été tués par la police le 9 janvier, ont fait leurs études supérieures dans la région de Limoges. Aucun doute que cela était l’objet de l’enquête policière de Helric Fredou. La police et les média ont établi que ce mercredi il était en réunion avec la famille d’une des victimes de Charlie Hebdo.

Le mercredi, pendant l’enquête sur Charlie Hebdo, il dépêcha une équipe de police sous son contrôle. Il a été signalé qu’il attendit le retour de son équipe pour un compte-rendu. Il rédigea ensuite son rapport de police.

D’après les médias, il se suicida aux alentours de 1h du matin le jeudi, dans les heures qui suivirent le compte-rendu de ses collègues. Il utilisa sa propre arme de service, un SIG-Sauer, pour se tirer une balle dans la tête.

Au moment de sa mort, la police déclara ne pas connaître les raisons de son supposé suicide. Cela se retrouve dans les déclarations officielles des médias : « Les raisons de son action sont pour l’instant inconnues. »

Cependant, une histoire parallèle apparait avoir été insérée dans le récit, très probablement de la part des agents de liaisons entre la police et les médias, qui raconta que Fredou était « déprimé et proche du burnout ». Pour n’importe quel officier de police français, cela semblerait plutôt bizarre qu’une personne souhaite passer à côté du plus gros évènement terroriste du siècle, de l’histoire en mouvement, comme c’est le cas.

Une autopsie réalisée à l’hôpital universitaire de Limoges « confirme le suicide ».

Aucun média n’en a parlé.

Les médias français décidèrent ou furent sommés de ne pas couvrir l’incident. Cela ne méritait pas d’être relayé ? Il n’y a de place que pour les « Je suis Charlie » et les « Liberté d’expression » pour les journalistes.

De même, les médias occidentaux, incluant tous les services principaux de presse (AP, AFP, Reuters, Deutsche Welle, etc.) ne couvrirent pas l’événement. Un article isolé dans Le Parisienprésente le suicide comme étant absolument non relié à l’enquête sur Charlie Hebdo.

Alors que l’on décrivait Helric Fredou comme dépressif et victime de burnout, le rapport de police considérait son suicide comme totalement inattendu. En outre, il est important de noter que, conformément au rapport, il commit son suicide à son lieu de travail, à son bureau du commissariat de police. S’est-il suicidé ? A-t-il été incité à se suicider ? Ou était-ce juste un « flic honnête » exécuté sur ordre de la police judiciaire française ? Son rapport a-t-il été publié ?

Toutes ces questions sont adressées aux journalistes français. Cela s’appelle une enquête d’investigation. Ou est-ce purement et simplement de la censure médiatique ?



http://www.sudinfo.be/1188715/article/2015-01-13/terrible-drame-a-limoges-le-policier-helric-fredou-45-ans-se-suicide-apres-l-att

Publié le Mardi 13 Janvier 2015 à 09h17

Terrible drame à Limoges: le policier Helric Fredou, 45 ans, se suicide après l’attentat à Charlie Hebdo

F. DE H.
 
Les attentats de Charlie Hebdo ont-ils fait une 18 e  victime ? Dans la nuit de mercredi à jeudi, juste après l’attentat sanglant qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique français, un commissaire de police de Limoges s’est donné la mort, avec son arme de service, dans les locaux du commissariat.

<p>source : Web" alt="Le commissaire Helric Fredou se donne la mort dans la nuit de mercredi 7 a jeudi 8 janvier - Charlie Hebdo</p>
<p>source : Web" src="http://www.sudinfo.be/sites/default/files/imagecache/pagallery_450x300/2015/01/13/799919903_B974505614Z.1_20150113091748_000_G4B3PCOIQ.1-0.jpg" width="450" height="300" />
D.R.


Le commissaire Helric Fredou se donne la mort dans la nuit de mercredi 7 a jeudi 8 janvier – Charlie Hebdo source : Web

Il a été découvert, sans vie, par un de ses collègues à 1 heure du matin.

Selon France 3, le commissaire Helric Fredou, 45 ans, enquêtait sur l’attentat du Charlie hebdo. Il avait rencontré des membres de la famille d’une des victimes, quelques heures auparavant.

L’homme, qui était célibataire et sans enfant, est décrit par ses collègues comme dépressif et en situation de burn-out. Affronter le chagrin d’une famille a peut-être été la mission de trop.

