Il n’y a habituellement jamais personne à s’intéresser à
cet article particulier, qui ces derniers jours a été consulté par au
moins cinq de mes vieilles connaissances…
Je pose donc la question suivante : c’est quoi, le projet ?
Les indices s’accumulent contre ce nouveau suspect, et
encore une fois s’éloigne la thèse de l’agresseur isolé… mais l’on
savait déjà que cet attentat de juin 2016 avait probablement été ordonné
par le dijhadiste français Rachid Kassim, ancien animateur social de la
ville de Roanne, dans la Loire.
Ce dernier, qui aurait été tué le 8 février 2017 en Irak près de
Mossoul, était également soupçonné d’être le donneur d’ordre de
l’attaque du 26 juillet 2016 à Saint-Etienne-du-Rouvray et de la
tentative d’attentat aux bonbonnes de gaz de Notre-Dame-de-Paris de
début septembre 2016.
Synthétisons toutes les informations à notre disposition :
- les victimes de Magnanville, dont l’une au moins était originaire
de Pézenas dans l’Hérault, fréquentaient régulièrement dans ce
département les mêmes lieux que l’escroc et cybercriminel Jean-Marc
Donnadieu de Béziers, mais pas forcément du même côté de la barrière…
- les complices brestoises de ce dernier, dont Julie Le Goïc, étaient
manifestement bien au courant de la préparation de l’attentat de
Saint-Etienne-du-Rouvray, dont je répète que selon moi il aurait dû se
produire, non pas le 26 juillet, mais le 24 juillet, date fétiche du
malade mental au clavier – son « arme » -, qui de surcroît correspond à
un dimanche, comme pour les autres tentatives d’attentat ayant visé des
lieux de culte (Villejuif le 19 avril 2015, Notre-Dame-de-Paris le 4
septembre 2016);
- comme l’a publié le même malade à plusieurs reprises en fin d’année
2016, et en détail le 2 avril 2017, cet été-là, il est « monté à
Paris » dans l’espoir d’obtenir des décisions de justice délirantes à
l’encontre de ses victimes habituelles; il y croyait ferme; et comme
d’habitude en ce cas (voir par exemple son attaque de la plateforme de
blogs OverBlog le 13 juillet 2011 alors qu’avec ses complices il
peaufinait plusieurs tentatives d’escroqueries au jugement contre son
propriétaire), ses victimes auraient dû essuyer une ou plusieurs
attaques préalables annonciatrices de sa victoire finale; or, l’une
d’elles fréquente régulièrement la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, et
c’est bien au Tribunal de Grande Instance de Paris, sur l’île de la
Cité, que cette année-là il avait prévu de les frapper de manière
radicale et définitive – d’où découlent bien entendu tous les projets
d’attentats avortés ou déjoués de cette fin d’année 2016 à Paris;
- le crédo terroriste de Rachid Kassim, rapporté dans l’un des
articles collés ci-dessous, était exactement le même que celui
régulièrement exprimé par le malade mental au clavier depuis l’été 2008.
Une question mérite dès lors d’être posée : de qui ce djihadiste français fut-il donc la marionnette ?
Policiers tués à Magnanville: pourquoi les enquêteurs croient tenir un « deuxième homme »
Samedi 03/02/2018 à 14H37
Par Benjamin LEGENDRE et Nathalie ALONSO
Paris (AFP) – Son ADN sur les lieux, un rôle de « mentor religieux »
et désormais le récit troublant du fils des victimes : soupçonné d’avoir
participé au double assassinat jihadiste de policiers à Magnanville en
2016, Mohamed Aberouz nie toute implication malgré les indices qui
s’accumulent.
Sa mise en examen le 11 décembre pour « complicité d’assassinats
terroristes » a bouleversé ce dossier, jusqu’ici présenté comme celui
d’un attentat solitaire : le 13 juin 2016, Larossi Abballa, 25 ans,
assassinait au nom du groupe Etat islamique (EI) un policier et sa
compagne dans leur pavillon des Yvelines, sous les yeux de leur fils de 3
ans et demi.
Deux suspects radicalisés avaient rapidement été mis en examen :
Charaf Din Aberouz, 32 ans – grand frère de Mohamed – et un autre homme,
tous deux condamnés en 2013 aux côtés d’Abballa dans une filière
afghano-pakistanaise de recrutement au jihad. Mais les enquêteurs ne
retenaient pas leur complicité directe dans l’attaque, conduisant les
juges à lever leur détention provisoire.
En revanche, le cadet des frères Aberouz est devenu à leurs yeux un
« mentor religieux » de Larossi Abballa et « co-auteur et inspirateur »
de l’attaque, selon une synthèse de la Sous-direction antiterroriste
(Sdat) dont l’AFP a eu connaissance.
Entendu en avril en garde à vue, Mohamed Aberouz, 24 ans, était
ressorti libre, faute de preuves. Mais à la fin de l’été, les policiers
ont fait un rapprochement entre son profil génétique et l’ADN retrouvé
« sur le repose-poignet droit de l’ordinateur » du couple de policiers.
Le soir du crime, Abballa s’était servi de cet ordinateur pour diffuser sa revendication, en direct, sur les réseaux sociaux.
L’appareil avait été allumé à 19H13, une dizaine de minutes après
l’heure probable où Jessica Schneider, 36 ans, avait été égorgée. Une
heure plus tard, à 20H20, son compagnon Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans,
commissaire adjoint aux Mureaux, était assassiné à son tour à coups de
couteau devant chez lui.
Retranché dans la maison avec le bambin, l’assassin avait été abattu
vers minuit dans l’assaut du Raid. Mais aucune trace d’un deuxième
homme. Aurait-il pu s’échapper?
- L’enfant, seul témoin -
Mohamed Aberouz « est catégorique sur le fait qu’il n’était pas
présent et qu’il a encore moins participé à un attentat d’une rare
atrocité qu’il condamne fermement », répondent à l’AFP ses avocats. « La
preuve ADN n’est pas infaillible », estiment Mes Vincent Brengarth et
Bruno Vinay, qui comptent demander une nouvelle expertise.
Selon les enquêteurs, Mohamed Aberouz a assuré que ce jour-là « il
n’avait quitté son domicile que pour se rendre à la mosquée aux heures
de prière », en plein Ramadan.
Entre 17H57 et 20H46, son téléphone borne près de son domicile des
Mureaux, à 20 km de Magnanville, mais les enquêteurs ne relèvent aucun
signe d’activité d’un utilisateur jusqu’à 20H02 et font l’hypothèse
qu’il a pu laisser chez lui l’appareil, souvent mis à disposition de sa
fratrie.
Les policiers, citant des écoutes et la documentation jihadiste
retrouvée chez les deux amis d’enfance, estiment avoir établi qu’ils
« adhéraient aux thèses de l’EI ». Par ailleurs, ils ont relevé
plusieurs similitudes entre la revendication vidéo d’Abballa et un texte
découvert au domicile des Aberouz.
Les deux amis ont eu successivement la même promise : Sarah Hervouët,
mise en examen pour une tentative d’attentat aux bonbonnes de gaz en
2016 à Paris, où Mohamed Aberouz est poursuivi pour
« non-dénonciation ».
Si le jeune homme a fini par reconnaître sa grande proximité avec
Abballa, ce dernier « avait dissimulé sa radicalisation à son entourage
et n’a prêté allégeance à l’EI que très peu de temps avant les faits »,
selon les avocats.
Autre élément troublant, révélé par Le Parisien: au cours de jeux
devant une psychologue, l’enfant a, depuis début 2017, plusieurs fois
mis en scène deux figurines de « méchants ». Mais si l’un finissait
toujours tué, le garçonnet ne faisait pas mourir l’autre, car selon lui
« les gentils ne pouvaient ni l’interpeller ni le tuer », rapporte la
spécialiste.
C’est « le rôle de l’autorité judiciaire que de prendre le maximum de
précautions avec le témoignage de mineurs », insistent les avocats de
la défense, « surtout lorsqu’ils ont vécu l’horreur, et bien sûr
d’éviter toute orientation, même pas nécessairement volontaire, des
questions ».
Le djihadiste français Rachid Kassim « probablement » tué en Irak
Soupçonné d’être l’instigateur de plusieurs attentats en
France et de recruter de jeunes djihadistes, le Français Rachid Kassim a
été visé par une frappe dans le nord de l’Irak. Plusieurs sources
indiquent à l’AFP qu’il serait probablement mort.
C’est un ancien employé de la ville de Roanne (Loire) devenu l’une
des principales figures françaises de Daech. Rachid Kassim a été visé au
cours de « ces dernières 72 heures » par une frappe de la coalition
dans le nord de l’Irak, près de Mossoul, ont annoncé vendredi les
Etats-Unis. D’après des informations du groupe TF1, l’information a été transmise par la CIA aux services secrets français, qui cherchent à la vérifier.
Impliqué dans les attentats contre le prêtre et les policiers
Des sources des deux côtés de l’Atlantique - un responsable militaire
américain et un haut responsable de la lutte anti-terroriste en France
- ont toutefois indiqué à l’AFP qu’il était « probablement »
mort. »Nous n’avons pas de confirmation absolue, mais une probable
certitude », a déclaré cette seconde source.
Une quinzaine d’individus en contact avec lui arrêtée depuis cet été
Rachid Kassim, Français d’origine algérienne âgé d’une trentaine
d’années, était en contact avec de jeunes personnes, souvent mineures,
via la messagerie cryptée Telegram. A distance, ils tentaient de les
convaincre de passer à l’acte sur le sol français. Son nom est ainsi
revenu dans le projet d’attentat déjoué aux bonbonnes de gaz à Paris.