Helric Fredou était le numéro 2 du service régional de la police judiciaire de la Haute-Vienne.


http://www.lejdd.fr/Societe/La-longue-derive-de-Said-et-Cherif-Kouachi-711648

11 janvier 2015  |  Mise à jour le 12 janvier 2015

La longue dérive de Saïd et Chérif Kouachi

Délinquance, drogue, puis islam, radicalisation, voyage au Yémen auprès d’Al Qaida. Itinéraire des tueurs de « Charlie Hebdo » qui voulaient « venger le prophète »… 

C’est un itinéraire en points de suture. Celui de deux frères qui, après la mort de leur père, ont été placés en Corrèze par les services sociaux de Paris parce qu’ils vivaient dans une famille « vulnérable ». Chérif et Saïd Kouachi ont respectivement 11 et 13 ans lorsqu’ils arrivent aux Monédières, un centre de la Fondation Claude-Pompidou à Treignac. Restés dans un premier temps avec leur mère, leur petit frère, puis leur sœur Aïcha vont les rejoindre l’un après l’autre.


En Corrèze, les deux frères ont laissé de bons souvenirs. « Chérif était mignon et rigolo, a confié un de ses anciens professeurs au quotidien régional Le Populaire. En 5e, il avait même été délégué de classe. Saïd avait plus de mal et s’était orienté vers une 3e d’insertion. » L’aîné passé son CAP et son BEP d’hôtellerie au centre des Monédières quand Chérif opte pour une formation en électrotechnique qu’il suivra au lycée Édouard-Vaillant de Saint-Junien (Haute-Vienne) en section sport études, option foot. Licencié à l’AS Chambertoise à Chamberet (Corrèze) – où a aussi évolué son frère – il joue attaquant avec l’équipe première. « On n’a jamais eu de problèmes avec eux, se souvient le président du club, Alain Lascaux. Chérif était plutôt bon. À 18 ans, il est parti. Il a voulu aller chez un oncle mais cela n’a pas été possible… À leur majorité, ces gamins sont un peu livrés à eux-mêmes. »


On retrouve les deux frères à Paris, hébergés par la mère d’un copain dans le 19e arrondissement. Chérif écoute du rap, picole, fume du shit, bascule dans la petite délinquance… Jusqu’à ce qu’il commence à fréquenter la mosquée Adda’wa, dans le quartier Stalingrad avec son frère en 2003. C’est Saïd qui lui présente un jeune prédicateur, Farid Benyettou, qui rassemble à la sortie de la prière. Benyettou est à la tête d’une filière dite des Buttes-Chaumont qui enverra des recrues en Irak entre 2004 et 2006.

En janvier 2005, Chérif, alias Abou Issen, est interpellé alors qu’il est sur le point de partir. « Plus le départ approchait, plus je voulais revenir en arrière. Mais si je me dégonflais, je risquais de passer pour un lâche. » Son frère Saïd est aussi entendu. Devant les policiers, il joue le grand frère responsable et protecteur.

Condamné à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis, Chérif est incarcéré à Fleury-Mérogis où il va faire la connaissance d’Amedy Coulibaly, condamné à un an de prison pour trafic de stupéfiants en 2006. Et trouver un nouveau mentor : le terroriste Djamel Beghal, condamné à dix ans de prison pour avoir fomenté en 2001 un attentat contre l’ambassade des États-Unis à Paris.

L’un a été poissonnier…

Moins d’un an après sa sortie de prison, il rencontre Izzana Hamyd en mai 2007, « par l’intermédiaire d’une copine de Charleville-Mézières » où la jeune Marocaine a encore sa famille ; c’est en tout cas ce qu’elle expliquera aux enquêteurs. Chérif travaille alors comme poissonnier chez Monoprix. Titulaire d’un CAP petite enfance et d’un BEP sanitaire et social, Izzana est animatrice en crèche à Gennevilliers où elle loue, depuis 2006, un petit studio de 20 m² d’un immeuble HLM coquet dans un quartier tranquille qui jouxte celui où vit alors Saïd Kouachi. Arrivée à 19 ans de Charleville-Mézières, où son père est ouvrier à l’usine Citroën, seule, sans domicile fixe, Izzana Hamyd a commencé à porter le hijab en 2002 et le niqab en 2006.

Chérif l’épouse quelques mois après leur rencontre, en mars 2008, à la mairie de Gennevilliers. En guise de voyage de noces, les tourtereaux s’offrent un pèlerinage à La Mecque. À son retour d’Arabie saoudite, en octobre, Izzana porte le niqab et cesse de travailler.

À Gennevilliers, les voisins qui veulent bien se souvenir d’eux, évoquent un homme « très courtois » et une femme complètement voilée. Il travaille alors à la poissonnerie du Leclerc de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) au moment de son interpellation en mai 2010 dans le cadre d’une enquête pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » avec notamment Beghal, Coulibaly et Bouchnak. Aucune charge ne sera finalement retenue contre lui, mais tout au long de sa garde à vue, Chérif Kouachi restera tête baissée en regardant le sol et ne répondra ni par le geste ni par la parole ; il ne consentira même pas à jeter un œil aux photos qui lui seront présentées. En l’espace de deux ans, le « pied nickelé » de 2005 a pris une autre carrure. Le passeport de Chérif montre qu’il s’est déjà rendu à plusieurs reprises au Moyen-Orient. Et il continuera les voyages. En 2011, il se rend ainsi au Yémen, où sévit alors Aqpa (Al Qaida en péninsule arabique) et son chef Anwar Al-Aulaqi, celui qui inspirera l’attaque contre Charlie Hebdo. C’est ce que le terroriste a confié à BFM vendredi. Ce séjour a été confirmé par le procureur de Paris, vendredi.

Selon le New York Times, son frère se serait également rendu dans ce pays dès 2009. Il y aurait peut-être fréquenté l’université al-Imane, un établissement religieux ultraconservateur. À Sana, Saïd Kouachi aurait aussi été le colocataire d’Oumar Farouk Abdulmutallab. Ce jeune Nigérian se fera connaître à Noël 2009, lorsqu’il tentera de commettre un attentat sur un vol intérieur américain. Une attaqué téléguidée par Al-Aulaqi croient savoir les services américains. Saïd Kouachi, ainsi qu’un deuxième homme aujourd’hui exilé en Syrie, a aussi été repéré au début de l’année 2011 à Oman, pays frontalier du Yémen. Il en serait reparti trois semaines plus tard. Selon des sources yéménites, il serait notamment passé par la ville portuaire de Shihr, connue pour ses centres d’enseignement du salafisme. Il y aurait appris le maniement des armes.

Est-ce à son retour qu’il décide de s’installer à Reims dans le quartier de la Croix-Rouge? Saïd serait arrivé il y a deux ans tout au plus avec sa femme, Soumya, épousée en février 2012 à Charleville-Mézières.

Comme pour Chérif, les habitants décrivent un homme aimable mais « pas très bavard ». Samir, étudiant, le croisait souvent au pied de l’immeuble, promenant son fils dans une poussette. « Il paraissait très timide, très gentil. On le voyait parfois partir se promener dans les bois à vélo avec sa femme. » Les deux bicyclettes de ville sont d’ailleurs toujours visibles sur le balcon du premier étage du logement social que le couple occupait. Dans la même rue, à quelques numéros, vit Aïcha, la sœur de Saïd et Chérif. « Elle est arrivée là il y a un peu plus d’un an, avec son mari, un Français converti, et leurs deux jeunes enfants », explique une voisine de palier. Leur appartement a été perquisitionné mercredi et le couple placé en garde à vue. La compagne du tueur avait aussi de la famille un peu plus loin, sur l’esplanade Eisenhower. Sa sœur vivait là depuis une dizaine d’années avec son mari. Eux aussi ont été placés en garde à vue mercredi. Tous ont été relâchés depuis

… l’autre libraire coranique

Chérif Kouachi passait de temps en temps. Les deux frères se rendaient ensemble dans la petite mosquée coincée entre deux immeubles « mais ne parlaient à personne », insiste un fidèle. Le plus jeune se serait reconverti dans la contrefaçon de vêtements et de chaussures de sport. De quoi vivait Saïd? Abdul Hamid Al-Khalifa, l’imam de la mosquée de la Croix-Rouge, se souvient qu’au début de son installation, il aurait ouvert, près de l’hôpital Robert-Debré, une librairie coranique, où il vendait aussi « des sarouels ». « J’avais moi-même un magasin dans le coin et je me suis dit qu’il allait me faire de la concurrence. Mais il a tenu à peine six mois », explique le religieux. Fait troublant : selon le quotidien de Reims L’Union, Saïd Kouachi aurait consulté un avocat rémois début 2014 pour s’enquérir de la peine encourue par Razik Bendjoudi, un caïd du quartier, arrêté en juin 2013 dans une grosse affaire de stupéfiants…