Depuis cet été, une quinzaine individus avec qui il était en relation
ont été interpellées et inculpées. Au cours d’une enquête au long cours
diffusée la semaine dernière, des journalistes de l’émission télévisée
française Envoyé Spécial se faisaient notamment passer pour des
jeunes filles radicalisées et avaient réussi à contacter Rachid
Kassim. »Au niveau des actions que tu voudrais faire, il y en a deux »,
leur a-t-il lancé dans un message audio : « Soit tu essaies de venir
ici, soit tu fais un truc de ouf là-bas, si tu vois ce que je veux
dire. »
Sa chaîne de discussions sur Telegram était notamment suivie par plus
de 300 abonnés. Lui était dans la zone irako-syrienne depuis 2012,
qu’il avait rejointe avec femme et enfants.
Arnaud Focraud (avec AFP) – leJDD.fr
vendredi 10 février 2017
Publié le samedi 11 février 2017 à 17:24 par La Rédaction
Terrorisme l’information selon laquelle Rachid Kassim serait mort tend à se confirmer (vidéo)
Selon Jean-Charles Brisard, du Centre d’analyse du terrorisme, des
messages appelant à prier pour le jihadiste français de l’État islamique
laisse penser qu’il a bien été abattu.
Rachid Kassim aurait trouvé la mort mercredi 8
février 2017, près de Mossoul en Irak au cours d’une frappe de la
coalition. Si le ministère américain de la Défense n’a pas encore
confirmé sa mort, le Pentagone a révélé que le jihadistes français, a
été bien été visé lors d’un bombardement contre le groupe État
islamique.
Le président du Centre d’analyse du terrorisme, interrogé ce samedi matin par France Info a expliqué que, sur l’application Telegram, « ces
dernières 36 heures, plusieurs messages appellent à prier pour Rachid
Kassim et sa famille. Ce qui est sans doute le signe de sa mort, qui
devrait être confirmée. » Pour Jean-Charles Brisard , si elle est avérée, la mort de l’un des terroristes français les plus recherchés du monde est un « coup dur pour l’État islamique
». Daech perdant ainsi un recruteur très actif sur le territoire
français. Le roannais est considéré comme l’inspirateur de plusieurs
attentats en France, dont ceux perpétrés à Magnanville et à St Etienne du Rouvray durant l’été 2016.
Achraf Ben Brahim, auteur du livre « L’emprise, enquête au coeur de la djihadosphère », indiquait en décembre dernier au Figaro avoir conversé avec celui qui lançait d’incessants appels au meurtre sur Télégram. «
Rachid Kassim ne se considère pas comme un mentor. Il dit encourager
les « vocations», «inciter les croyants comme cela est prescrit par
l’islam». Il affirme ainsi avoir « sublimé» Larossi Aballa, le meurtrier des policiers. » Selon l’auteur, les Français qui ont rejoint Kassim en Irak ne viennent pas ou peu des banlieues. « Il y a beaucoup de commerçants, d’ingénieurs et même un pharmacien », précisait-il.
Pour Jean-Charles Brisard, la mort du jihadiste déstabiliserait l’organisation terroriste « Surtout
sur la capacité de Daech à perpétrer des attentats sur le territoire,
dans la mesure où l’on désorganise la chaîne opérationnelle des
recruteurs et instigateurs. (…) Je rappelle juste que Rachid Kassim est
l’un des recruteurs français les plus actifs pour le groupe État
islamique. C’est lui qui est en contact direct avec les individus
radicalisés. »
Publié le lundi 12 septembre 2016 à 15:31 par Marine GIRARD
Terrorisme Qui est Rachid Kassim, le djihadiste qui menace la France ?
Son nom revient dans plusieurs affaires terroristes. Et pour cause,
ce Français parti faire le djihad en zone irako-syrienne est un des
piliers de la propagande de Daech.
Rachid Kassim alias Ibn Qassim, un Français de 29 ans originaire de
Roanne est bien connu des services antiterroristes qui l’ont dans le
collimateur, selon Le Parisien. Son
nom apparaît ainsi dans quatre récentes affaires de terrorisme
récentes : l’assassinat du couple de policiers à Magnanville,
l’assassinat du père Jacques Hammel à Saint-Etienne-du-Rouvray,
l’attentat déjoué aux bonbonnes de gaz à Paris et l’arrestation d’un
mineur qui projetait de commettre des attentats dans le 12e
arrondissement de la capitale.
Rachid Kassim semble également avoir encouragé la jeune majeure
écrouée, le 10 août, à Clermont-Ferrand pour avoir posté sur les
réseaux sociaux des messages inquiétants laissant craindre un possible
passage à l’acte.
En 2009, l’homme originaire de Roanne, dans la Loire, est animateur
social. Rappeur amateur, il enregistre un album dont l’un des titres
s’intitule « Terroriste » : « Je suis un terroriste »,
répète-t-il à plusieurs reprises dans la chanson. La situation bascule
en 2011, au retour d’un voyage du jeune homme en Algérie. Il se
radicalise et les fidèles de la mosquée qu’il fréquentait jusque là,
s’inquiètent. En 2012, il rejoint la Syrie avec sa femme et ses trois
enfants, en passant par l’Egypte, rapporte Le Dauphiné Libéré.
Instiller »la peur chez les mécréants »
« Il recherchait à enrôler les jeunes en évoquant la question du paradis et en parlant du djihad », se rappelle le responsable de ce lieu de culte, fréquenté par de très nombreux étudiants, interrogé par France Info. Dans L’Express, un autre se souvient avoir tenté de le remettre dans le droit chemin : « A
l’époque, des frères se sont mobilisés dès qu’ils ont senti une
dérive dans ses paroles. Ils l’ont emmené à des séminaires. Il a
prétendu qu’il était repenti et avait compris ses erreurs ».
Aujourd’hui, il est connu par sa chaîne Télégram, qui regroupe 200 à
300 abonnés et sur laquelle il publie quotidiennement des messages
et des infographies prosélytes d’une extrême violence. Il appelle
également « les musulmans » à attaquer en France avec une insistance
morbide.
Dans une vidéo de propagande de Daech datée du 20 juillet, il
apparaît face caméra et revendique l’attentat, avant d’égorger un
prisonnier. Rachid Kassim préconise par ailleurs de « des attaques au
camion » ou encore d’utiliser « des armes en plastique ou de fausses
ceintures explosives » pour les candidats au djihad ayant peu de
moyens. L’objectif est, dit-il, d’instiller « la peur chez les mécréants ».
La tentative d’attentat de la cathédrale Notre-Dame de Paris est un projet d’attentat terroriste non abouti en septembre 2016, ayant pour cible les abords de la cathédrale Notre-Dame de Paris, au moyen d’une voiture piégée par un commando de femmes djihadistes1,2,3,4.
Entre le 2 et le 28 août 20165,
Ornella Gilligmann, 29 ans, mère de trois enfants, originaire du Loiret
et fichée S pour radicalisme islamiste échange 4037 messages avec son
amant virtuel rencontré sur Periscope, un certain Abou Omar qui n’est
qu’Inès Madani6 une jeune fille de 19 ans, fichée S
comme radicalisée. Fin août 2016, Abou Omar ordonne à Ornella
Gilligmann d’aller en région parisienne pour rencontrer une « sœur »,
Oum Seyfullah alias Inès Madani.
Ornella Gilligmann loue un 4×47 pour déposer les bonbonnes de gaz à 50 €
qu’Inès Madani a acheté avec son argent de poche dans des supérettes
dans le 93 et à Sarcelles (Val-d’Oise). Inès Madani subtilise la voiture
de son père Patrick Madani, une Peugeot 607 grise, intérieur cuir8. Bien qu’elle n’ait pas le permis de conduire, elle sait manœuvrer la voiture car c’est une boite automatique9. Les deux femmes chargent les bonbonnes de gaz dans la Peugeot 607 dans le garage de leur complice Amel Sakaou.
La nuit du 3 au 4 septembre 2016, Inès Madani et Ornella Gilligmann
roulent à bord la Peugeot 607 dans Paris et font d’abord une halte près
de la tour Eiffel10.
Mais, face à l’impossibilité de s’approcher de l’édifice en voiture,
elles continuent de rouler jusqu’à trouver le lieu pour commettre leur
méfait.
Tentative d’attentat
Le dimanche 4 septembre 2016, à 3 h 33 du matin, Ornella Gilligmann (29 ans) et Inès Madani (19 ans) abandonnent la Peugeot 607 contenant six bonbonnes de gaz et trois bouteilles de gazole, à l’angle des rues de la Bûcherie et du Petit-Pont, dans le 5e arrondissement
de Paris, près de Notre-Dame de Paris et essayent de la faire exploser
en déclenchant un départ de feu à l’aide d’une cigarette et d’un textile imbibé d’hydrocarbure11,12,13,14. Cette tentative d’attentat à la voiture piégée
échoue car la cigarette s’éteint après le départ des terroristes. Mais
les deux djihadistes seraient revenues pour essayer de faire exploser le
véhicule mais « elles ont finalement quitté les lieux avant d’avoir pu
recommencer parce qu’elles ont cru apercevoir des policiers en civil
s’approcher de leur voiture »9.
Un employé d’un bar signale à la police la présence d’une bouteille
de gaz sur un siège du véhicule, warnings allumés et sans plaque
d’immatriculation. Les policiers pensent tout de suite à une attaque
terroriste et se lancent à la poursuites des djihadistes15.
Dernier projet d’attentat
Ornella Gilligmann et Inès Madani étaient résolues de commettre un attentat kamikaze à la gare de Lyon16,
mais leur plan change et se rabattent pour une gare de l’Essonne, à
cause de la traque policière qui avait engagé une « véritable course
contre la montre »17. Un message d’alerte a été diffusé au policiers sur les risques d’un attentat dans les gares parisiennes et d’Essonne.
D’après BFM TV, le RER D aurait été bouclé jeudi 8 septembre 2016 à cause d’une menace imminente d’attentat18.
Enquête
Arrestations
L’enquête s’oriente tout de suite vers la fille du propriétaire de la Peugeot 607, Inès Madani, 19 ans, fichée S pour avoir voulu se rendre en Syrie.
Ornella Gilligmann, dont l’empreinte a été retrouvée sur la Peugeot 607, et son compagnon sont arrêtés le 6septembre par le GIGN17, près d’Orange, en voulant quitter la France13.