Depuis leur majorité, les frères Kouachi ont semblé évoluer entre ces deux mondes : la déliquance et l’islamisme radical. Avant l’assaut de Dammartin, Chérif martelait à BFM : « On n’est pas des tueurs. On a vengé le prophète. On n’est pas comme vous qui tuez des enfants musulmans. On a des codes d’honneur dans l’islam. »

Christel De Taddeo et Antoine Malo – Le Journal du Dimanche

dimanche 11 janvier 2015


http://www.parismatch.com/Actu/Societe/Le-voyage-sans-issue-de-deux-paumes-686470

Le voyage sans issue de deux paumés

Le voyage sans issue de deux paumés
Sur le profil Facebook de Saïd Kouachi, on peut voir son frère Chérif tirant avec une kalachnikov. © DR/Facebook
 
Le 11 janvier 2015 | Mise à jour le 11 janvier 2015
Par Flore Olive avec Karim Baouz

Notre journaliste Karim Baouz a pu rencontrer Saïd Kouachi en janvier 2005, dix ans avant qu’il n’entame avec son frère Chérif son voyage vers l’horreur.

C’était il y a dix ans, presque jour pour jour. Karim Baouz est le seul journaliste que Saïd Kouachi a ­accepté de rencontrer. Il le retrouve à 14 h 30, attablé à la terrasse d’un café glauque qui sent le tabac froid, porte de Pantin. Saïd sort de garde à vue. Son petit frère, Chérif, vient d’être placé sous mandat de dépôt. ­Arrêté avec une dizaine d’autres comparses de son quartier dans l’opération de démantèlement d’un réseau de recrutement de candidats au départ pour le djihad en Irak. Le juge antiterroriste Bruguière, en charge du dossier, et les hommes de la DST*, qui ont mené la vague d’interpellations, l’ont baptisée la filière des Buttes-Chaumont, du nom du plus célèbre parc du quartier. Pour ­enquêter sur cette affaire, Karim a sillonné ces rues populaires de la capitale, passé des heures dans les taxiphones où se retrouvent les familles pour appeler au bled, mangé des kebabs à s’en écœurer et parlementé à n’en plus finir au pied des cités. Il a aussi rencontré les proches de tous les prévenus, mais les Kouachi sont les seuls qu’il n’a pas pu voir. Jusqu’à cet après-midi de janvier. Saïd est accompagné d’un ami. Il s’appelle Michael. C’est un converti, « au crâne rasé, à l’air fruste et au regard mort », décrit Karim.

Les deux hommes portent des khamis, de longues tuniques d’origine pakistanaise. Leurs tennis Air Max détonnent avec ce vêtement traditionnel. L’ambiance est tendue. « Alors que je m’approche pour les saluer, décrit Karim, Michael se lève et me lance : “Alors, ils envoient des journalistes musulmans maintenant pour interroger les jeunes des cités ?” En retrait, Saïd, très calme, observe la scène avec un sourire en coin avant de me demander s’il peut me fouiller au cas où je trimballerais une caméra cachée. Il me palpe tout en m’interrogeant sur mes origines. Je suis surpris par son audace et son culot. » Familier de leur langage et de leurs codes, Karim ne se démonte pas.

Dans le quartier, Chérif, féru de rap, se fait appeler « cow-boy » ou « shark »

« Je leur avais adressé une lettre avec quelques mots d’arabe, courants en Algérie. Je leur disais que je ne venais pas pour les filmer ni les stigmatiser, mais juste pour parler et prendre le temps de se connaître. Je les ai convaincus. Je les rencontrerai régulièrement jusqu’en 2010. »

En 2005, Saïd est impatient que ­Chérif soit jugé. Il se prétend choqué par l’intervention du Raid qui aurait fait voler la porte de leur logement en éclats. Lui et son frère n’ont pas de « chez eux ». Ils sont hébergés depuis trois ans par Albertine, la mère de Michael, et par Jean, son compagnon. Tous sont convertis à l’islam. La famille vit au sixième étage d’un vieil immeuble, dans un appartement insalubre où les deux frères squattent un matelas par terre. « C’est miséreux, sale, explique Karim. Tu vis comme ça, histoire de dire que t’es pas dehors. »

Orphelins, Saïd et Chérif sont issus d’une fratrie de cinq enfants. A la mort de leurs parents, Freiha et Mokhtar, originaires de Constantine, Saïd a 14 ans, son frère, 12. Le père est décédé d’un cancer du foie, un an plus tard sa femme l’a suivi. Les enfants sont pris en charge par les services sociaux. Les frères Kouachi grandissent au foyer des Monédières à Treignac, au cœur de la Corrèze. Ils en sortent en l’an 2000, titulaires d’un CAP de restauration pour Saïd et d’un BEP électrotechnique ainsi que d’un brevet d’éducateur sportif pour Chérif qui a également suivi une année de sports études football à Saint-Junien, dans la Haute-Vienne.