Le 7 septembre 2016, Sarah Hervouët quitte le Var pour prendre le
train à Saint-Raphaël pour aller à Paris rejoindre Amel Sakaou et Inès
Madani19.
Grâce à des interceptions téléphoniques et des géolocalisations, les enquêteurs trouvent Inès Madani le 8septembre à Boussy-Saint-Antoine en compagnie d’Amel Sakaou (39 ans) et de Sarah Hervouët (23 ans), au cours d’une opération anti-terroriste où cette dernière blesse un agent à l’aide d’un couteau de cuisine et est blessée par balle en retour12. Inès Madani tentent aussi de poignarder un policier20, mais elle est neutralisée par un tir à la jambe.
Toutes les quatre étaient fichées S14 avant les faits. Leur audition révèle des projets d’attentats dirigés depuis la Syrie12 (peut-être par Rachid Kassim), visant entre autres à venger la mort du chef djihadiste syrien Abou Mohammed al-Adnani, quelques jours plus tôt. Sarah Hervouët est de plus l’ancienne « promise » des terroristes français Larossi Aballa et Adel Kermiche12,14.
Mohamed Lamine Aberouz (23 ans) est arrêté le 8 septembre 201617
et incarcéré de septembre 2016 à janvier 2017, soupconné d’être un
complice de sa « fiancée virtuelle » Sarah Hervouët dans les tentatives
d’attentat de septembre 2016, mais sans preuve établie. Sa détention
provisoire étant venue à expiration au bout de quatre mois, il est remis
en liberté en janvier 2017 au terme d’une procédure rocambolesque22.
Le 7mars2017, Molly B, une Belge radicalisée de 24 ans originaire de Mons a été arrêté pour complicité23.
Réseau
Inès Madani était en contact avec Rachid Kassim via l’application Telegram24.
Inès Madani a été vue en compagnie25 de la filière djihadiste dite « de Jumet »26 avec qui elle était en relation avec l’application Telegram sous le pseudonyme Suleyman27.
Dans un rapport de l’office de police Europol,
le groupe État islamique pourrait recourir aux attentats à la voiture
piégée pour atteindre ses cibles sur le continent européen. Selon le Laboratoire central de la préfecture de police
(LCCP) l’explosion d’une seule bouteille de gaz provoquent « la ruine
totale du véhicule et de sa carrosserie. Des débris, comme des morceaux
de l’enveloppe de la bouteille, pourront être projetés à plus de 100
m. » Sans compter les effets thermiques de la « boule de feu »
potentiellement ressentis au-delà des 50m »8.
Autres suspects
Samia C, 23 ans est la cinquième suspecte. Elle était en contact sur
les réseaux sociaux avec un djihadiste de retour de Syrie, Abou Junayd,
qui n’était en fait que Inès Madani. La SDAT évoque une jeune fille
« influençable » et « attirée par les vidéos macabres de décapitations »29. Samia C a été de nombreuses fois en contact, avec Inès Madani, entre le 4 septembre et 8 septembre30 pour l’aider à trouver une planque29. Samia C est arrêtée le 13 décembre 2016 à Mantes-la-Jolie et le parquet de Paris a requis sa mise en examen et son placement en détention provisoire.
↑ (en) Henry Samuel, « Gas tanks and Arabic documents found in unmarked car by Paris’ Notre Dame cathedral spark terror fears », Daily Telegraph, 8 septembre 2016 (lire en ligne [archive])
↑ (en) Thomas Adamson, AP, « Prosecutor: Failed Paris car bomb plotted by IS-guided women », Washington Post, 9 septembre 2016 (lire en ligne [archive])
↑ « Ines Madani, la djihadiste qui se faisait passer pour un homme », Le Monde.fr, 7 novembre 2016 (lire en ligne [archive])
Tentative d’attentat près de Notre-Dame de Paris : une nouvelle suspecte mise en examen et écrouée
Attentat manqué aux bonbonnes de gaz à Paris
ARRESTATION – Elle est le 5e visage féminin du commando. Une nouvelle
suspecte a été interpellée mardi dans l’enquête sur la tentative
d’attentat à la voiture aux bonbonnes de gaz en septembre près de la
cathédrale Notre-Dame de Paris et sur des tentatives d’assassinat de
policiers de la DGSI. Elle a été mise en examen et écrouée vendredi
soir.
16 déc. 2016 23:00Georges BRENIER
Une cinquième persone a été interpellée dans l’enquête sur la
tentative d’attentat à la voiture aux bonbonnes de gaz en septembre
dernier près de la cathédrale Notre-Dame de Paris et sur des tentatives
d’assassinat de policiers de la DGSI à Boussy-Saint-Antoine (Essonne).
Il s’agit d’une jeune Française âgée de 23 ans. Elle a été arrêtée mardi
13 décembre 2016 à l’aube à Mantes-la-Jolie (Yvelines) par la section
anti-terroriste de la Brigade criminelle du 36, quai des Orfèvres et par
la Sous-direction anti-terroriste (SDAT) de la police judiciaire. La
jeune femme a été mise en examen pour association de malfaiteurs en vue
d’une entreprise terroriste et écrouée vendredi soir.
Elle est soupçonnée d’avoir été en contact téléphonique assidu avec
l’une des principales protagonistes du dossier, Inès Madani, une
islamiste radicale de 19 ans. De très nombreux appels ont en effet été
répertoriées entre les deux femmes entre la découverte de la Peugeot 506
remplie de 5 bonbonnes de gaz dans le Vème arrondissement de Paris
dimanche 4 septembre, et l’arrestation mouvementée du commando féminin
en banlieue parisienne cinq jours plus tard par la Direction générale de
la sécurité intérieure (DGSI).
Forte attirance pour la propagande de Daech
Cette suspecte est inconnue des services de renseignement français.
Mais l’étude de son téléphone portable et de son ordinateur saisis en
perquisition à son domicile démontrent toutefois une forte attirance
pour la propagande de Daesh.
Depuis le début de sa garde-à-vue, elle jure aux enquêteurs être
étrangère au projet terroriste des 4 femmes, aujourd’hui encore
incarcérées. Elle, tout comme le reste de l’équipe, avait été
télé-guidée depuis la zone irako-syrienne par le djihadiste français
Rachid Kassim via la messagerie cryptée Telegram afin de commettre des
attentats dans l’hexagone.
Après 3 jours de garde-à-vue, elle doit être présentée d’ici ce
vendredi soir à un juge d’instruction anti-terroriste en vue de sa mise
en examen
Molly B., âgée de 24 ans et originaire de Wevelgem, a été arrêtée
mardi soir dans le cadre d’une enquête pour terrorisme par le procureur
fédéral. Elle est suspectée d’être complice pour une tentative d’attaque
terroriste à Paris.
Montoise d’origine, la jeune femme est « suspectée d’avoir
apporté son aide à des personnes qui avaient l’intention de commettre un
attentat en Europe ».Elle est soupçonnée d’avoir aidé Amel Sakaou,
Sarah Hervouet et Ines Madani. Ce trio de femmes aurait tenté en
septembre dernier de faire exploser une voiture avec des bouteilles de
gaz près de Notre-Dame de Paris. Originaire de Mons, elle a vécu au cours des dernières années dans la
Flandre occidentale et à Wevelgem. Elle serait maintenant partie vivre
en Flandre orientale.
Molly B. aurait été radicalisée il y a quelques années. Elle aurait
également versé de l’argent à une cellule djihadiste. A son domicile, la
police n’a cependant pas trouvé d’armes ou d’explosifs.
Sur son profil Facebook, Molly B. ne donne en tout cas pas l’image
d’une membre de l’Etat islamique. Sur ses inonmbrables selfies, la jeune
femme n’est pas voilée et elle affiche même ses tatouages et piercings.
Elle est aussi très engagée dans la cause syrienne et la défense des
réfugiés.
Connaissant les habitudes de la criminelle Josette
Brenterch du NPA de Brest et de ses complices terroristes, ainsi que
leurs préoccupations actuelles, il est à craindre qu’ils n’aient prévu
un très gros coup pour le 22 mars 2018.
Prévenir les autorités ne sert à rien, vu qu’elles ont toujours laissé faire en toute connaissance de cause.
Je préviens donc le public : le risque est réel et très élevé.
Oui, Laurent Dejean, s’il est bien impliqué dans ce crime ou en sait
quelque chose, n’est de toute façon pas le seul, ils sont toute une
bande, et ils sont connus depuis longtemps, mais restent surprotégés, à
la fois par quelques gendarmes et policiers exerçant notamment dans le
Lot, et par un certain nombre de magistrats CORROMPUS.
Une enquête minimale à leur sujet, que de nombreuses victimes
réclament en vain depuis longtemps, permettrait de résoudre bien des
affaires criminelles, dont celle-ci, mais elle n’est toujours pas à
l’ordre du jour.
Les victimes doivent donc se débrouiller seules, autrement, et si possible en synergie pour de meilleurs résultats.
Je fais régulièrement ma quote-part du travail.
En voilà encore un peu.
Pour commencer, j’invite mes lecteurs à visionner la vidéo ci-dessus
s’ils ne la connaissent pas déjà, et à découvrir ou se remémorer un
détail significatif des violences subies par la victime : elle a eu la
nuque brisée par une prise spéciale que l’on apprend notamment dans
l’Armée.
Or, il y a bien parmi les relations des commanditaires de cet
assassinat au moins un légionnaire, ou plutôt un ancien légionnaire,
puisqu’il a quitté la Légion étrangère quelques mois plus tôt, le 28
septembre 2010. C’est le djihadiste franco-marocain Abdelilah Himich,
surnommé Abdel le légionnaire. Il vient de Lunel, dans l’Hérault, un
département dont sont originaires plusieurs des membres de la bande des
commanditaires de l’assassinat de Patricia Bouchon le 14 février 2011 à
Bouloc.
Comme il a désormais sa fiche dans Wikipédia, je la colle ci-dessous.
J’invite ensuite mon lecteur à vérifier que le malade mental au
clavier – son « arme » – qui probablement ne se salit pas les mains avec
ce genre de prise – encore qu’il ait eu un très bon copain de chambrée
légionnaire dont il a plusieurs fois parlé à ses lecteurs – mais pirate à
mort et fait assassiner tous ceux qui le dérangent, est bien en
relation avec ce légionnaire depuis 2010 au moins, ce qui se déduit des
dates de début et fin de ses fantaisies sous le pseudonyme de
« SaMo-Dz », que l’on retrouve intégralement ici :
Il avait donc commencé ces défaçages de sites le 21 septembre 2010,
en a notifié les premiers le 29 septembre 2010, et a terminé par des
attaques de sites de la Légion étrangère, réalisées le 11 novembre 2013
et notifiées pour la première le 19 mars 2014 et pour la seconde le 25
février 2015, après le décès de sa grosse référence Abdel Hafed Benotman,
dont Amédy Coulibaly n’est qu’une pâle imitation (voir ci-dessous). Et
l’on rappelle à propos des attentats de janvier 2015 à Paris que les
frères Kouachi ont fréquenté régulièrement La Grande-Motte, au sud de
Lunel, durant toute leur jeunesse.
Au passage, on renvoie aussi le lecteur à cet excellent travail sur
les mobiles de l’attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo :
Oui, il y a bien un malade mental qui revendique le droit d’écrire et
publier des tas de choses interdites à propos de personnes existant
réellement et qui sont toujours en vie, dans le seul but de leur nuire.
Ce psychopathe et mythomane excessivement malfaisant, ravagé par le
besoin de calomnier et détruire tous ceux qu’il envie ou jalouse, se
présente mensongèrement comme un bouc-émissaire. Ce n’est en réalité
qu’un vulgaire escroc, un criminel du genre crapuleux.
C’est notre malade mental au clavier – son « arme » – un cybercriminel bien connu de nombreux internautes.
Et l’on rappelle que sa rage contre la joggeuse Patricia Bouchon,
première victime de toute une série d’assassinats débutée au mois de
février 2011, s’est encore manifestée au soir du 7 janvier 2015 par des
tirs apparemment gratuits contre un joggeur à Fontenay-aux-Roses, à
proximité de l’un des sites du Commissariat à l’Energie Atomique,
historiquement le premier de ses centres de recherche, ce lieu n’ayant
pas été choisi par hasard, comme je suis désormais en mesure de
l’affirmer sans plus aucun doute.
En effet, tout comme la vidéo de revendication des attentats d’Amédy
Coulibaly, et bien d’autres manifestations des terroristes, cette
attaque véhicule des « messages » pour qui peut et veut bien les
entendre – une vieille marotte du maître, qui adore s’exprimer par
allusions. J’y reviendrai plus tard.
Le 21 septembre 2010, donc, alors qu’il débutait ses amusements
cybernétiques sous le pseudonyme de « SaMo_Dz », le malade mental au
clavier – son « arme » – avait aussi commencé à réitérer de ses
précédentes menaces de mort à mon encontre en piratant un ancien
braqueur fiché au grand banditisme pour m’envoyer des « spams » très
personnalisés avec l’une de ses adresses e-mail, comme je l’ai déjà
exposé à plusieurs reprises (cf. notamment mon article du 8 mai 2016).
Tout comme Abdel Hafed Benotman, cet ancien braqueur était un ami de
Thierry Chatbi, également bien connu dans le monde carcéral (cf. mes
publications du 25 janvier 2015 sur Justinpetitcoucou et Satanistique).
Oui, le malade mental pirate, il m’a toujours piratée, et bien
d’autres personnes également, mais il ne veut pas aller en prison pour
ces faits, ni pour les innombrables autres crimes ou délits qu’il commet
régulièrement avec son clavier – son « arme ».
Il préfère mettre toute la planète à feu et à sang et, bien entendu,
n’hésite pas à faire assassiner qui menace sa chère liberté.
Aussi, ce grand manipulateur et comploteur a très tôt rameuté et
fédéré autour de sa cause totalement indéfendable tous ses amis, pour la
plupart extrême-gauchistes, islamistes et du grand banditisme.
Au mois de mars 2012 débutaient à Toulouse leurs attentats islamistes.
La thèse initiale du loup solitaire concernant les assassinats alors commis par Mohamed Merah s’est depuis totalement effondrée.
Celle du crime de rôdeur pour Patricia Bouchon un an plus tôt à Bouloc devrait connaître le même sort.
Dans les deux cas, l’assassin n’est pas seul, il est puissamment
soutenu, guidé par toute une organisation criminelle, et dispose de
toute sa logistique. Qui plus est, c’est exactement la même.
Nous allons donc terminer la petite démonstration de ce jour par les rapprochements suivants :
1. La revendication des tueries de Toulouse et Montauban par Mohamed
Merah au mois de mars 2012 aurait été postée à Castelnau-d’Estrétefonds,
une information divulguée par la presse le 27 mars 2012. Le tueur au
scooter avait travaillé dans cette commune voisine de Bouloc comme
carrossier dans un garage automobile.
2. Le 28 mars 2012 au matin était retrouvée abandonnée à Saint-Papoul
une Clio grise appartenant officiellement au colocataire du tueur,
créateur d’une société de location de véhicules dont plusieurs Renault
Clio.
Ah mais… Ah mais… en voilà bien une, de Clio grise !
C’est justement ce qu’on cherche dans l’affaire de l’assassinat de Patricia Bouchon l’année précédente à Bouloc.
Or, ce véhicule surgit brusquement à Saint-Papoul, à moins de 10 km de Castelnaudary, où est stationné le 4e régiment étranger, ou 4e RE, régiment de formation de la Légion étrangère .
Et l’on rappelle encore que Mohamed Merah lui-même avait tenté deux
fois de s’engager dans l’Armée, en 2008, à Lille, dans l’Armée de Terre,
et en 2010, à Toulouse, dans la Légion étrangère.
Publié le 15/02/2018 à 09:52, Mis à jour le 15/02/2018 à 10:28
Meurtre de la joggeuse de Bouloc : le suspect reste en prison
Meurtre de Patricia Bouchon
Sept ans après la mort de Patricia Bouchon, pendant son jogging à Bouloc
en Haute-Garonne, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de
Toulouse s’est prononcée ce jeudi matin sur la remise en liberté du
principal suspect Laurent Dejean. Il reste en détention.
Au cours de l’audience il y a un mois, l’avocat général Pierre
Bernard avait créé la surprise en requérant un non-lieu. « Un coup de
massue » avait réagi la fille de la victime Carlyne. Le juge
d’instruction avait pourtant demandé le renvoi du suspect devant une
cour d’assises. Ce renvoi est confirmé par la chambre de l’instruction.
Laurent Dejean, 38 ans, mis en examen pour « homicide volontaire »
depuis février 2014 sera jugé par une cour d’assises.
Incarcéré depuis quatre ans, il a toujours nié les faits. Son avocat
Me Guy Debuisson rappelle que « si on retrouve sur les vêtements de
Patricia Bouchon des traces d’un ADN masculin, on ne retrouve absolument
pas l’ADN de Laurent Dejean ». La justice avait refusé une première
demande de remise en liberté en décembre 2016.
Retrouvée 44 ans jours après sa disparition
Patricia Bouchon avait disparu le 14 février 2011 au cours de son
jogging. Elle était partie courir aux aurores dans la campagne comme
elle en avait l’habitude. Les gendarmes avaient d’abord retrouvé une
importante quantité de sang, un chouchou et une boucle d’oreille sur un
petit chemin. Le corps de la secrétaire de 49 ans avait été découvert 44
jours plus tard , caché dans une canalisation, sous un pont de la
commune de Villematier. Lors de l’autopsie, un gant en latex avait été
découvert dans la bouche de la victime.
Meurtre de Patricia Bouchon à Bouloc : l’unique suspect sera-t-il libéré ce jeudi ?
JUSTICE – Sept ans après le meurtre de Patricia Bouchon, mère de
famille de 49 ans partie le 14 février 2011 faire un jogging à Bouloc
(Haute-Garonne)et retrouvée morte un mois et demi après, le seul et
unique suspect dans cette affaire pourrait être remis en liberté ce
jeudi après que le parquet général a requis un non-lieu le 18 janvier
dernier. Mis en examen pour « homicide volontaire », Laurent Dejean est
incarcéré depuis février 2014.
15 févr. 07:00Aurélie Sarrot
La décision de l’avocat général de la chambre d’instruction de la
cour d’appel de Toulouse, Pierre Bernard, avait été considérée comme
« un coup de massue » pour la famille de la victime et comme un
»véritable soulagement » pour le seul suspect dans cette affaire et sa
défense. Sept ans après le meurtre de Patricia Bouchon à Bouloc en
Haute-Garonne, le meurtrier présumé mis en examen pour « homicide
volontaire » et incarcéré depuis février 2014 alors qu’il avait 34 ans,
pourrait être remis en liberté ce jeudi 15 février 2018.
Le 18 janvier dernier, le parquet général a en effet requis un
non-lieu en faveur de Laurent Dejean. Le parquet général, qui s’était
pourtant toujours opposé à la remise en liberté de ce plaquiste présenté
comme « psychotique » pendant l’enquête malgré les demandes répétées de
ses avocats, est ainsi allé à l’encontre du juge d’instruction qui
avait renvoyé le principal suspect aux Assises.
« L’arrêt de la chambre d’instruction a été mis en délibéré au 15
février et mon client pourrait sortir dès cette date s’il va dans le
sens de l’avocat général qui s’est rallié à notre thèse. A savoir :
qu’il n’y a pas suffisamment d’éléments pour accuser Monsieur Dejean »,
indique Guy Debuisson, avocat de Laurent Dejean contacté mardi par LCI.
Secrétaire dans un cabinet d’avocats toulousains, Patricia Bouchon,
49 ans, était partie le 14 février 2011 vers 4H30 du matin faire son
jogging autour de Bouloc, à 25 km au nord de Toulouse (Haute-Garonne).