Après avoir passé deux ans chez leur oncle Mohammed, dont la femme finit par les mettre ­dehors, les Kouachi vont de petits hôtels en logements de fortune jusqu’à leur arrivée chez Albertine, rue Ambroise-Rendu, dans le XIXe arrondissement de Paris. Ils vivent de petits boulots et de menus trafics. Lorsqu’ils sont arrêtés, Chérif est livreur de pizzas aux Lilas, dans la banlieue parisienne, depuis quelques mois. Quant à Saïd, il travaille parfois au noir comme serveur ou plongeur. Dans le quartier, Chérif, féru de rap, se fait appeler « cow-boy » ou « shark ». D’autres le connaissent sous le surnom d’Abou Issen. Après avoir pratiqué leur religion en ­dilettante, entre les mosquées du Pré-Saint-Gervais, de Bagnolet, de Couronnes et de Stalingrad, depuis quelque temps, les frères Kouachi sont plus assidus. Chaque semaine, ils suivent désormais les cours de Farid Benyettou, exclu de la mosquée voisine et que les services de renseignement considèrent comme la tête pensante de la filière des Buttes-Chaumont.

Au programme, selon Chérif, des conseils sur la façon de faire la prière, les ablutions, ainsi que l’étude de la vie du Prophète et des rudiments d’arabe littéraire. Aux enquêteurs de la DST, Chérif confie : « Je suis ce qu’on considère comme un “musulman de ghetto”. C’est-à-dire que je vis ma vie comme je veux, je vais voir ma copine et, après, je vais me repentir. Je ne pense pas être un bon musulman, je fume et tout ça avec mes potes… J’aime l’islam modéré et tranquille. Aller chez Farid m’aide à mieux me comporter. Comme c’était utile pour moi, pour essayer d’être plus tranquille dans ma tête, je suis allé plus souvent à la mosquée. » Chez Albertine, les policiers ont trouvé différents documents de propagande, comme ces feuilles volantes qui portent en titre : « Mise en évidence de l’obligation de soutenir les habitants de Falloujah par tous les moyens ». Ils ont aussi saisi, comme preuve du futur départ de Chérif pour le djihad, un billet d’avion pour Damas, via Milan, en date du 25 janvier 2005, et payé cash 401,52 euros. Le jeune homme prétend d’abord qu’il comptait s’y rendre pour acheter des parfums et des khamis destinés à être revendus en France, avant d’admettre avoir eu pour but d’aller en Irak à partir de la Syrie.

Lorsqu’ils sont arrêtés, Chérif est livreur de pizzas aux Lilas, dans la banlieue parisienne

« Je voulais voir ce qui se passait sur place et j’étais prêt à mourir pour le djihad, déclare-t-il. Je pense maintenant que c’est le diable qui m’a tenté. […] J’ai eu cette idée en voyant les injustices montrées par la télévision, les tortures infligées par les Américains à Abou Ghraib. Pour moi, le djihad, c’est ­défendre toute sorte d’injustice. » Dans les dépositions que Paris Match a pu consulter, il ajoute : « Farid m’a parlé des 70 vierges et d’une grande maison au ­paradis. Farid disait que c’était bien ­d’aller combattre, de se trouver en Irak et de se faire tuer. Il s’agissait de mourir au combat ou de se suicider. Il a, par exemple, parlé de mettre des explosifs dans un camion et d’aller dans une base américaine. Les autres manières de mourir sont de combattre les armes à la main, d’être au front avec une kalachnikov. » Chaque soir, sur le coup de 23 heures, Chérif s’entraîne. Il court au stade Jules-Ladoumègue, près du métro Hoche, et reprend le football. Farid lui a présenté un certain Zouhair, alias Samir. L’homme, que Chérif retrouve un soir de 2004 avenue Jean-Jaurès dans le XIXe arrondissement, près de la place Stalingrad, passe pour être un spécialiste en armement. Grâce à des dessins, il enseigne à Chérif comment se servir d’une kalachnikov. « Il m’a expliqué qu’il y avait trois niveaux de tir, décrit Chérif. En sécurité, au coup par coup et en rafale. Il m’a dit comment la prendre en main, m’a décrit les différents types de munitions, balles lumineuses, explosives ou traçantes, en me précisant que les balles explosives étaient les plus utilisées en Irak. » De son côté, Saïd nie avoir eu vent des projets de son frère. Il va même jusqu’à affirmer que s’il l’avait su, il l’aurait dénoncé.