Son corps avait été retrouvé un mois et demi après, vertèbres et crâne
enfoncés, un gant en latex enfoncé dans la gorge. Son meurtrier avait
aussi essayé de l’étrangler mais aucun abus sexuel n’avait pu être mis
en évidence.
Dans le cadre des investigations menées, Laurent Dejean avait été
gardé à vue à deux reprises avant d’être finalement interpellé le 9
février 2014 puis mis en examen pour « homicide volontaire » et écroué.
Lors de sa mise en examen, le suspect avait été présenté comme
« psychotique », ayant déjà subi des hospitalisations d’office et des
« traitements très lourds ». Il était aussi adepte des « paradis
artificiels, alcool et toxiques divers », selon le parquet. Il avait
demandé un arrêt de travail, dix jours après le meurtre, pour suivre des
soins psychiatriques, et n’avait pas repris son emploi.
« Aujourd’hui, mon client est très optimiste, car il est rare qu’un
avocat général prenne cette décision. L’instruction a été très longue.
Le dossier fait 47 000 feuillets. Mais les preuves ne sont pas là,
poursuit Me Debuisson. D’abord, l’ADN retrouvé sur la victime est celui
d’un homme mais pas celui de Monsieur Dejean. Or on sait qu’il y a eu
des contacts très violents entre l’agresseur et la victime, des touffes
de cheveux ont été retrouvées sur le chemin…. Ensuite, la voiture
aperçue sur les lieux était une Clio grise alors que celle de mon client
était blanche. Mon client n’a pas ailleurs jamais été reconnu par celui
qui avait permis aux enquêteurs de faire le portrait-robot » en 2013.
Enfin, des voisins du lieu de l’agression ont entendu des cris le 14
février, en l’occurrence, un homme dire « Excuse-moi, je n’ai pas voulu
ça », ça les a réveillés. Aucun des témoins n’a reconnu dans ces
hurlements la voix de Monsieur Dejean. Par ailleurs, ces phrases ont été
dites avec l’emploi du tutoiement, tutoiement qui n’aurait pas été
utilisé entre mon client et Madame Bouchon ».
Selon Me Debuisson, son client pense bien sortir de prison ce jeudi
15 février 2018. Et il est déjà prêt à reprendre ses activités et à
profiter à nouveau de la vie. « Il rêve d’une bonne entrecôte et de
partir à la pêche et à la chasse comme il le faisait avant », ajoute son
avocat.
« Garder confiance en la justice »
Pour la famille de la victime la remise en liberté de Laurent Dejean
serait très dure à supporter. En janvier dernier, la fille de la
victime, Carlyne Bouchon, s’était dite « surprise » par cette
réquisition mais avait précisé vouloir garder « confiance dans le
travail de la justice ». » Il est difficile d’imaginer que tout va
s’arrêter », avait-t-elle dit à l’AFP, évoquant le travail des
enquêteurs. Pour elle, « ce serait surprenant que les juges décident ce
non-lieu. C’est même inimaginable ».
Dans une interview au Parisien,
quelques jours après que le non-lieu a été requis, Christian Bouchon,
le mari de Patricia avait déclaré : « un avocat général qui n’est pas au
côté des victimes, j’avoue ne pas comprendre ». Au sujet de Laurent
Dejean, il avait ajouté : « Si ce n’est pas ce suspect, il n’était pas
bien loin de là où Patricia a été tuée. Il a au moins vu quelque chose.
J’ai besoin d’un procès pour qu’il réponde à toutes ces questions. Car
il doit s’expliquer ».
Enfin, il avait précisé : « Si le non-lieu devait être confirmé, nous
irions en cassation. Il me faut des réponses que je n’ai toujours pas.
Si le suspect devait être aussi remis en liberté à l’issue, ce serait
une décision de la conscience des juges ».
Aurélie Sarrot
Mis à jour : Aujourd’hui à 07:00Créé : Aujourd’hui à 07:00
Abdelilah Himich, surnommé Abdel le légionnaire ou Abou Souleyman al-Faransi, né le 16novembre1989 à Rabat au Maroc, est un djihadiste marocain ayant vécu en France1,2.
Biographie
Ayant vécu à Lunel (Hérault)1, commune marquée à partir de 2013 par le départ vers la Syrie d’une vingtaine de jeunes3. Le 13novembre2008, il s’engage dans de la Légion étrangère, au sein du 2e régiment étranger d’infanterie1,4. Il combat en Afghanistan durant six mois, du 3 juillet 2009 au 6 janvier 2010, et reçoit deux décorations : la médaille commémorative française le 30 août 2009 et la médaille de l’OTAN le 1er janvier 20101,3.
Selon sa fiche de service, hormis une ivresse l’empêchant de prendre
son service le 4 juillet 2010, Abdelilah Himich est considéré comme un
soldat exemplaire ; mais selon la mère de sa compagne, il revient « très
marqué » par l’Afghanistan1.
Abdelilah Himich fait défection le 28 septembre 2010 en profitant
d’une permission pour assister à l’enterrement de son père, il est
déclaré déserteur et radié des contrôles de la Légion le 21 octobre 20101,3. Il retourne à Lunel, puis emménage à Salon-de-Provence avec sa compagne. Il est condamné à 48 000 euros d’amende et 3 ans de prison, dont un avec sursis le 19 avril 20133 après avoir été arrêté à la gare du Nord à Paris2 pour avoir transporté 1,2 kilogramme de cocaïne en 2011 entre Amsterdam et Paris3. Il purge 5 mois de prison2.
Après avoir manqué le concours d’aide-soignant, il fréquente des
personnes radicalisées et devient l’émir d’un petit groupe de candidats
au départ en Syrie3.
Il quitte Lunel dans la nuit du 6 au 7 février 2014 et rejoint la Syrie1. Il aurait d’abord intégré un petit groupe appelé Jaych Mohammed, avant de rallier l’État islamique1. Nommé « émir » et placé à la tête d’un groupe de 50 hommes, il participe à ses premiers combats en mars dans la région de Raqqa où il est blessé à l’épaule par un éclat d’obus1. Quelques mois plus tard, il est nommé émir de la brigade Tariq ibn Ziyad, forte de 300 combattants1. Sa compagne le rejoint également en Syrie et lui a donné un fils, Souleyman3.
Le 22 novembre 2016, les services secrets américains rendent publique
leur enquête sur les attentats. Le département d’Etat inscrit Abdelilah
Himich, sur sa liste noire des terroristes étrangers comme un
« responsable des opérations extérieures » de l’État islamique et qu’il
« aurait été impliqué [was reportedly involved] dans l’organisation des
attentats de Paris en novembre 2015 et de Bruxelles de mars 2016, mais
l’information n’est pas validée par la justice française1 ».
Une source de confusion possible serait le témoignage d’un survivant du
Bataclan qui raconte avoir entendu un des deux terroristes, encore
vivants après que l’un d’eux a été abattu par un policier, s’adresser à
son complice pour lui demander s’il « comptait appeler Souleymane »,
mais les enquêteurs français attribuent cette évocation du prénom
Souleymane à Ibrahim El Bakraoui dont la kunya est Abou Souleyman al-Baljiki, qui meurt en se faisant exploser à Bruxelles le 22 mars 20163.
Il serait toutefois l’un des Français les plus importants au sein de l’EI, surtout depuis la mort d’Abou Mohammed al-Adnani, ancien porte-parole du groupe et principal coordinateur des attentats de Paris, tué en août par une frappe de drone américain2. Il est rapporté aussi qu’il serait tombé en disgrâce et aurait été emprisonné6.
En 2017, il aurait pris part à la bataille de Raqqa contre les Forces démocratiques syriennes ;
son sort n’est pas connu, il pourrait avoir été fait prisonnier ou
aurait fait partie du convoi de djihadistes évacués de la ville après la
conclusion d’un accord négocié par le Conseil civil de Raqqa7,8.
L’écrivain-braqueur est mort le 20 février à l’âge de 54 ans. Ce
texte est un hommage au défunt et une interpellation à des hommes
vivants, qui sont au service de l’Etat français.
A propos de la mort d’Hafed Benotman
J’ai connu Hafed Benotman le temps d’une courte année, entre le jour
où j’ai décidé que je voulais qu’il joue l’un des rôles principaux de
mon premier long métrage, Diamant noir, et sa mort il y a
quelques jours. Entretemps, nous avons tourné ce film ensemble, et j’ai
trouvé en lui un homme et un acteur exceptionnels, un ami et un frère.
Une de ses amies m’a dit de lui : «Il avait ce quelque chose d’indéfinissable qui faisait qu’on ne pouvait pas ne pas l’aimer.» C’est mon sentiment exact.
Hafed Benotman a été délinquant, braqueur multi-récidiviste,
écrivain, dramaturge, poète, acteur, militant anti-carcéral, grand
cardiaque, sans papiers. Il était pourtant né en France de parents
algériens en 1960, c’est-à-dire deux ans avant l’indépendance de
l’Algérie. Comme tous les algériens vivants en France, ses parents, ses
frères et sœurs et lui sont automatiquement devenus algériens en 1962.
Pour obtenir la nationalité française, ils devaient en faire la demande,
et c’est ce qu’ont fait tous les membres de sa famille. A sa majorité,
Hafed ne l’a pas fait, car il était à l’époque en détention pour un de
ses premiers vols. Et aussi, surtout, parce qu’il s’en foutait alors,
comme il le disait lui-même. Il était en colère contre beaucoup de
choses (il faut lire ses livres pour savoir lesquelles), et demander à
ce pays l’autorisation d’être l’un de ses enfants ne l’intéressait pas.
Peut-être a-t-il eu tort de ne pas demander bien gentiment quelque chose
qui lui revenait de droit, un droit qui porte un nom : le droit du sol.
Pendant près de 20 ans, Hafed a vécu légalement en France grâce à des
cartes de séjours renouvelables. Il devient écrivain en prison, se
marie deux fois en prison, en sort, y retourne, se radicalise à
l’extrême gauche, continue de publier. En tout, et jusqu’à 2007, il aura
passé 17 ans emprisonné. C’est en prison qu’en 1996 il fait un premier
double infarctus, se découvrant insuffisant cardiaque. L’administration
pénitentiaire a mis 12 jours avant de prendre Hafed au sérieux et de le
prendre en charge… d’où est née sa nécrose du cœur.
En 1996 précisément, la Loi Pasqua de la double peine change la donne
pour les multirécidivistes «étrangers» comme Hafed : il est sous le
coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, expulsable vers
l’Algérie, pays qu’il ne connaît pas. Peu après, l’arrêté est cassé
après un recours en justice, et Hafed est officiellement non-expulsable.
Mais dès lors, toutes ses demandes de titre de séjour et de
nationalisation seront refusées, jusqu’à sa mort.
J’interpelle donc des hommes dont je ne connais pas les noms. Le cas
d’Hafed était défendu depuis plusieurs années par la Ligue des Droits de
l’Homme, via son président Pierre Tartakowsky, qui avait multiplié les
démarches pour obtenir ce qui ne pouvait légalement plus lui être
refusé, si cela avait jamais été le cas, à savoir sa nationalité
française. Mais les autorités de France, le Ministère de l’Intérieur, la
Préfecture de Police, sont systématiquement restés sourds à ces
demandes, signifiant en silence, mais on ne peut plus clairement,
qu’Hafed devait encore payer pour ses actes. Après 17 ans de prison, ce
qui ressemble pourtant de très près à un paiement suffisant.
Quand j’ai appris la situation administrative d’Hafed, j’ai fait des
démarches actives pour tenter d’accélérer sa régularisation, que la LDH
pensait imminente, afin qu’il puisse travailler sur mon film. Le jour du
tournage se rapprochant, j’ai décidé avec lui de miser sur une
autorisation temporaire de travail. Mais pour l’obtenir, nous devions
présenter un permis de séjour de trois mois. A cette demande, la
Préfecture est aussi restée sourde, et muette. Mais je n’ai pas pu me
résoudre à remplacer Hafed pour des raisons aussi révoltantes.
Mais il y a bien pire. Le cœur d’Hafed ne fonctionnait qu’à 25% de
ses capacités, et la LDH avait légitimement fait de cette donnée un des
arguments de sa démarche auprès des autorités. Hafed n’était autorisé à
gagner sa vie que comme auteur, ce qui ne lui permettait ni de gagner
correctement sa vie, ni d’avoir une couverture maladie décente. Il était
entouré, soutenu, mais constamment fauché. Ses frais médicaux étaient
régulièrement au-dessus de ses moyens, et sa pudeur l’empêchait souvent
de demander de l’argent à ses amis, pourtant nombreux. Quelques jours
avant sa dernière attaque cardiaque, Hafed a eu un signe avant-coureur :
il a eu un œdème au poumon. Il l’a identifié comme tel, en ayant déjà
fait l’expérience par le passé. Mais il a choisi de n’en parler à
personne et de s’auto-médicamenter, pour ne pas avoir à demander à un
ami de payer le médecin, comme c’était trop souvent le cas à ses yeux.
Là, oui, il a eu tort de ne pas demander bien gentiment. C’est quelques
jours plus tard, en essayant d’attraper un train, qu’il est tombé par
terre.
Des hommes au service de l’Etat connaissaient ce risque, pour avoir
maintes fois été informés par la Ligue des Droits de l’Homme qu’Hafed
Benotman, né en France et ayant largement payé pour ses vols, publiant
des livres et jouant dans des films en France et en langue française,
était insuffisant cardiaque, et que sa situation administrative
intenable menaçait sa santé, sa vie. Je doute que que ces hommes au
service de l’Etat soient venus aux obsèques d’Hafed Benotman, samedi 28
février 2015 à 12h40, au cimetière d’Ivry-sur-Seine, 44 avenue de
Verdun, Carré 16. Mais, vu que personne ne connaît leurs noms ni leurs
visages, ils pourront toujours dire qu’ils y étaient s’ils ont quelque
remords.
Cet article ou cette section a trop de liens externes (août 2017).Les liens externes doivent être des sites de référence dans le domaine du sujet. Il est souhaitable — si cela présente un intérêt — de citer ces liens comme source et de les enlever du corps de l’article ou de la section « Liens externes ».
Abdel Hafed Benotman est né à Paris le 3septembre1960. Il est le dernier né d’une famille de quatre enfants, de parents algériens arrivés en France dans les années 1950. Il passe son enfance dans le 6e arrondissement de Paris (Quartier latin). Il quitte l’école à 15 ans et connaît son premier séjour en prison à l’âge de 16 ans au Centre de Jeunes Détenus de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. À sa sortie, il occupe différents petits emplois : livreur-manutentionnaire, chez un fleuriste et dans le prêt-à-porter.
Séjours en prison et écriture
En 1979, à la suite d’un braquage, il passe devant la Cour d’assises. Il est condamné à deux fois sept ans de prison qu’il effectue dans différents centres pénitentiaires, dont la Maison centrale de Clairvaux. Il refuse le travail obligatoire en prison, mais il participe à des ateliers de théâtre. En 1984,
il est libéré. Ayant participé à l’atelier théâtre que menait Maryvonne
Vénard (écrivaine et metteuse en scène) à la Centrale de Clairvaux
depuis 1982, à sa sortie de prison, il est pris en charge par la
compagnie du théâtre de la Pierre Noire qui l’installe à Troyes. Il y travaille pour la compagnie de théâtre de la Pierre Noire durant deux ans et demi. Il joue des pièces d’Anton Tchekhov, Victor Hugo (mises en scène de Maryvonne Vénard)…
Il anime des ateliers de théâtre avec différents publics : enfants psychotiques, personnes âgées, jeunes délinquants, handicapés.
En 1987, il revient à Paris et se lance dans l’écriture pour le théâtre. Il écrit deux pièces : M. Toz et La pension qui seront mises en scène par son frère et jouées à Aix-en-Provence et à Paris.
En 1993, son premier recueil de nouvelles, Les Forcenés, est édité alors qu’il est encore en prison.
En 1994, du fait de l’application de la loi Pasqua sur la double peine, il est menacé d’expulsion vers l’Algérie, ne parvenant pas à faire renouveler son permis de séjour3. Il s’évade de prison et se cache (il totalisera 18 mois de cavale sur l’ensemble de ses peines de prison). Il vit sans papiers depuis 1996. En 1995,
il est repris et condamné à 2 ans et 6 mois supplémentaires pour
évasion, puis encore 3 ans de plus. En 1996, il est victime d’un double infarctus en prison et doit être opéré. Il est depuis en insuffisance cardiaque.
À partir des années 2000, François Guérif, éditeur chez Rivages/Noir soutient le travail d’écrivain d’Abdel Hafed Benotman et publie la plupart de ses livres4. C’est au cours de son séjour à la Maison d’arrêt de Fresnes, en 2004, que Jean-Hugues Oppel,
auteur de romans policiers aux Éditions Rivage et ami depuis 2000 lui
rend visite régulièrement et l’encourage à poursuivre son travail
d’écriture. Il préface son livre Les Forcenés5.
En 2005, alors qu’il est toujours incarcéré, Abdel Hafed Benotman
épouse Francine. En 2007, il sort de prison et la retrouve. Elle ouvre
le restaurant associatif « Diet Éthique » dans le 15e arrondissement
de Paris. Depuis cette date, il continue d’écrire. Il participe
régulièrement à des salons et festivals littéraires. En 2008, il
rencontre le juge Éric Halphen, auteur de romans policiers lui aussi, dans le cadre d’un échange littéraire6.
Abdel Hafed Benotman est aussi membre du jury pour le Théâtre du Rond
Point des Champs-Élysées, en lien avec les conservatoires parisiens7. En 2012, il écrit et met en scène une nouvelle pièce de théâtre, Les Aimants au Vingtième Théâtre de Paris.
Engagements et luttes anti-carcérales
À partir de 1998, il entretient une correspondance avec des prisonnières dont Joëlle Aubron, militante d’Action directe, Idoia López Riaño, militante de l’ETA et Francine qu’il épousera en 2005, quand elle sera dehors et lui de nouveau arrêté. En décembre 1999, il est libéré de la Centrale de Melun.
En 2000, il est intervenant dans l’association « Dire et faire contre le racisme » parrainée par Danielle Mitterrand,
ainsi que dans l’association « Ban public ». Il est invité dans des
émissions littéraires et anime une émission de radio hebdomadaire, Ras les murs, sur Radio libertaire à Paris. Il est ouvreur au cinéma Le Méliès à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Il joue un second rôle dans un épisode de la série télévisée Central Nuit.
En 2001, sur Fréquence Paris Plurielle, il participe à la création de l’émission de radio : L’envolée8 en référence à Georges Coustel, le premier en France à avoir fait évader ses amis par hélicoptère. Puis un journal du même nom est lancé pour toucher les prisonniers au-delà de la région parisienne. En 2002, il écrit la Politesse des foules pour la compagnie Arcadin. Cette pièce de théâtre est jouée par les habitants des quartiers de Dreux. Une autre de ses pièces, le Numéro sortant, est jouée au Théâtre du Nord-Ouest à Paris pour l’association Ban Public. De 2004 à 2007, il effectue une dernière peine de prison à la suite de sept braquages pour un butin de 22 000 euros.
↑
Bien que né en France, il dit n’avoir jamais eu la nationalité
française à sa majorité, ne l’ayant pas demandée, bien que celle-ci eût
dû lui être automatiquement reconnue en vertu du droit du sol. Il
indique avoir vécu toute sa vie en France grâce à des permis de séjour,
puis avec le statut de sans-papiers lorsque le renouvellement de ces
permis lui a été refusé en raison de ses condamnations – Voir Portrait : Haut les cœurs [archive], Libération, 21 avril 2008]
Cet article ou cette section a trop de liens externes (août 2017).Les liens externes doivent être des sites de référence dans le domaine du sujet. Il est souhaitable — si cela présente un intérêt — de citer ces liens comme source et de les enlever du corps de l’article ou de la section « Liens externes ».
Le tueur au scooter Mohamed Merah n’est pas l’expéditeur du montage vidéo de ses crimes reçu par la poste au bureau parisien de la chaîne Al Jazeera, que la police a entre les mains depuis lundi 26 mars, a-t-on appris mardi 27 mars de source policière.
Les enquêteurs recherchent toujours mardi qui a pu poster mercredi
dernier ce courrier, contenant notamment une clé USB, mais, selon les
premiers éléments de l’enquête, ce « ne peut être Mohamed Merah »,
a-t-on précisé de même source.
Les policiers ont localisé le lieu où a été posté ce courrier, qui
contient une lettre de revendication manuscrite de la main de Mohamed
Merah et a été envoyé « en dehors de Toulouse », a précisé la source.
Selon une information Europe 1, la lettre aurait été postée de Castelnau-d’Estrétefonds, à 25 km au nord de Toulouse, dans un bureau de poste.
Or, selon Le Figaro, le tueur de Toulouse et de Montauban a justement travaillé une dizaine de jours en janvier dans une carrosserie de la commune.
Toutefois, le tampon de l’envoi ne permet pas de dire avec certitude
d’où il a été posté car il s’agit de celui de Castelnau-d’Estrétefonds, à
une vingtaine de kilomètres de Toulouse qui abrite une plateforme
industrielle de tri pour toute la région Midi-Pyrénées, où sont
oblitérés chaque jour 2,7 millions de courriers de sept départements.
Avec l’industrialisation du tri, il est « impossible de revenir au
lieu précis » où le courrier a été déposé, explique un responsable
régional de La Poste. Sur le parcours du courrier, on estime probable à
La Poste que l’oblitération du mercredi signifie qu’il a été déposé dans
une boîte après la mi-journée mardi ou plus tard dans un bureau de
poste.
La vidéo dont s’est saisie l’enquête lundi est un « montage des
images des différentes tueries avec de la musique et des versets du
Coran », a dit une source proche de l’enquête. Un enregistrement qui ne sera finalement pas diffusé par la chaîne.
Les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la PJ
parisienne ont récupéré les images lundi auprès de la télévision et
doivent les exploiter, a-t-on encore précisé.
Le tueur au scooter Mohamed Merah avait filmé chacune de ses tueries des 11, 15 et 19 mars
à l’aide d’une mini caméra, une GoPro, habituellement utilisée par les
plongeurs et sportifs de l’extrême pour filmer leurs exploits, avait
révélé jeudi dernier le procureur de la République de Paris François
Molins.
Cette caméra, « dont il s’était sanglé », lui avait permis
d’enregistrer des scènes « extrêmement explicites », avait-il ajouté.
Les enquêteurs ont depuis vérifié que Mohamed Merah les destinait à une
diffusion sur internet, accompagnée d’une revendication.
Dimanche déjà, les enquêteurs n’excluaient pas qu’il ait cherché à diffuser les vidéos par d’autres voies qu’Internet.
Affaire Merah : le mystère de la Clio de St-Papoul reste entier
Officiellement, « l’affaire est classée ». Mais la découverte, le 28
mars 2012, à Saint-Papoul, d’une Clio 2 grise, immatriculée dans la
Haute-Garonne, et pouvant être liée à l’affaire Merah, garde tout son
mystère. Même un an après les tueries de Toulouse et Montauban. A bord
de cette voiture, les gendarmes retrouvaient un casque de moto et des
éléments de carénage de scooter Yamaha T-Max, le même engin que celui
utilisé par le tueur en série pour commettre ses assassinats. Des
témoins visuels des faits rapportaient, à l’époque, que le scooter du
tireur fou était tantôt blanc, tantôt noir, d’où un possible changement
du carénage.
Le véhicule saisi par les enquêteurs
Le rapport entre la Clio de Saint-Papoul et le dossier Merah était
d’autant plus troublant qu’après contrôle au fichier, la plaque
minéralogique dudit véhicule démontrait qu’il appartenait à une personne
habitant dans la même rue que le tueur, rue du Sergent-Vigné, à
Toulouse. Le propriétaire était-il le fameux troisième homme, celui qui
aurait prêté main forte à Merah, en plus de son frère Abdelkader,
toujours écroué ? La Clio était donc saisie par les enquêteurs du SRPJ
de Toulouse. Peu après, une source policière indiquait formellement, que
la voiture n’avait « aucun lien » avec le dossier et que le
propriétaire en question avait vendu la Clio à un Audois, plusieurs
semaines avant le drame. Quant aux pièces de scooter, il s’agissait,
toujours de source policière, de simples morceaux de ferraille… Une
thèse encore soutenue, aujourd’hui, par la justice. « Affaire classée
sans suite », indiquait sobrement, lundi, le procureur de la République
de Carcassonne, Antoine Leroy.
Le maire n’a jamais eu le fin mot de l’histoire
Il n’en reste pas moins qu’à Saint-Papoul, personne n’a su (et ne
sait à ce jour) à qui appartenait cette voiture, littéralement « tombée
du ciel », un matin, sur la place du poids-public. Le voisinage, composé
pour l’essentiel de personnes âgées, plutôt aux aguets de ce qui se
passe à leur porte, n’a jamais vu quelqu’un monter ou descendre de la
Clio, ni même prendre ou déposer quelque chose à l’intérieur. Un an
après, le maire de Saint-Papoul, Serge Ourliac est toujours aussi
formel. « Je n’ai jamais eu de nouvelles concernant cette Clio. Pour
moi, il est clair que la voiture n’a jamais appartenu à un habitant du
village. Tout le monde se connaît, ici. J’ai bien tenté de m’en informer
auprès de la gendarmerie, avec laquelle j’entretiens de très bons
rapport, mais je n’ai jamais obtenu de réponse.»
De troublantes concoïncidernces
Un après après les faits, il faut tout de même reconnaître que les
coïncidences entre la Clio de Saint-Papoul, son contenu, et l’affaire
Merah, restent particulièrement troublantes… Comment ce véhicule,
totalement inconnu dans le village, a pu arriver à Saint-Papoul ?
Comment se fait-il que plus aucune info n’ait été donnée ensuite ? Et
pourquoi le ‘vrai’ propriétaire du véhicule ne s’est jamais manifesté à
Saint-Papoul ? Autant de questions qui restent aujourd’hui sans réponse,
secret de l’instruction oblige. Une instruction qui n’a jamais à ce
jour élucidé la thèse du « troisième homme », pourtant défendue par les
avocats des victimes de Merah. Un « troisième homme » qui a peut-être
semé un indice important du côté de Saint-Papoul, un jour de mars 2012 .
La Clio retrouvée devant l’ancien poids-publics de Saint-Papoul le 28
mars 2012.
Quel lien avec le village ?
Soixante-dix kilomètres séparent Toulouse de Saint-Papoul, soit 40
minutes de trajet. On peut aisément imaginer que le tueur en série, où
l’un de ses complices ait choisi ce petit village de 800 âmes pour y
installer une sorte de base arrière. Le choix de Saint-Papoul serait-il
le fruit du hasard ? Peut-être. Mais en matière judiciaire, il n’y a
qu’une faible place pour les concours de circonstances. Alors pourquoi
Saint-Papoul ? La Clio était parfaitement roulante et approvisionnée en
carburant, au moment de sa saisie. La thèse de la panne, au cœur du
Lauragais, est donc à proscrire. Mohamed Merah possédait-il des
relations à Saint-Papoul ? Difficile à dire. Une chose est sûre, Merah
s’était déjà rendu dans le Lauragais. En 2007, selon nos confrère de
« La Dépêche du Midi», il était contrôlé par les gendarmes, à
Villefranche-de-Lauragais, suite à un incident lors d’un mariage. De
Saint-Papoul à Villefranche, il y a 30 km seulement. Une autre piste
peut aussi être envisagée : la présence, à Saint-Papoul, d’un centre
pour jeunes en difficultés sociales. Si cette structure œuvre
aujourd’hui dans le domaine de la réinsertion, elle fut, voici une
décennie, un centre fermé accueillant des délinquants mineurs. Merah y
est-il passé, bien que seulement âgé de 23 ans au moment où il a été
abattu par le Raid, dans son appartement toulousain ? L’une de ses
connaissances avait-elle fréquenté cet établissement ? Possible. Mais il
y a un an, quand nous avions posé la question à un cadre du centre,
Merah y était « inconnu au bataillon ».
Le 4e régiment étranger, ou 4e RE, est le régiment de formation de la Légion étrangère. Il est stationné à Castelnaudary depuis 1976, date de son arrivée de Corse. Il n’est pas projetable en opération.
C’est dans cette unité que sont formés les engagés volontaires, au
cours d’un cycle de dix-sept semaines au sein de l’une des CEV
(compagnies d’engagés volontaires). Il s’agit notamment pour ces
étrangers d’apprendre le français par le biais de la méthode « Képi
blanc » autrefois et « Mauger » aujourd’hui. En binômes ou trinômes (en
fonction du nombre de francophones), dont un francophone, les futurs
légionnaires acquièrent les bases du français sans jamais recourir à
leur langue maternelle.
Après avoir rejoint leurs corps d’affectation, ils reviendront encore
au « creuset de la Légion » pour y suivre éventuellement une formation
de spécialiste (cuisinier, infirmier, transmetteur, informaticien,
mécanicien, moniteur de sport, secrétaire, moniteur de conduite) à la
CIS (compagnie d’instruction des spécialistes).
Ensuite, au cours de leur premier contrat, ils reviendront effectuer
la FGE (formation générale élémentaire) afin de gagner leurs galons de
caporal et, pour les meilleurs, la FG1 (formation générale de 1er degré) qui leur ouvrira la carrière de sous-officier. Ces formations de cadres, de même que la formation de spécialiste 1er degré de combattant et la préparation à la formation générale de 2e degré, sont effectuées à la CIC (compagnie d’instruction des cadres).
Dans les années 1950, il assure pour la première fois une mission de formation pour les unités destinées à combattre en Extrême-Orient. Parallèlement, il concourt au maintien de l’ordre le long des frontières algéro-tunisiennes lors de la guerre d’Algérie.
En 1963, après le cessez-le-feu, il se voit confier la mission d’assurer la sécurité du site de Reggane au cœur du Sahara, où se forge l’armement nucléaire français. L’évacuation du site par la France entraîne sa dissolution en 1964.
Quelques années plus tard, c’est le groupement d’instruction de la
Légion étrangère (GILE) qui hérite de la mission de former l’ensemble
des corps de Légion. Le GILE est tout d’abord stationné en Corse, à Corte, avant d’être transféré en 1976 à Castelnaudary.
À travers pierres et dunes,
S’en vont les képis blancs.
Sous le soleil, clair de lune,
Nous marchons en chantant.
Vers Bechar ou vers Casa,
Dans toutes les directions,
Nous repartons au combat,
Pour la gloire de la Légion.
Refrain
C’est le 4 en chantant qui s’avance,
Qui s’avance, laissez-le passer.
II
Sur les pistes des Corbières,
Nous partons en mission.
Une colonne de bérêts verts,
S’en va à l’instruction.
Vers la Jasse ou vers Bel-Air,
Dans toutes les directions,
Devenir légionnaire,
C’est notre seule ambition.
la formation initiale de tous les engagés volontaires de la Légion étrangère ;
la formation des spécialistes de niveau élémentaire, 1er degré et 2e degrés
dans les branches combat, sport, transmissions, santé, administration,
instruction conduite, maintenance auto et télécommunications,
informatique, etc.;
assurer la formation des cadres de la Légion étrangère (formation générale élémentaire, de 1er et 2e degrés).
Organisation
Le 4e régiment étranger est
articulé en 6 compagnies d’effectifs très variables et aux spécialités
bien établies. Le régiment compte un peu plus de 500 permanents.
La CCS ou compagnie de commandement et des services, regroupe
tous les services nécessaires au bon fonctionnement de la vie
quotidienne de l’unité (cuisines, infirmerie, ateliers mécaniques,
casernement, etc.).
3 CEV ou compagnie d’engagés volontaires. Elles assurent la
formation initiale de tous les jeunes engagés. Le cycle d’instruction de
17 semaines débute systématiquement par un passage d’un mois en ferme
où le jeune légionnaire fait l’apprentissage du français, du métier de
soldat et de la vie de groupe.
La CIC ou compagnie d’instruction des cadres. C’est la compagnie qui forme les futurs caporaux et les futurs sergents de la Légion étrangère.
Elle forme aussi les futurs chefs de groupe d’infanterie blindée et
encadre les sous-officiers plus anciens au cours de la formation
générale de 2e degré.
La CIS ou compagnie d’instruction des spécialistes. Elle
forme les futurs spécialistes des tous les régiments de Légion dans les
domaines autres que le « métier » du régiment, infanterie, cavalerie ou
génie. Elle intègre aussi le centre de formation des conducteurs de la
Légion étrangère.
Matériels
Régiment de formation, le 4e
RE ne dispose pas de matériels majeurs. En revanche, il a en son sein
des installations adaptées à l’instruction menée : stand de tir fermé,
piscine couverte, piste de conduite, nombreuses salles informatiques,
gymnase et stade, parcours du combattant, etc.
Le régiment dispose par ailleurs de 4 fermes, soit une par compagnie
d’engagés volontaires et une pour la compagnie d’instruction des cadres
ainsi qu’un chalet à Formiguères (près de Font-Romeu).
Ces fermes permettent un entraînement de qualité, loin des contraintes
de la vie de quartier, permettant l’apprentissage de la vie en
collectivité.
↑ Charles Janier, Dictionnaire Opex : Opérations extérieures de l’armée française depuis 1945, Editions SPE Barthélémy, mai 2015, 105 p. (ISBN979-1094311059), p. 5
↑
Arrêté relatif à l’attribution de l’inscription AFN 1952-1962 sur les
drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19
novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
11h13, le 21 mars 2012, modifié à 09h12, le 22 mars 2012
Ce Toulousain de 23 ans est soupçonné d’être l’auteur des tueries de Toulouse et Montauban.
Les faits. Le Raid a lancé mercredi à 3h20 du matin une opération,
encore en cours, dans une habitation du quartier résidentiel de la Côte
Pavée, à l’est de Toulouse. Un homme se revendiquant d’Al-Qaïda,
considéré comme le principal suspect des tueries qui ont fait sept
morts, est retranché chez lui, cerné par la police et le Raid.
Le profil de l’auteur présumé. Le présumé coupable de la tuerie de l’école juive, et du meurtre des trois jeunes militaires
serait Mohamed Merah, un Toulousain de 23 ans. Le jeune homme est un
Français, d’origine algérienne, a révélé le ministre de l’Intérieur,
Claude Guéant. Né en octobre 1988, il a grandi dans une cité
toulousaine, et est connu depuis 2006 par la police locale pour des
actes de petite délinquance (délits, outrages), selon les informations d’Europe 1.
Sa mère, amenée sur les lieux pour le raisonner, « n’a pas souhaité
entrer en contact avec son fils, indiquant qu’elle n’avait guère
d’influence sur lui » a déclaré le ministre de l’Intérieur. Elle a été
placée en garde à vue, mercredi matin, ainsi que le frère et la compagne
de celui-ci. Le procureur de Paris, François Molins, a d’ailleurs
insisté sur l’implication des « frères Merah » dans cette affaire.
Des antécédents judiciaires. »Il a été condamné à un mois de prison ferme et avait rendez-vous début avril avec le juge d’application des peines », a confirmé mercredi sur Europe 1 l’avocat du tireur présumé, Me Christian Etelin. »C’était
auparavant un mineur à tendance violente, beaucoup plus intolérant.
Mais, il y avait une maturation. Il me donnait une très bonne impression
quant à son évolution », a-t-il ajouté. Selon lui, Mohamed
Merah faisait preuve, de « respect d’autrui, avec une certaine
douceur ». « Il s’adressait aux autres en étant extrêmement poli »,
précise Me Christian Etelin.
Mais le procureur de Paris, François Molins, a parlé d’un homme avec
un « profil violent et avec un profil psychologique allié à des troubles
du comportement quand il était mineur ».
Quel est son comportement ? La police est surprise par la
durée des négociations. Le tueur s’avère en effet très loquace, ce qui
est peu courant. « Dans l’engagement d’un fanatique tel qu’il se décrit,
il est surprenant d’avoir quelqu’un qui parle autant », précise Laurent
Combalbert, membre du Raid. « Généralement ils ne sont pas dans le
dialogue, ils sont plutôt dans le rapport de force. Il essaye de trouver
des justifications. Maintenant il vaut mieux qu’il ait envie de parler
beaucoup. Cela permet à la négociation de durer », ajoute-t-il.
Mercredi en fin d’après-midi, les tractations se poursuivaient et le
procureur de Paris évoque désormais la fin de journée pour un
dénouement.
Il se revendique d’Al-Qaïda. D’après le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, dépêché sur place, le jeune homme se revendique d’Al-Qaïda. Mohamed Merah s’inscrit dans cette mouvance djihadiste,
décrypte le chef du service international d’Europe 1, Didier François.
« Ce qui ne veut pas forcément dire qu’il appartient aux structures
d’Al-Qaïda », précise-t-il. « Les opérations d’Al-Qaïda sont, en
général, spectaculaires, multiples et à gros effets, on n’est pas du
tout dans ce cadre là », précise-t-il. Le jeune homme dit « être un
moudjahidine », » et avoir voulu venger les enfants palestiniens ainsi
que s’en prendre à l’armée française », a précisé Claude Guéant.
Déjà arrêté en Afghanistan. Mohamed Merah a effectué un
premier séjour en Afghanistan où il s’était rendu « par ses propres
moyens ». Il a ensuite été en 2011 dans le Waziristan, une partie des
zones tribales du nord-ouest du Pakistan, à la frontière afghane, où
« il explique qu’il a été formé par Al-Qaïda ».
Pour son premier séjour, le procureur de Paris, François Molins,
indique que Mohamed Merah s’est rendu en Afghanistan « par ses propres
moyens, sans passer par les pays habituellement surveillés ».
D’après Louis Capriolli,
ancien sous directeur chargé de la lutte antiterroriste à la DST, le
jeune homme avait « un lien qui lui a permis d’aller en Afghanistan, une
connexion avec une organisation ou des membres d’une organisation ».
A tenté de s’engager dans l’armée. Entre deux séjours en
Afghanistan, Mohamed Merah, l’auteur présumé de la tuerie de l’école
juive de Toulouse et des meurtres des militaires de Toulouse et
Montauban, a postulé deux fois pour entrer dans l’armée française. Une
première fois en 2008, à Lille, où il s’était présenté au CIRFA de
l’Armée de Terre et une seconde fois dans la Légion étrangère en 2010.
Il s’était alors rendu au PILE de Toulouse. Il n’avait alors pas été
retenu en raison de ses antécédents judiciaires et de son instabilité
psychologique.
Le jeune homme, né en octobre 1988, avait été arrêté en 2007 en
Afghanistan après avoir posé des bombes dans la région de Kandahar mais
s’est évadé quelques mois plus tard, en 2008, a déclaré mercredi à
Reuters le directeur des prisons de cette ville du Sud afghan.
Après l’attaque contre les trois paras, le 15 mars dernier, la DPSD,
la Direction de la protection du secret-défense, qui le surveillait, a
fourni l’ensemble de ses informations aux spécialistes de la DCRI, la
Direction centrale du renseignement intérieur, les services de
contre-terrorisme de la police.
>> EN DIRECT - Retrouvez toutes les dernières infos sur le siège en cours à Toulouse en cliquant ici.