« Alors qu’on m’avait décrit un boute-en-train un peu “fou-fou”, j’ai ­découvert un jeune homme éteint, l’air absent, le ­regard lointain », dit Karim. Pour lui, l’homme a été marqué par sa détention. Très vite, le journaliste remarque que Saïd, le discret, a l’ascendant sur son frère. En 2008, Chérif est condamné à trois ans de prison, une peine dont il est dispensé après dix-huit mois de préventive. « Saïd est un introverti, explique Karim. Quelqu’un de ­réservé, au regard froid, toujours un petit sourire sur le visage. Il est de ceux qui ne te donnent rien mais te prennent tout. » Deux ans plus tard, en mai 2010, Chérif est interpellé à ­nouveau et mis en examen, soupçonné d’avoir tenté d’organiser l’évasion de la centrale de Clairvaux de Smain Aït Ali ­Belkacem, ancien membre du GIA algérien, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’attentat du RER Musée-d’Orsay à Paris, en 1995. Faute de preuves, Chérif sera relâché en octobre 2011.

Influençables et crédules à 20 ans, beaucoup d’apprentis djihadistes abandonnent leurs tendances extrémistes en même temps que se construit leur vie de famille. Mais les Kouachi se radicalisent un peu plus chaque année. Il y a deux ans, Chérif a eu un enfant avec son épouse qui arpente les rues de Genevilliers, en banlieue sud de Paris, intégralement voilée. Lui, décrit comme « gentil et souriant », évite d’afficher ses convictions par son accoutrement : il ne porte pas de barbe ni de vêtements traditionnels. Fidèle à sa ­discrétion. On croit en avoir fini avec la filière des Buttes-Chaumont. Jusqu’au massacre de « Charlie Hebdo ». Dès le lendemain, à Montrouge, une jeune policière municipale est abattue. Son meurtrier, Amedy Coulibaly, du même âge que Chérif, appartient aussi à la bande accusée d’avoir voulu faire évader Belkacem. D’origine malienne, il a grandi à Grigny. C’est un proche de ­Djamel Beghal, condamné en appel en décembre dernier à dix ans de prison pour cette affaire. Amedy est aussi responsable de la prise d’otages de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le vendredi 9 janvier.

En 2005, Chérif Kouachi, évoquant son départ pour le djihad, confiait aux enquêteurs : « Chaque jour qui me rapprochait de la date fixée, j’avais de plus en plus peur. » Il ajoutait : « Farid a dit que je ne pouvais pas faire le djihad en France car je suis français. […] Quand on a la nationalité d’un pays, on ne peut pas faire le djihad dans ce pays ; il faut avoir des papiers d’un autre pays ou être sans papiers. […] J’insiste pour dire que je n’aurais jamais voulu réaliser un attentat en France. »

Saïd, qui avait déclaré à la DST : « Je suis contre le djihad parce que j’ai déjà assez de problèmes comme ça », ­serait parti en 2011 « parfaire son enseignement religieux » au Yémen. En réalité, il se serait entraîné au maniement des armes. Ce séjour au sein d’une des filières les plus redoutées par les services secrets américains, qui les soupçonnent d’avoir mis au point des ­explosifs indétectables dans les aéroports, lui vaudra d’être inscrit sur la liste noire des personnes interdites d’entrée aux Etats-Unis.

Dans la rue, après le massacre de « Charlie Hebdo », les assassins ont hurlé : « Vous direz aux ­médias que c’est Al-Qaïda au Yémen… » Ils l’ont répété à l’homme qu’ils ont braqué vendredi matin pour lui voler sa voiture. En février 2013, « Inspire », le très sophistiqué magazine d’Al-Qaïda pour la péninsule Arabique, publiait la photo de Charb parmi celles d’autres « infidèles ». Sous le titre : « Wanted dead or alive », « Recherché mort ou vif » pour crimes contre l’islam.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire